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Le travail de la FAO


Programme élargi d'assistance technique
Seconde conférence sur la technologie mécanique du bois
Commission internationale du peuplier
Conférence régionale du Proche-Orient
Conférence sur l'utilisation des terres sous les tropiques

Programme élargi d'assistance technique

Assistance technique en foresterie

Il s'est maintenant écoulé suffisamment de temps depuis l'inauguration du programme forestier, dans le cadre du Programme élargi d'assistance technique, pour que se dessinent certaines tendances et qu'on en puisse tirer des conclusions. Ainsi qu'on pourra le voir dans le tableau à la fin de cet chapitre, la Division des Forêts a maintenants 64 experts dans 22 pays. Trois sortes d'accords ont été conclus avec différents pays: aux termes du premier des experts sont envoyés individuellement afin de faire des recommandations générales en matière de politique forestière et de mise en valeur des forêts le deuxième prévoit l'envoi de spécialistes pour l'étude de projets définis, et le troisième, l'envoi de missions organisées pour l'étude plus approfondie de la situation au point de vue forestier et des possibilités de la mise en valeur.

Les pays désireux de s'assurer une assistance technique se rangent en deux grandes catégories: ceux qui ne possèdent aucune administration forestière, ou qui n'en ont qu'une très rudimentaire, et où les experts doivent partir de zéro; et ceux qui possédant un service forestier assez bien organisé, manquent cependant de moyens techniques modernes d'exploitation et de transformation des produits forestiers.

Un autre trait méritant d'être noté est le fait que certains pays possèdent une excellente législation forestière, mais que par suite de difficultés politiques, sociales ou économiques, dues au manque de personnel qualifié, à des problèmes financiers ou au régime de la propriété terrienne l'application de ces lois a été impossible. Dans bien des pays, l'épuisement des forêts progresse à grande allure, par suite des ravages cumulés des cultures nomades et des incendies volontairement provoqués pour obtenir des pâtures.

Il est de plus en plus évident que ces maux ne peuvent être combattus uniquement par la prescription de mesures forestières. des questions primordiales d'utilisation des terres, y compris le désir de se procurer de nouvelles terres cultivables et de nouveaux pâturages, profondément enraciné dans les mœurs des populations rurales défavorisées et ignorantes, doivent être examinées. Une action conjointe de différents ministères des gouvernements intéressés, et comportant des programmes sociaux et économiques d'une importance nationale de premier plan, doit être entreprise pour arrêter la destruction progressive des forêts qui engendre l'accélération de la dénudation et de l'érosion du sol.

Un fait important ressort des demandes d'assistance technique reçues jusqu'à ce jour, la préférence exprimée par les différents pays de recevoir une aide leur permettant de développer leur industrie forestière, que l'étendue de leurs ressources forestières soit connue ou non, et que ces ressources aient déjà ou non été aménagées en vue d'une production soutenue. C'est un symptôme du besoin urgent qu'éprouve le monde entier pour une industrialisation qui permette d'améliorer le niveau de vie et, comme tel, il doit être traité avec la plus grande compréhension par la FAO. Toutefois, la Division des Forêts doit veiller à ce que ses experts maintiennent un équilibre convenable et appellent l'attention des gouvernements sur la nécessité d'un progrès simultané de l'organisation et de l'aménagement des ressources forestières.

L'importance donnée aux problèmes de la mise en valeur industrielle implique un examen approfondi des problèmes économiques et financiers, non seulement à l'intérieur du pays en question, mais dans leurs relations avec la demande mondiale de produits forestiers. Les gros investissements de capitaux nécessaires pour la construction d'usines de pâte, de panneaux de fibre ou autres produits, exigent un appel aux fonds étrangers. D'un autre côté, c'est seulement par la création de telles industries, pouvant utiliser des essences actuellement négligées, que l'exploitation de vastes étendues de forêts tropicales peut être envisagée sur une base productive.

La politique de la Division des Forêts est de laisser à ses experts qualifiés, après examen sur place, le soin de conseiller aux pays récipiendaires la nature et l'étendue de l'assistance que devrait fournir la FAO. Toutefois, certains besoins fondamentaux commencent à se concrétiser. Le premier est la nécessité pour certains pays de recevoir immédiatement un noyau de personnel qualifié permettant l'établissement ou le renforcement de leur administration forestière. La politique adoptée envisage l'acceptation des demandes formulées par certains pays pour l'envoi auprès de leur gouvernement d'un conseiller forestier principal et, si possible, d'un noyau de personnel subalterne compétent. Du point de vue de la FAO, ce personnel ne devra agir qu'en tant que conseiller. Toutefois, il pourra lui être permis d'accepter des fonctions d'exécution dans une administration nationale, sur demande du ministère intéressé, à condition qu'un accord soit intervenu, dégageant la responsabilité de la FAO pour toutes les décisions qui pourraient être prises dans l'exercice de ces fonctions.

Vient ensuite, dans la phase complémentaire de la politique indiquée ci-dessus, la demande d'expansion du programme de bourses d'étude en vue d'envoyer à l'étranger du personnel national, afin qu'il y soit formé et puisse, au retour, remplacer les experts envoyés à titre temporaire par la FAO comme conseillers auprès de leur gouvernement. On étudie également avec attention la possibilité d'envoyer, grâce à des bourses d'études, des ingénieurs forestiers dans les administrations existantes, soit pour y suivre des cours spéciaux on vue d'accroître leur compétence dans leur propre spécialité, soit de faire des voyages d'études générales qui leur permettent de se mettre au courant des derniers progrès réalisés chez les autres peuples dans leur secteur particulier d'activité. A cet égard, un des projets intéressants est le voyage d'étude sur l'eucalyptus qui doit avoir lieu en Australie. L'eucalyptus est d'une grande importance économique pour les plantations dans beaucoup de régions du globe. Les essences actuellement exploitées n'ont pas été choisies sur des bases scientifiques, et l'on peut espérer améliorer beaucoup le rendement possible par l'utilisation d'essences de types mieux adaptés aux conditions climatiques et édaphiques de la région où se font les plantations. Une occasion d'étudier l'eucalyptus dans les nombreux types de stations existant en Australie sera certainement d'un grand intérêt pratique.

Une troisième nécessité primordiale est colle de former le personnel subalterne (agents techniques, contremaîtres forestiers, etc.). Il a été décidé d'accepter les demandes émanant de divers pays pour l'établissement de centres nationaux de formation auxquels la FAO fournirait des instructeurs de rang supérieur et subalterne ainsi que l'équipement essentiel. Le programme pour 1952 prévoit la possibilité d'ouvrir environ 10 de ces écoles.

Le quatrième besoin essentiel est l'extension des centres de formation régionaux. Le gouvernement de l'Inde a offert de mettre l'Institut de recherches de Dehra Dun à la disposition de la FAO et d'on faire le contre de recherches et de formation pour l'Extrême-Orient, et des discussions sont en cours pour déterminer quelle assistance technique pourrait être apportée afin de tirer le meilleur parti possible de cette offre. En Amérique latine, des propositions ont été faites pour l'établissement d'un centre de recherches au Brésil, on utilisant on partie les installations d'une organisation de recherches privée déjà existante. Ce projet est également étudié avec beaucoup d'attention. Une autre amélioration envisagée est le projet d'établissement d'un centre de formation pour l'exploitation mécanique on Extrême-Orient. On espère pouvoir réaliser ce projet en 1952.

En dernier lieu, la nécessité d'une politique plus libérale permettant de fournir l'équipement nécessaire aux démonstrations pratiques se fait de plus en plus sentir. Dans le domaine forestier proprement dit, cette condition est particulièrement importante pour les travaux d'inventaires. Il a été décidé d'envoyer des missions pourvues d'appareils techniques pour l'interprétation des photographies aériennes, appareils que la plupart des pays récipiendaires ne peuvent se procurer par suite des difficultés de change ou autres difficultés financières. L'extension des contres régionaux de formation exigera d'importantes dépenses pour l'achat du matériel d'essai et d'exploitation mécanique. Des directives nouvelles données par le Bureau de l'assistance technique permettront à la Division des Forêts de répondre aux besoins essentiels.

Comment est réalisé le programme

Le cas du Pakistan donne une excellente idée de la manière dont ce travail est accompli.

Le gouvernement du Pakistan a demandé à la FAO de lui envoyer trois experts en science forestière et produits forestiers (A. Rule, Royaume-Uni; F. Cermak, Franco, J. A. von Monroy, Autriche); un chimiste du bois particulièrement averti des questions relatives à la fabrication de la pâte à papier, des panneaux de fibre et des questions connexes; un spécialiste de l'exploitation; et un technicien du sciage, ayant l'expérience des devis, de l'organisation et de la direction d'une soierie pour bois feuillus. Ils devaient travailler surtout dans la région de Chittagong et des montagnes de Chittagong, où l'on projette de construire de nouvelles soieries et d'autres installations. De plus, la FAO a envoyé G. M. Hocking (Etats-Unis), chimiste spécialisé dans l'étude des plantes médicinales, dont un grand nombre nécessite de nouvelles études du point de vue de leur importance économique et de l'amélioration possible de leur production. Il a, en fait, déjà accompli sa mission.

Nous n'avons actuellement on notre possession que quelques notes préliminaires sur le travail accompli dans les régions en question. Certains des commentaires fournis par l'expert en matière d'exploitation méritent d'être mentionnés, parce qu'ils donnent une impression extrêmement vivante des conditions rencontrées en bien des régions par les hommes chargés de missions de cotte nature.

Pendant une période typique de son premier voyage de reconnaissance M. Rule a parcouru environ 500 kilomètres en sampan, 300 kilomètres en jeep et quelque 80 kilomètres à pied dans des régions forestières impraticables par tout autre moyen de locomotion, et une certaine distance à des d'éléphant. Il a écrit:

«Pendant les six dernières semaines, j'ai voyagé aussi rapidement que les moyens de transport locaux le permettent, afin d'essayer de parcourir le plus de terrain possible avant la grande mousson, pendant laquelle tous travaux et tous transports forestiers, à l'exception du flottage, sont complètement arrêtés. En fait, j'ai été arrêté pondant une quinzaine de jours par une sorte d'avant garde de la mousson, alors que je parcourais les montagnes de Chittagong. Cet incident a complètement bouleversé mon itinéraire, qui avait été basé on grande partie sur la possibilité de parcourir on jeep certaines routes ou pistes. D'un autre côté, cela a rendu temporairement navigables en canoë certaines sections de rivières ne fut-ce qu'à 3 kilométrés à l'heure, en remontant le courant...

«Pendant ce voyage, la période de mousson prématurée fit apparaître dans la région des montagnes de Chittagong des myriades de sangsues, de moucherons et de moustiques. J'ai survécu à tout cela, et même à la fièvre hématurique qui sévissait dans une certaine zone et à l'inévitable chaleur accablante. Non seulement j'y ai survécu, mais j'ai pris plaisir à cotte aventure.

«Quant à rédiger rapports ou lettres, il n'y fallait pas songer, malgré la meilleure volonté du monde. A plusieurs reprises, j'ai essayé d'écrire, lorsqu'était passée la pire période de chaleur du jour, mais les insectes volants, attirés par la lumière de la lampe, me rendaient presque fou.

«Incidemment, ma récente expérience des moyens de transport routiers a amplement confirmé mes pires craintes concernant le danger de mettre en œuvre un programme de mécanisation de quelque envergure en pays tropical, à moins qu'il ne s'appuie sur un réseau suffisant de voies de communications, d'un service de réparations et d'entretien et de stocks de réserves de pièces de rechange. a Juste avant le début de la mousson, j'ai pu apprécier, dans le district de Cox's Bazaar, l'utilité d'ouvrir des voies d'exploitation. Dans une seule région, les revenus forestiers ont plus que triplé à la suite de la construction d'une piste rudimentaire, praticable par beau temps seulement.»

Au sujet de la mécanisation des opérations forestières, cet expert note que beaucoup de fonctionnaires non techniques, et d'autres qui n'ont pas de formation technique, «aimeraient se lancer à corps perdu dans la mécanisation dans tous les domaines, sans se préoccuper des conséquences, ni de la nécessité d'établir un plan pré liminaire, bien qu'on puisse constater les méfaits de telles méthodes, heureusement d'application limitée jusqu'à présent».

ASIE ET EXTRÊME ORIENT

Projets et programmes régionaux

La première session de la Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique, qui s'est tenue à Bangkok (Thaïlande) en octobre 1950, a recommandé que des cours pratiques régionaux de classification des bois de sciage à l'intention des contremaîtres des scieries, soient organisés à Singapour et à Manille, afin d'augmenter l'efficacité du travail dans les scieries. Ces cours, qui sont en voie d'organisation, constitueront aussi une étape importante vers la normalisation internationale des règles de classement des feuillus tropicaux, amélioration que la FAO encourage activement.

Le gouvernement de l'Inde a offert de mettre son Institut de recherches forestières et ses collèges de Dehra Dun à la disposition des pays de l'Asie du Sud-Est, comme centres de recherche et d'instruction forestières. Cette offre a été accueillie avec une satisfaction particulière, car la FAO attache une grande importance à l'étude des questions du point de vue régional et, aussi, parce que certains gouvernements ont demandé des bourses d'assistance technique qui ne pourraient, en bien des cas, être mieux données qu'à Dehra Dun.

Des cours régionaux pratiques, traitant de l'évaluation économique des projets de mise en valeur, ont été donnés à Lahore en 1950. Ces cours, résultant de discussions sur les besoins en capitaux d'investissement de la région, à la première réunion régionale de la FAO à Singapour un an auparavant, eurent une durée de trois mois. Pondant cette période, le gouvernement du Pakistan, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, les Nations Unies, et l'Organisation mondiale de la santé, ont collaboré avec la FAO et donnèrent une série de conférences, de cours et de visites sur le terrain, auxquels assistèrent plus de 50 hauts fonctionnaires délégués par huit gouvernements de la région de l'Asie du Sud-Est. E. Glesinger, de la Division des Forêts de la FAO, fit une conférence sur la mise en valeur des forêts et ses relations avec l'économie de l'Asie.

L'élaboration de plans et de programmes de mise en valeur est une entreprise relativement nouvelle pour bien des gouvernements. La Banque internationale pour la reconstruction et le développement et d'autres organisations constatèrent au début que bien des projets soumis n'avaient pas été suffisamment étudiés sous tous leurs aspects et, en quelques cas, n'avaient pas une base suffisamment solide pour justifier des prêts ou les services d'un personnel technique hautement qualifié venant de l'étranger. Les cours donnés au Centre de Lahore devaient être d'aider les fonctionnaires responsables des différents pays à discerner et à évaluer avec exactitude les possibilités de mise en valeur de leur pays, et à exprimer leurs propositions sous la forme la plus propre à convaincre sonnes responsables de fournir une aide technique et financière, y compris la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, l'Export-Import Bank des Etats-Unis et la FAO, l'organisation bilatérale du Point IV des Etats-Unis et les gouvernements collaborant au Plan de Colombo.

Les cours donnés au Pakistan ont obtenu tant de succès que deux autres cours du même genre ont été prévus pour cette année, l'un à Ankara (Turquie), pour le bassin méditerranéen, commençant le 1er octobre, et l'autre à Santiago (Chili) pour l'Amérique latine, commençant le 26 septembre 1.

1 Les deux documents, dont les titres suivent et qui ont été publiés par l'Administration de l'assistance technique des Nations Unies (New York), sont le résultat des travaux du Centre de Lahore: Report on the Asian Center on Agricultural and Allied Projects, 2 Oct-15 Dec. 1950, 38 p. compte rendu détaillé des cours, Formulation and Economic Appraisal of Development Projects, 2 volumes, 783 p., ensemble des conférences faites au Centre de Lahore.

Projets et programmes par pays

Birmanie. A la demande du gouvernement, la FAO a envoyé en Birmanie, à la fin de 1950, un expert forestier (J.A. von Monroy, Autriche); il était chargé de choisir une zone forestière propice à la création de combinats d'industries forestières, d'établir un plan de travail et d'évaluer le capital nécessaire. Le pays comprend de vastes régions sous-peuplées et de riches ressources forestières. Les expéditions de bois de teck tiennent le troisième rang parmi ses exportations. K. A. Miedler a été nommé expert en matière d'exploitation. Deux bourses ont également été accordées à des ingénieurs forestiers de grade supérieur de Birmanie.

Ceylan. Il existe à Ceylan un programme bien équilibré d'assistance technique, comportant 15 experts et englobant différents aspects de l'agriculture, de la foresterie, de la pêche et de l'alimentation. Parmi les experts forestiers figurent un technicien du travail du bois (T. McVeigh, Royaume-Uni) chargé de former le personnel local pour un atelier-laboratoire afin de poursuivre les recherches sur les qualités de travail des bois cinghalais, et un ingénieur forestier (A C. Décamps, France), conseiller auprès du gouvernement pour toutes les opérations d'exploitation et d'extraction du bois et la construction des routes forestières.

Inde. Un expert de la technologie du bois (F. F. Kollmann, Allemagne), a déjà été envoyé dans l'Inde, et deux autres experts forestiers y seront également envoyés, ainsi qu'un spécialiste de l'exploitation des scieries (V. Hasek) et un expert chargé d'étudier les possibilités d'installation d'une usine de pâte à papier. Deux bourses seront également accordées.

Indonésie. La population et le nouveau gouvernement de l'Indonésie ont besoin d'aide pour reconstruire leur pays. En mars 1950, un groupe d'experts des Nations Unies, comprenant des représentants de la FAO, établirent un inventaire préliminaire des besoins de l'Indonésie au point de vue de l'assistance technique. Par la suite, plusieurs institutions spécialisées des Nations Unies envoyèrent un certain nombre d'experts qui doivent rester en fonction dans ce pays pendant une assez longue période. Deux d'entre eux, spécialement chargés de l'agriculture et de la foresterie, appartiennent à la FAO.

Népal. Ce pays n'est pas encore membre de la FAO, mais son gouvernement demande l'assistance de quatre experts chargés de donner des conseils pour l'aménagement des exploitations agricoles et la mise en valeur combinée des forêts et de l'agriculture. Ce travail fait partie intégrante d'un programme gouvernemental de mise en valeur des ressources agricoles, forestières et minérales du Népal, afin d'améliorer le niveau de vie de la population. Des techniciens envoyés par la Suisse sont déjà dans ce pays depuis un certain temps, poursuivant une enquête approfondie qui devra fournir les bases d'une mise en valeur ultérieure des exploitation agricoles et des forêts.

Pakistan. Le travail de l'assistance technique au Pakistan a été décrit plus haut.

Thaïlande. Un expert de l'aménagement des forêts (A. N. Barker, Royaume-Uni) est conseiller pour l'élaboration des plans de travaux; un expert des plantations forestières (C. Letourneux, France) est conseiller pour l'organisation des plantations de grande envergure et la formation du personnel pour l'utilisation d'un outillage mécanique un expert des inventaires forestiers (J. W. Gonggryp, Pays-Bas), est chargé d'organiser un service et de mettre sur pied un programme d'inventaire des ressources forestières et un expert des techniques du sciage (M. G. McAlister, Etats-Unis) est conseiller pour la modernisation des scieries.

PROCHE-ORIENT ET AFRIQUE

Projets et programmes régionaux

Un projet d'une grande portée est l'établissement d'un Centre africain de formation en matière de statistiques agricoles, que la FAO a discuté avec les représentants de plu sieurs gouvernements métropolitains. L'idée de ce centre est née après la création à Paris, on 1949, du Centre européen de statistique et de démographie appliquées.

Une des raisons pour laquelle on sait si pou de choses sur l'Afrique est que les informations statistiques y compris les statistiques agricoles, n'ont pas encore atteint un stade de développement avancé. Par exemple, il est extrêmement difficile de recueillir et de rapporter des renseignements sur une grande partie de ces vastes territoires pou peuplés et primitifs; cela exige des techniques statistiques spéciales, et les méthodes employées dans d'autres pays ne peuvent souvent être appliquées sans un travail considérable de mise au point. De plus les services statistiques officiels sont souvent réduits, et dans bien des cas, auraient besoin d'un personnel ayant une formation plus poussée. Le Centre de formation projeté contribuerait à résoudre ces problèmes.

Le projet a été soumis à la Conférence africaine de statistique, réunie à Salisbury (Rhodésie du Sud, en juillet-août 1951). La Conférence «a reconnu que la nécessité de créer un tel centre était urgente». Les détails de l'organisation et du programme ont été discutés et approuvés.

Projets et programmes par pays

Chypre. Des terrains de pâture appauvris par un usage abusif, situés dans les contreforts des hauteurs de Chypre, couvrent environ un tiers de l'île. Ces abus de pacage diminuent la productivité et entraînent une grave érosion du sol, de sorte que les sédiments s'amassent on grande quantité sur les terres cultivées situées en aval.

Une réglementation appropriée du pacage et le maintien du manteau végétal pourraient permettre à cette zone de contreforts de nourrir deux fois plus de bétail et, de plus, atténuer les dégâts causés par l'érosion. La FAO a envoyé un expert de l'aménagement des pâturages naturels et de la conservation du sol dans des conditions similaires (A.B. Cashmore, Australie) comme conseiller auprès du gouvernement. Il est possible que Chypre devienne ultérieurement un centre de démonstration de réglementation des pâturages applicable dans le Proche-Orient, où les moutons et les chèvres jouent, dans bien des endroits, un rôle important dans l'économie agricole.

Une réunion régionale s'est tenue à Chypre au début de 1950 pour étudier les problèmes de l'utilisation des terres et de la conservation du sol.

Ethiopie. D'après les rapports, les forêts d'Ethiopie sont riches en arbres de valeur. L'expert forestier envoyé par la FAO (E. H. Swain, Australie), fait actuellement une étude approfondie des possibilités de mise en valeur. En temps voulu, il donnera au gouvernement des avis permettant de formuler une politique et une législation forestières saines, et d'organiser un service forestier suffisant.

Iran. Un spécialiste de la gestion des pré-bois (V. Carocci Buzi, Italie) doit étudier les conditions et les problèmes actuels et surveiller la création de zones expérimentales afin d'y faire la démonstration de l'application de méthodes modernes éprouvées. Un agronome, spécialisé dans l'aménagement des pâturages naturels, doit travailler en liaison avec le spécialiste des pré-bois et étudier en particulier l'ensemencement de variétés de graminées écologiquement adaptées et l'introduction de récoltes fourragères dans les terrains cultivés, afin d'alléger la pression qui s'exerce sur les pré-bois et les pâturages. En dehors du spécialiste des pâturages naturels déjà mentionné, un expert de l'utilisation des produits forestiers (E. Uhart, France) se trouve également en Iran, pour y étudier plus particulièrement les problèmes du charbon de bois, dont l'utilisation comme combustible - largement répandue en Iran - constitue un des principaux facteurs d'épuisement des ressources forestières du pays, enfin un expert de la technologie du bois (W. Varossieau, Pays-Bas), se trouve en Iran pour y élaborer un programme de travaux de recherches avec les étudiants de la section supérieure forestière de la Faculté d'agriculture de l'Université de Téhéran.

Syrie. D'après les dernières informations reçues, le gouvernement est prêt à signer un accord avec la FAO en vue d'obtenir une assistance technique en matière forestière. Cet accord comporte l'envoi de trois spécialistes forestiers et l'octroi de six bourses; les spécialistes doivent comprendre un expert en inventaire et en aménagement des forêts, un expert en reboisement et conservation du sol, et un expert en boisement. La nécessité de protéger et d'améliorer les forêts existantes et d'accomplir un travail de reboisement, de conservation du sol et de plantation de zones non boisées, en harmonie avec l'agriculture, est à présent généralement reconnue par le gouvernement.

AMÉRIQUE LATINE

Projets et programmes régionaux

La Commission latino-américaine des forêts, et des produits forestiers a tenu sa troisième session à Santiago (Chili) du 11 au 16 décembre 1950, et parmi d'autres sujets, elle a examiné les progrès réalisés en ce qui concerne le futur institut de recherches et de formation forestières pour cette région.

La Commission a demandé à la FAO de prier les Etats Membres d'exprimer d'une manière claire et définitive leurs vues en ce qui concerne l'établissement d'un tel Institut. Ceci a été fait dans un mémorandum retraçant l'historique du projet.

Projets et programmes par pays

Brésil. Le Brésil a entrepris la réalisation d'un programme de mise en valeur économique et sociale, qui découle en partie du Plan Salte avec l'aide directe du gouvernement des Etats-Unis. Pour l'aider à accomplir ce programme, les services de la FAO ont déjà été accordés ou sont offerts, en ce qui concerne la foresterie, la technologie agricole les pêcheries, le bien-être rural la nutrition et la technologie alimentaire. Une commission brésilienne d'assistance technique et le Bureau régional de la FAO à Rio de Janeiro coordonnent les travaux entrepris dans le cadre de ce programme.

Le fait que le Brésil a de vastes ressources forestières qui sont loin d'être entièrement utilisées souligne l'importance de la foresterie dans le programme de mise en valeur. On nous a demandé de fournir trois experts forestiers, qui doivent s'occuper de la mise en valeur des ressources forestières et des industries du bois dans la vallée de l'Amazone. Parmi eux se trouvent un spécialiste des méthodes modernes d'exploitation (K. McGrath, Australie), un expert de l'industrie du bois (R. Gachôt France) et un expert commercial. Là Banque internationale pourra être consultée pour les questions de finance et de crédit, à mesure que progressera le projet de l'Amazone.

Le gouvernement du Brésil étudie également la possibilité de créer un laboratoire de recherches et une usine pilote pour la transformation en pâte à papier des essences tropicales feuillues. Ce pays importe des quantités considérables de pâte à papier et de papier, qui pourraient être fabriquées sur place grâce à ses énormes ressources en bois, peut-être même pourrait-il en exporter vers d'autres pays d'Amérique latine.

Chili. La mission envoyée au Chili par la FAO est dirigée par un expert en politique de recherches forestières, E. I. Kotok (Etats-Unis) avec A. Cosigny (France) et C. Pilla (Italie), experts en reboisement et conservation du sol, A. H. Stein (Royaume-Uni) pour l'aménagement des forêts, et L. Hartmann (Finlande) pour les industries forestières. Ce groupe s'occupe de la politique forestière en général et de l'élaboration d'un programme national de recherches forestières de la protection au moyen du reboisement des régions du Chili septentrional contre la progression de la zone désertique et d'autres méthodes de restauration du sol; du boisement et de l'exploitation rationnelle des forêts dans le sud du Chili, où se trouvent de vastes zones peuplées de bois commerciaux de la conservation du sol et de la protection des ressources naturelles renouvelables, de la mise en valeur des industries du bois.

Colombie. Ce pays a entrepris un vaste programme d'assistance technique, auquel participent plusieurs organismes des Nations Unies. Ce programme s'est développé en partie à la suite de recommandations faites par une mission précédente de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement. La FAO a procuré cinq des dix experts travaillant à l'exécution du programme, ainsi que le représentant de l'assistance technique pour l'ensemble du groupe. Parmi ces experts se trouve un forestier (M. von Bottenburg, Pays-Bas) qui procède à une étude préliminaire de tous les aspects de l'économie forestière, première étape dans l'établissement de propositions détaillées pour un programme bien compris de mise en valeur. Deux autres experts en matière d'inventaires et d'industries forestières vont être recrutés.

Guatemala. Un forestier (M. Rocher, France), est au Guatemala depuis octobre 1950, et deux entomologistes forestiers (G. Becker et F. Schwerdtfeger, Allemagne) y ont également été envoyés. Leurs travaux portent sur un vaste programme de mise en valeur des forêts entrepris par le gouvernement du Guatemala en partie pour compenser les ravages causés par une exploitation irrationnelle, qui a contribué à favoriser une sérieuse invasion d'insectes, spécialement des scolytes du pin. Le but fondamental de ce travail est l'adoption d'une politique forestière saine qui comprendra la protection des ressources forestières, dans le but de lutter contre les inondations et de stabiliser le régime des cours d'eau. Une attention particulière est donnée à la formation du personnel forestier chargé d'appliquer cette politique.

Haïti. La FAO a fourni un conseiller forestier (V. Burns, Royaume-Uni), qui assistera le gouvernement dans la réalisation du programme de reboisement et de conservation du sol, comprenant le développement éventuel de la production forestière afin de suffire aux besoins du pays, et même de fournir un surplus disponible pour l'exportation.

Honduras. Le Honduras a des ressources forestières exceptionnelle ment riches (l'acajou du Honduras est renommé dans le monde entier), mais elles sont gaspillées, particulièrement dans la région des pins, par une exploitation et un gemmage sans discrimination, par les incendies de forêts pour les cultures nomades et le pacage sur les pentes escarpées. Le gouvernement essaie d'élaborer une nouvelle politique forestière et un expert (C. E. Simmons, Royaume-Uni) a été délégué pour faire un premier examen du problème et aider à formuler les recommandation.

Mexique. La politique forestière du Mexique est une des plus avancée de l'Amérique latine. En liaison avec son programme de conservation des ressources forestières et de leur utilisation économique et rationnelle, le gouvernement a demandé à la FAO de l'aider de ses conseils. Sous la direction de D. T. Griffiths (Royaume-Uni), les cinq experts dont les noms suivent ont été envoyés au Mexique: L. Huguet et P. Allouard (France), G. H. Bernier (Canada) un expert du sciage, P. E. Poyry (Finlande), et un entomologiste, J. Miller (Etats-Unis). Ils ont pour mandat d'organiser des recherches forestières, oui porteront en particulier sur le reboisement en essences tropicales et en conifères, sur les problèmes liés à l'industrie du sciage dans les forêts de conifères de la région septentrionale, sur les mesures à prendre pour protéger les forêts contre les maladies causées par les insectes et les champignons, sur l'établissement d'inventaires forestiers, enfin sur les recherches de laboratoire sur les produits forestiers. Un autre spécialiste du boisement des zones arides va être recruté.

Paraguay. A la suite de la visite dans ce pays du représentant régional de la FAO à Rio de Janeiro, un accord a été conclu avec le gouvernement du Paraguay, d'après lequel la FAO doit fournir deux experts forestiers. L'un d'entre eux doit examiner la situation du pays au point de vue forestier, afin de pouvoir formuler des recommandations pour une politique forestière à long terme, la législation forestière, la protection des forêts et le reboisement de certaines zones, l'autre examinera la possibilité d'utiliser les produits forestiers et de développer l'industrie du bois.

Uruguay. Au cours du dernier semestre de 1950, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement et la FAO ont envoyé en Uruguay une mission composée de neuf spécialistes en agriculture, économie, commerce et foresterie, afin d'examiner les problèmes agricoles et les besoins du pays. Le forestier membre de cette mission était H. G. Winkelmann (Suisse).

EUROPE

Autriche. En vue de fournir des conseils sur les différents aspects de la mise en valeur des forêts et du programme d'investissement en Autriche, la FAO a fourni, pour une courte durée, les services de deux experts forestiers et, pour un an, ceux d'un technicien du sciage (A. A. Simonssen, Suède).

Ce travail est le résultat de la Mission forestière en Autriche de 1950 (voir Unasylva, Vol. IV, N° 3). L'Autriche a fait de remarquables progrès dès la première année de la mise en application du programme recommandé. Une Commission forestière autrichienne a été nommée; plus de 90 pour cent des capitaux dont l'investissement a été proposé pour 1951 ont été rendus disponibles ou promis, et une grande partie en a été utilisée, l'économie forestière s'est rapidement développée et modernisée, et le montant des exportations de produits secondaires atteint des chiffres record.

QUELQUES PROJETS MONDIAUX

En dehors de l'assistance technique donnée ii quelques pays en particulier, et des projets et programmes régionaux, la FAO a un certain nombre de services et d'activités dont la portée est mondiale. Beaucoup de ces projets font partie de notre programme de travail régulier et font l'objet d'un autre rapport.

Un des principaux projet de cette année a été le voyage d'étude sur la lutte contre les incendies de forêts organisé aux Etats-Unis, avec la participation de trois des organismes du gouvernement des Etats-Unis: le Service forestier, l'ECA et l'Office of Foreign Agricultural Relations. Les travaux comprenaient une série d'études et de démonstrations, commerçant dès le début de septembre et se poursuivant pendant six semaines. Les membres de cette tournée visitèrent les zones forestières dans plusieurs régions. Des techniciens expérimentés avaient été délégués par 23 pays parmi lesquels: l'Allemagne (République fédérale), l'Argentine, l'Australie, le Brésil, le Canada, le Chili, la France, la Grèce, le Guatemala, Haïti, le Honduras, l'Inde, l'Italie le Mexique, la Nouvelle-Zélande, là Norvège, le Pakistan, les Pays-Bas la République des Philippines, lé Royaume-Uni, la Thaïlande, le Venezuela, et le Viet-nam.

NOMBRE D'EXPERTS FORESTIERS ENVOYÉS PAR LA FAO AU TITRE DU PROGRAMME ÉLARGI D'ASSISTANCE TECHNIQUE

Pays

Mandat accompli

Sur le terrain

Recrutés, mais non encore sur le terrain

A recruter

Total

Autriche

-

1

-

-

1

Brésil

-

2

-

1

3

Birmanie

1

1

-

1

3

Ceylan

-

1

-

1

2

Chili

-

5

1

-

5

Colombie

-

1

-

2

3

Ethiopie

-

1

-

-

1

Guatemala

1

2

-

-

3

Haïti

-

1

-

-

1

Honduras

-

1

-

-

1

Inde

-

2

1

2

4

Indonésie

-

-

-

1

1

Iran

-

2

1

-

3

Libye

-

1

-

-

1

Mexique

-

6

-

1

7

Népal

-

-

-

2

2

Pakistan

2

1

1

-

4

Paraguay

-

1

-

1

2

Surinam

-

1

-

-

1

Syrie

-

-

-

3

3

Thaïlande

-

4

-

-

4

Yougoslavie

-

-

-

9

9

TOTAL

4

34

2

24

64

Seconde conférence sur la technologie mécanique du bois

La seconde Conférence de la FAO sur la technologie mécanique du bois a été, de l'avis général, l'un des plus réussis des congrès de ce genre. Elle s'est tenue à Igls, dans le Tyrol (Autriche) du 13 au 16 août 1951 sur l'invitation du gouvernement fédéral autrichien; la Conférence avait à discuter de divers problèmes importants relatifs au développement technique des ressources en bois.

Il a été adopté unanimement un grand nombre d'accords et de recommandations concernant l'évaluation technique des propriétés des panneaux de fibres, des placages, contreplaqués et autres éléments de placages collés, et enfin, du bois. La mise au point de principes uniformes de classement par résistance pour les bois de construction fut amenée à un stade plus avancé, tandis que la nécessité d'assurer des améliorations dans le sciage et l'usinage, ainsi que dans la résistance au feu de matériaux tels que les panneaux de fibres a été reconnue par la création de nouveaux groupes d'études chargés de poursuivre les recherches dans ces domaines.

La Conférence a été précédée, du 6 au 12 août, par des réunions des groupes d'études institués lors de la première Conférence sur la technologie mécanique du bois (Genève, 1949). Ces arrangements et l'accord auxquels ont abouti les discussions de détail au cours de ces réunions présidées par M. J. Campredon (France), Président du Comité technique de la FAO pour la technologie mécanique du bois, ont permis ensuite à la Conférence d'accomplir son travail avec une remarquable célérité. En témoignage de reconnaissance pour leur précieuse contribution à la conclusion des accords, la Conférence a exprimé ses remerciements aux membres de ces groupes d'études pour le temps et les efforts consacrés aux tâches difficiles qui leur avaient été confiées.

A la clôture de sa séance plénière à Igls, la Conférence s'est transportée à Zurich (Suisse) où des excursions et des réunions organisées par les autorités suisses ont eu lieu du 17 au 19 août. Des visites ont été faites au Laboratoire fédéral suisse d'essai des matériaux, à l'usine Amsler de construction de machines d'essai à Schaffhouse et à la forêt expérimentale de l'Ecole fédérale de technologie.

Trente délégués assistaient à la Conférence, représentant les pays suivants: Australie, Autriche, Canada, Equateur, Etats-Unis d'Amérique, Finlande, France, Italie, Pays-Bas, République fédérale allemande, Royaume-Uni, Suède, Suisse et Turquie. L'Union internationale des Organisations de recherches forestières était aussi représentée.

DÉBATS DE LA CONFÉRENCE

A la session d'ouverture tenue au Stiftssäle à Innsbruck le Gouverneur du Tyrol a été élu Président honoraire de la Conférence tandis que L. J. Markwardt a été élu à l'unanimité Président actif, et M. Schlager (Autriche) et R.S.T. Kingston (Australie) Vice-Présidents.

La bienvenue a été souhaitée aux délégués par des représentants du gouvernement fédéral autrichien, de l'Etat du Tyrol, de l'Association autrichienne des Nations Unies, du Conseil fédéral pour la forêt et la bois et de la Société autrichienne de recherches sur le bois. Le Maire d'Innsbruck et le Président de la Chambre de Commerce d'Innsbruck se sont associés à ces souhaits de bienvenue après quoi une réception officielle à été offerte au Hofburg par le gouvernement du Tyrol et les autorités de la ville d'Innsbruck.

Les débats de la conférence se sont ouverts par un discours de M. Leloup, Directeur de la Division des Forêts de la FAO, représentant le Directeur général de la FAO, il a donné un bref aperçu des principaux problèmes qui lui semblaient se poser aux délégués. Ils devaient parvenir à un accord sur des méthodes normalisées d'essais, obtenir une large diffusion et l'adoption internationale de ces normes et des autres accords qui pourraient être conclus et finalement encourager toutes les mesures qui amèneraient les forêts à accroître leur contribution au bien-être des peuples.

La Conférence a ensuite adopté l'ordre du jour suivant:

1. Méthodes d'essai:

a) Bois,
b) Panneaux de fibres,
c) Placages, contreplaqués et autres éléments de placages, colles.

2. Classement par résistances des bois de construction.
3. Nomenclature des bois commerciaux.
4. Sciage et usinage du bois.

Les conclusions et recommandations de la Conférence en ce qui concerne ces différents sujets sont mentionnées plus loin.

La Conférence a entendu un rapport du Prof. G. Giordano, au nom de la Commission internationale du peuplier, concernant les travaux réalisés sur la technologie du bois de peuplier et une résolution sanctionnant ces activités a été adoptée. Un rapport a été présenté par le Dr. E. Moerath, Secrétaire de la Conférence, sur le travail de secrétariat de la FAO, et le Programme élargi d'assistance technique de la FAO pour les pays à faible développement économique a été discuté. Les membres de la Conférence ont manifesté un grand intérêt pour le progrès qui a été accompli en un temps comparativement court de puis que le programme a été mis en exécution. Les membres se déclarèrent prêts à aider le secrétariat de la FAO dans le choix d'experts pour des missions déterminées et à fournir, dans la mesure du possible leurs conseils sur les questions techniques.

Dans ses résolutions officielles, la Conférence a exprimé sa reconnaissance au gouvernement fédéral autrichien et aux autres autorités pour l'excellente organisation du Congrès de même qu'aux autorités suisses pour leurs tournées d'études. Elle a aussi invité le Directeur général de la FAO, après consultation avec les Etats Membres, à organiser en temps utile, de préférence en 1953, un troisième congrès international de technologie mécanique du bois; les divers groupes d'études pourront alors faire un rapport sur les tâches qui leur auront été déléguées et arriver à un nouvel accord international. La Conférence a jugé qu'il était hautement souhaitable avant ce congrès d'organiser des discussions d'experts par les groupes d'études, en particulier le groupe d'étude sur le classement par résistance. Elle a demandé au Directeur général de la FAO d'examiner les moyens pour obtenir les fonds nécessaires pour couvrir les dépenses de ces congrès.

Avant la clôture des débats, M. Leloup a remercié les membres de la Conférence pour leur esprit de collaboration et la Conférence a exprimé à son Président, M. Markwardt, sa plus vive reconnaissance pour la manière dont il avait conduit les débats et déterminé l'accord des points de vues pour le rapport et les recommandations finales.

RAPPORTS DES GROUPES D'ÉTUDES

En adoptant à l'unanimité les conclusions de ses groupes d'études, la Conférence a souligné l'importance des conclusions donnant lieu à des applications pratiques. Il a été convenu que les membres prendraient toutes les mesures possibles pour préconiser dans leurs pays respectifs l'adoption générale de celles de ces recommandations qui paraîtraient opportunes et rendraient compte, à la prochaine conférence, des progrès accomplis. La Conférence a aussi demandé au Directeur général de la FAO de faire parvenir son rapport à tous les membres dirigeants de l'organisation afin que les pays non représentés à Igls puissent aussi prendre les dispositions qui paraîtront appropriées.

Panneaux de fibres

Le groupe d'études a examiné en détail un projet de rédaction des Méthodes d'essai pour l'estimation des propriétés des panneaux de fibres préparé par son Président (L. J. Markwardt) au nom de la FAO, en tenant compte des recommandations et modifications suggérées par ses membres à la suite d'un échange de correspondance ayant précédé la présente Conférence. Le groupe d'études est parvenu à un accord sur les méthodes examinées et a proposé que le projet ainsi amendé soit adopté comme une pratique à recommander.

On a également examiné des essais et procédés opératoires complémentaires que l'on devrait étudier et mettre au point, en vue d'étendre encore le champ d'application et l'utilité des méthodes d'évaluation des panneaux de fibres.

Ces essais complémentaires, tels qu'ils ont été établis par ordre relatif d'importance, seront mis au point par le groupe d'études, pour être présentés et discutés à la prochaine conférence. Ils comprennent (1) la dureté, (2) l'essai de traversée d'une tête de clou, (3) le choc (isolé et répété), (4) l'empreinte par choc, (5) la résistance à la perforation, (6) l'abrasion, (7) la stabilité dimensionnelle lors de l'exposition à la vapeur d'eau sur une seule face, (8) la résistance au feu, (9) la compression perpendiculaire aux faces et le retour aux dimensions initiales, (10) les propriétés acoustiques, (11) la dislocation lamellaire, (12) la conductivité thermique, (13) la résistance à la pourriture.

Les méthodes d'essais proposées et soumises à la discussion ont été préparées en réponse à une résolution adoptée à un Congrès de la FAO sur la technologie mécanique du bois tenu à Washington, D.C., en 1947. A cette époque, les panneaux de fibres étaient déjà largement utilisés et devenaient d'une importance croissante. Quelques méthodes d'essai avaient déjà été mises au point en Finlande, Norvège, Suède, Allemagne, Australie, Etats-Unis, ainsi que dans d'autres pays, et la nécessité de mettre au point des méthodes normalisées, pouvant être généralement admises, de mesure de leurs propriétés était évidente.

En conséquence, on procéda à une étude d'ensemble des données existantes relatives aux méthodes d'essais et un certain nombre d'études spéciales furent entreprises, en même temps que la modification de certains des essais utilisés auparavant afin de les rendre aisément applicables au matériel de laboratoire actuellement disponible.

Comme résultat de ces études et des diverses suggestions reçues, des propositions de méthodes d'essai pour la mesure des propriétés des panneaux de fibres ont été réunies et soumises à la discussion du Congrès du comité technique de la FAO sur la technologie mécanique du bois, qui s'est tenu a Genève en 1948. Peu de temps après, le Forest Products Laboratory du gouvernement des Etats-Unis commença une vaste série d'essais sur les panneaux de fibres suivant ces nouvelles méthodes.

On a reconnu que des essais sur les panneaux de fibres pouvaient être demandés dans des buts différents et que ces buts étaient le facteur principal qui conditionnait le nombre des essais nature. Afin que les méthodes proposées fussent valables dans des limites aussi étendues que possible, elles ont été préparées sur des bases larges plutôt qu'exclusives. En d'autres termes, on y a inclus tout essai considéré comme utile à la mesure d'une certaine propriété avec la pensée que si l'on désirait faire une certaine sorte d'essai, un procédé opératoire recommandé serait ainsi proposé. De cette façon, la manière d'opérer peut être valable dans le plus grand nombre de cas possible, sans qu'il soit nécessaire faire en même temps tout les essais prévus.

Placage, contreplaqué et autres éléments de placages collés

Le groupe d'études sur les essais mécaniques du contreplaqué et des matériaux connexes, a étudié le projet de spécification soumis par le représentant du Royaume-Uni (F. H. Armstrong) et il s'est mis d'accord sur son champ d'application et sur les procédés à adopter pour un certain nombre d'essais. Le groupe d'études ne put cependant pas parvenir, dans le temps dont il disposait, à un plan complet de normalisation pour les essais. Les procédés pour un certain nombre d'essais importants, à savoir cisaillement par traction sur panneau encadré, cisaillement par flexion sur plaque, choc sur panneau, cisaillement sur joint de collage, essai de résilience A.S.T.M., restaient à examiner et, dans quelques cas, à étudier spécialement. Le groupe d'études à recommandé de continuer le travail par correspondance en vue de préparer un projet très complet de norme et de le présenter à un prochain congres.

En même temps, le groupe d'études a recommandé:

a) que la spécification soit limitée à une mesure des propriétés des placages, contreplaqués et autres éléments de placages collés et ne soit pas appliquée à des types spéciaux d'éléments assemblés tels que ceux à âme nid d'abeille ou âme creuse;

b) que, de même que l'essai de tous les bois et produits dérivés, les clauses réglant le conditionnement des matériaux et le contrôle de la température et de l'humidité en cours d'essais soient uniformes

c) que les essais de compression, de flexion statique et de traction soient effectués en accord avec les procédés décrits dans la norme A.S.T.M., D. 805-47 et que des types alternatifs d'essais, tels que ceux proposés dans le projet envisagé, soient prévus;

d) que soient prévus des essais de cisaillement des joints de collage des types utilisés dans les normes A.S.T.M., les normes de Monnin et les normes allemandes.

Essais sur les bois

Le rapport a donné un résumé des recommandations de la première Conférence sur la technologie mécanique des bois en ce qui concerne: a) les conditions générales d'essai des bois, b) la compression parallèle aux fibres, c) la flexion statique, d) la traction parallèle aux fibres, e) la flexion dynamique, f) la compression perpendiculaire aux fibres.

Dans le cas du fendage et de la traction perpendiculaire aux fibres, le président (H. Kühne) a fait savoir que seul un travail partiel avait pu être fait depuis 1949, mais que quelques progrès avaient été réalisés dans la mise au point d'une méthode d'essais de traction perpendiculaire aux fibres en vue d'améliorer la distribution des contraintes.

Un rapport a été fourni par le Forest Products Laboratory des Etats-Unis: au sujet des essais de cisaillement parallèle aux fibres, de flexion dynamique et de traction parallèle aux fibres.

Le travail du groupe d'études se poursuivra en suivant les directives données à la Conférence de Genève de 1949.

Classement des bois de construction par résistances

Le groupe d'études sur le classement des bois de construction par résistances a tenu quatre réunions dans la période du 7 au 11 août. A la première réunion, le Président (F. E. Siimes) a fait un rapport sur les différents points de vue touchant le classement par résistances et sur la possibilité de collaboration dans ce domaine. Il a présenté un résumé des différents points de vue sur les spécifications des catégories de bois de construction dans différents pays et les membres ont exposé le développement du classement par résistances dans leurs pays respectifs. L'accord s'est réalisé sur l'opportunité de tenter de mettre au point une série de contraintes types choisies comme étant un moyen de faciliter l'usage du bois dans le domaine des matériaux d'ouvrager d'art.

A la seconde réunion, les caractéristiques naturelles du bois scié (nœuds, fibre tranchée, etc.) qui ont une influence sur la résistance et les méthodes pour les évaluer ont été discutées.

Aux troisième et quatrième réunions, les méthodes et moyens pour mener à bien cette étude ont été discutés et on est parvenu aux accords suivants: afin de favoriser le plus possible les utilisations mécaniques du bois et pour faciliter le commerce des bois destinés à ces usages il est particulièrement souhaitable de créer un système internationalement acceptable, englobant les principes de classement par résistances et une série de contraintes types choisies. Le groupe d'études a estimé que les principes du classement par résistances et les séries de contraintes types seraient applicables à toutes les essences résineuses, et que les classes de contraintes devraient être telles qu'elles fournissent une échelle de cotation économique, mais ne devraient pas être étroites au point de devenir inapplicables du point de vue de l'usinage du classement, <au stockage et autres nécessités. Le groupe d'études a recommandé, en outre, de prendre en considération et d'étudier la possibilité d'employer une série de contraintes applicables à la flexion comme suit:

kg/cm2

kg/cm2

65

115

70

130

85

145

100

160

Le groupe d'études tomba d'accord sur le fait que ce travail devrait être poursuivi activement afin de permettre à la prochaine réunion de la Conférence sur la technologie mécanique du bois de prendre en considération les recommandations finales concernant: (1) l'amplitude des classes de contraintes; (2) l'énumération et l'évaluation des caractéristiques du bois sur lesquelles est basée la classification des bois de constructions (telles que nœuds, fentes, pente du fil, poids spécifique) et (3) si cela est nécessaire, les méthodes d'essais et de réceptions à utiliser.

Le groupe d'études a recommandé que, lorsqu'un tel système de classement des bois de charpentes et de choix des contraintes serait mis au point et approuvé, des mesures fussent prises autant que possible dans les divers pays afin d'harmoniser les pratiques en vigueur avec les propositions nouvelles.

Sciage et usinage

Un comité spécialisé de la Conférence a été institué pour discuter sur les méthodes d'usinage. Vu les progrès substantiels déjà réalisés en ce qui concerne les scies et autres machines à bois, le champ ouvert à de nouveaux progrès grâce à la possibilité de se procurer des métaux améliorés et des machines perfectionnées de meulage et d'affûtage et, en particulier, en raison du besoin croissant de diminuer les déchets et d'améliorer le rendement du sciage et de l'usinage, spécialement pour les bois feuillus, ce comité a recommandé qu'un nouveau groupe d'études soit nommé pour enquêter, par correspondance, sur les progrès et les développements des techniques du sciage et de l'usinage. Un rapport appuyé par des données précises et des illustrations devrait être préparé pour la prochaine réunion de la Conférence.

La Conférence a sanctionné cette recommandation et adopté une résolution officielle à cet effet. Elle a, en outre, recommandé à ses membres de diffuser le plus largement possible la documentation sur les méthodes de sciage et d'usinage dans leurs pays respectifs, en raison de la grande importance de ces innovations pour l'amélioration de la qualité du bois scié, le rendement des opérations de sciage et la diminution des déchets.

Ce groupe d'études doit être composé comme suit, le président ayant le pouvoir de coopter d'autres membres si cela est nécessaire: B. Thunell. Président (Suède), Prof. F. E. Siimes (Finlande), P. Salenave (France), R. F. Turnbull (Australie), L. J. Markwardt (Etats-Unis) L. Vorreiter (Autriche), B. Bell (Canada).

Nomenclature

Le président (J. Collardet) du groupe d'études pour la nomenclature, a fait savoir qu'il y a encore énormément de confusion on ce qui concerne la nomenclature des bois commerciaux, spécialement dans le cas de bois des régions tropicales ou des «pays neufs», bien que des efforts continus soient accomplis par des organismes divers pour clarifier ou normaliser des noms commerciaux à l'échelle nationale. Si souhaitable qu'il soit de parvenir à l'uniformité internationale en matière de nomenclature, au moins pour les bois faisant l'objet d'un commerce habituel entre pays, il a été souvent difficile, sinon impossible, de changer des noms établis par la coutume ou officiellement reconnus par différents pays. La normalisation était possible pour des essences «nouvelles» apparaissant sur le marché ou exportées on quantités limitées, pour autant que des noms commerciaux variés n'aient pas déjà été adoptés officiellement dans les pays exportateurs ou importateurs.

Un certain nombre de travaux de normalisation ont déjà été entrepris par les commissions régionales de la FAO pour les forêts et les produits forestiers. Le groupe d'études a recommandé à la Division des Forêts de demander à nouveau à ses membres de soumettre des listes de noms de bois commerciaux qu'ils voudraient voir adoptés généralement sur un plan international. Avec l'aide de la documentation ainsi réunie le groupe d'études dresserait une liste de noms à recommander, accompagnés des variations correspondantes dans les différents pays et les soumettrait à l'examen de la prochaine conférence.

(Note du rédacteur: Le rapport définitif est on cours d'impression et sera distribué prochainement).

Commission internationale du peuplier

La création de la Commission internationale du peuplier, qui existe maintenant depuis cinq ans, fut le résultat des besoins économiques de l'après-guerre, devant la demande considérable de bois, on se tourna vers les essences à croissance rapide. De plus. les étendues considérables de l'hémisphère nord déjà consacrées à la culture du peuplier justifiaient la création d'une telle commission. La production mondiale de peupliers (l'U.R.S.S. non comprise) s'élève annuellement à plus de 10 millions de métros cubes et sa reproduction facile par bouturage fait du peuplier l'arbre le plus favorable à associer aux récoltes agricoles dans de petites propriétés, il est aussi utilisé sur une grande échelle, le long des routes et des rivières, pour les brise-vent, pour former des rideaux d'abri et pour d'autres usages connexes.

Création de la Commission

Le résultat du travail exécuté en Franco par MM. Guinier, R. Régnier et G. Meunier, fut la création on 1946 d'une Commission nationale française du peuplier, partie du Conseil supérieur de la propriété forestière non soumise au régime forestier. des contacts pris des le début entre la Commission et les techniciens belges et hollandais ont confirmé la nécessité d'organiser l'étude des problèmes relatifs à la culture du peuplier sur un plan international. La FAO, qui fut pressentie à ce moment, accepta de prendre sous son égide la formation d'une commission internationale et d'organiser une conférence préparatoire. A cette conférence, qui eut lieu à Paris du 23 au 26 avril 1947, furent seulement invités les pays qui avaient manifesté un intérêt spécial à la culture du peuplier. Les pays représentés à la session étaient: la Belgique, la France, l'Italie, les Pays-Bas, la Pologne, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse et la Tchécoslovaquie. Le secrétariat de la

Commission internationale fut d'abord créé sous les auspices de la Direction générale des eaux et forêts mais, par la suite, fut transféré à la FAO, après accord entre le Directeur général et le président de la Commission, puisque, à certains égards, on pouvait le considérer comme un Comité technique de la FAO. Les règles et les statuts de la Commission furent approuvés à la seconde session tenue à Venise on 1948. Les statuts stipulent que la Commission internationale du peuplier est un bureau de travail sous l'égide de la FAO mais qu'elle possède une certaine autonomie et qu'elle est composée des représentants des Comités nationaux des Etats Membres.

On insiste sur le fait que la Commission est composée de techniciens qui parlent chacun au nom de leur Commission nationale. Les sujets techniques et administratifs sont soumis à un comité exécutif permanent composé du président, du vice-président et de six techniciens.

Des comités nationaux ont été créés on Allemagne, Autriche, Belgique, Franco, Hongrie, Italie, Pays-Bas Suisse, et Turquie. En Suède les fonctions de la Commission nationale sont remplies par l'Institut de génétique forestière et au Royaume-Uni par la Forestry Commission. Par l'intermédiaire de son secrétariat et des représentants des différentes commissions aux congrès et sessions, la Commission internationale du peuplier a établi des rapports avec des techniciens des Etats Unis, du Canada, d'Argentine, d'Uruguay, de Syrie, du Liban et du Danemark.

Depuis sa création en France en 1947, la Commission a tenu des sessions on Italie, Belgique, Pays-Bas Suisse et Royaume-Uni, sessions auxquelles participaient environ 50 délégués, représentant 10 à 15 pays. Au cours des sessions, des voyages d'études furent organisés dans tous les pays, à l'exception de la Suisse Au dernier congrès, qui se tint en Angleterre en mai 1950, participaient environ 70 représentants de 14 pays.

Activités actuelles

Les congrès internationaux ont pleinement réussi; ils se traduisirent par des discussions improvisées fort profitables et la publication de comptes rendus techniques dans la presse forestière. De plus le travail de la Commission a été le point de départ d'autres activités dans les pays eux-mêmes, particulièrement on Franco, où trois congrès régionaux ont ou lieu, on Italie, où il y en eut un, de même qu'on Belgique, Allemagne et Pays-Bas.

Mission aux Etats-Unis. A la suite de discussions entre le secrétariat de la Commission, l'ECA et l'OECE à Paris, le Conseil de l'OECE a proposé, à la suite d'une motion émanant du Comité du bois, d'envoyer une mission aux Etats-Unis afin d'étudier les problèmes divers relatifs à la culture et à l'utilisation du peuplier. Les buts de cette mission, qui eut lieu du 4 mai au 9 juin 1950 furent déterminés par le secrétariat après consultation avec un technicien, M. J. Pourtet. Son rapport définitif vient d'être publié et traite des sujets suivants: a) types indigènes de Populus deltoïdes Marsh, b) peuplements naturels de trembles et de peupliers baumiers; c) hybrides à croissance rapide créés par l'industrie papetière; d) possibilités de choisir les hybrides les plus adaptés aux conditions écologiques européennes; e) conditions de production et emploi des peupliers aux Etats-Unis.

Ce compte rendu est pour le moment à diffusion restreinte mais le Secrétaire de la Commission espère obtenir de l'OECE la permission de le distribuer aux membres de la Commission.

Résultats obtenus

Les recommandations prises au cours des sessions de la Commission ont suscité nombre d'études et d'activités. Depuis sa création, membres ont rendu compte de leur production, en fournissant des renseignements sur les différentes catégories de produits obtenus. Parmi les résultats particuliers obtenus on peut citer les suivants:

Fiche d'identification. Cette fiche a été tirée à plusieurs exemplaires et distribuée aux comités nationaux afin de normaliser les description des peupliers actuels et les termes techniques couramment employés.

Nomenclature. La Commission a élaboré, pour les peupliers du groupe des Aigeiros, une nouvelle nomenclature qui a été soumise au Congrès international de botanique à Stockholm. Elle a été acceptée et elle est maintenant utilisée par la plupart des pays membres.

Fiche d'essais. Une fiche d'essais pour le bois de peuplier fut établie en collaboration avec le président du Comité de la technologie mécanique du bois de la FAO; cette fiche vient d'être révisée. Elle facilitera les comparaisons entre les expériences industrielles et celles de laboratoire et permettra à la recherche de laboratoire de trouver une application dans la production réelle. On espère ainsi pouvoir obtenir par la suite les propriétés mécaniques des bois de peuplier selon l'usage que l'on veut en faire et permettre aux populiculteurs de fournir du bois possédant les propriétés requises. On a créé un groupe de travail permanent pour s'occuper de ce sujet.

Listes des peupliers cultivés dans divers pays et échangés par l'intermédiaire des comités nationaux. Des dispositions ont été prises afin que les techniciens de différents pays puissent échanger des boutures de peupliers et ainsi effectuer des expériences dans des conditions varices.

Maladies et ennemis du peuplier. Des recommandations ont été faites en vue de l'étude de certaines maladies ou ennemis du peuplier, le chancre bactérien en particulier.

Techniques de culture. Au cours de tournées d'étude, des renseignements ont été réunis sur l'espacement à utiliser dans les plantations de peupliers, sur les meilleurs engrais à employer, sur les cultures qu'il convenait d'y associer, sur les méthodes de reproduction par boutures, sur les outils d'élagage, etc. Un des résultats les plus importants qui ressortit de cet échange d'idées fut de reconnaître que l'espacement optimum dans les plantations de peupliers de l'ouest de l'Europe était 7 mètres par 7 mètres.

Des nouvelles études sont en cours sur le contrôle variétal et sur les méthodes de culture. Les résultats seront exposés au Congrès de 1952.

Activités futures

La Commission internationale du peuplier projette de consacrer plus de temps dans l'avenir à l'utilisation du peuplier; pour atteindre ce but, elle a déjà suggéré que les délégations comprennent des représentants des industries du bois. Un groupe de travail permanent pour l'utilisation du bois de peuplier fonctionne déjà et on se propose d'étendre cette activité par la création de groupes de travail similaires dans les comités nationaux. Le but principal est de mettre les populiculteurs en mesure de satisfaire aux besoins des industries qui utilisent le peuplier pour la fabrication de produits tels que contreplaqué, placages, allumettes, pâte de bois, panneaux de fibres, sciages, caisses d'emballage, avec du bois de qualité et de qualifications appropriées.

Jusqu'à présent la Commission a surtout travaillé sur les peupliers du groupe des Aigeiros, mais, par la suite, elle se propose d'étudier le groupe des Leuce qui comprend le tremble et les peupliers blancs, le groupe de Tacamahaca (peupliers baumiers) et éventuellement le groupe des Turanga qui comporte certains peupliers d'Asie et d'Afrique du Nord. Ces études porteront sur l'identification et la culture, les maladies et ennemis, et l'utilisation du bois. Elles ont pour but d'identifier des types de Populus nigra et Populus alba qui pourraient être cultivés sur sols relativement secs, de fertilité moyenne ou faible, et aussi d'étudier des peupliers du groupe des Leuce qui peuvent pousser en peuplements plus serrés que les peupliers noirs.

Conférence régionale du Proche-Orient

Une Conférence régionale du Proche-Orient sur les progrès et les perspectives en matière d'alimentation et d'agriculture s'est réunie à Bloudan (Syrie) du 28 août au 6 septembre 1951.

Le but de cette réunion était la discussion des grandes lignes de la mise en valeur des ressources agricoles, forestières et piscicoles dans le Proche-Orient, et de leur utilisation pour l'amélioration des niveaux de l'alimentation et des conditions de vie, ce qui implique notamment l'étude de programmes et d'objectifs. On souligna l'importance de l'établissement d'une politique forestière saine et d'une législation efficace. La délimitation des forêts et la révision des inventaires doivent être accompagnées d'efforts pour renforcer l'administration. Cette assemblée, première réunion régionale de forestiers, suggéra une étude plus approfondie des cultures nomades et des mesures à prendre pour combattre les déprédations des animaux domestiques et des charbonniers.

Conférence sur l'utilisation des terres sous les tropiques

Aujourd'hui les tropiques commencent à retenir l'attention qu'ils méritent du point de vue de l'amélioration de leur production. Beaucoup de pays insuffisamment développés sont situés dans cette zone ou à proximité, et parmi eux quelques-uns ont récemment subis de profonds changements sociaux et économiques. Beaucoup des problèmes auxquels ces pays ont à faire face font nécessairement partie du programme d'étude du projet d'assistance technique de la FAO. Les populations sont désireuses de tirer avantage de la marée du progrès scientifique moderne, et leurs gouvernements ont besoin d'assistance pour résoudre les difficiles problèmes nouvellement soulevés.

La session de 1949 de la Conférence de la FAO a recommandé la réunion d'une conférence qui étudierait la question de l'utilisation des terres dans toute la zone tropicale. Quand la réunion d'une conférence d'une si vaste portée géographique se révéla impraticable, il fut décidé de réunir un congrès chargé d'étudier, dans un champ plus restreint, les problèmes de l'utilisation des terres d'Asie et d'Extrême-Orient. Ce congrès eût lieu à Nuwara Eliya, du 17 au 29 septembre, et fut l'hôte du gouvernement de Ceylan. Les pays suivants y furent représentés par les experts familiers avec les problèmes et les pratiques de l'utilisation des terres sous les tropiques: Australie, Belgique, Birmanie, Cambodge, Ceylan, Etats-Unis, France, Inde. Indonésie, Pays-Bas, Pakistan, Portugal, Royaume-Uni, Viet-nam, la Commission économique pour l'Asie et l'Extrême-Orient et le Saint-Siège y envoyèrent également des observateurs.

Parmi les questions étudiées furent les problèmes des cultures nomades, les bassins de réception des eaux et l'irrigation, y compris le rôle des forêts, et les méthodes de mise en valeur et de conservation des ressources en eau, les systèmes de classification des terres applicables aux zones tropicales, et les aspects sociaux de l'utilisation des terres, y compris le régime de propriété.


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