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Rapport sur les produits


La pâte de bois
Le contreplaqué


La pâte de bois


Production
Commerce international


Les chiffres qui figurent dans ce texte proviennent de sources officielles, de World Wood Pulp Data (publié par la Canadian Pulp and Paper Association et la United States Pulp Producers Association) et de journaux commerciaux. Les statistiques officielles ne couvrent généralement pas plus des dix premiers mois de 1950 et les informations fournies pour les mois restants ne sont que des estimations. 4 moins d'indication contraire, les unités métriques sont partout employées. Un rapport sur la pâte à papier a été publié précédemment dans UNASYLVA, Vol. IV, No. 2.

La période qui suivit le début des hostilités en Corée a été marquée par un changement important dans la situation de la pâte de bois et des produits dérivés. La consommation des produits dérivés s'est accrue aux Etats-Unis, mais la production a atteint un niveau si élevé que beaucoup de statisticiens, tant dans le gouvernement que dans l'industrie, ont constaté que la consommation restant très au-dessous de la production, on devrait augmenter les stocks. La consommation de la pâte a aussi augmenté en Europe. Là, cet accroissement peut être regardé comme une nouvelle preuve de renaissance économique, mais il n'est pas probable que le niveau actuel de la consommation, calculé par habitant, ait encore atteint les niveaux d'avant-guerre. La demande de pâte de bois a également progressé sur d'autres continents, par suite d'une plus large utilisation des dérivés de la pâte et du désir de s'assurer des réserves pendant une période de hausse des prix.

Pendant l'année 1950, la plupart des pays imposèrent des restrictions sur les importations en provenance de la zone dollar, et, par suite, réduisirent leurs achats en Amérique du Nord. Toutefois, la production de l'Europe septentrionale ne suffira pas à satisfaire la demande habituelle, et les pays importateurs pourraient à nouveau avoir à faire appel à l'Amérique du Nord pour obtenir de la pâte et des produits dérivés. Etant donné l'insuffisance des disponibilités en pâte et en produits dérives dans le commerce international, il a été suggéré de plusieurs côtés d'établir une répartition internationale. La Conférence internationale des matières premières a étudié la question à Washington.

Parmi les demandes de produits de transformation de la pâte, la demande de papier journal paraît être l'une des plus pressantes. Les éditeurs sont tout particulièrement préoccupés par leur approvisionnement en papier soulignant que la nécessité toujours plus grande de faire connaître et comprendre par tous les peuples les problèmes internationaux d'actualité, justifie encore davantage l'importance de leurs besoins. Les augmentations du prix du papier journal ont en général été absorbées par le public.

En 1950, la Suède et la Finlande ont accru leurs exportations vers les Etats-Unis de plus de 60 pour cent au-dessus des niveaux de 1949, reprenant ainsi une place importante sur le marché. Toutefois, leurs prix sont supérieurs à ceux de l'Amérique du Nord. Si la taxation des prix est mise en vigueur aux Etats-Unis, ces pays pourraient être moins intéressés par les marchés des Etats-Unis qu'ils ne le sont actuellement. En Suède, les exportations de pâte à papier furent intensifiées au maximum avant le 1er janvier 1951, date à laquelle les «taxes d'uniformisation des prix» devaient prendre effet.

Il y eut une importante hausse des prix de la pâte et cette hausse ne paraissait pas devoir se ralentir à la mi-1951. Du point de vue producteur, cette situation n'était pas entièrement satisfaisante, l'intensification de la demande et la hausse des prix semblant être des signes précurseurs d'une inflation à l'échelle mondiale. Les prix, sur quelques-uns des marchés, devenaient incontrôlables.

Il est intéressant de comparer les chiffres auxquels a été estimée la production de 1949 et les prévisions établies à la Conférence préparatoire sur les problèmes mondiaux de la pâte de bois, qui s'est tenue à Montréal en avril-mai 1949.

TABLEAU 1. - PRODUCTION MONDIALE DE PÂTE EN 1949 ET 1950

Régions

1949

1950

Production effective

Prévention de Montréal

Production effective

Prévention de Montréal


(milliers de tonnes)

Amérique du Nord

17 888

18 995

20 640

20 310

Europe

8 086

8 900

8 420

9 600

Divers 848

1 125

1 066

1 260


Total

26 822

29 020

30 126

31 170

Les prévisions de la Conférence de Montréal ont été remarquablement exactes, semble-t-il. Néanmoins, le rapport de cette Conférence spécifie que les prévisions relatives aux années à venir reposent sur l'hypothèse de «conditions normales». En fait, la situation a évolué dans un sens tout autre que «normal».

L'incident coréen a entraîné une activité économique accrue et des dépenses élevées qui ont nécessairement suscité une plus large demande de produits dérivés de la pâte. Il était déjà évident, dans le monde entier, que la demande normale de produits dérivés de la pâte allait croissant, rendant possible l'augmentation de la capacité de production ou même l'établissement d'usines nouvelles, là où il n'en existait pas encore. Dans certaines régions, les plans pour la construction de nouvelles manufactures étaient déjà assez avancés, et dans d'autres, les études préliminaires indispensables étaient en cours. Les besoins croissants en pâte de bois et en produits dérivés résultant de la situation internationale actuelle aura probablement pour effet de stimuler encore davantage la production, car il n'est pas de pays qui veuille voir s'abaisser son niveau de vie.

A la Conférence de Montréal en 1949, il avait été prévu qu'entre 1949 et 1955, si les conditions étaient favorables, les besoins mondiaux en pâte à papier pourraient s'accroître de 30 pour cent et la production mondiale de pâte à papier de 27 pour cent.

Production

Les informations reçues indiquent que la production de pâte de bois en 1950 est en augmentation sur celle de 1949 dans la plupart des principaux pays producteurs. En Europe la production paraît s'être accrue d'environ 10 pour cent sur celle de 1949, d'environ 15 pour cent au Canada et aux Etats-Unis réunis, et d'environ 6 pour cent en Amérique latine. La production du Japon s'est accrue de 25 pour cent, et il y eût un léger accroissement de production en Australie, En Allemagne occidentale, la renaissance de l'industrie de la pâte a fait des progrès considérables.

TABLEAU 2. - PÂTE A PAPIER: INFORMATION SUR LA PRODUCTION ET LE COMMERCE DANS LE MONDE

Régions

Evaluation pour 1950

Production

Importations

Exportations


(milliers de tonnes)

Amérique du Nord

20 800

2 2001

1 650

Amérique latine

230

265

-

Europe

8 420

2 815

3 800


Septentrionale

6100

15

3 630


Orientale 1

10

30

-


Occidentale

750

2 300

10


Centrale 2

1 560

470

160

Afrique du Sud

16

2

-

Asie et Pacifique

820

265

-

TOTAL

30 286

5 547

5 450

- Néant ou négligeable.

1 Estimations pour la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Yougoslavie non comprises.

2 Estimations pour la Tchécoslovaquie non comprises.

Les principaux pays exportateurs de pâte de bois sont la Norvège, la Suède, la Finlande et le Canada. En 1950, la production paraît s'être accrue d'environ 50.000 tonnes en Norvège, d'environ 175.000 à 200.000 tonnes en Suède, d'approximativement 300.000 à 350.000 tonnes en Finlande, et de 450.000 tonnes au Canada. Il ne faut pas oublier qu'en 1949, la demande de pâte de bois s'est légèrement ralentie; par conséquent, la majeure partie de cette production accrue provient d'usines déjà existantes, et ne représente pas un accroissement de la capacité de production en pâte de bois.

La possibilité d'une production accrue de pâte de bois dans l'avenir ne dépend pas seulement de la capacité actuelle de production des usines, et de l'importance de la demande de produits finis, mais aussi des ressources en bois à pâte et d'autres facteurs de production tels que le charbon et la main-d'œuvre. Le rapport de la Conférence de Montréal contient une section concernant l'approvisionnement en pâte à papier, dans laquelle il est fait remarquer que la possibilité d'accroître les ressources en bois de papeterie en Europe dans un proche avenir est infime, si l'on veut éviter que des dommages irréparables ne soient causés aux forêts ou que la production d'autres produits ligneux ne soit par trop réduite. La forte demande de pâte à papier s'est traduite par une hausse des prix et a fait discuter plus activement de la possibilité de développer l'utilisation de la paille et d'autres matériaux fibreux pour la fabrication du papier. On accords plus d'attention à l'utilisation accrue des bois feuillus pour la fabrication du papier.

Afin de répondre aux besoins intérieurs, de nouvelles usines de pâte viennent d'être récemment construites au Mexique et au Brésil, et des plans sont à l'étude pour la construction de nouvelles usines en Alaska, en Australie, dans l'Inde et en Nouvelle-Zélande, pour ne mentionner que quelques pays seulement. De plus, quelques usines sont en voie de modernisation afin d'accroître leur capacité de production. De nouvelles usines utilisant des fibres autres que le bois ont été construites en Algérie, en Uruguay et aux Philippines.

Le prix de revient, et l'incertitude quant à la possibilité d'obtenir les matières premières nécessaires d'une façon ininterrompue, retardent les progrès de l'utilisation de résidus agricoles qui, autrement, sembleraient pouvoir fournir une matière première convenable pour la fabrication du papier.

Amérique du Nord

La capacité de production de pâte à papier en Amérique du Nord s'est accrue de près de 780.000 tonnes entre 1949 et 1950. De ce chiffre 730.000 tonnes proviennent des usines de pâte chimique et 54.000 tonnes des usines de pâte mécanique. De 1949 à 1950, la production a été d'approximativement 2.800.000 tonnes, dont 2.200.000 tonnes de pâte chimique et 600.000 tonnes de pâte mécanique.

Canada. La production canadienne de pâte à papier a été estimée pour 1950 à environ 7.420.000 tonnes, soit environ 450.000 tonnes de plus qu'en 1949. L'accroissement de production de pâte dissolvante est estimé à 61.000 tonnes, celle de pâte kraft à 160.000 tonnes. L'accroissement de production de la pâte soluble, à un moment où les linters de coton sont relativement rares, prend une signification nouvelle. On prévoyait un accroissement de la capacité de production de pâte dissolvante durant février-mars 1951. Toutefois, la capacité de production pourrait être réduite en 1951 si elle devait gêner les approvisionnements militaires. La production sera surtout affectée par le manque de main-d'œuvre, susceptible d'être attirée par les industries de la défense qui assurent des salaires plus élevé. Les prix de revient plus élevés et la rareté des produits chimiques nécessaires pourraient également limiter la production.

En 1950, la production de papier journal a été de 4.789.000 tonnes soit 93.000 tonnes de plus qu'en 1949.

Etats-Unis d'Amérique. La production de pâte aux Etats-Unis est estimée à 13.200.000 tonnes en 1950, contre 11.029.000 tonnes en 1949 et 11.678.000 tonnes en 1948. En dépit de cette production record et du niveau élevé des importations, les stocks n'étaient pas plus importants à la fin qu'au début de l'année. Toutefois, on croit que la consommation des produits finis dérivés de la pâte n'a pas été aussi élevée que la production, et que ce surplus de production a été stocké. D'après la moyenne d'octobre-novembre 1950 la production annuelle des papiers et cartonnages a été de 24.240.000 tonnes. La production de 1949 avait atteint 19.250.000 tonnes. On croit que le contrôle de la production des denrées destinées aux civils prendra effet pendant la première partie de 1951, et qu'il s'écoulera un certain laps de temps avant que les commandes de l'Armée n'aient compensé ce ralentissement des affaires. On pressent donc que le niveau record actuel de production et de consommation de pâte ne se maintiendra pas longtemps, en particulier si le contrôle des prix est mis en vigueur en même temps. De plus, le contrôle des prix pourrait affecter le volume des importations. La pénurie des matières premières nécessaires à la fabrication du papier commençait à se faire sentir, quoiqu'elle n'ait pas encore beaucoup affecté la situation en 1950.

La production de pâte en 1950 a généralement été considérée comme suffisante. Dans le nord-ouest de la côte du Pacifique, les stocks de pâte, qui avaient atteint un volume important en 1949, pour profiter des prix peu élevés, commencèrent à diminuer. Le prix des bois ronds en 1950 a été élevé, ce qui incita les industriels à ne pas constituer de stocks importants. Le prix de la pâte monta également dans la région des Grands Lacs, et, en octobre 1950, les papeteries qui s'approvisionnent au Canada, s'attendaient à une montée des prix, en particulier pour les bois écorcés.

Quarante pour cent de la pâte de bois mise sur le marché et disponible pour les industries consommatrices, sont produits par les Etats-Unis - pratiquement le même pourcentage qu'avant-guerre. Alors que quelques usines fournissant le marché de la pâte ont été construites pendant cette période, quelques autres ont été fermées, compensant ainsi l'accroissement de production des premières.

Sur les 13.200.000 tonnes de pâte produites en 1950, il y a 430.000 tonnes de pâte au bisulfite, dissolvante et 6.800.000 tonnes de kraft blanchi et non blanchi. La production de pâte au bisulfite, dissolvante s'est accrue de 90.000 tonnes par rapport au niveau de production de 1949, tandis que la production de kraft s'accroissait d'environ 1.400.000 tonnes.

Suède

On estime que la production de pâte de bois pour 1950 se situe autour de 3.075.000 tonnes, dont 360.000 tonnes de pâte au bisulfite, dissolvante, 1.025.000 tonnes d'autres sortes de pâtes au bisulfite, 990.000 tonnes de pâte au sulfate, et 700.000 tonnes de pâte mécanique.

Vers la fin de 1950, il semblait qu'une nouvelle montée des prix de la pâte était à prévoir. Le combustible posait également des problèmes. Les expéditions de charbon et de coke de la Grande-Bretagne étaient réduites, car ce pays avait des difficultés à satisfaire ses propres besoins. Dans les derniers traités commerciaux passés avec la Pologne, la Suède dut accepter d'augmenter ses livraisons de pâte afin d'obtenir la quantité demandée de combustible. Une nouvelle question se posa également: celle de savoir si l'on pourrait obtenir d'une manière continue des quantités suffisantes de pyrite et de soufre pur, le soufre devenant rare sur les marchés mondiaux.

Finlande

En 1950, la production de pâte de bois en Finlande atteignit à peine 2.000.000 de tonnes, dont 75.000 tonnes de pâte au bisulfite, dissolvante, 480.000 tonnes de pâte au sulfate non blanchie, et 760.000 tonnes de pâte mécanique.

France

La production de pâte de bois s'accrut en 1950 d'environ 6 à 7 pour cent par rapport au niveau de production de 1949. Etant donné la pénurie Je bois à pâte, il est intéressant de noter qu'une usine vient d'être récemment installée, laquelle est pourvue d'un équipement qui lui permet de produire de la pâte à partir de déchets de bois, en particulier de bois feuillus. Cette usine doit travailler conjointement avec une scierie.

Tableau 3. - Destination des exportations de pâte de l'Amérique du Nord et de l'Europe Septentrionale

Autres pays

On estime que la production de l'Allemagne occidentale s'est accrue d'environ 20 pour cent par rapport à celle de 1949. Au Japon, la production s'est encore accrue, et en 1950, elle a été de presque 30 pour cent supérieure à celle de 1949. Les rapports indiquent que la Mandchourie et la Corée ont également recommencé à produire de la pâte, mais il est à supposer que vers la fin de 1950, cette fabrication a brutalement baissé ou a été complètement interrompue. On signale que les papeteries de la Thaïlande, d'Indochine et de Ceylan ont augmenté leur production de papier depuis la fin de la guerre.

Commerce international

La pâte de bois qui entre sur le marché international provient principalement du Canada, de la Suède de la Finlande, de la Norvège et des Etats-Unis. En 1950, le volume des exportations de ces pays fut d'environ 5.475.000 tonnes, soit 680.000 tonnes de plus qu'en 1949, et presque 1.200.000 tonnes de plus que le volume annuel moyen de la période 1946-48. Les exportations à destination de l'Europe, en 1950, furent de 2.790.000 tonnes, soit de 135.000 tonnes supérieures à celles de 1949, et de plus de 800.000 tonnes supérieures à la moyenne annuelle de 1946-48. En 1949, les exportations vers l'Amérique du Nord, principalement vers les Etats-Unis furent inférieures de 135.000 tonnes à la moyenne annuelle pour 1946-48, mais le volume total des exportations en 1950, 2.310.000 tonnes, fut de 550.000 tonnes plus élevé que celui de 1949, et de 400.000 tonnes supérieur au volume moyen annuel de 1946-48. Les exportations vers l'Amérique latine dépassèrent de 40.000 tonnes le niveau de 1949 tandis que les exportations vers l'Australie et la Nouvelle-Zélande furent à peu près les mêmes qu'en 1949.

Les exportations de pâte de bois d'après-guerre de l'Europe septentrionale ont marqué une augmentation constante. Pendant la période 1946-48, leur moyenne fut d'environ 2.728.000 tonnes, en 1949, elles dépassèrent d'environ 540.000 tonnes cette moyenne annuelle, puis augmentèrent encore en 1950 d'environ 325.000 tonnes pour atteindre le total approximatif de 3.600.000 tonnes.

En 1950, beaucoup de pays importateurs tentèrent de réduire leurs achats dans la zone dollar. De ce fait la Suède, la Finlande et la Norvège atteignirent plus de marchés qu'il ne leur aurait été possible de le faire autrement, étant donné la demande mondiale, parallèlement, les exportations de l'Amérique du Nord vers ces régions étaient en voie de diminution. En 1950, les exportations de pâte de bois de l'Amérique du Nord vers l'Europe furent inférieures de 130.000 tonnes par rapport au niveau de 1949 et de 55.000 tonnes par rapport à la moyenne annuelle de la période 1946-48. Les exportations de l'Amérique du Nord vers l'Amérique latine diminuèrent de plus de 20.000 tonnes par rapport à la moyenne annuelle de la période 1946-48, et les exportations vers l'Australie et la Nouvelle-Zélande diminuèrent de 10.000 tonnes. En 1950, les exportations de l'Europe septentrionale vers l'Europe s'accrurent de plus de 260.000 tonnes, ce qui compensa largement la diminution des exportations en provenance de l'Amérique du Nord. Les exportations de l'Europe septentrionale vers l'Amérique latine augmentèrent d'environ 45.000 tonnes, et les exportations vers les Etats-Unis d'environ 50.000 tonnes.

Dès le début de 1949, il apparut que la quantité de pâte de bois alors disponible serait suffisante pour satisfaire aux besoins courants. Les consommateurs s'attendaient à une baisse de prix, et il est à présumer que dans une certaine mesure, ils puisèrent dans leurs stocks. Mais vers la fin de 1949, le marché se raffermit et vers le milieu de 1960, il fut hors de doute que les prix allaient monter. On croit que, à la fois les acheteurs de pâte et les consommateurs de produits dérivés, s'efforcèrent d'augmenter leurs stocks, et de s'assurer, dans la mesure du possible, une source continue d'approvisionnements. Ceci se vérifia particulièrement aux Etats-Unis.

Les importations des 12 plus importants des pays importateurs figurent au tableau 4. Les chiffres donnés pour 1950 sont pour la plupart des estimations tirées des informations reçues de Finlande, de Norvège, de Suède, du Canada et des Etats-Unis. Les Etats-Unis, le Danemark, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Argentine et le Brésil importent plus de pâte qu'avant-guerre, tandis que les six autres pays importent moins. En 1949, la production de pâte dans ces 11 pays (non compris les Etats-Unis) dépassa d'un tiers la moyenne de 1946-48, illustrant la renaissance de cette industrie pendant cette période. Les importations de ce même groupe de pays furent, en 1950, d'environ 5 pour cent plus élevées que celles de 1949.

TABLEAU 4. - MONTANT DES IMPORTATIONS DE PÂTE DES 12 PLUS IMPORTANTS PAYS IMPORTATEURS

Pays

Moyenne 1936-38

Moyenne 1946-48

1949

Estimations 1950


(milliers de tonnes)

Belgique

157

183

183

120

Danemark

48

59

62

70

France

524

268

325

430

Allemagne

166

1 76

1 274

1 240

Italie

247

133

201

190

Pays-Bas

96

133

127

140

Royaume-Uni

1 689

982

1 341

1 450

Etats-Unis

1 930

1 906

1 600

2 200

Argentine

39

50

71

70

Brésil,

88

79

97

130

Japon

279

14

49

60

Australie

49

39

51

30

TOTAL

5 312

3 922

4 356

5 130

TOTAL (à l'exclusion des Etats-Unis)

3 382

2 016

2 756

2 930

1 Zones occidentales d'Allemagne.

Le contreplaqué


Pris
Production
Commerce


Pris

Aux Etats-Unis, les prix de la pâte bois atteignirent leur point maximum en 1948, et commencèrent à baisser à la fin de l'année. Vers la fin de 1949, ils commencèrent à s'aligner, et pendant le premier semestre de 1950, ils se stabilisèrent, avec une légère tendance à la hausse pour quelques qualités. Un peu plus tard, les prix commencèrent à remonter; la montée des prix fut assez sensible pendant les trois derniers mois de 1950, mais la moyenne restait inférieure au niveau record de 1948. Il semblait que les prix devaient continuer à monter en 1951, à moins que cette hausse ne soit arrêtée par le contrôle des prix.

Sur le marché des Etats-Unis, les prix de la pâte en provenance de l'Europe septentrionale sont généralement alignés sur les prix pratiqués, quoique légèrement plus élevés que les prix pratiqués en Amérique du Nord et légèrement inférieurs aux prix pratiqués sur les autres marchés pour les pâtes des mêmes qualités.

Les prix de la pâte de bois d'importation sur le marché français baissèrent légèrement pendant la première partie de l'année 1949, puis se rétablirent en septembre de la même année, et continuèrent à monter pendant 1950.

Les prix de la pâte suédoise sur le marché du Royaume-Uni suivirent à peu près le même mouvement que celui décrit pour les prix du marché des Etats-Unis.

En Suède, une «taxe d'égalisation des prix» sera imposée sur toute les pâtes de bois exportées après le 1er janvier 1951.

Ces taxes seront de 150 kr. par tonne de pâte à papier, 100 kr. pour les pâtes au bisulfite, dissolvante et 40 kr. pour la pâte mécanique. Ces taxes seront l'objet d'une révision trimestrielle. La répartition des fonds ainsi recueillis devra commencer en janvier 1958, et sera faite aux producteurs, à la fois pour leurs exportations et pour leurs ventes sur le marché intérieur, proportionnellement à leurs livraisons. Grâce à l'imposition de ces taxes, le contrôle des prix sur les produits dérivés de la pâte vendus sur le marché intérieur a été rendu inutile.

Les observateurs du marché international ont constaté que les prix pratiqués dans des cas particuliers étaient bien souvent supérieurs à ceux des contrats réguliers, ceci n'intéressant naturellement que des quantités limitées. Pendant le premier semestre de 1950, les prix élevés ne semblèrent pas arrêter les consommateurs désireux d'accroître leurs Stocks.

Production

La production mondiale de contreplaqué s'est remarquablement accrue pendant les années d'après-guerre. Ainsi que l'a montré le rapport publié par Unasylva, Vol. III, N° 3, le volume total de la production mondiale en 1947 avait été estimé à 2.850.000 m3 contre 2.000.000 de m3 environ avant-guerre. Des informations postérieures indiquent que la production de contreplaqué peut être estimée à quelque 3.140.000 m3 en 1948 et à environ 3.430.000 m3 en 1949. En d'autres termes, le niveau de la production au début de 1950 fut supérieur de plus de 70 pour cent à celui d'avant-guerre.

Cette expansion est une manifestation des besoins croissants en produits transformés pour un champ d'utilisation de plus en plus large. Tandis que certaines de ces utilisations peuvent être qualifiées de «nouvelles», dans la mesure ou aucun matériau dérivé du bois n'avait été employé pour ces usages, quelques-unes sont des exemples de la substitution du contreplaqué au bois scié ou à quelque autre produit ligneux.

L'accroissement de la production en contreplaqué est due plus à la renaissance ou au développement économique de régions traditionnellement productrices en réponse à une demande croissante qu'à une capacité de production nouvelle de la part de pays qui ne possédaient pas avant-guerre de véritables industries du contreplaqué. Il y a, toutefois, quelques nouveaux venus réellement importants parmi les pays producteurs de contreplaqué par exemple certains territoires d'Afrique, et quelques pays d'Europe, d'Amérique latine et d'Asie. La production de quelques-uns de ces pays ne paraît pas devoir dépasser d'ici quelques années le niveau actuel, relativement peu élevé mais la capacité de production dé quelques autres pays, particulièrement en Afrique, est en voie d'accroissement.

Ainsi que le montre le tableau 1 les Etats-Unis fournirent environ 53 pour cent, ou, si l'on ajoute les contreplaques de feuillus, environ 55 pour cent de la production mondiale en 1948, ce pourcentage ayant été calculé d'après les rapports reçus pour l'établissement de l'Annuaire statistique des produits forestiers de la FAO. L'ensemble de la production des Etats-Unis et du Canada représentait environ 58 à 62 pour cent du total mondial. Environ 25 pour cent de ce total a été produit en Europe, et environ 10 à 11 pour cent en Asie. L'Amérique du Sud et l'Océanie comptaient chacune pour un peu plus de 2 pour cent et l'Afrique pour un peu plus de 0,5 pour cent du total mondial.

Europe

La production des principaux pays producteurs européens a généralement manifesté une tendance à s'accroître.. L'accroissement le plus important s'est produit en Allemagne occidentale où la production a doublé entre i 948 et 1949. Pendant le premier semestre de 1950, la production de l'Allemagne occidentale a atteint 167.000 m3, chiffre plus élevé que celui d'aucun pays européen. En 1949, la Finlande a rattrapé son niveau de production d'avant-guerre. Sa production a été de 118.000 m3 pendant le premier semestre de 1950, volume égal à celui de l'époque correspondante un an auparavant. Toutefois pendant l'automne de 1950, la production de contreplaqué de la Finlande fut entravée par des grèves.

La France également a pu accroître considérablement sa production: pendant les six premiers mois de 1950, la production française a atteint un volume de 60.500 m3, contre 48.000 m3 un an auparavant.

En Italie, la production du contreplaqué a été ralentie faute de demande intérieure. Néanmoins, l'industrie qui compte environ 70 usines est en voie d'expansion. Une usine dé contreplaqué, dont l'équipement provient des Etats-Unis doit, par exemple, être construite en Calabre.

La production du Royaume-Uni s'est maintenue à un niveau relativement élevé, et s'est même légèrement accrue pendant le premier semestre de 1950.

La capacité de production de l'industrie suédoise du contreplaqué s'est accrue à la suite de l'installation d'une nouvelle usine, qui, avec une production annuelle de 20.000 m3 de contreplaqué et de 5.000 m3 de panneaux lattés, passe pour l'une des plus importantes du pays. Comme l'on craint que les ressources intérieures en bois de placage ne s'avèrent insuffisantes, la nouvelle usine est équipée de machines lui permettant de travailler également les bois tropicaux.

Tandis que la production de quelques pays d'Europe occidentale, dépendant en partie de grumes importées, ne peut vraisemblablement pas s'accroître d'une manière sensible des plans sont à l'étude pour l'expansion de cette industrie dans un certain nombre de pays d'Europe orientale dont la Yougoslavie, la Bulgarie, Roumanie, la Tchécoslovaquie et la Pologne. De plus, la capacité de production de l'industrie du contreplaqué en Autriche s'est légèrement accrue.

Amérique du Nord

L'industrie du contreplaqué aux Etats-Unis a, été constamment favorisée par la fermeté de la demande et la stabilité des prix. Plusieurs compagnies ont déjà édifié, ou sont sur le point de construire, de nouvelles usines. En 1949, la production de contreplaqué résineux ne s'est accrue que d'environ 0,6 pour cent sur celle de l'année précédente, mais en 1950, elle a manifesté une tendance marquée à la hausse. Les six premiers mois de 1950 font apparaître une augmentation d'environ 39 pour cent la production de contreplaqué résineux de l'année précédente.

L'activité sans précédent du bâtiment et, pendant les derniers mois de l'année, les achats croissants de l'armée, qui ont absorbé croit-on, environ 15 pour cent de la production de contreplaqué en sapin de Douglas, ont contribué à maintenir le niveau élevé de la production pendant toute l'année 1950. Par suite, la production de contreplaqué résineux en octobre 1950 a été supérieure de presque 10 pour cent à celle de septembre 1950, et de quelque 33 pour cent supérieure à la production enregistrée pour octobre 1949. La demande de contreplaqué de toutes sortes a été telle que le volume des ventes n'ayant été limité que par la capacité de production des usines, on prévoyait que la production totale de 1950 serait bien supérieure à celle de 1949.

L'industrie du contreplaqué au Canada dépend en partie de la tendance des marchés d'exportation et particulièrement, de la demande du Royaume-Uni. Tandis que l'industrie du sciage de la Colombie britannique a pu se tourner vers le marché des Etats-Unis quand les commandes en provenance d'autres sources lui faisaient défaut, l'industrie du contreplaqué de cette région a été privée de ce débouché par un tarif douanier prohibitif de 40 pour cent. La baisse marquée des exportations de contreplaqué du Canada en 1949 a entraîné un déclin de la production. Toutefois, un changement de la situation est intervenu pendant le premier semestre de 1950, et la production fut supérieure d'environ 5,6 pour cent à celle du premier semestre de 1949.

Amérique latine

La production du contreplaqué en Amérique latine a manifesté un net accroissement en 1949, dû surtout à une augmentation de la production au Brésil, et à la mise en route de l'industrie au Surinam.

Depuis 1947, l'industrie du contreplaqué en Argentine s'est beaucoup modernisée, et la production s'y est accrue d'environ 20 pour cent. D'après les rapports, les nouveaux progrès de cette industrie comprennent la construction d'une usine de contreplaqué et d'une soierie équipée de machines danoises, dans les environs de Rosario. On prévoit que la production intérieure de contreplaqué dont la matière première est fournie pour une moitié environ par le cèdre (Cedrela fissilis) pourra bientôt satisfaire à la demande, et rendra ainsi les importations inutiles.

Dans quelques autres pays d'Amérique latine, l'industrie du contreplaqué est également en voie d'expansion. D'après les rapports, des plans sont à l'étude pour la construction d'une nouvelle usine dans le région de Rio Rubens, au Chili. La seule société fabriquant du contreplaqué en Colombie construit actuellement une importante usine à Barranquilla, qui doit être équipée de machines américaines. Comme l'usine principale de Bogota, cette filiale doit produire un aggloméré à chaud, utilisé principalement pour la construction des portes et destiné au marché intérieur. On signale que l'outillage pour une troisième usine, qui doit être construite à Cali, a été commandé en Allemagne occidentale.

La première fabrique de contreplaqué au Venezuela a commencé à tourner en 1949. Environ trois-quarts de sa production sont destinés au bâtiment, principalement à la fabrication des portes, et le restant doit être utilisé pour celle des meubles. La capacité de production de cette usine doit s'accroître sous peu. Afin de protéger cette industrie naissante, les taxes frappant les importations de contreplaqué furent immédiatement relevées au Venezuela.

Une nouvelle compagnie de produits forestiers a installé une usine de déroulage et de contreplaqué au Panama en octobre 1949. La capacité de production journalière de cette usine est d'environ 9.300 m2 de placage de 1 10 d'inch (0,25 cm) ou d'environ 2.300 m2 de contreplaqué de ¼ d'inch (0,62 cm).

Proche-Orient

Lorsque sera achevée une nouvelle usine en construction, l'industrie du contreplaqué en Turquie comprendra cinq usines. dont la capacité de production totale atteindra 27.000 m3 annuellement. Comme les besoins intérieurs de Turquie ne sont estimés qu'à 15.000 m3 par an, ce pays pourra donc prendre rang comme exportateur de contreplaqué, principalement aux autres pays du Proche-Orient.

En Israël, l'usine de contreplaqué d'Afikim, qui fonctionne depuis le deuxième semestre de 1948, sera à même, après l'installation d'une deuxième unité, de produire à raison de 12.000 m3 par an.

Asie

La demande totale annuelle de l'Inde en contreplaqué est estimée à environ 14.000.000 de m2 (en 3 plis, 4 mm), dont environ 5.500.000 pour les boîtes à thé, et quelque 4.600.000 ma de contreplaqué (3 plis, 4 mm) pour différents autres usages. Les usines actuellement en opération dans l'Inde ont une capacité de production totale d'environ 5.000.000 de m2. D'après les rapports, on trouve dans l'Inde d'excellents bois pour le contreplaqué courant, aussi bien que pour les placages et contreplacages d'art, mais le développement de cette industrie est gêné par la concurrence étrangère, par le manque de techniciens, etc.

Le fait saillant dans le domaine de la production du contreplaqué en Extrême-Orient est le rétablissement rapide de l'industrie du contreplaqué au Japon. En 1949, sa production s'est élevée à presque 350.000 m3, chiffre supérieur de presque 80 pour cent à celui de 1948, et dépassant de beaucoup le niveau d'avant-guerre.

Océanie

En Australie, une nouvelle usine de contreplaqué, dirigée conjointement par le gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud et une entreprise privée, a été mise en route en mai 1950. Parmi les projets du gouvernement fédéral pour le développement de l'utilisation des ressources forestières de la vallée du Bubolo, en Nouvelle-Guinée, figure l'installation d'une usine de placages et de contreplaques.

Afrique

D'après les rapports, la première usine de contreplaqué de l'Afrique du Nord sera installée au Maroc. Sa production sera d'abord relativement modeste, 300 m3 par mois, mais elle pourra facilement être accrue. Une moitié de cette production sera absorbée par l'industrie de l'emballage, et le reste sera exporté vers l'Europe. Des plans sont également à l'étude pour la construction d'une seconde usine au Maroc.

TABLEAU 1. - PRODUCTION DE CONTREPLAQUÉ

Pays

1948

1949


(milliers de m3)

Europe

74

900


Autriche

8

14


Belgique

12

12


Tchécoslovaquie

71

...


Danemark

10

9


Finlande

210

231


France

86

100


Allemagne:





Bizone

106

211



Zone française

9

...


Italie

80

80


Pays-Bas

32

29


Pologne

32

...


Suède

37

40


Suisse

11

7


Royaume-Uni

39

41

URSS

...

...

Amérique du Nord

2 020

I 990


Canada

286

1 253


Etats-Unis

2 1 729

2 1 739

Amérique latine

300

380


Brésil

60

70


Pérou

*

*


Surinam

-

5

Afrique

20

20


Afrique-Equatoriale française

8

...


Rhodésie du Nord

3

3


Rhodésie du Sud

1

*


Union Sud-Africaine

9

...

Asie

230

380


Ceylan

6

5


Inde

20

17


Indochine

10

...


Japon

194

346


Corée du Sud

1

...


Liban

*

*


Malaisie

-

1

Océanie

70

80


Australie

62

64


Nouvelle-Zélande

11

11

* Moins de 500 m3. - Néant ou négligeable.... Non disponibles

1 Y compris la province de Terre-Neuve.

2 Contreplaqués résineux seuls; la production de contreplaqués feuillus en 1947 a été estimée à 325.000 m3.

3 Expéditions provenant des usines de contreplaqué seules.

4 Année 1948/49.

Le développement de l'industrie des placages et contreplaqués dans les territoires français d'Afrique, déjà mentionné dans nos précédents rapports, a fait des progrès considérables. L'importante manufacture de Port Gentil, Gabon, devait être prête à produire vers la fin de 1950. Lorsqu'elle sera terminée, cette usine pourra produire annuellement environ 50.000 m3. A Abidjan, en Côte-d'Ivoire, une usine produisant 6.000 m3 de contreplaqué devait commencer à produire dans le courant de 1950. La capacité de production de cette usine pourrait facilement être portée à 10.000 m3 par an.

Au Congo belge, deux usines de contreplaqué, situées dans la province de Léopoldville, ont commencé leur fabrication en 1949, et une autre usine de contreplaqué, d'une capacité de production annuelle de 3.600 m3 devait ouvrir avant la fin de l'année 1950. L'importante usine d'Elisabethville commencera à produire en 1951.

D'après les rapports, la production de l'usine de contreplaqué du Nigeria a atteint 10.000 m3 en 1948, et doit être portée à 12.000 m3.

Commerce

Exportations

Les estimations concernant le volume total des exportations mondiales font ressortir une chute rapide de 426.000 m3 en 1947 à 320.000 m3 en 1948. Ce mouvement a été dû principalement à une diminution de presque 100.000 m3 dans les exportations des Etats-Unis. Les rapports établis pour l'année 1949 montrent que le volume des exportations mondiales a atteint un volume total estimé à 340.000 m3 qui, bien que supérieur de 2 pour cent à celui de l'année précédente, était encore bien inférieur à celui de 1947.

L'estimation des exportations régionales, représentant le total des chiffres envoyés par les différents pays à la FAO, et les chiffres fournis par les principaux pays exportateurs pour les années 1948 et 1949 figurent au tableau 2.

La majeure partie du commerce d'exportation du contreplaqué a été le fait de quelques pays seulement la Finlande exportant à elle seule 60 pour cent du total mondial. Environ les trois cinquièmes des exportations totales de contreplaqué de la Finlande en 1949 furent expédiés vers le Royaume-Uni. Le reste fut divisé entre différents pays importateurs européens et quelques acheteurs d'outre-mer. En 1949, la Finlande n'expédia pas de contreplaqué vers l'U.R.S.S., qui en avait reçu 15.000 m3 en 1948. En 1950, les exportations de contreplaqué de la Finlande continuèrent à peu près au même rythme qu'en 1949. Pendant les trois premiers trimestres de 1950 les exportations furent de 153.000 m3 contre 155.000 m3 pendant la période correspondante de 1949. Les chiffres pour toute l'année 1950 sont aussi légèrement inférieurs aux exportations de 1949, en raison surtout de grèves prolongées.

Le contreplaqué de Suède et de France est exporté principalement vers le Royaume-Uni. En 1949, le Royaume-Uni absorba environ les trois cinquièmes des exportations de contreplaqué de la Suède, et les deux tiers des exportations de la France. Pendant le premier semestre de 1950 les exportations de la Suède déclinèrent légèrement, et celles de la France considérablement par comparaison avec celles de la même période l'année précédente. La chute des exportations de la France vers le Royaume-Uni fut particulièrement marquée: elles tombèrent de 9.100 m3 à 2.000 m3.

TABLEAU 2. - EXPORTATIONS DE CONTREPLAQUÉ

Pays

1948

1949


(milliers de m3)

Europe

230

260


Finlande

182

208


Suède

18

25


France

14

15

Amérique du Nord

75

43


Canada

62

22


Etats-Unis

13

21

Amérique latine

15

32


Brésil

13

20

Asie

4

10


Japon

2

9

Les exportations de contreplaqué du Canada vers le Royaume-Uni, qui en 1948 avaient atteint presque 35.000 m3, soit plus de 40 pour cent du total des exportations de contreplaqué du Canada, tombèrent en 1949 à 8.300 m3. Pendant les six premiers mois de 1950 les exportations canadiennes vers le Royaume-Uni furent négligeables. D'un autre côté, les exportations de contreplaqué du Canada vers les Etats-Unis, qui étaient tombées de 33.600 m3 en 1948 à 14.500 m3 en 1949, s'accrurent considérablement pendant le premier semestre de 1950, par suite de l'activité intense du bâtiment et de l'industrie aux Etats-Unis, et atteignirent le chiffre élevé de 20.400 m3 soit environ 95 pour cent du volume total des exportations de contreplaqué du Canada pendant cette période.

La chute notable des exportations des Etats-Unis en 1948 est due presque exclusivement à la diminution du volume des expéditions de contreplaqué vers le Royaume-Uni, qui tomba de 92.000 m3 en 1947 à 4.000 m3 en 1948. En 1949, les ventes au Royaume-Uni continuèrent à diminuer et furent nulles pendant le premier semestre de 1950. Les exportations vers toutes destinations en Europe déclinèrent rapidement en 1949, et l'ensemble des exportations des Etats-Unis fut expédié vers les Philippines (10.000 m3), l'Inde (4.000 m3), l'Union Sud-Africaine (2.000 m3) et quelques autres pays importateurs d'outre-mer.

Le Brésil a exporté son contreplaqué vers l'Europe et l'Argentine principalement. Les exportations du Royaume-Uni tombèrent de 15.000 m3 en 1947 à 3.000 m3 en 1948, et à moins de 500 m3 en 1949. Des quantités considérables de contreplaqué du Brésil, soit 6.000 m3 en 1948, et 5.000 m3 en 1949, ont été expédiées en Belgique. Les exportations vers l'Argentine tombèrent de 14.000 m3 en 1947 à moins de 500 m3 en 1948 mais remontèrent à 5.000 m3 l'année suivante. En 1949, le Brésil expédia d'importantes quantités de contreplaqué vers l'Israël et l'Australie. Comme les stocks de marchandises disponibles pour l'exportation s'accroissaient au Brésil, les autorités chargées du contrôle, au printemps 1950, accordèrent aux exportateurs et aux importateurs l'autorisation d'effectuer des accords de troc, y compris des exportations de contreplaqué

Le Chili est récemment devenu un exportateur actif de contreplaqué. Ses exportations ont progressé de 1.000 m3 en 1948 à 7.000 m3 en 1949. Au cours de l'année passée, environ un tiers du volume total de ses exportations a, d'après les rapports, été expédié vers le Royaume-Uni. En 1950, d'importantes quantités de contreplaqué restèrent, dit-on, dans les usines, par suite des taux défavorables du change.

Le Surinam a fait son apparition sur le marché d'exportation et exporta un volume total de 5.000 m3 en 1949. Etant liés principalement au marché néerlandais, les exportateurs de contreplaqué du Surinam ont été gravement affectés par la dévaluation du guilder hollandais. D'après les rapports, des tentatives d'exportations vers les Etats-Unis n'ont pas été très encourageantes.

Un des traits intéressants du commerce du contreplaqué est la reprise d'activité de l'U.R.S.S. et du Japon. Avant la seconde guerre mondiale les exportations de contreplaqué dé l'U.R.S.S. furent d'environ 175.000 m3 par an. On ne dispose d'aucun chiffre concernant les exportations d'après-guerre. En 1947, les Pays-Bas, la Belgique et le Danemark importèrent 6.000 m3 de contreplaqué en provenance de l'U.R.S.S., mais en 1948 seule la Belgique annonça d'importants achats (près de 5.000 m3). En 1949, les Pays-Bas reçurent 6.500 m3 et le Royaume-Uni 11.000 m3 de contreplaqué de l'U.R.S.S. Pendant les six premiers mois de 1950 le Royaume-Uni importa 20.900 m3 de contreplaqué venant de l'U.R.S.S.

Les exportations de contreplaqué du Japon, qui avant-guerre étaient en moyenne de 50.000 m3 par an passèrent de 2.000 m3 en 1948 à 9.000 m3 en 1949. Pendant la dernière année, l'Australie fut le principal acheteur, avec 7.000 m3.

Les exportations en provenance des sources africaines ne sont pas encore très importantes, car la production commence seulement à se développer dans certaines parties de ce continent. Toutefois, si les conditions sont favorables, on s'attend à ce que les exportations du Congo belge deviennent importantes en 1951, et la Compagnie de contreplaqué du Gabon français doit commencer à exporter cette année.

Importations

Les traits caractéristiques de l'évolution du marché d'importation des contreplaqués en 1948 et 1949 sont illustrés par les chiffres figurant au tableau 3.

TABLEAU 3. - IMPORTATIONS DE CONTREPLAQUÉ

Pays

1948

1949


(milliers de m3)

Europe

280

310


Belgique

36

28


Danemark

4

8


Allemagne (Bizone)

1

10


Grèce

5

9


Pays-Bas

31

21


Royaume-Uni

175

210

Amérique du Nord

40

20


Etats-Unis

38

17

Afrique

14

22


Egypte

8

14

Asie

10

20


Hong-Kong

*

11


Israël

...

6


Philippines

6

...

Océanie

...

10


Australie

*

9

Les importations du Royaume-Uni comptent pour environ la moitié ou les deux-tiers du volume total du commerce d'importation de contreplaqués. En 1947-1949, la production intérieure a fourni de 17 à 19 pour cent de la consommation apparente de contreplaqué du Royaume-Uni. Pendant ces mêmes années, les importations de contreplaqué du Royaume-Uni varièrent de bien plus de 70 pour cent du niveau d'avant-guerre en 1947 à environ 50 pour cent en 1948 et à plus de 60 pour cent en 1949. Les importations de contreplaqué du Royaume-Uni, pendant les dix premiers mois de 1950, correspondent à 59 pour cent de ses importations de 1938. La moitié des importations du Royaume-Uni, en 1948, et un peu plus de la moitié en 1949, provenaient de Finlande. A la même époque les importations en provenance du Canada tombèrent de 48.000 m3 à 18.000 m3, et celles en provenance des Etats-Unis de 9.000 m3 à 0. Mais en 1949, les importations provenant de France et de Suède s'accrurent par rapport à celles de l'année précédente et les achats en provenance des sources africaines et de l'U.R.S.S. atteignirent des proportions considérables.

Pendant les six premiers mois de 1950, les importations de contreplaqué du Royaume-Uni atteignirent à peu près le même niveau que celles de la période correspondante de 1949. Pas d'importations en provenance du Canada, des importations relativement élevées en provenance de l'U.R.S.S., tel sont les changements importants de cette période. L'abolition partielle du contrôle du marché d'importation du contreplaqué survenue dans le Royaume-Uni au début de juin 1950 n'affecta pas le marché intérieur du contreplaqué

Les importations de contreplaqué de la Belgique et des Pays-Bas proviennent, en grande partie, de la Finlande. Ces derniers temps, l'U.R.S.S. a expédié des quantités importantes vers ces deux pays, et la Belgique en a également importé des quantités considérables en provenance de l'Amérique du Sud. Pendant le premier semestre de 1950, les achats de la Belgique et des Pays-Bas, particulièrement en Finlande, font apparaître un accroissement par rapport avec l'année précédente. Les importations des Etats-Unis proviennent principalement du Canada. Pendant la première moitié de 1950, les importations en provenance de cette source furent de 13.000 m3, contre 4.300 m3 pendant la période correspondante de 1949. Les importations du Danemark déclinèrent légèrement pendant les six premiers mois de 1950, tandis que celles de l'Allemagne occidentale s'accroissaient un peu.

Prix

Aux Etats-Unis, les prix du contreplaqué en sapin de Douglas étaient en 1948, presque 200 pour cent plus élevés qu'en 1939. Ils diminuèrent d'environ 35 pour cent en août 1949, mais à ce moment, la demande s'étant affermie, les prix s'élevèrent graduellement. Une pénurie partielle de bois de déroulage convenable eut également quelque effet sur la hausse des prix. En novembre 1950, les prix de la première qualité de grumes de déroulage atteignirent un niveau situé entre 110 et 120 dollars pour 1.000 board feet (2.360 m3), niveau jamais atteint auparavant.

Le marché international subit encore plus de fluctuations. En Finlande les prix d'exportations pour le contreplaqué de bouleau se fixèrent pendant le premier semestre de 1949 aux environs de 24.500 marks finlandais, atteignirent une moyenne de 28.300 marks finlandais en décembre 1949, mais tombèrent de presque 7 pour cent en janvier 1950.

La valeur moyenne des importations c.a.f de contreplaqué (y compris les bois lamellés et les panneaux lattés) effectuées par le Royaume-Uni pendant les dix premiers mois de 1950, baissa considérablement en comparaison des prix moyens de janvier-octobre 1949. La valeur moyenne des importations en provenance de la Finlande passa de £47.0.4 à £40.9.0 le mètre cube, et celle des importations de contreplaqué de bouleau de toutes provenances tomba de £46.11.6 à £39.8.5 le m3.

Les négociations entre l'Office britannique du bois et les exportateurs de contreplaqué finlandais et suédois concernant les prix pour 1951 aboutirent à des prix légèrement plus élevés.


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