Page précédente Table des matières Page suivante


Le travail la FAO


Commission européenne des forêts et produits forestiers
Groupe de travail du châtaignier

Commission européenne des forêts et produits forestiers

La Commission européenne des forêts et produits forestiers a tenu sa 4ème Session à Rome du 1er au 6 octobre 195-1.

Des représentants des 16 pays suivants y prirent part: Allemagne (République Fédérale), Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Irlande, Italie, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Suède Suisse, Turquie, et Yougoslavie. Y assistaient également des observateurs délégués par la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe, les organisations internationales de travailleurs, par l'organisation de coopération économique européenne, l'Union internationale des instituts de recherche forestière et la Commission internationale du peuplier.

La session fut ouverte par le Président, O. J. Sangar (Royaume-Uni). Marcel Leloup, Directeur de la Division des Forêts, accueillit les délégués au nom du Directeur Général de la FAO, qui assista en personne à une session ultérieure, et Gunnar Myrdal, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Europe, exposa le degré de collaboration qui avait été atteint entre la CEE et la FAO, en ce qui concerne les forêts et le bois, et la nécessité d'une collaboration encore plus étroite pour l'avenir.

Etablissement du programme

La Commission adapta le programme élaboré par le secrétariat, à l'exception de l'article concernant l'élection du Président et du Vice-Président, qui fut reportée à la session plénière finale. Cette décision fut prise pour répondre au vœu des délégués demandant unanimement que le Président (O. J. Sangar Royaume-Uni) et le Vice-Président (E. Saari, Finlande) conservassent leurs sièges jusqu'à la fin de la 4ème session.

Politique forestière

La Commission prit connaissance des rapports sur les politiques forestières nationales fournis par les gouvernements membres, conformément aux recommandations faites aux sessions précédentes, rapports qui doivent être publiés à une date ultérieure. Pendant la discussion de ces rapports, les délégués décidèrent à l'unanimité de manifester leur sympathie à l'Autriche, la Suisse et les pays voisins, au sujet des pertes en vies humaines et des dommages matériels subis par les propriétés privées et les forêts à la suite des chutes de neige et des avalanches de l'hiver dernier.

On reconnut que ces rapports permettaient d'établir une évaluation beaucoup plus exacte de la situation forestière en Europe qu'il n'avait été possible de l'établir auparavant. On demanda aux gouvernements membres de continuer à fournir des rapports chaque année, sous la forme adoptée au cours de la troisième session, mais il fut confirmé que, ainsi qu'il l'avait été recommandé, les exposés devraient être réduits à des corrections ou amendements des rapports fournis en 1951, avec quelques renseignements complémentaires concernant les améliorations ou changements qui auraient pu survenir dans la politique forestière pendant l'année en cours, on devrait également supprimer les informations statistiques généralement fournies à la FAO et à la CEE dans les questionnaires habituels.

Les principaux sujets étudiés furent les relations entre les exploitations annuelles, la possibilité et l'accroissement. La question choisie et sur laquelle devrait porter spécialement. les rapports en 1952 fut celle des données fondamentales concernant la politique forestière, et on demandera aux gouvernements membres de fournir, annexées à leurs rapports, les réponses aux questions suivantes:

(1) Quelle est la plus récente évaluation concernant l'accroissement annuel. (Fournir une appréciation critique du chiffre fourni).

(2)

a) Existe-t-il une évaluation de la possibilité du pays?

b) Ce chiffre est-il applicable aux forêts de l'Etat (sous contrôle administratif) et aux autres ressources en bois c'est-à-dire aux forêts particulières et aux arbres isolés? [Etablir, autant que possible, une distinction entra les possibilités provenant des domaines de l'Etat (sous contrôle administratif) et les autres. Si le chiffre donné ne s'applique qu'aux ressources sous contrôle de l'Etat le spécifier].

c) Quel est actuellement le chiffre officiel de la possibilité et à quelle période se rapporte-t-il?

d) Donnez en détails l'état d'assiette des coupes annuelles de 1947 à 1951, ainsi que celui des années suivantes, s'il est déjà établi.

e) Comment ces chiffres sont-ils obtenus?

f) Quelles sont les causes de l'écart, si petit soit-il, entre ces chiffres et ceux de l'accroissement annuel?

g) Quelles sont les autorités qui peuvent contraindre au respect de ce programme de coupes?

(3) Quel fut le volume moyen des exploitations pour la période 1947/1951? (Fournir une appréciation critique de ce chiffre. Etablir, si possible, une distinction entre les bois pro venant des domaines sous contrôle de l'Etat et les autres).

(4) Si le chiffre donné pour le volume moyen des exploitations est supérieur ou inférieur à celui de la possibilité, en donner les raisons.

(5) Est-ce que les faits mention nés à l'article 4 ci-dessus sont considérés comme inquiétants ou non? S'ils sont considérés comme une menace, que fait-on pour remédier à cette situation?

Un certain nombre d'autres sujets devant faire l'objet d'une enquête particulière ont été indiqués dans une note préparée par le secrétariat. Il apparaît clairement qu'il existe une grande variété de problèmes, y compris celui de la coopération parmi les petits propriétaires forestiers ainsi que l'a mentionné le délégué du Danemark, qui doivent faire l'objet d'une enquête de la part de la Division Forestière de la FAO en 1952. L'importance considérable des travaux de recherche, à la fois gouvernementaux et privés, et leur financement, fut également reconnue, mais les délégués tombèrent d'accord pour décider de différer les délibérations sur ces questions et sur quelques autres qui avaient été soulevées en même temps, afin que les gouvernements membres ne soient pas indûment surchargés par la préparation des rapports. En ce qui concerne les recherches, il serait possible de collaborer avec l'Union internationale des instituts de recherche forestière, qui avait déjà un important programme en voie de réalisation.

Mr. Glesinger (Directeur Adjoint de la Division des Forêts de la FAO) décrivit la situation actuelle en ce qui concerne l'étude des tendances du marché du bois qui avait été entreprise en collaboration avec la CEE. Il déclara que cette étude avait pour objet de montrer les relations passées et présentes entre l'offre et la demande tout en fournissant certaines indications sur la tendance probable du marché, qui suffiraient à guider la politique forestière. Bien que l'étude ne soit pas encore complète, il considère que, d'après les informations recueillies jusqu'à ce jour, la demande semble devoir s'intensifier, particulièrement en ce qui concerne les bois de mine et bois à pâte.

M. de Vignaux, Président du Comité du bois de la CEE, fit ressortir l'urgence de l'élaboration d'une politique forestière à moyen et à long-terme, et de l'achèvement de cette étude qui pourrait servir de guide en la matière. Il souligna la nécessité d'une collaboration étroite entre la CEE et la FAO à ce sujet.

M. Myrdal (Secrétaire Exécutif de la CEE) décrivit les difficultés que l'on avait rencontrées, mais approuva le point de vue de l'urgence de l'achèvement de l'étude. M. Leloup appuya ce point de vue.

La Commission adopta une résolution demandant que l'étude soit poursuivie le plus rapidement possible, et que les gouvernements membres s'arrangent pour fournir toutes les informations nécessaires afin de rendre cette étude aussi complète et utile que possible. La Commission jugea que toute conclusion que l'on avait pu tirer au stade actuel ne pourrait être que provisoire, et, en bref, que l'étude n'était pas encore suffisamment avancée pour permettre de formuler des recommandations aux Etats Membres en ce qui concerne la politique forestière. La Commission recommanda que:

(1) Le secrétariat, après avoir consulté le Président de la Commission européenne des forêts et produits forestiers, et le Comité du Bois de la CEE, juge du moment où la Timber Trends Study sera suffisamment avancée pour autoriser un examen de son contenu et des conclusions que l'on pourrait en tirer, et que

(2) Lorsque ce stade sera atteint on demande au Directeur-général de la FAO d'organiser une réunion d'un petit groupe d'étude représentant à la fois la Commission européenne des forêts et des produits forestiers et le Comité du bois de la Commission économique pour l'Europe, au cours de laquelle seront examinées les tendances signalées par l'étude et qui sera suivie d'une réunion de la Commission et du Comité, au cours de laquelle les conséquences impliquées pour les forestiers et les utilisateurs du bois des tendances signalées dans cette étude, pourront être passées en revue, après, quoi si cela est jugé nécessaire et raisonnable, des recommandations appropriées seront faites aux gouvernements.

Garantie et échange de graines

La Commission examina un document soumis par le secrétariat sur la garantie et l'échange de graines (Seed Certification and Exchange) et examina les propositions qui avaient été formulées.

La documentation recueillie sur les méthodes actuelles de récolte, de vérification et de distribution des graines en différents pays, présente un certain intérêt, mais il ne fut pas jugé nécessaire de la publier immédiatement, bien que le secrétariat ait reçu l'ordre de continuer à recueillir les informations ayant trait à ces questions.

Il fut suggéré que certains détails complémentaires pourraient être ajoutés au certificat de qualité et d'origine; approuvé par la Commission à la dernière session, mais on fit remarquer que ces certificats ne devaient, dans l'esprit de celui qui les avait conçus, contenir que le minimum d'informations, et que tout renseignement complémentaire pourrait, après accord entre les pays concernés, être inséré dans les emplacements réservés à cet usage.

La Commission estima que le secrétariat devrait collaborer avec l'Union internationale des instituts de recherche forestière pour établir une liste des instituts responsables de la vérification des semences dans les Etats Membres.

La formule d'expédition préparée par le secrétariat d'après les instructions reçues à la dernière session, fut examinée par l'assistance et adoptée avec les modifications suivantes Le poids brut devrait être indiqué et les paquets devraient porter là mention: «Matériel expérimental sans valeur commerciale.»

Films Forestiers

La Commission prit note d'un document résumant les informations recueillies par le secrétariat, ainsi qu'il avait été recommandé a la dernière session. Elle émit le vœu que la FAO continuât à recueillir des renseignements sur les films forestiers nouvellement sortis, suivant les suggestions émises par différents délégués quant aux titres des films, à leurs sujets, à leur date de production, et aux délais dans lesquels ces films pourraient être obtenus.

Etant donné l'importance considérable des documentaires forestiers pour l'éducation et la propagande, on demanda au Directeur Général de la FAO de vouloir bien considérer comme acceptables les demandes d'aide en vue de leur production sous le Chapitre du programme de l'ETAP, à la condition que ces films documentaires présentent des sous titres en langues étrangères, et qu'ils puissent ainsi être largement diffusés.

Conservation du sol et correction des torrents

Etant donné l'intérêt que présentent pour les forestiers toutes les questions relatives à la conservation du sol, la Commission recommanda que, les Etats Membres prennent des mesures pour que les experts forestiers soient tous représentés au Groupe de travail européen pour l'utilisation et la conservation du sol et des eaux.

Le Directeur général de la FAO fut prié de consulter les gouvernements intéressés afin d'organiser en 1952 une conférence d'experts spécialisés dans la correction des torrents réunion au cours de laquelle on devrait également consacrer une attention toute particulière à la question de la protection contre les avalanches.

Centre de documentation forestière

M. Leloup expliqua que le projet de création d'un centre international de documentation sur la foresterie et les produits forestiers avait été inscrit au programme afin que les délégués puissent être informés de la situation actuelle. Il insista sur l'importance de la bibliothèque forestière de la FAO et d'une documentation judicieuse pour le Programme élargi d'assistance technique.

M, Saari, Président du Comité bibliographique de la FAO/Union internationale des instituts de recherche forestière, fit allusion au rapport rédigé à la suite de la récente réunion de ce Comité aux Pays-Bas, et souligna la grande variété d'interprétation que l'on pouvait donner au terme «documentation.» M. Leloup promit au nom de la FAO, que l'on accorderait aux observations de M. Saari, toute l'attention qu'elles méritaient et reconnut que l'on devrait utiliser au maximum les centres déjà existants.

La Commission entendit ensuite une déclaration de M. R. Cameron fonctionnaire responsable de l'assistance technique de la Division des Forêts qui signala que la Commission avait un double intérêt en cette matière, car elle représentait des pays qui étaient non seulement bénéficiaires de l'assistance technique, mais qui lui fournissaient également plusieurs experts. Sur la suggestion du délégué de l'Autriche, la Commission consentit à attirer l'attention du Directeur général sur la grande importance qu'elle attachait à une documentation technique suffisante, indispensable pour permettre aux experts de mener à bien leurs travaux. La Commission reconnut que la tâche de fournir cette documentation, ainsi que l'organisation d'un service de consultations techniques au siège de la FAO, en collaboration avec les centres forestiers déjà existants devrait figurer parmi les activités de l'assistance technique.

La Commission insista également sur le fait qu'un des aspects les plus importants de l'assistance technique était la réalisation dans un des pays bénéficiaires de conditions qui rendraient possible la mise en pratique des recommandations des experts de la FAO. A cet effet une documentation de base devrait être mise à la disposition des autorités. La Commission estima que ce but pourrait être atteint en déposant dans chaque pays, sous telles modalités de distribution jugées convenables, la documentation fournie aux experts, qui devrait être complétée par tous les documents jugés pensables pour faire face aux besoins essentiels.

Boisement et reboisement

Ainsi qu'il l'avait été proposé à la dernière session de la Commission, un groupe de travail spécialisé dans les questions de boisement et de reboisement s'était réuni avant la quatrième session pour passer en revue les programmes en cours des Etats Membres.

La Commission reçut le rapport de ce groupe de travail et l'approuva après y avoir apporté certains amendements.

Le groupe d'étude reconnaissait que la documentation mise à sa disposition permettait à ses membres d'obtenir une vue générale des programmes de plantation actuellement en cours et ses tendances futures. Il n'était pas nécessaire d'entreprendre à nouveau une enquête complète, mais on devrait demander aux gouvernements de rédiger chaque année un rapport sur les progrès réalisés et les difficultés particulières qui avaient été rencontrées. Le groupe de travail définit quels genres d'opérations étaient désignés sous les termes de boisement, améliorations forestières et reboisement. On demanda à nouveau instamment aux gouvernements prévoyant une pénurie ou un excédent de graines ou de plants d'en informer la FAO. On leur demanda aussi de mentionner les types de tracteurs et autres matériels qui avaient rendu le plus de services dans les opérations de boisement et de reboisement. Il fut convenu que le secrétariat devrait réunir et faire circuler les informations recueillies sur les méthodes de protection des graines et des plants contre les herbivores et les rongeurs, en particulier les lapins. En établissant leur programme de plantation, les gouvernements devraient en même temps prévoir les mesures à prendre pour prévenir les incendies. On souligna la nécessité de prendre en considération les dernières découvertes en écologie et en génétique, tandis qu'on attira l'attention de l'Union internationale des Stations de recherches forestières sur les problèmes qui pourraient résulter de l'introduction sur une grande échelle, par les pays membres, d'essences provenant de l'Amérique du Nord.

Le groupe de travail considéra que les difficultés particulières mentionnées par les pays membres dans leurs rapports n'étaient pas, en fait, les facteurs fondamentaux affectant l'application des programmes de boisement et de reboisement. Le succès des programmes dépendait de l'éducation du public en ce qui concerne l'importance des forêts, de l'acquisition des terres et de l'obtention des fonds nécessaires. On demanda aux gouvernements de favoriser les programmes qui donnaient la priorité, lorsque les conditions étaient favorables, aux essences à croissance rapide pour la production des bois de mine et du bois à pâte.

Etant donnée l'importance spéciale attachée à ce sujet, la Commission recommanda qu'un groupe de travail semblable fut réuni également avant la prochaine session afin d'examiner les nouveaux renseignements qui seraient soumis par les Etats Membres pendant l'année 1952.

Techniques d'exploitation et formation des ouvriers du bois

Cet article du Programme fut soumis à un groupe de travail spécialisé. D'après les conclusions de ce groupe, la Commission décida la création d'une sous-commission, ainsi qu'il avait été proposé à la 3ème session de la Commission. Le premier pas vers la formation de cette sous-commission serait la création d'un comité-pilote de huit à dix membres, comprenant des spécialistes délégués par les pays suivants: Allemagne, Autriche, Finlande, France, Italie, Royaume-Uni, Suède, et Suisse et comprenant, si cela était jugé nécessaire, des représentants d'autres organisations internationales travaillant dans le même domaine.

Le but de ce Comité serait de développer une collaboration internationale dans le domaine de l'abattage, du façonnage et du transport des bois, afin d'appuyer les efforts de chaque pays vers un accroissement de productivité, impliquant le rendement de la main-d'oeuvre la réduction des déchets, les mesures préventives contre les accidents, et l'amélioration du niveau de vie des ouvriers forestiers. Le Comité serait autorisé à réunir des groupes de travail si cela paraissait nécessaire. La Commission jugea que ce Comité devrait se réunir le plus tôt possible. Il nota également avec satisfaction la collaboration qui s'était établie récemment avec d'autres organismes internationaux.

Insectes nuisibles et maladies

Ce sujet fut aussi renvoyé à un groupe de travail spécialisé et, à part certains amendements, la Commission approuva le rapport de ce groupe. La Commission admit la nécessité d'une collaboration internationale pour la protection des végétaux, et remercia le secrétariat pour le travail déjà accompli. Elle prit note de la Convention européenne signée par 15 gouvernements le 18 avril 1951, et nota aussi que la version révisée de la convention internationale, préparée en septembre 1951, serait soumise à la Conférence de la FAO en novembre. Les moyens par lesquels ces conventions pour raient être appliquées aux arbres forestiers feront l'objet d'une étude ultérieure.

La Commission demanda au Secrétariat de prier les gouvernements de dresser une liste des experts travaillant dans ce domaine et approuva en principe le questionnaire préparé par le secrétariat, tout en suggérant quelques informations complémentaires et quelques modifications de détail.

Statistiques

Un groupe de travail spécialisé s'était réuni avant la 4ème session pour examiner certaines questions qui lui avaient été soumises à la 3ème session. Le rapport de ce groupe de travail, amendé et officiellement adopté par la Commission, contient un certain nombre de recommandations adressées à la FAO et aux gouvernements membres, en ce qui concerne les programmes statistiques et les procédures. Il sera soumis pour examen aux autres Commissions forestières régionales.

Excursion

La Commission fut invitée par le Directeur-général des Forêts d'Italie à visiter les travaux de boisement actuellement en cours au Mont Subasio. Les techniques pratiquées pour le boisement ainsi que pour la restauration du sol intéressèrent vivement les délégués, en particulier las méthodes employées pour établir les «gradoni» et pour améliorer les pâturages. Ces travaux illustrent admirablement un habile mélange de foresterie et d'agriculture, tenant compte des mesures à prendre pour prévenir l'érosion, tout en respectant l'intérêt historique et esthétique des environs d'Assise.

La Commission exprima sa gratitude au Directeur général des Forêts d'Italie de lui avoir permis de visiter ces travaux, et à son personnel d'avoir organisé cette visite.

Election de membres du Bureau

Après un vote de confiance exprimé par les délégués, la Commission procéda à la réélection de O. J. Sangar (Royaume-Uni) et de E. Saari (Finlande) comme Président et Vice-Président, pour une nouvelle période de deux ans, l'acceptation de M. Sangar étant subordonnée à l'approbation officielle de son gouvernement.

Date et lieu de réunion de la 5ème session

Il fut décidé que le Président, après consultation avec le secrétariat de la FAO, déciderait de la date et du lieu de réunion de la 5ème session.

Groupe de travail du châtaignier

Un certain nombre d'espèces de châtaigniers sont d'une importance économique considérable pour plusieurs pays, en raison de leur bois, de leurs fruits, et comme source d'extraits tannants. Ils sont une source de revenus d'une importance particulière pour les petits propriétaires terriens, les fermiers et les communes rurales.

Mais les châtaigniers sont menacés par un certain nombre de maladies et aux Etats-Unis Castanea dentata a complètement disparu. En 1947 les autorités françaises ont tellement craint que cette situation ne se renouvelât en Europe qu'elles ont demandé à la FAO de susciter une action internationale pour lutter contre la maladie, de trouver des espèces, des variétés ou des types résistants pour remplacer les sujets atteints et, d'une manière générale, d'améliorer la croissance et les méthodes d'utilisation.

La 4ème session de la Conférence de la FAO à Washington, en novembre 1948, lorsqu'elle procéda à l'examen de cette question, reconnut qu'il serait nécessaire de créer une Commission inter-gouvernementale du châtaignier dans le cadre de cette Organisation et pria instamment tous les pays intéressés d'en faire partie.

En conséquence, la gouvernement Français invita les pays intéressés, ainsi que plusieurs spécialistes indépendants, à participer en France à un Congrès international du châtaignier, du 5 au 16 septembre 1950.

Des délégations furent envoyées par l'Allemagne, l'Espagne, les Etats-Unis la France, l'Italie, et la Suisse. La Bulgarie envoya un observateur et la FAO elle-même fut représentée. D'autres nations parmi lesquelles la Belgique, la Grèce, les Pays-Bas, le Portugal, la Syrie, le Royaume-Uni et la Yougoslavie demandèrent à être tenues au courant des travaux du Congrès.

Les participants se déclarèrent nettement en faveur de la proposition du ministre français de l'Agriculture, tendant a établir une Commission internationale du châtaignier; toutefois, certains délégués n'ayant pas reçu d'instructions définies sur ce point, et tous les pays intéressés par le problème du châtaignier n'étant pas représentés, il fut jugé préférable de laisser cette question temporairement en attente. Il fut décidé, par contre, de dresser une liste d'experts, sous la présidence de A. Oudin, Directeur de l'Ecole nationale des eaux et forêts de Nancy, avec A. Biraghi, Directeur de l'Institut de pathologie forestière de l'Université de Florence, comme Vice-Président. Ce groupe continuerait, en étroite collaboration avec la FAO, le travail déjà commencé pendant le Congrès international du châtaignier, et organiserait d'autres tournées d'étude.

Le programme d'étude de ce groupe fut établi de la façon suivante:

1. Préparation d'une carte montrant la répartition des Castanea spp. et indiquant les régions d'extension de la maladie.

2. Etude de l'écologie des Castanea et détermination des régions où les conditions économiques et sociales exigeaient le maintien du châtaignier, et des régions où, au contraire, il devrait être remplacé par d'autres essences.

3. Mesures à prendre pour lutter contre le chancre du châtaignier (Endothia parasitica) et la maladie de l'encre (Phytophtora cambivora).

4. Etude de génétique en relation avec la lutte contre la maladie et les problèmes de restauration des plantations de châtaigniers (types résistants, variétés riches en tannin).

5. Utilisation des produits: récolte et conservation des châtaignes.

Les pays intéressés furent plus tard invités à élire des représentants nationaux à ce conseil, le Directeur-général de la FAO ayant consenti à ce que cette organisation fournisse les services du secrétariat. Les nominations suivantes furent reçues:

Autriche: W. Wettstein, directeur de la Division de Sylviculture, Station expérimentale fédérale des forêts, Mariabrunn, Vienne.

Etats-Unis: George F. Gravatt pathologiste, Division de pathologie, Bureau des industries agricoles, Génie rural, Beltsville, Maryland.

Espagne: P. Urquijo, directeur de la Station de pathologie végétale, La Coruna.

France: X. Millischer, Ingénieur des eaux et forêts, Ecole nationale des eaux et forêts, Nancy.

Grèce: G. Kossenakis, directeur de la Division des Forêts, Ministère de l'Agriculture et des Forêts, Athènes.

Italie: A. Pavari, directeur de la Station de recherches forestières de Florence.

Japon: Kazuo Ito, Chef de la Section de recherche de pathologie forestière Station expérimentale forestière de Meguro, Ministère de l'Agriculture et des Forêts, Tokyo.

Portugal: C. T. Fernandez, ingénieur forestier, Station de recherche forestière, Alcobaca.

Suisse: F. Fisher, ingénieur forestier, Institut fédéral de recherche forestière, Zurich.

Turquie: Refik Erdem, Professeur Adjoint, Collège de foresterie, Université d'Istanbul. pour obtenir des extraits tannants fut recommandée.

Yougoslavie: Liaison étrangère Division du Conseil agricole et forestier, Belgrade.

Le Liban et le Royaume-Uni ont demandé à être tenus au courant des travaux en cours.

La première réunion de ce Groupe d'étude du châtaignier eut lieu à Rome le 8 octobre 1951 et fut suivie par un voyage d'étude, qui se prolongea jusqu'au 19 octobre. Ce voyage avait été organisé conjointement par les autorités italiennes et suisses. Pendant son déroulement les propositions et décisions suivantes furent formulées

(a) MM. A. de Phillipis (Italie), H. Millischer (France) et J. Elorietta (Espagne) reçurent la mission de dresser une carte du genre Castanea montrant la localisation des maladies.

(b) Chaque pays devrait soumettre une description des différentes stations dans lesquelles croît le châtaignier, avec la date approximative du débourrage, de la floraison et de la maturité des fruits.

(c) Des renseignements sur les meilleures méthodes de conservation des châtaignes en usage dans les différents pays, seront adressés au secrétariat qui les communiquera ensuite à tous les autres pays.

(d) Des renseignements seront échangés entre les différents pays sur les moyens utilisés pour combattre les maladies de «l'encre» et du «chancre».

(e) Des plants ou autres matériaux résistants à ces maladies seront échangés pour être introduits dans diverses régions. Une fiche normalisée devant accompagner tout envoi fut adoptée.

(f) Des informations sur les essais faits sur le bois de châtaignier seront fournies à tous les pays intéressés. Une plus large utilisation du bois de châtaignier pour obtenir des extraits tannants fut recommandée.

(g) Tous les pays membres furent invités à étudier les facteurs économiques et sociaux affectant la culture du châtaignier et à soumettre un rapport sur les résultats de ces études à la prochaine réunion du Comité.

(h) Une invitation des représentants de l'Espagne et du Portugal à tenir la prochaine réunion du Comité dans ces deux pays fut acceptée.

Les conclusions des travaux de ce groupe furent un peu plus tard soumis à la 6ème session de la Conférence de la FAO à Rome, en novembre 1951. La Conférence ne paraissait pas disposée à sanctionner les statuts du groupe de travail jusqu'au point d'en faire un corps officiel intergouvernemental, consacré à la seule étude du genre châtaignier, mais à la suite des représentations énergiques des délégués des pays intéressés, le Directeur-général fut finalement autorisé à prendre les mesures nécessaires pour constituer une Commission internationale du châtaignier, avec des statuts semblables à ceux de la Commission internationale du peuplier. La Conférence émit le vœu que la Commission se dissolve d'elle-même dès que les difficultés que rencontre actuellement la culture du châtaignier cesseraient d'être d'un intérêt mondial


Page précédente Début de page Page suivante