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1. INTRODUCTION


1.1 Présentation et objectif de l'étude

L'exploitation, la transformation et la commercialisation des petits pélagiques marins dans les pays côtiers ouest-africains ont connu des évolutions significatives dans un contexte caractérisé par l'augmentation des populations pour lesquels les petits pélagiques marins sont une source vitale de protéines animales. Citons le déséquilibre de captures entre l'Atlantique Centre-Est et Sud-Est, le retour partiel des flottes industrielles des pays de l'ex-URSS, la forte augmentation de la capacité de pêche artisanale, l'intensification capitalistique des flottes industrielles et artisanales, la stagnation du pouvoir d'achat des consommateurs, l'ouverture de nouveaux marchés pour les produits transformés.

Les principaux enjeux sont les suivants: la sécurité alimentaire des populations, le grand nombre d'emplois générés tout au long de la filière, l'approvisionnement en farine et huile des industries agro-alimentaires, les revenus liés aux accords de pêche et à la délivrance de licences aux flottilles des pays non côtiers.

En référence à ces évolutions récentes et à ces enjeux, le Département des pêches de la FAO et l'Institut de recherche pour le développement (IRD) ont décidé d'accorder une attention particulière à l'analyse des dynamiques d'exploitation et de valorisation des petits pélagiques marins en Afrique de l'Ouest de manière à mettre en exergue certains phénomènes, questionnements et recommandations. Il est souhaité que ce travail puisse aider les autorités régionales ou nationales à définir les priorités et à élaborer des politiques pour la filière des petits pélagiques, sachant que dans les années à venir ces autorités et l'ensemble des opérateurs auront à relever les nouveaux défis de la «bonne gouvernance» et de la soutenabilité des pêcheries, plus particulièrement ceux de la régulation de la surcapacité et de l'écoétiquetage.

1.2 Méthodologie

L'étude a été réalisée par la Division des politiques et de la planification des pêches (FIPP) sous la responsabilité de Jean-Yves Weigel (économiste des pêches de l'IRD), accueilli par la FAO dans le cadre «Programme de coopération avec les universités et les instituts de recherche».

Elle a bénéficié du concours de quatre consultants (Mohamed M'Bareck Ould Soueilem, Doris Yeboah, Oumar Sy, P. Mundah Kaidaneh), des conseils de MM. A. Bonzon, K. Cochrane, G. Everett, D. Gréboval, U. Wijkström ainsi que de l'aide de l'IRD (ex-ORSTOM).

Cette étude est basée principalement sur la compilation de deux sortes de documents. Premièrement, des données statistiques sur les captures, les flottes, la transformation et la commercialisation ainsi que des statistiques douanières ou des données macro-économiques établies par des organisations internationales (FAO, EUROSTAT, FMI, Banque mondiale) ou des institutions nationales. Deuxièmement des monographies sectorielles ou nationales réalisées par les administrations concernées, par des centres de recherche ou universitaires, par des bureaux d'étude ou dans le cadre de projets de développement.

Deux missions ont permis le recueil des documents, des entretiens avec les responsables nationaux ou régionaux de la filière pélagique en Afrique de l'Ouest ainsi que des enquêtes complémentaires auprès des opérateurs. Les pays visités ont été la Mauritanie, le Sénégal, le Cap-Vert, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Côte d'Ivoire, le Ghana.

1.3 Définitions et limitations de l'étude

L'étude a fait le choix d'une approche filière couvrant la pêche elle-même, la transformation et la commercialisation des petits pélagiques marins. Il faut noter le grand nombre de documents consultés, validés et compilés (cf. la bibliographie), mais aussi qu'une partie importante des données quantitatives sont des estimations (en particulier celles relatives aux comptes d'exploitation des unités de pêche types) ainsi que le manque de données actualisées relatives à la rentabilité de la transformation et la commercialisation surtout artisanales.

L'étude a trait aux petits pélagiques marins exclusivement; la notion de «petits pélagiques» est définie au sens économique et commercial et non au sens biologique. Ceci explique que sont considérés comme «petits pélagiques»: les sardinelles (Sardinella aurita et Sardinella maderensis), la sardine (Sardina pilchardus), le pilchard (Sardinops ocellatus), l'anchois (Engraulis encrasicolus), les chinchards (Trachurus trachurus et Trachurus trecae), l'alose rasoir (Ilisha africana), l'ethmalose (Ethmalosa fimbriata), les maquereaux (Scomber japonicus et Scomber scombrus), le Brachydeuterus auritus et le Decapterus ronchus, le poisson-sabre (Trichiurus lepturus).

La région couverte par l'étude s'étend du Maroc à l'Afrique du Sud et englobe tous les pays côtiers ouest-africains. En ce qui concerne les captures, les données couvrent les deux zones statistiques de la FAO: l'Atlantique Centre-Est (zone 34) et l'Atlantique Sud-Est (zone 47). En référence d'une part aux données disponibles et aux travaux réalisés par les consultants, d'autre part à l'importance de leur pêche, transformation ou commercialisation, l'accent a été mis sur les pays suivants (par ordre alphabétique): Afrique du Sud, Côte d'Ivoire, Ghana, Maroc, Mauritanie, Namibie, Nigéria, Sénégal.

1.4 Le rapport

Le rapport a été préparé par Jean-Yves Weigel (IRD); les principaux résultats ont été présentés au cours d'une réunion technique organisée par la FAO et Secrétariat Permanent de la Commission Sous-Régionale des Pêches à Dakar les 18 et 19 mars 1999.

Une première partie s'attache à présenter l'évolution contrastée des captures au cours des vingt dernières années; une deuxième partie a trait aux restructurations et ajustements des flottes de pêche; une troisième partie analyse l'état et la dynamique du marché des petits pélagiques dans les pays côtiers d'Afrique de l'Ouest. Une conclusion récapitule les principaux résultats et suggère quelques recommandations.


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