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Nouvelles du monde

Les articles qui paraissent ici sont des résumés de nouvelles choisies parmi celles qui peuvent intéresser les lecteurs de UNASYLVA. Ils sont classés par pays suivant l'ordre alphabétique sous les rubriques utilisées par la Division des Forêts. L'éditeur serait heureux de recevoir directement de ses lecteurs des articles intéressants et nouveaux pour cette partie de la Revue.


Généralités
Science pure
Sylviculture
Exploitation et travaux
Agents destructeurs et protection des forêts
Les produits forestiers et leur utilisation
Politique forestière

Généralités

FINLANDE.

· Des semaines forestières annuelles ont été organisées à Helsinki par l'Association forestière finlandaise (Suomen metsanhoitoyhdistys) en collaboration avec des associations forestières spécialisées dont la plupart ont été fondées au cours des 20 dernières années. Ces réunions furent organisées pour la première fois en 1915. Elles ont généralement lieu à la fin de mars ou au début d'avril. Au cours des 20 dernières années il y eut 18 réunions, mais il n'y en eut pas en 1940 ni en 1942 en raison de la guerre.

Le but de ces réunions est d'échanger de la documentation et de favoriser les contacts entre les membres afin d'éviter les dangers de la spécialisation trop étroite. Pendant ces semaines forestières se tient une session plénière ainsi que les assemblées annuelles des diverses associations. Un grand nombre de communications ont été présentées: 530 jusqu'à présent et 77 questions ont été discutées. Parmi les exposés 63 ont été présentés par des forestiers ou des hommes de science, 289 par divers techniciens et 20 par des invités.

Les résultats des recherches scientifiques ont été publiés et les consultations et discussions au cours des semaines forestières ont eu une influence considérable sur l'organisation des forêts et de l'industrie. Le groupe d'études le plus important est celui qui se consacre aux salaires, à la main-d'œuvre, et aux conditions de travail des forestiers. Grâce à la présence d'observateurs non professionnels et de la presse, les discussions ont reçu une large publicité, suscitant ainsi un intérêt plus général à l'égard de la foresterie et des sciences connexes. Plusieurs associations ont célébré des jubilés et des solennités pendant les Semaines forestières et ainsi les activités de chaque association ont été plus largement portées à la connaissance du publie. Les représentants d'intérêts et de professions divers, ayant mieux appris à se connaître, collaborent maintenant avec plus de confiance réciproque. Des forestiers suédois sont régulièrement invités aux Semaines forestières finlandaises tandis que des forestiers finlandais assistent aux Journées forestières suédoises, les deux groupes bénéficiant mutuellement de leurs connaissances relatives aux problèmes forestiers. Dans l'ensemble, les Semaines forestières jouent un rôle appréciable en faveur de la foresterie et des connaissances concernant le bois. Elles constituent aussi une base pour l'aménagement des forêts dans toute la Finlande.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Une bibliographie intitulée Economics of Forestry, comprenant toutes les publications en langue anglaise des Etats-Unis et du Canada de 1940 à 1947 inclus, a récemment été publiée, mettant à jour les bibliographies antérieures dans ce domaine. Environ 3.800 références furent retenues sur 10.000 examinées comprenant des publications traitant de: (1) l'utilisation et le régime de propriété des forêts et terre forestières, (2) l'aménagement des forêts pour la production de bois, le régime des eaux, le fourrage, la faune, les loisirs ou d'autres catégories de produits forestiers, (3) les industries fondées directement sur les produits forestiers, (4) le marketing des produits forestiers et (5) la consommation des produits forestiers. Les références sur des sujets connexes et celles relatives aux questions économiques générales ont été écartées. Cette bibliographie est présentée en chapitres touchant (1) l'économie forestière en général, (2) l'aménagement des terres, (3) l'aménagement des forêts, (4) l'organisation de l'exploitation et de la transformation des produits forestiers, enfin (5) la satisfaction de l'offre et de la demande. Ainsi chaque chapitre est subdivisé, en partant des aspects généraux et en passant par les phases successives de l'activité économique, traitant spécialement, s'il y a lieu, des particularités régionales. La bibliographie comporte une table des matières et un index des noms d'auteurs. De brèves annotations sont données pour les références dont le titre ne donne pas par lui-même une indication suffisante du sujet traité. Cet ouvrage est l'une des réalisations du programme entrepris en commun par la Society of American Foresters et la Charles Lathrop Pack Foundation dans le cadre du projet général traitant du domaine et des méthodes de recherches en économie forestière.

Science pure

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Un pédologue de la station d'expériences forestières et pastorales de Californie a fait breveter un nouvel appareil de mesure de l'eau dans le sol. Cet appareil peut servir à étudier l'utilisation de l'eau par les plantes, à mesurer la direction et la vitesse du mouvement de l'eau dans le sol et à détecter la congélation et la fonte de l'eau du sol, et est basé sur la résistance électrique. Les recherches sur cet appareil ont été entreprises en 1938. Environ 3.000 de ces appareils sont actuellement en service en diverses régions des Etats-Unis et en Australie, au Canada, à Cuba, aux îles Hawaï, en Israël, et à Porto Rico.

U.R.S.S.

· L'année 1950 a marqué le quarantième anniversaire de la première station russe d'essais et de contrôle des semences établies à St-Pétersbourg actuellement Leningrad. Le programme de travail de la station était d'essayer des graines d'arbres, de déterminer l'action de l'origine des graines sur la croissance des arbres obtenus, d'étudier l'action du temps, du lieu et des autres facteurs extérieurs sur l'apparition des années de bonne fructification. En même temps elle entreprenait la mise au point dé nouvelles méthodes générales d'essais des semences, plus rapides et plus précises Au cours de ces quarante années, la station a effectué 36.000 analyses d'échantillons de graines et a accumulé une quantité énorme de matériel d'expérience. Les résultats de ces recherches sont maintenant en cours de publication. On peut citer quelques-unes seulement de ces découvertes: la durée de la période pendant laquelle a lieu la germination (germination totale) varie en raison de la qualité des graines - plus le taux de germination est faible, plus la période de repos est longue. Par exemple, des glands de chêne ayant un taux de germination compris entre 7 et 15 pour cent ne commencent à pousser, dans les conditions régnant au laboratoire, que le quarantième ou le cinquantième jour avec un taux de germination de 90 pour cent ils poussent le vingtième jour. Les variations de température même limitées à 50°, agissent comme stimulant en hâtant la germination et abrégeant la période de repos. La lumière est un facteur essentiel de la germination. La condition la plus favorable pour la germination des graines est la lumière du jour diffuse. L'insuffisance de lumière a un effet défavorable, en particulier pour les graines de mauvaise qualité. Des graines de la même essence, mais provenant de régions différentes varient quant à leur faculté et à leur énergie de germination. Des observations portant sur 3.500 échantillons de graines différentes pendant une période de 15 ans ont révélé une relation précise entre l'énergie germinative pendant les premiers jours (3 à 5 ou 7 jours) et la capacité de germination finale ou totale des graines. Ce fait permet d'exprimer la capacité germinative finale réelle à 10 pour cent près et offre une méthode rapide d'essai des semences. En se fondant sur des expériences à grande échelle, on a pu préciser que, pour les essais pratiques, un échantillon devrait comporter au moins 500 graines, et 800. pour les essais scientifiques. On a constaté qu'il était possible de réduire à 15 jours la période de germination totale dans le cas du pin, de l'épicéa, du mélèze et du bouleau. Les observations relatives à la quantité de graines produites au cours des différentes années a conduit à adopter six classes de récoltes de graines dans lesquelles les récoltes peuvent être placées suivant leur importance. Les expériences tendant à augmenter la fertilité des arbres par la taille des branches ou des racines, par des annélations et procédés similaires utilisés en horticulture, n'ont pas donné de résultats positifs. Cependant on a constaté que l'éclaircie des peuplements semenciers était la méthode la meilleure et la plus pratique pour accroître la production de graines forestières, en particulier si on la pratique lorsque ces peuplements sont encore jeunes.

Sylviculture

CANADA

· Le Service forestier de Colombie britannique a publié son étude technique T. 32, the Development of the Spruce-Balsam Type, qui expose les conclusions des expériences et des inventaires effectués pendant les 30 dernières années dans des parcelles d'expériences permanentes réservées dans la forât expérimentale du lac Aleza pour étudier une forêt mélangée typique d'épicéa et de sapin (Picea glauca - Abies lasiocarpa) qui couvre 4 millions d'acres (1.600.000 ha.) en Colombie britannique et constitue l'une des principales réserves de bois de sciage de cette province. Cette étude porte sur deux types de peuplements, à savoir des peuplements vierges et des peuplements exploités dans lesquels subsiste un matériel plus ou moins important, avec une bonne régénération préexistante où domine le sapin dans la proportion de 4 sapins pour un épicéa.

Les mesures de l'accroissement brut, de l'accroissement net et du taux de mortalité des peuplements vierges montrent, ainsi qu'on pouvait s'y attendre, que le volume annuel moyen de bois mort est très voisin de l'accroissement brut annuel, qui atteint environ 90 cubic feet par acre (6,3 m3 à l'ha.). Cependant une analyse plus serrée indique que l'écart entre accroissement brut et accroissement net est dû surtout à la présence du sapin dont le taux de mortalité dépasse l'accroissement brut chez tous les arbres des classes de diamètres supérieurs ou égaux à 9 inches (23 cm), alors que l'accroissement annuel brut de l'épicéa s'incorpore au volume du matériel sur pied dans une proportion variant de 10 à 100 pour cent suivant les catégories de diamètre.

Trente ans d'observation des peuplements régénérés naturellement et abandonnés à eux-mêmes après exploitation, et dans lesquels tous les épicéas dépassant 11 inches (28 cm) et tous les sapins dépassant 9 inches (23 cm) sont réalisés, confirment les résultats précédents. Le taux de mortalité pendant les 7 ans qui suivent l'exploitation n'a pas été effectivement mesuré, mais fut, sans aucun doute, faible, ce taux fut légèrement plus élevé pour l'épicéa et beaucoup plus pour le sapin au cours des 13 années suivantes, puis s'affaiblit considérablement, bien qu'il demeure beaucoup plus fort pour le sapin que pour l'épicéa de la vingtième à la trentième année.

L'accroissement annuel périodique moyen qui tomba à 42,7 cubic feet par acre (3 m3 à l'ha) pendant les sept premières années, alla ensuite en croissant jusqu'à 91,9 cubic feet par acre (6,4 m3 à l'ha) pendant les douze années suivantes et sauta finalement à 151,7 cubic feet (10,6 m3) de la dix-neuvième à la vingtième année.

Une analyse de cet accroissement indique qu'il se localise principalement dans la régénération préexistante à l'exploitation, ou, plus exactement dans les épicéas de 1 inch (2,5 cm) à 11 inches (28 cm) de diamètre et aux sapins entre 1 inch (2,5 cm) et 8 inches (20 cm) de diamètre qui subsistent après l'exploitation. Ce fait souligne combien il est important de laisser les arbres réservés en aussi bon état que possible. Bien qu'un tel peuplement comprenne une grande proportion de sapin (l'essence la moins précieuse) la deuxième exploitation, 40 ans environ après la première, fournira néanmoins un volume d'épicéa relativement plus grand en raison du taux de mortalité plus élevé du sapin.

Les auteurs concluent que le grand risque qu'implique le maintien des épicéas dépassant 12 inches (30 cm) de diamètre après l'exploitation et le danger entièrement disproportionné qu'entraîne le maintien de sapins dépassant 9 inches (23 cm) de diamètre justifient entièrement la méthode, aujourd'hui appliquée dans les forêts vierges, d'abattre tous les arbres de gros diamètre. Même si des rotations relativement courtes étaient applicables, d'autres méthodes d'exploitation se révéleraient moins satisfaisantes. En coupant tous les sapins dépassant 9 inches (23 cm) de diamètre et tous les épicéas dépassant 13 inches (33 cm) on réserve un peuplement qui peut atteindre sa maturité en 50 ou 70 ans. A la fin de cette période la distribution des âges et des diamètres dans le peuplement permettra d'appliquer des méthodes de sylviculture en vue de l'utilisation complète de l'accroissement ligneux. Cette conclusion peut surprendre les forestiers habitués à une sylviculture intensive qui exige non seulement des rotations courtes, mais aussi la récolte des chablis, de sorte que le volume de bois extrait d'une forêt pourrait, en pratique, être égal à l'accroissement brut. Les problèmes qui se présentent dans l'exemple examiné sont entièrement différents d'abord du fait que la rotation est nécessairement longue, et ensuite parce qu'il est nécessaire de transformer une forêt vierge en forêt aménagée. Dans ces circonstances, la solution considérée comme la plus pratique, à la lumière de l'expérience passée, est sans aucun doute également la meilleure.

RHODÉSIE DU SUD

· La constitution de réserves de fourrage pour les huit mois de la saison sèche est habituellement obtenue en labourant le veld naturel et en y cultivant des plantes annuelles résistantes à la sècheresse. Cette pratique provoque normalement une érosion intense, ainsi les possibilités que présentent certains arbres indigènes de la famille des légumineuses pour la production de nourriture pour le bétail sont-elles intéressantes. Cinq espèces d'acacia au moins et en outre Dichrostachys glomerata et Piliostigma thonningii, produisent d'importances récoltes de graines comestibles. Les gousse et le tissu spongieux de toutes ces essences sont digérés mais les graines à téguments durs ne le sont pas, de sorte que, lorsque les gousses sont consommées par le bétail les graines sont largement dispersées. Toutes ces essences protègent le sol contre l'érosion. La valeur nutritive des gousses est à peu près équivalente au foin d'une prairie de Grande-Bretagne comme source de protéines assimilables et lui est supérieure au point de vue énergétique par rapport au poids sec. Les gousses sont supérieures au bon foin du veld et largement supérieures au foin ordinaire du veld. Les données sur la production de gousses sont fragmentaires mais il est probables que 4 à 8 grands arbres par acre (10 à 20 à l'ha) des 3 espèces d'acacia et de 10 à 20 (25 à 50 à l'ha) des arbres plus petits produiraient de 1.000 à 2.000 lb. à l'acre (1.120,8 à 2.241,6 kg à l'ha) pour le premier groupe et 250 à 500 lb. par acre (280,2 à 560,4 kg à l'ha) pour le second et ne gêneraient pas la production d'herbe du même terrain. La production moyenne de foin du veld atteint seulement 500 à 1.000 lb par acre (540,4 à 1.120,8 kg à l'ha). La propagation peut souvent être réalisée par coupe jardinatoire ou éclaircies des broussailles denses où se trouvent les espèces précieuses, et, dans certains cas, par plantation. Il apparaît ainsi qu'une plus grande attention pourrait à juste titre être accordée à ces essences fourragères, en sus des récoltes après labour, car elles constituent une ressource en fourrage qui contribue en même temps a la conservation du sol.

ROYAUME-UNI

· Dans les îles Britanniques, le facteur le plus important dans la détermination de l'altitude jusqu'à laquelle on peut étendre les boisements destinés à fournir des bois commerciaux est celui de l'exposition, dont les effets sont les plus marqués sur la côte ouest et dans des régions telles que le nord de l'Irlande. Des essences résineuses qui ont jusqu'à présent fait l'objet d'essais étendus dans des stations élevées et exposées au vent, celle qui s'est montrée la plus satisfaisante est Abies procera (A. nobilis). Elle s'est révélée particulièrement intéressante en peuplements purs, plantés à 6 par 6 feet (1,83 x 1,83 m). Parmi les autres essences essayées, l'épicéa de Sitka (Picea sitchensis) donne satisfaction là où l'humidité du sol est suffisante mais. non en sol sec. Les mélèzes ne conviennent pas le pin sylvestre (Pinus sylvestris) souffre de chutes des aiguilles et dépérit, et chacune des variétés de Pinus contorta a ses inconvénients. La rareté des graines a amené à planter Abies procera surtout en peuplements mélangés, mais si les ressources en graines peuvent être augmentées, il est souhaitable de le planter en peuplements purs dans les stations élevées et exposées aux vents.

Exploitation et travaux

U. R. S. S.

· Une comparaison du rendement de deux méthodes d'exploitation a mis en évidence des résultats intéressants: l'une des méthodes, largement utilisée pendant les dernières années, consiste à traîner la grume entière jusqu'à une surface coupée à blanc (place de chargement) où elle est tronçonnée on bilions et autres produits. Avant traînage, le tronc est ébranché. L'autre méthode dérive de la première et a été essayée avec succès dans des forêts de la province de Leningrad. L'ensemble de l'arbre avec tout son houppier, est traîné tel qu'il vient d'être abattu jusqu'à une aire coupée à blanc où il est ébranché et où la grume est sciée en billons de longueurs correspondant aux qualités et aux utilisations dans lesquelles ils sont classée. Le traînage est réalisé au moyen de treuils à moteur. Quand l'arbre se déplace la cime en avant et soulevée, il accroche rarement des souches ou des racines, ce qui permet d'effectuer un nombre double de traînages et supprime la nécessité de faire suivre le chargement par des ouvriers, comme c'est ordinairement le cas lors du traînage des troncs. Cette seconde méthode a donné des résultats de 16 pour cent supérieurs à la première (54 m3 par jour au lieu de 47). Les autres avantages constatés ont été: (1) Réduction de l'effectif nécessaire à l'ébranchage et à la mise en tas des branches. Lorsque l'ébranchage était effectué sur le lieu d'abatage, 8 hommes étaient nécessaires, sur la place de chargement 5 hommes suffisaient, soit 1,5 fois moins. (2) Le rendement des ouvriers s'est accru. Avec des feux brûlant continuellement, les branches inutiles furent plus vite détruites (10,8 m3 par homme-jour à la place de chargement contre 5,9 sur le lieu d'abatage). (3) La qualité du travail s'est améliorée. Les branches furent coupées plus proprement et plus près du tronc. Les grumes ne furent pas noircies comme il arrive souvent lorsque les rémanents sont incinérés avant l'enlèvement des billes. (4) La concentration des branches en un même point implique qu'elles pourraient être utilisées comme combustible ou pour l'industrie chimique. Sur la place de chargement existait une installation de transport par rail. (5) Les conditions du travail furent moins dangereuses.

Agents destructeurs et protection des forêts

CANADA

· Dans l'est du Canada, la mouche à scie (Neodiprion sertifer) importée d'Europe est un fléau grave contre lequel on ne connaît pas de facteurs naturels d'équilibre. Il a gravement atteint plusieurs centaines de kilométrés carrés de plantations de pins et s'étend rapidement. La Division d'entomologie a importé et expérimenté un virus découvert en Europe qui offre de grandes chances de fournir un moyen de lutte efficace. Ce virus est d'abord isolé de larves mortes, puis est utilisé pour infecter des larves au laboratoire de la Division. Lorsqu'une forte provision de larves mortes a été ainsi constituée, elles sont broyées et la poudre obtenue est mélangée à de l'eau. Ce liquide, pulvérisé sur des parcelles d'essais, a fourni un taux de mortalité élevé. Il semble qu'un gallon (3,78 1.) de suspension soit suffisant pour traiter par avion un acre (0,4 ha) de peuplement de pins, et cela à un prix très inférieur à celui d'un traitement chimique.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Les Fire Control Notes, publiées trimestriellement par le Service forestier des Etats-Unis, fournissent des exposés succincts sur les travaux importants en cours et sur les résultats acquis dans les forêts fédérales, des états ou privées. Dans un récent numéro on trouve les rapports suivants:

(1) Les compte rendus des incendies et des dangers d'incendies dans le nord-est, à la fois dans les forêts d'états protégées et dans les forêts nationales: une méthode a été mise au point dans laquelle le risque ou la probabilité des incendies et l'inflammabilité sont exprimés sous forme d'indice d'incendie et sont mesurés séparément quant à leur effet sur le nombre d'incendies qui éclatent. Le risque peut être conjuré par des mesures préventives tandis que l'inflammabilité dépend des conditions météorologiques. En 1949, l'indice d'incendie cumulé a indiqué qu'on aurait pu redouter plus de sinistres que pendant n'importe laquelle des années précédentes depuis le début des mesures. Cependant le nombre d'incendies fut notablement inférieur aux prévisions, en raison de la tendance décroissante du coefficient de risque. Cette constatation engage à renforcer les mesures préventives.

(2) Le nouveau plan de protection des forêts contre l'incendie dans le Maine, état du nord-est, constitue un grand progrès par rapport à l'ancien et fut mis en vigueur à la suite, des incendies désastreux de 1947. Ses principales dispositions sont: amélioration de la coordination grâce à des mesures dirigées par l'état dans des communes organisées, à la nomination par l'état de veilleurs pour la détection des incendies dans les forêts communales, amélioration des méthodes de paiement des frais de lutte grâce à une participation de l'état, renforcement de la réglementation sur l'incinération des rémanents et l'écobuage, et contrôle amélioré des machines utilisant le feu en forêt. De plus, le service de surveillance a été renforcé, la dotation en matériel augmentée, et un réseau perfectionné de liaison par radio a été organisé sur l'ensemble du territoire de l'état.

(3) AU Texas un système radiophonique centralisé de diffusion des ordres a été créé, permettant à un seul opérateur de diriger tout un district de plusieurs comtés, amélioration par rapport au précédent système de transmission par comtés séparés. Il a été ainsi possible de mettre en vente plus de 14.000 milles (22.526 km) de lignes téléphoniques devenues inutiles. En outre, le nouveau système se traduira par une utilisation plus efficace qu'auparavant des installations existant dans les districts. Dans doux de ces districts on emploie des ondes dirigées pour résoudre des problèmes particuliers de radiocommunications.

(4) Dans une forêt nationale du Nevada un incendie de 2.000 acres (809,4 ha) fut maîtrisé par un faible détachement monté, pour une dépense estimée à un dixième au plus de la dépense exigée par un détachement à pied. Le détachement monté évita la fatigue, put atteindre rapidement les points dangereux et perdit moins de temps pour se transporter du camp de l'incendie.

(5) En Californie, au cours d'un incendie étendu et prolongé, les équipes épuisées de fatigue eurent la possibilité de se reposer et de se laver dans un camp de repos installé dans un terrain de camping publie à l'écart du bruit et de l'agitation des camps principaux du service d'incendie, et retournèrent ensuite combattre le feu.

(6) De nouveaux matériels ont été créés, notamment:

a) une citerne tractée mise au point par le Département de la conservation de l'état de Michigan;

b) un nouveau dévidoir à tuyaux, mis au point dans une forêt nationale de l'Idaho;

c) un étui à passe-partout mis au point dans une forêt nationale du sud-ouest;

d) un nouveau nécessaire de premier secours se portant à la ceinture, mis au point dans une forêt nationale du Wyoming,

e) un détecteur d'incendie à utiliser dans les pylônes de guet mis au point par le Département de la conservation du Minnesota;

f) une table de camp pliante portative;

g) une méthode de désignation des points d'après les messages téléphonés, mise au point par le Service forestier;

h) un appareil d'extinction à liquide pulvérisé, permettant, si on l'utilise en même temps que des lance-flammes, d'incinérer sans danger la végétation combustible le long des emprises des voies ferrées, mis au point par la région du nord-ouest pacifique du Service forestier des Etats-Unis, et

i) un mat d'anémomètre peu coûteux à montage rapide, qui peut être utilisé lorsqu'il est nécessaire de mesurer les vitesses du vent jusqu'à 30 feet (9,144 m) au-dessus du sol, mis au point par le Service forestier du sud-est.

(7) Les pare-feux, à l'intérieur et sur le périmètre de la forêt nationale du Nebraska, sont entretenus depuis 40 ans car, sans eux, cette forêt plantée ne pourrait subsister. Plus de 650 milles (1.045 km) sont entretenus au moyen de pulvérisateurs à disques et par écobuage pour assurer la protection contre les incendies ayant pris naissance en forêt ou hors forêt. A l'intérieur, ces pare-feux partagent la forêt en surfaces ne dépassant pas un mille carré (2,56 km2).

(8) Il est donné une bibliographie annotée des récentes publications les plus importantes sur les questions relatives à la lutte contre les incendies de forêt.

Il est significatif que les progrès viennent d'organisations si variées et intéressent tant d'aspects de l'ensemble du problème des incendies de forêts.

ROYAUME-UNI

· Une statistique des incendies dans les forêts de l'Etat en Angleterre Ecosse et pays de Galles montre que, au cours des 20 dernières années, il y eut en tout 13.500 incendies, ayant parcouru 26.000 acres (10.522,2 ha) de plantations, provoquant la perte de plus de £550.000 et exigeant une dépense de £1.350.000 pour la protection. La négligeance du publie, qu'il s'agisse des fumeurs ou de ceux qui allument des feux au cours de pique-niques, a constitué la cause principale des sinistres et les escarbilles des locomotives ont également été un facteur important. Environ 75 pour cent des incendies ont eu lieu entre 11 et 17 heures et environ 50 pour cent entre 13 et 16 heures. Les deux tiers à peu près des incendies se sont produits en mars, avril et mai. Le nombre des incendies survenus pendant la même période en forêt privée n'est pas connu mais a certainement été élevé. Une première conclusion de cette étude est que des efforts continus et plus énergiques sont nécessaires pour obtenir du publie de la prudence dans l'utilisation du feu.

Les produits forestiers et leur utilisation

CANADA

· Au cours des dix dernières années, la fabrication de contreplaqué feuillu est devenu une industrie importante dans l'est du Canada. Le contreplaqué est largement utilisé dans l'industrie de l'ameublement et ca marché pourrait beaucoup s'élargir si un approvisionnement plus abondant et plus sûr en contreplaqué devenait possible. Du fait que les panneaux de contreplaqué peuvent être petits, les billons peuvent ne pas dépasser 2 feet (0,609 m). On estime qu'ainsi au moins 5 pour cent des 10 millions de cords (21.200.000 stères) de bois de chauffage pourraient être triés comme billons de déroulage, ce qui représenterait 200 millions de board feet (906.000 m3) de billons pouvant fournir 600 millions de square feet (65.740.000 m3) de contreplaqué. Bien que ces quantités dépassent de beaucoup les débouchés actuels ou à prévoir, il est évident qu'il existe là une excellente occasion d'étendre l'utilisation des bois feuillus.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· La seule source nationale intensivement exploitée de tannins végétaux est jusqu'à présent le châtaignier (Castanea dentata). En fait toute la matière première provient d'arbres morts dont les réserves peuvent encore durer 10 à 15 ans et sont irremplaçables. D'un autre côté, les forêts sud-américaines de quebracho (Schinopsis lorentzii), si elles ne sont pas systématiquement épuisées, deviennent de plus en plus difficiles à exploiter, les peuplements aisément accessibles ayant été surexploités. De plus l'industrie sud-américaine du cuir s'étend rapidement et consommera progressivement de plus grandes quantités de tannin. L'industrie brésilienne du tannin a récemment créé pour ses propres besoins de vastes plantations d'acacias australiens. En 1939 75 pour cent des produits tannants utilisés aux Etats-Unis consistaient en quebracho importé et en bois de châtaignier indigène. Pendant la guerre, par suite des restrictions apportées aux importations de certains produits tannants, tels que ceux tirés du traitement de l'écorce de Rhizophora mangle ou des forêts de myrobalans (Terminalia chebula et T. bellirica) les Etats-Unis durent entreprendre l'extraction des tannins de l'écorce de Quercus montana, de Tsuga canadensis et autres matières premières végétales. L'approvisionnement en tannins soulève donc un sérieux problème et la recherche se porte dans deux directions. La première vise à développer l'emploi de. l'écorce de Lithocarpus densiflora, grand arbre croissant sur une région de quelque 3 millions d'acres (1.200.000 ha) en Californie et dans certaines parties de l'Oregon. Il y a en moyenne 60 arbres par acre (150 à l'hectare), d'une hauteur de 80 feet (24 m) sur 24 inches (60 cm) de diamètre. Après la coupe les souches rejettent vigoureusement et il est possible de faire une coupe tous les 20 ans. L'écorce contient 18 à 29 pour cent de tannin. On estime qu'une usine d'extraits tannants, dont la production devrait atteindre au minimum 5.000 tonnes de tannin pur pour fonctionner sur une base économiquement saine, exigerait une contenance annuelle de 5.000 acres (2.000 ha). Ce bois est aussi utilisable pour la fabrication de papier d'imprimerie de bonne qualité, de papier d'emballage supérieur et de carton. Une usine de pâte annexée à l'usine d'extrait tannant pourrait produire 200 tonnes de pâte par jour, ce qui est économiquement possible. La seconde possibilité est la plantation sur une vaste échelle, d'acacias, notamment Acacia decurrens var. normalis et mollis, ce dernier souvent considéré comme espèce distincte: A. mollissima. Ces deux variétés sont très analogues tant au point de vue botanique qu'à celui de leurs exigences en culture. En Californie, les individus arrivés à maturité atteignent 100 feet (30 m) de hauteur et 18 inches (45 cm) de diamètre. Ils prospèrent en sols pauvres, pourvu que ces sols soient bien drainés et perméables. Ordinairement, une pluviosité annuelle de 16 inches (400 mm) est nécessaire, mais on signale que certains peuvent prospérer, même sans irrigation, avec une pluviosité de 8 inches (200 mm) seulement. Les plantations n'exigent pas de soins spéciaux et les arbres atteignent leur maturité en 10 à 13 ans. On estime que le revenu net à l'hectare pourrait atteindre 120 à 225 dollars par an, en tenant compte à la fois de la valeur de l'écorce et de celle du bois, qui peut être utilisé pour fabriquer de la pâte. Un projet de ce genre serait donc financièrement très profitable.

· L'utilisation des déchets de bois comme fumure est l'objet d'une attention croissante à la fois dans le domaine des recherches et dans la pratique; et, récemment, des expériences ont été commencées dans la région nord des montagnes Rocheuses où au moins 450.000 tonnes de sciure sont produites chaque année. Les indications fournies par cette région sont que, lorsqu'un rapport C/N convenable est atteint, les résultats sur la déficience en humus des terres de culture sont favorables. Un moyen efficace d'utilisation de la sciure et des copeaux, et d'accroître leur valeur de fumure, est de les employer comme litière pour les animaux, étant donné que ce matériel ligneux est ordinairement bon marché, possède une grande faculté de rétention des liquides et est facile à manipuler. Lorsqu'on utilise cette matière dans les terres de culture, il est souvent nécessaire de l'additionner d'un engrais azoté, tel que le nitrate ou le sulfate d'ammonium, à raison de 75 lb par ton (37,5 kg par tonne) de litière pour obtenir le rapport C/N convenable. Les copeaux peuvent aussi être utilisés s'ils sont assez petits et dans beaucoup de fermes des copeaux peuvent être tirés, au moyen de déchiqueteuses mobiles, de bois qui autrement seraient gaspillés. Le prix de revient de cette litière en copeaux de bois est environ le tiers de celui de la paille. Bien que de nouvelles recherches et expériences soient nécessaires, il existe évidemment un vaste domaine d'utilisation des déchets de scierie et d'industries du bois dans la tâche indispensable de reconstituer l'humus de beaucoup de sols agricoles utilisés depuis longtemps.

· La Crown Zellerbach Corporation construit un grand laboratoire moderne de mise au point pour son service central de recherches de Camas, état de Washington. Il réunira dans une usine papetière expérimentale complète tout le matériel nécessaire à la transformation du bois en produits papetiers et logera tout le travail de laboratoire qui commence en dehors du laboratoire de recherche. L'élément le plus important de son équipement sera une machine à papier expérimentale fabriquant du papier de 24 inches (60,96 cm), commandée par variateur permettant de grandes variations de vitesse et qui servira à essayer la pâte faite en usine ou dans un grand digesteur expérimental. Le personnel du laboratoire sera formé des techniciens actuellement présents et d'un personnel spécialisé supplémentaire et fonctionnera à la fin de 1951. Le personnel technique spécialiste des machines de la Corporation sera à la disposition du nouveau laboratoire.

MALAISIE

· Des laboratoires de recherches sont en construction à Kepong (Selangor) en vue d'essayer les bois malais pour la fabrication du papier. Les laboratoires, qui sont construits au moyen d'une dotation du Fonds pour la prospérité et la mise en valeur des colonies, devraient être achevés en juillet 1951. Des négociations sont en cours pour obtenir du matériel des Etats-Unis et le Secrétaire d'Etat aux colonies a été sollicité de nommer un chimiste du bois. L'utilisation des bois feuillus malais d'importance secondaire pour la fabrication de la pâte a été débattue depuis des années mais c'est là la première tentative de procéder a des essais pratiques.

POLOGNE

· Avant la guerre, la Pologne avait développé assez largement l'industrie de la pâte et du papier, mais à la fin des hostilités cette industrie était complètement anéantie. Beaucoup d'usines étaient détruites et celles qui restaient avaient eu leur matériel enlevé ou manquaient de matières premières pour fonctionner. En 1945, le gouvernement prit possession de plus de 132 usines de pâte et de papier mais, au début, ne put mettre en route que trois papeteries, une cartonnerie et une fabrique de pâte. A la fin de 1945, cependant, 23 papeteries, 11 cartonneries, 18 fabriques de pâte et 3 usines de cellulose étaient en activité. En 1949, le Bureau central de l'industrie de la pâte et du papier faisait fonctionner 92 usines et les autres étaient en voie de reconstruction. Ca bureau central se trouve à Lodz où il existe aussi un laboratoire d'expériences sur la fabrication de la pâte et du papier. En 1947 l'industrie avait repris son commerce d'exportation, d'abord surtout du papier journal et du carton, mais en 1948 les exportations ont été étendues à des produits variés. Les exportations sont faites exclusivement par l'intermédiaire d'une organisation centrale siégeant à Varsovie et connue sous le nom de «Papexport». Quelque 32.000 ouvriers sont employés dans l'industrie de la pâte et du papier et on cherche à améliorer leur niveau technique. Au cours des six années commençant en 1950, l'industrie projette de doubler la production et d'augmenter sa valeur de deux fois et demi. Pendant les deux premières années, le but fixé est d'améliorer et d'accroître la capacité de production des usines existantes, mais en 1952 on doit procéder à une expansion de l'industrie par modernisation et construction d'usines nouvelles.

Actuellement l'industrie papetière est concentrée dans le sud-ouest du pays, mais au cours des six prochaines années elle devra être répartie plus uniformément, de manière à la rapprocher des centres de consommation et des sources de matières premières.

Dans les forêts polonaises il y a cinq fois plus de pin que d'épicéa. Comme on prévoit que la quantité de bois de papeterie demandée par l'industrie sera triplée, il faudra couper sept fois plus de pins qu'actuellement, ce qui indiquera un emploi accru du procédé au sulfate. On a l'intention de fabriquer en Pologne toutes les machines à pâte et à papier.

L'industrie publie deux revues, paraissant toutes deux à Lodz et consacrées aux problèmes de la fabrication de la pâte et du papier. L'une est technique, l'autre à un caractère plus vulgarisateur, à l'intention des ouvriers de cette industrie.

U.R.S.S.

· L'industrie de la térébenthine a maintenant été coordonnée avec celle du sciage sous l'autorité du Ministère des Forêts. On obtient la résine par gemmage des peuplements de pin sylvestre (Pinus sylvestris) pendant une courte période avant leur exploitation. Le problème qui se pose maintenant aux forestiers est de déterminer la longueur de cette période, et si un gemmage à vie, peu intense et fréquent, doit se poursuivre pendant une longue période, par exemple 25 à 30 ans, ainsi qu'on le pratique avec succès dans le midi de la France sur le pin maritime (Pinus pinaster), ou s'il faut gemmer les arbres à mort d'une manière intense pendant une courte période avant leur abatage. Les résultats de plusieurs expériences montrent que la méthode française de gemmage à vie n'est pas pratique pour le pin sylvestre en U.R.S.S. en raison de différences biologiques. Le pin maritime croit plus vite et, par suite, les cares se cicatrisent rapidement sans endommager par trop l'arbre pour sa future utilisation comme bois de sciage. Dans le cas du pin sylvestre les cares ne se cicatrisent pas vite, et si le gemmage se prolonge pendant une longue période, l'arbre est couvert de profondes cicatrices et, par suite, sa valeur comme bois de sciage en est diminuée; d'autre part, il peut supporter un gemmage intense sans perte de vitalité. On a montré que les réserves d'amidon dans l'arbre ne diminuent pas mais restent les mêmes, que l'arbre soit gommé à 80 ou 30 pour cent de sa possibilité. On a également constaté que la quantité totale de résine tirée d'un arbre pendant la totalité de la période de gemmage est à peu près la même dans le gemmage à long ou à court terme. Le prix de revient de la production d'une même quantité de résine, cependant, s'accroît rapidement avec la durée de la période de gemmage, souvent jusqu'à 25 pour cent. La conclusion générale est que la méthode de gemmage la plus pratique et la plus efficace pour cette essence on U.R.S.S. est de gommer l'arbre au cours d'une période n'excédant pas 15 ans, et en laissant une année de repos après les 10 premières années,

Politique forestière

ANTILLES FRANÇAISES

· La Martinique et la Guadeloupe ont acquis le statut de départements français en janvier 1948 et leurs services forestiers ont par suite été organisés sur le même plan que le Service forestier métropolitain, sous la direction d'un conservateur. La surface globale des forêts des doux îles et de leurs dépendances s'élève à 110.000 hectares, soit 38 pour cent de la superficie totale. Cependant, dans le cas de la Guadeloupe, ce chiffre comprend 47.000 hectares de taillis très dégradés, de forêts sèches sans valeur et de bois clair-plantés ou de vergers appartenant à des propriétaires privés. Le code forestier français est en vigueur, avec des modifications de détail, depuis le 1er janvier 1948 et des inventaires complets des forêts domaniales ont été entrepris.

A la Martinique, les forêts sont localisées sur des versants très accidentés. En raison de leur rôle de forêts de protection, une extrême prudence doit présider aux exploitations. La difficulté d'accès, le manque de matériel de sciage et les méthodes primitives d'abatage utilisées, ainsi que les distances à parcourir et la dispersion des essences précieuses dans la forêt spontanée, rendent nécessaire de n'employer que le mode du jardinage. Cependant, dans la partie basse du pays, une nouvelle méthode d'amélioration forestière a été essayée et a déjà fourni d'excellents résultats sur une étendue de 300 hectares. Dans cette méthode la terre est concédée pour 3 ans à de petits cultivateurs, dont chacun reçoit une parcelle de 0,5 à 1 hectare. Après l'exploitation des arbres, les cultivateurs sont autorisés à mettre la parcelle en culture. En mélange avec les produits cultivés, et avec un espacement de 4 sur 4 mètres, le Service forestier plante des essences précieuses, surtout de l'acajou du Honduras (Swietenia macrophylla) fourni par ses propres pépinières. La situation est très analogue à la Guadeloupe où il existe seulement deux scieries. mécaniques et où le sciage n'est systématiquement pratiqué que dans les forêts de la mangrove et dans les forêts situées au pied des versants. Dans les deux départements, de vastes projets sont à l'étude en vue d'enrichir ces forêts en essences précieuses. Ils comportent la construction de routes forestières et la mise en application de pratiques d'aménagement convenables.

BULGARIE

· Des efforts sont en cours pour étendre la superficie des forêts par de nouvelles plantations. En 1949, la surface boisée aurait été augmentée de 46.200 hectares. Dans la Dobroudja, la partie la plus sèche du pays, plus de 350 kilomètres de ceintures brise-vent ont été plantées. En 1950 36.500 hectares ont été reboisés et des travaux d'amélioration ont porté sur 40.000 hectares de forêts. Le Conseil des Ministres a approuvé la préparation d'un plan de 15 ans pour le reboisement.

CANADA

· Le Forest Act de 1948 de la Colombie britannique contient, dans sa Section 19, une disposition qui mérite une attention particulière. En vertu de cette loi, tout propriétaire de ferme qui ne possède pas sur sa terre de boqueteaux capables de fournir 10.000 cubic feet (283 m3) de bois par an peut demander une licence d'exploitation d'une parcelle de forêt de la Couronne assez étendue pour amener à ce niveau sa production annuelle en bois de sciage. Le long de la côte, sur la base moyenne de la possibilité, chaque fermier peut utiliser au maximum 100 acres (40,47 ha) et dans l'intérieur 250 acres (101,175 ha). En aucun cas la surface totale ne peut dépasser 650 acres (263,055 ha). Ces licences sont accordées sous réserve que: (1) le sol sera maintenu peuplé d'essences commercialement vendables, ce qui signifie que c'est au fermier qu'incombe la responsabilité de veiller à maintenir la surface concédée en état de production, le Service forestier fournissant les plants nécessaires s'il faut avoir recours à la plantation pour obtenir ce résultat; (2) les forêts seront aménagées; (3) les coupes autorisées seront exploitées annuellement ou périodiquement.

Avant qu'une licence soit accordée pour une parcelle, un plan d'aménagement sommaire doit être établi soit par le fermier, soit par le Service forestier. Dans le cas où le Service forestier est sollicité pour la rédaction de ce plan, le fermier doit y collaborer en recueillant les données nécessaires sur le terrain. Toutes les forêts pour lesquelles une licence de parcelle a été accordée sont exemptes d'impôt. Au moment de l'exploitation le fermier est tenu de payer un droit pour chaque unité de produits ligneux extraite et un droit similaire est également payable sur les produits forestiers provenant de concessions dans les forêts privées de la Couronne depuis le 7 avril 1887, bien entendu, la valeur sur pied est fixée par le Service forestier. La licence de parcelle prend fin automatiquement à la mort du bénéficiaire ou à la vente de la ferme, à moins que le nouveau propriétaire n'exprime le désir de bénéficier de la licence.

CHINE

· Le Sin-kiang est l'une des plus grandes provinces de la Chine et est situé dans l'ouest du pays. Les forêts les plus importantes de Sin-kiang sont concentrées sur les pentes orientales de la chaîne du Tianahan. La surface de ces forêts vierges est estimée à 3.478.000 mus (217.375 ha). Elles s'étendent de Kuchar à Kulja. Les monts du Tarbagatai, du Kunlun et de l'Altai sont également couverts de forêts denses. Les pentes septentrionales des monts Tianshan sont boisées jusqu'à Kulja. Au sud de Khami et de Barkul les forêts consistent en red pine, celle des monts de Bogdoola sont peuplées de white pine.

· On signale que l'industrie du bois de la Mongolie intérieure, l'une des plus importantes régions forestières de Chine, a repris son activité. Les forêts couvrent une superficie de plus de 7 millions d'hectares. Dans le passé ces forêts subirent des exploitations abusives.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· L'extraction du charbon à ciel ouvert dans l'Ohio a débuté vers 1915 et depuis 1940, le rythme annuel d'extraction s'est accru rapidement au point qu'actuellement environ la moitié du charbon produit est extrait par cette méthode Au total plus de 36.000 acres (14.569,2 ha) de terrains ont été exploités de cette manière avec pour résultat des bancs de déchets et des amas de déblais sur lesquels il est nécessaire d'envisager des mesures de remise on valeur. Les recherches poursuivies au cours des années passées par la Station centrale d'expériences forestières ont tout d'abord classé les terres exploitées à ciel ouvert suivant la texture et les caractéristiques des déchets, notamment la porosité et la faculté de rétention de l'eau, l'acidité et l'ancienneté des déchets, la couverture vivante et l'utilisation actuelle de ces terres. On estime que plus de 90 pour cent de ces déblais pourraient aisément être convertis en vue d'une utilisation productive. Tous ces facteurs de base ont une influence importante sur le problème de la restauration du fait qu'il existe une vaste gamme de conditions dont chacune peut être résolue au mieux par l'emploi d'essences déterminées. Ainsi une grande part des recherches a porté sur les essais d'essences diverses. En général, la plupart des terres minières sont plus aptes au boisement qu'à d'autres utilisations, bien qu'un bon nombre de parcelles offre de grandes possibilités dans le domaine des loisirs et de l'élevage du gibier.

Le Dr H. L. Shantz, éminente autorité en matière d'écologie, est arrivé à la conclusion que l'usage du critère économique pour déterminer le meilleure utilisation des terres conduit ordinairement à des désastres tels que la dénudation des sols au-dessus des gisements de charbon, la destruction de vallées de montagnes pour tirer l'or des graviers qui les recouvrent, le remplacement de forêts vierges de Sequoia sempervirens par des mousses et des lichens stériles pour avoir tente de continuer le pacage, et la destruction des graminées vivaces naturelles en cherchant à utiliser le sol pour produire du blé, provoquant ainsi la formation de dépôts pulvérulents. Il soutient au contraire le point de vue que le seul critère sûr pour juger de l'utilisation permanente d'une terre est celui de l'écologie. Mais, dans beaucoup de cas, les coûteuses leçons d'une expérience antérieure ne sont pas appliquées aux problèmes actuels.

FINLANDE

· Pendant longtemps la forme habituelle de coopération parmi les propriétaires forestiers finlandais s'exerçait par le truchement d'associations locales, avec pour principal objectif d'employer des techniciens forestiers permanents, en général des hommes ayant suivi deux années, d'instruction forestière pratique. La tâche du technicien est de conseiller les membres de l'association, de collaborer aux travaux de sylviculture et d'exploitation et d'aider les membres à vendre leurs produits. La superficie des forêts de ces associations atteint on moyenne 20.000 à 25.000 acres (8.000 à 10.117 ha). Toutes reçoivent des subventions de l'Etat mais, pour la plus grande part, elles sont financées par les membres de l'association. En vue de faire bénéficier de ces associations tous les propriétaires forestiers et d'assurer ainsi des ressources financières suffisantes, le parlement finlandais a voté une loi obligeant tous les propriétaires forestiers adhérant à une association, à l'exception de ceux dont les forêts ont un revenu inférieur à 20 m3, à verser une contribution forestière annuelle. Celle-ci varie de 2 à 6 pour cent du revenu net calculé de la forêt pris comme base du calcul de l'impôt sur le revenu. Les propriétaires forestiers qui emploient en permanence un technicien forestier qualifié paient seulement le quart de la contribution normale. Les contributions versées par chaque district sont utilisées pour ce district par l'association des propriétaires. Bien que les propriétaires forestiers ne soient pas tenus d'adhérer à une association, on espère que ces dispositions permettront de recueillir assez de fonds pour employer des techniciens forestiers suffisamment compétents dans tous les triages forestiers de Finlande.

NORVÈGE

· Les propriétaires forestiers ont leurs propres groupements de vente qui se chargent des ventes du bois d'œuvre, il existe 19 associations de ce genre affiliées à l'Association norvégienne des propriétaires forestiers; elles groupent environ 30.000 membres, représentant plus de la moitié de la surface productive des forêts résineuses. Les membres vendent leurs bois aux groupements de vente qui, à leur tour les cèdent aux acheteurs. Depuis là guerre le marché du bois d'œuvre est soumis à une réglementation officielle et tous les contrats de vente sont à cet effet enregistrés par les groupements de vente. Les prix des bois sont normalement fixés par accord entre l'Association norvégienne des propriétaires forestiers et les représentants des scieries et des industries de transformation du bois. Ces prix doivent être approuvés par les autorités gouvernementales. Les prix de base pour le bois de râperie et le bois pour cellulose livré à la rivière de flottage ont été les suivants au cours de ces dernières années:

1947/48 39,00 kroner le m3
1948/49 40,00 kroner le m3
1949/50 39,50 kroner le m3

En sus de ces prix, en 1947/48 et 1948/49 il était perçu une taxe d'investissement de 3 et 4 kroner respectivement au m3. Pour la campagne de 1949/50 cette taxe a varié entre 0,50 et 2,50 kroner par m3. Un supplément de 0,50 kroner était appliqué comme contribution aux retraites. Les sommes recueillies sont destinées à alimenter une caisse des retraites pour les travailleurs forestiers. Le prix correspondant pour 1950 a été fixé à 44,50 kroner le m3. Les taxes d'investissement varient habituellement de 1 à 7 kroner par m3 et la contribution aux retraites est de 0,50 kroner par m3. Le fonds d'investissement est administré par les comptoirs forestiers et payé aux propriétaires lorsqu'ils font des investissements pour lesquels on peut avoir recours au fonds. Ces travaux d'investissement peuvent consister en construction de routes, de baraques, en améliorations forestières et autres travaux de ce genre. Le fond de sylviculture devrait aussi être cité à ce point de vue. En vertu de la loi sur la protection des forêts de 1932, 2 pour cent de la valeur des ventes de bois est réservée pour être dépensée en travaux de sylviculture, etc. En raison du manque de main-d'œuvre, les propriétaires forestiers n'ont pas été capables d'utiliser la totalité des fonds d'investissement et de sylviculture et disposent par conséquent de réserves considérables.

NOUVELLE-CALÉDONIE

· Le gouvernement a soumis à l'assemblée de l'Union française un projet de loi tendant à assurer la protection des forêts de Nouvelle-Calédonie. Ces forêts, qui couvrent environ un septième de la surface de l'île, ne sont situées qu'à 400 mètres d'altitude. Elles présentent tous les caractères d'une forêt tropicale plus ou moins dense suivant leur exposition, la nature du sol et le degré d'érosion. Le Service des eaux et forêts et l'Institut français d'Océanie ont déjà accompli beaucoup en ce qui concerne la classification des arbres, les inventaires et le travail de conservation. Le texte du projet réglementaire proposé par le gouvernement et adopté sans modifications importantes par l'Assemblée de l'Union française, prévoit tout d'abord la classification des forêts soumises au régime forestier d'après la densité de leur boisement l'importance des essences qu'elles contiennent et leurs besoins en travaux de reboisement et, en second lieu, la réglementation des coupes, organisant et définissant les directives à suivre dans les exploitations. Des licences d'exploitation sont accordées pour les surfaces de 100 à 500 hectares pour des périodes de deux ans.

SUÈDE

· Tenant compte des résultats du second inventaire forestier, le gouvernement a pris diverses mesures pour accroître le rendement futur des forêts et faire un meilleur usage de la matière première produite. Parmi ces mesures figure une nouvelle loi sur la conservation des forêts adoptée en 1948 et promulguée le 1er juin 1949, relative aux forêts appartenant à des personnes ou à des compagnies privées, et qui couvrent à peu près 75 pour cent de la surface boisée totale de la Suède. Quelques-unes des dispositions les plus importantes de cette loi sont les suivantes: Les terres boisées, et le matériel qu'elles portent doivent être aménagées de manière à favoriser une utilisation convenable de la capacité de production ligneuse du sol et par suite à fournir un profit économique satisfaisant, et, autant que possible, nu rendement soutenu. La loi vise à l'utilisation convenable 1 de la capacité de production du sol et une nouvelle notion a été introduite, à savoir la rentabilité. Cette disposition évite au propriétaire forestier de faire dans sa forêt un investissement non économique, tel par exemple que de consacrer à un reboisement, un capital supérieur à celui correspondant au taux probable de l'intérêt. Un autre paragraphe donne une définition du terme «terre à vocation forestière» par lequel on entend désigner les surfaces non indispensables pour d'autres productions et où le sol convient à la production ligneuse. Les terres qui sont à présent entièrement ou en grande partie inutilisées ne sont pas réputées «terres à vocation forestière» si leur sol convient mieux à des objectifs autres que la forêt ou si elles ne peuvent, en raison de circonstances spéciales, être affectées à la production ligneuse. Cependant les surfaces où une forêt devrait être établie pour réaliser la protection contre les sables mobiles, les glissements de terrains ou pour des raisons analogues, doivent être considérées comme «terres à vocation forestière». Il Cette disposition peut être importante pour assurer le boisement de vastes étendues de pâturages faiblement boisés, non indispensables à l'agriculture moderne, et de terres dites stériles telles que les landes à bruyère (Calluna) du sud-ouest de la Suède. En ce qui concerne la réglementation des exploitations, la loi distingue entre les forêts capables d'être mises en valeur et celles qui ne le sont pas: en d'autres termes entre forêts vigoureuses et non vigoureuses. Une forêt vigoureuse ne doit pas, sans autorisation de l'Office de conservation des forêts, être exploitée autrement que par coupes jardinatoires et ces coupes doivent être pratiquées de manière à assurer une mise en valeur convenable dé la forêt. Une forêt est tenue pour «vigoureuse» ou susceptible d'être mise en valeur, dans la mesure où, moyennant des pratiques culturales appropriées, elle fournirait un profit supérieur à celui qui pourrait être retiré d'une coupe à blanc immédiate. Il peut parfois être difficile de déterminer si un peuplement donné est «vigoureux» ou non. Le propriétaire peut désirer l'exploiter alors que l'Office de conservation des forêts élève des objections. Dans des cas semblables, le facteur décisif est un calcul de la valeur probable de l'accroissement du peuplement supposé soumis à un aménagement judicieux. Dans une forât «non vigoureuse» l'exploitation ne peut être entreprise dans des conditions telles qu'elle annihile la possibilité d'une production future et elle ne doit pas être menée d'une manière susceptible de rendre la régénération difficile. A cet égard certaines considérations sociales doivent entrer en ligne de compte, telles que la nécessité d'assurer un emploi permanent aux ouvriers forestiers et un approvisionnement constant en matières premières. Une production soutenue est importants pour les collectivités et les communes afin de fournir, au moyen des taxes, des revenus communaux réguliers. Néanmoins, les prescriptions tendant à obtenir une production soutenue ne doivent pas être interprétées si strictement qu'elles gênent des fermiers désirant profiter de conditions de vente particulièrement favorables. Si une coupe est effectuée en violation de la loi, l'Office de conservation des forêts s'efforce de parvenir à un accord avec le propriétaire de la forêt. Si cet accord se révélait impossible, l'Office a le pouvoir d'interdire la coupe. Cette interdiction, cependant, n'implique pas qu'aucune coupe ne peut être assise, mais plutôt que l'office donne des directives, ordinairement en procédant au martelage de la coupe, en ce qui concerne les bonnes méthodes d'exploitation, avec interdiction concomitante d'abattre des arbres autres que ceux marqués.

1 (Note du rédacteur: et non à l'utilisation intégrale)

Les dispositions réglementaires qui suivent traitent du reboisement obligatoire. Si la densité et la consistance des peuplements réservés sont considérés comme insuffisants après l'exploitation, des mesures doivent être prises pour assurer dans un délai raisonnable une régénération satisfaisante de la surface exploitée. Dans ce cas, cependant, le principe de rentabilité est appliqué, de sorte que l'obligation d'entreprendre des opérations de régénération est limitée proportionnellement à la productivité du sol; en d'autres termes, les mesures prescrites, doivent comporter un profit à longue échéance. Certains calculs basés sur les recherches relatives à la production des forêts sont nécessaires pour déterminer dans chaque cas l'application pratique de cette disposition. Afin d'encourager et de faciliter des améliorations coûteuses et à longue échéance dans les forêts privées, le gouvernement suédois a depuis longtemps offert la possibilité de subventions diverses. En liaison avec la loi sur la conservation des forêts, de nouvelles règles ont été établies. Les subventions et prêts sont maintenant étendus au catégories suivantes de travaux d'amélioration: fossés, construction de routes carrossables pour le transport des produits forestiers par camions, etc., éclaircies dans certains peuplements très denses qui ne pourraient se développer normalement sans être éclaircis, plantations et autres travaux tendant à obtenir une production forestière sur des terres depuis longtemps déboisées ou des pâturages clair-plantés. Les subventions ne sont accordées que dans les cas où le propriétaire, en vertu de la loi sur la conservation des forêts est soumis à l'obligation de reboiser après la coupe et l'Office de conservation des forêts établit les plans et contrôle les travaux. Les subventions représentent habituellement les pourcentages suivants des dépenses, de main-d'œuvre: fossés 40 pour cent; constructions de routes 25 à 30 pour cent; éclaircies et reboisement 50 pour cent. Des prêts peuvent cependant être accordés jusqu'à concurrence du prix total des travaux.

ZANZIBAR

· Une enquête récente sur les forêts de Zanzibar a beaucoup enrichi les connaissances sur ces forêts et contribué à la rédaction d'un programme pour leur aménagement. Le Protectorat est situé au large de la côte orientale d'Afrique immédiatement au sud de l'Equateur et comporte deux îles, Zanzibar et Pemba, avec leurs archipels distincts. Les deux îles principales ont des superficies respectives de 640 et 380 square miles (1.660 et 980 km2) et sont des îles coralliennes plates relativement peu étendues. Leur climat est égal, marin et tropical. La pluviosité varie de 45 à 75 inches (114 à 190 cm) par an, dont la moitié environ tombe en mars, avril et mai, un quart en octobre, novembre et décembre, et dont le reste se répartit assez uniformément entre les autres mois. Les variations de température sont faibles, avec 3 ou 4 degrés de différence entre le minimum et le maximum moyens annuels. L'humidité est élevée et oscille entre 76 et 87 pour cent. Les forêts de mangrove sont une conséquence de l'érosion superficielle qui forme de nouveaux dépôts vaseux. A Zanzibar il y a sept essences importantes de mangrove, et six à Pemba. Les forêts de mangrove représentent un stade d'une évolution dont les climax seraient probablement des forêts de mousson apparaissant lorsque la vase se dessèche. A Zanzibar, il existe environ 11.000 acres (4.500 ha) de forêts de mangrove dont 7.000 acres (2.800 ha) présentant un intérêt commercial pour la production de l'écorce. Il faut environ 50 ans pour produire un arbre de 8 inches (20 cm) de diamètre taille minima habituelle pour là levée de l'écorce, ce qui indique une croissance nettement plus lente que sur terre ferme.

En tenant compte de la surface et de la densité du matériel de la mangrove pour déterminer une production aménagée, on estime qu'on peut en tirer sans inconvénient 1.800 tonnes d'écorce sèche par an. L'état des peuplements de mangrove de Zanzibar n'est pas satisfaisant du fait qu'ils ont été surexploités et il peut être indispensable de diminuer le diamètre à partir duquel les arbres doivent être écorcés de manière à alimenter l'industrie pendant la période nécessaire à l'amélioration de l'état des forêts conformément au plan d'aménagement proposé. Dans l'île de Pemba, il existe environ 30.000 acres (12.000 ha) de mangrove et une estimation de 5.000 tonnes pour une production soutenue et rentable est considérée comme correcte. Les anciennes pratiques d'utilisation ont entraîné un gaspillage considérable et le chiffre cité présuppose une protection complète et une utilisation intégrale des produits. En dépit d'opinions divergentes, il est clair que les bassins de réception des deux

îles subissent une érosion anormale et on préconise de les placer sous le contrôle direct du gouvernement de sorte qu'il soit mis fin aux pratiques dévastatrices, telles que l'écobuage, le recépage de la végétation et la mise en culture de pentes raides et que des mesures positives de lutté contre l'érosion soient appliquées.

Afin de satisfaire aux besoins en bois il faudra constituer des plantations d'essences convenables et, étant donné que les ressources en combustibles sont insuffisantes, notamment près des villes, on constituera également des réserves de bois de chauffage. Plus de la moitié de Zanzibar et un quart de Pemba sont des régions de bush, où les deux principales activités, cultures nomades et feux courants, se traduisent par la destruction de la terre. La rotation des cultures nomades n'est que de quelques années et on laisse relativement peu de combustible pour les feux courants. Par suite il sera nécessaire, d'abord de limiter les surfaces sur lesquelles les cultures nomades sont permises, et d'autre part de constituer des plantations d'essences à croissance rapide utilisables comme combustible industriel. La petite surface de forêt humide à feuilles persistantes de Zanzibar a été si fortement exploitée qu'il n'y reste que peu ou pas de bois d'aucune dimension, et il est recommandé de ne pas délivrer ou renouveler de licences, de trouver des utilisations pour le Pandanus qui gêne la croissance d'autres essences plus précieuses, de pratiquer chaque année des travaux légers sur un cinquième de la surface totale pour activer la régénération et, par dessus tout, de ne pas autoriser les coupes à blanc. A Pemba, la pratique des coupes à blanc provoquerait le retour des terres à l'état de bush, ce qui, à son tour, diminuerait l'effet d'amélioration sur les cultures. D'autres lois sont nécessaires pour permettre au gouvernement d'entreprendre et de diriger la restauration des forêts. Le pacage des chèvres devrait être réglementé pour éviter qu'il ne se développe et constitue une menace générale telle que celle qui a été observée dans des régions comme Chypre et Malte. Une législation semblable à l'Indian Forest Act s'impose et afin d'exécuter le programme préconisé, il est indispensable d'accroître le personnel technique forestier.

Cinquante-six essences utilisables pour la constitution de brise-vents et pour d'autres usages ont été étudiées et méritent de retenir l'attention dans le programme de plantations qui doit être entrepris pour améliorer l'état des forêts du pays. De plus, des inventaires plus précis des cartes figurant les types de végétation et les utilisations du sol, etc., devraient être entrepris sans délai. L)es photographies aériennes récentes seront précieuses pour cet objet. 11 est évident qu'un programme rapide et énergique s'impose pour restaurer et maintenir les forêts qui sont si importantes pour la prospérité du pays.


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