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Le travail de la FAO


La division des forêts et des produits forestiers
Les Conférences sur les statistiques forestières
La Conférence internationale du bois de construction

La division des forêts et des produits forestiers

C'EST l'Acte constitutif de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture qui spécifie que cette Organisation mondiale étend son action à la forêt et aux produits forestiers.

La chose, peut-on dire, allait de soi. Non seulement en effet la forêt fournit directement à l'homme, au même titre que les terres agricoles, des produits indispensables à sa vie, bois de feu pour son chauffage et pour la cuisson de ses aliments, bois pour la construction de son habitation et de son mobilier; non seulement elle lui fournit indirectement, grâce aux techniques modernes, des produits toujours plus nombreux et plus variés, qui concourent à son bien-être et au développement de sa civilisation: papier, journal, engrais, matières plastiques, alcool, etc. Mais encore par sa seule présence, dans de nombreuses régions, la forêt exerce une influence directe sur le sol agricole, en le défendant contre l'érosion, en préservant ses réserves d'eau, en assurant sa stabilisation, en régularisant le climat, parfois même encore en fournissant à l'agriculteur le propre sol sur lequel il installe ses cultures.

Mais l'étendue et la diversité même du rôle qu'un Service forestier devait être appelé à jouer dans une Organisation mondiale telle que la FAO, et aussi les particularités évidentes que présente la forêt par rapport aux autres activités agricoles nécessitaient une organisation soigneuse de ce Service.

Comment se présente-t-il à l'heure actuelle?

Son nom «Division des Forêts et des produits forestiers» réflète par lui-même l'intention qui a présidé à sa constitution. On a voulu essentiellement éviter l'erreur de séparer la forêt de ses produits. La récolte du bois est une opération de caractère industriel, et, une fois récolté, le bois se transforme en un grand nombre de produits divers, dont les propriétés techniques, les procédés d'utilisation, le commerce national et international nécessitent des études spéciales. Mais il serait aussi illogique de Considérer ce produit en lui-même que de considérer la production du blé sans se référer aux surfaces emblavées et aux propriétés diverses de leur sol. Par contre, la forêt, en dehors des surfaces dont la conservation est nécessaire pour là protection du sol ou dans des buts d'étude ou de tourisme, est essentiellement une surface qui produit du bois, et son traitement doit être entièrement lié aux qualités techniques que l'industrie réclame de ce matériau. C'est pourquoi la Division des Forêts et des produits forestiers comprend deux services distincts, mais intimement liés l'un à l'autre; celui des Forêts et celui des Produits forestiers.

Cette liaison se fait d'une part par le sommet, c'est-à-dire par le Directeur de la Division, M. Marcel Leloup, ancien Directeur général des Eaux et forêts de France, Conseiller d'Etat, à qui revient la tâche de coordonner le travail de sa Division, de la représenter auprès du Directeur général de la FAO, le grand savant anglais Sir John Boyd Orr, ainsi que dans les conférences régionales et mondiales et auprès des organismes officiels nationaux et internationaux. Mais elle se fait aussi d'autre part grâce à l'esprit d'équipe que M. Leloup a su insuffler à tous les échelons de sa Division, et grâce auquel une collaboration constante, s'établit non seulement à l'intérieur de chacun des services de celle-ci, mais encore entre ces deux services eux-mêmes, et encore avec le Secrétariat et la Section de l'Information et de l'enseignement, dont nous verrons plus loin l'importance, et qui est placée sous les ordres directs du Directeur. Cet esprit d'équipe se marque et par les contacts journaliers des officiers entre eux, et par les réunions que, très fréquemment, le Directeur organise à son propre bureau pour discuter les points les plus importants du programme de la Division, pour prendre conseil et pour aviser aux meilleurs moyens de mettre en oeuvre la politique de la FAO.

Cette politique, on le sait, est déterminée au cours de ses sessions annuelles par la Conférence de la FAO, qui en fixe les grandes ligues pour l'Organisation tout entière. Mais, à la Division des Forêts et des produits forestiers, il fallait nu Conseil chargé d'examiner les moyens de mettre en oeuvre cette politique dans son champ particulier. C'est là le rôle de la Commission consultative permanente, composée de spécialistes de tous les pays représentant les divers services des techniques du bois et de la forêt. Les membres de cette Commission, ou du moins certains d'entre eux, assurent en outre la présidence de sous-commissions également composées de spécialistes appelés eux aussi à y siéger non en tant que représentants de leurs nations respectives, mais en raison de leur haute compétence dans un domaine déterminé.

Il existe actuellement cinq de ces sous-commissions dont on verra la liste au verso de la couverture de cette revue, mais leur nombre futur n'est pas strictement défini, et si certaines questions se présentent ultérieurement qui obligent à recourir aux lumières de personnes particulièrement qualifiées pour traiter d'un problème déterminé, il est toujours possible de créer une nouvelle sous-commission pour l'examen particulier de ce problème.

LE SECRÉTARIAT

Le Directeur de la Division sera aidé par un assistant administratif non encore désigné, et, ainsi que nous l'avons dit tout à l'heure, il a sous ses ordres directs le Secrétariat et la Section de l'Information et de l'enseignement, dirigée par M. Jean Vinzant, ancien attaché au Conseil français des approvisionnements à Washington, membre de la Commission d'achat chargée des bois et de l'équipement forestier, et membre du Comité technique sur la Forêt et les produits forestiers de la Commission intérimaire des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture.

Pour l'étude des problèmes relatifs à l'éducation forestière, M. Vinzant est assisté de deux officiers techniques, non encore désignés. En facilitant l'échange d'étudiants et de spécialistes entre pays, ce service est susceptible de, jouer à l'avenir un rôle important, par la facilité qu'il donnera aux pays jusqu'ici les moins favorisés de s'assurer le concours de techniciens de la forêt et des produits forestiers, et par les possibilités de diffusion des connaissances scientifiques et techniques qu'il ouvre à toutes les nations.

D'autre part, sous les ordres de M. Vinzant, un officier technique, M. Radu C. Fortunescu, ancien Adjoint au Chef du Secrétariat du Centre international de sylviculture et rédacteur en Chef de ses publications, avec l'aide de deux assistants techniques, assure la lourde tâche du classement des archives et de la bibliothéque, de la Division, la mise à jour des fichiers, le dépouillement des journaux forestiers de toutes les nations - au nombre de 175 paraissant à des périodicités diverses - et enfin la publication de tous les documents qui émanent ou émaneront de la Division. M. Fortunescu est, en particulier, responsable de la Revue UNASYLVA qui constitue l'une des activités les plus essentielles du Service forestier de la FAO.

C'est encore à M. Vinzant et à ses services qu'il incombe d'assurer le bon fonctionnement matériel et administratif des bureaux, d'assurer la liaison avec les autres divisions de la FAO, de diriger l'organisation générale des conférences et des congrès arrangés par la Division ou de régler les détails de sa participation aux conférences internationales et de la FAO.

Considérons maintenant les deux Services techniques de la Division, celui des Forêts d'une part et celui des Produits forestiers de l'autre.

LE SERVICE DES FORÊTS

Ce Service est dirigé par un éminent forestier des Etats-Unis, M. S. Bevier Show ancien Directeur du Service forestier fédéral pour la région de Californie, et son organisation couvre le champ tout entier des sciences et techniques de la forêt. Il comprend cri effet trois Sections, savoir:

La Section des Aspects techniques, sous la direction d'un ancien Conservateur des Eaux et Forêts de France, spécialiste des questions d'aménagement et de sylviculture, M. Tony François, a dans son domaine les études se rapportant aux bases scientifiques du traitement des forêts, à la sylviculture proprement dite, et à l'aménagement des forêts, entendu dans son sens le plus large. Ces diverses questions réparties entre quatre sous-sections seront traitées par quatre officiers techniques dont les postes ne sont pas encore pourvus. La tâche de la Section consiste, en rassemblant lei études sur les problèmes forestiers les plus divers, en conduisant des enquêtes sur les questions encore mal élucidées, en recensant les méthodes d'aménagement, d'inventaire et de sylviculture, à informer la politique forestière de la FAO, de façon à la faire reposer sur des bases sûres et solides.

La Section des Aspects économiques, dirigée par M. Jack B. D. Harrison, ancien Chef de la Division économique du Service forestier du Canada, joue un rôle analogue en ce qui concerne les questions d'ordre économique se rapportant à la forêt. Elle remplit des fonctions particulièrement importantes en assurant le recensement des ressources forestières des pays, en étudiant les questions se rapportant à l'utilisation des terres, à l'influence protectrice des forêts, à l'incidence des facteurs économiques - prix des bois sur pied, prix et emploi de la main-d'oeuvre, systèmes fiscaux, systèmes d'assurance, etc. - sur le traitement et la conservation des forêts. Cette Section sera également divisée en quatre sous-sections, entre lesquelles seront répartis ses travaux. Un seul de ces postes, cependant, est occupé à l'heure actuelle, par M. H. Scavenius, ancien Assistant forestier du Gouvernement danois.

Enfin, la troisième Section est celle des Aspects politiques et législatifs. Elle est dirigée par le Dr D. Y. Lin, ancien Directeur de l'Office régional du Kouang-Tong pour l'UNRRA, Président du Comité chinois de l'Agriculture, de l'irrigation et de la restauration du fleuve Jaune. Elle recense et procède à une étude critique des systèmes législatifs qui assurent dans les différants pays, la protection des forêts et leur mise en exploitation, et analyse leur politique forestière générale ainsi que la composition et l'organisation des administrations nationales chargées de la mettre en vigueur. On voit par là l'importance de cette Section, puisque, sur le résultant de ces travaux, informés il est vrai par ceux des deux autres sections, dépendra l'action que la Division tout entière pourra et devra mener, action qui consistera essentiellement dans une tentative de coordination des politiques forestières de tous les Etats du monde, dans le but de mettre à la disposition des peuples des quantités de bois et de produits forestiers suffisantes pour assurer leur bien-être et leur développement, tout en protégeant la forêt, source de ces matières premières, et qui devra en assurer la production d'une façon continue. Les tâches de cette Section seront, elles aussi, réparties entre quatre sous-sections. Dans ces dernières, un seul poste est actuellement pourvu d'un titulaire, M. Huberman, Docteur de l'Université de Yale, ancien expert forestier à l'état-major des forces d'occupation américaines au Japon.

LE SERVICE DES PRODUITS FORESTIERS

Le Service des Produits forestiers est dirigé par le M. Egon Glesinger, ancien Secrétaire général du Comité international du bois et rapporteur du Comité technique sur les forêts de la Commission intérimaire des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture. Analogue, dans son domaine, à celui du Service des Forêts, sa tâche consiste à réunir les statistiques mondiales relatives aux différents produits forestiers, à suivre les études et progrès relatifs à l'exploitation du bois et à l'utilisation de ce matériau ou des matériaux qui en rérivent dans les différents pays, enfin à se tenir à l'écoute des tendances économiques du marché et des transformations industrielles de façon que la politique générale de la FAO puisse elle-même rester constamment informée de ces tendances et chercher à les modifier, le cas échéant, dans le sens le plus favorable aux intérêts généraux de l'ensemble des nations.

Ce Service est lui-même subdivisé en deux sections, dont les titulaires n'ont pas encore été désignés, la première traitant de la technologie des produits forestiers et la seconde des industries et du commerce qu'ils alimentent.

La première Section est donc de caractère technique ou scientifique. Ses différentes sous-sections, au nombre de cinq, traitent d'une part de l'organisation et de l'équipement des exploitations, d'autre part des aspects divers de la technologie et de l'utilisation du bois. Les postes correspondants ne sont pas encore tous occupés. Cependant M. Alan Gordon, ancien Officier du Service des Recherches à la Division des Produits forestiers du Conseil australien pour la Recherche scientifique et industrielle, a pris récemment possession de la sous-section chargée de la technologie mécanique, tandis que la sous-section de la technologie chimique est dirigée par M. Torge Succar, ancien ingénieur en chef du Bureau d'études et de projets de la Ingeniería Industrial, à Lima (Pérou). Enfin M. Nicolas de Felsövanyi, ancien Secrétaire général adjoint du Comité international du bois et Secrétaire de la Commission internationale d'Utilisation du bois traite dans une autre sous-section des questions relatives à l'emploi du bois dans la construction, aux méthodes d'assemblage, à l'utilisation du bois de feu. Il est en outre chargé de l'organisation des sous-comités techniques.

La seconde Section est essentiellement celle des statistiques industrielles et commerciales. C'est celle qui, dans les différents domaines de l'utilisation du bois et des produits de la forêt, suivra les progrès réalisés, étudiera les bilans et déterminera les tendances des marchés. Bien que le cadre de son action soit dès maintenant nettement défini, des cinq sous-sections entre lesquelles sa tâche est divisée, trois seulement sont pourvues à l'heure actuelle de titulaires. M. Stéphane Bauer, ancien Adjoint au Directeur de l'Association suisse d'Economie forestière, ancien Conseiller à la Direction générale des Forêts domaniales de Pologne, est chargé de l'établissement et de l'analyse des statistiques se rapportant aux grumes de sciages, aux sciages et aux bois d'industrie: bois de mine, traverses, poteaux, merrains. M. Joseph P. Kagan, ancien Chef de la Section des Pâtes et papiers à la Requirements Division de l'Administration des Relations économiques étrangères des Etats-Unis poursuit les mêmes études en ce qui concerne les pâtes et papiers. Enfin M. Leslie Vernell, ancien Deputy Conservator du Service forestier de Birmanie, est chargé du rassemblement général des documents statistiques et des informations relatives au Service des Produits forestiers, de la rédaction des rapports de fond, d'enquêtes spéciales et de la coopération avec les autres organisations économiques et avec les Nations Unies.

L'importance des travaux qui incombent aux Services et Sections, telle qu'elle ressort des lignes qui précèdent, ne doit pas faire perdre de vue que la tâche de la Division n'est pas seulement une tâche de bureau. L'expérience a montré déjà que les contacts directs avec les représentants qualifiés des services forestiers dans chaque pays, les études sur place, la documentation rassemblée, peut-on dire, sur le terrain même, étaient beaucoup plus fructueux, et fournissaient aussi des résultats beaucoup plus rapides que les longues heures de travail assis. Le personnel tout entier de la Division doit assumer les charges d'un véritable ambassadeur de l'économie forestière mondiale auprès de tous les pays vers lesquels ses membres pourront être délégués. Sans doute ce rôle appartient en premier lieu au Directeur de la Division, qui la représente à la session annuelle de la Conférence de la FAO, auprès des Nations Unies, aux conférences régionales ou mondiales organisées par la Division ou auxquelles elle participe, bref à toutes les grandes manifestations extérieures de la FAO et de sa Division forestière; mais il appartient aussi aux Chefs de Service, puis aux Chefs de Section et à tout le personnel pour la partie du service qui le concerne et proportionnellement à l'étendue de ses fonctions.

Cependant il ne suffirait pas à la Division forestière d'envoyer de temps à autre quelques-uns de ses officiers vers les différents pays du monde pour entretenir avec eux les relations suivies nécessaires pour mener à bien l'exécution de programmes qui seront souvent complexes et s'étendront sur de longues années.

Sans doute l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture dispose-t-elle, dans chacun des pays membres, de Commissions nationales de liaison qui sont précisément chargés d'assurer le lieu entre elle et les pays intéressés. Dans chacune de ces Commissions Le Directeur de la Division des Forêts et des produits forestiers a tenu à ce que soit constitué une Sous-Commission forestière avec le secrétaire duquel la Division peut aisément correspondre évitant ainsi, en de nombreux cas d'importance mineure, les longs délais qu'entraînent obligatoirement les communications officielles. Néanmoins, les membres de ces Commissions et Sous-Commissions, les secrétaires eux-mêmes, sont les représentants de leurs pays, et non de la FAO ou de ses Divisions.

Dans ces conditions, il est apparu nécessaire d'organiser des Bureaux régionaux forestiers, qui se trouveront probablement d'ailleurs aux sièges mêmes des Bureaux régionaux de la FAO, et où des officiers, dépendant directement du Directeur de la Division des Forêts et des produits forestiers, seront chargés de renseigner le bureau central sur les activités de leur région et d'appliquer la politique générale de la Division.

Il est prévu actuellement des Bureaux régionaux pour l'Europe, pour l'Amérique latine et pour l'Extrême-Orient. Tous trois seront organisés sur le même schéma, calqué l'ailleurs sur l'organisation du bureau central, ayant à leur tête un Chef de Service, et comprenant deux autres officiers, l'un pour la Section Forêts, l'autre pour la Section Produits forestiers. Les problèmes traités et les fonctions des officiers seront les mômes que dans les Services correspondants du bureau central, mais naturellement restreints au plan régional. Néanmoins, une attention spéciale sera donnée, dans chaque région, aux problèmes spécifiques de celle-ci. C'est ainsi que, pour l'Amérique latine, l'inventaire des ressources forestières des pays qui la composent, le développement et l'aménagement systématique de ces ressources, l'organisation des services forestiers ou le développement des services existants feront l'objet principal des préoccupations du Bureau régional. Pour le Bureau d'Extrême-Orient, ce seront surtout lés problèmes du reboisement et de la coordination des pro grammes forestiers avec la modernisation de l'agriculture qui constitueront les sujets de travail principaux.

Seul le Bureau forestier européen a reçu pour le moment un début d'organisation. Il est représenté par M. René G. Fontaine, ancien Inspecteur des Eaux et Forêts en France, chargé temporairement d'assurer la liquidation du Centre international de sylviculture et du Comité international du bois en conservant de ces organismes la documentation qui peut être utile à la FAO.

La formation des officiers membres des Bureaux régionaux présente un problème délicat. Leur situation serait difficile, si, sans s'être mis préalablement au courant des méthodes de travail et des grandes lignes de la politique générale de la Division ils se trouvaient abandonnés à eux-mêmes sans directives précises. Aussi a-t-il été prévu, parmi les sous sections de chaque Section du Bureau central, qu'un poste serait, temporairement du moins réservé à un officier qui, tout en s'acquittant d'un travail qui lui serait propre, se mettrait également au courant de l'ensemble des travaux de la Section, afin de pouvoir être envoyé ultérieurement dans l'un des bureaux régionaux qui seront constitués.

Telle est la formation sous laquelle la Division des Forêts et des produits forestiers de la FAO voit le jour. On notera que bien des postes sont encore vacants et que, tant qu'ils ne seront pas plus largement pourvus, la Division ne pourra que difficilement faire face aux tâches d'urgence qui lui incombent. Cependant le personnel indispensable se complète chaque jour. Et sans attendre que cette organisation soit parfaite, la Division a déjà obtenu des résultats d'importance grâce à l'esprit de coopération et d'entreprise qui anime tous ses membres. Sa participation aux deux premières conférences annuelles de la FAO a été importante, et les rapports qu'elle a présentés ont été remarqués dans tous les milieux techniques. Avec l'assistance de deux Congrès régionaux, elle a mis au point des questionnaires qui vont constituer son premier outil de travail. Enfin la Conférence internationale du bois de construction de Marianské-Lazné a marqué les premiers pas d'une coopération entre les nations européennes dans leur politique forestière et a mis au point un ensemble de mesures qui permettront de diminuer sensiblement et peut être même de supprimer entièrement les effets désastreux du déficit de bois de sciage dont souffrent actuellement les pays d'Europe, et principalement les pays dévastés par la guerre.

Ces premiers succès en annoncent d'autres. C'est à l'équipe réunie sous la bannière de la FAO de les remporter.

Les Conférences sur les statistiques forestières

Tenues à Washington du 11 au 14 février 1947, et à Rome du 31 mars au 3 avril 1947

CONFORMÉMENT aux recommandations faites à la deuxième session annuelle de la FAO tenue à Copenhague en septembre 1946, la Division des Forêts et des produits forestiers de la FAO a été chargée de préparer deux programmes statistiques. Le premier traite de l'inventaire des ressources forestières du monde, de leur production effective et potentielle, de leur taux d'utilisation ou de gaspillage et des pertes spéciales résultant de la guerre. Le deuxième programme, prévoit l'organisation de relevés périodiques de la production, des stocks et de la consommation des produits forestiers ainsi que des échanges internationaux de ces produits.

Les projets de questionnaires pour les deux programmes furent élaborés par le personnel de la Division des Forêts et des produits forestiers et discutés en détail avec la Division d'Economie et de statistiques de la FAO. Vu la grande disparité entre les unités de mesures employées communément pour les produits forestiers et compte tenu du fait que ces programmes statistiques auront une application mondiale, il était nécessaire de préparer, comme travail préliminaire, des tableaux de facteurs de conversion. En raison de l'importance de ces programmes statistiques et à cause du travail considérable qui inévitablement incombera aux administrations des pays participants, il était essentiel, avant d'en commencer l'application, de discuter les perspectives et d'obtenir l'approbation du plus grand nombre de gouvernements possible.

Il fut décidé de réunir deux conférences statistiques, l'une en Amérique du Nord et l'autre en Europe. Ainsi on pouvait espérer obtenir la participation du plus grand nombre possible d'Etats, tout en réduisant les frais de voyage au minimum. Le Directeur général de la FAO convoqua donc les Etats de l'Amérique du Nord, de l'Amérique latine et de l'Extrême-Orient à participer à une conférence tenue à Washington du 11 au 14 février 1947. Par la suite, il convoqua les gouvernements de tous les pays européens et des Etats Membres de l'Afrique, du Proche Orient et du Moyen Orient à participer à une conférence tenue à Rome du 31 mars au 3 avril 1947. Quatorze gouvernements envoyèrent des délégations à Washington et treize pays étaient représentés à Rome. En outre, des représentants des organisations internationales intéressées participèrent aux travaux des conférences: la Commission pour les Antilles, le Comité économique européen et le Conseil allié de contrôle pour l'Autriche.

La Conférence de Rome put passer en revue les recommandations adoptées à Washington et l'on put constater qu'il y avait bien peu de différence d'opinion des deux côtes de l'Atlantique. Puisque pourtant certaines divergences de détails entre les recommandations des deux conférences étaient inévitables, il fut décidé que la tâche d'accorder ces divergences et de préparer les questionnaires dans leur forme définitive serait confiée aux techniciens de la FAO.

Les deux conférences statistiques ont fait leur les propositions de la Division des Forêts et des produits forestiers pour le recensement des ressources forestières du monde et pour l'établissement d'un programme mondial de statistiques annuelles pour les produits forestiers. Il fut en outre décidé que pour le moment l'établissement de statistiques trimestrielles pour les produits forestiers serait à limiter aux pays européens ainsi qu'aux principaux pays exportateurs de l'Amérique du Nord et de l'Amérique latine.

Dans leur ensemble, les propositions présentées aux conférences furent approuvées mais beaucoup de recommandations d'un grand intérêt pratique auront pour résultat d'améliorer très sensiblement la série des questionnaires. Des conseils particulièrement éclairés furent donnés concernant la tâche difficile et complexe d'établir des facteurs de conversion.

Ces questionnaires viennent d'être révisés pas le détail et l'on est en train d'en imprimer les quantités nécessaires en anglais, en français et en espagnol. L'expédition commencera sous peu.

Grâce à ces conférences la Division des Forêts et des produits forestiers s'est assurée l'approbation et l'assistance du plus grand nombre possible de représentants des gouvernements et d'experts. Elle peut donc continuer son travail avec la certitude que ses programmes seront universellement approuvés.

La Conférence internationale du bois de construction

Tenue à Marianské-Lazné du 28 avril au 10 mai 1947

LA DEUXIÈME session annuelle de la FAO, qui s'est tenue à Copenhague en septembre 1946, avait recommandé qu'une conférence internationale étudie le problème urgent de l'approvisionnement en bois de l'Europe. Le bois est indispensable à la reconstruction des pays dévastés par la guerre et tout indiquait que la pénurie de ce matériau était susceptible de provoquer une crise sérieuse économique, sociale et politique.

En conséquence, au mois de janvier, le Directeur général de la FAO, de concert avec le Gouvernement tchécoslovaque, invita tous les pays d'Europe et du Proche Orient, certains pays intéressés de l'Amérique du Nord et de l'Amérique du Sud, ainsi que des organisations internationales compétentes à une Conférence internationale du bois de construction. Le Gouvernement tchécoslovaque avait mis à la disposition de la Conférence des locaux appropriés à Marianské-Lazné et avait formé un Comité chargé de prendre des dispositions préparatoires.

Le Conseil économique et social des Nations Unies engagea vivement les Etats Membres à participer à la Conférence. Le résultat fut que 135 délégués de vingt-sept pays et cinq organisations internationales se réunirent à Marianské-Lazné le 28 avril.

Tous les pays d'Europe y étaient représentés à l'exception de l'U.R.S.S., et l'importance attachée à cette Conférence ressortait de la qualité et du nombre des délégués que les pays avaient choisis pour les représenter.

La Division des Forêts et des produits forestiers de la FAO avait réuni une quantité de documents et de statistiques basés en partie sur les travaux du Sous-Comité pour le Bois d'oeuvre du Comité économique européen. L'ordre du jour soumis à la Conférence semblait formidable car il portait à la fois sur les problèmes à long terme, les problèmes à court terme et les modalités de réalisations. Pour faciliter le travail, la Conférence se subdivisa en trois comités dont chacun était chargé de traiter un de ces groupes de questions. La Conférence n'essaya pas de résoudre tous les problèmes des forêts et des produits forestiers qui se présentaient en Europe. Elle fit surtout porter son effort sur des objectifs plus restreints et ne considéra même ses recommandations que comme un point de départ.

Les résultats obtenus n'en sont pas moins impressionnants et peuvent être résumes comme suit:

1. La Conférence traça pour la première fois un tableau précis de l'importance et de la nature du déficit en bois d'oeuvre de l'Europe.

2. Elle aboutit à des accords d'une grande portée relatifs à une série de mesures qui permettraient de combler la lacune qui existe entre les besoins et les approvisionnements pour les années 1948 et 1949.

3. Elle établit nettement la conception fondamentale qu'en Europe les problèmes forestiers et les problèmes du bois ne peuvent être traités sur le plan national mais doivent être envisagés dans leur ensemble à la façon dont la FAO les envisage.

4. Elle a démontré aux pays d'Europe que la FAO est prête à passer du stade des généralités à celui des tâches précises, et elle a provoqué une nouvelle attitude puisque désormais tout le monde en Europe désire et s'attend à ce que la FAO prenne une part active non seulement à la coordination des programmes forestiers mais aussi aux principes de répartition du bois et des produits forestiers.

Comme le prochain fascicule de UNASYLVA sera consacré à l'examen des travaux de la Conférence, une discussion plus détaillée en est reportée à plus tard.

La séance de clôture eut lieu le 10 mai 1947, et la présentation du rapport final à cette séance fit ressortir l'importance du travail fourni par la Conférence pendant le temps limité dont elle disposait. On peut dire que les résultats obtenus furent appréciables et ajouter qu'une grande part du succès est due à l'excellente organisation et aux efforts du Gouvernement tchécoslovaque et de ses représentants.


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