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Aspects nationaux


Argentine
Bolivie
Brésil
Chili
Colombie
Costa-Rica
Cuba
Equateur
Guyane anglaise
Guyane française
Guatemala
Haïti
Honduras britannique
Mexique
Nicaragua
Panama
Paraguay
Pérou
Porto-Rico
République Dominicaine
Le Salvador
Surinam (Guyane hollandaise)
La Trinité
Uruguay
Venezuela

Nous nous sommes efforcés présenter ici, à l'intention de la Conférence internationale des Forêts et des produits forestiers pour l'Amérique latine, des renseignements d'ordre général sur la situation des forêts des pays de cette région, et nous avons estimé qu'il pourrait être utile d'y inclure un résumé des renseignements relatifs à chacun des pays d'Amérique latine. Ces résumés ne prétendent nullement faire autorité en la matière étant donné que nous n'avons pas toujours pu nous procurer les renseignements nécessaires. Mais ils présentent un tableau succincte de la situation.

Argentine

La superficie totale de l'Argentine est de 280 millions d'hectares et sa population se chiffre à plus 15 millions d'habitants. Les zones forestières, situées en majeure partie le long de la frontière chilienne, dans les régions limitrophes du Brésil, du Paraguay et de l'Uruguay, et dans l'extrême-sud du pays, couvrent quelque 51 millions d'hectares, soit 18% de la superficie totale. Le volume du bois d'œuvre a été estimé pour les neuf territoires à 1.000 millions de m³, mais le chiffre n'a pas été déterminé pour les provinces. La répartition des terres forestières varie suivant les territoires et les provinces mais en général le tiers environ appartient à l'Etat. Les droits d'exploitation des forêts de l'Etat sont vendus aux enchères à des entreprises privées.

L'exploitation forestière n'a pas encore atteint son plein développement. Il a été estimé toutefois que dans la partie septentrionale du pays, le tiers des quebrachos a déjà été coupé. Les Misiones du nord-est de l'Argentine, du nordouest des Andes et de la Patagonie méridionale, ont été exploitées sur une très petite échelle, mais des plans sont actuellement à l'étude pour intensifier les coupes dans ces régions.

Le taux d'accroissement des forêts a été estimé approximativement à 2%. Les dommages causés par les incendies ont été considérables Une enquête effectuée à l'heure actuelle par des reconnaissances aériennes sera vraisemblablement achevée dans cinq ou six ans: elle fournira des détails plus précis sur la superficie, le volume la croissance et l'état général de la forêt.

La delta du Rio Parana et du Rio Uruguay contient environ 40.000 hectares de plantations de saules et de peupliers. Des plans actuellement à l'étude prévoient la plantation de la superficie restante, soit plus de 400.000 hectares. Des projets de grande envergure sont également à l'étude en vue de la plantation d'arbres devant servir de coupe-vents, de rideaux-abris et à la fixation des sables dans les régions sèches de l'Argentine centrale.

Il n'y a pas de chiffres précis sur la consommation intérieure en bois et produits forestiers mais on sait que la demande est très forte. L'Argentine importe 70% des pins du Parana produits au Brésil.

Bien que le nombre exact et la capacité des scieries de l'Argentine ne soient pas connus, on sait qu'il existe environ de 12 à 14 usines de contre-plaqué et 21 usines de pâte à papier et de papier. Les traverses de chemin de fer et les bois de mine sont produits à la main et en quantités réduites. Il existe plusieurs usines pour les extraits tannants alimentées par le quebracho du nord de l'Argentine.

Le gouvernement, par l'entremise du Ministère de l'Agriculture et du Ministère des Terres, s'occupe actuellement des travaux de sylviculture. La fusion de ces deux ministères est prévue par un récent décret qui doit être mis en vigueur incessamment. Ce décret prévoit également un financement plus important des travaux de recherche et de vulgarisation. Des études considérables ont déjà effectuées dans le domaine de la technologie du bois et de la dendrologie, et les résultats en ont été publiés par l'Université de Buenos-Aires et le Ministère des Forêts.

Route traversant une forêt du sud de l'Argentine. les arbres sont des Librocedrus et des Nothofagus spp.

L'Université de Buenos-Aires offre à ses étudiants en agronomie des cours de technologie du bois et de dendrologie. Le personnel technique du Département gouvernemental de la Sylviculture a commencé récemment à donner des cours sur les différents stades de la sylviculture à environ de 20 à 40 étudiants en sylviculture et en horticulture. L'agronomie est enseignée dans trois autres universités.

En ce qui concerne l'aménagement forestier, on peut dire que grâce aux éclaircies et aux coupes d'amélioration qui ont été pratiquées, les plantations sont bien entretenues. Cependant, l'exploitation des forêts naturelles ne fait l'objet d'un soin systématique ni sur les terres du domaine de l'Etat ni sur celles du domaine privé. D'autre part, l'Administration des Forêts est en train d'étendre au domaine public le bénéfice des travaux d'aménagement méthodique et en attendant que soit édictée la mise en vigueur de la nouvelle législation il exerce un contrôle plus strict de l'exploitation de ces terres.

Bolivie

La Bolivie a une superficie de 190 millions d'hectares et une population de 3,8 millions d'habitants. La Bolivie orientale, principale région forestière du pays, est arrosée par l'Amazone au nord et par la rivière Paraguay au sud. Les plaines du sud-est font partie du Gran-Chaco. Les régions montagneuses sont constituées par la Cordillère occidentale, l'Altiplano (les hauts plateaux), des vallées et la Cordillère orientale. Un tiers du pays est montagneux, les deux autres tiers sont des plaines. L'expansion des moyens de transport est retardée par la topographie accidentée et l'éparpillement des agglomérations.

L'on estime que cinquante-deux millions d'hectares sont constitués par des terres forestières qui appartiennent en majeure partie à des particuliers. Le volume de bois contenu dans ces forêts a été estimé à plus de 990 millions de m³, mais on ne dispose encore d'aucun chiffre officiel à cet égard.

Bien que l'on ne possède aucune indication précise, il est évident que la demande pour les traverses de chemin de fer, les bois pour la construction des ponts, des routes et des chemins de fer qui doivent assurer les communications avec le Brésil et l'Argentine, de même que pour les projets de la Corporación de Fomento de la Bolivie. dépasse largement la production locale. La construction d'immeubles d'habitation dans les villes nécessite du bois pour le planchéiage et les aménagements intérieurs.

L'industrie du bois est au début de son développement. Il existe plusieurs petites entreprises privées dont le rendement est inférieur à la capacité de production. Il y a également une usine de contre-plaqué qui fabrique principalement du bois pour cageots. La Corporación de Fomento procède à l'heure actuelle à l'installation d'un certain nombre de scieries dont la capacité journalière sera de 20 à 80 m³ chacune.

Il n'existe actuellement aucun service forestier. Le Ministère de l'Agriculture se charge cependant de plusieurs pépinières forestières ou se cultivent des arbres pour coupe-vents et pour l'ornementation.

La Corporación de Fomento a pris des dispositions pour qu'il soit procédé à Sao-Paulo (Brésil) à des essais sur diverses essences.

Brésil

Le Brésil a une superficie totale de plus de 850 millions d'hectares et une population de plus de 46 millions d'habitants, dont 75% résident à moins de 160 km. de la côte. Quarante-sept pour cent de la superficie totale sont boisés. Dans le bassin de l'Amazone 362 millions d'hectares sont constitués de peuplements d'essences tropicales. La région des pins du Parana a une superficie de 8,8 millions d'hectares. En outre, les forêts humides des versants Atlantique, dans l'est du Brésil, constituent également une importante source de bois d'œuvre. Les produits forestiers se composent de bois en grume, de sciages, de cire de palme (carnauba wax), d'huile de palme, de noix, de maté et de caoutchouc.

Le pin du Parana, Araucaria brasiliana, est l'essence résineuse la plus importante en Amérique du Sud. Actuellement la coupe s'effectue à la cadence d'environ 1 million de m³ par an, ce qui correspond approximativement au tiers ou à la moitié de la capacité de production des 3.500 scieries situées dans la région des pins du Parana. Pour les peuplements d'intérêt commercial, le volume moyen est d'environ 79 à 86 m³ à l'hectare, mais varie de 49 m³ dans les peuplements plus clairs à 198 m³, et des rapports indiquent que dans certaines zones peu étendues mais très denses il atteint 734 m³ par hectare. Un seul arbre donne souvent de 3 à 5 billes de 5 mètres dont les 2 ou 3 billes inférieures sont pratiquement sans nœuds. On ne coupe que les arbres ayant plus de 30 à 35 cm de diamètre. Les arbres peuvent atteindre de 160 à 175 cm de diamètre à hauteur de poitrine. Il reste encore à étudier les taux de croissance, mais les arbres arrivés à leur plein développement que l'on coupe aujourd'hui ont en général de 100 à 200 ans. Les pins cultivés dans les plantations ont atteint 40 cm de diamètre en 25 ans.

Dans la région des pins du Parana, 75% des scieries marchent à la vapeur, 20 % à l'électricité et 5% sont mues par la force hydraulique. L'Instituto Nacional do Pinho a réglé la production pour qu'elle se conforme aux possibilités de transport par voie ferrée. Pendant une brève période, la production a été réduite à 17% de sa capacité, mais maintenant elle atteint de nouveau de 50 à 70% de la capacité normale. L'Institut s'occupe des travaux de reboisement des régions dénudées. Il a préparé plusieurs projets en vertu desquels des maisons, des écoles et des services médicaux seraient fournis aux familles des travailleurs qui élèveraient des palissades pour protéger les plantations contre les incursions des porcs, débroussailleraient le terrain, planteraient des semences de pin, et protégeraient les plantations contre le danger d'incendie. L'Institut a qualité pour faire appliquer par les propriétaires les règlements relatifs à la coupe et à la régénération des forêts. Il existe deux importantes scieries sur le modèle américain pratiquant l'exploitation mécanique. Toutefois dans la plupart des scieries de pins du Parana le travail se fait à la main. Pour les développer il faudra les munir d'un outillage moderne. Le transport des billes de la souche à la scierie est effectué en majeure partie par camions, et à mesure que s'améliorent et se multiplient les routes, ce mode de transport devient de plus en plus économique.

Dans le bassin de l'Amazone, le volume effectif des bois durs tropicaux exploitables n'est pas connu. Les opérations d'abattage ont été effectuées pendant des années à peu de distance des rivières. De nombreuses expéditions botaniques ont exploré le bassin, mais on n'a procédé à aucune véritable prospection forestière. On peut diviser grosso modo les forêts en deux catégories: les «deciduous forests» et les «evergreen rain forests». Les «deciduous forets» sont plus ou moins denses, généralement à un seul étage de végétation, avec des broussailles épaisses, mais en beaucoup d'endroits l'herbe est abondante et la couche d'humus et de feuilles mortes est relativement épaisse. Les essences précieuses sont en général très éparpillées et on n'en trouve souvent pas plus que deux par hectare. La région de la forêt humide du bassin de l'Amazone est caractérisée par des pluies abondantes toute l'année des sols sabloneux et des inondations fréquentes. La forêt elle-même est extrêmement dense, avec des fourrés qui la rendent souvent - impénétrable. La couche d'humus est très épaisse et il ne pousse généralement sous les arbres, dont le diamètre varie de 60 à 300 cm et dont la hauteur atteint 50 m aucune herbe ni autre végétation. La région de l'Amazone possède environ 19 scieries, toutes actionnées à la vapeur, qui travaillent surtout l'acajou, le cèdre acajou et quelques autres bois spéciaux d'un prix élevé. L'abattage s'effectue presque entièrement à la main et les billes équarries et épointées sont traînées jusqu'aux cours d'eau. On en fait ensuite des radeaux supportés par des essences qui flottent, et le bois est ainsi remorqué ou est amené par le courant jusqu'aux scieries, qui sont parfois à 800 kilomètres du lieu d'abattage. Les grumes et les plots (planches épaisses destinées à être sciées) sont dans certains cas expédiés à Bélem, Rio-de-Janeiro, ou vers les marchés européens ou américains, sur des navires de haute mer qui remontent l'Amazone jusqu'à la ville péruvienne d'Iquitos.

Les terres forestières sont en grande partie la propriété des états composant les Etats-Unis du Brésil, mais les exploitants privés peuvent obtenir la permission d'effectuer des coupes dans les forêts publiques. Dans certains états cependant il existe un nombre important de propriétés privées comme par exemple dans l'État de Parana où, d'après les estimations, 33% des forêts appartiennent à des particuliers. Les gouvernements des états accordent volontiers en général des concessions aux exploitants privés. Jusqu'à présent aucun système pratique de contrôle officiel sur les méthodes d'abattage pratiquées dans les forêts publiques n'a encore été organisé.

On ne possède pas de chiffres récents relatifs à la consommation intérieure. En 1921, 309.000 m³ de pin du Parana ont été consommés à l'intérieur du pays et 990.000 m³ ont été exportés. Le bois de chauffage constitue un important élément de consommation nationale; il est utilisé pour les chemins de fer dans la région de Parana et pour les bateaux à vapeur navigant sur l'Amazone. Les bois de la région de l'Amazone sont également très employés pour le planchéiage et la fabrication de meubles. L'expansion considérable pendant ces dernières années de la construction d'immeubles commerciaux et d'habitations, spécialement à Rio-de-Janeiro et à Sao-Paulo, a provoqué une demande énorme en sciages et contre-plaqués. Avec le développement de l'utilisation d'essences autres que l'acajou et le cèdre, le Brésil pourra sans doute non seulement couvrir ses propres besoins, mais alimenter longtemps encore un très important marché d'exportation.

En plus des scieries, il existe au Brésil près de 200 usines de contre-plaqué dont la capacité de production atteint 100.000 m³ et environ 50 usines à papier. L'accroissement de la production des usines de transformation du bois nécessitera le développement des moyens de transport.

De nombreuses plantations d'exotiques ont été faites au voisinage des grandes villes, dans des régions forte ment déboisées. Eucalyplus de belle venue près de Sao-Paulo, Brésil.

L'administration forestière du Gouvernement est constitué par le Servicio Florestal (Service forestier) du Ministère de l'Agriculture qui administre les forêts domaniales et les parcs nationaux. Conformément au code forestier de 1934, il étudie les questions de sylviculture, de technologie du bois, les méthodes de production forestière, et est également chargé de la direction du jardin botanique de Rio. Plusieurs états possèdent leurs propres services forestiers. L'Instituto Nacional do Pinho (Institut national du pin) a été établi pour contrôler la production, allouer les moyens de transport disponibles, procéder au reboisement et veiller à l'application de méthodes d'exploitation appropriées lors des coupes privées de la région des pins du Parana.

Les principaux travaux de recherches en dehors de l'exploration botanique, sont effectués par l'Institut des recherches techniques de Sao-Paulo, qui a procédé à des essais de résistance sur un grande nombre d'essences.

L'Université de Sao-Paulo et celle de Rio-de-Janeiro ont institué des cours de dendrologie et de technologie du bois. L'Université de Rio-de-Janeiro a récemment élargi ses cours et s'est assuré le concours de forestiers expérimentés appartenant au Servicio Florestal pour enseigner la sylviculture, l'aménagement forestier, le reboisement et l'étude des produits forestiers

Chili

Le pays est constitué par une région extrêmement sèche au nord où se trouvent la plupart des exploitations minières; au centre par une région tempérée, fertile et agricole, avec d'importantes zones forestières dans la partie méridionale; au sud enfin, par une région froide. et humide presque entièrement recouverte de forêts.

Les terres forestières constituent 22% de la superficie totale du Chili qui est de 73 millions d'hectares. La population dépasse 5 millions d'habitants. Il y a donc 3,2 hectares de terres forestières et 1,1 hectare de terres forestières exploitables par habitant. Des terres forestières exploitables. 80% sont couverts de forêts vierges, 9% ont été partiellement coupés ou sont à l'état de forêts secondaires et 11% ont été déboisés par les incendies ou les coupes. Il y a plus de 153.000 hectares de plantations dont 90% en diverses essences d'eucalyptus et de pins de Monterrey, Pinus radiata. Des plantations, 25% sont constitués par des arbres de dimension marchande. La forêt vierge est composée par 93% de bois durs des régions tempérées et 7% de conifères. La pousse secondaire naturelle se compose uniquement de bois durs.

Le volume total de bois commercial est estimé à près de 2 milliards de m³; le volume moyen des forêts vierges serait de 181 à 263 m³ par hectare, sauf dans l'extrême-sud où il serait de 95 à 127 m³ par hectare.

La propriété des terres forestières se répartit comme suit: propriété, privées 54%, terres publiques 43% (3 % sont indéterminés en raison de droits mal définis) .

L'exploitation s'est effectuée ces dernières années à la cadence annuelle de près de 5,6 millions de m³. Une des principales utilisations du bois a été jusqu'à présent la combustion. Les pertes causées chaque année par les incendies sont au moins trois fois et demie supérieures au volume des coupes. L'accroissement est estimé à 20 millions de m³ par an.

Il existe dans le pays de 600 à 700 scieries ayant une capacité moyenne de production de 12,1 m³ par jour, 4 usines de placage et de contre-plaqué, plusieurs usines à papier dont la capacité totale annuelle est de 44.000 tonnes dont 95,% représentent la production d'une seule société. La fabrication de planches pour caisses, qui s'effectue dans de nombreuses petites entreprises et la production de traverses de chemin de fer équarriées à la main, de bois et de poteaux de mines constituent également une industrie très importante. La plupart des fabriques sont petites, mais quelques fabriques modernes plus grandes ont été récemment établies. La Corporación de Fomento se propose de créer de nouvelles installations et a déjà modernisé un certain nombre de fabriques.

L'activité forestière de l'Etat est répartie entre plusieurs services. Le Département forestier du Ministère des Terres et de la Colonisation est chargé d'administrer les forêts et les parcs nationaux ainsi que 43 pepinières environ qui sont en partie placées sous le contrôle d'agronomes expérimentés; ce département est également chargé de développer un programme de recherches. Le Ministère de l'Agriculture forme sous le contrôle d'un botaniste des agents pour la vulgarisation des méthodes agricoles et qui donnent aux cultivateurs des conseils en matière de sylviculture. La Corporación de Fomento du Chili a, elle aussi, des forestiers expérimentés chargés de procéder à des enquêtes forestières et d'étudier l'application de l'aménagement forestier dans les projets d'exploitation. Le Conseil forestier national, composé des représentants d'un grand nombre d'organismes industriels et gouvernementaux s'occupant de sylviculture, sert d'organisme consultatif dans l'élaboration d'une nouvelle politique forestière. Ce Conseil s'occupe également du problème de l'expansion des recherches forestières et de celui des services consultatifs pour les industries forestières privées. Il s'occupe également de la question de l'instruction forestière en vue d'augmenter le nombre des techniciens forestiers. On développe l'enseignement forestier dans les écoles primaires pour mieux faire comprendre aux élèves l'importance des forêts, dans l'espoir de resoudre le très grave problème que posent à l'heure actuelle les incendies qui les dévastent. C'est sur la loi forestière de 1931 que repose l'organisation forestière actuelle.

Elevage de jeunes plants d'eucalyptus en pot individuels au Chili.

Colombie

La superficie de la Colombie est de 115 millions d'hectares dont 20 millions sont couverts de montagnes dont l'altitude varie de 400 à 6.000 mètres. Le reste du pays est formé de plaines, qui, pour la plupart, sont situées dans les régions est et sud-est. La superficie boisée est d'environ 72 millions d'hectares, soit 63%.

Les forêts situées sur les côtes sont apparentées aux forêts tropicales humides; les arbres y atteignent des dimensions importantes. Dans les plaines arides de la Goagira de même que dans le centre du pays, se trouvent des forêts xérophiles.

Le problème du transport est considérablement simplifié par 23.400 kilomètres de rivières navigables.

En 1945, 1.140 tonnes de bois de construction ont été importées, alors que pour la même période 180 tonnes ont été exportées.

Le Service forestier forme un département dépendant du Ministère de l'Economie nationale. Les projets en cours laissent prévoir, pour les années qui vont suivre, une augmentation sensible de son personnel.

Les premières lois et décrets forestiers datent de 1874; depuis lors, une législation importante a été promulguée. Un des derniers décrets en date a eu pour effet la création d'un Institut d'encouragement forestier. Cet organisme va permettre d'entreprendre d'indispensables reboisements dans certaines régions et surtout la réalisation du programme de conservation du sol et des eaux, ainsi que la mise en valeur des ressources forestières jusqu'à présent inexploitées.

L 'Ecole des Mines de Medellin et le Laboratoire d'analyse et de recherche dépendant du Ministère des Mines, font des recherches sur les propriétés physiques du bois; l'Institut des Sciences naturelles procède à l'étude systématique de la flore du pays; les écoles d'agriculture de Medellin et de Cali font des travaux sur la classification, la conservation, le reboisement, la sélection et l'amélioration des espèces et enfin le Musée forestier, dépendant de la Section des Forêts, est chargé de l'étude des zones à reboiser, de réunir un échantillonnage des bois colombiens et d'en étudier les propriétés.

Costa-Rica

La République de Costa-Rica a une superficie de près de 5 millions d'hectares et est peuplée par 760.000 habitants. La population augmente rapidement et est en grande partie concentrée dans les régions élevées du centre du pays.

L'agriculture est la ressource principale du pays; l'activité industrielle se résume à la transformation des produits agricoles et forestiers. On compte plus de 100 scieries, la plupart petites, avec une capacité journalière de moins de 12 m³ chacune. Environ 20% de la surface est consacrée à l'agriculture tandis que les 80% restants sont couverts de forêts. Les trois principaux types de forêts sont: evergreen rain forests - 61% decidous forests 13%; et cloud forets - 4%.

Il existe nombre de possibilités pour augmenter non seulement la consommation nationale de produits forestiers indigènes mais aussi l'exportation. La plupart des produits forestiers exportés sont des bois spéciaux pour la fabrication de colorants ou pour l'ébénisterie. En ce moment, le Costa-Rica importe plus de produits forestiers qu'ils n'en exporte. La grand 'route panaméricaine a rendu accessible une grande partie des régions forestières du pays et il en résultera une augmentation des possibilités d'utilisation pour les bois de ces régions.

Un grand nombre des essences forestières du CostaRica ont été soumises à des épreuves technologiques. L'Institut inter-américain des sciences agricoles de Turrialba espère pouvoir initier un programme de recherches et de renseignements forestiers. Des cours d'enseignement professionel forestier ont été projetés pour des étudiants venant de tous les pays de l'Amérique latine. Un groupe d'étudiants agricoles venant du Venezuela sont attendus pour 1948.

Peuplement d'eucalyptus de 43 ans, aménagé par coupes d'abri (Chili).

Cuba

La République de Cuba a une superficie de 11,7 millions d'hectares, y compris l'île des Pins et les îles moins importantes. Elle est peuplée par 5 millions d'habitants.

Les forêts occupent entre 12 et 15% de la superficie totale du pays; elles sont classées en forêts de résineux, feuillus et palétuviers. Les biens forestiers appartiennent en grande partie (85%) à des intérêts privés et notamment a ceux des industries sucrières. Seulement 15% des forêts font partie du domaine publique. Les forêts basses des côtes et des petites îles sont accessibles par mer en utilisant des bateaux a faible tirant d'eau; le reste des forêts productrices est accessible par route.

Au cours de l'année 1946, la consommation intérieure, y compris le bois de chauffage et le charbon de bois, a été de 1.210.556 m³. La production nationale étant de 1.049.573 m³, les importations se sont élevées à 166.514 m³. La consommation par tête est donc de 0,24 m³. Les exportations par contre se chiffrèrent pendant la même période à 5.351 m³.

La section forestière dépend du Département des forêts, mines et eaux du Ministère de l'Agriculture. L'Ecole forestière de la Havane existe déjà depuis 15 ans.

Il n'y a pas de données exactes sur le nombre d'ouvriers qui travaillent dans les exploitations forestières. On estime cependant que pendant l'année, de 6 à 8.000 bûcherons et charbonniers travaillent en forêt. Quant aux scieries, qui se chiffrent à environ 200, elles emploient approximativement 6.000 ouvriers. Leur développement dependra de la mesure dans laquelle un outillage moderne pourra leur être fourni.

Les lois forestières en vigueur ont établi d'une façon précise la forme sous laquelle doit s'effectuer l'aménagement des forêts, leur importance, et le regime forestier applicable. A l'heure actuelle, les activités techniques se bornent à la culture et à la distribution gratuite des plants dans les pépinières du Gouvernement. Cependant l'établissement de forêts expérimentales et de centres de recherches fait partie des projets futurs du gouvernement.

Equateur

La superficie de l'Equateur est de 45,6 millions d'hectares, dont environ 23,5 millions sont couverts de forêts, soit 51,6%. On peut diviser ces forêts en trois groupes principaux correspondant aux régions naturelles:

1) Les forêts de la province occidentale ou de la région antéandéenne; les essences les plus courantes sont le balsa, Ochroma lagopus, l'amarillo, le guyacan, le manglier et le paletuvier, ainsi que le palmier, en particulier le palmier toquilla, dont les feuilles fournissent la paille pour les chapeaux de panama.

2) Les forêts de la région inter-andéenne qui est la région la plus peuplée; l'on y trouve surtout des arbustes d'essences semi-désertiques et des arbres isolés. C'est dans cette région qu'au cours des 80 dernières années l'on a procédé à un repeuplement considérable d'Eucalyptus globulus.

3) Les forêts de la région orientale. Etant donné les pluies presque ininterrompues, la terre est couverte d'une forêt très dense, caractéristique de la forêt humide. L'on y rencontre surtout la copa à resine, le canelo et le cascarilla dont l'écorce fournit la quinine, ainsi que le palmier.

L'accessibilité des forêts pose un problème difficile quand il s'agit des forêts naturelles et leur aménagement est en rapport étroit avec les voies de communications qui devront, surtout en ce qui concerne les voies terrestres, être très développées.

La plus importante partie des terrains forestiers appartient a l'Etat. Cependant, dans la région occidentale, une superficie importante est propriété privée.

L'avenir devra apporter un développement important aux industries du bois; la main d'œuvre est suffisante et bon marché. Les exportations consistent surtout de balsa. Pour 1945 elles se sont élevées à environ 70.000 tonnes. Pendant la même période, 60.000 tonnes de résineux ont été importées.

L 'Ecole agronomique de l'Université centrale à Quito donne des cours de sylviculture comme partie intégrante des programmes d'études générales. Parmi les recherches et travaux en cours, actuellement effectués par la Direction technique de l'agriculture, figurent le reboisement des zones de la Sierra, l'étude des essences qui conviennent le mieux aux conditions prédominantes du pays et la détermination de l'altitude maxima à laquelle il est possible d'établir des plantations d'eucalyptus.

Guyane anglaise

La Guyane anglaise a une superficie de 21 millions d'hectares et une population de 381.000 habitants. Les terres forestières occupent 87% de la superficie totale, soit 18 millions d'hectares. Environ 64.000 hectares sont cultivés. Les rivières constituent le principal moyen de transport; les deux principales sont l'Essiquebo et le Demerara.

On a estimé que 20% du total de la zone forestière de la Guyane anglaise peuvent être exploités immédiatement. Le volume de bois contenu dans cette région atteint près de 350 millions de m³, dont 8 millions sont constitués par du «greenheart», Nectandra rodioei.

Les terres appartiennent en majeur partie à la Couronne qui accorde des concessions aux exploitants privés. Il y a également un petit nombre de propriétés privées.

La consommation intérieure, que l'on obtient en ajoutant les importations à la production des terres de la Couronne et en déduisant les exportations, est de 20.000 m³ par an, soit 0,05 m³ par habitant. Pendant la guerre. la consommation a atteint 40 milliers de mètres cubes, mais on constate des pénuries locales des divers produits forestiers, les besoins en bois de combustion, charbon de bois et autres produits forestiers de moindre importance ayant augmenté parallèlement à l'accroissement démographique.

Les 46 scieries ont une capacité de production variant de 408 à 5.900 m³ de sciages par an. Il existe environ 150 fabriques de meubles. Il y a aussi plusieurs chantiers de constructions navales.

Toutes les grandes scieries et quelques-unes des petites sont groupées en une Association des Produits forestiers. Cette Association représente les intérêts des producteurs de bois, notamment en ce qui concerne la politique des prix et de l'exportation. Le syndicat des travailleurs du bois, composé en grande partie des ouvriers des scieries, a réussi à améliorer les salaires et les conditions de travail.

L'administration des terres forestières est à l'heure actuelle divisée entre trois ministères. Une réorganisation de ces services est maintenant à l'étude: ces trois départements seraient réunis en un seul Ministère des Forêts disposant d'une plus grande autorité et de crédits plus importants.

En ce qui concerne les recherches, les principaux bois ont été soumis à des essais à la Station de Princes Ristorough en Angleterre. On achève à l'heure actuelle la prospection des régions immédiatement exploitables; de nombreux renseignements sur les ressources forestières et les qualités de bois ont été publiés. Des plans sont à l'étude pour l'exploration des régions forestières de l'intérieur. On se propose d'aider les exploitants des petites scieries à améliorer leurs méthodes d'exploitation et la qualité de leurs produits en mettant à leur disposition les conseils de spécialistes.

Guyane française

La Guyane est un département français d'une superficie de 9 millions d'hectares et peuplé d'environ 40.000 habitants. Le pays est, en dehors d'une bande côtière, presqu'entièrement recouvert de forêts, puisque l'on estime la superficie de ses boisements à 7 millions d'hectares dont environ 5 millions de forêt dense, à caractère de peuplements équatoriaux hétérogènes.

La grande majorité de ces forêts font partie des propriétés de l'Etat. La composition des boisements est très variable selon les endroits. On peut considérer qu'ils renferment grossièrement un tiers d'essences de bois durs, telles que le wacapou, Vouacapoua americana et le balata, deux tiers d'essences de bois tendres et mi-durs telles que le timaruba, et acajous divers. Il est difficile d'évaluer le volume ligneux disponible, mais on estime que ces forêts pourraient, si elles étaient rationnellement exploitées, fournir à l'hectare de 10 à 20 tonnes de bois commercialisables à une rotation de 50 ans, et ceci sur une superficie de forêts économiquement accessibles évaluée à 500.000 hectares.

La consommation locale absorbe annuellement approximativement 100.000 m³ de bois ronds, y compris le bois de feu. Le commerce local produit environ 6.500 m³ de bois débités, représentant une exploitation de 13.000 m³ de grumes. Il est exporté annuellement entre 1.000 et 2.500 m³, principalement de bois débités.

Les bois sont, soit sciés à la main sur de petits chantiers situées à proximité des criques ou rivières navigables, soit débités dans quatre scieries mécaniques situées sur le Maroni.

Au point de vue administratif, la Guyane est organisée comme un département français avec un service forestier jusqu'ici rattaché au Ministère de la France d'outre-mer. Des crédits viennent d'être accordés en vue de pousser à fond l'inventaire des richesses forestières et de créer un centre de recherches mais la réalisation de ce programme n'est qu'à ses débuts.

Les lois forestières en vigueur ont pour buts principaux de réglementer les exploitations et de protéger la forêt contre les abus. Le code forestier français doit être appliqué à ce territoire dès que son adaptation aux conditions locales sera terminée.

Guatemala

La superficie du Guatemala est de 11 millions d'hectares dont 7,2 sont boisés, soit 66% de la surface du pays. La population est d'environ 3.570.000 habitants.

Si l'on trouve des forêts à peu près sur tout le territoire, le département de Peten à lui seul représente la moitié de la surface boisée. Une partie seulement en est exploitée; il contient une quantité considérable de bois précieux de haute qualité.

Le Gouvernement est propriétaire d'environ 70% des forêts; le reste appartient aux particuliers. D'après des estimations datant de 1945, il y a, pour l'ensemble du pays 85% de bois durs et 15% de bois tendres. Les principales essences que l'on y trouve sont: l'acajou, Swietenia; la guayacum, Lignum vitœ; le primavera, Tabebuia; le balsa, Ochroma; les pins, Pinus caribae et Pinus montezumœ et en petites quantités le cyprès et le cèdre.

La densité des forêts varie de 90 m³ par hectare, entre 760 et 910 mètres d'altitude, à 170 m³ par hectare, entre 1.200 et 1.800 mètres. Dans certaines régions, elle atteint jusqu'à 1.100 m³.

Il existe environ une centaine de scieries dont vingt sont modernes et bien équipées. Quoiqu'il n'y ait pas encore de statistiques précises sur leur production, elle était estimé à 63.000 m³ en 1939. En 1944, les exportations se sont élevées à 1.000.000 de m³ de bois durs et à 590.000 m³ de bois tendres, alors que les importations étaient négligeables.

Le Service forestier dépend du Ministère de l'Agriculture. Il est particulièrement chargé de donner les licences d'exploitation et dé contrôler les 22 pépinières qui fournissent annuellement 18 millions de plants, à l'état et aux particuliers.

La législation forestière existante fixe surtout les conditions d'exploitation et de vente des produits forestiers et réglemente le reboisement. Le gouvernement projette dans l'avenir la création d'une école forestière et d'un institut de recherches.

Haïti

La superficie de Haïti est de 29 millions d'hectares, dont 2,1 sont montagneux. Les régions boisées couvrent environ 1,7 million d'hectares, soit 59%.

On peut classer les forêts de la façon suivante, en tenant compte des conditions climatiques et édaphiques:

a) Forêts arides: pluviosité 500-700 mm. Espèces rencontrées: gaiac, bois blanc, gommier.
b) Forêts semi-arides: pluviosité 750-1.000 mm. Espèces rencontrées: campêche, bois d'orme, acajou.
c) Forêts semi-humides: pluviosité 1.000-1.500 mm.

Espèces rencontrées: acajou, chêne, cèdre, tavernon. d) Forêts humides; pluviosité supérieure à 1.500 mm. Espèces rencontrées: pin, bois ferblanc. e) Forêts de mangliers.

La grande majorité des forêts font partie du domaine de l'Etat.

La production annuelle moyenne de planches de résineux a été de 10.000 m³ La production d'objets en acajou pour l'année 1945, à peu près tous destinés à l'exportation, s'est élevée à environ 200 tonnes métriques. L'exportation consiste principalement en gaiac et en campêche. Pour les cinq dernières années, la production totale a été pour le gaiac de 4.300 tonnes métriques et pour le campêche de 7.800 tonnes, alors que pour la même période, les importations totales se sons élévées à 2.250 m³

Le service forestier est rattaché au Ministère de l'Agriculture. Le relevé général des forêts dont on prévoit l'exécutions sur une période de trois ans est envisagé dans un avenir assez proche.

La législation forestière actuellement en vigueur règle surtout les coupes qui ne peuvent se faire qu'avec l'autorisation préalable d'un agent qualifié. Elle règlemente aussi le commerce et le transport du bois qui ne peut avoir lieu qu'avec des permis spéciaux. Un cours de sylviculture est donné à l'Ecole nationale d'Agriculture.

Honduras britannique

La superficie du Honduras britannique est d'environ 2,3 millions d'hectares. Sa population est de 60.000 habitants environ. Le pays se compose d'une plaine côtière au nord et d'un plissement anticlinal au centre, atteignant 1.143 mètres. Il existe une superficie relativement faible de terrains vallonnés, propres à l'agriculture, à l'ouest et au sud du pays.

Les plaines sont très basses et le drainage est, d'une façon générale, mauvais. Les forêts couvrent 95% du pays, mais elle sont pour la plupart peu accessibles pour le moment.

La région boisée couvre 2,1 millions d'hectares. La Couronne est propriétaire de 55% de cette superficie et le reste, soit 45%, appartient à la propriété privée. Les principales essences que l'on trouve sont: l'acajou, le cèdre, le bois de rose le pin, le Santa Maria Calophyllum brasiliense.

La consommation locale annuelle de bois et de ses produits secondaires est de 31.402 m³ La moyenne des exportations annuelles est, pour l'acajou en billes de 6.200 m³ et pour l'acajou scié de 8.180 m³ En ce qui concerne le cèdre, le bois de rose et le Santa Maria, il ne s'agit que de centaines de mètres cubes.

La production moyenne de gommes, résines, latex, chiclé, a été approximativement de 500 tonnes.

Les industries du bois sont très disséminées; elles sont en général situées dans les forêts de pin de la plaine côtière. La suele grande scierie à ruban est située à Belize. Il existe six autres petites usines employant des scies circulaires.

L'administration des forêts contrôle l'exploitation de toutes les forêts domaniales ainsi que la production du chiclé et de l'acajou dans les propriétés privées.

Mexique

Le Mexique a une superficie de 200 millions d'hectares et une population d'environ 23 millions d'habitants. Les régions forestières, qui couvrent environ 25 millions d'hectares, constituent avec les terres non utilisables pour l'agriculture et les pâturages environ 20% de la superficie totale.

La description botanique des forêts a déjà été faite, mais aucune étude forestière complète n'a été effectuée. Les zones forestières du Mexique sont constituées comme suit: palétuviers et palmiers dans les zones marécageuses de la côte; forêts tropicales d'acajou, de ceiba, de chiclé et de cédrel, dans la partie méridionale du pays; forêts de pins et de chênes dans les régions montagneuses; cactus et prosopis (mezquite) dans les régions arides du nord; enfin forêts de pins, cèdres, cyprès et sapins aux grandes altitudes.

On ne dispose d'aucun renseignement sur la consommation intérieure. Pour la production, les chiffres sont les suivants: bois de sciage, plus de 500.000 m³ par an; bois équarri, plus de 400.000; bois en grume, plus de 250.000; bois de combustion, plus d'un million; la production de charbon de bois est également très importante. Ces chiffres sont probablement un peu inférieurs à la production réelle Avec sa capacité de production estimée à 3 m³ par hectare, soit près de 10 fois le volume des coupes actuelles, le Mexique devrait pouvoir augmenter sa production forestière de façon appréciable.

En 1940, le Service forestier mexicain a été placé sous l'autorité du Sous-Secrétaire d'Etat à l'Agriculture et il est chargé des questions relatives aux forêts communales, nationales et privées, aux pépinières et au reboisement, à la protection contre les incendies de forêts, à la réglementation de la chasse, et l'application de la loi. A un moment donné les écoles entretenaient 1500 pépinières en vue d'intéresser les enfants aux questions sylvicoles. Plus de 25 pares nationaux ont été crées et ils sont visités par un grand nombre de touristes.

Conformément au code forestier actuel, d'immenses régions boisées sont réservées en vue de la protection des bassins hydrographiques contre l'érosion et de la conservation de l'eau nécessaire à l'irrigation. Certaines de ces zones de protection ont une superficie de 20.000 à 200.000 hectares.

La loi forestière prévoit un contrôle très rigoureux des méthodes d'exploitation, mais l'application de ce contrôle présente certains problèmes. Tout exploitant doit à l'heure actuelle obtenir du gouvernement un permis spécial pour procéder à des coupes de bois dans des buts commerciaux.

L'impôt sur la forêt est basé sur le rendement plutôt que sur la superficie de la propriété.

Le morcellement des grandes propriétés forestières et des haciendas a eu pour résultat la formation d'un grand nombre de forêts communales. Le nombre des coopératives forestières étant en augmentation, on peut espérer que la conservation des forêts fera de notables progrès. En vue de lutter contre les incendies de forêts, les cultivateurs organisent des «coopératives de défense» et des progrès ont été faits dans ce sens.

La formation des forestiers s'effectuait naguère dans l'école forestière de Coyoacan, mais depuis quelques années, les étudiants mexicains qui s'intéressent à la sylviculture ont dû se rendre à l'étranger pour assurer leur formation professionnelle. Les officiers chargés de l'application des lois forestières sont formés à l'école forestière de Tlalpan, près de Mexico.

Nicaragua

La superficie du Nicaragua est de 12 millions d'hectares dont 8,9 millions sont boisés, soit 69%. Sa population est de 1,1 million d'habitants. Quoiqu'une importante partie des régions forestières accessibles aient été exploitées, il reste encore surtout dans les régions de la côte atlantique, d'immenses étendues boisées encore inexploitées. Les régions en exploitation se trouvent sur la côte Pacifique. Le débardage du bois est fait en général avec des bœufs ou des mules par des chemins de terre. Les rivières sont peu employées, excepté pendant la saison des pluies.

La production forestière annuelle ré ente est à peu près de 100.000 m³ desquels 30.000 sont exportés la consommation de bois de construction par tête d'habitant étant d'environ 0,06 m³ Les principales essences des forêts sont le pochote, Bombax sp., qui est le plus communément employé dans le pays, le cèdre, l'acajou, la gaiac, le chêne, le bois de rose, le balsa, Ochroma lagopus, etc. Il existe actuellement dans le pays 56 scieries. Un outillage moderne sera nécessaire pour leur permettre un développement adéquat à l'avenir.

Une nouvelle loi forestière réglemente la surveillance des exploitations en même temps qu'elle établit un contrôle plus strict du brûlage pour diminuer les dégâts causés par l'habitude de brûler la forêt pour la transformer en terre de culture. L'administration forestière consiste en un bureau rattaché au Ministère de l'Agriculture et du travail.

Panama

La superficie de la république de Panama est de 7,4 millions d'hectares dont 5,2 millions (70%) sont couverts de forêts. La population s'élève à environ 688.000 habitants.

Il est estimé que deux cinquièmes de la superficie boisée appartiennent à des intérêts privés bien qu'aucune statistique n'existe à ce sujet. Dans la forêt, l'on trouve toutes les essences communes aux pays de l'Amérique centrale. La production annuelle s'élève environ à 10.000 m³ Les importations, surtout de résineux s'élèvent annuellementà 180.000 m³ Parmi les projets du gouvernement, la création d'un service forestier est à l'ordre du jour.

Paraguay

Sur les 39 millions d'hectares qui forment la superficie du Paraguay- vit une population de plus d'un million d'habitants dont les deux tiers sont concentrés autour de la capitale Assomption, dans un rayon de 200 kilomètres. La rivière Paraguay divise le pays en deux parties: le Gran Chaco, vaste plaine alluvionnaire couverte de graminées, de palmiers, de bosquets d'arbres rabougris, de cactus et de marais et le Paraguay oriental, qui est la principale région habitée et industrialisée, où se trouvent la plupart des forêts présentant un intérêt commercial.

Le principal produit du Chaco est le quebracho dont on tire le tannin et qui sert à fabriquer des traverses de chemin de fer. Des estimations approximatives in diquent qu'à la cadence à laquelle l'exploitation est actuellement menée les ressources en quebracho provenant d'une zone de quelque 4 millions d'hectares dureraient encore une centaine d'années. A part ces indications, on n'est pas encore très renseigné sur les possibilités forestières du Chaco.

Le Paraguay oriental a une superficie de 16 millions d'hectares, dont 49%, soit 7,8 millions, sont couverts de forêts composées d'essences dures à feuilles caduques. La région boisée comprend plus de 5 millions d'hectares de forêts vierges, le reste consistant en terres forestières déboisées ou exploitées. Les deux tiers environ de la population tirent leur subsistance de l'agriculture, et les industries des produits forestiers, qui viennent immédiatement après l'agriculture par ordre d'importance, fournissent du travail à plus de 15% des habitants. Les produits forestiers représentent plus de 75% du tonnage des exportations et 29% de leur valeur.

Environ 92% de ces forêts appartiennent à des particuliers, 5% à l'Etat et 3% consistent de «colonies nationales». Les forêts privées se répartissent de la manière suivante: 52% en propriétés de plus de 25.000 hectares, 20% en propriétés de 5.000 à 25.000 hectares et 28% en propriétés de moins de 5.000 hectares.

Les zones forestières du Paraguay oriental ont été divisées d'après la prédominance de certaines essences importantes du point de vue commercial.

Région du nord-est - 2,2 millions d'hectares contenant beaucoup de forêts vierges - le «Palo de rosa», Aspidosperma palorosa, constitue 23% des peuplements qui comprennent en moyenne 130 arbres de toutes essences par hectare avec un volume de 130 à 325 mètres cubes par hectare. Le «Cedro» (Cedrela fissilis), le «Laurel», Ocotea sp. et Nectandra sp., sont également importants. Cette région produit des sciages et du bois en grume de haute qualité pour l'exportation.

Région du nord - 1,4 millions d'hectares. Le «Trebol», Torresea cearensis, qui est d'une grande valeur pour la fabrication des meubles, le «Palo de rosa», le «Curupay» (Piptadenia spp.), le «Lapacho» (Tabebuia sp.) et le «Cedro» sont les principales essences commerciales de cette région. Les peuplements comprennent environ 120 arbres de toutes essences par hectare avec un volume moyen de 120 à 288 mètres cubes par hectare.

Région à l'est - 2,9 millions d'hectares avec une quantité considérable de bois vierge: le «Cedro», le «Lapacho», le «Petereby» (Cordia spp.) et le «Guatambu» (Balfourodendron sp.) sont des essences importantes. Les peuplements comprennent environ 125 arbres de toutes essences par hectare avec un volume moyen de 63 à 313 m³ par hectare.

Régions près des frontières (ressemblant à la région du Chaco) - 0,4 million d'hectares. Le «Quebracho», Schinopsis sp., est l'essence que l'on trouve le plus fréquemment dans les peuplements qui comprennent environ 115 arbres de toutes essences par hectare avec un volume moyen de 29 à 172 mètres cubes par hectare.

Région du sud - 1,7 million d'hectares. Le bois de combustion et les pieux pour clôtures sont les principaux produits de cette région. Les peuplements comprennent environ 115 arbres de toutes essences par hectare avec un volume de 69 à 265 mètres cubes par hectare.

Région du centre - 6,4 millions d'hectares. Cette région a été en grande partie exploitée mais la régénération est abondante. Ses peuplements comprennent environ 120 arbres de toutes essences par hectare avec un volume de 60 à 300 m³ par hectare.

Au point de vue volume, on estime que sur un total de 284 millions de m³ de bois sur pied, 246 millions peuvent être commercialisés. Pour la période 1943-44, la production annuelle de bois de sciage pour l'exportation et les besoins intérieurs a été estimée à 304.000 m³, dont 52.000 étaient composés de sciages. Pendant la même année, les autres produits forestiers comprenaient 17.000 m³ de traverses, pieux et poteaux en bois de palmier, 506.000 m³ de bois de combustion et près de 16.000 m³ de charbon de bois.

D'après les estimations, il y aurait dans le Paraguay oriental 50 petites scieries, une quinzaine dans le Chaco, et entre 700 et 900 scies de long. Toutes les scieries sont actuellement actionnées à la vapeur, mais aucune n'utilise la scie circulaire. La production journalière augmentera dès qu'un outillage moderne pourra être installé. Le Service agricole coopératif Paraguay - U.S.A. (STICA) utilise une scie circulaire transportable actionnée par un tracteur pour montrer comment on pourra améliorer et accroître la production des sciages.

Une usine de contreplaqué produit du bois de placage pour cageots et caisses destinées à l'industrie des conserves de viande. Cette usine possède le four de séchage le plus important du Paraguay. Les quatre usines pour l'extraction du tannin sont situées dans le nord du pays.

Le marché intérieur, qui se limite aujourd'hui à la région d'Assomption, pourrait être rapidement développé. L'Argentine constitue le principal débouché.

Environ 55.000 hommes sont employés directement dans les industries du bois, 1.900 comme main-d'œuvre générale, 28.000 pour les opérations d'abattage, 1.500 dans les scieries, 4.500 dans les entreprises travaillant le bois, 1.800 comme scieurs de long et 18.000 au transport. La formation professionnelle augmenterait le rendement de cette main-d'œuvre, ce qui entraînerait une augmentation des revenus. Les syndicats ouvriers sont en voie d'organisation.

Les permis d'exploitation et de transport sont délivrés par le Département des Terres et de la Colonisation. Il n'existe aucun service qui soit directement responsable de l'exploitation ou de l'utilisation des forêts. Le programme du STICA commence à éveiller de l'intérêt pour la plantation des arbres et les pépinières, ainsi que pour de meilleures méthodes d'exploitation et d'utilisation. Certains exploitants privés ont entrepris de petites plantations d'eucalyptus, d'araucarias, de casuarinas et de peupliers.

Pérou

La superficie totale du Pérou est d'environ 125 millions d'hectares et sa population est près de 7,8 millions d'habitants. Le pays est divisé en trois régions distinctes: d'abord une plaine côtière aride avec des vallées montagneuses permettant l'irrigation; à l'est de cette plaine se dressent les Andes cordillère massive de 320 à 400 kilomètres de largeur contenant les principaux gisements de minerais; vient ensuite la montaña boisée qui couvre plus de la moitié du pays et s'etend sur les versants et les contreforts orientaux des Andes ainsi que sur les plaines arrosées par l'Amazone et ses affluents. La région boisée et estimé à 70 millions d'hectares.

La principale région boisée est le bassin de l'Amazone qui couvre quelque 68 millions d'hectares et dont une faible partie seulement est habitée ou appropriée. La ville d'Iquitos est un centre important pour le commerce et les expéditions de bois; les produits descendent l'Amazone pour gagner l'océan en traversant le Brêsil, puis ils empruntent le Canal de Panama pour remonter jusqu'à la côte occidentale du Pérou.

Le volume du bois sur pied n'a pas encore été déterminé mais on sait qu'il est très important.

Le nombre des scieries est très réduit. Lima et les autres villes sont approvisionnées par des chantiers de bois qui scient à nouveau le bois d'importation. Dans la région d'Iquitos-Pucallpa (bassin de l'Amazone), il existe un certain nombre de scieries qui travaillent l'acajou et le cèdre. La Corporación de Fomento a à l'étude des plans pour l'expansion des industries du bois de cette région et de celles des contreforts des montagnes.

Le Service forestier du Ministère de l'Agriculture s'occupe de former un personnel destiné à assurer le contrôle de l'exploitation forestière des terres appartenant au domaine public.

Les ressources forestières du pays nécessiteront les services de nombreux techniciens. Jusqu'à présent, les jeunes gens s'intéressant à la sylviculture ont fait leurs études à l'étranger. Une école d'apprentissage professionnel agricole a été établie à Iquitos pour aider les industriels du bois du bassin de l'Amazone à se pourvoir du ravitaillement alimentaire et d'une main-d'œuvre expérimentée.

Une législation forestière propre à guider le développement des ressources et leur utilisation est actuellement à l'étude.

Les principaux problèmes qui se posent pour le pays sont entre autres: construction de voies ferrées et de routes dont le pays a grand besoin pour relier les villes de la côte occidentale au bassin de l'Amazone; formation de techniciens; installation de scieries modernes et de fours de séchage; acquisition de tracteurs à chenilles et d'outillage mécanique pour les opérations d'abattage et de transport; enfin une enquête sur les ressources forestières s'avère indispensable. La question de la main-d'œuvre, en particulier dans la vallée de l'Amazone, constitue un problème très grave et est lié aux besoins de cette région au point de vue production alimentaire et au point de vue soins médicaux.

Porto-Rico

Porto-Rico est une île de près d'un million d'hectares avec une population qui atteint presque le chiffre de 2 millions. Cette population est urbaine dans la proportion de 30% et rurale dans la proportion de 70%. Les terres agricoles couvrent 720.000 hectares et les terres forestières plus de 200.000.

La propriété des terres forestières se répartit comme suit: forêts insulaires, 18.000 hectares; forêts fédérales, 13.000 hectares; forêts privés, 53.000 hectares. Il y a en outre 6.000 hectares de pâturages boisés, 73.000 hectares de plantations de café appartenant à des particuliers et quelque 37.000 hectares de terre pouvant être boisés mais dont ni l'utilisation ni les droits de propriété ne sont clairement définis.

On a estimé que l'on épuise les forêts à raison de 2 millions de m³ par an. Sur cette quantité, 9.000 m³ sont utilisés comme sciages; 800.000 m³ comme charbon de bois; 1.400 m³ comme bois de combustion et 6.000 m³ pour diverses utilisations de l'agriculture. Par contre, l'accroissement ne représenterait que 12.000 m³ pour les gros sciages et 1.600.000 m³ pour tous les autres arbres y compris les broussailles.

D'après les estimations. la demande se répartirait comme suit: 2.400.000 m³ pour le bois de combustion. soit 1,2 m³ par an et par habitant; 1.298.000 m³ pour les immeubles publics et privés, les écoles et les travaux publics; 7.000 m³ de bois importé pour la fabrication des portes et des châssis de fenêtres; plus de 5.600 m³ pour la fabrication des meubles dont 1.400 m³ environ peuvent être produits sur place; 2.360 m³ pour les caisses et emballages en bois dont la moitié environ en douves provenant en grande partie de l'importation; 9.000 m³ pour traverses de chemin de fer dont 5% peuvent être produits sur place, et 2.700 poteaux importes.

La majeure partie du bois produit sur place est scié a la main, les deux ou trois scieries du pays ne produisant que du bois dur pour la fabrication de meubles. On s'efforce à l'heure actuelle de donner de l'expansion à l'industrie du bois et des plans sont à l'étude pour développer l'industrie de l'ameublement, établir d'autres scieries et peut-être un atelier de rabotage et un chantier central de bois. Etant donné la topographie du pays et la faible importance des coupes qui peuvent être envisagés si l'on veut éviter une forte érosion, il est probable que l'exploitation forestière demeurera une opération manuelle plutôt que mécanique.

L'organisation administrative comprend le Service forestier insulaire et le Service forestier national des Caraïbes dépendant du Service forestier des Etats-Unis placés sous l'autorité d'un seul chef qui est en même temps directeur de la Station d'expérimentation des forêts tropicales. En outre l'administration portoricaine pour la reconstruction s'occupe de l'utilisation des terres et des projets pour la réinstallation des populations, et la Compagnie pour le développement porto-ricain a été chargée de l'expansion des industries du bois.

La Station d'expérimentation des forêts tropicales de Rio Piedras effectue des recherches dans le domaine du reboisement de la sylviculture et du recensement forestier.

Ni l'Université de Porto-Rico ni le Collège d'Agriculture n'offrent de cours d'enseignement forestier.

La législation future devra instituer le contrôle des méthodes d'abattage et prévoir l'expansion des travaux du Service forestier insulaire.

Le directeur actuel de la Station d'expérimentation des forêts tropicales est également à la tête du Comité forestier de la Commission des Caraïbes.

République Dominicaine

La superficie de la République Dominicaine est de 5 millions d'hectares dont 3,8 millions, soit 76%, sont couverts de forêts. La population est d'environ 2.089.000 habitants; dans le recensement agricole que le gouvernement a fait effectuer en 1944, l'on trouve les indications suivantes sur le nombre de pieds par essence: Acajou. 788.000; Capa, 1.219.000; Chêne, 940.000; Guayacan 220.000; Gaiac, 170.000; Satinwood, 245.000; Cèdre, 70.000.

Il faut mentionner aussi le pin, Pinus occidentalis La région couverte de résineux est estimée à 750.000 hectares. Les forêts de pins constituent une importante ressource pour la consommation locale et pour l'exportation. Les exportations pour 1946 se sont élevées à 19.000 m³ environ, alors que des quantités mineures ont été importées.

De nombreuses scieries existent dans les régions boisées, elles sont outillées en général de scies circulaires qui se déplacent suivant l'exploitation. Divers décrets-lois règlent les exploitations.

Dans les projets du Ministère de l'Agriculture, lors de la création d'un Institut agricole, un cours de sylviculture est envisagé.

Le Salvador

Le Salvador a une superficie d'environ 3 millions d'hectares, dont 2 millions sont couverts de forêts. Sa population est à peu près de 2 millions d'habitants.

Topographiquement on distingue, en commençant par les régions côtières, d'abord des plaines continues variant de 5 à 30 kilomètres de large, ensuite une chaîne de montagnes volcaniques allant du volcan San Miquel jusqu'à la frontière du Guatemala, et enfin, le long de la frontière du Honduras, une ligne de montagnes et de plateaux.

Les principales essences forestières sont l'acajou, le cèdre, le gaiac et le bois de rose. Dans les régions montagneuses, l'on trouve le chêne et le pin. Il existe sur l'ensemble du pays 6 scieries électriques d'un rendement journalier de 32 m³ On peut évaluer la production forestière annuelle à 90.000 m³ et les importations à 10.000 m³ Les exportations sont peu importantes.

Les lois forestières en vigueur règlementent surtout les coupes, le reboisement et la conservation du sol. Un bureau forestier rattaché au Ministère de l'Agriculture est chargé de les faire respecter. Actuellement, le Centre national agronomique de Santa Tecla procède à des expériences pour sélectionner les essences convenant au reboisement des terrains abrupts et sujets à l'érosion.

Surinam (Guyane hollandaise)

Le Surinam a une superficie de 15,5 millions d'hectares et une population de 200.000 habitants. Les rivières constituent le principal moyen de transport vers l'intérieur. La bande de terrain alluvionnaire qui s'étend le long du littoral est la principale région habitée et cultivée. Un peu moins de 52.000 hectares de terre sont cultivés. La région montagneuse, en grande partie inexplorée, contient quelques savanes qui sont dues à l'action de l'homme.

Soixante-huit pour cent du pays sont constitués par des terres forestières. Quoique l'on ignore l'exact volume en bois qu'elles supportent. il est estimé être très considérable. La forêt appartient à la Couronne qui accorde aux exploitants privés des concessions.

On ne possède aucun renseignement sur le taux d'accroissement de ces forêts ni sur les besoins du pays. Les habitations locales sont construites en grande partie en bois. Le Surinam contribue depuis peu à satisfaire à la forte demande des Pays-Bas en grumes, contreplaqués et sciages.

Le pays possède 10 scieries dont la capacité de production annuelle est de 30.000 m³ On se propose de créer une nouvelle scierie et une usine moderne de contreplaqué. Les produits les plus importants sont les traverses de chemin de fer équarries à la main, le bois de combustion et le charbon de bois.

Quelques petites plantations ont été créées à titre expérimental entre 1900 et 1925.

L'Administration forestière, constituée en 1904 et dissoute en ]925 a été rétablie en 1947. Elle se compose d'un conservateur forestier expérimenté qui dépend du Ministère des Finances et du Commerce, et de plusieurs assistants.

On procède actuellement à une enquête forestière par reconnaissant es aériennes qui s'achèvera d'ici quatre ans. Une étude spéciale des ressources et des possibilités d'exploitation a été effectuée en 1947. Il n'existe dans le pays aucun établissement pour la formation de techniciens.

La Trinité

Des 512.000 hectares qui forment l'île de Trinidad (La Trinité), 300.000 sont couverts de forêts, soit un taux de boisement de 59%.

Une partie des forêts domaniales (14.206 hectares) est considérée patrimoine national et ne peut être exploitée. En outre, 23.957 hectares sont classés comme réserves de production et 93.000 comme réserves de protection. A l'exception d'environ 20.000 hectares de régions marécageuses et dénudées, le reste (environ 128.837 hectares) est classé forêts productrices. Les forêts privées consistent surtout en broussailles n'ayant que peu de valeur. Il existe un bon systéme routier qui facilite le transport du bois.

Les scieries débitent 5.500 m³ de bois par an. La fabrique d'allumettes a consommé, pendant l'année 1945, 2.294 m³ Pendant la même année, 14.000 m³ de bois de grume ont été sciés à la main dans les forêts de l'Etat où furent produits 20.000 m³ de bois de chauffage et 65.000 m³ qui ont été transformés en charbon de bois. La production des forêts privées est négligeable.

Presque tout le bois de construction produit est utilisé sur place. Les exportations sont insignifiantes. Par contre les importations en bois tendre se sont élevées pour l'année ]945 à environ 1.200.000 m³

Le service forestier est rattaché au Colonial Forest Service. L'établissement d'une section de recherches au service forestier est prévu pour l'avenir.

Etant donné que les forêts naturelles renferment ordinairement une grande variêté d'essences d'un type n'ayant encore aucune valeur commerciale, et pour permettre à l'île de se suffire à elle-même en matière de bois de construction, il a été décidé de grouper les exploitations futures dans les régions facilement accessibles.

Uruguay

L'Uruguay a une population de plus de 2,2 millions d'habitants et une superficie légèrement inférieure à ]9 millions d'hectares, composée de terres vallonnées.

Les forêts naturelles couvrent près de 375.000 hectares et les plantations plus de 77.000. Les principaux cours d'eau sont l'Uruguay, le Rio Negro, le Yi, le Santa Lucia, le Queguay et le Cebollati. LE point le plus élevé ne dépasse 700 m au-dessus du niveau de la mer.

LA principale activité forestière a jusqu'à présent consisté à planter autour des fermes des rideaux coupe-vent constitués en grande partie par des eucalyptus, des saules, des peupliers et de Pinus radiata. T)es plantations ont également été effectuées pour la production de bois de combustion, destiné à la consommation locale et de pieux pour clôtures. Lorsque la terre est utilisée pour l'agriculture elle est d'un meilleur rapport que lorsqu'elle est affectée à la production forestière, ce qui explique le faible développement des forêts et industries forestières. Les bois de sciage et les bois de combustion consommés par l'Uruguay sont en grande partie importés du Brésil.

Venezuela

Le Venezuela a une superficie de plus de 91 millions d'hectares et une population de près de 4,4 millions d'habitants. Le pays comprend: au nord-ouest, les régions montagneuses des Andes et des chaînes côtières au sud, le bassin de l'Orénoque et les llanos (grandes. plaines); à l'est, les régions montagneuses de la Guyane; enfin les plaines bordant le littoral et comprenant la région du lac Maracaïbo.

Plus des 40% de la superficie du pays sont boisés, mais la production de bois est encore au début de son développement. La plus grande partie des forêts de la chaîne côtière des Andes ont été coupées pour faire place aux cultures agricoles. et l'érosion constitue dans ces régions un problème très sérieux. Les llanos sont dépourvus d'arbres sauf sur les bords des rivières. Les vastes forêts du sud et de l'est de l'Orénoque, du territoire de l'Amazone et des régions montagneuses de la Guayane vénézuélianne, sont pour la plupart inexplorées. La majeure partie des forêts appartient à l'Etat.

Il existé de dix à vingt scieries dans les villes de Puerto-Cabello, Valencia, Caracas et Maracaïbo. Cependant la plus grande partie du bois utilisé dans les exploitations pétrolifères et dans la construction des aciéries qui viennent d'être créées consiste en pins «du sud», Pinus palustris, importés des Etats-Unis et traités chimiquement. Les produits forestiers locaux comprennent le caoutchouc, le balata, les produits tannants, les bois de teinture, le tonka, le chiclé, la racine de barbasco (pour insecticides) et le cinchona.

L'administration forestière fait partie du Ministère de l'Agriculture. La description botanique et la classification de la végétation forestière ont fait l'objet d'un important travail. Le département forestier a également sous son contrôle plusieurs pépinières forestières produisant des arbres pour les exploitations. agricoles et les villes où ils servent à l'ornementation.

La Corporación de Fomento du Venezuela se propose d'obtenir l'assistance de techniciens pour entreprendre une étude des ressources forestières et dresser lee plans pour en assurer une bonne exploitation

Les photos qui illustrent ces échos nous ont été aimablement communiquées par l'ambassade d'Argentine, le Service forestier des E.-U., M. Victor Bianchi, le Département des Forêts du Chili et M. Tom Gill.


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