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Nouvelles du monde

Les articles qui paraissent ici sont des résumés de nouvelles choisies parmi celles qui peuvent intéresser les lecteurs de UNASYLVA. Ils sont classés par pays suivant l'ordre alphabétique sous les rubriques utilisées par la Division des Forêts. L'éditeur serait heureux de recevoir directement de ses lecteurs des articles intéressants et nouveaux pour cette partie de la Revue.

Généralités
Sylviculture
Exploitation et travaux
Agents destructeurs et protection des forêts
Dendrométrie et inventaires
Aménagement des forêts
Marchés et commerce
Les produits forestiers et leur utilisation
Politique forestière
Revue bibliographique

Généralités

CANADA

· Cette année, pour la première fois le Canada a observé du 19 au 26 mai, une semaine nationale de conservation de la forêt. L'année dernière, quatre provinces - Terre-Neuve, Nouveau Brunswick, Québec et Colombie britannique - observèrent leurs semaines forestières à différentes dates et sous différents noms (la semaine de Québec fut a La semaine de l'arbre») elles eurent un grand succès on attirant l'attention du public sur quelques faits essentiels de la foresterie. Cette année, grâce à la participation conjuguée de toutes les provinces, sous le même nom de «Forest conservation Week», on a pensé que les Canadiens seraient plus fermement convaincus que jamais de l'importance économique, stratégique, esthétique et fondamentale des forêts.

COSTA RICA

· On se propose d'établir un parc de réserve naturelle à Costa Rica, à proximité de la grande route panaméricaine. Un emplacement a été choisi où, sur une surface relativement restreinte, se trouvent trois associations écologiques distinctes, chacune avec une multitude d'espèces. Ce sont (1) la forêt de chênes géants, (2) une forêt mélangée de feuillus (3) les tourbières et marais où se rencontrent les fougères à allure de cycas, Lomaria et Puya, loin de leur habitat naturel, les Andes sud-américaines.

Il faut espérer que le gouvernement protégera et développera aussi le reste de la forêt naturelle traversée par la grande route. Sans contrôle des exploitations, les ressources on bois seront rapidement détruites.

FINLANDE

· Avec les fonds accordés par une entreprise d'industries forestières, des cours sur la tenue des livres, le calcul des prix de revient, l'anglais et la correspondance on anglais furent organisés on 1950 pour les étudiants forestiers de l'Université d'Helsinki. Les industries forestières ont aussi fourni des fonds aux étudiants pour un cours sur le flottage du bois. D'autres exercices de formation et des activités similaires ont aussi été énergiquement entrepris.

Dans le but de développer la compétence des propriétaires forestiers, une école forestière fut ouverte on Finlande centrale, on 1950, et plusieurs cours, principalement sur la sylviculture et l'exploitation, furent organisés par l'association centrale forestière «Tapio». La Ligue des forestiers finnois organisa aussi des cours de perfectionnement durant l'année 1950, sur l'exploitation, la dendrométrie et la sylviculture Deux cours de direction y furent intégrés.

Le Service forestier a organisé pour ses experts forestiers subalternes, différents cours de perfectionnement d'une durée plus ou moins longue. De plus, un cours forestier de quatre semaines a été organisé pour les instituteurs enseignant dans les écoles élémentaires, ainsi qu'un cours forestier de cinq semaines pour les jeunes gens des cours post-scolaires des écoles élémentaires. Ces doux cours organisés par le Service forestier étaient les premiers de ce genre on Finlande. La Section d'études des travaux forestiers de l'Association centrale des industries finnoises du travail du bois, «Metsáteho», a donné des cours, surtout techniques, aux personnes de ses associations membres. Pondant ces cours, les participants se familiarisent avec les tracteurs à chenilles et à roues adaptés au transport du bois, avec les appareils de chargement, les scies mécaniques pour l'abatage des arbres, et la résistance et les qualités exigées des câbles d'acier.

HAWAII

· Au cours des cinq dernières années, plus de 100 essences différentes ont été plantées dans les réserves forestières hawaïennes, de telle sorte que l'île pourra, un jour, se, vanter d'avoir la collection d'arbres la plus variée du monde. Ceux-ci ne comprennent pas moins de 15 variétés d'eucalyptus d'Australie. La côte pacifique de l'Amérique du Nord est représentée par des spécimens tels quo: le pin de Monterey (Pinus radiata), le sapin de Douglas (Pseudotsuga taxifolia Poir), Sequoia sempervirens (D. Don) Endl. cyprès Lawson (Chamaecyparis lawsoniana de (A. Murr. Parl.)) Thuya géant (Thuya plicata Donn.). le sud de l'Amérique du Nord a fourni le pin à l'encens (Pinus taeda L.) et Pinus caribaea Morelet. On trouve le sugi du Japon, le camphrier des Indes orientales, le roble du Chili, le teck de l'Inde et le balsa de l'Equateur. D'autres spécimens comprennent le narra (Prunus crispula) des Philippines, les noyers commun et noir (Juglans regia L et Juglans nigra L), le chêne-liège (Quercus suber L) et une multitude d'autres espèces, sans oublier des membres de la famille de l'acajou vrai et du cedrèle.

IRLANDE

· Le Ministre des Terres a acheté le domaine de l'Abbaye de Shelton, Arklow, et tous ses bâtiments, terres et bois. On se propose d'utiliser cette abbaye à l'enseignement et à la recherche forestiers, et à des fins auxiliaires; de conserver et de cultiver les jeunes arbres, de planter et de mettre en valeur les terres conformément aux meilleures méthodes de la foresterie. Environ 1.000 acres (400 ha) de terres et bois font partie du domaine de l'abbaye; la production de bois, représenté surtout par du chêne est de qualité exceptionnellement bonne, sa protection et sa culture assureront la continuité d'un type de chêne particulièrement satisfaisant. Les jardins et les arbustes sont aussi d'un grand intérêt, et les rhododendrons, tout spécialement, sont d'une qualité rare.

TURQUIE

· La première édition d'une nouvelle revue forestière annuelle, La Revue de la Faculté des Sciences forestières de l'Université d'Istamboul, a été publiée par cette Faculté. Une grande partie du premier numéro est consacrée à l'organisation de la Faculté qui, bien que fondée depuis 1857 dans le but d'assurer des forestiers compétents au Département des forêts de l'Etat, ne fut affiliée à l'Université qu'en 1948. La Faculté est situé à Bahcek sur les rives du Bosphore et près de la forêt de Belgrade qui couvre une surface d'environ 12.500 acres (5.000 ha), et sert à l'enseignement pratique forestier et aux expériences. Les bâtiments de la Faculté, qui comprennent des salles de lecture, une bibliothèque, un musée forestier, des laboratoires un observatoire météorologique, des logements d'étudiants, etc., sont entourés d'un parc et de plantations d'espèces indigènes et exotiques. Une pépinière couvrant 40 acres (16 ha) et un jardin botanique de 80 acres (32 ha) sont en construction.

De 40 à 550 nouveaux étudiants entrent chaque année à la Faculté. Un certain nombre d'entre eux reçoivent des bourses de l'Etat pour leur instruction, en échange, ils sont tenus de rester au moins huit ans au service du Département forestier de l'Etat. Les deux premiers semestres se passent à l'Université d'Istamboul où le programme comprend mathématiques et histoire naturelle, les six autres semestres se passent à Bahcek, et sont consacrés à la botanique, à l'écologie, à la pédologie et à l'entomologie forestières, à la protection des forêts, à la sylviculture et au reboisement, aux travaux forestiers, aux inventaires, à la lutte contre l'érosion, à l'utilisation des forêts, à l'économie nationale, aux finances, aux lois et à l'économie politique forestières, à la dendrométrie et à l'aménagement des forêts, à la géographie forestière, et à la conservation des forêts et des stoppes dans le monde. De plus, des cours d'anglais, de français et d'allemand sont obligatoires durant les quatre premiers semestres. Un entraînement pratique accompagne tout travail théorique et, durant les vacances, entre le cinquième et le septième semestres, les étudiants travaillent avec l'une des divisions forestières de l'Etat.

La Faculté des Sciences forestières comprend huit chaires et huit instituts de recherches, les titulaires des chaires sont simultanément directeurs des instituts correspondants. Une nouvelle chaire, et un nouvel institut de géographie forestière et de l'état des forêts dans le Proche-Orient furent créés en mars 1951. En outre, il fut récemment décidé de créer une station centrale d'expérimentation forestière, en tant qu'institut autonome, affilié à la Faculté le seul en son genre disposant à là fois de l'équipement et du personnel pour entreprendre un travail systématique de recherches. Les crédits nécessaires à cette station expérimentale seront fournis par le Département forestier de l'Etat.

Une autre amélioration, cette année, fut l'établissement d'un centre de publication pour l'édition de manuels, la diffusion dans le grand publie d'une documentation sur l'utilisation des forêts et la nécessité de la conservation des forêts, et pour la publication périodique des résultats des travaux de recherche. Le reste de ce premier numéro de la revue, qui contient des résumés en allemand et en anglais des articles, est consacré à ce dernier domaine d'activité: compte rendus des recherches et analyse des problèmes particuliers à la forêt, auxquels la Turquie, en commun avec les autres pays du Proche-Orient doit faire face aujourd'hui.

Sylviculture

AUSTRALIE

· Les premières plantations dans l'état d'Australie du Sud furent faites en 1876 et couvrent maintenant une surface de 105,698 acres (42.800 ha.) dont la plus grande partie, soit 71.500 acres (29.000 ha.) se trouve dans le sud-est, seule région de l'état où la pluviosité annuelle dépasse 25 inch (63.5 mm.) et où elle soit également répartie dans le courant de l'année. Un important caractère physiographique de la région est la formation de chaînes ou collines, composées de calcaire secondaire et de sable calcaire en conglomérat recouvert par une couche de sable éolien. Les plaines comprises entre les chaînes ont un sous-sol formé de calcaires du Miocène, de type corallien. On y trouve également des sols d'origine volcanique, surtout des zones restreintes de basalte, utilisées principalement pour une agriculture intensive ou pour la production laitière. La végétation primitive, de peu de valeur, comprend une forêt sclérophylle sur les collines et de la savane, entremêlée de landes à bruyère et de marais dans les plaines.

Pinus radiata occupe 90 pour cent des plantations dans le sud-est, et P. pinaster, muricata, canariensis, halepensis, laricio, taeda et caribaea 10 pour cent, P. pinaster semblant être l'essence qui promet le plus. La politique actuelle consiste à compléter les plantations en cours par Pinus radiata qui couvre maintenant 65,000 acres (26.000 ha) et qui s'étendra ultérieurement jusqu'à couvrir environ 90,000 acres (36.000 ha) grâce à des plantations régulières de 2,500 acres (1.000 ha). Pourtant, pour différentes raisons, la répartition par âge est, en ce moment, très irrégulière; 500 acres (200 ha) seulement sont plantés d'arbres de plus de 30 ans, 19,000 acres (8.000 ha) d'arbres de 20 à 30 ans, 30,000 acres (12.000 ha) de 10 à 20 ans et 15,500 acres (6.000 ha) de moins de 10 ans. Dans ces conditions, les peuplements forestiers sont loin d'avoir atteint leur but final - une production de 300,000,000 super feet (1.359.000 m3) de 4 inch (10,16 cm.) de diamètre et plus, sur une surface totale de 110,000 acres (45.000 ha) en supposant une révolution finale de 40 ans - but basé sur l'actuelle pratique des éclaircies et sur la production prévue de peuplements qui n'ont pas encore atteint l'âge normal d'exploitation. Les plantations soumises à une exploitation précoce sont principalement celles qui ont été plantées dans les années creuses (alors que la main-d'œuvre était abondante, mais que le nombre de plants était insuffisant) avec de larges espacements de 10,8 par 7,9 ft (3,30 x 2,40 m); ces peuplements sont en général bas-branchus et de mauvaise qualité. Les peuplements sont maintenant plantés à un espacement uniforme de 6,89 par 6,89 ft (2,10 x 2,10 m.). La classification des forêts en catégories selon les qualités de station et le recueil des tableaux de l'accroissement annuel pour les parcelles non éclaircies sont maintenant terminés et seront suivis de la préparation de tableaux semblables pour les parcelles éclaircies. Ces recherches ont rendu possible le classement détaillé des bois par qualité et l'estimation des besoins des usines de pâte à papier et des soieries.

On a reconnu que la pratique d'une éclaircie précoce (vers l'âge de cinq à six ans) n'est pas désirable. On pense maintenant, en se basant sur les recherches entreprises, que les premières éclaircies pourraient être pratiquées entre 12 et 17 ans, selon la qualité de station, et qu'elles laisseraient un peuplement de 350 à 400 tiges par acre (875 à 1.000 à l'ha). Les produits de ces éclaircies varient de 12,000 à 20,000 super ft. par acre (55 à 90 m3 à l'ha). Une seconde éclaircie, faite 5 à 8 ans plus tard laisserait 250 à 300 arbres par acre (625 à 750 à l'ha) et une troisième avec la même rotation, laisserait de 125 à 200 arbres par acre (310 à 510 à l'ha). Toute exploitation pour les scieries de l'Etat. se fait soit par adjudication, soit à l'unité de produits et est facilitée par le système dé constructions de routes lorsque les peuplements sont établis. L'abatage se fait à la fois à la main et à la scie mécanique. Un camion-grue a été spécialement conçu par le Service forestier pour permettre un chargement entièrement mécanique, sauf dans le cas de grumes très courtes.

CANADA

· On a récemment entrepris des expériences d'éclaircies par bandes dans les peuplements trop serrés de pin de Banks (Pinus banksiana Lamb.) et d'épicéa (Picea) au Saskatchewan, en utilisant un tracteur à treuil pour déraciner les arbres sur des bandes de 10, 15 ou 20 feet (3, 4,6 et 6 m). Comme le coût de l'éclaircie à la main est très élevé dans ces peuplements denses et que le prix de la main-d'œuvre correspondante est bien moindre avec les méthodes mécaniques, des parcelles ont été délimitées pour étudier comparativement la croissance et la survie avec les méthodes d'éclaircie manuelle et au tracteur.

· Les régions forestières intérieures de la Colombie britannique ont servi de pâturage au bétail pendant plus d'un demi-siècle, fournissant des pâturages d'été comme appoint aux pâturages de fin de printemps des prairies naturelles, mais jusqu'à une époque toute récente on a peu étudié les prés-bois et leurs problèmes. En 1935, cependant, une station d'expériences pastorales a été établie et quelques données sur les pâturages et leurs problèmes sont maintenant acquises.

La zone à Pinus ponderosa est généralement d'étendue limitée, le peuplement est ouvert et le fourrage est semblable à celui des prairies avoisinantes. L'association à sapin de Douglas (Pseudotsuga taxifolia) est plus importante du point de vue pâturage. De larges superficies se sont transformées en peuplements de pin de Murray (Pinus contorta var. latifolia) à la suite d'incendies et une grande quantité de trembles (Populus tremuloides) s'y est introduite. Le pacage dans ce type de pâturage, de la mi-juin environ jusqu'à la fin de septembre, permet des gains de poids satisfaisants des animaux, mais une utilisation plus précoce ou plus tardive n'est pas avantageuse et endommage le pâturage. La zone de sapin et d'épicéa, à des altitudes plus élevées, présente une valeur comme pâturage, principalement dans les nombreuses prairies naturelles, dans les peuplements plus ouverts près de la limite de la végétation forestière et dans les zones parcourues par des incendies. Les terres forestières représentent une valeur à d'autres points de vus: production de bois, protection des versants, loisirs et gibier, et l'utilisation des pâturages doit être adaptée au cadre de ces multiples utilisations. D'après les études faites jusqu'à présent il semble évident qu'avec une limitation appropriée du nombre d'animaux et sa distribution dans le pâturage, le pacage puisse être maintenu sans dommage pour les autres ressources.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Le «Red pine» (Pinus resinosa) est largement utilisé pour les plantations forestières dans la région des Grands Lacs et du Nord-Est, en raison de ses qualités en tant qu'arbre et des nombreux usages auxquels son bois se prête. De récentes recherches sur la relation entre les propriétés mécaniques de cette essence et les facteurs qui agissent sur elles comportait la détermination des valeurs du module de rupture, de la contrainte correspondant à la limite des déformations élastiques, du module d'élasticité, de l'effort d'écrasement maximum, et de la résilience. Toutes ces valeurs se sont trouvées être sensiblement inférieures à celles des arbres des vieux peuplements en raison de la vitesse de croissance élevée, dans leur jeune âge, des arbres plantés. Il est ainsi évident que, pour obtenir les plus hautes résistances, les peuplements de «Red pine» devraient être plantés aussi serrés que possible et que, une fois les cimes refermées, les éclaircies devraient être faites de façon à maintenir un taux d'accroissement de 12 couches annuelles par inch (2,5 cm).

· Une étude récente sur le rôle du feu en tant que facteur écologique dans les forêts de Pinus ponderosa du sud-ouest des Etats-Unis comporte une analyse des données sur les incendies anciens en datant les cicatrices dues au feu par le décompte des zones d'accroissement. On a trouvé que la périodicité moyenne des incendies avant l'occupation par les blancs variait de 5 à 12 ans soit en moyenne la même périodicité que celle des incendies plus récents, telle qu'elle a été déterminée dans les forêts de pin de Californie. Ainsi, les incendies périodiques ont eu un effet profond sur le développement des associations forestières que trouvèrent les blancs, et eux à leur tour, par leur utilisation souvent abusive du feu, perpétuèrent son importance en tant que facteur écologique. S'il est vrai que le feu peut être utilisé, à condition d'en garder la pleine maîtrise, pour réduire les risques et, dans quelques cas, pour améliorer la végétation forestière les renseignements sur son utilisation sont loin d'être complets et beaucoup de travaux sont encore nécessaires.

· Dans l'ouest du Colorado, il existe au moins 1 million d'acres (400.000 ha) de vaines pâtures épuisées peuplées d'armoises, dans lesquelles un réensemencement est souhaitable car il peut accroître de plusieurs fois la quantité d'herbe produite actuellement. Ces terres sont en partie, dans la zone basse, dé 4,500 à 6,000 feet (1.370 à 1.830 m) d'altitude avec 8 à 11 inches (200 à 280 mm) de précipitations annuelle; en partie dans la zone moyenne: 6,000 à 8,000 feet (1.830 à 2.440 m) d'altitude, avec 11 à 17 inches (280 à 430 mm) de précipitations; et en partie dans la zone supérieure, 8,000 à 10.000 feet (2.440 à 3.000 m) avec plus de 18 inches (450 mm) de précipitations. Pour chacune de ces zones, de 1 à 6 espèces d'herbe fourragère peuvent être recommandées de façon sûre, comme étant capables d'accroître les rendements des prairies de 3 à 5 fois leur taux: actuel. Certaines règles générales pour le réensemencement ont été établies à la suite de recherches et d'expériences faites jusqu'ici: 1) choisir les stations les plus productives; 2) choisir des régions où le fourrage et la protection du sol sont nécessaires et où la couverture d'herbe naturelle est si claire qu'il est improbable qu'elle se réensemence d'elle-même 3) tuer la végétation concurrente; le feu peut être parfois utilisé, en particulier dans la zone moyenne, et c'est la méthode la moins chère, mais il ne faut l'employer qu'après une préparation préalable convenable; quelques-unes des charrues spéciales non seulement tuent la végétation concurrente mais préparent aussi un sol favorable pour les semis; 4) le meilleur mode de semis est l'enfouissement à la profondeur qui convient à chaque espèce d'herbe utilisée, 5) on devrait utiliser l'espèce qui promet de donner les rendements les plus importants pour la zone et la station, 6) le semis sera fait au moment où la pluie donnera l'assurance de l'installation des plants, en général tout au début du printemps, ou à la fin de l'automne; 7) les parcelles ensemencées doivent être mises en défends jusqu'à ce qu'elles puissent subir le pacage - en général pendant l'été ou l'automne de la deuxième ou de la troisième saison de végétation; 8) l'aménagement des pâturages sur les régions réensemencées doit éviter les pratiques dommageables.

Exploitation et travaux

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Dans l'exploitation des peuplements denses de sapin de Douglas (Pseudotsuga taxifolia Britt.) du nord-ouest Pacifique des Etats-Unis, la pratique courante consiste en: une coupe à blanc en damier. On préfère ce système car les peuplements réservés peuvent jouer, jusqu'à un certain point, le rôle de pare-feux pour les surfaces coupées à blanc et fournir une abondante source de graines. L'efficacité de cette pratique dépend surtout du tracé soigneux des routes, de la délimitation précise des coupes de manière à ce que l'érosion causée aux routes et les autres formes de dégâts puissent être réduits au minimum Le travail initial d'établissement du plan peut être fait sur carte (on dispose maintenant, en général, à la fois de cartes topographiques et de cartes forestières), mais le travail sur le terrain pour vérifier l'emplacement des routes et l'assiette des coupes est encore essentiel. Une étude récente portant sur cinq zones choisies à cet effet, faite par la Station d'expérimentation forestière et pastorale du nord-ouest Pacifique, a montré que les frais de ce travail détaillé sur le terrain sont relativement insignifiants, ils s'élèvent en effet à environ 11 cents par M.B.M. du volume initialement coupé de 2 à 4 cents par M.B.M. pour le volume fourni par le plan et, dans la plupart des cas, de $1,10 à $1,50 par acre ($2,75 à 3,75 à l'ha). Il est clair que ces menus frais sont largement compensés par les dégâts évités et, sans aucun doute, par des économies d'exploitation.

YOUGOSLAVIE

· On signale que les méthodes d'exploitation moderne mécanisée ont été introduites avec succès dans les forêts accidentées des montagnes de Yougoslavie par la mise au point d'un nouveau tracteur-treuil monté sur chenilles. Les premières unités du nouvel équipement ont été mises en service par le gouvernement yougoslave, avec un ingénieur américain pour l'instruction du personnel. Les nouveaux engins mobiles et les remorques à chargement latéral, récemment perfectionnées, sont utilisés avec succès pour transporter de grands chargements de grumes sur un terrain rude, profondément coupé par d'étroits canons. Les engins mobiles et les remorques à chargement latéral et à verrouillage automatique ont été mises au point spécialement en vue des besoins particuliers des conditions forestières yougoslaves. En construisant ce type d'équipement, les fabricants avaient aussi en vue les différents besoins du monde entier et vont produire le tracteur-treuil dans des tailles et avec des dispositions du tambour et des accessoires pouvant convenir à tout type d'exploitation.

Agents destructeurs et protection des forêts

AUSTRALIE

· Les relations entre les conditions météorologiques et les incendies qui ce déclarent dans le «bush» et les prairies on Australie ont été reconnues depuis longtemps, mais ce ne fut qu'en 1935 que la première station météorologique spéciale pour les incendies fut installée en Australie occidentale. Depuis ce jour, le nombre de ces stations s'est beaucoup accru et nombre de recherches ont été effectuées sur les relations spécifiques entre le temps et les incendies, sur les méthodes de mesure et de classification du danger actuel d'incendié et sur les prévisions des degrés d'imminence du danger pour de courtes périodes. Tandis qu'un travail de prévision de longue haleine se poursuit en Australie, comme partout ailleurs, on n'a pas encore trouvé en ce domaine de méthodes suffisamment exactes pour présenter un intérêt pour les organismes de lutte contre les incendies. Dans leurs domaines respectifs d'expériences, les météorologistes et les forestiers d'Australie ont bénéficié du travail préliminaire réalisé dans le même domaine au Canada et aux Etats-Unis. En 1947, les résultats des travaux australiens élaborés jusqu'à ce jour furent réunis et examinés. Une attention spéciale fut apportée à la relation entre le risque d'incendies et les conditions météorologiques dominantes avant la période de danger. On a démontré, par exemple, que les précipitations durant les trois mois qui précèdent les incendies constituent un facteur critique, à partir de ces données, on peut établir un indice provisoire du danger d'incendié pour la saison à venir. Cependant, durant cette saison, en Australie comme partout ailleurs, il se produit des fluctuations à court terme du temps, qui sont souvent de la plus grande importance pour déterminer le danger possible d'incendie pour certains jours ou périodes particuliers. La direction du vent est importante, en grande partie parce que des vents différents ont des caractéristiques hygrométriques différentes et la relation entra l'humidité et les dangers d'incendie est bien connue. La vitesse du vent est aussi d'une extrême importance dans la détermination de la vitesse de propagation des incendies et des ravages qu'ils occasionnent.

Ce travail a pris une telle envergure que les conditions météorologiques favorables à la propagation des incendies ont été établies avec une précision remarquable pour chaque état du Commonwealth et un système d'avis d'alerte en cas de conditions météorologiques favorables aux incendies a été établi pour chaque état. Les avis d'alerte sont émis par radio, par télégrammes aux organismes de lutte et par la presse.

Des organismes variés, tels que le Département des forêts, contribuent à réunir les données relatives au temps et à déterminer les dangers actuels d'incendie, tandis que la Station de météorologie du Commonwealth accorde une attention particulière aux problèmes de prévision.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· La loi de 1947 sur la lutte contre les parasites des forêts (Public Law 110) instituait une vaste politique gouvernementale, visant à protéger les ressources forestières contre les insectes et les maladies des arbres; cette politique prévoyait des enquêtes permettant de détecter les invasions et d'évaluer leur gravité et l'autorisation d'établir, isolément ou en commun, des programmes de prévention, de lutte ou d'extirpation de ces parasites. Les crédits nécessaires à la réalisation de ces projets furent alloués le 1er juillet 1949. Le travail accompli en application de cette loi, au cours de l'année précédente, comprenait deux des plus ambitieuses opérations de lutte qui aient jamais été entreprises, à savoir: 1) la pulvérisation par avion, sur plus de 900.000 acres (364 230 ha) de forêts de sapin de Douglas (Pseudotsuga taxifolia Britt.) et d'Abies concolor Ford et Glend dans l'Oregon et le Washington. afin de maîtriser les ravageurs des bourgeons d'épicéa (Choristoneura fumiferana) et 2) le traitement chimique de près de 800.000 épicéas d'Engelmann (Picea engelmanni Parry) afin de tuer les larves en activité du Dendroctorus engelmanni Hopk., scolyte de l'épicéa d'Engelmann, et d'en prévenir la dissémination ultérieure dans les forêts nationales du Colorado. En liaison avec ces opérations et d'autres encore, on fit de sérieux progrès: a) dans le domaine des reconnaissance et photographies aériennes servant à déterminer l'étendue de la maladie dans un état ou l'ensemble d'une région et b) dans l'amélioration des techniques d'échantillonnage pour les examens au sol. La coordination entre les programmes de recherche et de lutte est maintenue et la documentation acquise dans l'étude des insectes forestiers en relation avec le milieu forestier où ils vivent se traduisent par une amélioration continuelle des méthodes de lutte. Les recherches concernant les insectes ont accru la possibilité de développer l'aménagement des forêts comme moyen de lutte contre ces mêmes insectes.

· Des recherches étendues ont été effectuées dans le domaine chimique en ce qui concerne la maladie de l'orme dans l'est des Etats-Unis. On n'a pas trouvé de remède à la maladie pour les arbres qui étaient déjà atteint de thyllose dans une proportion supérieure à 5 pour cent, mais un alcalinisant médicinal - le cacolate - s'est montré efficace en tant que préventif. Le sol autour des arbres est traité chimiquement à raison de 15 à 20 pounds par inch (2,7 à 3,6 kg par cm) du diamètre de l'arbre, ce traitement alcalinise le sol, accroît la vigueur de l'arbre et agit comme un antidote de la toxine produite par le champignon (Ceratostomella ulmi) dans la sève de l'arbre.

· En Californie, comme dans les autres régions forestières de l'ouest des Etats-Unis, on sait depuis longtemps que la destruction des rongeurs qui mangent les graines est une mesure préliminaire indispensable à la réussite d'un semis direct. La Station d'expériences forestières et pastorales de Californie a procédé récemment à une étude sur le prix de revient de l'empoisonnement dans deux zones forestières types, l'une dans les forêts de conifères mélangés du versant ouest des Sierra Nevada et l'autre dans les forêts de Pinus ponderosa et Pinus jeffreyi Grev. et Balf. du versant est. Dans le premier cas, l'appât fut répandu trois mois avant le semis et 707 jeunes plants de Pinus lambertiana Dougl. par acre s'installèrent. Dans le second cas, l'appât fut réparti juste avant le semis et près de 7.000 plants de Pinus ponderosa et de Pinus jeffreyi s'installèrent, ce qui permet de conclure que l'époque d'épandage du poison est importante. On utilisa du fluoroacétate de sodium et du sulfate de thallium pour imprégner du gruau d'avoine. Les appâts furent répartis tous les 15 feet (4,6 m), suivant des lignes distantes entre elles de 50 à 65 feet (15 à 20 m) et tracées au contre de l'activité des rongeurs. Le prix de revient était de 46 cents par acre ($1,10 par ha) sur le versant ouest et 26 cents par acre ($0,60) par ha) sur le versant est, la différence étant due à la différence de surface traitée journellement par un homme. L'expérience a montré qu'il est nécessaire de traiter une zone de sécurité autour des surfaces destinées à être ensemences afin d'empêcher, ou au moins de retarder, une réinvasion par les rongeurs des régions avoisinantes. Il est donc évident qua le coût par zone à réensemencer dépendra de l'étendue de la zone et, par conséquent, de la marge de sécurité périphérique.:

Dendrométrie et inventaires

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Il y a 40 ans, l'enseignement de la dendrométrie forestière aux Etats-Unis traitait forcément, d'une part des méthodes européennes et, d'autre part des arts ésotériques indigènes de la prospection des bois, et des mystères du board foot tels qu'ils étaient définis par de nombreuses règles empiriques de bûcheronnage. La précision relative des méthodes européennes de cubage des arbres, de mesure du volume et de l'accroissement par unité de surface en unités cubiques et le manque relatif de précision des méthodes américaines, qui utilisaient le board foot, formaient un assemblage étrange et souvent contradictoire. L'expérience a montré que certaines méthodes qui convenaient aux forêts européennes aménagées étaient inadaptées aux forêts typiques des Etats-Unis désordonnées, anormales, partiellement peuplées et inexploitées ou partiellement exploitées, et inadaptées aux peuplements résiduaires ou restants rencontrés par le forestier. Ainsi, il était nécessaire de trouver des méthodes adaptées aux conditions locales; recherche et expérimentation furent développées à un rythme accéléré, particulièrement au cours des 15 ou 20 dernières années. Les éditions revues des deux publications associées - Forest Mensuration par D. Bruce et F. X. Schumacher et Forest Mensuration par H. H. Chapman et W. H. Meyer furent publiées respectivement en 1950 et 1949 par les principaux chercheurs dans ce domaine.

Bruce et Schumacher ont fait un travail considérable en appliquant les mathématiques aux problèmes d'estimation forestière, tous deux sont des mathématiciens de talent, des forestiers compétents, des savants et des professeurs. Ils abordent la question par l'explication des instruments de mensuration forestière plutôt que par une description de leurs innombrables modes d'emploi. Ils traitent d'abord des méthodes de mesure directe du diamètre, de la hauteur, du volume et de l'âge, donnant les bases mathématiques nécessaires aux différentes méthodes et établissant leur degré de précision Ils discutent des méthodes d'estimation directe par sondages et des différentes catégories de moyennes et de leur utilisation, des mesures de dispersion et de la courbe normale d'erreur, de l'erreur standard, de l'application de la courbe normale et des différentes méthodes d'échantillonnage. La troisième partie de leur livre, qui représente plus de la moitié du volume, est consacrée aux nombreuses méthodes récentes d'évaluations indirectes, basées sur une ou plusieurs variables indépendantes et renferme aussi des discussions critiques sur les méthodes d'estimation aérienne des forêts, celles entre autres qu'utilise la National Forest Survey, et une courte analyse sur l'emploi des photos aériennes dans cette méthode d'estimation. La dernière partie du livre traite des problèmes et méthodes de prévision de l'accroissement et de la production des peuplements équiennes ou irréguliers.

Chapman et Meyer soulignent le point de vue économique, se basant sur le fait que l'utilisation du bois et des produits qui en dérivent constituent la base de toute estimation forestière. Ils relient les techniques d'estimation aux caractéristiques forestières des arbres et des peuplements, d'une part, et aux exigences d'aménagement de la forêt, d'autre part. La discussion est divisée comme suit: 1) mesures par volume par surface et par pièces; 2) établissement et emploi des tables de volume pour des arbres entiers 3) estimation des arbres sur pied et détermination de la surface et du volume, 4) estimation et prévision de l'accroissement des arbres et du peuplement. Les techniques graphiques, mathématiques et statistiques élémentaires sont résumées dans deux chapitres séparés. Les auteurs ont présenté un travail tout à fait original sur l'estimation forestière, sur tout dans les méthodes de reconnaissance aérienne et d'échantillonnage, et ont bénéficié d'une expérience pédagogique considérable dans la mesure et l'estimation de la croissance et de la production.

Tandis qu'il est vrai que des procédés, remarquables pour un pays, peuvent ne pas être adaptés aux problèmes et aux besoins d'un autre il se pourrait que ces textes puissent apporter des détails intéressants à la description, nécessairement générale, de la FAO sur les méthodes et critères qui permettent de faire l'inventaire des forêts nationales et puissent ainsi être utilisés en dehors du pays pour lequel ils ont été écrits.

Aménagement des forêts

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Au cours d'une étude entreprise pour déterminer le volume prélevé dans les forêts des montagnes Rocheuses septentrionales et nécessaire aux industries minières, on a estimé que pour extraire 4,4 millions de tonnes de minerai dans cette région en 1949, l'industrie minière a employé 4 millions de cubic feet (113.000 m3) de bois ronds, soit à peu près 1 cubic foot de bois par tonne de minerai (1 m3 pour 32 tonnes). Le sapin de Douglas (Pseudotsuga taxifolia Britt.) est l'essence préférée et fournit 59 pour cent de la totalité de bois rond, Pinus contorta Dougl. en fournit 23 pour cent et le mélèze 18 pour cent, 8 pour cent consistaient en bois mort, en totalité du Pinus contorta. a Le problème de l'aménagement des cervidés dans les forêts continue à appeler l'attention des forestiers et des spécialistes de la faune aux Etats-Unis. En général les populations de cerfs atteignent leur maximum dans les régions où la végétation a subi des perturbations c'est-à-dire au cours des stades secondaires de l'évolution de la flore. Ces stades sont la conséquence des exploitations, des incendies et du pacage. Aussi est-il nécessaire de diriger cette évolution là où le but principal de l'aménagement des terres est de produire des cerfs. Le feu dirigé est reconnu comme l'un des moyens de provoquer l'apparition du stade recherché mais le danger d'emploi du feu est considérable et ne peut pas toujours être limité. Dans les zones arides, la limitation du pacage, tant pour le bétail que pour les cervidés, habituellement en combinaison l'un avec l'autre, est le moyen d'action qu'il faudrait employer, et la meilleure densité et la meilleure combinaison des populations d'animaux sont une question dont la détermination est essentiellement locale et doit être effectuée dans chaque cas particulier. Néanmoins il existe un optimum de densité qui peut être déterminé par la recherche et l'expérience. De grands progrès sont accomplis dans l'aménagement des hardes par la capture méthodique à la fois de cerfs et de biches, malgré les préventions tenaces contre la capture de ces dernières, mais la méthode coordonnée de limitation par la prédation est relativement peu prise en considération. Il reste encore beaucoup de travail à accomplir notamment dans l'aménagement délibéré de l'évolution de la flore et dans l'utilisation intelligente de la prédation avant que les hardes de cerfs soient amenées à un point d'équilibre stable avec les pâturages dont ils peuvent disposer.

U.R.S.S.

· Le Ministère des Forêts, dans un rapport paru en janvier 1951 sur le travail accompli au cours des cinq années d'après-guerre, 1946-50, résume les progrès obtenus dans ses diverses activités de la façon suivante:

Genres de travaux

Période 1946-50

Volumes ou surfaces

Pourcentage de réalisation du plan

Préparation de plans pour les forêts non aménagées (en milliers d'ha)

56 384

101

Reconnaissance et cartographie aériennes photographies aériennes de régions forestières peu connues (en milliers d'ha) 190 000

106


Opérations culturales (éclaircies, coupes d'améliorations, etc.)




- surfaces traitées (en milliers d'ha)

882

115


- volume exploité (en miniers de m3)

100 460

108

Semis et plantations forestiers (en milliers d'ha)

1 892

108

Création de nouvelles pépinières (en milliers d'ha)

32 801

106

Entretien des plantations (en milliers d'ha) 9 766

101


Aide à la régénération naturelle (en milliers d'ha)

1 010

100

Préparation du sol pour pépinières, 1 plantations, etc. (en 1 milliers d'ha).

2 520

105

Récolte de graines (en tonnes)

95 476

105


Y compris les glands (en tonnes)

561

104

A partir de 1951 tout le travail en rapport avec l'organisation et la préparation des plans d'aménagement sera exécuté, pour l'ensemble de l'U.R.S.S. par une organisation centrale désignée sous le nom de «Lesproyect» (Plan forestier). Cette organisation comprend 10 trusts du bois, 44 équipes pour le travail sur le terrain et 7 organismes régionaux avec plus de 3.000 forestiers compétents qui sont responsables de la qualité du travail sur le terrain et de celui des bureaux. Des plans d'aménagement ont été préparés pour une période de cinq ans et appliqués à 800 massifs forestiers; dans le cours de 1951, on pense que ce nombre passera à 1.200.

Marchés et commerce

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· On a récemment procédé aux Etats-Unis à une enquête sur le caractère probable des futurs marchés du bois, et sur les incidences des conclusions spéculatives auxquelles on est arrivé sur l'aménagement forestier en vigueur, car l'aménagement doit être établi longtemps à l'avance pour produire les matériaux demandés par le marché. L'industrie de la pâte à papier s'est développée de façon spectaculaire et on s'attend encore à une expansion nouvelle, mais cette industrie ne fournit pas un débouché pour les bois de prix élevé. La fabrication de rayonne et d'autres matières plastiques à partir du bois s'est accrue, mais même si un accroissement supplémentaire de 400 pour cent intervenait, la consommation totale de bois n'augmenterait que de 1 pour cent.

La production de sucres de bois et de leurs dérivés chimiques par hydrolyse du bois est technologiquement possible, mais seuls des bois de très bas prix, disponibles à faible distance de l'usine de fabrication, pourront en faire un débouché économique. Quoique la production totale de sciages se soit accrue de 19 pour cent pendant les dix dernières années, ce produit a été rapidement éliminé dans beaucoup de ses marchés traditionnels. Les trois quarts environ des sciages sont utilisés pour une forme quelconque de construction, le restant se partageant entre les emplois navals et industriels. L'utilisation des sciages dans la construction de nouveaux bâtiments d'habitation, portant sur plus du tiers de la production totale, est le plus important débouché du bois de sciage. Des recherches ont montré que le prix d'achat du bois de sciage est élevé par rapport aux matériaux concurrents, comme le sont dans beaucoup de cas les frais de fabrication et de montage dans les bâtiments terminés. En raison de ces considérations pécuniaires, la taille des maisons et la quantité de bois de sciage utilisé ont diminué de façon notable, et de nouveaux types de maisons pourvues de charpentes construites avec d'autres matériaux deviennent plus fréquents. Pour concurrencer technologiquement d'autres matériaux, l'industrie se trouve en face d'un problème majeur de recherches à faire et de méthodes à trouver pour produire des sciages convenables à des prix unitaires plus bas pour le consommateur. Actuellement, cette industrie contribue aux recherches à raison d'un tiers seulement de la part de quelques industries concurrentes.

Selon les conclusions préliminaires, la consommation des sciages diminuera probablement et, plus les prix croiront, plus le déclin sera rapide. Les technologies actuelles de l'hydrolyse du bois et de la fabrication de la pâte n'absorberont vraisemblablement pas l'excédent du volume de consommation du bois, et en tout cas, ces procédés sont basés sur des prix de revient du bois plus bas que ceux de la production des sciages, et ainsi le marché des bois de prix élevé va vraisemblablement subir une contraction. S'il est exact de conclure que les prix vont baisser à l'avenir, il faut alors que l'aménagiste forestier maintienne à un faible niveau ses prix par unité de volume et concentre ses efforts sur la quantité, non pas sur la qualité. Ceci est particulièrement vrai si le marché futur est orienté davantage vers la cellulose de fibre de bois que vers les grumes de sciage, et peut impliquer une sylviculture intensive avec l'accent porté sur le prix comme facteur déterminant. Il semble également clair que les industries forestières combinées seront, dans l'avenir, essentielles pour une sylviculture commerciale à grande échelle, et que la production massive de bois, de même que les bas prix, en feront la matière première de base pour la conversion par les industries organisées en un seul ensemble interdépendant.

Les produits forestiers et leur utilisation

AUSTRALIE

L'Association australienne de normalisation a réédité sa publication Australian Standard Nomenclature of Australian Timbers (Nomenclature australienne normalisée des bois australiens). L'association fut créée en 1929 sous l'égide du Commonwealth et des gouvernements des états pour faire progresser la normalisation et la simplification des méthodes pratiques, et elle est aidée par les gouvernements des états, les universités, les organisations industrielles et commerciales. Des comités représentant les organismes intéressés sont désignés de temps en temps pour préparer des normes.

La confusion qui existe au sujet des noms communs, des noms commerciaux et des noms scientifiques des bois commerciaux est bien connue. L'association a d'abord décidé des noms communs commerciaux normalisés, ensuite du nom commercial de référence normalisé ou nom botanique, enfin des autres noms communs normalisés. Un tableau séparé pour chacun a été dressé dans l'ordre alphabétique pour permettre la concordance avec les deux autres noms. Un tableau complémentaire donne les régions dans lesquelles se trouve l'essence et, si c'est un bois exotique se trouvant dans des plantations, signale ce fait. On espère qu'en adoptant les noms communs et botaniques normalisés, d'autres noms actuellement en usage tomberont on désuétude et qu'ainsi nombre de confusions disparaîtront. L'association a aussi publié, sous une forme provisoire, et fait circuler pour enquête, des normes proposées pour le contreplaqué imperméabilisé et pour le contreplaqué tous usages, normes qui seront publiées après avoir pris on considération les critiques émises. Il y a quelques années, l'association a publié des normes sur des sujets tels que les termes et les définitions utilisés dans les règles de classement des bois, les règles de classement pour les frises à parquets scies et pour les revêtements sciés.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Le Laboratoire de produits forestiers de l'Ecole de sylviculture de Yale poursuit une série de recherches au sujet des propriétés des bois tropicaux pour le compte de l'Office des recherches navales. Un projet concerne les caractéristiques de résistance aux intempéries de 27 feuillus déterminés provenant du Brésil, du Honduras, de la Guyane anglaise, du Honduras britannique, de Surinam, de Porto Rico, de Panama et du Nicaragua. Les essences choisies sont comparées à trois essences témoins (chêne blanc d'Amérique, acajou d'Amérique centrale et teck) après exposition aux intempéries pendant 18 mois, d'éprouvettes normalisées peintes et non peintes. On a conclu que les détériorations du bois exposé aux intempéries sont une propriété qu'il est difficile de prévoir ou de relier aux autres vu les essais infructeux de corrélation entre les différentes propriétés des bois. Cependant, on envisage de faire d'autres recherches. A la suite de ces essais, les bois sont classés en quatre groupes (excellent, bon, moyen et mauvais) à la fois pour les échantillons peints et non peints.

Une autre étude concerne les propriétés de cintrage à la vapeur de 16 bois tropicaux déterminés, en comparaison avec le chêne blanc d'Amérique. Ce travail est important car peu d'essences américaines conviennent au procédé de cintrage à la vapeur. Les résultats indiquent que la majorité des bois ayant d'excellentes caractéristiques de cintrage à la vapeur ont un rapport résilience/tension des fibres supérieur de 0,03 et que cette relation est utile pour le choix préliminaire des bois à essayer.

· On a définitivement établi que le traitement acide des cares fraîches de Pinus caribaea Norelet et de Pinus palustris Mill. dans le sud-est des Etats-Unis constitue une technique économique et recommandable dans la production de la gemme. Une saison de travail sur 16 cares établies à doux semaines d'intervalle produit au moins autant de gemme que 32 cares régulières, profondes et non traitées établies a une semaine d'intervalle. Avec méthode la durée d'utilisation de la surface est presque doublée et chaque résinier peut travailler presque deux fois autant de cares. L'acide augmente et prolonge l'écoulement de la gemme mais ne stimule pas directement l'élaboration d'une quantité supérieure de gemme. Les cares sont coupées à travers l'écorce seulement sur une largeur de ½ à ¾ d'inch (1,270 à 1,905 cm), une solution à 50 pour cent en poids d'acide sulfurique est pulvérisée sur la surface fraîchement coupée à raison de un quart (0,9461.) d'acide pour 1.000 cares. L'équipement nécessaire comprend un apschot un pulvérisateur à pression en matière plastique, et un couvercle de pot résistant aux acides. Le prix de est équipement est peu important. Il est nécessaire d'enlever toute l'écorce intérieure en ouvrant les cares, mais il ne faut pas couper plus profond que l'écorce. L'acide doit être appliqué immédiatement. Un excès d'acide réduirait les rendements en gemme et il ne doit pas être appliqué on hiver. Quand la gemme est traitée dans des installations à vapeur, la résine n'est pas dégradée. Quand la gemme est traitée dans des cornues, la gemme traitée par l'acide doit être mélangée avec de la gemme non traitée pour empêcher la décoloration et la dégradation qui s'ensuit. Les meilleurs résultats sont obtenus en gemmant des arbres d'au moins 9 inches de diamètre (22,86 cm).

· Le Laboratoire de produits forestiers de Madison (Wisconsin) a récemment étudié les possibilités techniques d'utilisation de déchets de bois variés pour la production de panneaux isolants. Ces panneaux sont de plus en plus utilises à cause du bas prix de la matière première et de la grande taille des feuilles qui réduisent les prix de fabrication, non seulement pour l'isolation thermique des murs et des toits extérieurs, mais aussi comme matériau de lambrissage pour les emplois intérieurs comme les murs, les cloisons et les plafonds, comme lattis de base pour le plâtré et comme revêtement. En général, les usines de panneaux doivent disposer d'un minimum de 100 tonnes de matière première par jour pour fonctionner de manière économique, et ce volume de matière première est rarement disponible sous forme de déchets des autres usines utilisant le bois.

En vue de les étudier, des panneaux d'essais ont été fabriqués au laboratoire et essayés au point de vue résistance mécanique et autres propriétés, suivant les spécifications fédérales normalisées, avec cinq classes du matériaux considéré. Les matériaux de déchets essayés comprenaient: 1) de la sciure des déchets massifs de bois et des mélanges; 2) de la sciure non traitée; 3) des produits d'éclaircie et des déchets d'exploitation; 4) des déchets de bois des papeteries. Des pâtes liantes hydratées et de vieux journaux retransformés en pâte furent utilisés comme liant. En général, les produits furent à la limite des qualifications exigées. Quelques-uns des panneaux faits à partir de sciure et d'éclats de bois massif avec des liants satisfont aux exigences pour les cinq types de panneau isolant, mais les autres panneaux ne convenaient que pour doux ou quelques autres types. La plupart des mélanges de pâte furent trop lents à essorer pour pouvoir être utilisés dans les mélanges habituels pour panneaux et exigeaient une modification de l'équipement. Pour chacun des quatre groupes de matériaux de déchets utilisés, les détails ont été étudiés au sujet des matières premières utilisées, de la méthode de traitement des méthodes de formation des panneaux, des méthodes d'essai suivies des résultats des essais sur les panneaux quant aux effets des intempéries sur la résistance mécanique et l'humidité et, s'il y a lieu, des limitations de fabrication.

· Le Northeastern Wood Utilization Council, Inc. de New Haven (Connecticut) a récemment rassemblé dans une conférence les spécialistes les plus qualifiés, on ce qui concerne la production de copeaux de bois et leur utilisation: une documentation sur les expériences faites à ce jour est maintenant aisément accessible. Les laboratoires d'équipement et les fabricants, les chercheurs et les dirigeants des indu stries du bois, les forestiers employés dans plusieurs états et les services forestiers nationaux du Canada et des Etats-Unis, enfin les collèges d'agriculture des états et les stations d'expérimentation, accordent leur attention à ce problème. La sylviculture intensive pratiquée dans le nord-est des Etats-Unis, et le sud-est du Canada serait de beaucoup facilitée si l'on pouvait mettre au point les moyens permettant de disposer des déchets, résultant des opérations culturales et de l'utilisation des forêts pour les bois sciés et la pâte à papier. Par exemple, si toutes las fermes laitières du seul état de Vermont n'utilisaient que les copeaux de bois pour litière, il y aurait un débouché pour les perches exploitées dans les coupes d'amélioration sur 2 millions d'acres (800.000 hectares).

Trouver des débouchés avantageux pour les copeaux de bois est un problème encore non résolu, mais il a Plusieurs possibilités réelles, y compris l'utilisation par des fermes coopératives des copeaux pour la litière, les paillis et l'amendement du sol, et l'utilisation des copeaux de bois pour le chauffage avec alimentation mécanique. Les copeaux de bois ne conviennent pas à la fabrication du papier ordinaire, car ils contiennent de l'écorce, mais ils peuvent être utilisés en quantité pour le papier kraft, les toitures et les isolants, certains types de panneaux de bois, et pour divers traitements chimiques du bois, tels que la production de charbon de bois. De nombreux renseignements sont maintenant acquis concernant l'aptitude des copeaux de bois provenant de matériaux de déchets à ces différentes utilisations industrielles, les essences qui peuvent être utilisées, la taille des copeaux et d'autres données techniques analogues. De plus, beaucoup de recherches ont été faites sur l'utilisation des copeaux de bois de différentes tailles et de différentes essences pour les diverses formes d'utilisations agricoles qui offrent des possibilités de débouchés considérables si les copeaux peuvent être fournis en des sous du prix des matériaux concurrents.

Aucune déchiqueteuse portative actuellement disponible ne convient parfaitement pour le traitement de tous les déchets pour lesquels les forestiers souhaiteraient trouver une utilisation rentable, car aucune ne peut traiter toutes les dimensions produites au cours des opérations culturales et dans l'utilisation des produits forestiers. Des essais à grande échelle sur le terrain, sur les taux de production, les prix et les emplois des copeaux ont été effectués pour plusieurs types de déchiqueteuses et d'autres essais seront faits au fur et à mesure que s'améliorera le conception des appareils.

L'ampleur des recherches déjà faites ou on cours, l'importante participation d'experts envisageant le problème sous différents angles, la synthèse de l'effort obtenu par le Northeastern Wood Utilization Council tout contribue à justifier l'espoir qu'on réussira dans ce domaine en améliorant l'utilisation des forêts, et en ouvrant ainsi la voie à un niveau plus avantageux et plus élevé de foresterie. Le programme tout entier semble être important pour d'autres pays qui n'ont pas encore résolu le problème des déchets.

· Le caractère hygroscopique du bois est l'une des propriétés qui limite son usage dans l'aviation à cause des changements de dimensions survenant lors de son exposition à des conditions d'humidité variables. Dans une série d'études poursuivies par le Laboratoire de produits forestiers du Wisconsin, pour améliorer la stabilité dimensionnelle des bois, une nouvelle méthode de traitement des bois avec des vapeurs chimiques fut imaginée pour améliorer la stabilité de leurs dimensions lorsqu'ils sont exposés à de fortes humidités prolongées, ou quand ils sont immergés dans l'eau durant de longues périodes. La méthode comporte un traitement avec des vapeurs d'une solution d'anhydride acétique et de pyridine. La pyridine est utilisée pour faire gonfler le bois, et l'anhydride acétique pour remplacer les groupes hydroxyle, relativement hygroscopiques, du bois, par des groupes acétyle moins hygroscopiques. La pyridine catalyse aussi la réaction de l'anhydride acétique. L'acétylation ainsi obtenue laisse le bois dans des conditions de gonflement permanent par le moyen de l'action de bourrage des groupes acétyle à l'intérieur des parois cellulaires. Une acétylation d'environ 20 pour cent réduit le retrait d'environ 70 pour cent par rapport au bois non traité. Des essais limités indiquent que la traitement a un effet durable. aux altérations et aux tarets est augmentée, et quelques essais indiquent que la résistance mécanique n'est pas affaiblie et peut dans quelques cas, être améliorée.

UNION SUD-AFRICAINE

Eucalyptus saligna, essence originaire de la Nouvelle-Galles du Sud et du sud du Queensland, a été planté sur de grandes surfaces en Afrique du Sud pendant les dernières 40 années, dans le principal but de produire du bois de mine avec une courte révolution. L'arbre produit un type de bois généralement utilisable, mais les difficultés de sciage et de séchage sont considérables car les portions externes de la tige subissent une tension et les portions internes une compression, d'où une forte tendance chez ce bois à se fendre et à se gauchir. L'époque de l'abatage est peu importante quant à la qualité et au comportement du bois séché. En général, les grosses grumes se fendent plus que les plus petites, et pour diminuer les fentes, les grumes devraient être sciées selon la plus grande longueur possible et rapidement débitées après l'abatage. Il est recommandé de ne couper de longueur ou de ne déligner qu'après séchage. La pratique de séchage la plus efficace consiste à faire suivre le séchage à l'air pendant un mois à six semaines, par un séjour de cinq jours environ dans le séchoir, en y mettant le bois séché à l'air avec environ 20 pour cent d'humidité. Etant donné la très grande humidité du bois vert, le retrait radial varie de 3 à 11 pour cent, avec une moyenne de 7 pour cent pour les bois les plus lourds et 5 pour cent pour les plus légers. Les pires défauts sont les défauts naturels, tels que les nœuds morts, et pour produire les meilleures grumes, il est bon d'élaguer les jeunes peuplements, surtout lorsqu'il est nécessaire d'utiliser le bois au maximum. De 100 cu. ft. (2,8 m3) de grumes on peut attendre les rendements suivants: 55 cu. ft. (1,6 m3) de planches avivées vertes de 1 in. (2,54 cm); 41 cu. ft. (1,2 m3) de bois marchand sec toutes longueurs tombantes; 30 à 35 cu. ft. (0,8 à 1,0 m3) en un petit nombre de longueurs assorties: 18 à 20 cu. ft. (0,5 à 0,6 m3) de bois coupé à dimensions constantes, comme des frises, 28 cu. ft. (0,8 m3) de bois brut scié à des dimensions utilisées dans le bâtiment, s'il provient de grumes de 10 in. (25,4 cm) de diamètre.

Quoique son principal emploi soit les étais de mine, Eucalyptus saligna a été utilisé pour des poteaux, des pieux de clôture, des cageots de fruits, comme planches séchées, comme produit de remplacement des résineux importés, et comme bois de pâte. Il fournit un bon rendement en pâte à fibres assez courtes, de résistance modérée et qui, si elle est utilisée pour un papier demandant de la résistance, doit être mélangée à des pâtes d'autres essences. Comme des arbres de plus grande taille continueront à faire concurrence aux bois importés, il est peu probable que des arbres plus grands acquièrent dans l'avenir une valeur de beaucoup supérieure. Cette essence est utilisée comme produit de remplacement surtout à l'état jeune lorsque sa croissance est rapide.

Politique forestière

AUSTRALIE

· Les termes de référence de la Commission royale pour l'industrie du bois de l'état de l'Australie occidentale ont été récemment publiés. Le conseil exécutif a approuvé la nomination de G. J. Rodger, Directeur général du Bureau des forêts et des bois du Commonwealth comme Commissaire royal. Les termes de référence, qui couvrent tous les aspects de l'industrie, comme cela a été recommandé au Parlement par un comité choisi de coordination sont: ressources forestières et potentiel de la forêt, y compris la mise en valeur des ressources en résineux; demandes pour ces produits à l'intérieur et à l'extérieur du pays, et mesure dans laquelle et par quelles méthodes ces demandes peuvent être satisfaites; mise en valeur de la forêt et financement, réglementation et administration forestières: utilisation des forêts et exploitation forestière y compris le bois mort, le sciage et la prévention et la protection contre les incendies; politique forestière comprenant la concession et les conditions d'octroi des permis existants et futurs; législation et réglementation forestières; et améliorations à apporter en ce qui concerne ces questions.

ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Un programme très étendu de repeuplement de terres de libre parcours est envisagé dans le cadre du programme de 15 ans pour le reboisement et la replantation des terrains forestiers domaniaux, autorisé par le Congrès en 1950. Environ 4 millions d'acres (1.618.800 ha) des pâturages boisés domaniaux doivent être réensemencés en bonnes plantes fourragères. Grâce à ce réensemencement, ces terres seront en mesure de nourrir de deux à dix fois le nombre actuel d'animaux. Environ 333.650 acres (135.000 ha) ont déjà été réensemencés et remis en état de production.

La plus importante législation forestière fédérale qui ait été promulguée au cours de l'année passée a été le Co-operative Forest Management Act (Loi publique 729-81). Cette loi, qui est entrée en vigueur le 1er juillet 1951, autorise le ministre de l'Agriculture à coopérer avec les différents états pour les mettre à même de fournir des services techniques aux propriétaires et régisseurs de forêts privées, ainsi qu'à ceux qui transforment des produits forestiers de base. Les services techniques comprennent l'aide pour l'aménagement des terres boisées et pour la coupe, la vente et la transformation des produits forestiers. Cette loi remplace le Norris-Doxey Co-operative Farm Forestry Act du 18 mai 1937 qui fut abrogé le 30 juin 1951. La loi d'aménagement coopératif forestier crée un Conseil national d'administration des forestiers d'état pour traiter avec le gouvernement fédéral des questions visées dans cette loi. A cet effet, des crédits ont été accordés jusqu'à concurrence de 2.550.000 dollars.

· Un rapport intitulé Natural Resources Activity of the Federal Government préparé pour le Groupe d'action pour les ressources naturelles de la Commission Hoover, est à la fois une source pratique de documentation et une illustration frappante de l'extrême difficulté qu'il y a à mettre au point un exposé réellement descriptif et analytique de ce domaine complexe et très discuté. Le premier but du groupe d'action fut de faire des recommandations sur la réorganisation des programmes largement dispersés et sans coordination, répartis entre une douzaine ou plus d'organismes. La question la plus souvent débattue est de savoir si la responsabilité principale du renouvellement des ressources incomberait au Département de l'Agriculture qui comprend, depuis longtemps, le Service forestier et le Service de conservation du sol, ou au Département de l'Intérieur, qui groupe les Services de l'aménagement des terres, des parcs, de la pêche et de la faune, des Affaires indiennes et de la Remise en culture.

L'opposition inflexible du Département de l'Agriculture à tout transfert de responsabilité au Département de l'Intérieur est basée sur deux différences majeures et irréconciliables de point de vue sur la philosophie, les principes légaux et la pratique entre les Départements. Le Département de l'Agriculture, non seulement retient le domaine public déjà soumis à un aménagement judicieux dans les forêts nationales mais en accroît constamment la superficie. Les propriétés publiques du Département de l'Intérieur dans les régions de pâturages, qui forment la grande majorité des terres dont il est responsable, sont sujettes à aliénation. Ce problème est celui de la stabilité ou de l'instabilité de la propriété publique et de l'aménagement positif. En second lieu, la politique et la pratique des utilisations multiples s'appliquent aux forêts nationales, tandis que seuls les pâturages, les loisirs, chasse et la pêche, et les réserves indiennes sont inscrits dans les lois régissant les opérations des Bureaux traitant des différentes formes de distraction et de mise en réserve. L'expérience acquise à ce jour montre, sans aucun doute, que la propriété collective et une gestion techniquement compétente sont indispensables à la conservation de beaucoup, sinon de toutes les terres boisées, des pâturages, des territoires susceptibles d'utilisation au point de vue du régime des eaux, des loisirs et de la chasse, et que l'aménagement à objectif multiple est la seule manière dont il est possible de satisfaire les besoins nationaux relatifs à ces diverses ressources.

Ce rapport, aussi qu'il soit comme source de données statistiques et législatives, ne définit pas clairement ces conflits vitaux et aigus, pas plus qu'il n'analyse d'une façon adéquate le degré auquel chacune des formes variées de la propriété publique sert ou ne réussit pas à servir le véritable intérêt national par l'application de solides principes fondamentaux. Par exemple, l'utilisation multiple est mentionnée mais non pas définie dans le bref paragraphe qui lui est consacré dans la description de deux pages des forêts nationales, tandis que chacun des organismes du Département de l'Intérieur est longuement décrit. Le beau programme de recherches du Service forestier, en tant que base d'une gestion techniquement saine, est à peine mentionné. Par sa structure, la place qu'il lui consacre, et par ses omissions, l'effet prédominant du rapport est d'insister sur les types d'administration du Département de l'Intérieur, sans comparaisons raisonnées et critiques avec ceux du Département de l'Agriculture.

Le Groupe d'action a recommandé l'unification des activités concernant les ressources renouvelables au Département de l'Intérieur, proposition rejetée par la Commission qui demandait des transferts importants au Département de l'Agriculture d'organismes, de domaines, et de fonctions. Un référendum de la Société des forestiers américains a récemment approuvé les vues de la Commission.

Le vigoureux débat qui se poursuit aux Etats-Unis sur la question si discutée de l'organisation la plus efficace des activités fédérales concernant des ressources naturelles est d'un intérêt permanent pour les nations qui ont encore à développer entièrement leur propre structure gouvernementale d'organisation dans ce vaste domaine.

NOUVELLE-GUINÉE

· Les ressources en bois de Papua et de la Nouvelle-Guinée seront exploitées, à brève échéance, sur une vaste échelle par une compagnie représentant le gouvernement australien et la Bulolo Gold Dredging Company. Malgré la présence de très importants peuplements forestiers dans le pays, les importations de bois à Port Moresby, sur la côte sud, ont été considérables. Jusqu'ici cependant la pénurie de sciages a gêné la mise en valeur du territoire.

Le ministre australien des affaires étrangères a défini ainsi la politique du bois en Nouvelle-Guinée: «Mise en valeur méthodique suivant des principes sains de foresterie avec des dispositions convenables pour le reboisement, concession de permis en cas d'urgence; vente par soumission de zones forestières; mise en valeur des peuplements de pin de grande valeur dans la vallée de Bulolo et paiement de redevances sur tous les bois coupés».

Le contreplaqué, le placage et les sciages constituent les principaux objectifs du projet de la vallée de Bulolo. Mais avant que la compagnie ne commence à fonctionner, des spécialistes des questions du contreplaqué, venant du Canada et d'autres experts en bois et en sciages doivent effectuer une étude complète des possibilités techniques et économiques.

RHODÉSIE DU SUD

· Une nouvelle loi forestière a été promulguée en Rhodésie en 1949. Elle reconnaît la forêt indigène comme «forêt réservée» et prévoit des mesures pour sa protection. Elle restreint aussi les droits des mineurs d'endommager la forêt sans nécessité dans les «réserves» accordées à l'industrie minière. Elle maintient les principes déjà établis d'un contrôle des forêts, de la mise en réserves de forêts délimitées et de réserves naturelles, de la protection de certains arbres, de la réglementation du commerce des produits forestiers et du contrôle des prix.

La loi sur les pares nationaux a également été adoptée en 1949. Aux termes de cette loi, l'aménagement des parcs nationaux et des réserves de gibier a été transféré au Département des forêts en 1950. Le Département des forêts administre 1.301.000 acres (526 500 ha), et on recommande la création de nouveaux pares. Les terrains des domaines publies pouvant convenir à des plantations de feuillus sont maintenant rares, et des études sont en cours en vue d'obtenir un surcroît de 35.000 acres (14.200 ha) de tels terrains. Le taux de plantation annuel sera accru d'environ 3.000 acres (1.200 ha) d'ici deux ans. Des efforts sont faits pour attirer la main-d'œuvre indigène dont on a besoin, en améliorant les conditions de vie et de travail. L'intérêt que l'on porte à la foresterie s'accroît et il y a maintenant près de 44.000 acres (17.800 ha) de forêts privées.

Une nouvelle scierie doit être construite, et on installera vraisemblablement pour la préservation des bois une usine d'injection destinée à remplacer le système actuel à cuve ouverte. Bien que le revenu soit généralement égal à la moitié seulement des dépenses totales, du fait que les forêts sont encore en cours de création, on estime qu'en 1955 le revenu sera deux fois et demie plus élevé qu'actuellement.

U.R.S.S.

· Pour la première fois depuis son organisation, le Ministère des Forêts a publié en janvier 1951, à l'occasion de la conclusion du plan quinquennal (1946-50) un état estimatif révisé de l'étendue des terres boisées, de la quantité de bois sur pied, et d'autres faits relatifs à ces questions. L'étendue des terres soumises à la juridiction de ce Ministère est connue sous le nom de Fonds forestier du peuple. Elle atteint, en gros, un total de 1.068.600.000 hectares. Ce chiffre comprend les; 41.200.000 hectares de terres boisées dont la jouissance est laissée aux fermes collectives. Le total général peut être ainsi décomposé:

Surface boisée

628.300.000

ha

62%

Terres forestières non boisées

114.300.000

ha

11%

Surface non forestière

270.000.000

ha

27%

Ce total comprend certainement encore quelque 55.000.000 hectares additionnels qui ne sont pas classés, ou pas comptés.

La plus grande partie des peuplements est formée de conifères qui couvrent environ 492.000.000 hectares, soit 78 pour cent de la surface boisée totale. Les peuplements mûrs et hors d'âge, groupés par classes d'âge, représentent 55 pour cent; ceux approchant de la maturité: 16 pour cent; eaux d'âge moyen 1 5 pour cent; et les jeunes bois 14 pour cent; Le volume total de bois sur pied est estimé à 58.700 millions de m3, dont les conifères représentent presque 85 pour cent; Depuis 1943, toutes les forêts de l'U.R.S.S. sont divisées en trois grands groupes. Le groupe I comprend: les réserves forestières, les forêts de stations climatiques, les forêts sur des sols exposés aux vents les ceintures forestières entourant les entreprises et les villes industrielles et les zones brise-vents. En 1950, la surface totale de ces forêts représentait 27.200.000 hectares et leur volume 3.300 millions de m3, soit 5,5 pour cent; du volume total de bois sur pied dans le pays. Les coupes dans les forêts de ce groupe sont limitées aux éclaircies, à l'amélioration des peuplements, aux coupes d'assainissement, à l'extraction des arbres hors d'âge et dépérissants. Les coupes à blanc, quelles qu'elles soient sont strictement interdites. Le groupe II comprend principalement les forêts protectrices des versants, surtout localisées en Russie européenne centrale et occidentale. Quelque 85.400.000 hectares de forêts de protection des versants sont compris dans ce groupe. Le volume de bois sur pied de ce groupe est estimé à 2.900 millions de m3, soit 5 pour cent; du volume total pour le pays. Exception faite des bandes forestières d'environ 7 kilomètres de largeur le long des rives de la Volga et de ses affluents de la rive droite, dans lesquelles aucune coupe d'aucune sorte n'a été autorisée (cette interdiction fut récemment étendue à quelques autres rivières), des coupes commerciales peu importantes sont permises dans le reste des forêts de cette région. Le groupe III comprend toutes les autres forêts non classées autrement: ce sont les forêts commerciales du pays, ouvertes à l'exploitation économique, et situées principalement dans les régions nord de la Russie européenne, en Sibérie et en Extrême-Orient. Elles représentent, de beaucoup, la surface la plus étendue, couvrant 900 millions d'hectares et comportant un volume de 52.500 millions de m3, soit 89,5 pour cent; des réserves totales de bois. Dans les forêts de ce groupe, toutes les méthodes de coupe, y compris des coupes à blanc sont autorisées, la seule réserve étant que les surfaces coupées à blanc doivent être régénérées, naturellement ou artificiellement, en une courte période déterminée. Le volume de bois coupé n'est pas limité par l'accroissement annuel, mais est déterminé par les besoins économiques et industriels du pays.

YOUGOSLAVIE

L'industrie du bois en Yougoslavie a gravement souffert pendant la guerre. Plus de 67 pour cent de l'industrie, les soieries en particulier, furent détruits ou endommagés, et la plupart des soieries non endommagées travaillaient avec des machines usées, à faible rendement. Après la guerre, l'énorme travail de reconstruction exigeant beaucoup de bois, la réparation des soieries reçut une haute priorité. Il fut d'abord nécessaire d'utiliser le vieil équipement, mais à partir de 1947 l'équipement suranné fut remplacé, dans un certain nombre de soieries, par des machines modernes. Des transporteurs et des grues mécaniques furent installés et de nouvelles soieries construites.

Des usines d'ameublement ont été réparées et modernisées, et leur production annuelle est maintenant 14,5 fois supérieure à la production de 1947. Une usine moderne pour la production de maisons préfabriquées a commencé à fonctionner récemment tandis qu'une usine de panneaux de fibre et une autre pour le contreplaqué sont actuellement en construction. La consommation industrielle de bois dans le pays ne représente que 42 pour cent de la promotion totale de bois. Le rapport entre les produits fabriqués et le bois exploité s'améliore cependant d'année en année.

Les scieries et les autres entreprises industrielles sont, en règle générale, situées près des régions forestières prévues pour l'exploitation. Les opérations d'abatage pénétrant de plus en plus profondément dans les vieux peuplements de haute montagne, le transport devient plus difficile et coûteux. Il a donc été nécessaire pour certaines industries du bois, principalement des soieries, de changer de place, permettant de ce fait la création de combinats en vue d'une utilisation plus économique du bois. Une étude soigneuse est actuellement en cours sur le choix des emplacements pour ces combinats, avec le souci primordial de la production possible et de la qualité du bois des différentes forêts qui alimenteront les combinats, et en second lieu des autres facteurs assurant une utilisation judicieuse du bois. Les usines qui sont déjà bien placées pour s'alimenter en bois auront, elles aussi, besoin d'être modernisées assez rapidement pour faire le meilleur usage à la fois de la main-d'œuvre et des ressources en bois.

Revue bibliographique

Il est conforme à la politique de la FAO d'analyser ici un choix de publications qui paraissent avoir incidence directe sur l'activité présente de la Division des Forêts

WORLD RESOURCES AND INDUSTRIES. (Industries et ressources mondiales) Fred W. Zimmerman. 832 p., illus. Harper & Brothers, New York Edition révisée, 1951 $7,50.

Ce volume général présente une estimation fonctionnelle des disponibilités en matériaux agricoles et industriels, et tout au long de cet ouvrage l'accent est placé sur l'inter-relation des ressources, sur l'ensemble plutôt que sur les parties. Son but principal n'est pas d'étendre le domaine de la connaissance scientifique, mais de faciliter aux étudiants l'enseignement général des sciences sociales et, en particulier, des sciences économiques. Ce but semble être admirablement atteint.

Expliquant la signification et la nature des ressources, l'auteur, professeur à l'Université du Texas, les qualifie de «bases à la fois de la sécurité et de l'opulence, elles sont les fondements du pouvoir et de la richesse». Il examine l'importance croissante des récoltes d'arbres et consacre une place considérable à la forêt et à ses produits. Il décrit la forêt comme «une ressource nationale; tel un réseau de rivières, c'est une ressource à fins multiples, elle constitue un avoir social de première importance; elle fournit un grand profit social qui s'étend complètement en dehors du domaine des affaires. La sauvegarde des intérêts de groupe demande que ces faits soient reconnus; une entreprise privée ne peut être autorisée à agir que dans le cadre de ces principes de base. Dans son essence, le problème forestier est un problème d'harmonisation des institutions. La Société doit découvrir l'union particulière d'une action privée et publique qui conviendra aux besoins particuliers d'une forêt».

Le problème de la suffisance des ressources est aussi un problème d'institutions sociales, de politique gouvernementale et de relations internationales. En définissant la conservation par contraste avec l'économie, l'auteur emploie l'expression «économisation» pour exprimer une action ou une intention pour servir le présent là où la conservation sert l'avenir. Il décrit «l'économisation» dans un système économique de prix comme comprenant tous les efforts pour améliorer le taux économique de la production, le rapport du rendement à la consommation, ou, en l'exprimant en valeur sociale, le rapport du bénéfice au sacrifice, celui de l'utilité produite au travail dépensé. La conservation est un acte qui réduit le taux de consommation ou d'épuisement dans le but reconnu d'avantager la postérité. Si l'on ne peut atteindre l'objectif par l'économie, en harmonie avec le libre jeu des forces économiques, il faut imposer la conservation.

Dans l'intérêt de la conservation, dit l'auteur, les forêts devraient être «récoltées» et non «exploitées» comme des mines. Une grande partie de l'érosion du sol est due à l'ignorance et à l'incurie. Dans la mesure où elle provient de ces causes on ne peut guère douter de la justification économique de mesures correctives.

GALL MIDGES OF TREES (Gall Midges of Economic Importance. Vol. V) (Les Insectes cécidogènes des arbres - Insectes cécidogènes d'importance économique - Vol. V). H.F. Barnes, M.A., Ph. D., 270 p., illus. Crosby Lockwood and Son Ltd, Londres, 1951, 15s.

Ce volume, le cinquième du même auteur dans les séries se rapportant aux insectes cécidogènes, est consacré à ceux qui attaquent les arbres, tant dans les forêts naturelles ou artificielles, que dans les parcs et jardins. Il présente donc un intérêt particulier pour le forestier, puisqu'il fournit une source de documentation précieuse sur les arbres largement utilisés pour leur bois d'œuvre, ainsi que sur les arbres ornementaux.

Comme l'auteur l'indique, les insectes responsables des galles sont loin d'être toujours des parasites sérieux des peuplements forestiers qui peuvent souvent supporter l'attaque d'un certain nombre d'insectes cécidogènes sans en souffrir en quoi que ce soit et il ne se produit pas fréquemment d'épidémies entraînant des dommages sérieux. Pour cette raison comme c'est souvent le cas pour les insectes qui ne se comportent comme des fléaux qu'à intervalles irréguliers on ne trouve pas aisément de renseignements sur leurs mœurs, ce qui montre la nécessité d'effectuer des études de longue haleine sur les fluctuations des populations d'insectes cécidogènes vivant sur les arbres. L'auteur recommande aussi d'effectuer des recherches sérieuses sur le rôle joué par les larves d'insectes cécidogènes qui vivent dans les tissus ligneux en décomposition, activant ainsi les processus de désintégration, ainsi que sur les conséquences de la présence de ces insectes pour l'économie des sols forestiers. Une autre explication du manque de connaissance sur les insectes cécidogènes des arbres forestiers peut être fournie par l'étalement dans le temps des problèmes forestiers et par la longue durée de vie des arbres. Ces deux facteurs tendent à effacer les dommages qui ont été éprouvés certaines années. En conséquence, le rôle primordial de cet ouvrage est de rassembler tout les faits qui se rapportent à cette question et de les présenter dans un ouvrage de référence concis et bien annoté. Dans le présent ouvrage, les insectes cécidogènes sont traités d'après les arbres qu'ils attaquent, classés alphabétiquement en deux sections: conifères et feuillus. Ce livre comporte aussi un index des noms génériques spécifiques et vulgaires, ainsi qu'un index botanique et un index général.

WATER VERSUS FIRE (L'eau contre le feu). Alva G. Neuns. 36 p. illus. United States Forest Service California Region, San Francisco, 1950. $0,20.

Publié à la fin de l'année 1950, ce petit opuscule préparé par la Station d'expériences forestières et pastorales de Californie, qui dépend du Service forestier des Etats-Unis, présente, d'une façon saisissante, les principes fondamentaux de la «lutte contre les incendies de forêt au moyen de l'eau», ce sont les termes mêmes du sous-titre. Cet opuscule a été écrit dans le langage des gens qui combattent les incendies et chaque opération est décrite au moyen de diagrammes en couleur. Il commence par une brève description de l'action physique de l'eau sur le feu et insiste ensuite sur les diverses façons d'utiliser l'eau comme moyen de combattre le feu. Les éléments du plus simple au plus compliqué du matériel de projection d'eau sont décrits et illustrés en même temps que les problèmes particuliers d'extinction d'incendie qu'ils peuvent être appelés à affronter. De plus, cet opuscule contient beaucoup de renseignements utiles, tels que des tables de débits pour des lances de diamètres différents à diverses pressions, en même temps que la pression convenable que doit fournir la pompe, en résumé, manuel pour l'extinction des incendies présenté d'une manière concise et sous forme de graphiques.

THE CLOSING OF THE PUBLIC DOMAIN. (La délimitation du domaine publie). E. Louise Peffer, 372 p. Stanford University Press, Stanford, Californie, 1951. $4,50.

Celui qui étudie la politique agraire américaine actuelle et la structure gouvernementale compliquée qui dirige et définit cette politique, doit avoir beaucoup de questions auxquelles il ne trouve pas de réponse: pourquoi les lois et les programmes applicables à des terres dans une grande mesure comparables, sont-ils souvent en contradiction? Pourquoi la cohésion entre la politique et l'effort publie este-t-il encore à réaliser? La réponse à de tels illogismes doit être trouvée principalement dans le passé et peut-être surtout pendant la période 1901-10 durant laquelle Théodore Roosevelt et Gifford Pinchot guidaient et dirigeaient, pour une grande part, l'opinion et l'action publiques. Ce qu'il pensèrent et firent découla de leur interprétation de l'état du domaine publie à cette époque, du rôle qu'il pouvait et devait jouer dans la vie de la nation et de la nécessité urgente d'une action publique. Comme on le sait, ils rencontrèrent une opposition déterminée et habile, surmontèrent l'apathie et suscitèrent des soutiens actifs, ils acceptèrent des compromis quand ils y furent obligés ils se firent de solides amis et également de solides ennemis et surtout atteignirent beaucoup de leurs buts, mais non tous.

Pinchot a raconté sa propre version du «combat pour la conservation», vu par le principal acteur. Ce nouveau livre, basé sur l'étude d'un grand nombre d'archives qui ont été publiées, traite des mêmes événements, des mêmes conditions et des mêmes problèmes, mais du point de vue de l'historien. Quelle que soit la validité des interprétations et des conclusions, il est bon d'avoir une vue objective de l'histoire du domaine publie.

En parcourant les étapes successives de la conservation des forêts publiques et, plus tard, de leur mise sous le contrôle de l'administration, de l'établissement d'un programme de distraction du domaine public et d'aliénation de terres données à l'origine pour aider les nouveaux bâtisseurs, des emprises pour les usines d'énergie hydraulique, les gisements de charbon, de minerais et de potasse, et du développement des pratiques de baux, du classement comme sol aride de terres qui convenaient pour l'exploitation agricole - le fond a toujours été une suite de conflits. Il y avait divergence d'intérêt entre l'est et l'ouest, entre l'éleveur et le fermier, entre celui qui avait le monopole actuel ou virtuel et le peuple.

Roosevelt et Pinchot jouèrent le jeu pour triompher. Néanmoins, les pouvoirs du Président relatifs à l'aliénation furent finalement supprimés et Pinchot fut destitué par suite de son zèle excessif. L'auteur semble trouver regrettable ce zèle et cette adhésion totale à toutes les formes de conservation et leur attribue même quelques-unes des scissions actuelles a l'intérieur et à l'extérieur du gouvernement. Néanmoins, il semblerait quelque peu douteux qu'une tactique scrupuleuse et loyale ait pu être efficace dans les premières années de ce siècle. Bien que dans l'ouest il y eût une opposition violente à la forêt et à la constitution d'autres zones de terres mises en réserve, il y avait aussi beaucoup plus d'appuis d'hommes d'états pour le développement d'un programme de conservation que dans l'est. D'un autre côté, cette étude explique pourquoi on ne porta pas attention aux vaines pâtures jusqu'en 1934 et pourquoi cette attention fut alors si faible et si inefficace.

Il n'est pas sûr que l'auteur reconnaisse toute l'importance de la fragmentation de l'administration des terres publiques entre organismes séparés comme un facteur ralentissant le mouvement de conservation, affaiblissant l'appui public pour la réalisation de l'ensemble du programme et conduisant à l'intérieur du gouvernement fédéral à des programmes partiels divergents. L'histoire et non le chroniqueur jugeront finalement l'exactitude de certaines interprétations de l'auteur, qu'elles soient opposées à celles de beaucoup de gens qui prirent part à la délimitation du domaine public, c'est évident, mais un auteur qui travaille avec tant d'opiniâtreté est en droit d'exprimer une opinion.

EXPERIMENTAL DESIGNS (Projets d'expérience). William G. Cochran et Gertrude M. Cox. 454 p. John Wiley and Sons, Inc., New York 1950. $5,75.

La plupart des recherches forestières, au moins jusqu'à une époque relativement récente, ont été effectuées sans appliquer aux projets d'expérience les méthodes statistiques ou sans l'avis de statisticiens. On a également fait des rapports et interprété les résultats apparents sans les soumettre aux rigueurs de l'analyse statistique pour les valider. Puisque comme il a été établi par les auteurs de ce livre, la plupart des chercheurs ne sont pas des statisticiens expérimentés et que la plupart des statisticiens ne dirigent pas de recherches, ils ont préparé ce livre pour exposer les différentes manières dont on peut et devrait appliquer la statistique dans les plans d'expérimentation, afin que les résultats puissent en être statistiquement justifiés et que les méthodes d'analyse des résultats puissent être intégralement expliquées. Un bon nombre d'exemples analysés de ces points de vue sont pris dans le domaine des recherches agricoles, ainsi que dans l'autres domaines. On a inauguré beaucoup de méthodes très spécialisées pour effectuer les expériences. Les avantages et les désavantages relatifs de chacune de ces méthodes dans la solution des grands types particuliers de problèmes sont expliqués en détail et l'on a donné les éléments mathématiques et les tableaux nécessaires.

Actuellement, dans les recherches forestières bien organisées, des chercheurs de plus en plus nombreux ont reçu un enseignement sur les méthodes statistiques applicables à leurs travaux et, dans la plupart des cas, on peut avoir recours aux services de statisticiens compétents dans les universités ou dans l'industrie. Tandis que la plupart des forestiers en exercice n'utiliseront probablement pas les services que pourraient leur rendre la statistique, les chercheurs peuvent et devraient y recourir souvent pour améliorer la précision de leurs travaux. Ce livre fournit un résumé complet et à jour, ainsi qu'une analyse critique, des évolutions qui se produisent dans ce domaine extrêmement complexe.


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