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6. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

Dans le présent rapport, la Consultation a esquissé les éléments et les principes d'une communication efficace du risque, tout en décrivant les obstacles ou les entraves au processus de communication. Ces éléments et ces principes sont suivis de suggestions concernant des stratégies pouvant être appliquées à la communication des risques, en situation de crise ou hors crise. Nous nous abstiendrons de répéter les propositions de stratégies ou de mesures énoncées plus haut et, dans cette section finale, nous mettrons l'accent sur les questions d'ordre général concernant la communication des risques et son application, telles qu'étudiées par la Consultation.

Le processus d'analyse des risques

La communication des risques revêt une importance essentielle tout au long du processus d'analyse des risques. Il est apparu clairement à la Consultation qu'une communication efficace des risques doit être accompagnée de la prise en compte de plusieurs aspects essentiels touchant au processus lui-même, à savoir:

La Consultation RECOMMANDE par conséquent que:

  1. Les gouvernements nationaux et les organismes internationaux participant à l'analyse des risques en matière de sécurité sanitaire des aliments s'efforcent d'obtenir la participation et les contributions de toutes les parties intéressées. Une telle contribution aidera les évaluateurs et les gestionnaires des risques à prendre conscience et à tenir compte des problèmes et des préoccupations autres que scientifiques, mais néanmoins légitimes.

  2. Des personnes disposant d'une formation et d'une expérience dans l'application des principes et procédures de la communication des risques devront être incorporées à toute équipe de gestion de crise chargée d'un problème de sécurité sanitaire des aliments. Les gouvernements devront mettre sur pied des programmes de formation axés sur les principes et pratiques de la communication des risques tant pour les évaluateurs que pour les gestionnaires des risques. La formation à la communication des risques pourrait également être étendue à une sélection d'agents appartenant aux organismes nationaux et internationaux de fixation de normes en matière de sécurité sanitaire des aliments.

  3. Les communications échangées entre les évaluateurs et les gestionnaires des risques ainsi que les autres parties intéressées devront utiliser un langage et des concepts pouvant être facilement compris par le public cible. Il conviendra, à cette fin, de distinguer entre les données scientifiques, les jugements de valeur et les éventuels avantages.

  4. Les organismes, gouvernementaux ou autres, engagés dans l'analyse des risques devront, dans le cadre de la communication des risques, recourir à des procédures assurant une transparence optimale du processus d'évaluation et des décisions qui en résultent en matière de gestion des risques. Ce faisant, on améliorera les chances de compréhension et d'acceptation, par le public, des options retenues en matière de gestion des risques.

Le Codex et les organismes internationaux

Du fait de la mondialisation des approvisionnements alimentaires et des courants commerciaux de denrées alimentaires, la qualité et la sécurité sanitaire des aliments ainsi que la sécurité alimentaire sont devenues des questions d'envergure internationale. Il est donc essentiel que la Commission du Codex Alimentarius (CAC) et les organismes internationaux tels que la FAO et l'OMS, qui sont directement impliqués dans l'analyse des risques d'origine alimentaire, jouent un rôle pilote en adoptant des politiques et procédures conformes aux principes de la communication efficace des risques.

En conséquence, la Consultation RECOMMANDE que:

  1. La Commission envisage d'amender la définition intérimaire de la communication des risques figurant dans le Manuel de procédure du Codex, définition qui se lirait dorénavant comme suit: « La communication des risques est l'échange interactif d'informations et d'opinions sur les risques et les facteurs liés aux risques entre les responsables de leur évaluation et de leur gestion, les consommateurs et les autres parties intéressées ».

  2. La Commission devrait envisager d'autoriser la participation d'observateurs qualifiés aux réunions du Comité exécutif du Codex Alimentarius, qui se tiennent actuellement à huis clos, de manière à améliorer la transparence.

  3. La Commission devrait parvenir dans les meilleurs délais à élaborer une politique du Codex définissant quels sont les facteurs légitimes, autres que scientifiques, pouvant être pris en compte dans le cadre de l'analyse des risques.

  4. La Commission devrait poursuivre et accroître ses efforts en vue d'élargir la participation des gouvernements nationaux et des ONG ayant qualité de membre ou d'observateur de la Commission, mais qui ne participent pas actuellement de façon active aux travaux du Codex.

  5. La FAO et l'OMS devraient identifier des experts présentant une perspective scientifique élargie et les inviter à participer aux travaux des organismes consultatifs internationaux tels que le JECFA et la JMPR et d'autres consultations d'experts. À ce propos, les organisations de consommateurs et d'autres organismes intéressés devraient soumettre des noms d'experts assortis d'informations pertinentes en vue de leur sélection.

  6. La FAO et l'OMS devraient élaborer des programmes de formation et d'autres activités visant à améliorer la compréhension du processus d'analyse des risques et le rôle de la communication des risques à l'intention des pays membres et des organisations internationales oeuvrant dans le cadre du Codex.

Gouvernements nationaux

Les pouvoirs publics sont responsables de la qualité et de la sécurité sanitaire des aliments commercialisés sur le territoire national. Les institutions nationales chargées du contrôle des denrées alimentaires sont la première source de communication au public des risques liés aux denrées alimentaires. Ces institutions participent normalement aux analyses des risques liés aux denrées alimentaires effectuées au niveau national. La capacité de communiquer efficacement les risques devrait donc être l'une de leurs priorités.

En conséquence, la Consultation RECOMMANDE que:

  1. Les gouvernements intensifient leurs efforts pour incorporer au processus d'analyse des risques à l'échelon national les associations de consommateurs et d'autres organismes ou groupements intéressés. De tels organismes peuvent fournir des points de vue et exposer des perceptions émanant du public qu'il convient de prendre en considération dans la prise de décisions relatives aux risques et dans la communication de ces décisions.

  2. Les gouvernements membres de la Commission devraient participer activement aux travaux du Codex afin que la Commission puisse traiter plus efficacement des questions touchant à la sécurité sanitaire des aliments. Il convient, à cette fin, que les gouvernements prennent en considération les point de vue de toutes les parties intéressées lors de la formulation de la position nationale sur une question intéressant le Codex. Il convient également que les gouvernements communiquent et expliquent les décisions du Codex à ces mêmes parties intéressées ainsi qu'au public en général. Pour encourager ce processus, il conviendra de donner une priorité élevée à la constitution de comités nationaux de coordination du Codex.


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