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La recherche en Grande Bretagne

F. Y. Henderson

Les drapeaux marquent sur cette carte les Forêts domaniales d'Angleterre, d'Ecosse et du Pays de Galles.

En Grande-Bretagne, les travaux de recherche sur les forêts et les produits forestiers ont été activement pour suivis pendant ces 30 dernières années, mais n'ont pas été menés sous un contrôle unifié comme dans quelques autres pays. Ici, les travaux de recherche sur des problèmes forestiers incombent d'après les «Forestry Acts», à la Commission des Forêts, tandis que la recherche sur l'utilisation des produits forestiers est un des nombreux sujets étudiés par le Service de Recherches Scientifiques et Industrielles. Ces deux champs de, recherches, si intimement liés, étant administrés séparément, mais ayant d'innombrables points de contact, une liaison étroite est nécessaire entre ces deux services.

Recherches forestières - organisation

La Commission forestière, en tant que service gouvernemental responsable de l'activité des recherches forestières, a deux champs d'action distincts: premièrement, entretenir une organisation de recherche qui examine les nombreux problèmes d'ordre pratique qui se présentent sans cesse ; deuxièmement, distribuer des subventions aux universités et autres institutions, pour leur permettre de poursuivre des recherches d'un caractère plus théorique.

L'administration de la recherche forestière est entre les mains du Directeur des Recherches et de l'Enseignement, résidant à Londres, qui dépend lui-même du Directeur général des Forêts; le personnel comprend un Officier Directeur des Recherches (qui a rang de Conservateur) et 12 officiers chargés des recherches, dont la plupart ont un certain nombre de forestiers et d'assistants pour les seconder.

L'Officier Directeur des Recherches, qui contrôle tout le travail expérimental entrepris en Grande-Bretagne par la Commission, réside à la nouvelle station de recherches, à Alice Holt, près de Farnham, Surrey, et tous les officiers chargés des recherches, à l'exception de quatre d'entre eux qui travaillent, aux environs d'Edimbourg, y résident également. Un intéressant compte-rendu sur l'activité de la Section des Recherches de la Commission se trouve dans le Rapport sur la Politique Forestière de l'après-guerre. publié en 1943.

Le travail est partagé entre les sections suivantes: Sylviculture, Dendrométrie, Entomologie, Pathologie, Ecologie et Génétique ; chacune d'entre elles, à l'exception de la Sylviculture, est dirigée par un officier qui dépend directement de l'Officier Directeur des Recherches. Pour la Sylviculture, on a dû diviser le pays géographiquement en deux parties. d'un des officiers étant responsable du travail accompli dans la moitié sud de la Grande-Bretagne, et l'autre (résidant à Edimbourg) s'occupe de l'Ecosse et du Nord de l'Angleterre. Ces divisions concordent assez bien avec le genre de problèmes que posent les reboisements.

Boisement d'un versant de colline. Plantation expérimentale dans une forêt domaniale du Pays de Galles.

par
F. Y HENDERSON, Directeur du Laboratoire de Recherches des Produits Forestiers, Princes Risborough, et JAMES MACDONALD, Directeur de la Commission de Recherches et d'Enseignement Forestier de Londres.

Activités de la section de recherches de la commission forestière

Sylviculture

Dans le domaine de la sylviculture, les circonstances ont dicté la ligne de conduite à suivre: les efforts de la Commission ont dû tout d'abord se concentrer sur le repeuplement des terres nues, et les sylviculteurs ont dû s'occuper principalement des problèmes de reboisement. D'autres problèmes se sont présentés récemment, au fur et à mesure que les plantations se développaient, et il est vraisemblable que dans l'avenir, la proportion des efforts portant sur les seuls problèmes de reboisement diminuera encore.

L'établissement des plantations, qui constituait la majeure partie du travail de ces 30 dernières années, consistait surtout à résoudre les problèmes associés aux différents types de terrains: tourbières, sols à Calluna des collines, landes à bruyères des terres basses, sols argileux, calcaires des «Downs». Dans chaque cas, on a dû se livrer à un travail expérimental sur le choix des essences, sur les méthodes de préparation du sol, sur les méthodes de plantation, et pour les 3 premiers types de sol au moins, sur les engrais. De plus, on a dû faire des études sur l'âge et le type des plants, sur leur espacement, sur les mélanges d'essences et sur les essences améliorantes. Naturellement, la plus grande partie du travail a porté sur les plantations de conifères, mais un programme de recherches considérable a été entrepris sur les plantations d'essences feuillues. Une partie de ce travail a été effectuée sur des terres déboisées ou qui n'avaient jamais été boisées, mais le gros effort a porté sur d'anciennes forêts. Les principales essences étudiées furent le chêne, le hêtre, le frêne et le sycomore ; cependant quelques essais réduits furent également tentés sur les noyers, Juglans regia et Juglans nigra. Une attention toute particulière fut accordée à l'espacement, à l'utilisation des conifères comme couvert, à la disposition des essences dans les peuplements mélangés, et aux études sur les effets du desherbage.

En même temps que l'on poursuivait ces recherches sur l'introduction des feuillus dans les anciennes forêts, on tenta aussi parfois des essais combinés sur des méthodes pratiques et peu coûteuses pour repeupler ces stations. Beaucoup de ces surfaces, anciennement peuplées de feuillus, sont, en grande partie à la suite des dévastations et des coupes du temps de guerre, dans une condition déplorable, et l'étendue des forêts dévastées et abandonnées de cette sorte, s'élève, dans l'ensemble, à un chiffre considérable. La nécessité de les régénérer rapidement est urgente; en conséquence, ce projet prend actuellement une place prépondérante dans le programme des travaux de recherches à venir.

Un travail expérimental sur le peuplier, auquel le pathologiste a été intimement associé, a été entrepris spécialement dans le but de sélectionner une variété à croissance rapide et résistant au chancre. Après un grand nombre d'expériences sous le climat britannique, les quatre espèces de peupliers suivantes ont été choisies comme donnant le plus de promesses d'avenir dans l'état présent de nos connaissances: Populus serotina, Populus serotina var. erecta. Populus robusta, et Populus gelrica. Des travaux d'études sur ces espèces vont être poursuivis, et le généticien y participera avec le pathologiste.

La plupart des zones nouvellement boisées ou repeuplées de Grande-Bretagne étant obtenues par plantations, la production des plants en pépinière est un des maillons essentiels dans la chaîne des opérations ; et les recherches sur les différents aspects de la pratique du pépiniériste ont entraîné un large programme de recherches et de travaux expérimentaux intéressant tout le domaine de la technique des pépinières. Ce travail a amené de nombreuses améliorations pratiques. Plus récemment, l'attention s'est spécialement portée sur deux points principaux: la manière d'entretenir la fertilité du sol dans les pépinières existantes, et une tentative pour :réduire les frais d'installation par l'obtention de plants convenables dans un temps plus court. Sur ce dernier point, un progrès considérable a été réalisé et l'on a obtenu, pour de nombreuses essences, des plants d'un an de forte taille, grâce à l'emploi d'engrais chimiques et à la généralisation des pépinières sur terre de bruyère. L'entretien de la fertilité dans les pépinières existantes soulève des problèmes fondamentaux de nutrition qui sont étudiés actuellement) non seulement par des membres de la Commission, mais par des pédologues réputés.

Dans toutes les expériences faites à la fois en forêt et en pépinière, une attention toute particulière a été donnée aux méthodes de mise en place, aux projets et aux techniques expérimentaux en général.

Les travaux de recherches et les expériences relatifs à la sylviculture occupent toute L'activité de six officiers forestiers ; trois d'entre eux résident à Alice Holt et les trois i autres à Edimbourg.

Etudiants pratiquant l'élagage dans une place d'expérience.

Dendrométrie

Le rassemblement méthodique de données sur l'accroissement et la production des différentes essences forestières est un fait relativement récent dans le Royaume-Uni. Aucun essai de cette sorte n'avait été tenté jusqu'à très peu de temps avant la guerre de 1914-1918, fait curieux si l'on considère l'intérêt universel qu'éveilla de longue date la culture d'un grand nombre d'essences. Les coupes anormalement sévères qui furent pratiquées durant; cette guerre fournirent une excellente occasion de réunir des données sur une grande échelle dans le pays entier, occasion qui fut saisie par les autorités forestières de cette époque. Plus de 1.100 places d'expériences de différentes essences, presque toutes des conifères, furent alors soumises à des mensurations dans toutes les régions du pays et, sur la base des observations ainsi recueillies, une série de Tables de Production sur les principaux conifères, fut publiée peu après la fin de la première guerre mondiale. Ces tables étaient les meilleures qui aient pu être établies dans ces circonstances, mais elles étaient incomplètes. Les informations recueillies sur les principales essences, pin sylvestre (Pinus sylvestris), mélèze d'Europe (Larix decidua) et épicéa commun (Picea abies) n'étaient pas erronées, mais elles avaient été recueillies sur des peuplements aménagés suivent un système qui, même à cette époque. était désuet, système caractérisé par une forte densité de plantation et de faibles éclaircies. De nouvelles essences exotiques, telles l'épicéa de Sitka (Picea sitchensis), Le mélèze du Japon (Larix leptolepis) et le pin Laricio de Corse (Pinus nigra, var. Calabrica), auxquels les reboisements d'après-guerre devaient si largement faire appel, étaient si pauvrement représentées que seule une courte table provisoire put être établie.

Afin d'obtenir des données plus précises susceptibles d'être utilisées pour améliorer et compléter les premières Tables de Production, des places d'expériences furent établies avec de jeunes sujets et les travaux se poursuivent sur ces parcelles. Ainsi qu'il a été dit plus haut, ces places d'expériences permanentes présentent également un aspect strictement sylvicultural par les essais comparés sur l'intensité des éclaircies qui sont effectuées quand des séries de ces parcelles sont, établies et elles fournissent maintenant des informations précieuses sur la production de différentes essences suivant les différentes intensités d'éclaircies. En 1928, l'abondance des informations recueillies sur ces places d'expériences permit une première révision des Tables de Production, et de nouvelles tables sont actuellement en préparation pour un certain nombre d'essences. La première de celles-ci, concernant le mélèze du Japon, va être publiée incessamment

Un grand nombre de ces places d'expériences permanentes a été établi, mais des pertes dues aux abatages, au vent, ou à d'autres causes, ont réduit leur nombre. Il existe actuellement 387 de ces parcelles. Elles sont situées dans les régions les plus variées, à l'exception peut-être des plus pauvres, parce que les plantations à croissance lente n'ont généralement pas encore atteint le stade auquel des places d'essais peuvent être choisies. Les principales essences résineuses sont assez bien représentées, et, parmi les essences plus rares, des parcelles de Pinus monticola et Picea omorika ont été constituées.

Quoiqu'un certain nombre de parcelles permanentes aient été délimitées dans des plantations d'essences feuillues, on sait très peu de chose sur la croissance et la production d'arbres même aussi communs que le chêne, le hêtre, le frêne, le bouleau et le sycomore. La raison en est que, en dehors des plantations appartenant à l'Etat, il y a très peu de terrains propices à la poursuite d'investigations sérieuses de cette nature. La plupart des forêts particulières peuplées de feuillus sont anciennes; leur histoire, au point de vue sylviculture, n'a jamais été enregistrée ; elles sont, en général, très pauvres en matériel. Parmi les forêts de l'Etat, dont quelques-unes comprennent des étendues considérables peuplées de feuillus âgés, la plupart des jeunes plantations n'ont pas encore atteint un stade de développement assez avancé pour que l'on puisse y réserver des places d'expérience.

On poursuit l'étude de l'accroissement des feuillus par l'analyse des tiges d'un grand nombre d'arbres abattus en différentes régions du pays, et quoique cette méthode présente certains désavantages, c'est l'une des meilleures que l'on puisse adopter dans les circonstances présentes. La publication de tables de volumes pour les essences feuillues et résineuses est également en préparation.

Une méthode de choix statistique des volumes applicable à l'ensemble du pays a été établie pour être utilisée en liaison avec le Recensement des Terrains boisés et des recherches sont en cours sur le rendement des éclaircies dans les jeunes peuplements résineux.

Les coupes sévères qui furent rendues nécessaires par la seconde Guerre Mondiale ont procuré une autre occasion de recueillir des données qui n'auraient pu l'être en temps normal. Ce travail fut accompli en partie par des membres du corps universitaire, subventionnées par la Commission, et en partie par un officier forestier spécialement designé pour ce travail. Le principal objectif de ces observations fut d'établir le rapport existant entre le taux d'accroissement et les différents facteurs stationels. Le résultat de ces études est actuellement mis au point et va être publié.

L'officier forestier chargé de ce travail sur l'étude de l'accroissement et la dendrométrie réside à Alice Holt; il est assisté d'un autre officier forestier résidant à Edimbourg.

Semis de pins levant à travers des écailles de granite, répandues sur les planches de semis pour empêcher le croûtage de la terre.

Ecologie

La nomination d'un officier pour diriger les recherches écologiques à la Station d'Alice Holt fut l'une des premières mesures prises dans la récente réorganisation de la Recherche Forestière après la guerre et ce fut le premier pas vers une étude plus complète de ce grand complexe que constitue une forêt. La première tâche de l'écologiste fut d'étudier le hêtre. Cet arbre, qui a été planté dans toutes les régions de la Grande-Bretagne, est un des éléments caractéristiques de certains districts, tels que les collines calcaires des Chilterns et des South Downs ; il soulève quelques difficiles problèmes de sylviculture sur lesquels, pense-t-on, la lumière pourrait être faite par une bonne compréhension des facteurs écologiques.

Un autre aspect du travail écologique doit être mentionné. En 1938, à une réunion de la British Association à Cambridge, le président de la Commission des Forêts annonça que la Commission serait prête à mettre en réserve certaines zones déboisées de ses forêts afin que les spécialistes des différentes écoles de botanique puissent y étudier l'évolution écologique. Cette offre fut immediatement acceptée. Ce travail a été sérieusement interrompu par la guerre, mais il a maintenant repris et des comptes rendus intéressants ont été preparés pour 8 régions différentes.

Génétique

L'étude de la génétique des arbres forestiers, qui a fait de remarquables progrès ces dernières années dans bien des pays, a maintenant été ajoutée à la liste des études qui doivent être entreprises par le Service des Recherches. Un officier forestier a récemment été nommé pour cette tâche et une Section est en vole d'organisation à Alice Holt pour lui permettre de poursuivre ses recherches.

Un large champ d'activité lui est ouvert, mais jusqu'à présent, l'officier forestier qui en est chargé n'a pu se livrer qu'à un travail préliminaire et reconnaître les problèmes les plus immédiats.

Pathologie

D'une manière générale, quoiqu'il y ait chaque année une perte appréciable due aux maladies des arbres causées par les champignons, il n'y a pas eu d'attaques sérieuses que l'on puisse attribuer entièrement à cette cause. On doit néanmoins y prêter une attention constante.

Deux des principales maladies affectent des essences qui ne sont pas uniquement forestières: la maladie de l'orme (Cerastostomella), répandue dans le sud de la Grande-Bretagne, que l'on observe étroitement; depuis environ 20 ans et la maladie bactérienne du saule blanc (Salix alba, var. Coerulea) qui prend par endroits de sérieuses proportions.

Le châtaignier, qui pousse abondamment dans certaines parties du sud de l'Angleterre, est observé de près par suite de l'apparition en Europe du chancre du châtaignier (Endothia) ; quoique cette maladie n'ait pas encore été décelée en Angleterre, sa présence sur le Continent cause quelque inquiétude.

Dans les plantations de résineux, de nombreux ravages causés par divers champignons font chaque année l'objet d'observations et de rapports, et le pathologiste consacre une partie de son temps à étudier ces cas. Une autre série de problèmes se pose pour le pathologiste là où l'agent, champignon ou bactérie, est absent, ou n'a, de toute évidence, qu'une importance secondaire ; on doit alors rechercher d'autres causes. Les dommages causés par la gelée, par exemple, sont très souvent graves en Grande-Bretagne. La sécheresse également entraîne en certaines saisons des dommages appréciables.

Entomologie

L'entomologiste, comme le pathologiste, n'a pas eu à envisager, ces dernières années, en Grande-Bretagne, des attaques de grande envergure. Il y a environ 40 ans, toutefois, les plantations de mélèze d'Europe ont subi de sérieux dommages dans l'Ouest et le Nord-Ouest de l'Angleterre à la suite d'une invasion massive de la grande mouche à scie du mélèze (Pristiphora). Il est possible que les conditions climatiques particulières de ce pays ne soient pas, d'une manière générale, favorables au développement de sérieuses invasions d'insectes ; mais d'autre part, la grande étendue, dans tout le pays, des plantations résineuses, parmi lesquelles on compte beaucoup d'essences exotiques, favorise la possibilité de telles invasions, si les autres conditions le permettent. Le principal rôle de l'entomologiste consiste pour l'instant à étudier les différentes espèces d'insectes dans les plantations au cours de tournées régulières, en prêtant attention à l'état endémique de ces ravageurs, à leurs parasites et à leurs prédateurs, et à estimer la probabilité d'invasions sérieuses.

Les insectes étudiés sont les suivants: les scoly-tes de l'écorce, les Aphides, particulièrement le Neomyzaphis sur l'épicéa de Sitka, le hanneton, qui, par périodes, cause de sérieux dommages dans les pépinières, et la mouche à scie sur les différents résineux.

Mécanisation

Pendant ces dernières années, les travaux forestiers en Grande-Bretagne ont de plus en plus été exécutés à l'aide de machines ; cela résulte en partie du développement général de l'équipement mécanique, mais aussi et surtout, de l'élévation du coût de la main-d'œuvre et de la nécessité d'achever en temps voulu un important programme annuel. Une grande part du travail précédant la plantation est maintenant faite à l'aide de machines ainsi qu'une partie du travail effectué dans les pépinières, tandis que la production croissante des jeunes forêts de l'Etat, sous forme de coupes d'éclaircies, a soulevé des problèmes de débard et de vidange, qui vraisemblablement ne pourront être résolus que par une utilisation accrue des machines. Il est très rare que des machines conçues pour d'autres usages aient pu être utilisées dans les forêts sans modifications préalables, et beaucoup de problèmes surgissent de temps à autre, que les machines ne peuvent résoudre; Un ingénieur a clone été nommé pour suivre les progrès du machinisme dans leurs relations avec les travaux forestiers, pour étudier un certain nombre d'opérations types clans lesquelles on pourrait utiliser des machines, et pour suggérer ce qui pourrait être entrepris dans ce sens. Ce service siège à la Direction de la Commission à Londres, et non point à Alice Holt.

Recherches subventionnées: Sol

Sols - Depuis de nombreuses années, des subventions ont été accordées à différents instituts afin de favoriser les recherches sur les sols forestier s. De 1921 à 1935, des études sur les tourbières de l'Ouest et du Nord-Ouest de l'Ecosse ont été faites par l'Université d'Aberdeen; en 1935, le champ de ces recherches a été considérablement élargi par des subventions à l'Institut Macaulay, centre de recherches pédologiques à Aberdeen, qui a effectué des recensements très utiles.

Ces dernières années, des subventions ont été accordées à l'Université d'Oxford, à l'Institut Macaulay, et à Rothamstead, pour les recherches pures sur les sols forestiers. L'Institut Macaulay et Rothamstead participent à des travaux de recherches sur la nutrition dans les pépinières, travaux qui se poursuivent actuellement.

D'importantes recherches, qui eurent un profond retentissement sur la technique des pépinières furent effectuées par le Dr M. C. Rayner, spécialiste des mycorhizes de 1933 jusqu'à sa mort, en 1948. Ces recherches furent en partie financées par des dons de la Commission des Forêts.

Comité consultatif des recherches forestières

Ce Comité, élu en 1930, conseille les officiers responsables sur les différentes orientations à donner a leurs travaux: de recherche. Composé d'éminentes autorités en matière de sylviculture, de botanique, de pathologie, d'entomologie, de pédologie, de technologie, il se réunit annuellement et inspecte les essais sur le terrain. Les études détaillées que l'on poursuit sur la nutrition des plants dans les pépinières, sont faites sous la direction d'un Sous-Comité, présidé par le Professeur F. T. Brooks, F.R.S.

Recherches sur les produits forestiers

La recherche sur l'utilisation des Produits Forestiers, considérée comme distincte des problèmes forestiers, est poursuivie en Grande-Bretagne au Laboratoire de Recherches sur les Produits Forestiers, à Princes Risborough, Bucks. Le laboratoire, qui dépend du Service des Recherches Scientifiques et Industrielles, travaille en étroite collaboration avec la Commission des Forêts et les industries consommatrices de bois du pays, ainsi qu'avec l'Institut Impérial de Londres, qui s'occupe spécialement des produits forestiers secondaires et de certains problèmes concernant la pâte à papier. Le laboratoire travaille aussi en liaison avec les Services du Contrôle du Bois et des Matières Premières du Ministère du Commerce, avec d'autres services gouvernementaux et avec des services publies s'occupant de l'utilisation du bois ; il est aussi représenté dans les comités compétents du British Standards Institution et dans les Comités des Codes of Practice.

Machines d'abrasion pour l'essai des parquets.

Situé comme il se doit entre la partie productrice et la partie consommatrice de l'Industrie du Bois, le laboratoire doit, en un mot, faire face à tous les problèmes techniques qui peuvent surgir depuis le moment où un arbre est abattu jusqu'à celui où le bois est incorporé dans un produit manufacturé. Le travail de recherches pures sur les propriétés du bois est donc ainsi le fondement même d'une organisation technologique, orientée spécialement vers une utilisation plus rationnelle et une plus grande économie des ressources et, depuis la guerre, vers la recherche de matériaux de remplacement pour des bois traditionnellement utilisés ou destinés à des usages spéciaux et devenus rares ou introuvables. La séparation qui s'établit dans le Royaume-Uni entre les recherches sur les problèmes forestiers et la recherche sur les produits forestiers, reflète la position de ce pays et ses besoins élevés d'importation - car tandis que le Service des Recherches de la Commission des Forêts s'occupe spécialement des problèmes concernant la production du bois dans le pays même, le Laboratore de Recherche des Produits Forestiers doit s'occuper de l'utilisation, non seulement des bois indigènes, mais aussi d'un grand nombre d'espèces qui doivent être importées. Dans les pays producteurs de bois, cette préoccupation concernant les propriétés des bois étrangers n'a pas une importance primordiale. Elle est capitale dans le Royaume-Uni. Un autre facteur non moins important détermine l'orientation des recherches sur le bois: c'est le manque d'associations de recherches parmi les industries consommatrices elles-mêmes, dont le champ d'activité est extraordinairement étendu. On fait donc appel au laboratoire qui doit étudier une quantité de questions concernant l'industrie.

L'organisation du laboratoire comprend deux groupes de sections spécialisées, chacun d'eux dirigé par un officier coordinateur: Biologie et, Applications Mécaniques avec, en plus, les sections de Chimie du Bois, de Physique et des Relations Extérieures. Les sections comprennent chacune une équipe de travailleurs sous les ordres d'un spécialiste et s'occupent des recherches et des consultations dans leur propre sphère. Chacune a ses relations propres avec l'industrie, avec les autres organisations gouvernementales et avec ses collègues scientifiques du Royaume-Uni et d'Outre-Mer ; chacune comporte un service de consultation spécialisé et a des représentants dans les différents comités techniques.

Le laboratoire d'anatomie des bois, Princes Risborough.

Le programme général des recherches comprend ces recherches à long terme propres à tous les laboratoires de recherches sur les produits forestiers, mais la guerre y a ajouté une grande quantité de projets concernant l'utilisation moins dispendieuse et plus efficace du bois dans l'industrie et dans la construction, ainsi que les recherches sur les propriétés et les possibilités des bois nouvellement parus sur le marché britannique. Ainsi, l'une des préoccupations actuelles du laboratoire est-elle l'éssai et la qualification de ces essences coloniales qui pourraient vraisemblablement être utiles en favorisant l'exploitation optima des forêts coloniales pour le marché local et l'exportation.

Ces sections spécialisées du laboratoire sont les suivantes:

Anatomie du Bois - Cette section étudie toutes les questions qui concernent l'anatomie du bois et son identification. Elle conserve la collection de référence des différentes espèces ligneuses et poursuit des recherches pures sur l'anatomie comparée et la structure cellulaire. Elle conseille sur toutes les questions d'utilisation et de remplacement et étudie tous les problèmes que peuvent soulever les travaux des autres sections en tant qu'ils impliquent des considérations d'anatomie.

Séchage du Bois - Bois courbé - A côté d'un travail technique d'études des séchoirs et des différentes courbes de séchage des diverses essences, cette section recherche également de nouvelles méthodes de séchage, - par exemple la haute-fréquence et le séchage chimique - et étudie tous les problèmes relatifs à la teneur en humidité du bois et aux effets de ses variations sur les dimensions, la forme et les propriétés des bois affectés à différents usages. Elle dispose d'un important service de consultation pour l'industrie et fait une série de cours pour l'instruction des conducteurs de séchoirs. La sous-section du bois courbé poursuit des expériences sur toutes les questions concernant la courbure du bois massif ou lamellé, et fournit des renseignements détaillés et pratiques sur les méthodes à appliquer et sur les possibilités d'emploi des différentes essences en vue de cette utilisation industrielle particulière.

Propriétés mécaniques des bois - Cette section s'occupe des différents aspects des propriétés de résistance du bois, depuis les données fondamentales sur de petits échantillons exempts de défauts jusqu'aux essais sur une construction en grandeur réelle. Cela entraîne des recherches sur l'influence des défauts sur la qualité des grosses pièces de bois, sur les propriétés comparées des différents assemblages et, actuellement, sur les problèmes posés par les projets de constructions visant à l'économie de matériaux.

Préservation du Bois - La préservation du bois contre les attaques des champignons et des insectes comprend toutes les questions relatives à la durabilité et à la résistance naturelles, à la théorie et à la, pratique de l'immunisation. Des essais le laboratoire sur les différentes infections par des insectes et des champignons spécifiques sont poursuivis respectivement par les sections d'Entomologie et de Mycologie. Le travail sur la durabilité du bois en plein air, et sur les procédés d'imprégnation du bois à l'échelle industrielle avec de la créosote et d'autres substances préservatrices, englobant à la fois des procédés chimiques et les principes de construction. est assumé par la Section de la Préservation /lu Bois, qui poursuit également des recherches pures et appliquées sur les propriétés et l'utilisation des produits ignifuges. Dans le programme d'études de ce service figurent le traitement des traverses d/, chemin de fer, des poteaux télégraphiques, des bois de mines et des bois de marine, ainsi que des essais en plein air sur la durabilité des bois dans les différentes régions du pays.

Le travail du Bois - De nombreuses recherches du côté des principes fondamentaux de la coupe du bois dans les diverses machines à bois restent indispensables. Cette tâche, ainsi que l'étude des possibilités et de la facilité de travail des différentes essences en vue d'usages variés, incombe à la Section de Travail du Bois. L'apparition sur le marché de nouveaux bois, parfois difficiles à travailler, et de matériaux complexes où le bois entre pour la plus grande part, a fait naître de nouveaux problèmes de recherches :relatifs aux métaux et à la forme des outils de coupe. Les relations de l'usure avec la structure et la densité sont très importantes pour des planchers, et des essais au laboratoire et dans les conditions réelles d'utilisation fournissent des données permettant de définir des meilleurs types de planchers suivant les différents usages. Les problèmes concernant l'utilisation de la sciure de bois, et les projets pour la construction des fours à charbons de bois, figurent également au programme d'études du service du bois.

Bois composé - Toute la gamme des produits lamellés et agglomérés est à la base du travail de ce service. Le contreplaqué sous toutes ses formes en est l'objet principal, et les problèmes qu'il pose englobent la fabrication, le rendement, la détermination des essences qui se prêtent le mieux à cette fabrication, et la durabilité. Les recherches en cours comprennent également des investigations sur des pièces plus importantes, telles que les poutres lamellées, les essais dans les conditions régnant sous les tropiques, le chauffage par courant à haute-fréquence, et les bois «améliorés» de différents types.

Mycologie - Ce service entretient la mycothèque nationale des champignons destructeurs du bois et, poursuit des travaux théoriques et des expériences de laboratoire sur la résistance des bois à la pourriture et sur l'efficacité des préservatifs. En tant que technologistes du bois d'œuvre, son personnel ne s'occupe pas seulement des champignons qui détruisent le bois mis en oeuvre, mais aussi de ceux qui attaquent l'arbre sur pied ou nouvellement abattu, et peuvent affecter le bois d'œuvre utilisable. Une grande partie du temps de ce service est consacré aux études sur le terrain, particulièrement aux attaques de pourriture sèche dans les immeubles.

Entomologie - Les travaux du laboratoire englobent des recherches sur la vie et la physiologie des insectes destructeurs du bois, et sur l'efficacité des différents insecticides utilisés pour combattre ces fléaux des constructions, des meubles, etc.. Comme celui des mycologues, leur travail comprend des investigations sur les fléaux des arbres sur pied ou nouvellement abattus -par exemple, les agents des «piqûres noires» (Platypodides et Scolytides du bois) tant en Angleterre que dans les territoires d'Outre-Mer.

Chimie du Bois - Les fonctions de la Section de Chimie du Bois, en dehors de son travail consultatif, aussi bien au laboratoire qu'à l'extérieur, sont doubles: recherches pures sur la constitution fondamentale du bois et travaux appliqués sur les bois de chaque essence, particulièrement les bois d'œuvre coloniaux, comme source de produits de décomposition utilisables.

Physique - La résistance, le séchage, et les facilités de travail du bois sont intimement liés à ses propriétés physiques. La section de physique, comme celle de chimie, fournit la base fondamentale de science pure aux travaux appliqués des autres sections, tels que: relations de l'eau et du bois, diffusion de la chaleur et des gaz et propriétés élastiques du bois.

Relations extérieures - Cette section est chargée des liaisons d'un caractère plus étendu, distinct des contacts entre sections et personnalités, telles que les relations du Laboratoire avec d'autres organisations extérieures. Comme il est souhaitable que tous les officiers directeurs de recherches aient un intérêt personnel dans les recherches, le chef de la section des relations extérieures est naturellement un forestier expérimenté et qualifié au point de vue scientifique, et il est chargé de poursuivre les recherches et les travaux consultatifs sur tous les sujets concernant la foresterie, et en particulier, de coopérer avec la Commission des Forêts sur des problèmes tels que les effets de l'élagage, du taux d'accroissement, etc. sur la qualité du bois d'œuvre. La direction générale de ce travail repose sur le Directeur général de la Commission des Forêts et le Directeur des Recherches sur les Produits Forestiers, chacun d'eux siégeant dans le Conseil consultatif de l'autre. Au point de vue technologique, la section collationne des données générales fournies par les recherches du laboratoire, poursuit des études appliquées pour une meilleure utilisation du bois et l'introduction de nouvelles essences et étudie aussi les problèmes liés à la rareté actuelle des bois traditionnellement utilisés.

Son travail ordinaire comporte les mesures à prendre pour recevoir les visiteurs et les questions générales de publicité, y compris l'organisation d'expositions.

L'Union Internationale pour la Protection de la Nature, fondée vers la fin de 1948, a tenu une Conférence technique internationale à Lake Success du 22 août au 2 septembre 1949. Les invitations furent adressées par l'UNESCO. Un exposé des conceptions de la FAO lui fut soumis. IL soulignait qu'en général une conservation judicieuse accompagnant l'utilisation productive de la terre et de l'eau, assurerait la protection de la vie sauvage et des sites, bien que dans certaines régions des mesures complémentaires, telles que la mise en réserve de certaines étendues soit nécessaire. La Conférence a appelé l'attention sur la nécessité d'une consultation parmi les échelons dirigeants des organisations internationales s'occupant de la terre et de l'eau, en particulier la FAO, l'UNESCO et l'Union Internationale. (Cliché du Service Forestier des Etats-Unis)

Publications et Rapports - La publication des livres, bulletins, et fascicules sur les travaux du laboratoire et des articles dans des revues scientifiques, est assumée par cette section qui s'occupe également de la bibliothèque de cet établissement.

L'organisation du Laboratoire en sections spécialisées séparées sous un contrôle administratif général, plutôt qu'en groupements plus larges, entraîne une disposition plus souple des ressources, qui donne à la fois plus de facilités au travail intérieur et aux relations extérieures. Les demandes concernant les questions particulières sont adressées aux spécialistes eux-mêmes, et non par le canal d'un service intermédiaire. Cette manière de procéder assure au demandeur un avis qualifié, rapidement donné, et permet aux chefs de sections de se tenir parfaitement au courant des tendances scientifiques et industrielles du moment. Ce genre d'organisation permet aussi d'établir aisément un programme de recherches en commun, menées par un groupe de sections compétentes. Ainsi un projet d'études sur les effets de substances toxiques incorporées dans le plan de collage des contreplaqués sur les invasions des insectes destructeurs du bois, amènera une coopération des Sections d'Entomologie, des Bois composés et de la Préservation du Bois, avec l'assistance des sections de Chimie et de lit Structure du Bois, ou de n'importe quelle autre section, si besoin est.

En plus des sections scientifiques, on trouve les services auxiliaires, service administratif et service technique, nécessaires au travail général du Laboratoire. L'établissement tout entier est administré par le Directeur, le Directeur-Adjoint, et les officiers chargés de la coordination des services précédemment, mentionnés. Le Directeur est responsable devant le Secrétaire du Département et son Conseil consultatif.


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