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Rapport sur les produits


Les sciages résineux


Les sciages résineux

Ce rapport sur les sciages de bois résineux a trait seulement à l'état du marché en Europe et en Amérique du Nord, pays qui ont été pour le reste du Monde les principales sources d'approvisionnement du commerce des bois résineux durant les années qui ont suivi la guerre. On espère que les rapports à venir seront étendus également aux autres régions. D'autres rapports sur les produits traitant des sciages résineux sont parus dans «Unasylva» vol. III, n° I, 4 et 6 et vol. II n° 5.

LE début de l'année 1949 est une période qui peut être caractérisée par un réajustement dans la production et la consommation des bois résineux. Les prix des produits, bien qu'affectés par un certain nombre de facteurs restrictifs en dehors de la loi classique de l'offre et le la demande, indiquent réellement, s'ils ne la reflètent, la tendance générale. Cette période de réajustement sur des marchés du bois a pris fin avec un léger nivellement des prix par le haut durant le deuxième trimestre de l'année en Europe et en Amérique du Nord durant le troisième trimestre. Depuis lors, la production, la consommation et le commerce ont montré une tendance ferme.

Cette constatation ne signifie pas qu'il n'y a eu aucun changement dans le commerce internationa du trois. Au contraire, l'augmentation du taux de change du dollar dans les pays appartenant à la «zone sterling» et dans beaucoup d'antres pays n'appartenant pas à la zone dollar, augmentation qui a eu lieu durant l'automne 1949, a naturellement affecté le commerce du bois.

Les mesures de dévaluation ont élargi le fossé entre la «zone dollar» et les autres zones et il s'est produit un nouveau déclin dans les exportations outre-mer de bois nord-américains. En théorie' cette évolution peut taire présager l'apparition pour la production et le commerce du bois de deux régions distinctes appliquant chacune des niveaux de prix différents, non comparables les uns avec les autres.

On doit, cependant, avoir présent à l'esprit que de nombreux pays, parmi ceux qui sont les importateurs de bois les plus importants, ont besoin de qualités de bois que l'on ne peut obtenir qu'en Amérique du Nord. En outre, il semble que les scieries de l'Amérique du Nord, en particulier celles du Canada, ont besoin de la soupape de sûreté que représentent traditionnellement les exportations vers les pays d'Outre-Mer.

Le commerce des produits forestier s. en particulier celui du bois de sciage est très spécialisé et tend par suite à être statique. En face d'un changement dans la situation des prix, les fournisseurs essaieront d'éviter d'abandonner tout à coup leurs marchés traditionnels pour de nouveaux débouchés sur lesquels ils ne peuvent compter d'une manière certaine.

Ce serait une erreur que d'attribuer le ralentissement du commerce transocéanique du bois de sciage, qui est dû à la pénurie générale de dollars et aux lenteurs des ajustements dans la période qui a suivi la dévaluation, au fait que les continents se désintéressent mutuellement les uns des autres.

Le tableau général de la situation à la fin de 1949 indiquait une forte demande en puissance de sciages résineux, des besoins en construction non satisfaits et très importants, et une atténuation dans la tendance à la baisse des prix.

Europe

Besoins

En juillet 1949, beaucoup de pays européens ont assoupli leurs contrôles sur les importations de bois résineux ou les ont supprimés complètement. Même dans les pays où un contrôle de l'utilisation du bois a été maintenu, on a permis l'utilisation de plus grandes quantités de bois par immeuble, sauf dans le Royaume-Uni. Par suite, la consommation du bois s'est accrue, bien que les prix, encore considérés comme élevés, et le pouvoir d'achat limité des consommateurs contribuent à la maintenir au-dessous du niveau que l'on considérait comme normal.

En Belgique et dans le Royaume-Uni, l'activité du bâtiment durant la période janvier-juin a été plus forte que durant la période correspondante de 1948. Néanmoins, dans le Royaume-Uni, le programme de l'année a depuis lors été réduit de 25.000 maisons, représentant approximativement 180.000 m3 de bois résineux.

Au Danemark, où le programme de constructions pour la première moitié de 1949 était plus faible que celui de 1948, on s'attend à ce que le total des constructions réalisées pendant l'année soit un peu supérieur à celui des années précédentes.

Par ailleurs, l'activité du bâtiment a diminué durant la première moitié de 1949 aux Pays-Bas, en Suède, et en France. On dit qu'en France, la diminution de la demande s'est poursuivie durant le deuxième trimestre et que l'activité du bâtiment a été sévèrement affectée par les restrictions de crédit. La diminution des prix des produits agricoles, accompagnée d'une pénurie d'argent dans les zones rurales, a entraîné l'ajournement de beaucoup de programmes de reconstruction non urbains.

Le problème de la détermination des besoins en bois de l'Europe est très difficile à résoudre sur une base objective. Quelques données utiles ont été tirées des résultats des études de la Commission Economique consacrées aux besoins du logement en Europe. Dans un rapport intitulé «Le problème européen du logement. Examen préliminaire» publié par la CEE en octobre 1949, on a établi qu'en 1948 les seuls besoins des 17 pays* objets du rapport étaient de 11.100.000 «logements moyens» pour renouveler les anciens logements. Le nombre total des maisons nécessaires pour remplacer les maisons trop vieilles, pour réduire le surpeuplement à un minimum raisonnable et pour réparer les destructions dues à la guerre, s'élevait à 14.250.000. On a estimé les besoins actuels à près d'un million d'unités d'habitations par an dans les pays objets de ce rapport. Ce chiffre étant basé sur les besoins essentiels.

* Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni Suède, Suisse, Thécoslovaquie.

La réalisation de ce «programme nécessaire», programme deux fois plus important que celui d'avant-guerre, satisferait les besoins totaux en constructions neuves des 17 pays en 22 ans avec une variation allant de 6 à plus de 150 ans suivant les pays. Un autre programme appelé «le programme probable» basé sur une estimation réaliste de ce qu'il était possible de faire passe progressivement de 758.000 logements par an en 1948 à 1.275.000 en 1952. Pour les 14 pays qui ont pu fournir des données concernant leurs besoins en matériaux de construction* le total des besoins en bois pour réaliser le programme de construction «probable» s'élève à plus de 6.700.000 m3 pour 1948 contre 7.600.000 m3 utilisés avant la guerre. La réalisation du programme «nécessaire» dans les mêmes pays demanderait plus de 15 millions de m3 de bois par an, ce qui correspond à plus de 200 pour cent de la consommation d'avant-guerre en bois de construction. Tandis que le programme «probable» est plus ou moins basé sur les disponibilités réelles en matériaux de construction, le programme «nécessaire» prévoit une production de bois de construction et d'autres matières premières fortement accrue.

* Les pays énumérés dans la note précédente sauf la Hongrie le Luxembourg et la, Pologne,

L'étude mentionnée ci-dessus ne couvre qu'environ 43 % de la population totale européenne et les données sur la consommation du bois de construction se rapportent à une proportion plus faible encore. Comme le problème du logement est très complexe dans chaque pays, les conclusions auxquelles on est arrivé pour les pays dont traite le rapport ne peuvent être étendues à l'ensemble de l'Europe. Il n'est donc pas possible d'estimer la quantité totale de bois nécessaire à la construction des maisons en Europe mais il est évident que les besoins européens en bois pour cet usage seul doivent se situer à un niveau beaucoup plus élevé que celui des disponibilités actuelles ou prévisibles.

Le Comité du bois de la CEE, lors de sa 5e session en septembre 1949, a signalé que la demande effective en bois de construction résineux en Europe continuait à être seulement légèrement supérieure à la production mais que l'on peut s'attendre à ce que la différence entre ce que pourra recevoir ce continent et ses demandes s'accroisse quelque peu dans le futur.

Production

Les statistiques disponibles pour la première moitié de 1949 indiquent une augmentation d'environ 17 % de la production européenne de bois résineux par rapport à la période correspondante de 1948. Le meilleur approvisionnement en charbon et en coke des pays producteurs de bois a libéré des quantités considérables de bois qui, les années précédentes, devaient être utilisées comme bois de feu.

Les pays suivants ont probablement augmenté leur production de sciage de résineux durant le premier semestre de 1949 par rapport à la période correspondante de 1948.


Pourcentage d'augmentation

Finlande

2

Suède

11

Norvège*

14

Zones occidentales de l'Allemagne

58

Autriche

68

* Différence entre la production semestrielle 30 juin 1948 - 1er juillet 1949 et 30 juin 1947-1er juillet 1948.

Au même moment la production de sciages de résineux en France, si l'on en exclut les sciages effectués à partir des grumes provenant d'Allemagne a baissé de 135.000 m.

La plus forte augmentation ¿t eu lieu en Allemagne de l'ouest et en Autriche. La production de sciages en Autriche durant le deuxième trimestre s'est élevée d'une manière disproportionnée depuis couvrir les besoins du pays, qui sont approximativement de 400.000 m par an et pour permettre d'augmenter les exportations. En Finlande, durant le premier semestre de 1949 l'augmentation de la production a été légère. La diminution des prix à l'exportation qui s'est produite au printemps dernier a causé des difficultés financières à de nombreuses petites scieries, qui durent utiliser leurs stocks de grumes plus rapidement que d'habitude.

L'augmentation des exportations de la Yougoslavie et la reprise des exportations de la Pologne et de la Roumanie durant le premier semestre de 1949 le moment où les scieries prévoyant des diminutions de prix, ont travaillé à plein rendement. Les prix de production se sont élevés par suite de l'augmentation des salaires et des tarifs des transports ferroviaires.

L'augmentation remarquable de la production de sciages de résineux dans les zones occidentales de l'Allemagne n'a pas été due à une augmentation considérable des exportations de bois. La production de bois d'œuvre dans l'ensemble des trois pays nordiques producteurs de bois a augmenté par suite de certaines circonstances favorables. En Suède, l'approvisionnement convenable en grumes de sciage a été dû à une bonne saison d'abatage et à un temps favorable durant la saison du flottage. La production en Norvège a atteint un niveau suffisant pour indiquent qu'il c'est produit une augmentation de la production dans ces pays.

TABLEAU 1. - PRODUCTION ET COMMERCE DES SCIAGES RÉSINEUX

Pays

Production

Importations

Exportations

Janvier-Septembre

Janvier-Septembre

Janvier-Septembre

1949

1948

1949

1948

1949

1948

Milliers de m3

EUROPE

Pays importateurs

Belgique

117

194

286

350

1,8

5,4

Danemark

252

212

470

411

0,45

1,35

France

1.930

2.230

337

510

302

253

Allemagne:

Bizone

4.650

29.800

115

6,7

322

208

Zone française

1.080

860

-

-

440

302

Grèce

49,5

40,5

132

107



Hongrie



1 315




Irlande

18

22,5

176

86



Italie



521

207


1,35

Luxembourg

9

9

5

3,1

4,5

2,7

Pays-Bas

9

13,5

925

707

0,45

0,45

Suisse

695

8.15

29,2

59

3,6

28,3

Royaume-Uni

2 225

2 225

3.100

2.615



Pays exportateurs

Autriche

1.600

950

1,8

0,45

3 845

3 297

Tchécoslovaquie

4 2.230

4 2.320




5 173

Finlande

2.800

2.740



1.590

1.420

Norvège


6 945

28,8

51,5

45

32

Pologne


167,5




78

Suède

5 2.410

5 2.160

40,5

50

1.880

1.451

Yougoslavie





520

453

AMÉRIQUE DU NORD

Canada

7 9.950

7 10.180



8 3.180

8 4.100

Etats-Unis

53.200

62.500

2.120

2.910

885

880

NOTE Par suite de l'utilisation de renseignements plus récents certains chiffres de ce rapport peuvent différer de ceux qui ont été publiés dans la revue trimestrielle «Timber Statistics» Vol. II, Nº 3
..... Non connus. Néant
1 Janvier à août seulement.
2 Non compris la production à partir de grumes importées.
3 Y compris les maisons préfabriquées
4 Y compris les sciages feuillus et les traverses.
5 Janvier a juin seulement.
6 Trois quarts de la production pour l'année se terminant le 1er juillet
7 V compris la production de bois feuillus, et pour la Colombie Britannique, les traverses.
8 Non compris les bardeaux.

Exportations

Comme le montre le Tableau 1, les exportations de sciages de résineux des pays européens durant la première moitié de 1949 ont subi une augmentation de 33 % par rapport à celles de la période correspondante de 1948. Les pourcentages d'augmentation les plus importants furent ceux des pays suivants:


Pourcentage d'augmentation

Autriche

185

Finlande

12

Zones occidentales l'Allemagne

49

Pologne 1

2 963

Roumanie 1

141

Suède

29

Yougoslavie 1

14

1 Chiffres fournis par les pays importateurs pour la première moitiè de 1949.
2 Les exportations furent négligeables durant la première moitié de 1948.

Comme on le voit d'après ces chiffres, le premier semestre de 1949 a été marqué par la rentrée de la Pologne et de la Roumanie dans le commerce européen d'exportation du bois. En outre, l'U.R.S.S. a repris ses exportations de bois d'œuvre sur une grande échelle mais l'on ne dispose pas de chiffres exacts, puisque la plupart des expéditions furent effectuées vers la fin de l'année. Un des événements les plus importants en 1949 a été le contrat passé en août, pour l'expédition de 450.000 m de bois d'U.R.S.S. et de la zone soviétique allemande au Royaume-Uni.

Il était évident en septembre que les pays européens exportateurs de résineux avaient suppléé à la réduction des importations provenant de la zone dollar et avaient même fourni des quantités supplémentaires. Des rapports plus récents provenant des pays européens du Nord et de l'Est semblent confirmer que cette tendance s'est maintenue durant l'automne.

Le commerce européen du bois d'œuvre a été affecté par les grands incendies des forêts landaises en France en août 1949, ce qui mettra à la disposition des marchés étrangers environ 1.200.000 m de sciages de pin maritime, la plus grande partie consistant en planches de petites dimensions. On espère mettre les bois sauvés sur le marché aussitôt que possible. A la fin d'octobre on a abouti à un accord avec la Grande-Bretagne pour une partie considérable de ce bois. Un incendie qui a ravagé un grand chantier de bois près de Kemi dans le nord de la Finlande pendant l'automne a détruit environ 120.000 m de sciages, ce qui correspond à environ 5 % des exportations annuelles de bois sciés de la Finlande.

On s'attend à une augmentation des exportations de la Finlande et de la Yougoslavie, par suite de l'attribution de crédits par la Banque Internationale dont il est parlé par ailleurs dans cette publication. Dans ces accords de crédit il a été stipulé que la Finlande exportera 1.900.000 m de bois chaque année entre 1949 et 1951 et la Yougoslavie 720.000 m de bois d'œuvre et 350.000 m3 de bois de mine. La convention du prêt stipule pour le payement du bois des dispositions en vertu desquelles des pays importateurs désignés conviennent de faire chaque année des achats dans certaines limites et d'effectuer en dollars des paiements déterminés, pour ces mêmes achats à la Banque Internationale. Les rapports préliminaires indiquent qu'en 1949 la Finlande a dépassé le chiffre prévu.

Importations

Les principaux pays importateurs européens ont reçu approximativement 6.000.000 de m de bois d'œuvre résineux durant les six premiers mois de 1949 contre 5.100.000 pour la même période de 1948. Les importations provenant des pays européens ont été en augmentation. D'autre part, durant la période de janvier à juin 1949, les importations provenant des pays à change élevé ont été au total de 425.000 m soit presque 580.000 m3 de moins que durant la période correspondante de 1948. Les importations effectuées par l'Allemagne (tri-zone), la Grèce, l'Irlande, l'Italie, les Pays-Bas, et la Grande-Bretagne ont été légèrement plus fortes que celles effectuées par ces même pays en 1948 tandis que les importations des autres pays on été un peu moindres que celles de 1948.

Tandis que les importations de sciages augmentaient durant le premier semestre de 1949, les importations de grumes de résineux diminuaient de 390.000 m, quantité de grumes suffisante pour fabriquer environ 225.000 m de sciages résineux.

Il faut mentionner dans ce rapport quatre changements majeurs qui se sont produits durant les neuf premiers mois de l'année dans le commerce européen du bois, à savoir le ralentissement continu des importations provenant d'Amérique du Nord, la reprise sur une grande échelle des importations de bois par l'Allemagne, le déclin proche des besoins français d'importation de bois d'œuvre résineux et l'augmentation remarquable des importations provenant des pays de l'est européen et de l'U.R.S.S.

Les causes profondes de la diminution des importations de bois d'œuvre provenant de la zone dollar ont été données dans Unasylva Vol. III n° 6 et il n'est pas nécessaire de les répéter. Les incendies de la région des Landes qui ont eu pour effet immédiat de faire de la France, à titre temporaire, un pays exportateur de sciages, ont déjà été mentionnés. Quant au passage de l'Allemagne du rang de pays exportateur de bois d'oeuvre au rang de pays importateur, événement auquel on pouvait s'attendre depuis quelque temps, on peut noter que l'ouverture de ce marché a eu lieu en juin 1949, lorsqu'un accord a été signé entre la bizone et la zone française de l'Allemagne d'une part et la Suède d'autre part. accord relatif à l'achat, avant le 30 juin 1950 d'environ 290.000 m; de bois d'œuvre; d'à peu près 95.000 m de poteaux de mine, de 200.000 m de bois de papeterie, et, en outre de traverses, de poteaux télégraphiques, et de contreplaqué. Cet accord a été suivi d'achats en Finlande et dans certains autres pays.

L'importance accrue des importations par l'ouest européen de bois d'œuvre provenant de Russie et de l'Est européen est illustrée par les contrats passés par le «British Timber Control». Comme il a été mentionné précédemment la Grande-Bretagne a traité, dans les premiers jours d'août 1949, l'achat de 450.000 m de bois en provenance de l'U.R.S.S. et de la zone soviétique de l'Allemagne, bois qui devaient être expédiés durant l'année 1949. Environ 70 % de ces achats de bois devaient être expédiés de la mer de Kara et de la mer Blanche ce qui fait douter de la possibilité d'assurer la livraison de ce bois dans le temps prévu. En outre, des négociations entre la Grande-Bretagne et la Yougoslavie relatives à l'achat de 315.000 m de bois d'œuvre avant mars 1950 se poursuivaient et on avait abouti à un accord avec la Pologne pour l'expédition de 340.000 m. Les cercles d'importateurs de Grande-Bretagne s'attendent à ce que les importations croissantes en provenance de l'U.R.S.S., de la Yougoslavie, de la Roumanie, de l'Autriche, de la Tchécoslovaquie et de la Pologne soient en 1950 supérieures à celles qui, en 1949, provenaient des pays de la zone dollar.

En fait, on estime dans des mêmes cercles, que par comparaison avec ceux de 1949, les besoins en bois d'oeuvre provenant d'Amérique du Nord pourront diminuer encore et qu'ils ne représenteraient plus en 1950 que quelque 15 à 20 % des approvisionnements nécessaires à la Grande-Bretagne.

Prix

La légère baisse des prix du bois durant le premier trimestre 1949 s'est amortie durant le deuxième trimestre. On n'a pas enregistré, tant sur les marchés exportateurs que sur les marchés intérieurs, de signes généralisés d'une nouvelle contraction des prix. En France, en Suisse, et en Allemagne les demandes de réduction de prix ont été dues à des circonstances anormales qui n'ont pas influé sur la tendance générale.

Il est à noter aussi que les tarifs du frêt durant le premier semestre de 1949 ont été beaucoup plus bas que ceux qui étaient en vigueur durant la période correspondante de 1948. Par exemple, le prix des transports effectués depuis les ports du Sud de la Scandinavie jusqu'en Grande-Bretagne ont été, dit-on, abaissés de 20 à 25 pour cent. Il en est résulté une diminution des prix C.A.F.

L'accord passé avec la Russie par le «British Timber Control» fixe comme prix de base £42 pour des madriers en pin sylvestre de 17 cm, 5 F.O.B. Archangel. Le prix qui a été fixé par le «Timber Control» pour ces mêmes produits de provenance suédoise durant le deuxième trimestre de 1949 était de £ 42 10s. Il est intéressant de noter les prix moyens C.A.F. par standard des bois importés par la Grande-Bretagne.

Prix moyen C.A.F. du bois d'oeuvre importé en Grande-Bretagne:

PÉRIODE JANVIER-OCTOBRE 1949.

Pays d'origine

Prix moyen par standard (4 m3 5)

Finlande

£48 3s. 5d.

U.R.S.S.

£49 16s. 8d.

Suède

£49 13s. 9d.

Canada

£63 1s. 8d.

La dévaluation d'un grand nombre de monnaies a, dans une certaine mesure, bouleversé les prix et vers la fin de 194-9 on ne pouvait pas dire grand chose, avec une certitude absolue, sur la tendance future. Les trois pays nordiques exportateurs de bois: la Norvège, la Suède et la Finlande ont maintenu les parités qui existaient précédemment entre leurs monnaies respectives et la livre sterling en dévaluant leur monnaie par rapport au dollar (la Finlande a en plus dévalué séparément son mark de 17,7 pour cent en juillet 1949) et ainsi la base des prix payés par le plus gros importateur de leurs bois n'a pas ''té changée. Cependant, il existe d'autres facteurs de perturbation en rapport avec les prix dans les pays importateurs de bois. Le taux de dévaluation a été variable suivant les pays et dans un pays les contrats sont souvent passés sur la base de devises telles que livre sterling, dollar et couronne. Il faut qu'il s'écoule quelque temps avant que l'on puisse discerner une tendance ferme des prix.

Deux facteurs en particulier peuvent influer sur la situation. L'un de ces facteurs est le fait qu'il se produira probablement un déclin de la concurrence des bois provenant du Canada et des Etats-Unis sur le marché européen et en particulier sur le marché de la Grande-Bretagne. Cette absence de concurrence sérieuse des pays d'outre-mer renforcera naturellement la position des pays européens exportateurs de bois). A la fin de l'année 1949, des autres facteurs ne pouvaient être considérés que comme une «tendance». Par suite de la dévaluation, les marchandises qui n'étaient; pas payées en dollars ont également subi sur les marchés internationaux une hausse plus ou moins générale.

Comme indication sur l'évolution des prix du bois d'oeuvre pour le début de 1960, on peut noter qu'en Suède, lors des ventes aux enchères de bois en grumes en novembre 1949, il s'est produit, en même temps que le prix moyen des grumes de sciage restait presque inchangé, un élargissement de l'éventail des prix suivant la qualité. Les rapports en provenance des autres pays nordiques exportateurs de bois ont reflété également le fait que l'on croyait en la persistance de la tendance ferme du marché du bois d'œuvre. La première semaine de 1950, on a annoncé, en Finlande, une augmentation des salaires de 7,5 pour cent. augmentation qui touchera l'industrie du bois.

L'ouverture de la campagne des ventes d'exportation scandinaves, qui correspondent à des expéditions à effectuer dès que la mer sera libre ou plus tard au cours de l'année 1950, a été également favorable aux exportateurs. Les prix des livraisons finlandaises à l'Irlande et à la Belgique et des livraisons suédoises à l'Allemagne de l'Ouest et à la Belgique ont été légèrement plus élevés que ceux de 1949. Les prix qui devront être payés au début de la saison de 1950 sur les marchés les plus importants: Grande-Bretagne, et Pays-Bas, ne sont pas encore connus au moment où ce rapport est rédigé.

Le marché du fret qui, en septembre et en octobre 1949 était relativement assez faible, a, fait preuve d'un léger raffermissement en novembre.

Perspectives d'avenir

A l'heure actuelle, il n'y a pas d'indice que la consommation de bois d'oeuvre en 1950 dans les principaux pays européens importateurs de bois différera notablement de celle de 1949. On peut s'attendre à ce que la demande demeure au même niveau.

D'un autre côté, l'amélioration de la situation en ce qui concerne des combustibles et la diminution de la consommation intérieure du bois d'oeuvre peuvent permettre aux pays européens producteurs de bois d'augmenter de quelque 10 à 20 % par rapport à 1949 leurs exportations en 1950. On peut mentionner plusieurs stimulants: l'augmentation de la production dans les pays qui ont reçu des prêts spéciaux pour «l'Equipement de l'Industrie du bois», la stabilité générale sur un marché où il ne se manifeste pas de concurrence sérieuse de la part des pays de la zone dollar et le marasme du :marché de la pâte à papier. Ce dernier facteur aura comme résultat que l'on exploitera le moins possible de bois de papeterie et le plus possible de bois de sciage en Suède et en Finlande durant la campagne 1949-1950. On a rapporté également de Suède que, par suite de la situation du marché, des dimensions minima des grumes de sciage lors des ventes de novembre ont été réduites à 12 cm, 5 de diamètre fin bout pour le pin et à lb cm pour l'épicéa, contre 15 cm et 20 cm l'année précédente. Il en résultera une variation dans les proportions de bois de papeterie et de grumes de sciage obtenues dans les coupes, variation qui sera en faveur des grumes de sciage.

Dans un certain nombre de pays d'Europe orientale et centrale, tels que la Pologne, la Tchécoslovaquie, l'Autriche, la Roumanie la Yougoslavie, existe une forte tendance à augmenter la production et les exportations de bois résineux et on peut s'attendre à ce que la réapparition des exportations de bois russes en 1949, sur une grande échelle, soit suivie d'expéditions plus importantes en 1950.

En conséquence, on peut prédire que la pénurie européenne de bois résineux due aux besoins d'importations de l'Allemagne et au déclin des importations de la zone dollar, peut être dans une grande mesure compensée par l'augmentation des livraisons des pays du Nord et de l'Est européen et par les exportations temporaires de la France.

En septembre 1949, le Comité du bois de la CEE a estimé que la différence entre ce qui était disponible pour l'exportation et les demandes d'importation en 1950 se situerait entre un déficit de 2.500.000 mètres cubes et un équilibre approximatif entre importations et exportations. Par suite des incendies de forêts en France. le total des demandes européennes d'importations fut estimé à 14 millions de mètres cubes, soit 10 pour cent. de moins que les précédenteses timations.

Amérique du Nord

Canada

La production de bois résineux (y compris les bois feuillus de l'Est des Montagnes Rocheuses) pendant les premiers six mois de 1949 a été presque de 10.800.000 m3, supérieure de 450.000 m3, soit 4%, à celle de la même période de 1949. La production de bois résineux (y compris les traverses) en Colombie Britannique intervient pour environ 9 millions de m dans ce total et a été de presque 120.000 m inférieure à celle de 1948. La production de la Colombie Britannique pour une période de 7 mois en 1949 a dépassé de 3 % celle de 1948. Dans les autres provinces du Canada on estime que la production de tous les bois d'oeuvre (à l'exclusion des traverses de chemin de fer) pour la première moitié de 1949 a subi une augmentation similaire et à la fin de juin 1949 les stocks aux mains des fabriquants étaient pour l'ensemble du Canada supérieurs de 320.000 m à ceux qui existaient en juin 1948. Cependant, les données dont on dispose pour 8 mois de 1949 indiquent que la production totale était en train de tomber légèrement en dessous du niveau de l'année précédente.

Les exportations de bois résineux ont été de 3.400.000 m * pour les neuf premiers mois de 1949, soit 900.000 m3 de moins que pendant la période correspondante de 1948. Bien que les exportations à destination des pays situés outre-mer diminuent continuellement, il ne s'est pas d'autre part manifesté de signes visibles d'une augmentation des exportations à destination des Etats-Unis. On s'attendait à ce que cette situation changeât durant la dernière moitié de l'année, notamment en raison de la dévaluation. Puisque le dollar canadien n'a été dévalué que de 10 %, le bois canadien dont le prix en dollars canadiens reste inchangé, aurait un prix F.O.B. en livres anglaises, sud-africaines ou australiennes, supérieur d'environ 31 % à celui qu'il avait avant la dévaluation. Il est évident que cette situation handicape sérieusement la concurrence du commerce d'exportation des bois du Canada sur beaucoup de marchés d'outre-mer. On peut s'attendre également à ce que les scieries de ce pays deviennent davantag tributaires des marchés des Etats-Unis qui sont devenus le principal débouché pour les exportations du bois canadien.

* Non compris les bardeaux.

Pendant les huit premiers mois de 1949, les prix du bois sur le marché intérieur canadien se sont maintenus. En Novembre cependant un rapport commercial a indiqué que la dévaluation du dollar canadien avait déjà affecté les prix intérieurs du bois en Colombie britannique où l'on avait noté une légère augmentation des prix. Il a été également indiqué qu'à Vancouver l'augmentation des prix des bois exportés vers les Etats-Unis pourrait amener une augmentation des prix de détail d'environ 1,5 dollars canadiens par mètre cube.

Etats-Unis

On s'attend à ce que la consommation de bois d'oeuvre résineux aux Etats-Unis en 1949 soit un peu inférieure à celle de 1948: 62 millions de m3 au dieu de 64,5 millions suivant les estimations de l'industrie.

Il y eut diminution générale de la production de toutes les marchandises durant le premier semestre de 1949 mais la production s'est accrue en août et en septembre. Ce fait s'est reflété dans l'augmentation de l'activité du bâtiment et dans l'augmentation des demandes de bois. Ainsi la consommation de bois résineux que l'on estime avoir été de 16.500.000 m durant le deuxième trimestre, a atteint, suivant les estimations, 17.500.000 m durant le troisième trimestre. On prévoit pour le quatrième trimestre une légère baisse de la consommation. On pense qu'elle sera d'environ 16 millions de mètres cubes.

L'accroissement qui s'est produit dans les demandes de bois vers le milieu du troisième trimestre ne s'est pas traduit immédiatement par une augmentation de la production. La production de résineux qui s'élevait à 15.700.000 m pour le deuxième trimestre de 1949, a été estimée pour le troisième trimestre à 15.600.000 soit une diminution de la production de 0,2 % par rapport au précédent trimestre et de 12,2 % par rapport au troisième trimestre de l'année 1948. Pour la fin de l'année on a considéré que les perspectives étaient favorables.

Le Lumber Survey Committee, comité sans caractère officiel, dans un rapport adressé au Secrétaire du Commerce des Etats-Unis le 15 novembre 1949, a établi que la loi instituant un salaire minimum de 75 cents de l'heure augmenterait d'une façon importante le prix de la main-d'oeuvre et affecterait sérieusement les prix de revient du sciage dans les états de l'Est et plus spécialement dans les états du Sud au début de 1950.

En août 1949, pour la première fois depuis la pointe d'août 1948, l'indice général du prix du bois d'oeuvre aux Etats-Unis a cessé de baisser par rapport au chiffre du mois précédent. Le prix du bois de construction a montré également des signes de fermeté. En septembre il s'est produit une légère augmentation (0,7 %) de l'indice moyen des prix de gros du bois de construction.

Vers le milieu du quatrième trimestre de l'année, il s'est élevé quelques craintes qui se sont manifestées au sujet des effets éventuels de la dévaluation du dollar canadien sur les prix du bois aux Etats-Unis. Les exportateurs canadiens étaient maintenant en mesure d'expédier du bois aux Etats-Unis à des prix inférieurs aux cours intérieurs des Etats-Unis.

On estima en conséquence, qu'à la fin de 1949 et au commencement de 1950 les importations en provenance du Canada pourraient influer considérablement sur le marché du bois aux Etats-Unis.

Par suite de l'importante chute des exportations à destination de la Grande-Bretagne, de l'Argentine, de la Chine et de l'Union Sud-Africaine, le volume total de bois exporté des Etats-Unis durant le premier semestre de 1949 a été de 15 % inférieur à celui de la période correspondante de 1948. Les exportations de bois résineux durant le troisième trimestre de 1948 ont été supérieures d'au moins 36.500 m3 à celles du deuxième trimestre (290.000 m3) et supérieures de 100.000 m3 à celles du troisième trimestre de 1948. Bien que ne représentant guère plus de 2 % de la production totale de résineux, le commerce d'exportation est d'une importance considérable pour certains secteurs commerciaux.

D'un autre côté, les importations de bois résineux ont subi un déclin considérable, soit une diminution de 25 % pendant le premier semestre de 1949 par rapport à la période correspondante de 1948. Les importations durant le troisième trimestre de l'année 1949 se sont élevées à 758.000 m contre 1.100.000 m3 pour le troisième trimestre de 1948.

Perspectives d'avenir - Amérique du nord

Des prévisions officielles faites au milieu de 1949 estimaient la production totale de bois aux Etats-Unis pour 1950-1951 à environ 76 millions de m3 et la consommation intérieure à environ 78 millions de m3, Les importations nettes pourraient s'élever au total à environ 4 millions de m3, en 1950, laissant disponibles pour l'exportation environ 2.250.000 m3. Des estimations analogues situent les possibilités d'exportation du Canada vers les pays autres que les Etats-Unis, pour 1950, à environ 3.600.000 mètres cubes.

Les prévisions de ce genre sont facilement exposées à des changements. A la fin de 1949, les prévisions qui suivent et qui sont relatives aux perspectives pour 1950 semblaient pouvoir fournir des indications.

Suivant les estimations du Département du Commerce des Etats-Unis Lb valeur totale des constructions neuves à effectuer dans le pays en 1950 atteindrait 19.250 millions de dollars soit environ le même niveau qu'en 1949. La, diminution des constructions privées serait compensée par une augmentation des constructions publiques qui néanmoins exigent comparativement moins de bois. Il pourrait donc se produire seulement une baisse relativement légère de la consommation du bois pour les besoins de la construction, besoins qui représentent la plus grande partie de la consommation du bois d'œuvre.

D'autres facteurs peuvent affecter l'industrie du bois des Etats-Unis. On a déjà mentionné l'élévation du coût de la production due à la loi sur les salaires minima ainsi que les effets possibles de la concurrence des prix canadiens.

Les prévisions concernant les scieries canadiennes sont considérées comme très favorables. Par suite de la situation qui règne sur le marché de la pâte a papier on prévoit qu'au Canada comme dans plusieurs pays européens, les coupes de bois de papeterie durant la campagne d'exploit lotion 1949-1950 seront moins importantes et que les coupes de bois de sciage atteindront ou même dépasseront le niveau de la campagne 1948-1949. On pense que la demande intérieure de bois d'œuvre restera ferme. La position du bois canadien sur le marché des Etats-Unis est également envisagée avec optimisme. L'exportation du bois d'œuvre vers les Etats-Unis depuis septembre 1949 a été facilitée par le levée des contrôles sur les exportations pour tous les produits à l'exception des grumes de sciages. Pour le moment, l'augmentation de 10 %, résultant de la dévaluation sur les paiements des exportations de bois canadiens à destination des Etats-Unis, est considérée comme une marge suffisamment importante pour permettre aux exportateurs canadiens d'affronter dans l'avenir la concurrence intérieure sur les marchés des Etats-Unis.

D'un autre côté, il est probable que l'importance des exportations de bois en provenance du Canada et des Etats-Unis à destination des marchés européens et des marchés d'outre-mer se réduira encore. Néanmoins, les fournitures de trois de l'Amérique du Nord comportent des qualifications qui ne peuvent être aisément remplacées par des livraisons d'autres provenances.


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