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Le travail de la FAO


Septième congrès scientifique du pacifique
Troisième congrès forestier mondial
Quatrième session du comité du bois de l'ECE
Conférence préparatoire sur les problèmes mondiaux de la pâte de bois


Septième congrès scientifique du pacifique

Du 2 au 23 février dernier s'est tenu à Auckland et Christchurch (Nouvelle-Zélande), sous les auspices de la «Royal Society of New Zealand», le 7ème Congrès Scientifique du Pacifique.

La FAO a été représentée à ce Congrès par M. Leloup, Directeur de la Division des Forêts et Produits Forestiers, le Dr. R.W. Phillips faisant fonction de Directeur de la Division de l'Agriculture, et le Dr. J.L. Kask, de la Division des Pêches.

Remarquablement organisé, le Congrès comprenait des Sections de Géologie et Géophysique, d'Océanographie, de Zoologie, de Botanique, de Ressources du sol, sylviculture et agriculture, d'Anthropologie, de Santé Publique et Nutrition, de Sciences sociales et d'Organisation de la Recherche. Des excursions pendant et après le Congrès, ont permis aux membres des délégations de visiter, suivant le champ d'activité qui les intéressait plus particulièrement les sites les plus caractéristiques de l'Ile du Nord et de l'Ile du Sud.

Le Directeur de la Division des Forêts et Produits Forestiers a mis ce voyage à profit pour resserrer les liens de la FAO avec les autorités forestières de la région du Pacifique et pour examiner avec elles le plan de travail futur de la Division dans cette région. Il fit une vaste tournée en Nouvelle-Zélande, en Australie, et également en Indochine et en Malaisie, sur sa route vers l'Inde pour la Conférence de Mysore.

Ce qui suit est extrait d'un rapport de la Section Forestière du 7ème Congrès Scientifique du Pacifique préparé par le secrétaire administratif de la Section. C.M. Smith et envoyé à Unasylva par A.R. Entrican, Directeur de la Section de Sylviculture du service Forestier de l'Etat de Nouvelle-Zélande:

Le Congrès, après un intervalle de 12 ans, se tint en Nouvelle-Zélande en février 1949. Pour la première fois, une Section Forestière fat officiellement reconnue et organisée à la Division des Ressources du Sol du Congrès, en liaison avec les sections d'Agriculture et de Pédologie, Cette collaboration fut heureuse et mérite de rester un caractère permanent des congrès. Les affiliations traditionnelles de la Foresterie dans ces congrès semblent aller à la Botanique, et à un moindre degré, à la Zoologie: mais, bien que ces anciennes divisions d'un Congrès Scientifique aient beaucoup à apprendre au forestier, il n'y a pas de doute qu'il a maintenant une plus grande communauté d'intérêts avec ceux qui comme lui, utilisent le sol et ses produits.

Les délégués forestiers trouvèrent que la foresterie du Pacifique pouvait se scinder nettement en Pacifique-Nord et en Pacifique-Sud, ces deux groupes trouvant cependant une communauté d'intérêts dans les essences forestières des Forêts du Nord que le groupe du Sud a introduites et acclimatées depuis un siècle. Il y a 20 ans, un forestier ne pouvait faire mieux que de comparer Pinus Radiata avec les arbres de la même essence tels qu'il les connaissait dans des peuplements-reliques naturels ou dans d'autres régions où il avait été introduit. Les taux d'accroissement en hauteur étaient une mesure de comparaison; à l'occasion, les valeurs du volume en fonction de l'âge en fournissaient une meilleure; le degré de vigueur dans le développement, une attaque occasionnelle de parasites, servaient de points secondaires de comparaison. Ces mesures conviennent aussi longtemps qu'une plantation en est à sa première révolution et même aussi longtemps qu'elle est dans sa seconde ou même sa troisième révolution, sous un régime de coupes à blanc suivies de régénération artificielle. Mais les visiteurs virent à cette occasion, des milliers d'hectares qui avaient été brûlés et qui se sont complètement régénérés sans aucune aide, des milliers d'hectares qui furent coupés à blanc sans avoir été éclaircis et qui se sont régénérés avec des densités variables, d'autres enfin qui ont été éclaircis depuis l'âge de 11 ans et qui attendent la coupe définitive dans 5, 10 ou 15 ans.

L'étalon de mesure n'est plus maintenant constitué par les dimensions de chaque arbre on d'un groupe d'arbres mais par le facies du peuplement on même de toute la forêt. On vit des territoires entiers ou l'essence dominante est le Pinus Radiata, non pas en train de chercher à dominer comme un arbre planté en lignes lutte avec la végétation avoisinante, mais étant parvenu à dominer, se régénérant après les coupes ou les incendies et colonisant par endroits des enclaves non boisées. Les forestiers locaux ne purent se plaindre d'un manque d'intérêt de la part de leurs visiteurs.

Leurs compatriotes humains purent encore voir deux arbres présentant les records des dimensions connues pour Pinus Radiata: l'un de 60 mètres de haut, près de Melson, et l'autre de 6 mètres de tour à hauteur de poitrine, à Marlborough. Tous deux reçurent le tribut d'admiration, de photographies et de mesures que l'on doit à des vétérans exceptionnels; mais il était bien visible qu'aucun d'eux ne pourrait plus être contemplé par beaucoup de Congrès encore. Tous deux avaient dépassé depuis longtemps la jeunesse et, quoique ni l'un ni l'autre ne fussent âgés de plus de 70 ans, il était évident que la vie de cette essence est très courte dans les pays du Sud. Ce caractère entraîne de nombreux problèmes pour l'aménagement des forêts. La courte révolution qui semblait si désirable au Sylviculteur et à l'économiste forestier peut très facilement laisser à l'aménagiste une surabondance de bois sur pied invendus que l'on ne peut longtemps maintenir dans la réserve de bois d'œuvre prévue par la politique admise actuellement. Une politique accélérée et généralisée d'utilisation de la production est la seule façon d'éviter les gaspillages avec ces peuplements peu longévifs. Quelque les délégués du Congrès n'aient pas eu le temps d'en étudier les conditions dans tons leurs détails, il fut décidé d'insister, à la demande de Marcel Leloup, Directeur Forestier de la FAO, sur un rapprochement plus étroit entre les administrateurs et les exploitants forestiers. Avec une production de gros volume obtenue dans une révolution très courte, il y a moins de place pour le laisser-aller ou le vandalisme. Les dommages faits par les coupes excessives peuvent être plus rapidement réparés que dans le cas d'une révolution plus longue; mais plus important encore est le fait que l'intervalle de temps plus court entre le repeuplement et l'exploitation permet à chacun d'apprécier plus rapidement les problèmes de l'autre.

C'est pourquoi les forêts exotiques du pays fournirent un aliment aux réflexions et aux discussions sur de très nombreux sujets forestiers, bien que, naturellement, on n'eût ni le temps ni l'occasion de discuter chacun à fond. Un seul aspect en fut traité de manière détaillée en session. - G.B. Rawlings présenta une note entomologique sur les développements récemment observés de la population de Sirex Noctilio des Forêts de Pinus Radiata en Nouvelle-Zélande. Il a constaté qu'en fait la seule espèce parasite (Rhyssa Persuasoria) était importée, et malgré son abondance actuelle, incapable d'arrêter l'extension du Sirex dans les conditions qui règnent en Nouvelle-Zélande et devrait être renforcée par un co-parasite (Ibalia sp.) qui à été intentionnellement introduit de préférence à Rhyssa au moment on des introductions eurent lieu. La nécessité de préparer la vole à la lutte biologique par un aménagement conforme à une hygiène rigoureuse fut abondamment son lignée.

Il y eut des aspects, purement locaux du Congrès, inévitablement amplifiés pour les visiteurs du fait de leur nouveauté, et faisant presque obstacle au programme officiel fixé, dans lequel un effort était fait pour maintenir une tendance générale aux discussions sur l'ensemble du Pacifique de préférence aux tendances locales qu'offrait l'arrivé, du Congrès. Les réunions forestières solennelles furent ouvertes par un bref discours du Président, le Dr H. H. Chapman, des Etats-Unis, dans lequel il racontait sa première impression encore fraîche sur les forêts d'un Kauri de Nouvelle-Zélande, Agathis Australis. Un rapide résumé des symptomes constatés sur place indiquant qu'il serait probablement possible de les améliorer pour y appliquer des règles culturales et obtenir une régénération accélérée, lui fit aborder les sujets relatifs aux conflits trop fréquents entre la doctrine de l'inviolabilité de la mise en réserve et l'antre doctrine de conservation, basée sur l'utilisation d'une régénération provoquée et accélérée et de l'hygiène forestière, sujet qui était localement d'actualité et applicable aux forêts en question, mais également applicable, comme il le montra, aux grandes étendues forestières du continent américain, et, comme les discussions ultérieures avec les autres sections du Congrès le montrèrent également, aux Forêts des Iles du Pacifique, en Polynésie et en Micronésie.

L'allocution du Président de la section forestière, suivie de l'exposé de Leloup sur l'absence d'accroissement dans les forêt vierges de l'Amérique latine et les autres forêts naturelles inexploitées, fit visiblement peu d'impression sur les partisans de la mise en défends totale, cependant que deux exposés rédigés sans prétention et relatifs à la foresterie tropicale de la région Pacifique «Le Taungya dans les forêts do, Birmanie» par Allsop et le problème des terres boisées aux Fidji par Marshall attirèrent des critiques venant du point de vue opposé en raison de leur plaidoyer en faveur de plus longues périodes de mises en défends de forêts pour combattre les cultures nomades et le pâturage temporaire (et souvent délictueux). Allsop donna un exposé très lucide, impartial et concret, sur la croissance et l'emploi du système du taugya dans la formation forestière de Birmanie, exposé tel que les forestiers des pays tempérés eurent rarement le privilège d'en entendre. Il résuma le sujet flan sa conclusion: «Vers 1930, l'enthousiasme qui suivit 1918 pour les taungya de toutes sortes disparut progressivement. Il y fut rarement couronné de succès sauf pour le teck» - Il indiqua comment avec une audace restreinte de terrain utilisable pour le système taugya, la rotation agricole du cultivateur nomade était susceptible de passer à nouveau sur la parcelle pour vu deuxième écobuage et une deuxième récolte avant que la révolution forestière fut achevée, le récolte forestière devenant dans ce cas une perte sèche et les frais et les dépenses de préparation et d'entretien étant des frais inutiles.

Les conclusions des forestiers que la culture nomade est nuisible dans ses effets sur le sol forestier et que la culture taungya ne s'est pas montrée un palliatif suffisant pour ce mal, n'ont pas obtenu l'accord complet des pédologues, au moins de l'un d'eux, qui plaida pour la continuation d'un mal nécessaire et du sacrifice délibéré d'une dépense de travaux forestiers pour le maintenir. Personne n'osa même suggérer un remède possible pour la situation dans les Fidji, où se produit le choc de deux races différentes sur un système quelque peu rigide de propriété forestière ne permettant pas de réserves forestières et où les délits continuels sont compliqués par la nécessité de prendre en considération des scrupules religieux contre la destruction du bétail.

Toutes ces discussions, ainsi que cinq autres communications qui furent lues seulement en partie, représentèrent toute la part que le Congrès fut capable de consacrer à la foresterie tropicale dans la région Pacifique. Cela fut jugé par tous insuffisant pour un sujet si important, mais, comme le montre l'expérience de nombreux congrès, la foresterie tropicale présente une telle série de problèmes différents de ceux des régions tempérées, qu'il est impossible à un même Congrès de donner place aux deux questions. L'intérêt dut se reporter sur le type et le stade d'avancement de la mise en valeur de la forêt proche d'a siège du Congrès. Même parmi les principes politiques fondamentaux très peu sont communs aux forêts tropicales et aux forêts tempérées. C'est pourquoi les exposés relatifs aux Philippines (trois), aux Nouvelles Hébrides (un) et à la Papouasie (un) furent lus seulement en partie on même simplement déposés aux archives du Congrès.

La contribution de la Papouasie sous la forme d'une monographie de Heather sur Eucalyptus Deglupta eut une importance scientifique générale dans un domaine débordant l'orbite habituelle du forestier, et, traitant comme il le fit de la seule espèce importante du genre qui croisse naturellement en dehors des limites de l'Australie fut un complément excellent et pertinent à l'exposé général sur «le genre Eucalyptus, son passé et son avenir dans les forêts du Pacifique» présenté par N.W. Jolly. Il n'est pas injuste polir les autres collaborateurs de rapporter que, dans l'opinion de la plupart des délégués forestiers, l'exposé de Jolly était «facile princeps» de tous les exposés sur les forêts présentés au Congrès. Sa diffusion dans un ouvrage sur les Eucalyptus et leur sylviculture serait un objectif auquel on pourrait à bon droit consacrer toute donation, faite dans un but scientifique, dont pourrait disposer la sylviculture du Pacifique. Le résultat en serait probablement la plus grande contribution que l'Australie pourrait faire au inonde forestier pour de nombreuses années.

Dans un autre exposé présenté au Congrès «Acclimatation contre domestication des essences forestières» par Smith, il fut établi que le «genre Eucalyptus» satisfait d'une manière remarquable à toutes les conditions qui rendent une essence digne de l'attention des sylviculteurs, mais reste encore une énigme forestière. Cette étude arrive à la conclusion que les genres «Eucalyptus et Nothofagus» pourraient facilement jouer dans les futures forêts du Pacifique Sud le rôle que les Pins et les Epicéas jouent dans l'Europe du Nord - «Le développement de l'exposé» de Jolly sur l'Eucalyptus en une monographie faisant autorité sur les besoins des différentes espèces du genre à l'état naturel et en culture, pour autant qu'ils sont actuellement connus, marquerait le commencement de ce progrès dans la sylviculture du Pacifique.

D'autres exposés présentés au Congrès par Poole et Holloway donnèrent respectivement les résultats actuels d'un travail local sur l'autre genre important: Nothofagus, qui occupe des étendues importantes de forêts naturelles en Australie, au Chili et en Nouvelle-Zélande. Jusque là, on n'avait jamais prouvé qu'il pût être cultivé en dehors de son aire naturelle, mais dans chaque pays où il existe, cette aire est si étendue et comprend des stations si apparemment contraires à toute culture autre que la forêt, qu'il sembla de la plus haute importance de déterminer les particularités culturales des différentes essences. L'exposé de Poole traitait largement de la recherche en cours sur la floristique des essences locales, aspect qui, après un siècle de travaux botaniques, est encore très imparfaitement connu, mais qui petit manifestement être étudié avant que l'étude écologique, commencée comme l'indique l'exposé de Holloway puisse être achevée pour toutes les espèces du genre.

L'exposé de Holloway intitulé «Recherches écologiques sur les forêts de Nothofagus en Nouvelle-Zélande» constitue une mise ait point finale pour la Section Forestière du Congrès. Lorsqu'il fut présenté, beaucoup de délégués avaient en la possibilité d'acquérir quelques notions sur l'étendue des forêts de Nothofagus dans la partie centrale des deux îles; certains avaient constaté l'installation précaire de beaucoup de ces forêts sur des sols squelettiques vers les sources de vastes systèmes de cours d'eau; d'autres avaient examiné les bois de meilleures espèces de hêtre sur des chantiers et dans des fabriques de menuiserie; d'autres virent, immédiatement après la lecture de l'exposé, la régénération abondante et dominante du hêtre qui peut être assurée après une exploitation assez prudente des peuplements se trouvant dans les conditions écologiques les meilleures polir le hêtre. La description détaillée d'Holloway sur les Nothofagus d'une petite portion de la Nouvelle-Zélande fut le pendant, mais sur une beaucoup plus grande échelle, de la description de l'Eucalyptus par Jolly.

Ils fixèrent tons deux des jalons de l'avenir probable des forêts dans le Pacifique-Sud.

Tels furent les aspects techniques de la Foresterie traités par le Congrès. Il y out, cependant, lin aspect administratif, mais les résultats en furent conciliants. Depuis le dernier Congrès, il y a presque douze ans, il existait un Comité permanent pour les forêts du Pacifique. Aucun des membres survivants ne put assister au Congrès, mais un bref rapport fut adressé par le secrétaire du Comité. Le rapport établit que tontes les données rassemblées par les Comités antérieurs avaient été détruites par la guerre dans les Philippines et en Chine. Des questionnaires de habituel, ont été récemment envoyés à tous les pays éprouvés mais le collationnement des résultats n'a pu encore être achevé et tous les pays n'ont pu répondre dans les délais prescrits. Leloup, Directeur de la Division Forestière de la FAO, exprima la crainte que les questionnaires de la Commission permanente et la synthèse de leurs résultats ne fussent qu'un duplicata de la documentation similaire qui sera sans doute demandée par la FAO pour la région Pacifique. Il indiqua, cependant, que toute proposition tendant à éviter les empiètements et les doubles emplois serait assurée d'être l'objet de son attention la plus sérieuse et la plus bien-veillante.

Troisième congrès forestier mondial

Le troisième Congrès forestier mondial placé sous le patronage de la FAO, et organisé par le gouvernement Finlandais, a été inauguré le 10 juin par le Président Paasikivi et le Premier Ministre Fagerholm. Plus de 300 délégués de 28 nations y assistaient, parmi lesquels le Ministre suédois de l'Agriculture et le représentant de l'Union Soviétique, Ministre des industries du bois et du papier.

L'Allemagne et le Japon y avaient des représentants et la Finlande elle même comptait 200 spécialistes dans différents domaines.

Au cours de la session plénière d'inauguration, le Congrès a élu comme président le Prof. Eino Saari, ainsi que 30 autres personnalités se avent de se séparer 5 section et commencer les travaux de l'Assemblée.

Un des prochains numéros d'UNASYLVA donnera de plus amples détails sur ce congrès qui est la première assemblée forestière mondiale ayant eu lieu depuis la fin de la guerre.

Quatrième session du comité du bois de l'ECE

Le Comité du bois de l'ECE de la Commission Economique des Nations Unies pour l'Europe a tenu sa quatrième session à Genève du 7 au 10 mars 1949. La FAO a pris une part active aux travaux du Comité et le secrétariat était composé d'un personnel appartenant à ces deux organisations.

Ayant examiné la situation de 1948, des experts de 20 nations ont déclaré en conclusion, que les Gouvernements-membres du Comité s'étaient effectivement conformés aux avis du Comité. Il a été possible, en 1948, de couvrir les demandes effectives de sciages résineux et d'absorber toutes les offres d'exportation provenant d'Europe, sauf pour de faibles quantités de bois de qualité inférieure ne remplissant pas les conditions voulues, et de réduire de façon importante les importations de bois de la zone dollar.

La production européenne de sciages résineux a atteint en 1948 29 millions de ma, ce qui représente une augmentation de 5 pour cent sur l'année précédente. Les principaux pays d'Europe exportateurs de résineux ont expédié jusqu'à 9 raillions de ma, les quantités de bois à destination de l'Europe s'élevant à 8.300.000 m³ au lieu de 7.500.000 en 1947. Les exportations à destination des autres continents montraient une augmentation de 560.000 m³. Les exportateurs européens participant au Comité du bois, s'étaient engagés à mettre sur le marché un maximum de 6.300.000 m³. Leurs exportations en 1948 étaient de 6.500.000 m³, ce qui indique que les engagements ont été respectés et môme légèrement dépassés, bien que les prêts d'équipement qui conditionnaient ces engagements, n'aient pas encore été signés.

Plus de 80 pour cent des importations nécessaires à l'Europe polir 1948 ont été fournies par les pays européens. Le taux des importations d'Amérique du Nord est tombé de 35 pour cent à moins de 20 pour cent.

En Europe, les stocks de bois résineux étaient presque de 10 pour cent plus faibles à la fin de 1948 que 12 mois plus tôt.

Les prévisions de demandes d'exportation pour 1949-1950 montrent que les demandes ont tendance à augmenter, ce qui nécessiterait un accroissement de la production de bois résineux et par suite une augmentation des exportations. Cette évolution a rendu particulièrement importante la conclusion rapide des prêts de bois et la fourniture d'équipement provenant d'Europe.

Le Comité a déclaré erronées les premières prévisions de besoins et a estimé que les programmes d'importation établis ne devraient pas être entièrement appliqués. Il a jugé également que les exportations seraient probablement légèrement supérieures aux chiffres annoncés. Il a fait observer que le Canada et les Etats-Unis étaient en mesure de combler pratiquement la totalité du déficit européen, le cas échéant, bien que cela dût entraîner polir l'Europe une augmentation des dépenses en dollars. Il a également noté mie reprise progressive des exportations de bois en provenance de l'Union Soviétique.

Aucun pays importateur ne prévoyait de grandes difficultés peur se procurer le bois qu'il serait en mesure d'acheter et les pays européens exportateurs comptent vendre toute leur production d'exportation. En conséquence, le Comité a décidé que les limites d'achat imposées en 1948 aux importations n'étaient pas nécessaires en 1949. Toutefois, il a été d'accord pour examiner à nouveau la nécessité d'une telle mesure lors de sa prochaine session.

En ce qui concerne les bois de mines, le Comité a déclaré qu'il ne semblait pas douteux qu'en 1949 les offres seraient suffisantes pour couvrir les besoins.

Le Comité a reçu un rapport sur l'étude de M. Campredon «Utilisation plus rationnelle du bois» Le but essentiel de cette étude est d'obtenir des améliorations techniques dans l'utilisation du bois, il ne cherche pas à réaliser des économies par des réductions de qualité on de standards ni par le remplacement du bois par d'autres matériaux.

Le rapport souligne que les mesures prises en vue d'une utilisation rationnelle du bois devraient toujours tenir compte des conditions économiques générales et des usages en vigueur dans chaque pays.

Conférence préparatoire sur les problèmes mondiaux de la pâte de bois

La Conférence préparatoire sur les problèmes mondiaux de la pâte de bois qui s'est tenue à Montréal du 25 avril au 4 mai 1949, était placée sous l'égide de la FAO et du gouvernement canadien et organisée avec le concours de la «Canadian Pulp and Paper Association». Cette conférence était la première de ce genre à réunir à la fois des représentants d'une industrie importante et des représentants officiels de l'ensemble des pays producteurs et consommateurs. Un compte-rendu plus détaillé de cette conférence sera donné dans le prochain numéro d'UNASYLVA.

Le fait saillant de la conférence a été que e les prévisions ont fait apparaître un équilibré approximatif entre la production et les besoins mondiaux pour 1948-1955. Si ces chiffres sont confirmés par les faits, il n'y aurait pas, en ce qui concerne la pâte, de déficit important pendant la période considérée. Les évaluations prévoient que, en 1955 la production mondiale passera de 28 millions de tonnes métriques à environ 36 millions.

On a fait remarquer que cet équilibre approximatif entre l'offre et la demande ne concernait que les demandes effectives établies selon les possibilités de paiement. Il est évident que beaucoup de pays souffrent de la pénurie de papier et antres produits à base de pâte de bois.

L'année dernière, la production de pâte en Europe, était à peine les trois quarts de celle d'avant-guerre, mais vers 1955 l'Europe espère atteindre 90 pour cent du chiffre d'avant-guerre, ce du nécessiterait environ 48 millions de m³ de bois à pâte et dépasse de 3,4 millions de m³ les offres européennes de bois à pâte. On espère pouvoir atteindre à nouveau une grande partie de la production d'avant-guerre malgré le fait que, pour l'ensemble de l'Europe, les forêts sont actuellement sur-exploitées dans la proportion de 20 pour cent de la croissance annuelle. Au cours des années précédant la guerre les industries européennes de pâte comptaient sur une importation annuelle de 3 millions de m³ de bois à pâte qui provenaient presque exclusivement du territoire actuel de l'Union Soviétique. La Conférence a considéré comme improbable la reprise sur l'échelle d'avant-guerre, des importations de bois à pâte en provenance de ces territoires. Dans ce cas, l'Allemagne, la France, et dans une plus faible proportion, le Royaume-Uni et la Suisse, pourraient être obligés de réduire leur production à un chiffre inférieur aux prévisions faites pour 1955. Il est possible qu'on puisse augmenter l'approvisionnement en matière première des fabriques européennes de pâte grâce à une plus grande utilisation des déchets de soierie et l'emploi de bois feuillus et de matières premières de remplacement et l'application de méthodes de fabrication à grand rendement. C'est pour cette raison que la Conférence a recommandé d'insister à nouveau sur des possibilités d'augmenter l'approvisionnement en matières premières.

Une allocution du Directeur Général de la FAO M. Norris E. Dodd, et un message de M. Torres Bodet, Directeur Général de l'UNESCO, furent parmi les événements importants de la conférence. M. Dodd a souligné les principaux aspects de la situation mondiale et notamment le fait que les plus grands consommateurs de pâte sont les pays techniquement les plus avancés. M. Bodet a ensuite attiré l'attention sur les graves répercussions politiques et sociales de l'approvisionnement insuffisant de papier journal et de papier d'imprimerie qui sévit dans beaucoup de pays, oppose une véritable barrière au développement de l'instruction, restreint la liberté de la presse et fait obstacle à une évolution politique saine.

La Conférence a recommandé que la FAO ne perdit jamais de vue la situation mondiale, de la pâte de bois et qu'elle envisageât la date et le lien de conférences mondiales ultérieures. Elle a aussi proposé de rassembler les statistiques les plus complètes sur la pâte et le papier et a insisté pour que des mesures fussent prises afin d'établir l'échange indispensable de documentation destinée à bénéficier la FAO, dans le plus bref délai, de tontes les données disponibles, et cela avec le moins de travail supplémentaire possible pour les Gouvernements et les Associations industrielles. La Conférence a également recommandé que la FAO s'efforcât de normaliser les statistiques nationales de pâtes et de bois à pâte, afin d'améliorer leurs possibilités internationales de comparaison.

La Conférence a fait connaître que, en 1948, la production mondiale de pâte a atteint un chiffre constant d'environ 28 raillions de tonnes métriques. Un certain nombre de nouvelles fabriques, étaient en construction ou presque terminées en Amérique du Nord, en Amérique latine, et en Océanie. En Europe et au Japon, des efforts étaient entrepris pour redonner dans la mesure du possible, aux industries de pare et de papier, leur capacité de production d'avant-guerre. Toutefois, vers la fin de l'année, le marché mondial de la pâte commençait à montrer des signes de saturation, tout au moins momentanée. De l'avis général, en estime qu'il y aura une augmentation constante des besoins en pâte et produits dérivés, mais que, d'autre part, les producteurs de pâte avaient rencontré quelquefois des difficultés dans la vente de leurs produits et par suite se demandaient si l'offre n'avait pas atteint ou même dépassé les besoins réels. Le récent «renversement de la tendance du marché» a été accompagné d'une diminution des prix pour toutes les catégories de pâtes. La situation a été compliquée pas les problèmes de devises et de change, ainsi que par le manque de pouvoir d'achat.

La Conférence a convenu que les besoins mondiaux en produits de transformation de le, pâte de bois: papier-journal, autres papiers d'imprimerie, emballages et fibres textiles, dépassaient de beaucoup les possibilités actuelles d'approvisionnement. Toutefois, la Conférence a noté également que les limites des possibilités matérielles aussi bien que les problèmes économiques et financiers liés à l'acquisition des quantités nécessaires, s'opposaient à ce que tous les besoins des consommateurs fussent satisfaits.

On a fait remarquer que la guerre avait considérablement modifié la répartition de la production et de la consommation de la pâte entre les différents pays du monde. L'Amérique du Nord, qui, en 1937 produisait 44 pour cent et consommait 51 pour cent de la production mondiale, en produit actuellement 68 pour cent et en consomme 71 pour cent. D'autre part, la production et la consommation européennes sont tombées respectivement de 50 pour cent et 42 pour cent en 1937 à 27 pour cent et 25 pour cent en 1948. L'importance relative et absolue de la consommation en Asie et en Extrême-Orient a diminué, surtout par suite du changement de la situation au Japon. En Amérique latine et en Océanie, les pourcentages de production ont augmenté, mais les quantités produites dans ces deux continents étaient faibles par rapport à la production mondiale.

La Conférence fut unanime à reconnaître l'importance, pour l'éducation et l'information des masses, d'un approvisionnement convenable en papier. Elle a convenu qu'il était très souhaitable que de plus grandes quantités de papier fussent affectées à ce but. Plusieurs délégués furent d'avis qu'un état des besoins présents et futurs compléterait utilement le rapport de la Conférence, et ils ont suggéré la préparation, par la FAO, en coopération avec l'UNESCO, d'une étude de la situation, afin de la présenter à la prochaine Conférence annuelle de la FAO qui aura lieu en novembre à Washington.

Les 20 gouvernements des pays suivants étaient représentés à la Conférence de Montréal:

Autriche, Australie, Canada, Chili, Equateur, Etats-Unis d'Amérique, Finlande, France, Grèce, Guatemala, Inde, Italie, Mexique, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège, Pologne, Royaume-Uni, Suède, Suisse.

Les gouvernements et organismes représentés par des observateurs étaient les suivants:

Allemagne (Bizone et Zone française), Argentine, Belgique, Bolivie, Danemark, Haïti, Pologne, SCAP - Japon, Tchécoslovaquie, Turquie, Yougoslavie, UNESCO et Organisation internationale du Travail.


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