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Nouvelles du monde


Généralités
Sciences de base
Sylviculture et aménagement
Protection de la forêt
Transformation
Utilisation
Economie et statistique
Politique, législation et administration

Les échos reproduits ci-dessous sont des résumés de nouvelles susceptibles d'intéresser les lecteurs d'Unasylva. Ils sont présentés sons des rubriques couramment employées par la Division des Forêts et des produits forestiers pour le classement de références, et suivant l'ordre alphabétique des noms des pays qu'ils concernent. Le Rédacteur serait heureux de recevoir des lecteurs des échos authentiques d'actualité susceptibles d'être publiés dans cette section de la revue.

Généralités

ESPAGNE

En octobre 1948 d'importantes cérémonies ont commémoré à Madrid le premier centenaire de l'Ecole forestière espagnole et de la création dans ce pays du Corps des ingénieurs forestiers.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

Afin de célébrer ses 50 ans d'existence, l'«International Paper Company» a présenté une publication spéciale, qui fait l'historique des réalisations de la Compagnie et expose certaines idées extrêmement intéressantes, car elles mettent en lumière la ligne de conduite suivie par l'industrie en ce qui concerne notamment l'utilisation intégrée. A l'heure actuelle, des compagnies internationales «convertissent» un sixième de leur production de papier et de carton en produits tels que: emballages pour expéditions de marchandises, sacs pour épiceries, sacs à parois multiples, récipients en papier pour le lait. Les sous-produits de la fabrication de la pâte fournissent des produits chimiques. Des entreprises canadiennes affiliées fabriquent des panneaux de construction et du contre-plaqué. L'intégration des opérations permet une utilisation plus complète des ressources existantes. Mais à la base de toute industrie de la fabrication de la pâte se trouvent les forêts. Au Canada et dans le nord des Etats-Unis, l'accroissement annuelle dans les forêts sous le contrôle de la Compagnie est égal en volume aux quantités de bois consommées. Partout, son objectif est de réaliser l'équilibre entre l'accroissement et la consommation, et d'utiliser en même temps au maximum les produits de chaque hectare de forêt.

FRANCE

La Commission internationale du peuplier groupe les Commissions nationales instituées par de nombreux pays européens. La Commission nationale française, sous l'impulsion de son président, M. P. Guinier, mène une active campagne en faveur du peuplier. Deux congrès régionaux à la préparation desquels elle a largement coopéré, ont été organisés récemment par le Service de la forêt privée de l'Administration des Eaux et Forêts l'un à Toulouse, les 7 et 8 mai 1948, l'autre à Niort et Rochefort, du 12 au 14 mai. Ces congrès qui ont comporté des conférences, des séances de discussion, des excursions et des visites d'usine, ont été suivis par de nombreux propriétaires et on peut en espérer les plus heureux résultats.

TCHÉCOSLOVAQUIE

Le Service des recherches forestières de la Slovaquie est en voie de réorganisation. Ses instituts de recherches forestières, qui remontent à 1906, sont complètement autonomes, tout en étant coordonnés d'une façon générale avec des instituts similaires de Bohême et de Moravie. Cette autonomie s'impose en raison du besoin de décentralisation et aussi parce que les conditions forestières de la Slovaquie sont entièrement différentes de celles prévalant dans les parties occidentales de la Tchécoslovaquie. Une Administration centrale des instituts de recherches forestières de l'Etat a été créée en 1947 avec siège à Banska Stiavnika. Ce nouveau bureau est chargé de la surveillance et de la direction du travail des institutions s'occupant de sylviculture, de biologie, de pédologie, d'entomologie et de pathologie forestières, de dendrologie, d'économie et de taxation forestières, de l'exploitation et de la technologie du bois; il est également chargé d'organiser de nouvelles institutions spécialisées, notamment un institut destiné à assurer la protection forestière. La création de nouvelles institutions se trouvera cependant retardée pendant un certain temps en raison du manque de personnel qualifié et de bâtiments appropriés. L'Administration des recherches forestières dirige actuellement deus stations d'expérimentation forestière qui vont être remplacées par un réseau de «stations biologiques» représentant autant de types différents de forêts qu'il en existe dans le pays. L'Administration centrale des forêts de l'Etat à Bratislava a donné à l'Organisation des recherches le contrôle absolu d'une zone forestière de 1.300 ha et d'une scierie pour effectuer des recherches, les revenus de cette forêt devant être consacré au développement des travaux. En outre, toutes facilités ont été accordées au personnel des recherches pour qu'il puisse procéder à des travaux pratiques et des expériences dans toutes les forêts de l'Etat. Ces institutions sont maintenant installées dans un bâtiment à Kosice, lequel est également le siège de l'Université slovaque d'Agriculture et de Sylviculture.

Sciences de base

MAROC

Un ingénieur forestier du protectorat espagnol du Maroc a récemment attiré l'attention sur le massif du Tazaot, situé à environ 25 km au nord-est de Chauen, et qui, sur 1.500 ha environ et à une altitude comprise entre 1.400 et 1.700 m, renferme en un superbe massif d'Abies méditerranéens, qui présente de grandes analogies avec les Abies pinsapo, A. numidica et A. marocana. Il propose de lui donner le nom d'A. tazaotana.

Dans l'aspect général de l'arbre, la différence la plus frappante avec l'Abies pinsapo est la forme de la cime, qui n'est pas aiguë, mais aplatie, rappelant d'assez près celle du Cedrus atlantica.

Après comparaison avec l'A. numidica et surtout l'A. marocana, il semble qu'on se trouve en présence d'un type particulier du pinsapo qui, notamment après la séparation par le détroit de Gibraltar des continents européens et africains, aurait donné naissance à divers types, par suite d'une évolution progressive ou régressive. Le type le plus régressif serait représenté par l'A. pinsapo marocana, qui n'atteint en moyenne que 12 à 15 m de haut en peuplements clairs et souvent entièrement composés d'arbres difformes, tandis qu'avec sa hauteur moyenne de 30 à 45 m, et aussi la dimension plus allongée de son cône, l'A. tazaotana représenterait le type progressif le plus évolué.

Le climat du massif est tempéré-froid et son sol, constitué par des calcaires biasiques, est recouvert d'un humus abondant. Les comptages effectués sur ce massif ont montré que le volume à l'hectare représenté par cette essence s'élevait entre 600 et 800 m3; la composition du peuplement, qui renferme jusqu'à 5 arbres à l'hectare de diamètre compris entre 1 m et 1,50 m à hauteur d'homme et de 35 à 45 mètres de haut, est remarquable du fait de la quasi-absence des arbres compris entre 0,10 m et 0,40 m; mais ce fait s'explique par la pratique des indigènes voisins de n'exploiter que les arbres ne dépassant pas 0,45 m de diamètre, ne disposant pas de l'outillage nécessaire pour utiliser les bois plus gros. En mélange avec l'Abies en question se trouvent quelques érables (Acer granatense) et divers chênes: Quercus mirbeckii, Q. pyrenaica et Q. toza. Dans le sous-bois, l'arbuste le plus caractéristique est une variété de l'Ilex aquifolium.

Sylviculture et aménagement

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

Le rapport annuel de la Corporation Crown-Zellerback signale le succès remporté par l'utilisation d'un hélicoptère pour l'ensemencement des régions forestières isolées. La Compagnie a déclaré qu'au cours de l'année fiscale se terminant le 30 avril 1948, elle a réalisé le programme de reboisement le plus important de toute son histoire. Près d'un million de semis d'arbres (dont le bois convient à la fabrication de la pâte) ont été plantés à la main sur une superficie de 648 ha dans la région du Nord-Ouest. Une autre zone de 1.400 hectares a été ensemencée à la main ou par hélicoptère. Il est possible maintenant de constater que des résultats satisfaisants commencent à se faire sentir dans les zones ensemencées il y a quelques années par avion ou à la main.

FRANCE

On sait qu'après la première guerre mondiale, la France a dû consacrer à la forêt une importante étendue des terrains, pour la plupart agricoles oû s'était déroulée la bataille pour la défense de Verdun. Les reboisements s'étendant sur 13.500 hectares rendus très difficiles par le bouleversement du 901, ont été effectués par plantations en utilisant soit le pin sylvestre, Pinus sylvestris, et le pin noir, P. laricio, en mélange, soit un mélange par moitié d'épicéas et de feuillus (bouleau, aulnes, érables, acacias, frênes etc.) ou de pins noirs et de feuillus. Quelques reboisements ont été faits également par semis de pins et sapins. Enfin des peupliers ont été plantés dans les anciens près, périodiquement inondés, mais bien drainés, de la vallée même de la Meuse.

Au bout de 20 ans, les résultats commencent à apparaître. Parmi les résineux, seul le pin noir, bien adapté aux terrains argilo-calcaires et au climat local a donné partout de bons résultats. L'épicea et le pin sylvestre s'adaptent mal. Le peuplier a donné de très bons résultats, et commence déjà à fournir quelques produits marchands. Pour les autres feuillus, les résultats sont très variables d'un point à un autre.

Mais l'aspect général du boisement est encore très artificiel et instable. De longues années s'écouleront encore avant que les sols aient subi une évolution suffisante pour porter de véritables forêts.

INDONÉSIE

Un des problèmes les plus importants qui se posent à Java en matière d'aménagement forestier, problème étroitement en rapport avec l'exploitation des forêts de teck, Tectona grandis, est le boisement et la mise en culture des sols pauvres ne convenant pas à la culture de cette essence. Ce problème est plus difficile à résoudre dans les régions arides du centre et de l'est de Java ou dans des zones arides comme celles, par exemple des plus petites îles de la Sonde. Bien qu'on se soit rendu compte qu'un certain nombre d'espèces pouvaient convenir localement pour le reboisement des sols pauvres, en pratique, seuls le Swietenia macrophylla et le Dalbergia sissoo ont une valeur économique. Les travaux de reboisement effectués avec des eucalyptus dans d'autres parties du monde ont donné des résultats qui suffisent à justifier les recherches entreprises sur leurs possibilités d'adaptation à l'île de Java pour la raison notamment que l'eucalyptus produit un bois d'excellente qualité.

ISLANDE

La Norvège va expédier en Islande par avion 40.000 semis de pin âgés de 2 ans et 25.000 semis d'épicéa. Ces semis ont été soigneusement sélectionnés dans une région de la Norvège dont le climat ressemble beaucoup à celui de l'Islande.

MEXIQUE

La modification que vient de subir le tarif des droits d'importation et d'exportation reflète une tendance significative vers la conservation en ce qui a trait aux forêts mexicaines. Alors que les droits d'importation n'ont que très légèrement changé, une augmentation très marquée s'est produite dans les droits d'exportations, si bien que l'exportation des produits forestiers du Mexique sera dorénavant beaucoup plus onéreuse. Cette mesure vient à la suite des efforts incessants accomplis depuis longtemps pour intéresser le publie à la conservation forestière, lesquels jusqu'à présent n'ont pas produit l'effet qu'on avait en vue.

Des pépinières modernes ont été établies et une campagne de grande envergure a été entreprise dans la presse et dans les écoles pour encourager la protection des forêts. Un nombre de régions boisées ont été délimitées et classées comme réserves forestières et parcs nationaux et, dans certaines régions, les coupes en forêt sont absolument interdites. Le reboisement en grand des régions dénudées n'a pas encore été entrepris, mais on a commencé à effectuer quelques plantations. Le manque d'équipement mécanique pour la plantation des arbres est peut être la raison pour laquelle l'application du programme de reboisement traîne un peu en longueur. Jusqu'à ces dernières années, l'intérêt témoigné par le public envers la conservation et la perpétuation des ressources forestières du pays était insignifiant. Le Service forestier, tel qu'il est organisé à l'heure actuelle, suit généralement des méthodes similaires à celles qui sont appliquées aux Etats-Unis, et ce service semble être de plus en plus en mesure d'assurer le contrôle de l'exploitation.

Avant d'entreprendre l'exploitation rationnelle des forêts du Mexique il faudra connaître d'abord avec précision le contenu de ces forêts, ainsi que le volume disponible et l'utilisation à laquelle elles se prêtent le mieux. Il faudra interrompre la coupe des grumes destinées à l'exportation, et ces grumes devront dorénavant être transformées au Mexique même, en produits manufacturés ou semi-finis avant d'être exportées. Avec les conseils techniques nécessaires et l'encouragement de l'Etat, les industries du bois pourraient d'ici quelques années prendre une expansion suffisante pour satisfaire pratiquement l'ensemble des besoins nationaux et fournir en outre un certain volume pour l'exportation. Il semble paradoxal que ce pays doive importer du bois et des produits dérivés alors que la plus grande partie de son territoire est couverte de forêts, qui comptent parmi les plus belles et les plus vastes des Amériques.

ROYAUME-UNI

Dans les terres incultes de l'île Black, où la bruyère elle-même ne pousse pas, le personnel de la Commission forestière en labourant très profondément le sol, procède à l'heure actuelle à la plantation de forêts qui feront un jour de cette région une des plus productives de l'Ecosse. Une superficie égale à 36 pour cent de l'île Black est maintenant boisée - 20 pour cent de cette superficie se trouvant sous le contrôle de la Commission forestière et les forestiers, qui utilisent un nouveau type de charrue capable de retourner les terrains les plus accidentés, se proposent de planter encore près de 1.200 hectares. La Commission a en outre formé et équipé un corps spécial chargé de lutter contre les incendies. Ce corps, équipé de tracteurs Bren tous terrains (utilisés dans l'armée pour le transport des canons) munis de tuyaux d'incendie et de réservoirs d'eau, peuvent traverser rapidement les terrains les plus accidentés et servir de «troupes de choc» pour attaquer les incendies en attendant l'arrivée du gros matériel.

Protection de la forêt

CHYPRE

Le problème du pâturage, et particulièrement du pâturage des chèvres, est sans doute le plus grave qui confronte la conservation des forêts de la région méditerranéenne. Les derniers rapports soumis par le Conservateur des forêts de l'île de Chypre, l'un pour les années 1939-45 (qui a été présenté à la dernière Conférence forestière de l'Empire britannique), l'autre pour 1946, donnent d'intéressantes informations sur les progrès récemment obtenus à ce sujet dans ce pays lesquels sont dûs en partie aux circonstances de guerre.

Les rapports estiment la perte d'accroissement annuel causé par un pâturage intensif dans les conditions particulières de l'île de Chypre à 1 m3 par hectare sur les 1,4 m3, qui pourraient être normalement fournis sur les forêts de l'île. En outre, et la chose est certainement beaucoup plus grave encore, les dégâts causés au sol sont inestimables. La régénération est pratiquement impossible. Enfin, si la présence des troupeaux (surtout des chèvres) en forêt est extrêmement dommageable, celle des bergers l'est bien plus encore, car ce sont eux qui allument la plupart des incendies.

La presque totalité des forêts où s'exerçait librement le pacage sont des forêts appartenant à l'Etat. La politique adoptée a été, partout où ce droit appartenait à des personnes ou collectivités isolées et bien déterminées, de traiter avec elles et de leur offrir des compensations substantielles en échange de l'abandon de leurs droits. Cette action s'exerça d'abord auprès des monastères qui reconnurent aisément que le pacage en forêt était un abus de la terre, puis elle s'étendit aux particuliers dont le privilège n'avait pas de base légale et qui furent d'abord invités à obtenir des licenses régulières mais puis peu à peu persuadés d'abandonner leurs droits. Une «Loi sur les chèvres» accorda aux villages certains avantages à condition qu'ils acceptent de limiter le pâturage des chèvres à des terrains désignés, en dehors de la forêt. Une surveillance intense fut enfin exercée pour contrôler la bonne exécution des accords réalisés.

Grâce à cette politique, la plus grande partie des forêts situées sur la chaîne montagneuse du Sud-Ouest de l'île se trouve actuellement à l'abri du pacage. La situation était plus difficile pour la chaîne calcaire côtière au nord où les droits au pacage n'étaient pas individualisés, comme ils l'étaient généralement sur la chaîne du Sud-Ouest. La pression de la part des villages isolés dans la forêt, qui disposent de peu de terres cultivables et qui ont toujours vécu de l'élevage des moutons et des chèvres, est considérable. La surveillance y est plus difficile.

C'est sous forme d'emplois stables que des compensations ont été offertes généralement aux bergers renonçant à leurs droits dans le Sud, et, grâce aux circonstances de guerre, et aux crédits importants dont a pu disposer le Service forestier en provenance du Fonds de développement colonial (Colonial Development Fund), ces emplois se sont multipliés. Dans le Nord, il serait évidemment possible d'employer une importante main d'oeuvre aux travaux de restauration de la forêt et de reboisement. On dispose pour cela des crédits nécessaires. Mais ce ne seraient là que des emplois temporaires. Aussi songe-t-on à adopter dans cette zone une politique de déplacement des villages et de leur reconstitution sur des terrains plus fertiles et d'accès plus aisé. En voie d'essai sur un village dont les habitants en ont demandé le bénéfice, cette politique semble pouvoir donner d'excellents résultats.

FRANCE

A l'occasion de l'invasion de bostryches qui cause actuellement d'importants dégâts dans les forêts européennes, la lutte directe contre ces insectes a été essayée, en utilisant des insecticides tels que la D.D.T., le Gésarol, l'hexachlorohexane, etc. Malheureusement les résultats excellents obtenus autrefois sur les parasites des feuilles ne se sont pas reproduits cette fois. Les répandanges par avion ne purent atteindre les tiges des arbres. Pour les répandages au sol, qui seraient du reste fort coûteux, on ne dispose pas d'appareils permettant une application efficace de l'insecticide jusqu'à 20 à 30 m de hauteur. Il faut donc renoncer à utiliser ces méthodes contre le bostryche et la seule forme de lutte vraiment efficace consiste toujours dans les méthodes préventives de sylviculture qui visent à maintenir en parfait état de végétation les peuplements d'épicea, et notamment à éviter la constitution de peuplements artificiels mal adaptés à leur station.

TCHÉCOSLOVAQUIE

Les insectes, la sécheresse et les incendies ont causé en 1947 des dommages très importants dans les forêts de Bohême, de Moravie et de Silésie. Les infestations par les insectes avaient déjà été signalées dans certains endroits entre 1943 et 1945, mais elles ont pris les proportions d'une épidémie au cours de l'année 1947 qui fut exceptionnellement sèche. L'infestation s'est également répandue dans des pays voisins, tels que l'Autriche, l'Allemagne, la Pologne, et jusqu'en Suède et en Yougoslavie. Le manque de main-d'œuvre, l'insuffisance des transports, l'impossibilité d'écorcer les arbres abattus et les chablis pendant les années de guerre, tout contribua à créer des conditions favorables à une attaque en masse des insectes Ces infestations massives se manifestent encore dans certains endroits, alors que dans d'autres, elles sont en régression ou même ont été complètement maîtrisées.

La sécheresse catastrophique de 1947 a détruit également de 50 à 60 pour cent des plantations effectuées cette année-là, tuant un grand nombre d'arbres a l'état de perchis, notamment les épicéas dont les racines sont peu profondes. En raison de la sécheresse exceptionnelle, un grand nombre d'incendies de forêts ont fait rage, notamment le long des voies ferrées, brûlant des centaines d'hectares de forêts.

Transformation

CANADA

La «Powell River Company» vient de doter son usine à Powell River (Colombie britannique) d'une nouvelle machine d'un coût approximatif de 3 millions de dollars, dont la capacité de production est de 365 m de papier journal à la minute. Elle fonctionne depuis plusieurs mois déjà, à titre expérimental, avec une équipe de sept ouvriers. Cette machine, qui est probablement la plus rapide du monde, pourra, lorsque les dernières mises au point auront été effectuées, produire 610 m de papier journal à la minute. Cette production, qui représente environ 227 tonnes par 24 heures, augmentera la production totale de l'usine de 233.000 tonnes par an. La production de cette nouvelle machine sera presque égale à la production combinée des quatre premières machines installées dans l'usine entre 1912 et 1914 et qui sont toujours en service. Chacune a un rendement approximatif de 204 m de papier à la minute. Un des changements qui ont contribué à accélérer la capacité de production de la nouvelle machine est l'adjonction d'une «headbox» d'une conception radicalement différente dont le dessin et l'installation ont coûté 75.000 dollars.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

La Compagnie internationale du papier est sur le point de construire dans le sud des Etats-Unis la première usine de pâte de rayonne conçue pour l'utilisation d'un nouveau procédé de fabrication applicable à de la pâte de bois dissolvante destinée à la fabrication de la rayonne et autres produits synthétiques. Pour la première fois, des bois feuillus et non des résineux seront utilisés pour la fabrication des pâtes de rayonne, grâce à un nouveau procédé basé sur le procédé au sulfate (kraft) au lieu du procédé traditionnel au bisulfite. L'usine aura une capacité de production de 300 tonnes par jour, soit une capacité annuelle de 100.000 tonnes. Grâce à cet apport, la production actuelle de pâte de rayonne de l'Amérique du nord augmentera de 16 pour cent, ce qui signifie que, pour la première fois depuis la fin de la guerre, la production de pâte de bois dissolvante sera suffisante pour répondre à la demande, existante et autorisée, résultant de la nouvelle capacité de production de filés de rayonne. Le nouveau projet implique des changements radicaux dans le procédé au sulfate et de nouvelles méthodes de purification et de blanchiment. Le résultat est une pâte dissolvante qui non seulement produit des filés et autres produits finis d'une résistance supérieure mais qui peut être transformée plus rapidement par les fabricants, ce qui leur permet de réduire leurs frais d'exploitation et de réaliser des économies considérables dans leurs investissements de capitaux.

FINLANDE

Un compte rendu des recherches effectuées à l'«A. B. Centrallaboratorium O. Y.», en Finlande, révèle que la pâte mécanique séchée à 75 pour cent de siccité ne moisit pas. Déjà 70 pour cent de l'évolution de la moisissure était insignifiante. Lorsque le degré de siccité est inférieur à 70 pour cent l'on constate une croissance abondante de champignons, ce qui apparemment est dû au fait que l'air se trouvant entre les feuilles en balle a une humidité relative de 100 pour cent. Quand le séchage est effectué dans des conditions favorables (30 pour cent d'humidité relative et 85° C), son influence sur la résistance du papier est faible, correspondant au maximum à une réduction de 3 pour cent. La résistance au pliage présente cependant une plus grande sensibilité. La séparation de la pâte présente des difficultés de plus en plus grandes lorsque cette pâte est séchée à plus de 70 pour cent. Après six mois de stockage, tous les échantillons, y compris ceux de pâte séchée à l'air avaient tellement changé qu'il fallait beaucoup plus longtemps pour séparer la pâte qu'avant le stockage. On s'est rendu compte également que si, au cours de la période de stockage, les hyphes pénètrent à l'intérieur de la pâte humide, celle-ci peut être plus difficile à défibrer que la pâte sèche ou à moitie sèche non endommagée.

POLOGNE

L'usine de Bydgoszcz, qui produit des outils et des machines pour l'industrie du bois, a repris ses activités en mars 1945; elle emploie à l'heure actuelle environ 400 ouvriers et produit 38 sortes différentes de machines.

U.R.S.S.

Conformément au plan tendant à mécaniser radicalement l'industrie des sciages, plus de 10.000 scies électriques lui ont été fournies en 1947.

Utilisation

FRANCE

La Commission française pour la standardisation de la cellulose et du papier s'est réunie en été 1948 à Paris. Avant la réunion, il a été procédé à une enquête parmi les industriels intéressés pour savoir s'ils accueilleraient favorablement la création d'une Commission dont les objectifs seraient les suivants: 1) étudier la production, la transformation et l'utilisation de la pâte, dans la mesure où ces études n'ont pas encore été effectuées par des commissions spéciales déjà constituées, 2) coordonner les travaux de ces commissions spéciales afin d'arriver à une plus grande unité de vues. Au cours de la réunion, la discussion a porté sur la pâte, en tant que matière première, sur les dérivés de la pâte obtenus par traitement chimique, et sur le papier, textiles, celluloïde, poudre, vernis, etc. Pénétrée de l'importance que présente la normalisation des méthodes d'essai dans l'industrie de la pâte et du papier, la Commission a confié au Bureau national des normes pour le papier, le soin de rédiger un avant-projet. D'autre part c'est la Commission elle-même qui se chargera d'étudier les produits dérivés de la pâte. En ce qui concerne les produits finis, leur standardisation sera assurée par le Bureau des normes. C'est pour assurer les meilleurs résultats niques possibles en divisant le travail entre les techniciens les plus qualifiés dans ce domaine que l'étude de tous ces produits a été confiée à des commissions. Cependant, quelle que soit la Commission qui effectue les travaux, c'est à la Commission de la cellulose que sera réservé le soin de centraliser et de coordonner les travaux.

CANADA

On vient d'annoncer que des contrats ont été signés pour la construction d'une usine de «Plaswood» à South Nelson (Nouveau Brunswick), ce qui permet d'entrevoir une nouvelle utilisation pour l'énorme tonnage de déchets - sciures de bois, copeaux, éboutages, délignures, plaques et écorces. Cette usine sera la première de ce genre au Canada et sa construction reviendra à 200.000 dollars. On pense qu'elle ne tardera pas à travailler: sa capacité de production sera de 59 m3 par jour et elle emploiera environ 25 ouvriers. Le «Plaswood», marque commerciale déposée, est le résultat des recherches et des mises au point qui n'ont pas cessé d'être effectuées au cours des dix dernières années. Il parait que ce procédé permettra de convertir toutes sortes de déchets de bois en une gamme très variée de produits, grâce à un équipement spécial de séchage et à l'adjonction d'une résine synthétique à base d'urée. Les panneaux produits au moyen de presses hydrauliques à ouvertures multiples peuvent être plats ou courbés (de toute épaisseur ou densité voulues). Des produits en bois plus compliqués sont également fabriqués automatiquement par refoulement.

La première usine d'éponges de cellulose du Canada a commencé à travailler à Vancouver au début d'août. C'est celle que la Société «Canada Pulp Products Limited» a ouverte dans Granville Island et dont la construction, récemment terminée, a coûté 100.000 dollars. Cette usine emploiera 30 ouvriers à journée entière et utilisera comme principale matière première une pâte blanche de qualité supérieure qui sera fournie par les industries forestières de la Colombie britannique. L'usine est équipée d'un laboratoire dans lequel seront effectuées des recherches sur les nouveaux produits dérivés de la cellulose.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

Une nouvelle méthode pour la construction de maisons préfabriquées au moyen d'une combinaison peu coûteuse, mais durable, de placage et de papier kraft vient d'être essayée avec succès. Connu sous le nom de «placage-K» (K-Veneer), le nouveau matériau est constitué par une seule feuille de placage de 0,48 mm fendue par un procédé unique et collée à du papier kraft de 0,04-0,08 cm. Il est possible d'utiliser pour cela des espèces et des qualités de bois considérées autrefois comme impropres à cet usage, dont la pruche et le sapin blanc. Le nouveau matériau est réputé plus raide et plus fort, et résiste mieux à la perforation que les panneaux isolants et les panneaux de gypse; il serait également plus raide et plus résistant que le contre-plaqué de 5,64 cm tel qu'il est normalement utilisé. A titre d'expérience, des panneaux muraux et de toiture ont été fabriqués avec du placage-K, en sections des dimensions utilisées pour la construction; des panneaux en placage-K ont été soumis à des essais de condensation au Collège d'Etat de Pennsylvanie, et ils se sont révélés insensibles à des contrastes extrêmes entre les températures intérieures et extérieures. On estime que les essais mécaniques effectués au Laboratoire des produits forestiers ont démontré que le placage-K présente une résistance satisfaisante pour être utilisé pour les toitures, ainsi que pour servir à la confection de panneaux muraux, et pour satisfaire aux prescriptions exigées pour les panneaux de cloisonnement au point de vue de la résistance aux chocs, à la compression et aux charges concentrées. Le placage-K peut être fabriqué à l'aide d'une machine à fonctionnement continu qui fend le placage, colle le papier et ajoute un revêtement composé d'un produit à base minérale. Ce procédé semble donc plus simple encore que celui de la fabrication du contre-plaqué.

INDE

Des études effectuées sur les produits adhésifs ont été décrites dans les brochures N° 97 et 100 publiées par l'Institut de la recherche forestière de Dehra Dun. Les expériences effectuées sur les résines formaldéhyde à l'acide de goudron portent surtout sur les résines au phénol-formaldéhyde. La situation du phénol a été très critique à un certain moment pendant la guerre, mais il a toujours été possible de disposer d'une quantité limitée d'«acide crésylique pâle». Les expériences effectuées sur l'utilisation de cet acide crésylique sont décrites dans la brochure N° 97. D'autres expériences montrent qu'il est possible de produire à l'aide de protéine de tourteau de ricin des produits adhésifs qui conviennent à la fabrication de contre-plaqué commercial, mais les résultats ne sont pas aussi bons que ceux que donnent les protéines d'arachide.

SUÈDE

Des parachutes en papier fabriqués par la Compagnie Missafors et essayés et utilisés avec succès en Suède auraient éveillé un intérêt considérable à l'étranger; il est même possible qu'ils deviennent un élément important des exportations suédoises. Il paraît que 3.000 de ces parachutes auraient été commandés pour l'armée française d'Indochine. Les Etats-Unis et certains autres pays s'y intéresseraient aussi.

Economie et statistique

ARGENTINE

Un décret promulgué par le Président Péron réduit de moitié la consommation de papier journal par rapport au volume de l'année dernière. Cette décision été prise au cours des réunions qui se sont tenues entre un groupe de propriétaires de journaux et le Président du Conseil économique national. Ce décret met le papier journal de toutes catégories, (qu'il soit importé ou d'origine domestique, sous la dépendance de la loi régissant la consommation et la répartition des articles essentiels. Il oblige le Secrétariat pour l'Industrie et le Commerce à établir pour le Conseil économique des mesures propres à assurer que «la consommation de papier journal ne devra pas être supérieure à 50 pour cent de celle des douze derniers mois». On dit qu'environ 10 millions de dollars seulement pourront être alloués chaque année pour les futures importations, ce qui pourrait avoir pour effet de réduire à 60.000 tonnes par an les approvisionnements qui sont en temps normal de 140.000 tonnes. L'Argentine ne produit encore que des quantités assez limitées de papier journal.

AUSTRALIE

Le Premier Ministre d'Australie a assuré les propriétaires de journaux, utilisateurs du papier en rouleaux, que la consommation ne serait pas réduite au-dessous du présent volume de 91.400 tonnes métriques pour l'année 1948. Ces 91.400 tonnes provenaient des sources suivantes: importations, 35.500 tonnes; Tasmanie, 30.500 tonnes; stocks, 25.400 tonnes.

L'Australie vient de conclure une série d'accords pour la fabrication en Angleterre d'un papier journal au moyen de matières premières achetées par l'Australie dans d'autres pays. Un des accords prévoit l'achat de bois de pâte à Terre-Neuve et un autre l'achat de pâte de bois au bisulfite de la côte ouest de l'Amérique du Nord. Un autre accord prévoit l'achat de 10.200 tonnes de pâte mécanique précédemment achetées en Scandinavie par le Conseil britannique du Commerce, ainsi que 2.000 tonnes de pâte au bisulfite provenant d'autres pays. Sur les 12.200 tonnes de papier journal qui seront fabriquées en vertu de cet accord, un tiers ira à la «British Newsprint Supply Co.» à la place d'un paiement en sterling.

BIRMANIE

La Birmanie a entrepris la réalisation d'un «plan de deux ans» de développement économique qui prévoit le recensement des ressources naturelles de la Birmanie, à la lumière duquel sera mise au point une politique définitive d'industrialisation. Parmi les nouvelles industries qui devront être établies figurent celles du papier et des produits chimiques. Des mesures vont être prises en vue de l'installation dans le District d'Akyab d'une usine pour la fabrication de pâte à papier à base de bambou (qui pourra également assurer la fabrication de certains produits chimiques indispensables à cette industrie), cette production sera basée sur l'utilisation des ressources en bambou du district, et l'énergie hydroélectrique nécessaire sera fournie par les chutes de Saingdine. Une enquête, qui sera probablement terminée au cours de 1948-49, est actuellement effectuée sur les points suivants: ressources en bambou, emplacement le plus favorable pour l'usine et possibilités hydroélectriques des chutes de Saingdine. En même temps que s'effectueront les enquêtes ci-dessus, on étudiera les disponibilités au point de une usine et machines, et des commandes seront immédiatement passées afin que l'usine puisse être établie dans le plus bref délai possible et que la production commence 1951.

CANADA

Une Conférence qui s'est tenue à la fin du mois de septembre 1948 a réuni en une session de deus Jours 25 fabricants de papier journal canadiens et 35 propriétaires de journaux américains. Selon les estimations des propriétaires de journaux, la consommation de papier journal pour les Etats-Unis se montera en 1960 à un total de 4.932.000 tonnes métriques. Le Président de l'Association canadienne de la Pâte et du Papier, M. R. Fowler, a estimé que la production canadienne de papier journal augmenterait de 100.000 tonnes en 1949, et que les industries canadiennes produiraient une quantité supplémentaire de 54.000 tonnes par an pendant les 10 prochaines années. Il pense également que les estimations des propriétaires de journaux sont trop faibles, car elles ne tiennent pas compte de l'arriéré des commandes non exécutées en 1947. La production canadienne de papier journal s'est élevée en 1947 à 4.034.000 tonnes et doit se monter en 1948 à 4.150.000 tonnes dont 84 pour cent (soit 3.493.000 tonnes) doivent aller aux Etats-Unis en 1948, et 86 pour cent en 1949. Le volume de papier journal ayant fait défaut aux Etats-Unis en 1948 a été estimé à 413.000 tonnes, cette quantité doit tomber en 1949 à 250.000 tonnes, la demande devant s'élever cette année-là à 5.176.000 tonnes. Si l'on se base sur le taux mathématique d'accroissement de la consommation pour la période 1925-1950, les Etats-Unis auraient besoin en 1960 de 5.626.000 tonnes. Pendant la période comprise entre 1920 et 1935, le coût d'une usine de papier journal a été, de façon générale, estimé entre 33.000 et 39.000 dollars par tonne produite par jour. Aujourd'hui, la construction d'une usine coûterait de 83.000 à 88.000 dollars par tonne et par jour somme à laquelle il faut ajouter les frais relatifs au défrichement des terrains boisés, lesquels atteignent une proportion inconnue il y a vingt ans. Une seule machine à papier journal, dont l'installation aurait coûté en 1930, 2 millions de dollars, en coûterait aujourd'hui 4 et demi.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

Les nouvelles divisions intégrées de la «Weyerhaeuser Timber Co.» à Springfield (Oregon) prennent forme peu à peu et pourront commencer à fonctionner au printemps prochain. Les installations comprennent une scierie à double scie à ruban (production de 590 m3 (s), une usine de rabotage, une usine de pâte au sulfate, une usine de panneaux de fibre pour caisserie (production 14.000 m2) trois hangars de 220 m pour les expéditions, un restaurant auto-service pour 200 personnes, une usine d'énergie et des bureaux. On estime que 900 personnes environ trouveront un emploi dans ces installations. L'exploitation des 63.000 ha de propriétés boisées se trouvant dans la fourche moyenne de la rivière Willamette sera effectuée sur la base d'une rotation de 80 ans.

FINLANDE

Quand tous les contrôles placés sur le commerce des produits forestiers ont été supprimés le 1er juin 1947, il est devenu évident que les approvisionnements en bois de combustion ne seraient pas suffisants. En conséquence le gouvernement a pris des mesures préliminaires pour la remise en vigueur de ces contrôles. En mai 1948, toutefois, les importations de charbon devant augmenter de 50 pour cent au cours de l'année, il fut possible d'annuler ces dispositions, et des accords sont actuellement en train d'être conclus pour le transport du bois de combustion des régions excédentaires aux régions déficitaires.

INDE

Selon une déclaration du Directeur de la Publicité du Gouvernement de Bombay, il existerait dans le District de Kanara (province de Bombay) d'importantes ressources en forêts de bambou. Le bambou est considéré comme convenant à la fabrication de la pâte et du papier. La production potentielle de bambou séché à l'air est de 252.000 tonnes par an, dont les trois quarts seraient utilisables. Les estimations indiquent que si ces forêts étaient exploitées à fond il serait possible d'en extraire une quantité de bambou suffisante pour produire chaque année 65.000 tonnes environ de pâte ou de papier. Un certain nombre d'emplacements ont été proposés pour des usines. Les principales espèces de bambous sont le médar, Dendrocalamus strictus, et le dowga, Bambusa arundancea. Des essais chimiques ont été effectués sur ces deux espèces à l'Institut de la recherche forestière de Dehra Dun.

NOUVELLE-CALÉDONIE

La Société «Bryant and May Pty, Limited» de Melbourne, s'est procuré pendant quelques années au Canada des quantités considérables de bois pour la fabrication des allumettes, mais en raison de la pénurie de devises fortes, elle a dû se mettre en quête d'autres sources d'approvisionnement. Cette compagnie de Melbourne possède des droits de coupe dans deux régions de la Nouvelle Calédonie (possession françoise). La première contient environ 104.000 m3 ® et la seconde, plus de 450.000 m3 de bois d'essences diverses. Ces peuplements se trouvent à une distance d'environ 1.600 km de Sydney.

NOUVELLE-ZÉLANDE

Des plans ont été élaborés pour l'établissement en Nouvelle-Zélande de la première usine de pâte de bois qui entrera en production en 1950. Cette usine, qui sera construite à Maraetai, près d'Auckland, par une compagnie privée, produira au début environ 10.000 tonnes de pâte par an (probablement de la pâte au sulfate non blanchie). Une autre usine, qui sera la propriété de l'Etat, va être construite à Murupara, près d'Auckland, vers 1952. Ce sont les forêts de pin de la région qui fourniront la matière première.

Un rapport indique que le premier envoi direct de bois vient d'être effectué à l'Afrique du Sud. Cette cargaison était constituée par 9.400 m3 (s) de Pinus insignis.

NORVÈGE

Les restrictions placées sur les importations en Europe et autres marchés d'outre-mer menacent de réduire les exportations norvégiennes de pâte de bois Il se peut que la situation s'améliore temporairement si lés négociations actuellement en cours avec l'Allemagne occidentale aboutissent à un contrat de vente.

ROUMANIE

Un plan d'utilisation des forêts a été mis au point en Roumanie. Ce plan prévoit un volume annuel de coupe de 14.500.000 m3 ®, se répartissant de la façon suivante: résineux 3.150.000 m3 ® et feuillus 11 million de m3 ®. Sur ce total, 200.000 m3 ® de bois résineux et 35.000 m3 ® de feuillus seraient affectés aux exportations.

ROYAUME-UNI

En raison du fait que des excédents de poteaux de mine d'origine scandinave dont le marché se trouvait encombré ont été dirigés vers les usines de pâte, les propriétaires de forêts d'Ecosse se trouvent actuellement dans l'impossibilité d'écouler leurs bois de petit diamètre pour la production de poteaux de mine et la fabrication de la pâte. On estime que seules les forêts de Moray, Nairn, Inverness et Ross pourraient fournir chaque année 50.000 tonnes de bois pouvant servir à la production de poteaux de mine et de pâte. Les opérations d'éclaircissage constituent une entreprise très coûteuse, et les propriétaires de forêts ne se risqueront à l'effectuer que si l'écoulement de leur bois est assuré d'avance. Un propriétaire avait reçu une commande pour 15.200 m de bois de mine; cette commande a été annulée en raison de la pléthore de bois de mine d'origine scandinave que les mines de charbon seraient, paraît-il, forcées de revendre aux usines de pâte.

SUISSE

Pendant le premier semestre de l'année 1948, les approvisionnements en bois ont eu tendance à se stabiliser. Grâce à la production domestique qui est demeurée supérieure à celle de la période précédant la guerre, ainsi qu'à des possibilités d'importation relativement favorables, les stocks ont atteint un niveau compatible avec les conditions du marché. Il est donc facile de faire face à la demande pour les principales catégories.

La situation actuelle doit être attribuée au fait qu'il a été possible, pendant environ un an et demi, de procéder à des importations de bois rond en quantités aussi importantes qu'avant la guerre. La Suisse continuera à dépendre des importations pour ses approvisionnements de bois rond, surtout en ce qui concerne les bois tendres, et aussi mais à un moindre degré, en ce qui concerne les bois durs. Ceci est notamment vrai pour les bois de qualité supérieure, qu'il s'agisse de bois tendres ou de bois durs. La preuve en est donnée par la pénurie aiguë qui se fait encore sentir aujourd'hui sur le marché pour la première de ces deus catégories, en dépit de l'augmentation du volume des importations.

UNION SUD-AFRICAINE

Le lancement de la Masonite en Afrique du Sud marque le couronnement de plus de sis années de travaux préparatoires et de recherches intensives. Cette industrie a été établie par la Masonite (Africa) Limited, sous la direction technique et avec la participation financière de la Masonite Corporation de Chicago, et, en raison de la nature spéciale du marché sud-africain, la nouvelle entreprise est conque pour la production d'une grande variété de panneaux. La nouvelle usine moderne, de proportions importantes, actuellement en cours de construction à Estcourt (Natal), comprendra un certain nombre de caractéristiques qui présentent pour l'ingénieur un intérêt tout spécial. Elle produira toute une gamme de produits Masonite à base d'acacia, fournissant ainsi aux producteurs de cette essence un précieux marché pour leurs déchets. Une autre production, utilisant environ 60.000 tonnes de bois de déchet, commencera vers la fin de l'année.

Politique, législation et administration

ARGENTINE

A la suite d'un récent décret, la Division des forêts du Ministère de l'Agriculture de la République argentine vient d'être élevée au rang de Direction générale des Forêts (Dirección General de Bosques).

CEYLAN

Le Conservateur des forêts a annoncé que la politique adoptée pendant les années de guerre vient de faire l'objet d'une révision par le Ministère des Terres et de l'Agriculture. La politique ainsi revisée a pour but la coordination des opérations forestières avec les besoins de la flore et de la faune indigènes; elle vise également à l'autarcie en ce qui concerne le bois (bois de combustion compris), en procédant d'une part à l'exploitation systématique des ressources naturelles existantes, et d'autre part au reboisement artificiel de certaines régions choisies pour conserver les approvisionnements d'eau et éviter l'érosion, et aussi pour assurer l'exportation de ces bois et de ces produits forestiers dans la mesure où ils trouvent des débouchés sur le marché international.

ITALIE

Le corps des forestiers vient d'être réorganisé par un décret législatif précisant ses fonctions qui sont les suivantes: reboisement, améliorations forestières et agricoles dans les régions montagneuses, aménagement technique et économique de la propriété communale et des propriétés appartenant aux institutions publiques, contrôle des réserves naturelles, établissement de statistiques, conduite des travaux de recherche scientifique en matière de forêts, etc. Le corps des forestiers se compose de 423 fonctionnaires supérieurs, de 450 fonctionnaires subalternes et de 5.073 gardes et forestiers. Du point de vue administratif, il fait partie du Ministère de l'Agriculture et est dirigé par un directeur général du Ministère et par des inspecteurs régionaux, départementaux et de district dans chacune des différentes régions. Depuis que le Conseil supérieur de l'agriculture et des forêts a perdu son ancient statut, les fonctions de sa section forestière sont assurées par un Comité central des forêts qui comprend: le Directeur général des Forêts, trois fonctionnaires supérieurs des Forêts et quatre techniciens choisis en dehors des services de l'Etat.

U.R.S.S.

Le projet dit de «la Grande Volga» (Greater Volga), destiné à assurer l'amélioration de la navigation, le développement de l'énergie électrique, le maintien du niveau de la mer Caspienne, ainsi que l'irrigation et la culture de millions d'hectares de terres arides, est entré en voie de réalisation. C'est en 1933 que le plan général de développement a été mis au point. Sa réalisation complète demandera de longues années. La première étape a été constituée par la construction d'un segment de 128 km du canal Moscou-Volga qui a fait de Moscou un port ayant accès à trois mers. Trois stations hydro-électriques ont été construites dans la partie supérieure de la vallée et les réservoirs ont amélioré les conditions de la navigation sur la Haute-Volga. La construction près de Shcherbakov de plusieurs autres réservoirs a permis de régulariser le cours du fleuve depuis cette ville jusqu'à l'embouchure de la rivière Kama. La prochaine étape sera la construction de l'usine électrique de Gorki. Les travaux ont déjà commencé à une courte distance en amont de ce point. Le barrage aura 13 km de long et créera un niveau d'eau de 17 mètres qui alimentera en énergie les régions de Moscou, Gorki, Ivanovo, Yaroslavl et Kostroma. Trois, stations hydroélectriques plus importantes sont prévues le long de la moyenne et de la basse Volga - une près de Kazan, une autre à Kuibyshev, et la troisième à Kamyshine. Quatre stations hydro-électriques seront construites sur la rivière Kama, un des tributaires du fleuve. L'une d'elles est déjà en voie de construction à Molotov. Les usines d'énergie de Kama alimenteront en courant électrique toute la région de l'Oural. Une station hydro-électrique est également en construction sur la rivière Oka, autre affluent de la Volga, aux environs de Kalouga, ce qui permettra de relier la Volga au Dniéper par les rivières Oka et Desna. La production annuelle d'énergie électrique est estimée à 55 milliards de kilowatts-heure. Lorsque la construction des canaux Voga-Don et Kuma-Manich sera terminée et lorsque la Volga sera reliée à un certain nombre de rivières la Pechora et la Vychegda en passant par la Kama, l'Ob en passant par la Chusovaya et par l'Iset, et le Dniéper en passant par l'Oka et la Desna - la Volga deviendra une artère de transport de la plus haute importance et sera reliée à toutes les mers baignant la partie européenne de l'Union soviétique. Cette artère rendra les plus grands services à l'industrie du bois, et permettra de transporter à peu de frais le bois venant des immenses forêts de la région de la Pechora dans le nord vers les régions méridionales et occidentales où il serait possible d'établir des industries utilisatrices de bois.

Le programme d'amélioration des terres du projet de la «Grande Volga» se limite aux régions en bordure de la moyenne et de la basse Volga, cette région est souvent sujette à des périodes de sécheresse en raison de la proximité des déserts de Kizil-Koum et de Kara-Koum. Les vents secs qui soufflent de ces déserts dessèchent et détruisent souvent les récoltes voisines. L'eau pour l'irrigation sera fournie au moyen d'un réseau de canaux, par les vastes réservoirs construits le long de la Volga. De nombreuses bandes de terrain boisé fourniront une protection supplémentaire contre les intempéries, ce qui contribuera à assurer une production agricole plus régulière.


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