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Généralités
Science pure
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Protection des forêts
Utilisation
Economie et statistique
Politique, législation et administration
Revue bibliographique
Livres reçus

Les articles qui paraissent ici sont des résumés de nouvelles choisies parmi celles qui peuvent intéresser les lecteurs de UNASYLVA. Ils sont classés par pays suivant l'ordre alphabétique sous les références utilisées par la Division des Forêts et des Produits forestiers. L'éditeur serait heureux de recevoir directement de ses lecteurs ses articles intéressants et nouveaux pour cette partie de la revue.

Généralités

ALBANIE

L'Albanie est relativement assez boisée. D'après les derniers rapports publiés, la surface classée comme «forêt» couvre 1 milion 100.000 hectares, soit 41% de la superficie du pays, mais le terrain réellement boisé n'occupe que 992.000 hectares, dont 496.000 hectares (50 %) sont en futaie 179.000 hectares (18%) en taillis, 317.000 hectares (32 %) consistent en broussailles et buissons appelés «maguis». Parmi les feuillus, le chêne (38%) et le hêtre (32%) sont les essences prédominantes. Différents autres feuillus comptent pour 6% et le frêne 3 % seulement. Les conifères représentent 21 % des bois sur pied.

Les forêts d'Albanie sont divisées en quatre zones d'altitude: (1) Une basse zone de végétation, de 200 à 350 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle est composée de petits arbres et de buissons, comme le chêne Kermès, le lentisque, la bruyère arborescente, etc. atteignant une hauteur de 5 mètres et entremêlés de lianes épineuses. Ils ont des feuilles persistantes coriaces. Le «maguis» couvre en partie les pentes sud et ouest de la basse Albanie s'étendant tout au long de la ceinture maritime de l'Epire. (2) La zone forestière inférieure s'élève jusqu'à 1.000 mètres au-dessus du niveau de la mer. C'est une zone de forêts glaires de chênes, souvent mélangées de hêtres, de noyers, de peupliers, de frênes, etc. (3) La zone forestière montagnarde supérieure s'étend de 1.000 à 1.700 mètres, quelquefois même jusqu'à 2.000 mètres au-dessus du niveau de la mer. C'est la zone des hêtres. Sur les pointa les plus élevés, le hêtre est remplacé par le pin noir et l'épicéa. (4) La zone alpine - 1.700 mètres au-dessus du niveau de la mer - avec les pâturages alpins.

Les forêts les plus riches sont situées dans les régions nord et nord-est du pays, dont l'accès est malaisé toutes les forêts ont beaucoup souffert dans la passé, et spécialement pondant lit seconde guerre mondiale, d'exploitations inconsidérées. On estime l'accroissement annuel à un pou plus de 3.500 mille m3, dont un tiers ne peut, être utilisé que comme bois de chauffage. L'industrie du sciage en Albanie possédait avant la guerre 13 soieries en activité, mais la plupart d'entre elles ont été détruites pendant la guerre. Pendant la période 1946-1949, les anciennes scieries furent réparées, et quelques nouvelles scieries furent construites. En 1948, l'Albanie avait 24 scieries utilisant la vapeur ou la force hydraulique, et fournissant annuellement environ 54.000 m3 dé sciages. Ce volume agit s'accroître et atteindre 75.000 m3. En 1949, l'industrie du sciage a accru sa production de 16 % par rapport au niveau d'avant-guerre. L'Albanie importait chaque année 10.000 m3 de bois, principalement du bois de sciage. Elle exportait du bois de chauffage (5.000 tonnes), du charbon de bois (3.000 tonnes), et une petite quantité dé planches et d. madriers. Elle exportait également 300 à 500 tonnes de cupules de glands de chêne velani (Quercus aegilops) (valonia - utilisés pour l'extraction du tannin). Les exportations actuelles comportent: des sciages de chêne et de hêtre de bonne qualité, des lames de parquet, des billes de placage, du charbon de bois et le valonia.

L'Administration des Forêts a été rattachée au Ministère de l'Agriculture et des Forêts. Afin de restaurer la productivité des forêts, les exploitations annuelles sont délibérément maintenues au-dessous de l'accroissement, soit au-dessous de 3.500.000 m3.

AUSTRALIE

L'Ecole Forestière de Canberra a ouvert ses portes Pour l'année scolaire 1950 avec 80 étudiants, représentant tous les états d'Australie, ainsi que des étudiants de Nouvelle-Guinée, de Nouvelle-Zélande, de Birmanie, des Philippines, et du Thaïlande.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

Les industries de la Pâte et du papier des états du nord-est patronnent le North-eastern Pulpwood Research Center (Centre de Recherches sur la Pâte) de Gorham, New-Hampshire, qui se concentrera à l'étude de l'aménagement forestier, des méthodes d'exploitation du bois, et aux essais de matériel nouveau. Neuf compagnies du Maine, désireuses de connaître les meilleures méthodes d'aménagement pour leurs forêts, ont également commencé à appliquer une intéressante méthode de recherche. Elles ont acheté 3.800 acres (1.540 hectares) de terrain près de Bangor, Maine, planté d'une grande variété d'essences de tous âges, qui sera administré par le Service des Forêts des Etats-Unis, ou plus exactement, par la Station Expérimentale Forestière du Nord. Ce terrain a été loué à bail au service forestier pour 99 ans. Dans cette nouvelle forêt, appelée Forêt Expérimentale du Penobscot, on étudiera les méthodes d'aménagement plus particulièrement applicables à l'épicéa et aux sapins baumiers de l'est; ces études engloberont également la vente des produits forestiers; l'argent provenant de ces ventes servira à payer les impôts et les irais qu'entraînent les mesures de protection contre l'incendie; l'excédent des bénéfices sera partagé entre les compagnies du Maine propriétaires du terrain. Ces compagnies prendront à leur charge les frais de construction des routes, mais tous les autres frais seront supportés par le service forestier des Etats-Unis. Un personnel permanent de quatre chercheurs se consacrera aux recherches forestières.

La Forest Farmers' Cooperative Association (Association Coopérative des Fermiers-Forestiers), qui groupe les petits propriétaires forestiers des états du sud-est, a récemment consacré un numéro entier de sa revue mensuelle à un «Manuel du Fermier-Forestier», Forest Farmers' Manual.

Dans l'introduction qu'il a écrite pour ce manuel, le Président de l'Association déclare que le petit propriétaire forestier des états du sud-est «a à sa portée un trésor inépuisable de renseignements dispersés dans des publications de toutes sortes. Le problème a été de trouver le renseignement exact dont on a précisement besoin. Dans ce Manuel, nous avons essayé de fournir quelques réponses aux questions et aux problèmes les plus fréquemment posés».

Grâce à la collaboration du service forestier des Etats-Unis et à plusieurs spécialistes de ce domaine, ce programme a été remarquablement bien réalisé Les différentes; sections traitent des sujets suivants: les arbres et les forêts eu général aménagement des forêts du sud, reboisement, protection des forêts, exploitation cubage, vente des bois, préservation du bois produits résiniers, autres utilisations de la forêt, et industries forestières nationales. La dernière section, enfin, donne une liste des organisations officielles ou privées, fédérales ou appartenant à l'état qui sont on mesure de donner des conseils techniques ou de se charger de recherches sur les différents sujets énumérés ci-dessus et sont prêtes à assister le petit propriétaire forestier du sud dans l'aménagement de ses ressources dans son propre intérêt et au mieux de l'intérêt général.

Le Forest Farmers' Manual sera sans aucun doute d'un secours inappréciable pour le petit propriétaire de bois de la région du sud-est des Etats-Unis. C'est en tous cas un modèle qui devrait être imité de par le monde, partout où la petite propriété soulève des problèmes analogues.

ITALIE

Un rapport du Directeur de l'Administration des Forêts en Sicile donne des détails sur les difficiles problèmes de reboisement qui se présentent dans la plus grande des lies méditerranéennes, Sur la superficie totale de 2.570.000 hectares, 6,8 % correspondent aux plaines côtières, 34,3 % sont occupés par de basses collines, 39,6 % par des collines de 300 à 700 mètres d'altitude et 19,3 % par des reliefs de plus de 700 mètres, Les chutes de pluie sont inégalement réparties, à la fois entre les plaines et le reliefs et entre les différentes saisons. La moyenne des précipitations en hiver et en automne est de 526 mm, tandis que pendant l'été et le printemps, elle n'atteint que 204 mm. L'une des régions d'Italie où la population est la plus dense, la Sicile avait, en 1936, 4.000.000 d'habitants.

La superficie de la zone actuellement boisée peut être estimée à environ 105,006 hectares, soit 4,3 % seulement de l'ensemble de la surface agricole et forestière de l'île.

Le reboisement fut entrepris en 1878. Toutefois, jusqu'en 1936, 14.000 hectares seulement (compris dans le chiffre d'ensemble cité ci-dessus) avaient été repeuplés et ceci à grands frais. Depuis cette époque, toutefois, les techniques du reboisement ont été perfectionnées.

Le niveau de Lauretum, comprenant les plaines côtières et l'intérieur jusqu'à une altitude de 800 a 900 mètres, est formé de sables, de sols calcaires et argilo-calcaires, et enfin d'argile. Une fois que les dunes de sable auront été fixées à l'aide de graminées (Psamma arenaria) et d'herbes analogues aux roseaux (Saccharum aegyptiacus), etc. puis, plus tard, par la plantation de Tamarix gallica, le reboisement pourra être entrepris à l'ai de Pinus pinea, Pinus halepensis, Cuppressus sempervirens, et Eucalyptus rostrata, Sur les sols calcaires et argilo-calcaires, les meilleurs résultats ont été obtenus avec de jeunes plants de Pinus pinea, P. halepensis, et des plantations de Cupressus sempervirens. Un mélange de semis de Pinus pinea et de Quercus ilex a été utilisé avec, succès ces dernières années. Enfin dans les sols argileux, les meilleurs résultats ont été obtenus avec Eucalyptus rostrata, l'orme et deux espèces de chênes Quercus ilex et Quercus sessiflora. Au niveau du Castanetum, où le flysch et les sols calcaires et argileux prédominent, on utilise suivant la nature du terrain. Quercus sessiflora et Quercus cerris, ou encore Castanea sativa et Pinus laricio. Finalement, au niveau du Fagetum, on plante Pinus laricio, Abies pectinata et des hêtres d'Europe. Le repeuplement dans la lave volcanique et les gables qui entourent le Mont-Etna est le problème le plus difficile à résoudre en raison de la température élevée du sol, due à sa couleur foncée, qui brûle le collet des jeunes plants.

En ce qui concerne l'avenir, il ne faut pas oublier que les 254 cours d'eau de Sicile ont un régime torrentiel; 80 d'entre eux sont classés comme torrents de montagne. Les bassins de réception de ces torrents couvrent une superficie de 1.154.000 hectares, dont 732.000 hectares devraient être inclus dans les plans de régularisation des eaux d'alimentation des zones agricoles et forestières et d'amélioration des pâturages.

Malheureusement. les fonds dont dispose actuellement l'administration des Forêts ne lui permettront pas de repeupler plus d'un millier d'hectares par an, et, à cette allure, plus d'un siècle sera nécessaire pour accomplir les travaux projetés dans les seuls bassins de réception classés.

L'eucalyptus parait être l'essence la plus propre aux reboisements dans les conditions variées de sols et de climat de l'île. On plante surtout Eucalyptus rostrata, bien que Eucalyptus globulus soit utilisé en sol humide et profond, et Eucalyptus gomphocephala en sol aride. L'entreprise Snia-Viscosa étudie actuellement un projet de reboisement de grande envergure, utilisant des plantations d'eucalyptus sur 14.000 hectares de terrain environnant trois des plus importants bassins torrentiels de Sicile.

ROUMANIE

En 1948, 7.000 étudiants suivirent les cours des Ecoles Forestières. Il existe 7 écoles forestières techniques dont les cours s'étendent sur trois ans, et 9 écoles professionnelles, dont les cours durent un an et demi. A côté de ces cours réguliers, existent des cours spéciaux de deux ans pour la préparation des jeunes gens aux écoles forestières supérieures. En 1948, deux écoles ce forestières professionnelles de ce type furent créées. L'Institut Polytechnique de Bucarest possède une section forestière, bien pourvue de laboratoires et qui, en dehors de l'enseignement, poursuit des recherches sur les problèmes forestiers.

U.R.S.S.

La République Carélo-finnoise est l'une des républiques les plus boisées de l'URSS. Les forêts couvrent presque 60 % de son territoire, et l'industrie du bois est l'une de ses principales activités économiques. Les forêts du nord et du centre sont principalement des forêts de pins (l'ensemble des peuplements du Pays comprend 60 % de pins) dans la Carélie du sud, l'épicea domine (33 % du volume total), avec quelques essences feuillues (7%). Plus de 80% des forêts sont âgées, et même hors d'âge Les pins de 450 ans ne sont pas rares. Ces forêts devraient être exploitées et le plus rapidement possible, afin d'assurer un accroissement annuel de 2 m3, 60 à l'hectare au lieu de 1 m3 seulement actuellement. Une des méthodes préconisées est l'exploitation à blanc de ces forêts de pins sur une grande échelle, avec des moyens d'abatage mécaniques. On prétend que les coupes à: blanc favorisent la régénération naturelle du pin qui est une essence de lumière. Toutefois, étant donné le peu d'épaisseur du sol, le traînage devrait être réparti sur une vaste surface, afin de ne pas arracher l'horizon supérieur du sol, le plus fertile, et dont la formation nécessite des milliers d'années D'un autre côté, le pin sylvestre, pour que; la régénération naturelle puisse réussira exige un travail du sol, qui peut être réalisé soit par une exploitation bien conduite pendant la saison d'été, soit en hersant soit en entassant et brûlant les rémanents de l'exploitation. On ne devrait pas permettre l'incinération généralisée de ces rémanents. Sur les terrains très pauvres on devrait disperser les rémanents et les laisser pourrir sur le sol pour l'enrichir. Lorsque les rémanents sont laissés sur le terrain, la superficie exploitée doit être divisée en parcelles de 50 à 100 hectares, isolées par des bandes dont tous les matériaux combustibles seraient retirés, à titre de mesure préventive contre l'incendie.

Dans les forêts d'épicéa, les coupes à blanc sont parfois suivies d'une régénération naturelle de bouleau et de tremble, succédant à l'épicéa. Ce phénomène n'est plus aussi désavantageux qu'il l'était il y a 25 ans, étant donné que le bouleau et le tremble sont devenus des essences précieuses, mais il est cependant indispensable que les forêts d'épicéa soient maintenues. Les coupes à blanc d'épicéa, si on les pratique, devraient être conduites de manière à conserver soigneusement les régénérations préexistantes d'épicéa et a maintenir un grand nombre d'épicéas porte-graines. De plus il faut procéder de bonne heure (de 5 à 8 ans après 18 coupe) à des dégagements des semis d'épicéa, qui seraient éliminés par les bouleaux et les trembles. Du fait que des conditions climatiques sont, dans l'ensemble favorables à la croissance des arbres, on devrait faire appel, pour la régénération des forêts, plutôt à la régénération naturelle qu'aux semis et plantations. artificiels. Il y a toujours de grands incendies de forêts. Toutefois, l'eau est abondante partout, grâce aux 40.000 lacs, et fournit un moyen de lutte efficace contre des incendies. Parallèlement la création de forêts de protection des versants le long de la Mer Blanche et du Canal de la Baltique ainsi qu'aux alentours d'un certain nombre de lacs importants en tant que réservoirs d'eau et favorables à la pèche, devrait être entreprise.

Science pure

INDONÉSIE

Agathis loranthifolia, introduit deus la région ouest de Java, en provenance d'Amboine, il y a un siècle, est un des bois les plus riches d'avenir. Des études, pratiquées sur des parcelles d'expérience situées dans les plantations de montagne à climat humide, et sur de jeunes sols volcaniques, entre 550 et 1.100 mètres d'altitude, ont permis la préparation de tables de production. L'accroissement moyen annuel paraît atteindre environ 25 m3 à l'hectare à l'âge de 35 ans, mais il est probable que, étant donné le but de la production, une révolution plus longue sera sans doute nécessaire. La régénération naturelle est relativement simple, et il est probable que le jardinage serait préférable au système de la futaie pleine car il assurerait mieux la conservation du sol dans les sites montagneux. L'étude du rendement en fonction de la densité du peuplement a permis de déterminer l'intensité des éclaircies qui paraît la plus propre à assurer une production d'arbres de qualité supérieure.

Sylviculture et aménagement

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

La sylviculture du Pinus ponderosa a surtout consisté jusqu'à présent à exploiter les peuplements mûrs ou hors d'âge dans les forêts vierges, à laisser suffisamment de peuplements de réserve formés d'arbres courant un faible risque, à protéger la régénération préexistante, a encourager la régénération après exploitation en même temps que les mesures de protection des peuplements contre les incendies. Le succès mêmes des efforts faits pour obtenir et protéger la régénération a suscité certaines difficultés. De vastes étendues sont couvertes de gaulis et de perchis d'une densité excessive. Ils se développent très bien dans les sols de bonne qualité, mais sur de vastes surfaces, leur développement est médiocre, parce que les peuplements sont trop serrés et qu'ils ne peuvent atteindre qu'une faible fraction de l'accroissement qu'ils réaliseraient dans des peuplements plus ouverts. Grâce à l'efficacité des mesures prises pour la lutte contre les incendies. une association d'essences telle que le sapin de Douglas (Pseudotsuga taxifolia), le sapin blanc (Abies concolor) et le cèdre à encens (Libocedrus decurrens) est en train d'envahir et de reconquérir le sol sous le couvert des Pinus ponderosa. La densité de ce jeune peuplement est nuisible à l'étage dominant de vieux arbres et les rend anormalement vulnérables aux attaques des insectes et aux maladies. De plus, l'herbe qui volt sous le couvert des Pinus ponderosa, et qui est utilisable à la fois pour le bétail et pour le gibier, a presque complètement disparu. Les dangers d'incendies sont de plus en plus grands, au fur et à mesure que les bois morts s'entassent sous les peuplements.

Les coupes d'éclaircies de ces futaies trop denses ne sont possibles sur une base rentable que sur de petites étendues et les problèmes posés par l'utilisation des produits d'éclaircie n'ont pas encore été résolus La question se pose de savoir s'il est préférable d'éliminer au maximum les essences associées afin de conserver une forêt pure de Pinus ponderosa. La sylviculture intensive travaille en général pour un avenir éloigné. Une étude expérimentale est en cours afin de déterminer s'il est possible d'agir sur la densité des peuplements par des feux soigneusement dirigés, et quoique les résultats ne soient pas encore concluants, il sombre qu'il y ait quelques chances de voir ce procédé contribuer à résoudre quelques-uns de ces problèmes.

Le Forest Genetics Institute (Institut de Génétique Forestière) de Placerville, Californie, qui jusqu'à présent avait sur tout étudié les pins, a récemment commencé des recherches sur l'amélioration des sapins de Douglas (Pseudotsuga taxifolia) par des méthodes d'hybridation.

Les techniques déjà employées pour les pins ont été utilisées mais durent subir d'importantes mises au point. Ces changements de procédés furent rendus nécessaires par suite de la difficulté qu'il y avait à récolter suffisamment de pollen des chatons mâles, et à déterminer avec exactitude la période de réceptivité des fleurs femelles. En particulier, il faut mentionner l'emploi d'une nouvelle seringue de pollinisation, qui permet de projeter le pollen sous forme de nuage, au lieu d'un simple jet, sur les cônes à fertiliser, économisant ainsi le pollen nécessaire à cette opération.

En même temps des expériences se poursuivaient sur la pollinisation naturelle, les hybridations intra-spécifiques et interspécifiques, et les croisements entre Pseudotsuga taxifolia et P. macrocarpa. Les expériences poursuivies depuis 1947 sont encore trop peu nombreuses pour permettre d'atteindre à des conclusions définitives. Toutefois des expériences comparatives sur le taux de germination des semences obtenues par la fécondation artificielle prouvent qu'une action effective sur le taux de germination est rendue possible par cette méthode.

Les arbres auto-pollinisés ne produisirent pas de graines saines; on s'attendait à ce résultat. Des croisements artificiels entre indivus différents de sapin de Douglas produisirent des graines dont la plus grande partie était saine, tandis que les arbres dont la pollinisation avait été opérée par le vent ne produisirent proportionnellement que très peu de graines saines. Un croisement entre P. macrocarpa (mâle) et P. taxifolia (femelle) ne Produisit apparemment que trois graines saines sur 438, mais ces trois graines elles-mêmes ne germèrent pas.

Ces procédés de croisements interspécifiques ne semblent pas offrir autant de chanches de succès avec le sapin de Douglas qu'avec les pins, car les différentes espèces de sapins sont beaucoup moins nombreuses. Toutefois, la possibilité d'une épidémie peut toujours se présenter, et l'on doit toujours avoir présent à l'esprit que la meilleure méthode de la combattre serait l'hybridation interspécifique. D'un autre côté, l'immense variété dans les aires de distribution géographique des sapins de Douglas fait entrevoir la possibilité d'obtenir des variétés qui soient à la fois à croissance rapide et facilement adaptables aux conditions de n'importe quelle station particulière.

ROYAUME-UNI

Une machine hippomobile d'un nouveau modèle vient d'être construite on Angleterre pour l'arrachage de la fougère-aigle, qui est un fléau dans les terrains à reboiser, ou dans ceux que l'on reboise après une coupe à blanc. Aux essais, cette nouvelle machine s'est montré plus efficace pour détruire les fougères que l'ancienne pratique qui consistait à les faucher. L'opération est aussi moins coûteuse, et le prix de revient du nettoyage à la machine n'atteint pas la moitié du prix de revient de la main-d'oeuvre humaine.

U.R.S.S.

Des expériences ayant pour but de stimuler la formation de racines sur des boutures de tremble à l'aide de produits chimiques ont été effectuées dans une des forêts de la région extrême-orientale. Les produits chimiques utilisés étaient de l'hétéroauxine et de l'acide naphtyl-acétique. Des boutures de tremble odorant prélevées en hiver furent placées dans une solution aqueuse de ces produits pendant vingt-quatre heures avant plantation. Le degré de la concentration de la solution était de 200 mg par litre d'eau. Un gramme de ces produits est suffisant pour traiter 4.000 boutures. Le 15 août 1949, on a établi que par comparaison avec les boutures non traitées, le traitement à l'hétéroauxine fournissait 34,6% de plus de boutures enracinées et le traitement à l'acide naphtyl-acétique 21% de plus.

Protection des forêts

ETATS-UNIS D'AMERIQUE

Une inspection de 151 des principaux réservoirs d'eau faite aux Etats-Unis avant la guerre avait montré que pour un tiers d'entre eux la capacité diminuait à raison de plus de 1% par an, et des rapports plus régents indiquent que cette proportion semble se maintenir, particulièrement pour les réservoirs situés entre les Monts Appalaches et les Montagnes Rocheuses. On avait estimé au début que 21% de ces réservoirs pourraient être utilisés au moins pendant 50 ans mais il apparaît maintenant qu'au moins 33 % d'entre eux devront être remplacés ou agrandis au cours de cette période de 50 ans. Ces faits sont alarmants, car beaucoup de villes ayant déjà utilisé les points les plus favorables à l'établissement de réservoirs d'eau, le remplacement de ces réservoirs entraînera de lourdes dépenses; dans beaucoup de régions, en effet, l'eau des nappes souterraines a déjà été utilisée d'une manière intensive, et il faudrait utiliser les eaux de surface pour fournir la quantité d'eau nécessaire à la consommation d'une population sans gesse croissante, aussi bien que les besoins accrus de l'industrie. De plus, les ravages de l'érosion se sont aggravés depuis la guerre, par suite de l'utilisation intensive et souvent malavisée du sol. Les frais entraînés par les pertes de capacité de ces réservoirs comptent pour environ 1/10 du coût de l'eau, et il est probable qu'ils s'accroîtront encore.

Quoiqu'il y ait diverses méthodes pour enrayer directement l'ensablement des réservoirs, toutes sont très coûteuses quelle que soit leur opportunité technique. Ainsi, pour la plupart des réservoirs, la seule solution pratique au problème de la sédimentation est la protection des versants et des cours d'eau contre toute érosion évitable et toute formation de sédiments.

ROYAUME-UNI

Une décision récente, ayant effet à: dater du 15 octobre 1949, a modifié les règlements concernant l'importation des arbres forestiers dans le Royaume-Uni. L'importation des principaux genres de conifères est interdite, à cause du danger qu'il y aurait d'introduire en même temps des maladies et épidémies dont ce pays est encore indemne. Les châtaigniers ont été ajoutés à cette liste afin d'éviter l'introduction du chancre du châtaignier (Endothia parasitica). Le genre Ulmus, ou tout au moins quelques espèces et variétés particulièrement résistantes aux maladies, peut maintenant être importé. Le genre Populus a été compris dans l'ordre d'interdiction, mais on peut cependant obtenir l'autorisation d'importer un très petit nombre d'espèces ou de types, à moins qu'elles ne soient reconnues comme étant très vulnérables aux maladies et épidémies.

UNION SUD-AFRICAINE

Un usage intéressant et peu commun de la télévision pour combattre les incendies de forêts parait avoir été appliqué pour la première fois dans le Bechouanaland. En avril 1949, doux avions, dont l'un était équipé d'un appareil de prive de vue de télévision, et dont l'autre servait de relai, survolèrent le front, d'un vaste incendie de forêt s'étendant sur 20 kilomètres environ. Les images télévisées permirent à l'Inspecteur des Forêts de se rendre compte de son bureau des progrès de l'incendie et dos différentes phases de la lutte qui était conduite à plusieurs kilomètres de là par les forestiers, les fermiers et des pompiers qui avaient été appelés sur les points menacés; ces «informations de première main» lui permirent de prendre dos décisions rapides et efficaces dans la lutte engagée contre l'incendie.

Utilisation

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

Des études ont été faites récemment pour se rendre compte d'utiliser d'une manière avantageuse les bois provenant de coupes d'éclaircies d'un bois d'épicea (Pigea glauca) de 32 ans, dans l'Etat de New-York. Par un procédé de sciage spécial, il fut possible d'extraire des bois de grumes de très petites dimensions des dosses très demandées pour la construction des cabanes de troncs d'arbres, ainsi que des bois de charpente fournis par le centre de la grume. Il semble que l'utilisation du bois sous cette forme particulière permettra de tirer profit des coupes d'éclaircie, notamment dans les endroits où il n'existe pas de marchés pour le bois à pâte.

Les industries utilisant le bois comme matière première à l'intérieur et aux environs de la ville de Spokane, Washington, ont récemment élaboré un programme d'utilisation intégrale des déchets de bois provenant des différentes opérations industrielles. Tout d'abord un système organisé de tri, de stockage et de répartition du combustible fut établi. Des contrats furent passés avec 30 usines utilisant du bois et plus de 200.000 cords (420.000 m3) de bois furent traités, principalement comme combustible. Des installations de stockage ont per mis de collecter et de trier suffisamment de matériau pour assurer aux utilisateurs de bois une année entière de réserve. Comme l'utilisation du bois comme combustible est de faible rapport, on a pris des mesures pour augmenter l'utilisation des déchets. Une usine de farine de bois dont la capacité de production est de 40 short tons (36.000 m3) utilise des copeaux de pin Weymouth. Une usine de briquettes de 7.000 short tons (6.400.000 m3) de capacité annuelle est en activité. De la sciure de bois séchée est triée et vendue à une manufacture fabriquant des composés pour le balayage des parquets. D'autres utilisations sont à l'étude, parmi lesquelles la fabrication des panneaux de fibre formés d'un mélange de plâtre et de bois, des panneaux de fibre de bois carbonisé, et l'utilisation de l'écorce de Pinus ponderosa et de Pin Weymouth comme charge dans la fabrication des produits plastiques.

ROYAUME-UNI

Les visiteurs qui viendront de toutes les parties du monde pour le Festival of Britain Exhibition de Londres en 1951. devront passer par une porte spécialement érigée pour «rompre une lance en faveur du bois». Le toit de ce pavillon d'entrée sera supporté par cinq arches paraboliques faites de lamelles collées de sapin de Douglas (Pseudotsuga taxifolia), chacune d'entre elles mesurant 62 feet (19m) de flèche, et 101 feet (31m) de portée. Les industries du bois de la Colombie britannique, Canada, ont fait don de 14 standards (61 m3, 04) de sapin de Douglas de bonne qualité moyenne pour la construction de ces arches.

Cinq feuilles de dessins publiées par le Timber Development Association Ldt (Association pour le Développement des Industries du Bois) traitent d'un système de construction pour différentes portées entre murs allant jusqu'à 26' 0" (7 m,92) et pour deux principaux degrés d'inclinaison soit 40 degrés pour une couverture de tuiles ordinaire et 35 degrés pour une couverture de tuiles à rainures. Ces plans détaillés, avec notices explicatives, répondent aux principales exigences suivantes: (1) Assurer dans l'ensemble une économie dans la consommation du bois; (2) Réduire la demande de bois de dimensions standard et permettre d'utiliser des bois de toutes longueurs; (3) Permettre d'utiliser avec sécurité du bois des qualités existantes; (4) Eviter la nécessité de construire des cloisons travaillantes au premier étage; (5) Encourager la préfabrication et les méthodes d'assemblage modernes; (6) Réduire le temps passé sur place entre l'achèvement des fondations et celui de la couverture.

Ces constructions sont basées sur l'utilisation du bois de qualité dite 800 pound (400 kgs) «f. quality» dans le British Standard 940, Parties 1 et 2, qu'on peut généralement se procurer facilement parmi les bois non triés et de cinquième catégorie de Pin sylvestre d'Europe, d'épicea, de qualités marchandes de sapin de Douglas (Pseudotsuga taxifolia), de Tsuga heterophylla, et d'épicéa de Sitka (Picea sitchensis).

Economie et statistique

CAMEROUN FRANÇAIS

Environ 1.600.000 US $ de machines et autre matériel américain ont été expédiés dans une soierie et une exploitation forestière qu'une entreprise française vient d'établir à Eseka, dans les jungles du Cameroun français. L'Economic Cooperation Administration a accordé une aide de 400.000 $ et la US Export-Import Bank (Banque d'exportation et d'importation des Etats-Unis) a prêté 1.200.000 $.

ROYAUME-UNI

Du fait qu'en Grande-Bretagne. dans la plupart des forêts privées, la sylviculture doit être rentable, sans quoi elle ne serait pas pratiquée, on a étudié les possibilités de rendement du pin sylvestre (Pinus sylvestris), du mélèze d'Europe (Larix decidua) de l'épicea commun (Picea excelsa), et du sapin de Douglas (Pseudotsuga taxifolia), Dans tous les cas, on a admis que le rendement moyen serait de 80% du volume indiqué par les tables de rendement britanniques, qu'on pouvait prévoir des prix moyens atteignant 90 °/0 des prix officiels maxima, et qu'on considérait des forêts aménagées normales. Les calculs ont montré que le sapin de Douglas serait l'essence la plus avantageuse sur tous les sols, depuis le meilleur jusqu'au plus pauvre, que le mélèze d'Europe rapporterait certainement sur tous les terrains, à l'exception des plus pauvres, que l'épicéa commun donnerait un profit modéré dans les deux régions les plus fertiles et des pertes dans les deux régions les plus pauvres, et que le pin sylvestre donnerait un déficit dans toutes les régions, La meilleure solution pour un aménagement rentable de pin sylvestre serait la régénération naturelle, ce qui réduirait les frais engagés.

UNION SUD AFRICAINE

Avant la guerre, l'Union Sud-Africaine importait une petite quantité de feuillus tropicaux en provenance de l'Afrique Orientale portugaise et d'autres territoires voisins. Elle achetait de petites quantités d'okoumé et un Peu d'acajou d'Afrique, mais la plus grande Partie des 3.000.000 de cubic feet (85.000 m3) de bois feuillus venait d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Extrême-Orient. Ces sources d'approvisionnement furent ensuite taries. De plus, il fallait se procurer des produits de remplacement pour les bois de conifères, puisqu'à peine plus d'un cinquième des besoins normaux s'élevant à 30.000.000 de cubic feet (850.000 m,) pouvait être satisfait par les plantations domaniales ou privées de l'Union. Aussi les feuillus africains suscitèrent-ils un intérêt de plus en plus grand, tant ceux qui Pouvaient fournir le complément aux importations de bois feuillus, que ceux qui pourraient être utilisés dans une certaine mesure comme produits de remplacement des bois résineux Actuellement, environ 45 essences provenant de la seule Afrique Orientale portugaise, pénètrent sur les marchés de l'Union et des données très satisfaisantes ont été fournies sur eux par l'Institut de Recherches sur les Produits Forestiers de Pretoria et par le Laboratoire de Recherches sur les Produits Forestiers du Royaume-Uni. Les données fournies pour chaque essence comprennent: le nom scientifique, le nom vernaculaire et les autres noms communs, les caractères généraux de l'arbre et de la forêt dans laquelle il volt, les techniques du sciage et du séchage la description et les caractéristiques du bois, y compris sa densité habituelle, sa résistance mécanique, son retrait, sa structure, les traitements préservatifs qu'il exige, les qualités de travail, et les usages auxquels il convient le mieux. Le total des essences importées dans l'Union en provenance de fournisseurs africains dépassent 150.

Politique, législation et administration

CANADA

Les précipitations annuelles sur la région sud des prairies canadiennes sont très faibles variant de 11 à 20 inches (28 à 51 cm). Les pertes dues à l'évaporation du sol et à la transpiration des plantes sont dans l'ensemble plus élevées que le total des précipitations, de telle sorte que l'économie de ces provinces dépend principalement de l'écoulement des eaux du bassin de la rivière Saskatchewan sur les pentes orientales des Montagnes Rocheuses en Alberta. La vue d'été du Saskatchewan provient en Partie de la fonte des glaciers des Montagnes Rocheuses, et il est à craindre que le volume des eaux de cette rivière ne diminue sérieusement dans quelques dizaines d'années. On a étudié les moyens de remédier à cette situation. Le bassin du Saskatchewan se trouvant sur le territoire d'Alberta, les vastes forêts que le gouvernement d'Alberta possède dans cette région ont été placées sous la direction d'un Bureau de trois membres, deux d'entre eux sont nommés par le Dominion et l'autre par la Province d'Alberta, en application d'un accord conclu en 1947, entre la Province et le Dominion. Le gouvernement du Dominion assure le versement de 6.300.000 dollars canadiens à titre d'investissement au cours des cinq premières années du contrat, pour la construction de routes, de bâtiments l'achat de matériel, et les recherches sur les forêts et l'amélioration du régime des eaux. La Province se charge des frais d'entretien et d'administration, sur une base de 125 000 $ au moins et 300.000 $ au plus, suivant les revenus des forêts administrées par le Bureau. Le gouvernement du Dominion supporte la différence entre le montant des frais et la part que le gouverne ment de la Province d'Alberta prend à sa charge. Le Bureau s'est surtout préoccupé jusqu'à présent des travaux de recherches (végétation, recensement des terres et pâturages, établissement de stations météorologiques et hydrologiques; mesures préventives et lutte contre l'incendie (développement d'un réseau de routes et de pistes), et coordination des activités des différents organismes s'occupant de la mise en valeur du bassin du Saskatchewan (projets d'irrigation, construction d'usines hydroélectriques). Le Bureau a un personnel propre, mais agit en liaison étroite avec le Service des Forêts de l'Alberta. C'est là un des premiers exemples de collaboration entre les Dominions et les Provinces qui ait été appliqué à un vaste programme de conservation et d'aménagement des ressources naturelles au Canada.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

En janvier 1946, l'Etat de Washington a rendu obligatoire l'observation des dispositions du Forest Practice Act. Ce texte prévoit que la régénération des forêts exploitées doit être assumée par le propriétaire de ces forêts. Il exige la sauvegarde de bouquets de porte-graines égalant au moins 5 % de toute surface exploitée à blanc, ou la réserve de tout arbre au-dessous d'un diamètre déterminé dans les coupes de jardinage. Au cas où aucun de ces systèmes ne serait applicable, le propriétaire intéressé doit présenter un plan préalable d'exploitation permettant la régénération naturelle, ou poster un bon de caisse garantissant cette régénération naturelle dans les cinq ans. Si au bout de cette période, la surface n'est pas complètement régénérée, le bon est encaissé, et le Service Forestier de l'Etat de Washington effectue la plantation de cette surface.

La légalité de cet acte fut contestée par un groupe de propriétaires de bois, et leurs, plaintes furent déclarées fondées par les tribunaux locaux: toutefois, les décisions de ces tribunaux locaux furent cassées par la Cour Suprême de Washington,

La Cour Suprême des Etats-Unis, dans un jugement rendu le 7 novembre 1949, a maintenu les décisions de la Cour Suprême de l'Etat de Washington, confirmant définitivement la légalité du Forest Practice Act, et sanctionnant les prérogatives des Etats on ce le concerne le contrôle de l'utilisation des ressources naturelles pour le bénéfice des Etats eux-mêmes et de la nation toute entière.

Le Président a nommé une Commission chargée de la politique des eaux (Water Ressources Policy Commission), composée d'un président et de six membres, tous hautement qualifiés et notoirement connus. Cette Commission doit spécialement s'occuper: (a) de décider dans quelle mesure et sous quelle forme le gouvernement fédéral doit participer à l'établissement des programmes concernant la sauvegarde des principales ressources en eaux; b) d'apprécier la priorité à donner aux différents programmes de conservation des eaux du point de vue des nécessités économiques et sociales; (c) d'établir des critères et des normes permettant d'évaluer la possibilité de réalisation de ces projets; (d) d'élaborer de nouvelles lois, ou de proposer des amendements à la législation existante concernant la mise en valeur l'utilisation ou la conservation des ressources en eaux. Toutes les administrations et tous les services gouvernementaux ont reçu des ordres en vue de coopérer avec cette Commission. Le Service Forestier et autres bureaux peuvent être intéressés par les travaux de la Commission. La Commission ne s'occupera pas de l'organisation administrative ni de l'attribution des fonctions dans ces organismes.

FINLANDE

Le gouvernement a pris des mesures pour atténuer le chômage en Finlande pendant l'hiver 1949-1950, en consacrant des crédits considérables à différents projets de travaux, tels que les travaux d'amélioration dans les forêts particulières. Ces travaux consistant principalement en enlèvement du bois d'oeuvre et des déchets dans les coupes, désherbage des pépinières, et coupes d'éclaircie dans les jeunes peuplements, furent entrepris sous la direction des bureaux forestiers de district conformément à la législation des forêts particulières. La superficie totale des forêts sur lesquelles sont effectués ces travaux est d'environ 14.000 hectares. De plus, des crédits ont été accordés Pour des travaux semblables dans les forêts appartenant à l'Etat.

L'amélioration des cours d'eau flottables a également été entreprises à l'aide de subventions du même genre.

HONGRIE

La Hongrie, reconnaissant l'importance vitale des forêts dans son économie nationale, prépare un programme à long terme de restauration de ses forêts, visant à la fois la protection des forêts et la production d'une quantité de bois suffisante aux besoins du Pays. Un rapport régent annonce qu'un plan quinquennal a été établi le 1er janvier 1950, première partie d'un programme à long fermé qui prévoit à la fois la restauration des forêts existantes gravement appauvries et le boisement de vastes étendues. Ce programme, qui a été établi pour remédier aux conséquences des années d'abandon et de surexploitation des forêts de Hongrie a, d'après les rapports, reçu une forte impulsion du plan de boisement de grande envergure que l'URSS réalise actuellement, et qui souligne l'importance économique de la création de forêts dans les régions de prairies et de sables.

Actuellement, la production annuelle de bois est estimée à 1.200.000 m3 pour des besoins estimés à 6 ou 7.000.000 de m3, alors que les forêts existantes ne couvrent que 12,6% de la superficie totale du pays, tandis que, pour assurer une protection suffisante contre l'extension des terrains stériles et dénudés par l'érosion, actuellement estimés à 30 ou 35.000 hectares, et pour satisfaire aux besoins de la: production, il faudrait que 20 à 22% du territoire fussent peuplés de forêts convenablement conservées et efficacement aménagées.

Le nouveau plan quinquennal prévoit le reboisement d'environ 65.000 hectares de forêts déjà exploitées ou devant être exploitées pendant cette période; il prévoit également le boisement d'environ 28.500 hectares de sables mobiles et de certaines zones alcalines des grandes plaines. Un des traits caractéristiques de ce programme de reboisement est la création de brise-vents et de rideaux d'arbres pour la protection des terres cultivées, des récoltes et du bétail; le plan prévoit aussi la création de stations de recherches expérimentales de 8.500 hectares de superficie totale, pour l'étude des techniques de sylviculture.

Ces plans à long terme tendent à la restauration des forêts existantes et à l'établissement de nouvelles forêts, de telle sorte que dans 40 ans la Hongrie poisse se suffire à elle-même, au point de vue produits forestiers, et obtienne une protection suffisante pour son économie agricole.

INDE

Le gouvernement a reconstitué la Commission Consultative des Forêts. Elle décidera de la priorité des recherches à l'Institut des Recherches Forestières de Dehra-Dun, coordonnera les exigences des recherches forestières et celles de l'agriculture et de l'industrie, et établira un lien entre les recherches et les besoins des producteurs et des consommateurs.

Revue bibliographique

A CONSERVATION HANDBOOK (Manuel de Conservation), Samuel E. Ordway, Jr. 60 pp. The Conservation Foundation, New York, 1949.

Ce manuel résume les différents aspects de la conservation comme «l'aménagement rationnel et l'utilisation avisée de ressources naturelles - dans leur ensemble aussi bien que séparément». L'auteur décrit brièvement les ressources naturelles non renouvelables et renouvelables. Il souligne l'importance du concept que toutes les ressources naturelles renouvelables sont interdépendantes, et que la conservation de l'une ne peut être réalisée que par des mesures ayant pour but la conservation de l'ensemble, tout en ayant conscience que l'homme fait partie de ce qui doit être conservé.

Les travaux préliminaires à la pratique de la conservation: les inventaires, les plans, l'appel aux techniciens, les districts de conservation et les plans régionaux, sont traités dans un court chapitre. L'aménagement des terres, des forêts, des pâturages, des eaux, du gibier sont discutés séparement dans un bref chapitre. Dans le chapitre traitant de l'aménagement des terres sont décrits les différents types d'érosion et les moyens employés pour les enrayer en même temps que les méthodes à appliquer pour maintenir et restaurer la fertilité du sol.

«L'aménagement d'une forêt doit tendre à augmenter son accroissement et son rendement, afin de réaliser une production continue de bois de meilleure qualité, de mettre en valeur des versants, d'assurer la production de fourrage et un couvert pour les animaux... ou de donner à l'homme le plus de possibilités d'études ou de repos, ou enfin de concilier de la manière la plus pratique toutes ces utilisations d'une région forestière». En ce qui concerne l'aménagement des pâturages, la nécessité d'éviter les abus de pâture et les dangers qu'ils entraînent est soulignée, et les mesures nécessaires pour augmenter le rendement de ces pâturages y sont décrites.

«L'aménagement des eaux cherche à procurer le plus d'eau possible aux époques et aux lieux où elle est nécessaire... et tend ce que sa force destructive soit maîtrisée de telle sorte qu'elle n'anéantisse pas les autres ressources naturelles, ni la vie humaine, ni les biens de l'homme.» La conservation des eaux, la lutte contre les inondations, ainsi que la nécessité d'éviter la pollution des cours d'eaux, y sont également discutées.

L'auteur pose en principe que l'aménagement de la vie sauvage a pour but d'assurer la prospérité de la vie animale, sans toutefois empiéter sur l'économie agricole en sauve gardant l'habitat et les ressources en nourriture du gibier, et en le protégeant contre les animaux prédateurs et contre l'homme lui-même. Des études sur la reproduction des animaux et leurs besoins en nourriture, sont un des aspects importants de ce travail.

TÉCNICA DEFECTUOSA COMO CAUSA DE PÉRDIDAS EN LAS PLANTACIONES DE PINO INSIGNE. (Pertes causées par une technique défectueuse dans les plantations de pin de Monterey). Eduardo Torricelli D. et Dagoberto Muñoz V. 15 pp. Departamento de Bosques, Dirección General de Tierras y Colonización, Santiago de Chile, 1950.

Les vastes plantations de pin de Monterey (Pinus radiata), connu dans le pays sous le nom de «Pino insigne», que l'on a entreprises depuis un certain nombre d'années ont donné des résultats très différents notamment quant au pourcentage de survie des jeunes arbres. Le Ministère des Forêts a ouvert une enquête sur les causes de ces pertes, afin de pouvoir donner des instructions précises et les résultats de cette enquête sont exposés dans ce bulletin.

Les facteurs agissant sur les plantations sont analysés comme suit: (1) Epoque de l'année propice à la plantation; (2) Préparation des Plants; (3) Méthodes de plantation; (4) Préparation du sol; (5) Choix des plants.

Une bonne part d'expérimentation technique et de recherches sur le terrain ont été nécessaires à cette étude, et les résultats en sont clairement mis en lumière. Cette brochure devrait certainement contribuer à améliorer les techniques de la plantation dans le pays.

Livres reçus

AN INTERNATIONAL INDEX OF FILMS ON THE CONSERVATION AND UTILIZATION OF RESOURCES. (Index International des Films sur le Conservation et l'Utilisation des Ressources), Préparé pour la Conférence Scientifique des Nations Unies sur la Conservation et l'Utilisation des Ressources) (UNSCCUR) août-septembre 1949. 175 pp. Illus. United Nations, Lake Success, N.Y., 1950.

PROCEEDINGS OF THE UNITED NATIONS SCIENTIFIC CONFERENCE ON THE CONSERVATION AND UTILIZATION OF RESSOURCES (Comptes-rendu de la Conférence Scientifique des Nations Unies sur la Conservation et l'Utilisation des Ressources). 17 août - 6 septembre 1949, Lake Success, New York, vol. I, Séances Plénières LXI + 431 pages. Nations Unies, Section des Affaires Economiques, Lake Success, N.Y., 1950.

INSECT ENEMIES OF EASTERN FORESTS (Insectes ravageurs des Forêts de l'Est). F. C. Craighead, Ministère de l'Agriculture des Etats-Unis, 679 pages illustré (Publications variées No. 657), Service de Publication du Gouvernement des Etats-Unis, Washington D.C., 1950, 2 $ 50.

WILDLIFE MANAGEMENT (UPLAND GAME AND GENERAL PRINCIPLES) (Protection de la Vie Animale Gibier de Montagne et Principes-Généraux) par Reuben Edwin Trippensee, 479 pages, illustré. McGraw-Hill Book Company, Inc. New York et Londres, 1948, 5 $.


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