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Nouvelles du monde

Les articles qui paraissent ici sont des résumés de nouvelles choisies parmi celles qui peuvent intéresser les lecteurs de UNASYLVA. Ils sont classés par pays suivant l'ordre alphabétique sous les rubriques utilisées par la Division des Forêts et des Produits Forestiers. L'éditeur serait heureux de recevoir directement de ses lecteurs des articles intéressants et nouveaux pour cette partie de la Revue.

Généralités
Science pure
Sylviculture
Exploitation et travaux
Agents destructeurs et protection des forêts
Dendrométrie et inventaire
Aménagement des forêts
Marchés et commerce
Produits forestiers et leur utilisation
Politique forestière
Revue bibliographique

Généralités

ALLEMAGNE

· Le Forstarchiv, le plus ancien périodique forestier Allemand et, depuis vingt-cinq ans, le principal organe européen de référence Pour les Forêts et les Produits Forestiers, a repris ses publications après une interruption de cinq ans. Le premier numéro contient des articles scientifiques sur les problèmes forestiers d'actualité, et rend compte du travail de recherche Poursuivi en Allemagne pendant ces dix dernières années; une «esquisse pour l'éducation forestière d'un jeune ami» écrit par Goethe en 1807; une liste des Stations de recherche, écoles professionnelles et bibliothèques en rapport avec les forêts et les Produits Forestiers, en Allemagne, en Autriche et en Suisse, à la date d'Avril 1950, une table de données concernant les forêts en Allemagne Pour 1927, 1936, 1946 et 1949, et une revue des Publications allemandes des dernières années.

Science pure

CANADA

· Une intéressante méthode de classification écologique, fondée principalement sur les relations entre l'humidité et la perméabilité du sol, a été essayée sur le terrain, dans la région de Nipigon, Ontario, par le Service Forestier Fédéral. Cette conception de la classification des sites fut mise au point. à l'origine, par le Département des Terres et Forêts de l'Ontario. Le travail se poursuit au Service forestier de l'Ontario, en liaison avec le travail de cartographie des sols de la province. Dans la province de Québec les études sur le terrain consacrées à un système de classification écologique pour la forêt boréale sont presque terminées, cette classification utilise la végétation arbustive et herbacée et le type de sol comme indices,

Une carte du sol et une étude des sols ont été achevées à la Station Expérimentale Forestière de Kananaskis, dans la Section subalpine d'Alberta et vont fournir une base solide pour de prochaines études des stations dans cette région.

Sylviculture

AUSTRALIE

· On a reconnu depuis longtemps que le traitement forestier des plantations influe de façon importante sur les qualités technique du bois. De nombreuses études ont été faites en vue de déterminer cette influence en utilisant des spécimens de dimensions normalisées, mais les résultats n'ont pas été totalement satisfaisants. La Division des Produits forestiers du C.S.I.R.O. a mis au point une machine qui permet d'essayer des échantillons de 1/16 inch (1,6 mm) de large et seulement 3/1,000 inch (0,08 mm) d'épaisseur, coupés au microtome. Ainsi, il est maintenant possible d'essayer du bois produit pendant n'importe quelle période donnée du traitement et de relier de façon plus précise l'effet du traitement a la résistance du bois. Les résultats actuellement acquis indiquent que cette microméthode d'essai de traction est particulièrement sensible et on espère Pouvoir en obtenir de précieux résultats.

CEYLAN

· Dans les forêts sèches formées d'un mélange d'essences à feuilles persistantes, l'extermination des arbres indésirables par incision annulaire de manière à dégager des essences de valeur, tend à être remplacée en partie par leur abattage et leur conversion en bois de chauffage fendu pour la vente. Cette méthode Permet d'augmenter la quantité de bois utilisable; elle a aidé à réduire le prix du bois de chauffage de un tiers Pour les consommateurs urbains, a accru considérablement le montant des revenus et a réduit de façon appréciable les nombreux délits de bois de chauffage.

UNION DES RÉPUBLIQUES SOCIALISTES SOVIÉTIQUES

· Dans l'extrême Nord, la où la Période de végétation est courte, toute mesure qui tend à la prolonger est bien accueillie. L'une de ces mesures, pratiquée dans la République Yakut d'Asie, consiste à épandre sur la neige vers la fin de l'hiver, des cendres de la suie, des balayures de routes ou toute autre substance pulvérulente de couleur sombre. Cette neige fond beaucoup plus vite que la neige blanche, car, alors que la neige blanche reflète à peu près 100% de la chaleur des rayons du soleil, une surface noire absorbe presque tout. Les observations suivantes sont citées comme exemples: Le 19 Avril des parcelles d'expérience étaient encore recouvertes de 60 cm de neige. A cette date, quelques parcelles furent saupoudrées avec un mélange de cendres et de suie. Trois jours plus tard, le 22 Avril, des mesures montraient que dans les parcelles noircies l'épaisseur de la neige avait diminuée de 35 cm et seulement de 3 cm dans les parcelles non traitées. Le 26 Avril, la neige avait complètement disparu des parcelles noircies, tandis que les témoins en avaient encore une épaisseur de 47 cm. Le 8 Mai la terre des parcelles noircies était dégelée sur une profondeur de 30 cm et une herbe verte commençait à apparaître, pendant que la région environnante était encore recouverte de 20 cm de neige. Des fleurs apparurent sur les parcelles traitées 11 jours plus tôt que sur les témoins. Des champs cultivés ainsi traités ont fourni 400 à 500 kilos de plus par hectare grâce à une plus longue période de croissance.

Pour les plantations forestières, le fait de débarrasser le sol de la neige plus tôt au printemps augmente l'humidité du sol et offre de meilleures conditions climatiques pour la plantation. En moyenne, les régions dont la neige a été recouverte de quelque substance sombre peuvent bénéficier d'une Période de végétation de 15 jours plus longue, ce qui est appréciable dans des régions où la période végétative est extrêmement courte. Les frais sont insignifiants: 100 à 200 Kgs. de substance noircissante par hectare semblent suffisants. Cendres, charbon de bois écrasé, etc. ne sont pas difficiles à trouver et leur application est simple. Dans les cas de chutes de neige tardive, l'opération doit être répétée.

· Le Sapin de Douglas (Pseudotsuga taxifolia) des Etats-Unis d'Amérique fut introduit en Transcarpathie et dans les provinces Occidentales de l'Ukraine vers 1880. Un examen récent de ces anciennes plantations montre que l'essence s'est très bien adaptée au climat et aux sols de l'Ukraine Occidentale Dans de vastes régions les arbres ont eu une croissance excellente lorsqu'ils étaient plantés à des altitudes variant de 50 à 1.000 mètres au dessus du niveau de la mer Dans des plantations âgées de 42 à 53 ans, les arbres ont atteint une hauteur moyenne d'environ 30 mètres, un diamètre de 30 cm. et ont fourni de 500 à 80') m3 de bois d'œuvre à l'hectare - croissance comparable seulement à celle du Mélèze d'Europe (Larix decidua). Des essais physiques et mécaniques du bois de Douglas dans ces plantations ont montré - en ce qui concerne la densité, la résistance à la compression et la dureté - une grande analogie avec le sapin, l'épicéa le pin et le mélèze. En présence de ces résultats, on projette maintenant d'étendre largement la plantation du sapin de Douglas dans les rideaux protecteurs, les parcs, etc. pour la production de bois d'œuvre. Les graines sont fournies par les plantations existantes gardées en réserve comme peuplements semenciers.

Exploitation et travaux

CANADA

· Des expériences entreprises l'année dernière dans les provinces de la prairie pour l'emploi de tracteurs sur pneus au remorquage des grumes sur traîneaux à de longues distances, ont eu un succès considérable; le transport, sur des demi-remorques à pneus, de bilions de longueur double ou d'arbres entiers a également bien réussi. Le transport du bois d'œuvre sur des distances considérables vers un point central d'usinage, permettra l'utilisation de méthodes de sciage plus efficaces.

Agents destructeurs et protection des forêts

CANADA

· La contribution peut-être la plus importante en matière de recherche sur les incendies de forêt, due au Service Forestier Fédéral durant 1949, a été la publication des principes généraux d'une méthode de détermination des normes Pour une protection acceptable contre les incendies de forêts, adaptée aux différentes régions forestières du Canada. Dans cette méthode, le taux moyen annuel d'incendies est utilisé pour mesurer l'efficacité de la lutte contre les incendies de forêt dans chacun des principaux types de forêts et de terres incultes et dans des zones nécessitant différents degrés d'intensité de protection. La formule utilisée pour déterminer le taux admissible d'incendie dans chaque catégorie tient compte à la fois des biens à protéger et des facteurs concernant la difficulté de protection. Un procédé a également été mis au poins, dont on peut déduire des normes en fonction du temps écoulé pour mener les opérations de lutte contre l'incendie, de façon à maintenir, dans les limites requises, la surface moyenne brûlée pendant un certain. En coopération avec le Service Forestier du New-Brunswick, une analyse a été faite en 1950, couvrant une période de neuf années, sur la naissance et les caractéristiques des incendies de forêts dans cette province en relation avec le degré estimé de danger d'incendie au moment de chaque incendie. L'étude a montré que le système Wright de mesure du danger d'incendie, tel qu'il est utilisé dans cette province, est très efficace pour discriminer les jours favorables ou défavorables aux incendies. Il devient cependant moins sûr dans les régions ou les stations météorologiques sont distantes de plus de 25 miles (40 kms 225) d'un point où des valeurs d'indices de probabilité d'incendie sont calculés L'analyse fait ressortir la charge relative où indice d'effort de lutte contre les incendies à prévoir pour chaque classe de danger et les variations saisonnières dans la nature du problème de lutte contre les incendies.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Les désastreux incendies d'octobre 1947 dans le Maine ont montré l'urgente nécessité d'une meilleure organisation et de la coordination de la lutte contre les incendies de forêts, non seulement dans l'état du Maine, mais aussi dans les autres états du Nord-Est. L'un des résultats a été la nouvelle législation du Maine, centralisant l'autorité entre les mains du Délégué des Forêts d'Etat pour les activités de lutte contre les incendies de forêts autour des villes organisées, Un autre résultat, plus important même, a été l'organisation du Syndicat de protection commun des Etats du Nord-Est contre les incendies de forêts, et le choix d'un ancien forestier régional du Service Forestier des U.S.A. comme secrétaire exécutif. Les sept Etats des régions du Nord-Est ayant ratifié cet accord, il est maintenant mis à exécution, et on espère que les états voisins des Etats-Unis et des provinces du Canada y adhéreront également.

Les buts du Syndicat comportent l'établissement d'un organisme central pour coordonner les Services des Etats membres et pour remplir des services commune à tous, l'harmonisation des plans de lutte contre les incendies de forêts, le maintien de services de lutte suffisants, les dispositions d'aide mutuelle entre les Etats et la mise au point des voies et moyens tendant à faciliter une telle aide. La Commission de Protection Forestière du Nord-Est, créée par l'accord comprend trois membres pour chaque Etat, comprenant le forestier d'Etat, un législateur d'Etat, et un représentant du gouverneur. La Commission a pouvoir de recommander des mesures de prévention et de lutte contre les incendies de forêts, d'élaborer et de réviser un plan de lutte, de recommander les travaux de recherche nécessaires et de faire ses propres enquêtes sur les méthodes et les pratiques susceptibles d'améliorer les résultats de la lutte contre l'incendie. L'accord oblige les Etats à mettre à exécution les plans et les mesures recommandés et à aider les autres Etats en cas d'urgence, Il prévoit aussi que les fonctionnaires d'un Etat apportant leur aide auront les mêmes Pouvoirs et les mêmes prérogatives que les fonctionnaires de l'Etat secouru, et établit des méthodes de remboursement pour cette aide. On espère que ce pacte régional servira de modèle pour une action semblable ailleurs.

· En 1948, le Bassin de la rivière Columbia a eu sa plus forte inondation depuis 1894. Pratiquement toutes les rivières dans lé bassin étaient en crue, villes et agglomérations ont beaucoup souffert et cinquante personnes ont été noyées. Champs, moissons et récoltes furent inondés pendant des semaines, Cet état de choses fut en grande partie causé par d'inhabituelles et importantes chutes de neiges d'hiver et par un printemps tardif. Le temps resta froid jusqu'à la mi-Mai 1948, puis se réchauffa soudain dans toute la région. Normalement l'augmentation de la température est progressive et la neige des régions basses fond plus tôt que sur les pentes des montagnes plus élevées, où elle peut rester jusqu'à trois semaines de plus dans les régions boisées que sur les pentes dénudées. Au moment de l'inondation, les forêts de haute montagne, quoique perdant leur couverture de neige, retenaient encore un volume d'eau considérable. Il fut cependant, tout à fait évident que les grandes étendues de montagnes dépourvues de couvert forestier aggravaient l'inondation,

L'une des principales causes de l'absence de couvert forestier sur les pentes des hautes montagnes était que des incendies successifs avaient, pendant des années, ravagé et déboisé les forêts des versants de la rivière Columbia. Le bassin supérieur a eu 1 million d'acres (400.000 hectares) de Forêts incendiés en 1865 et d'autres en 1868 et 1899, Trois millions et demi d'acres (1.400.000 hectares) de forêts ont été brûlés en 1910, Dans les 31 forêts nationales du bassin, plus de 5 millions d'acres (2 millions d'hectares) - 11% de leur superficie totale - avaient été incendiés.

En 1919, un incendie dans le bassin de la rivière Clearwater a déjà démontré ce qui arrive lorsque l'action protectrice des arbres n'existe plus. Les maxima des crues de printemps ont été de 11% plus importants qu'auparavant et le débit d'été particulièrement, de 32% plus faible; de plus, le débit moyen des crues de printemps se produisit 14 jours plus tôt qu'avant l'inondation. Cette variation dans les crues a été notée à diverses reprises sur les différents versants du bassin de la rivière Columbia durant l'inondation de 1948. Les maxima des crues provenant des versants dégradés précédaient habituellement ceux des versants intacts et ces maxima étaient toujours plus élevés, après les crues, les inondations des régions dégradées diminuaient plus vite que celles des bassins boisés.

On estime que quelque 78.000 tons (71.000 tonnes) d'alluvions furent charriées par la rivière Columbia pendant les 21 jours de l'inondation. De nombreux torrents creusèrent plus profondément et plus largement leurs anciens lits et en creusèrent parfois de nouveaux. Beaucoup de matériaux d'érosion des lits de montagne étaient formés de graviers grossiers et de galets qui furent déposés par l'inondation sur les routes, les terrains de jeux et les terres fertiles. Les matériaux grossiers avaient été, en quelques endroits, remblayés en mélange avec de vieux troncs d'arbres pour rectifier les cours d'eau, parfois ils cédèrent brusquement et détruisirent les routes et les ponts. Dans un cas, le sédiment grossier s'accumula dans le lit du ruisseau jusqu'à une hauteur de 5 feet (1,50 m) ce qui signifie que, dans l'avenir, des inondations identiques déborderont encore plus vite sur les rives.

Même si les meilleures conditions avaient existé sur les versants, cette inondation n'aurait Pu être empêchée. Mais les terres endommagées par le feu, les mauvaises méthodes d'exploitation et de pâturage et quelquefois par des routes mal construites, ont contribué plus que pour leur part a la catastrophe, Le travail consiste maintenant à restaurer les terres dégradées.

ROYAUME-UNI

· Le reboisement des peuplements de conifères récemment abattus ou brûlés et les plantations peuvent donner de sérieux ennuis dûs à l'Hylobius et aux Hylastes qui se multiplient dans les troncs des arbres abattus et attaquent les arbres nouvellement plantés. La Commission Forestière Britannique a publié le bulletin n° 25 (révisé en 1949) donnant des recommandations générales Pour déterminer le délai qui doit s'écouler entre l'exploitation ou l'incendie et la replantation, de manière à éliminer le danger d'attaque. Le bulletin donne également des méthodes pour la capture, dans les régions avoisinantes, des insectes qui pourraient être la source d'attaques sur les zones nouvellement replantées.

UNION DES RÉPUBLIQUES SOCIALISTES SOVIÉTIQUES

· Les ormes sont des arbres précieux, a la fois par leur bois de haute qualité et leur valeur décorative dans les parcs et le long des rues Largement répandus en Europe en Amérique du Nord et en Asie, les ormes ont un inconvénient sérieux: leur faible résistance à la maladie causée par Graphium ulmi, champignon, qui détermine le jaunissement du feuillage, la chute des feuilles et, finalement, la mort de l'arbre. La maladie de l'orme appelée dans les pays anglo-saxons Dutch elm disease parce qu'elle fut d'abord découverte aux Pays-Bas, a provoqué la mort d'un grand nombre de belles ormaies et de maint précieux spécimens isolés, de grandes dimensions et d'importance historique en Europe et aux Etats-Unis. Il n'y a pas de remède efficace pour en rayer l'expansion du mal qui reste une menace sérieuse.

Les Russes rapportent qu'ils ont découvert un orme à petites feuilles qui offre une résistance extraordinaire à la maladie. Pas un seul des ormes à petites feuilles ne fut trouvé malade, et quand ces ormes furent inoculés, à plusieurs reprises, avec le champignon, ils résistèrent facilement à l'infection Cette découverte conduisit à croiser l'orme à petites feuilles avec d'autres variétés, produisant ainsi des hybrides résistants. Durant les années 1946-49, un procédé fut mis au point pour propager végétativement l'orme à petites feuilles et ses hybrides, au moyen de boutures.

· Par un décret de Novembre 1949, le Ministère des Forêts a prévenu tous les services forestiers du territoire qu'ils devraient avoir mis au point des plans de protection contre le feu pour 1951. Les plans actuels comprennent:

1) mesures préventives (suppression des broussailles, établissement de lignes pare-feux);

2) détection des incendies et des conditions de danger d'incendie (patrouilles aériennes, pylones de guet, observations météorologiques, etc.);

3) extinction du feu (lutte contre l'incendie).

Le Ministère des Forêts, considérant que ces mesures sont prises en tant qu'activités indépendantes, pense qu'elles pourraient être coordonnées en un plan unifié.

En plus de la protection habituelle contre l'incendie, on propose maintenant de faire contribuer la sylviculture à la protection contre l'incendie et d'appliquer des méthodes culturales Pour rendre les forêts moins vulnérables au feu On donne plusieurs exemples pour illustrer la façon dont la sylviculture elle-même peut aider à atténuer le danger d'incendie, Dans la zone septentrionale de conifères, les incendies dans les peuplements Purs de pins et d'épicéas se propagent par les sommets des arbres (feux de cimes) et il est impossible de les arrêter. Cependant, quand ces forêts sont coupées à blanc, la régénération naturelle consiste en trembles, bouleaux, tilleuls (Tilia grandifolia), etc.. En coupant à blanc de larges bandes de pins et d'épicéas et en laissant croître les essences feuillues, il est possible de créer de larges barrières d'arbres résistant bien au feu. Ces barrières ne Peuvent arrêter complètement les incendies, mais elles aident efficacement à transformer les feux de cimes, impossibles à combattre, en feux courants au sol, beaucoup plus faciles

Un autre exemple est fourni par les forêts des régions steppiques. Là, le danger d'incendie réside dans les graminées, surtout dans les espèces les plus facilement inflammables Tant que le couvert forestier est maintenu dense, les plantes herbacées sont privées de lumière, mais si on éclaircit des peuplements, ces plantes empiètent sur la forêt et peuvent entraîner des feux de cimes. Pour une protection convenable, les peuplements devraient avoir une densité de cimes supérieure à 0,7. Dans les forêts de feuillus, on devrait se fixer pour but d'éliminer tout couvert inflammable du sol formé à la suite des précédents incendies, particulièrement la bruyère, largement répandue. Le taux de substance sèche à l'air de bruyère, peut s'élever à 8 tons (8.120 kg.) et plus par hectare ce qui fait de cette plante un risque important d'incendie. Celui-ci peut être combattu par le maintien de peuplements très denses, l'introduction d'arbustes qui ombrent le sol, ou toute autre opération qui tende à priver le sol de lumière.

Dendrométrie et inventaire

CANADA

· Durant les années 1949-50, les recherches sur la photographie aérienne par le Service Forestier du Département Fédéral des Ressources et de la Mise en Valeur s'étendirent aux problèmes relatifs aux domaines suivants: biologie, instruments, photogrammétrie, pellicules et écrans-filtres, photographie forestière spéciale et cartographie. On mentionne des perfectionnements dans les stéréoscopes, d'appareils d'estimation des parcelles d'essais dans le planimètre photoélectrique, et le «moose-horn», instrument pour mesurer sur le terrain le coefficient de fermeture des cimes. Des études continuent pour augmenter la sûreté des estimations photographiques, pour trouver comment déterminer le rapport entre la surface terrière et le coefficient de fermeture des cimes et s'appliquent à d'autres problèmes relatifs aux inventaires aériens. Les services et l'industrie forestiers de province ont signalé l'utilisation croissante, dans l'inventaire de leurs forêts, de la technique forestière tricamera, à grande échelle, mise au point par le Service forestier. L'enseignement de cette technique est donné par un personnel qualifié du Service fédéral.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Dans le Nord-Ouest du Pacifique a été élaborée une méthode d'évaluation de la surface et du volume du matériel des forêts sur des étendues relativement grandes, mesurant 36 square miles (93 km2) et au-delà. On fait tout d'abord une série de photographies aériennes. Puis, au bureau d'études, on essaie de délimiter les classes de peuplements en se basant sur les types d'essences et les catégories de qualités. Cet essai de classification est contrôlé sur le terrain, particulièrement là où le tracé des limites d'une classe est douteux. En même temps, on situe sur le terrain les angles les limites des secteurs et les points de repère nécessaires pour rapporter les surfaces et les volumes aux différentes propriétés. On prépare alors la carte des types forestiers de la région, on fait l'estimation de surface de chaque classe de peuplement en plaçant sur la photographie aérienne une grille transparente à petits points équidistants et dont on compte le nombre de points par classe de peuplements. Ensuite les parcelles-échantillons sont choisies au hasard, sur photographie, Pour la détermination du volume. On prend alors des photographies sur le terrain et une série de lots sont marqués et mesurés autour du point choisi Pour le comptage. On détermine de cette façon le volume par hectare de chaque classe de peuplement, et le volume total d'une classe peut être facilement déterminé en fonction de l'étendue couverte par les peuplements de cette classe,

Aménagement des forêts

UNION DES RÉPUBLIQUES SOCIALISTES SOVIÉTIQUES

· En Mars 1950, le Ministère des Forêts mit en application des directives relatives aux méthodes d'exploitation à employer dans les principaux peuplements forestiers. Antérieurement, de tels règlements n'étaient en vigueur que pour les forêts désignées comme «forêts de protection des versants», où AUCUNE coupe à blanc n'était autorisée Les nouveaux règlements ne s'appliquent pas aux forêts de montagnes, mais seulement à celles situées sur des terrains relativement plats, Les règlements s'appliquent au pin, à l'épicéa, au chêne et à d'autres espèces feuillues (tilleul, tremble, etc.) dans les quatre zones géographiques naturelles - la steppe, les prés-bois, les peuplements mélangés, et la zone nord de conifères (Taiga). Ces règles varient quelquefois suivant la composition de la forêt et sa situation dans l'une ou l'autre des zones géographiques, mais certains points principaux s'appliquent uniformément à toutes les forêts

La méthode d'exploitation forestière adoptée pour toutes les forêts de plaine est celle de la coupe à blanc. La largeur de la coupe à blanc varie, Pour les forêts de pins de 50 à 100 mètres, selon leur localisation géographique, pour celles d'épicéas de 100 à 250 mètres, Pour celles de chênes elle est de 100 mètres, et Pour les forêts de peuplements mélangés, résineux et feuillus, elle varie de 250 à 500 mètres. Il ne peut être exploité aucun bois en bordure des parcelles coupées à blanc avant que la surface exploitée no soit régénérée. La période de régénération admise est de deux à cinq ans. Dans les forêts de conifères du Nord, la régénération de la parcelle exploitée doit se faire par réensemencement naturel, favorisé par une préparation préliminaire du sol, telle que suppression des sphaignes ou de la couverture vivante et crochetage du sol.

Dans toutes les autres forêts la régénération est soit artificielle, soit naturelle, soit mixte. On doit enlever les rémanents immédiatement après l'exploitation. Dans les forêts de pins et d'épicéas les rémanents sont brûlés en tas de 1 mètre à 1 mètre ½ de hauteur et de diamètre (150 à 200 tas par hectare). Toutefois, là où la terre est rare et le sol rocailleux, les rémanents ne sont pas brûlés mais réduits en petits morceaux de moins de 0,50 m de longueur et dispersés uniformément sur le sol. Le sous-étage, s'il est constitué d'essences intéressantes, est soigneusement préservé. Aucun arbre porte-graines n'est réservé dans les coupes, sauf dans les forêts de pins. Au début, on réservait 25 à 30 pins porte-graines à l'hectare, mais maintenant ce nombre a été réduit à 10 ou 15 arbres.

Marchés et commerce

CANADA

· Une brochure sur l'industrie de l'arbre de Noël au Canada, publiée par le Département des Ressources et du Développement, montre qu'environ 11 millions d'arbres ont été fournis au cours de la saison 1949-50 surtout Pour l'exportation, aux Etats-Unis. Le sapin baumier est préféré par la plupart des acheteurs et fournit presque la moitié du marché. Les autres essences choisies sont le sapin de Douglas, l'épicéa et le pin sylvestre. La brochure conclut que cette industrie a un rôle défini à jouer dans la vie sociale et économique du pays. C'est, de plus une entreprise avantageuse: 50 à 60 arbres de Noël peuvent pousser dans le temps et l'espace nécessaires pour la production d'un seul arbre d'âge exploitable, et la valeur sur pied de l'arbre de Noël est au moins quatre fois celle de l'épicéa adulte

On pourrait maintenir indéfiniment cette exploitation annuelle actuelle sur environ 200 square miles (51.800 hectares) de région boisée.

· Les industries forestières du Canada se répartissent en cinq groupes: exploitation forestière, industrie du sciage, industrie de la pâte et du papier, industries de l'utilisation du bois et du papier, La valeur productive nette des exploitations forestières s'élevait en 1948 à 461 millions de dollars canadiens, 11% de la valeur nette de toute la production de matière première. La valeur productive nette de cette année, pour les quatre autres groupes - les industries forestières de transformation - s'élevait à Can. $ 916 millions, presque un sixième de la valeur nette de toute la production de transformation au Canada La valeur productive nette de toutes lés industries forestières représentait presque 15% de la valeur totale nette de toute la production annuelle. Pendant l'année 1948, ces industries employèrent plus de 381.000 hommes et femmes, soit plus de 7% de l'ensemble de la main-d'œuvre civile.

Produits forestiers et leur utilisation

CANADA

· Au Laboratoire des Produits Forestiers d'Ottawa, on a mis au point la production d'un tonneau constitué entièrement de douves uniformément moulées et de fonds moulés. Les modèles, soumis à des essais complets ont donné pleine satisfaction. Les douves sont toutes de même largeur et interchangeables. Cette particularité permet la production de tonneaux qui peuvent être aisément démontés pour l'expédition, et assemblés à destination. On est en train d'équiper une usine de tonnellerie dans l'est du Canada, pour la production commerciale de ces tonneaux.

· L'emploi de la soie alternative verticale pour le débit des grumes se développe progressivement au Canada; des installations nouvelles ont été récemment construites au Manitoba, dans le Saskatchewan, et l'Ontario du Nord. Ce type de soierie paraît convenir tout particulièrement au débit des bois résineux dans les provinces de la prairie et l'Est du Canada où la plupart des grumes sont petites et où le classement n'est pas de première importance.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Le Service Forestier des Etats-Unis prépare actuellement un Manuel du Petit Scieur qui s'applique aux soieries débitant jusqu'à 20.000 board feet (50 m3 (s)) par journée de huit heures. Il comprendra une documentation sur les différents types et modèles de petites machines et d'équipement convenant aux petites soieries, sur leur conduite, leur rendement et leur installation, Ce manuel traitera aussi de l'organisation et de la direction d'une soierie, des techniques d'exploitation et des besoins en main-d'œuvre et en capitaux.

· Des essais sur l'efficacité de divers antiseptiques Pour la protection du bois contre l'attaque des xylophages marins se poursuivent depuis 29 ans à Gulfport, au Mississippi et depuis 35 ans au Pensacola en Floride, en utilisant à la fois des pilots ronds de Southern pine et des pièces de sciages d'aubier de dimensions normalisées et avec des durées normalisées d'exposition aux attaques. Quelques essais furent effectués sur des bois améliorés et sur des bois étrangers non traités offrant une résistance naturelle à l'attaque des xylophages marins. Les résultats les plus importants ont été les suivants:

1) Les préservatifs essayés les plus efficaces furent les huiles de créosote à très haut point d'ébullition, les créosotes de goudron de gaz à l'eau à très haut point d'ébullition, et des solutions de goudrons de houille dans la créosote de goudron de houille, Les créosotes à haut point d'ébullition sont moins toxiques que celles à faible point d'ébullition, mais elles ont une plus grande stabilité dans le bois.

2) Les créosotes contenant des pourcentages élevés de distillats légers ou d'acides de goudron furent beaucoup moins efficaces que celles pauvres en acides de goudron ou riches en bases de goudron.

3) Les traitements les plus efficaces furent obtenus par de forts dosages et des Pénétrations profondes.

4) La résistance à l'attaque ne fut pas accrue par l'introduction dans la créosote de substances chimiques telles que sels de cuivre, composés organiques ou inorganiques d'arsenic, carbazole, dinitronaphtalène, dinitrochlorobenzène, chlorure de fer, ou de pourcentages élevés de naphtalène.

5) La résistance de la créosote diminua par l'addition de paraffine, de «montan wax» proportionnellement à la décroissance du taux de créosote dans le mélange.

6) Aucun des nombreux sels préservatifs solubles ou insolubles utilisés n'assura une protection de longue durée.

7) Les huiles de pétrole ne fourniront qu'une faible protection et les solutions de créosote et pétrole furent moins efficaces dès que l'on diminuait la proportion de créosote.

8) Les Limnoria attaquent du bois traité qui résiste efficacement à l'attaque par les tarets (Teredo).

9) Les xylophages marins attaquent les poteaux depuis le niveau de la vase et jusqu'à la surface de l'eau.

10) Des variations d'intensité de l'attaque se produisent d'une année à l'autre, et l'intensité est la plus grande durant les mois chauds.

11) Des expériences de longue durée sont nécessaires pour obtenir des résultats valables.

12) Des bois étrangers traités, l'ébène vert résista à la fois à l'attaque de Limnoria et des tarets durant onze ans, le manbarklak résista pendant une courte période, et les autres essences furent détruites en des temps relativement courts.

13) Des bois comprimés résinifiés (compreg) étaient sains après quatre ans d'exposition, tandis que des spécimens d'impreg, bois résinifié non comprimé, et de papreg, papier résinifié, furent attaqués au cours de la même Période.

14) On souhaite de nouvelles recherches sur ce problème et en particulier sur l'utilisation de séries-témoins traitées par de la créosote de goudron de houille, pour comparer leur vie moyenne avec celle de spécimens traités par d'autres préservatifs.

· Les exigences en engrais des pays Nord-Est des Etats-Unis atteignent 1,7 million de short tons (1,5 million de tonnes) par an et il est probable que la consommation va continuer à augmenter. D'autre part, la perte de matériau pendant le débit des grumes, le sciage et la transformation en Pâte, atteint plus de 7 millions de tonnes par an, Le Conseil d'Utilisation du Bois du Nord-Est, qui fut créé en 1942 pour s'attaquer méthodiquement aux problèmes des bois de qualité inférieure et des déchets, réunit les résultats de la recherche appliquée qui peuvent aider à comber le déficit entre les pertes et l'utilisation. Il y a de nombreuses possibilités pratiques d'utilisation des déchets de bois: entre autres l'utilisation des cendres de bois comme engrais, de la sciure et des superphosphates avec de l'engrais de laiterie, de sciure au lieu de paille pour les litières, d'écorce broyée comme paillis et de lignine comme engrais pour les pommes de terre et comme élément constitutif du sol. En tous cas, on insiste sur la mise en pratique des recherches de laboratoire et, là où elle est réalisable, les aspects économiques de l'utilisation des déchets de bois sont précisés.

· Des recherches effectuées au laboratoire des Produits forestiers de Madison, Wisconsin, sur la production de levure alimentaire à partir des sous-produits provenant des traitements industriels du bois montrent qu'une levure alimentaire riche en protéines et en vitamines, peut être rapidement obtenue, avec un rendement de 40 à 45% de la substance ligneuse, à partir des glucides contenus dans les déchets de bois ou dans les sous-produits provenant des traitements chimiques du bois. Les sucres présents dans le jus des déchets de la pâte au sulfite et qui représentent environ 11% de la substance ligneuse, conviennent également à la production de levures alimentaires. Les glucides actuellement perdus au cours du traitement alcalin de fabrication de la pâte pourraient être enlevés avant la transformation en pâte et utilisés pour la production de levure alimentaire. Les pentoses et les hexoses, obtenus à partir du bols, fournissent des quantités à peu près égales de levure. Pour obtenir les meilleurs rendements et permettre la rapidité de sa propagation, la levure doit être accoutumée aux sucres de bois, mais la propagation continue est possible. Un activant a été mis au point pour éliminer l'écume qui, normalement, Pose un problème dans la propagation de la levure à partir des sucres du bois. Pour avoir le maximum de rendement, il faut environ 3,4 pounds d'azote 1,6 pounds de sels de phosphore, et 1,1 pounds de sels de Potassium Pour 100 pounds de sucres de bois (soit respectivement 7,5 Kg. 3,5 Kg., et 2,4 Kg. Pour 100 Kg. de sucres de bois). Une levure alimentaire obtenue de cette façon renferme approximativement 50% de protéines, 4% de lipides, de petites quantités de vitamine B1 et de grandes quantités de vitamine B2. Les procédés employés au Laboratoire des Produits forestiers diffèrent, à certains égards, du procédé allemand.

· Le wagon Unicel, frigorifique et fourgon combinés, tout en contreplaqué, utilise l'ensemble de l'armature du wagon pour absorber les chocs, tandis que le wagon de marchandises traditionnel en acier les concentre sur un longeron central sur lequel repose toute la charpente du wagon. Cette répartition des forces, qui furent d'abord appliquées aux cellules d'avions monocoques réduit la tension maxima à environ 3.000 pounds par square inch (200 kilogrammes par cm2 tandis qu'elle atteint jusqu'à 50.000 pounds par square inch (3.500 Kg. par cm2 dans les constructions traditionnelles. Les divers éléments sont soudés entre eux en une seule pièce rigide grâce à une résine phénol-formaldéhyde durable et à haute résistance qui peut être appliquée sous pression, soit avec chauffage ordinaire ou par haute fréquence soit à froid

Les nouvelles feuilles de matières plastiques Pour le revêtement et les couvre-joints recouverts de papier blanc ou coloré saturé de résine, offrent une surface résistant aux frottements à la fatigue et a la pourriture, évitant ainsi la réfection périodique d'un enduit et limitant l'utilisation d'un équipement de stérilisation et de nettoyage nécessaire avec les surfaces peintes. Tandis que jusqu'à maintenant des vitesses de 4 à 10 m.p.h. (6 à 16 km à l'heure) furent considérées comme des vitesses de collision par les cheminots l'extrémité du nouveau wagon est calculée pour supporter des vitesses de choc de 23 m.p.h. (37 km à l'heure) et au cours d'essais de choc il a résisté aux wagons normaux en acier sans avoir subi d'éraflure.

Le poids total du wagon fortement calorifugé est de 46.000 lbs. (20 tonnes). Il coûtera moins cher et exigera moins de main-d'œuvre qualifiée que les modèles traditionnels s'il est produit en grande série. Si ce wagon est construit en grand nombre, il pourra devenir un grand consommateur de contreplaqué.

MAROC

· Une usine de contreplaqué. équipée avec des machines américaines a commencé à fonctionner près de Casablanca. La production mensuelle actuelle de 300 m3 de panneaux de contreplaqué. peut être augmentée considérablement dans l'avenir. L'usine, la première de ce genre en Afrique du Nord, emploiera cent ouvriers et utilisera des grumes d'acajou d'Okoumé en provenance du Gabon, du Cameroun et de la Côte d'Ivoire, et de bois indigènes pour la fabrication de caisses et autres articles destinés, pour la plupart, à la consommation locale. La rareté de l'eau dans la région où est située l'usine a conduit à la mise au point d'une méthode spéciale évitant le traitement habituel à la vapeur des bois déroulés.

Politique forestière

ARGENTINE

· On a commencé à travailler à la préparation d'un relevé photogramétrique aérien d'une vaste étendue forestière, couvrant 160.000 hectares dans la colonie Manuel Belgrano, territoire de Misiones. Cette contrée renferme des peuplements importants de pin de Paraná (Araucaria augustifolia), considéré comme matériau de grande valeur pour la production de la pâte à papier. Ce relevé n'est qu'une partie du projet relatif au papier-journal patronné par le gouvernement et qui vise au développement des industries de la pâte et du papier afin de permettre au pays de se suffire quant à ces produits. Ce relevé, en permettant de connaître l'emplacement et le volume de matériel des forêts, servira de base à l'élaboration d'un plan d'exploitation, d'aménagement et d'utilisation rationnelle.

JAPON

· La Section des Ressources Naturelles, Grand Quartier Général, Commandement Suprême des Forces Alliées au Japon, a fait paraître un document d'une grande portée sur la surface, le volume du matériel et l'accroissement des forêts au Japon. résultat de quatre années de travail et destiné à devenir la base de politique et de la technique forestières.

Bien que, au Japon, il y ait 39 millions d'acres (16 millions d'hectares) de forêts accessibles, 15 pour cent seulement sont formées de conifères qui fournissent 85 pour cent de grumes de sciage abattues annuellement; 12 pour cent sont recouvertes de feuillus qui fournissent les autres 15 pour cent de grumes de sciage. Ainsi, 73 pour cent sont constituées de forêts qui fournissent du bois de chauffage, de surfaces à reboiser, de terrains en friche et d'autres formations non productives. La gravité de la situation est illustrée par le fait que le bois scié de conifère utilisable dans les régions accessibles n'est que de 11.250 millions de cubic feet (319 millions de m3 ®) environ, ce qui ne représente que 9 pour cent de plus que le volume de conifères abattu durant les 15 dernières années. Les 2.400 millions de cubic feet (68 millions de m3 ®) de feuillus accessibles et les 16.000 millions de cubic feet (453 millions de m3 ®) de bois de chauffage, portent le volume total à 30.000 millions de cubic feet (850 millions de m3 ®) environ, ce qui est beaucoup trop peu pour subvenir aux besoins de la population en bois d'œuvre et en bois de chauffage.

L'accroissement moyen annuel des bois de sciage utilisables est estimé 226 millions de cubic feet (6,4 millions de m3 ®) environ et celui du bois de chauffage, essentiellement des feuillus, 445 millions de cubic feet (13 millions de m3 ®). L'accroissement actuel ne représente qu'une petite fraction de ce qu'il est possible d'obtenir par un aménagement forestier intensif, mais les chiffres donnés représentent le maximum des disponibilités actuelles. Il reste des surfaces considérables de forêts inaccessibles, surtout des forêts de feuillus

Les surfaces boisées sont Pour la moitié environ, propriétés privées et presque tout le reste consiste en propriétés domaniales et communales Y compris les sanctuaires et les temples qui possèdent une surface relativement faible; la propriété domaniale compte plus de 60 pour cent du volume du bois de sciage et 51 pour cent du volume du bois de chauffage accessibles.

KENYA

· Sur les 220.000 square miles (570.000 Km2) que compte la Colonie de Kenya, environ un tiers seulement convient au développement de l'agriculture et à l'habitat humain normal. A l'exception d'une étroite bande côtière à l'Est, le reste du pays est chaud sec, peu habité. Mais la colonie possède à nombreux types de forêts et plus de 100 essences d'intérêt commercial. Les types de forêts sont classés en trois vastes groupes:

- les forets de montagne à climat montagnard;
- les rain-forests semitropicales de montagne; et les forêts des plaines ou des côtes

Le premier groupe comprend la Montane Rain Forest située entre 6.500 et 8 500 fret d'altitude (2.000 et 2.600 m), avec une pluviosité annuelle moyenne de 55 à 90 inches (1.400 à 2.300 mm), et composée de feuillus à feuilles persistantes; la Montane Conifer Forest, de 6.500 à 9.000 feet d'altitude (2.000 à 2.700 m) avec une pluviosité annuelle de 35 à 55 inches (900 à 1.400 mm) et composée surtout de pencil cedar (Juniperus procera) et de deux espèces de Podocarpus; la Montane Bamboo Forest située pour la plus grande part entre 8.000 et 8 500 feet (2,400 et 2.600 m) d'altitude; et la Montane Semi-Evergreen Forest, entre 5,500 et 6.000 feet (1.700 et 1.800 m), avec une pluviosité annuelle moyenne de 35 à 40 inches (900 à 1000 mm).

Les rain-forests semitropicales se trouvent autour du Mont Kenya et du bassin du Lac Victoria à 4.500-5.550 feet (1.400-1.700 m) d'altitude avec une pluviosité annuelle de 55 à 75 inches (1.400 à 1.900 mm). Les forêts côtières s'étendent au dessous dé 1.200 feet (370 m) à une distance maxima de 25 miles (40 km) de la côte et ont Une pluviosité de 35 à 50 inches (900 à 1300 mm) par an. Elles sont subdivisées en rain-forest de plaine, forêt sèche de plaine et savane boisée de plaine.

La plus grande partie des ressources en Podocarpus ont été épuisées et on a fait des plantations de Cupressus Pinus insignis et Pinus canariensis. De nombreux bois du Kenya ont une étroite affinité avec les bois Sud-Africains. Pour les feuillus indigènes le poids d'un pied cube varie de 16 lbs poids sec à l'air (256 kg. par m3) pour le Gyrocarpus asiaticus à 75 lbs (1.200 kg. par m3) pour le Dalbergia melanoxylon et le Terminalia prunioides. Au cours d'une récente Commission d'information sur un grand nombre de bois indigènes, on a adopté la classification suivante: très léger - au dessous de 25 lbs par cubic foot (400 Kg. par m3); léger - 26 à 35 lbs (401 à 560 Kg) mi-lourds 36 à 50 lbs (561 à 801 Kgs.), lourds - 51 à 65 lbs (802 à 1.041 kg.); et très lourds - au dessus de 65 lbs (1.041 kg.). Des essais ont été effectués sur les bois suivant les normes de l'Institut de Normalisation Britannique, à la fois au Laboratoire des Produits forestiers en Angleterre et à Nairobi.

Pour 36 des plus importantes essences les essais sont presque complètement achevés. On a cherché à établir une concordance entre les noms indigènes et les noms botaniques, travail difficile en raison des variations locales des noms indigènes. Pour chacune des 100 essences on a rassemblé une documentation qu'il est possible de consulter dans un Catalogue des Bois du Kenya, qui donne les noms commerciaux et locaux, les dimensions et caractéristiques de l'arbre la distribution, les ressources possibles, les caractéristiques des bois, leurs propriétés mécaniques, leurs qualités de travail, les conditions à observer et les méthodes à suivre pour leur séchage, leur durabilité et leurs utilisations.

ROYAUME-UNI

· La Commission Forestière (Forestry Commission) offre des subventions Pour encourager la plantation des peupliers en vue de la production de bois, soit sous forme de peuplements pleins, soit sous forme de plantations en lignes ou en avenues. Ces subventions sont payables de deux façons: celle pour les plantations en plein est de 8 livres par acre (40 ares), comportant une avance de 4 livres suivie du paiement du solde après 5 ans si les arbres ont été convenablement plantés et entretenus. Pour les plantations en lignes ou en avenues la subvention est de 2 shillings par arbre, avec une avance d'un shilling, le solde étant normalement payable au bout de cinq ans, Les peupliers sujets au chancre, tels que les essences et hybrides du groupe des baumiers, et un nombre limité d'autres essences ne donnent pas droit aux subventions,

La plupart des peupliers qui servent à la fabrication des allumettes sont importés. Ce bois est également utilisé à la fabrication des cageots faits de copeaux pour l'empaquetage des fruits et pour les caisses d'emballage et la pâte à papier,

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· En Août 1948, le Chef du Service Forestier délivrait une licence préliminaire pour 1.500 million de cubic feet (42 millions de m3) de bois à pâte en provenance d'Alaska; la Société bénéficiaire de cette licence était tenue de fournir Pour l'achat définitif des bois conformes à des qualifications déterminées. L'échéance de la licence définitive a été prolongée de deux ans afin de pouvoir disposer d'un délai supplémentaire pour mettre au point les plans de construction d'une usine de pâte au sulfite qui utiliserait le procédé à la magnésie; en effet les difficultés d'application du procédé à une échelle commerciale empêchent la Société de terminer maintenant le projet définitif, Ce procédé exclut toute possibilité de Pollution de l'eau de mer et de dommages à l'industrie de la pêche causés par les déchets de l'usine à pâte. L'usine initiale aura une capacité journalière de 300 tons (304,5 tonnes) de pâte - les 1.500 million cubic feet (42 millions de m3) approvisionneront une usine d'une capacité journalière de 525 tons (480 tonnes) pendant cinquante ans,

· Une des pièces maîtresses de la législation Fédérale actuelle est l'Acte Anderson-Mansfield, tendant à accélérer et à fournir une base permanente au reboisement et à la reconstitution d'un couvert végétal dans les forêts domaniales et les autres terres administrées par le Service Forestier. Une augmentation progressive des crédits est autorisée Pour le reboisement, ces crédits vont de 3 millions de dollars Pour l'année fiscale 1951 à 10 millions de dollars pour 1955, ce chiffre restant le même chaque année jusqu'en 1965. De la même façon, des crédits sont autorisés pour la remise en état des pâturages, de 1.500.000 dollars pour 1951, ils augmentent graduellement chaque année jusqu'à 3 millions de dollars en 1955, ce chiffre restant le même jusqu'en 1965. Les terres intéressées par ces mesures constituent la seule ou la principale source de pâturages d'été pour 10 millions de têtes de bétail et moutons élevés par 30.000 éleveurs. Elles comprennent plus de 4 millions d'acres (1.600.000 hectares) de terres dénudées et insuffisamment boisées et, en plus 4 millions d'acres (1.600.000 ha) de terres sérieusement appauvries,

Egalement dignes de remarque furent les amendements de l'Acte Clarke-McNary de 1924: les crédits alloués pour coopérer à la protection des forêts contre les incendies passèrent graduellement de 9 à 20 millions de dollars jusqu'en 1955. Les dépenses autorisées pour la production et la distribution des plants forestiers aux Propriétaires privés, en collaboration avec les états, passèrent de 100.000 dollars à 2.500.000 dollars par an. Les finances de 1950 n'autorisaient pas plus d'un million de dollars mais Il est prévu une augmentation de 500,000 dollars par an jusqu'en 1952 où un maximum de 2.500.000 dollars sera atteint. Les crédits alloués pour l'enseignement en collaboration avec les états, les écoles d'agriculture subventionnées et autres organismes d'état compétents, Pour aider les propriétaires fermiers forestiers, passèrent de 100.000 à 500.000 dollars dans l'année.

Au cours de l'année, la législation a prévu une augmentation des crédits destinés aux inventaires forestiers initiaux; ces crédits passaient de 6.500.000 à 11 millions de dollars, et pour les relevés ultérieurs, de 250.000 à 1.500.000 dollars par an.

La plus importante des lois forestières promulguées par l'un des états en 1949 fut celle qui se rapportait à la conservation des forêts et aux impôts forestiers dans le New Hampshire. Elle se propose d'encourager la protection de la forêt en exemptant le matériel sur pied de la charge annuelle des taxes foncières locales et en y substituant une taxe de 10% à la production sur les bois sur pied et sur le bois-d'œuvre au moment de l'abattage. L'une des stipulations qui prévoit Un abattement de 30% sur la taxe à la production si le propriétaire forestier utilise des méthodes forestières homologuées, est d'un intérêt tout particulier.

Revue bibliographique

Il entre dans la politique de la FAO d'analyser ici un choix de publications qui paraissent avoir une incidence directe sur l'activité présente de la Division des Forêts et des Produits Forestiers

WALDBAU AUF PFLANZENGEOGRAPHISCH-OKOLOGISCHER GRUNDLAGE. (Bases Phytogéographiques et Ecologiques de la Sylviculture). Leo Tschermak pp. XIV-722, avec 153 dessins et tableaux. Springer, Verlag, Vienne, Autriche 1950 - $ 14,50.

L'ouvrage est une étude générale des relations entre les forêts et le milieu en tant que base de la sylviculture pratique. C'est seulement grâce à la compréhension de ces rapports qu'un aménagement durable et efficace des forêts est rendu possible. Cela signifie qu'il faut travailler avec la nature et non pas contre elle. Cela signifie une connaissance précise de l'aire naturelle des espèces, de leurs besoins en eau, en chaleur et en lumière, de leur adaptation aux sols et à tous les autres facteurs du milieu qui, dans leur ensemble, créent les conditions biologiques nécessaires à l'existence à la croissance et au développement des forêts. Ces conditions variant suivant les pays, les pratiques forestières doivent aussi varier, Le Professeur Tschermak ne se prétend pas l'innovateur de cette façon d'envisager la sylviculture sous l'angle de la biologie. Pendant ces quelques dernières décades, de nombreux livres ont paru dans différents pays sur le même sujet. En 1937. le Professeur Toumey, aux Etats-Unis, mit l'accent sur l'écologie en tant que fondement de la sylviculture; en 1928, le Professeur G. F. Murozov, en Russie, analysait la forêt comme un phénomène géographique En 1938 le Professeur A. Pavari en Italie, avançait les mêmes idées. En Allemagne, deux ouvrages classiques sur le sujet ont été publiés: L'un par K. Rubner, en 1934, l'autre par A. Dengler en 1944. Ce qui distingue le travail de Tschermak de ceux de ses prédécesseurs, c'est que son étude se limite aux forêts de montagne de l'Europe Centrale et Méridionale, plus particulièrement aux forêts de l'Autriche et des pays environnants, de la Péninsule des Balkans et de la Turquie,

Le livre est divisé en deux parties: la première traite des notions fondamentales de la géographie des plantes, telles que l'influence de la chaleur de l'eau, de la lumière de la teneur de l'air en gaz carbonique, du vent, du sol et de toutes les autres conditions du milieu, sur l'existence et la croissance de certaines forêts, de certaines essences. Elle contient une description des régions forestières d'Autriche d'Allemagne, de la Péninsule des Balkans et de la Turquie, Un chapitre est consacré à l'action du monde animal sur la végétation forestière, action qui est loin d'être insignifiante et reçoit rarement l'attention qu'elle mérite. La deuxième partie - Les Techniques de la Sylviculture - est consacrée à l'application des principes biologiques au traitement forestier de peuplements et d'essences définies. On y trouve une documentation abondante et détaillée sur des types de forêts et des essences au sujet desquels on savait peu de choses jusqu'ici. L'ouvrage du Professeur Tschermak constitue ainsi une contribution importante à la fois à l'écologie forestière en tant que discipline scientifique et à la sylviculture pratique, notamment dans quelques régions encore peu connues.

HARVESTING TIMBER CROPS. (L Exploitation des bois). A. E. Wackerman pp. 437, illustrations McGraw-Hill Book Company Inc., New-York 1949. $ 5,00.

Les principes et méthodes employés aux Etats-Unis pour exploiter les bois sont intéressants pour les autres pays qui sont en train d'évoluer vers la mécanisation ou qui ont à prendre des décisions sur les méthodes les plus efficaces à utiliser dans des forêts qui vont être exploitées pour la première fois. Les forêts, aux Etats-Unis, varient considérablement. Elles comprennent de petits boqueteaux éparpillés mais aussi d'énormes massifs, des peuplements clairs ou très denses de petits arbres ou des géants; on les trouve sur des terrains plats et sur des collines escarpées, et elles croissent sur des sols allant des sables aux rochers. La variété des problèmes est donc très grande.

Les méthodes pour faire face à ces problèmes sont encore en voie d'expérimentation, et une énorme quantité de littérature technique décrit tel ou tel appareil telle ou telle machine, telle ou telle opération, tel ou tel arrangement; mais la richesse même des matériaux publiés rend difficile le choix des méthodes les mieux adaptées aux ensembles particuliers de conditions.

L'auteur de cette dernière addition à la série de manuels de Sylviculture Américaine, a rassemblé en un résumé les informations utiles. Dans la première partie «Considérations préliminaires à l'exploitation proprement dite» il traite dans des chapitres séparés des peuplements fournissant du bois d'œuvre, le but des forestiers, le développement des industries forestières en Amérique, les origines des méthodes modernes d'exploitation du bois d'œuvre, le plan d'exploitation et la main-d'œuvre forestière La nécessité d'une élaboration intelligente des plans afin d'adopter pas à pas ces méthodes aux problèmes posés par la forêt et le terrain, et pour combiner les pas successifs en une opération efficace et équilibrée, est bien expliquée. Des choix et des combinaisons erronés peuvent conduire à une exploitation inefficace et génératrice de gaspillage au point de vue financier, et à des dommages ou des destructions inutiles des forêts. Les travaux réussissent ou échouent selon que la main-d'œuvre disponible est ou non organisée de façon efficace et entraînée aux méthodes qui doivent être utilisées. L'efficacité du travail sera affectée dans Une large mesure par la façon dont les hommes seront logés et nourris, et par les entre les camps avec les travaux en forêt.

Dans la 2ème partie «Préparation des Arbres pour leur enlèvement de la forêt» des chapitres traitent du choix des arbres à couper, de l'abattage du façonnage des arbres abattus, de l'équarissage du fendage et de l'écorçage, et des outils utilisés Pour abattre, ébrancher et façonner les arbres, Ici le rapport de l'utilisation avec la sylviculture est traité assez en détail. Les solos mécaniques les plus modernes de types différents qui ont fait leurs preuves sont suffisamment décrites ainsi que les meilleurs modèles d'un grand nombre d'outils a mains tels que haches, Soies, etc.

La 3ème partie «Vidange des Produits de la forêt'>, considère séparément le débard des produits en forêt, le traînage, le chargement et la vidange. Ici un très grand nombre de moyens mécaniques ont été mis au point Pour satisfaire aux problèmes qui se Posent dans des forêts de différents types.

La 4ème partie «Organisation et direction des exploitations» traite de l'estimation-matière des produits forestiers, de l'organisation des exploitations, des frais et des rapports, et des pratiques régionales d'exploitation Les méthodes d'estimation-matière correspondent aux usages des Etats-Unis et s'appliquent aux grumes, aux rondins de bois de papeterie, aux produits enstérés ou aux produits à la pièce tels que poteaux, pilots, traverses et aux facteurs de conversion communément utilisés. Les principaux facteurs qu'il faut considérer dans les exploitations comprennent les types de terrain et les conditions climatiques à prévoir et si l'exploitation sera saisonnière ou annuelle, le rendement moyen journalier ou saisonnier recherché et le type général d'exploitation fixé pour répondre à ces conditions. Ainsi, les exploitations sur une petite échelle diffèrent beaucoup de celles faites sur une grande échelle. et ces dernières varient selon qu'elles sont concentrées ou dispersées. Le propriétaire forestier qui exploite en régie doit s'organiser d'une manière différente des autres catégories d'exploitants, Des relevés de dépenses exacts sont Une mesure nécessaire pour contrôler les frais et les recettes des exploitations et on trouve ici décrites les méthodes pour maintenir des frais acceptables.

Enfin, dans une série de notes d'experts qualifiés, la pratique des exploitations dans les principales régions forestières des Etats-Unis est décrite et rapprochée des problèmes forestiers locaux, En appuyant sur les principes et en reliant les méthodes l'exploitation à la sylviculture, l'auteur a rendu un service utile, non seulement aux forestiers des Etats-Unis, mais également à ceux de beaucoup d'autres pays.

OUT OF THE EARTH. (La terre nourricière). Louis Bromfield. 305 p. illustré Harper et Bros., New-York. 1950. $ 4

Il y a quelques années, l'auteur a acheté dans l'Etat d'Ohio Une terre agricole épuisée érodée, mal irriguée, dont le sol manquait de matières organiques, et dont le rendement était faible et incertain. Les forêts qui existaient primitivement avaient disparu depuis longtemps et les récoltes successives de mais avaient en apparence épuisé le sol. Il commença à améliorer le sol et le rendement; chaque pas en avant devant être rémunérateur, et il appliqua une méthode basée sur le vaste ensemble des études techniques actuellement connues. Enfin, Il est arrivé à démontrer qu'une exploitation intelligente du sol - l'agriculture nouvelle - peut donner d'heureux résultats sans aide ni subside ou subvention.

L'auteur a noté avec soin les travaux et leurs résultats, les dépenses et les recettes. Homme minutieux, il les a exposés dans trois livres, en même temps que sa philosophie personnelle. Séduit par cette expérience, Il a encouragé les visiteurs à venir voir et apprendre. Des milliers de personnes sont venues des Etats Unis et d'autres pays. Dans le troisième volume, il a décrit ce qui s'est passé, Pourquoi et comment cela est arrivé et de quelle façon des résultats analogues pouvaient être obtenus dans d'autres exploitations agricoles

Pour résumer l'essentiel de cet ouvrage, le travail entrepris fut de restaurer la forêt ou le Pâturage permanent sur des terres accidentées ou abruptes, impropres à la culture; de redonner au sol des éléments organiques en cultivant et en enfouissant l'engrais vert, de rendre à la couche supérieure du sol les produits chimiques nécessaires en utilisant l'alfa aux longues racines Pour prélever les réserves dans les couches profondes du sol, et d'alterner les cultures Pour cela, il fallait consacrer le sol aux prairies, légumineuses et pâturages. plutôt qu'à la culture de maïs et des autres céréales. Mais M. Bromfield a utilisé des engrais chimiques et des amendements Pour compléter la fumure organique, L'ouvrage complet comprend naturellement beaucoup de détails, mais la façon dont il est rédigé et le fait que l'auteur explique Pour quoi et comment il a procédé, incitent le lecteur à en achever la lecture.

Ce récit montre que l'agriculture Peut être restaurée de façon productive et rentable sur des terrains en pente autrefois couverts. de forets; c'est l'histoire des possibilités offertes par la science lorsqu'elle est appliquée avec intelligence et énergie. Il intéressera les forestiers, non seulement par ce qu'il décrit, mais parce qu'il constitue un appel en faveur de la doctrine de la restauration des forêts comme principal remède Pour les terres agricoles épuisées. Il faudra beaucoup d'expérience sur d'autres terres et dans d'autres pays avant que les revendications contradictoires des forestiers et des cultivateurs concernant l'utilisation du sol puissent être satisfaites sur une base rationnelle chacune des utilisations possibles étant appliquées aux terres les plus appropriées toutes les deux devant assurer la conservation du sol et de l'eau. Ce livre constitue un pas de plus vers ce but final.

EL CASTANO EN ESPAÑA. (Le Châtaignier en Espagne). S. Elorietta y Artaza. 303 pp. Illustré. Ministerio de Agricultura. Instituto Forestal de Investigaciones y Experiencias. Madrid. Espagne. 1949.

L'auteur décrit les aspects botaniques de Castanea sativa, y compris ses variétés les plus importantes en Galicie et dans les Provinces basques. Les principales caractéristiques de cet arbre sont, entre autres, sa calciphobie et son besoin d'humidité, à la fois du sol et de l'atmosphère, dans les différentes stations caractérisées par lés associations végétales les plus variées.

La seconde partie du livre est consacrée aux aspects sylvicoles, donnant une description détaillée des forêts exploitées en futaies et en taillis, ces dernières fournissant les cercles et les douves Pour la tonnellerie. Les systèmes de révolution les plus appropriés sont étudiés des points de vues sylvicole et économique. L'auteur mentionne en particulier les forêts en têtard de Galicie et la régénération artificielle, décrivant les différentes méthodes de semis et de plantation les travaux de pépinière et la sélection des graines.

Il décrit ensuite les «castañarejos», forêts exploitées pour leurs fruits, donnant des détails sur la culture, la greffe, la production des fruits et la régénération.

Les usages les plus importants du bois et des fruits sont mentionnées et en particulier lier la fabrication des douves et des différentes sortes d'emballages utilisés en Andalousie et en Catalogne.

La dernière partie du livre est consacrée à la pathologie et plus spécialement aux deux principales maladies fongiques du châtaignier: la maladie de l'encre causée par Phytophtora cambivora et le chancre causée par Endothia parasitica. Etant donné les graves dégâts causés par ces maladies, elles sont étudiées en détail. L'auteur présente un plan de lutte contre ces maladies et de reboisement en Espagne, en tenant compte des derniers résultats obtenus en cultivant et en croisant le châtaignier commun avec le châtaignier chinois (C. mollissima) et le châtaignier japonais (C. crenata), résistant tous les deux à ces maladies.

DIREITO FLORESTAL BRASILIEIRO. (La législation forestière brésilienne). Osny Duarte Pereira, Juge de district fédéral. Borsoi Rio de Janeiro. 1950.

A la demande de l'Institut National du Pin, et avec sa collaboration, l'auteur a entrepris cette étude définitive de la législation forestière qui dépasse le cadre du droit brésilien.

L'introduction du Président de l'Institut et les termes élogieux du Directeur général des Forêts et du Conseil Forestier Fédéral montrent qu'ils considèrent cet ouvrage comme ayant une valeur et une portée hors de pair.

Les premiers chapitres sont des études comparées approfondies de la législation forestière: origines du droit forestier et de la législation forestière moderne dans la plupart des pays du monde. Vient ensuite une étude de l'évolution historique de la législation forestière brésilienne pendant la période de colonisation et sous la République, avec un résumé de la législation des principaux états de la Fédération.

L'auteur expose ensuite les origines et les buts économiques de la législation forestière et poursuit par une série d'études sur le rapport de cette législation avec la situation climatique, écologique, économique et politique de divers pays, y compris le Brésil Enfin, il traite des aspects particuliers dé cette législation (infractions aux lois forestières, feux de forêt, répression des délits et services de police forestière), et de l'organisation des services forestiers (fonds forestier, Conseil forestier Fédéral, Service forestier du ministère de l'Agriculture et Institut du Pin). Le livre se termine par une bibliographie complète.

Cet ouvrage, le premier de ce genre paru en Amérique latine a une place toute désignée dans la bibliothèque des forestiers et des juristes.

THE RURAL ECONOMY OF NEW ENGLAND. (L'économie rurale de la Nouvelle-Angleterre) p. 796, 123 tableaux, 155 cartes. Harvard University Press. Cambridge Massachusetts. U.S.A. 1950 $ 15.

Cette étude concerne l'économie des six états de la Nouvelle-Angleterre: Maine New Hampshire, Vermont, Massachusetts Rhode Island et Connecticut. Les recherches sur l'économie régionale sont orientées vers l'utilisation du sol et écrites du point de vue rural, le mot «rural» désignant l'agriculture, la sylviculture, les Possibilités touristiques et la vie de la campagne.

Les revenus des terres forestières de la Nouvelle Angleterre, dans les conditions actuelles, et en tenant compte de ce qu'elles ne sont généralement pas exploitées scientifiquement, peuvent être estimés à environ 60 millions de dollars seulement par an comparés aux 250 millions de dollars provenant des exploitations agricoles. Cependant, contrairement à un trop grand nombre d'économistes ruraux, l'auteur fait une étude détaillée des ressources forestières qui couvrent 12.400.000 hectares, soit les trois quarts de la superficie et jouent un rôle protecteur fondamental en préservant le sol contre l'érosion et en régularisant le régime des cours d'eau

Bien que dans tout le livre il ne soit qu'incidemment question de foresterie, les forestiers liront avec un intérêt particulier le chapitre sur les terres forestières et leur aménagement. En insistant sur les petits domaines forestiers et surtout les exploitations sylvo-agricoles qui sont en général mal exploitées, l'auteur cherche un remède à cette situation. Un recensement de 1945 a mis en évidence l'importance économique de cette question, en révélant qu'il y avait plus de 4,300 «forest products farms» (exploitations sylvo-agricoles) dans la Nouvelle Angleterre; ces fermes retirent des bénéfices plus grands de la forêt que de toutes les autres cultures réunies.

Une étude qui donne à réfléchir, est celle d'une ferme familiale dans le Maine où les productions forestière et laitière sont combinées. L'auteur conclut qu'une ferme comprenant 120 hectares de forêts et 20 hectares de terre arable, avec des pâturages suffisants pour l'élevage de 10 vaches laitières, pourrait, si les forêts étaient exploitées d'une façon intensive, donner un revenu comparable à celui d'une laiterie ordinaire dans le Maine.

Non moins significative est l'étude des coopératives forestières. Ces organisations ont été créées pour encourager l'exploitation scientifique des forêts et pour la vente des produits des petites propriétés. Malheureusement elles n'ont été établies dans la Nouvelle-Angleterre que quelques années avant la deuxième guerre mondiale, et à ce moment, l'augmentation du prix du bois a encouragé leurs membres à traiter individuellement, plutôt que collectivement, avec les acheteurs disposés à offrir des prix élevés Cependant, l'auteur considère les coopératives comme la solution la plus rationnelle au problème des petites forêts privées de cette région.

FIFTY YEARS OF FORESTRY IN THE U.S.A. (Cinquante ans de Foresterie aux Etats-Unis) Robert E. Winters, Editeur. 385 pages, illustré. Society of American Foresters (Société des Forestiers Américains) Washington 6, D.C., U.S.A., 1950. $ 4.00.

En 1898, il n'y avait que deux forestiers originaires des Etats-Unis et y ayant fait leurs études, et deux forestiers originaires d'Europe et y ayant fait leurs études. Il n'y avait pas d'écoles professionnelles, pas de manuels, et pratiquement aucune expérience technique qui puisse s'appliquer directement aux forêts variées et complexes de ce pays. Cinquante ans plus tard, il y avait environ 15.000 forestiers qualifiés, 22 écoles forestières professionnelles officiellement reconnues, et une somme étendue et en progrès incessant de connaissances techniques sur les forêts et la foresterie.

La Société des Forestiers Américains fut fondée le 30 novembre 1900 par sept forestiers. En 1945, fut décidée la préparation d'une Histoire de la Foresterie aux Etats-Unis pendant le demi-siècle écoulé depuis la fondation de la Société. Ce volume est le résultat des travaux du Comité de la Société et de dix-neuf auteurs choisis pour préparer les différents chapitres relatifs aux stades importants des progrès de la foresterie, et aux organisations et activités qui ont contribué à l'avancement de la technique forestière. Robert K. Winters, Président du Comité éditeur de l'histoire de la Foresterie, est l'auteur du chapitre introductif résumant le développement et les réalisations de la technique forestière pendant le premier demi-siècle. Il apporta ainsi une contribution importante à ce volume remarquable, digne mémorial du cinquantième anniversaire de la Société. Il est heureux que ce travail ait été rédigé par cette Société qui réunit des savants et des spécialistes, des administrateurs et des chercheurs, des fonctionnaires appartenant au Gouvernement Fédéral, à l'Etat et aux administrations locales, des membres d'organisations privées et internationales, des forestiers spécialisés dans la sylviculture et l'utilisation des bois, les Pâturages, les réserves naturelles et les loisirs en forêt les influences forestières et les exploitations sylvo-agricoles, des professeurs d'écoles professionnelles et des spécialistes de l'éducation du public.

Les interférences mutuelles de ces différentes branches d'intérêt font aujourd'hui de cette Société un véritable forum où les différents aspects des problèmes de la sylviculture et des forêts peuvent être débattus à la fois du point de vue technique et du point de vue de la politique à suivre.

Pendant ce demi-siècle, les progrès réalisés dans la théorie et dans la pratique, n'ont pas toujours été poursuivis d'une manière continue Les auteurs ont joint à l'exposé historique une critique de l'état de choses actuel et un aperçu sur l'avenir. Par exemple, en ce qui concerne la lutte contre les incendies, les pertes ont été réduites à environ un huitième de ce qu'elles étaient 40 ans auparavant, et de nouvelles méthodes de combat se développent rapidement, mais des catastrophes Se produisent encore par endroit, et 130,000,000 d'acres (52.000.000 d'hectares) de forêts sont toujours privés d'une protection organisée, On peut toutefois fermement espérer un progrès continu. La lutte contre les maladies et les insectes a été moins efficace, mais la mise en œuvre d'armes nouvelles et le passage graduel de la lutte directe aux méthodes fondées sur la sylviculture permettent d'envisager l'avenir avec plus de confiance. La sylviculture, toute théorique au début, s'appuie maintenant sur des bases pratiques adaptées aux forêts, L'aménagement procurant un rendement intensif et soutenu est encore loin d'être général. L'utilisation des produits forestiers s'est beaucoup améliorée, de plusieurs manières, y compris la généralisation des combinats. L'aménagement des pâturages devient une science, mais ses applications pratiques sont encore loin d'être généralisées.

Ce livre est un travail sérieux et réfléchi. Il reconnaît les erreurs et les déficiences, aussi bien que les succès et les réalisations. La tâche des spécialistes est loin d'être accomplie. Mais les progrès réalisés et la position acquise constituent une base solide permettant d'espérer, avec un optimisme raisonné que, grâce à une énergie soutenue, à l'audace et l'imagination, la foresterie peut, aux Etats-Unis, accélérer ses progrès, en complète harmonie avec les besoins et les nécessités de la nation et du monde entier. CG livre étant bien plus qu'un compte-rendu historique, il faut espérer que, de par le monde, de nombreux forestiers seront désireux de le lire intégralement.

WATER, LAND AND PEOPLE. (Eaux, Terre et Population), par Bernard Frank et Anthony Netboy. 331 pages, illustré. Edité par Alfred A. Knopf, Inc., New York 22, N.Y. 1950. $ 4.00.

Que tout ne soit pas parfait aux Etats-Unis en ce qui concerne l'utilisation des ressources des eaux et du sol, est un fait bien connu. De nombreux rapports et études ont permis de réunir toute une documentation sur les inondations, les sécheresses, l'épuisement presque total des réserves d'eau potable à certains moments, l'érosion, les tempêtes de sables, l'ensablement des réservoirs et du lit des cours d'eau, les dommages irréparables causés aux forêts et aux pâturages, et toutes les autres conséquences habituelles de l'utilisation abusive des terres. Les causes immédiates de ces désordres ont été abondamment et éloquemment décrites et dénoncées. Ces dommages et ces ruines ont été prévus. On a tenté d'y remédier de différentes manières et tout un ensemble de mesures destinées à promouvoir une action publique organisée est actuellement à l'étude, L'expérience des Etats-Unis, sa situation présente et son avenir, sont importants non seulement Pour ce pays même mais aussi pour d'autres nations où des problèmes similaires surgiront probablement, car la variété et l'étendue des problèmes que l'on rencontre aux Etats-Unis, aussi bien que le nombre et la complexité des solutions tentées ou proposées sont d'une portée quasi-universelle,

La première chose à faire, et c'est ainsi que l'auteur aborde la question, est de saisir l'importance d'un fait essentiel et bien souvent ignoré, à savoir que les différentes manifestations de désordre ne sont pas des faits isolés, mais bien des aspects étroitement reliés entre eux d'un même problème. Il est ensuite nécessaire, dans un livre dédié à d'intelligents profanes, d'expliquer clairement comment et Pourquoi l'utilisation normale ou abusive de terres de différentes catégories avec des combinaisons différentes de sol, de topographie et de climat, amène des modifications dans les biocénoses et dans le sol lui-même et par suite dans le régime des eaux. Ces causes et ces effets sont rendus compréhensibles à tous, lorsqu'ils sont rationnellement et clairement expliqués, comme ils le sont dans ce livre.

Mais c'est à l'exposé des solutions à envisager que l'auteur consacre la plus grande partie de son livre. Les solutions tentées jusqu'à présent se rangent en trois catégories: travaux d'art, contrôle de l'utilisation des terres et aménagement des bassins fluviaux. - TVA. Les grands barrages modifient le régime des cours d'eau et de leurs affluents, contribuant à élever le niveau de leur lit et lorsqu'on en vient aux inévitables levées, le problème n'est pas encore résolu. Lorsque la capacité du réservoir se trouve diminué par la sédimentation, on en revient à envisager la création d'un système indéfini et toujours extrêmement coûteux de réservoirs situés plus en amont - système qui n'amène toujours pas de solution définitive. Noyer une vallée Pour y établir un réservoir entraîne le déplacement des populations et des agglomérations que les travaux prévus avaient primitivement pour but de protéger et détruit des lieux de villégiature et des sites connus et irremplaçables. Les grands barrages supprimeront probablement les grandes migrations des saumons dans les cours d'eau de la côte ouest. Naturellement, les barrages sont nécessaires et utiles, mais ne peuvent décidément pas résoudre entièrement les problèmes de l'eau et de la terre.

L'utilisation de la terre s'est développée par tâtonnements et non sans erreurs, et dans une liberté absolue. Un important succès a été remporté dans les forêts nationales où l'on est arrivé à obtenir une utilisation rationnelle, et les programmes gouvernementaux de coopération commencent à produire effet salutaire et réel sur beaucoup de forêts particulières, mais non sur toutes Le programme de conservation du sol par district est bon, mais il s'en faut de beaucoup que la conservation de toutes les terres qui auraient besoin de ces mesures soit organisée, et les autorités locales montrent beaucoup de répugnance à adopter la discipline de ces mesures rigoureuses, même lorsqu'elles sont profondément nécessaires. Des allocations sont consenties Pour permettre l'application de ces mesures conservatrices dans l'agriculture, mais la surveillance et le contrôle sont incomplets et la coordination des programmes est loin d'être parfaite, Dans les vastes étendues de pâturages communaux et dans les réserves indiennes, l'application de ces programmes n'avance qu'a une allure de tortue si l'on considère l'urgence des besoins.

Le programme le plus vaste est celui que le Ministère de l'Agriculture des Etats-Unis a élaboré pour la lutte contre les inondations dans le bassin supérieur des cours d'eau, et que l'on a commencé à appliquer vers 1935. Des versants entiers sont inventoriés, des programmes d'action corrective sont établis avec la participation efficace des autorités locales, et sont appliqués ensuite pendant une période généralement longue; on y fait appel à la fois à l'utilisation du sol et aux travaux d'art Mais l'application de ces mesures est toujours fort en retard sur les inventaires et les projets.

Une meilleure utilisation des terres privées dépend presqu'entièrement de la bonne volonté des propriétaires, jusqu'à présent, il s'est révélé politiquement impossible d'obtenir aucun contrôle effectif de l'utilisation du sol, tel que la réglementation des coupes de bois et du labourage sur des sols accidentés ou instables. L'aide que peuvent apporter le Gouvernement Fédéral et celui de chaque Etat en ce qui concerne les programmes d'utilisation du sol est terriblement faible, eu égard aux besoins et aux fortes dépenses nécessités par ces travaux.

Finalement, les auteurs concluent: «Main tenant, l'heure est venue». Si l'on veut réaliser un programme effectif pour remédier à cet état de chose, sur une échelle assez vaste, plusieurs conditions sont nécessaires. Il faut une connaissance approfondie des conditions, des problèmes et des remèdes. L'apathie et l'ignorance du public, qui sont actuellement les principaux obstacles à tout progrès, doivent être surmontés; l'utilisation du sol doit être officiellement contrôlée pour prévenir les abus et servir au bien-être de la communauté. Les propriétés privées qui constituent un point critique, devraient devenir propriétés d'état. Il serait urgent de créer un comité chargé de l'établissement et de la révision des plans, qui contrôlerait et coordonnerait les programmes actuellement sans coordination des différents organismes intéressés. L'ultime question est de savoir si le pays pourra changer dans une mesure suffisante et assez rapidement les usages établis en matière de culture.

En faisant appel à un choix de cas typiques pour illustrer les points fondamentaux, les auteurs ont réussi à attirer l'attention sur les problèmes dans leur ensemble, et à mettre en lumière les différents aspects simultanément traités. Le livre est écrit avec une conviction profonde et aussi avec une connaissance et une compréhension parfaites du sujet. Par dessus tout, il évite les pièges tentants de l'exagération, du choix aveugle d'un moyen d'action unique à l'exclusion de tous les autres, et de toute critique qui ne serait pas fondée sur une documentation exacte.

Cet ouvrage, le deuxième d'une nouvelle série d'études consacrées aux: forêts et aux produits forestiers, offre aux personnes chargées de l'administration et de l'exploitation des forêts une base pour l'élaboration et la mise en vigueur d'une saine politique forestière. On peut se procurer ce livre de 240 pages chez les agents de vente des publications de la FAO; prix 2 dollars (E.-U.).


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