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Nouvelles de monde

Les articles qui paraissent ici sont des résumés de nouvelles choisies parmi celles qui peuvent intéresser les lecteurs de UNASYLVA. Ils sont classés par pays suivant l'ordre alphabétique sous les rubriques utilisées par la Division des Forêts. L'éditeur serait heureux de recevoir directement de ses lecteurs des articles intéressants et renouveaux pour cette partie de la Revue.

Généralités
Education forestière
Science pure
Sylviculture
Exploitation et travaux
Agents destructeurs et protection des forêts
Dendrométrie et inventaires
Aménagement
Marchés et commerce
Les produits forestiers et leur utilisation
Politique forestière
Revue bibliographique

Généralités

CANADA

· Dans l'espoir de susciter l'intérêt du public, la Revue canadienne de la pâte et du papier a publié les reproductions d'un groupe de paysages forestiers dus à 6 éminents artistes canadiens. Les toiles originales sont la propriété de l'Industrie de la pâte et du papier du Canada qui, par l'intermédiaire de son association, charge les artistes de figurer, chacun selon sa propre inspiration, les trois principales essences utilisées actuellement à la manufacture de la pâte et du papier. Ces peintures seront utilisées dans différents buts. Les originaux feront le tour du Canada et seront exposés dans les galeries d'art, à travers tout le pays. Des reproductions, en noir et blanc, serviront à la publicité. Etant exposées dans tout le pays, ces peintures et leurs reproductions serviront non seulement a rappeler aux Canadiens l'importance économique des forêts, mais encore leurs responsabilités forestières. Car les Canadiens sont souvent inconscients du fait qu'ils possèdent les neuf/dixièmes des terres boisées, et que les forêts et les industries forestières représentent presque un tiers de la production de matières premières de ce pays. C'est sur cette production de matière première que se base le vaste édifice de tout le trafic et tout le commerce. Ainsi, directement et indirectement, les forêts représentent au moins un quart du revenu de tous les Canadiens, les pâtes et papiers comptant pour la moitié de la production forestière totale.

Les tableaux seront aussi utilisés pour mettre bien en évidence le fait que l'industrie de la pâte et du papier, reconnaissant ses responsabilités, a adopté et publiquement proclamé une politique forestière de production soutenue et que, grâce à des aménagements améliores, à une meilleure utilisation des recherches et à beaucoup d'autres moyens, un réel progrès a déjà été obtenu dans l'accomplissement de cette politique.

CHYPRE

· Au cours de ces vingt-cinq dernières années, un progrès considérable a été réalisé en foresterie, à Chypre. Parmi las résultats particuliers obtenus figurent l'élimination générale du pacage des chèvres en forêt, la construction le long des routes d'un beau réseau de lignes téléphoniques, un programme étendu de boisement l'établissement d'une journée annuelle de l'arbre, une réduction spectaculaire des incendies de forêt, la fondation d'une école forestière du Moyen-Orient, le remplacement, par l'huile comme combustible du bois et la suppression de villages pauvres et insalubres.

Ces résultats ont été obtenus par un travail lent, persévérant et confiant avec les villageois eux-mêmes et avec l'aide efficace du gouvernement.

Un aspect peu connu de la foresterie à Chypre est la demande, très importante de graines d'essences telles que le Pin d'Alep (Pinus halepensis), le cyprès, l'acacia et l'eucalyptus, par les pays voisins, et le fait que la récolte des graines, sur une grande échelle, fournit du travail à de nombreux villageois.

Les méthodes de récolte, de séchage et de stockage ont été établies sur des bases simples praticables par la population rurale. La Jordanie, le Liban et Israël ont tous acheté des quantités importantes de graines d'arbres.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· La ville de New-York a l'un des systèmes de captage d'eau les plus étendus du monde et peut fournir une moyenne de 800 millions de gallons (3.028 millions de litres) d'eau potable par jour. Durant le milieu de l'été, la consommation atteint 1.400 millions (5.299 millions de litres). Pour faire face à la consommation journalière moyenne et à des débits moyens, il faut des bassins de réception offrant une surface de 1200 square miles (3.108 km2). En fait, leur étendue actuelle n'est que de 1250 square miles (3.238 km2) une réserve est donc nécessaire pour régulariser le débit.

Des problèmes très divers se posent pour les bassins de réception de la ville, car ils sont situés à la fois sur des terrains privés et publics, sur des réserves forestières publiques intactes, des parcs nationaux et des pâturages fortement exploités par l'industrie laitière. Il existe aussi une grande diversité topographique et géologique.

En se basant sur les données actuelles, il est au moins douteux que la mise en réserve intégrale des zonas forestières soit efficace pour obtenir le maximum d'eau utilisable. Au contraire, si les forêts étaient maintenues dans un état où leur composition, leur surface et leurs classes d'âge seraient conformes à des données précises, la végétation inutile étant supprimée, les pertes par transpiration pourraient être considérablement réduites, ce qui accroîtrait la production d'eau et offrirait une plus grande marge de sécurité de la production par rapport à la consommation.

L'utilisation de terrains montagneux pour le pâturage représente jusqu'à 44% de la surface totale dans quelques bassins d'écoulement, et près de 80% des terrains manifestent une érosion modérée, spécialement sur les zone escarpées et rocailleuses, les pâturages sont pauvres, et l'érosion grave. Ainsi, un problème capital pour les bassins de réception, est de changer la forme d'utilisation des terres sur des surfaces importantes.

Il est particulièrement désirable d'exclure le bétail des terrains escarpés à sol pauvre par des clôtures afin d'éliminer les pâturages improductifs et de substituer la forêt à la végétation herbacée. La pénurie d'herbe qui en résultera n'est pas insurmontable, et il semblerait que des terrains choisis pourraient être intégrés dans le domaine public comme condition préalable à leur boisement. Au cours des décades passées, beaucoup de plantations forestières ont été faites avec succès sur le plus ancien des deux principaux bassins de réception, et les résultats favorables en sont visibles.

Un tel programme de restauration doit nécessairement comprendre des inventaires précis de l'utilisation des terres, et des examens détaillés, sur place, des régions critiques. Des règlements d'utilisation du terrain sont nécessaires dans les pâturages escarpés, improductifs et exagérément piétinés. L'acquisition par l'Etat est également nécessaire pour la protection des berges et l'amélioration du lit des cours d'eau la protection des terres submarginales et improductives aussi bien que celle des versants escarpés et des sols superficiels. Dans de nombreuses régions, l'amélioration des exploitations forestières dans les propriétés privées est également nécessaire. Un meilleur aménagement des forêts est nécessaire par l'amélioration des peuplements afin d'accroître l'infiltration, de favoriser l'accumulation de la neige et d'en retarder la fonte, et par la réduction de la transpiration en limitant le couvert.

NOUVELLE-ZÉLANDE

· L'Institut forestier de Nouvelle-Zélande poursuit son programme actif et varié. L'Assemblée générale annuelle siège pendant un jour consacré à la gestion de l'Institut, à la présentation et à la discussion de notes techniques. Une ou deux autres journées sont consacrées aux excursions dans des plantations et dans des forêts spontanées d'un intérêt particulier. L'Assemblée de 1951 s'est tenue, en juin, au château de Tongariro.

On distingue quatre catégories de membres: membres honoraires, membres, membres associés, et membres stagiaires. La publication officielle est le Journal de foresterie de Nouvelle-Zélande, publié annuellement, et qui en est actuellement à sa sixième année.

L'Institut participe au travail du Conseil pour la protection de la nature: organisation récemment instituée pour coordonner les efforts relatifs à la conservation et à la protection des associations naturelles de plantes et d'animaux. Il prit aussi part, en mai 1951, au septième Congrès scientifique de Nouvelle-Zélande, tenu à Christchurch. Une section de Sylviculture, d'Agriculture et de pédologie traita, au Congrès, des terres marginales, de l'hydrologie et de l'utilisation des terres, et d'autres problèmes d'utilisation des terres, en étudiant particulièrement le sol, les problèmes agricoles et forestiers de plusieurs des principales régions pédologiques du pays.

Un Comité de terminologie a préparé la rédaction d'un glossaire des termes techniques. L'Institut a préparé des données pour plaider la cause des forestiers en tant que groupe à prendre en considération dans le reclassement général du Service Public qui doit être entrepris prochainement.

SUISSE

· Le Conseil fédéral a nommé M. A. J. Schlatter, ancien inspecteur fédéral, au poste d'inspecteur général des forêts, chasses et pêches, en remplacement de M. E. Hess, décédé. M. Schlatter, entré dans les cadres en 1930, exerçait depuis treize ans les fonctions d'inspecteur des forêts du deuxième arrondissement du canton de Vaud à Aigle (Ormonts).

Education forestière

U. R. S. S.

· L'Arménie, l'une des plus petites républiques transcaucasiennes de l'Union Soviétique, est limitrophe, au sud-ouest et au sud, de la Turquie et de l'Iran. Du point de vue forestier, l'Arménie est intéressante, non par l'étendue de ses forêts, qui sont petites, mais par l'important rôle hydrologique qu'elles jouent dans son économie nationale. Le pays est pauvre en charbon et en pétrole, mais riche en ressources hydrauliques. L'une des plus importantes sources d'énergie hydroélectrique est le Lac Sevang, situé à une altitude de 1.916 mètres au dessus du niveau de la mer, et la rivière Zanga qui en est un émissaire, et le long de laquelle un certain nombre de puissantes centrales électriques ont été construites. L'Arménie est aussi consciente de la valeur de ses richesses hydrauliques pour une autre raison: depuis des temps immémoriaux, son agriculture dépend de l'irrigation. La conservation de l'eau pour le développement de l'énergie électrique et pour l'irrigation, grâce à la sylviculture, est donc la tâche la plus importante du Ministère arménien des Forêts récemment créé.

Les forêts de la République arménienne ne couvrent que 10% de son territoire, soit environ 330.000 hectares, de nombreuses régions sont, en fait, entièrement dépourvues d'arbres. L'absence d'un couvert forestier protecteur, et l'utilisation primitive des terres dans le passe ont provoqué une érosion excessive et la formation de ravins et de torrents qui ont pris des proportions alarmantes sur de vastes étendues. Pour régulariser le régime hydrauliques et arrêter l'érosion, le Ministère a institué une politique forestière d'ensemble pour les forêts existantes et il entreprend des travaux d'art pour stabiliser les versants de montagne et procéder à des boisements étendus dans les régions sans arbres. Les forêts ont été divisées en deux groupes: l'un, couvrant 91% des terres boisées, soit environ 300.000 hectares, a été classé comme forêts de protection. Là, aucune coupe commerciale n'est autorisée, sinon l'enlèvement des arbres morts les éclaircies et autres opérations culturales destinées à améliorer le peuplement et à accroître sa densité. Ces forêts de protection sont principalement localisées au nord du pays, au bord des rives des cours d'eau de montagne, sur les versants escarpés et les lignes de partage des eaux. L'autre groupe, couvrant 9% soit 30.000 hectares est ouvert à l'exploitation sous forme de coupes progressives dans les limites de l'accroissement annuel, avec régénération obligatoire des surfaces parcourues par les coupes. Ces forêts commerciales sont situées dans les régions de l'Alaverd, du Noemberansk. Les essences dominantes de ces forêts sont des feuillus (chêne, hêtre, frêne, tilleul, etc.). Toutes les forêts sont gérées suivant des plans d'aménagement précis, qui doivent être révisés tous les dix ans.

De plus, le Ministère est engagé dans une campagne de lutte contre l'érosion au moyen de reboisements. Les versants de montagnes à proximité des villes de Kirovakan, Dilijan et Kafan, qui, autrefois, étaient chaque année recouverts de dépôts d'érosion, ont maintenant été boisés, et l'érosion s'est arrêtée. Au cours de ces deux dernières années, plus de 5.000 hectares de terres érodées ont été reboisées. Quelque 800 hectares de pentes montagneuses nues, pierreuses et rocailleuses, sur les côtés nord et nord-est de la capitale de l'Arménie, Erevan, sont maintenant couverts de plantations forestières. Pour protéger les récoltes agricoles des vents chauds et secs, des rideaux protecteurs ont été plantés, en 1949, sur une surface de 1.500 hectares: Trois pépinières forestières, couvrant 400 hectares sont en cours de création. Dans la ville de Kirovakan, une école forestière faisant un cours de deux ans, forme les forestiers de grades subalternes, et en 1950, quelque cinquante étudiants en sont sortis munis de leur diplôme.

Science pure

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Une intéressante combinaison de deux techniques scientifiques récentes a été réalisée dans l'étude des tourbières du Quetico-Supérieur, dans la région des états des lacs du nord des Etats-Unis et du sud du Canada. L'évolution préhistorique fut étudiée par la technique d'étude des pollens, qui montra que les premières essences colonisatrices après la glaciation furent l'épicéa glauque (Picea glauca), le sapin baumier (Abies balsamea) et quelques pins de Banks (Pinus banksiana). Puis une importante variation climatique amena le remplacement de l'épicéa par une forêt à pin de Banks prédominant, qui persista longtemps puis se transforma graduellement en une forêt mélangée de pin de Banks associé à Abies concolor et P. resinosa et, finalement, il se produisit à nouveau une extension de l'épicéa et du sapin. L'estimation des intervalles de temps écoulés dans ces phases successives dépend de la profondeur des tourbières et des estimations des durées écoulées par foot (30 cm.) de profondeur, ou d'autres estimations inexactes. Cependant, la méthode de détermination des pertes de radioactivité du carbone trouvé dans les marécages permet d'estimer les années qui se sont écoulées depuis la formation d'un échantillon donné prélevé dans une tourbière avec une erreur de plus ou moins 4 ou 5%.

Les tourbières montrent que de grands incendies ont eu lieu et ont laissé des dépôts de carbone et la méthode de radioactivité du carbone indique que les incendies les plus sévères datent d'il y a 3.000 à 3.500 ans. La formation de tourbe s'est apparemment continuée à raison d'environ 1 foot (30 cm) en 438 à 500 années. La combinaison des deux techniques semblent fournir la possibilité d'une détermination plus précise des durées de formation des forêts existantes.

· Dans une étude récemment faite dans le nord-ouest des Etats-Unis le sud-ouest du Canada et de l'Alaska, les techniques d'estimation des dates des avances et reculs de glaciers récents ont été améliorées par l'étude des zones d'accroissement des arbres. Il possible d'estimer le temps écoulé depuis l'avance d'un glacier au delà d'un point donné et les vitesses approximatives du recul en étudiant les sections transversales d'arbres abîmés ou courbés par la glace, car cette action de la glace modifie la forme des zones d'accroissement qui, de concentriques avant la courbure deviennent asymétriques après De même, l'âge du plus vieil arbre au long de la ligne de démarcation (c'est-à-dire de la limite de la forêt non détruite) indique la période d'occupation du terrain par le glacier, et l'âge de la jeune forêt suivant le recul indique la date de ce recul.

Les nouvelles méthodes, complétant celles utilisées jusqu'ici serviront aussi à étudier le comportement des glaciers dans différentes parties du monde.

· Des mesures précises de l'épaisseur de l'accroissement des zones annuelles de gros arbres et de Pinus ponderosa, et les séquences de zones de différentes largeurs ont, jusqu'à présent, été effectuées par Huntington et Mac Dougall, et interprétées comme indicateurs des caractéristiques pluviométriques d'années et de groupes d'années déterminés pour des périodes écoulées avant l'établissement de rapports normalises de pluviosité. La légitimité de cette méthode dépend de la validité de la corrélation entre la croissance de l'arbre et la pluviosité pendant la période définie pour la détermination de la pluviosité. Si la méthode est valable les résultats de telles études peuvent être de grande valeur pour la science, en indiquant, par exemple, les variations à longue échéance des précipitations l'alternance de précipitations supérieures et inférieures à la normale, et la relation entre ces changements avec des faits historiques tels que la migration des peuples primitifs, l'expansion ou le retrait des forêts, la fréquence et la gravité des incendies de forêts.

Une étude d'arbres dominants choisis parmi plusieurs essences croissant dans différentes localités du centre nord du nouveau Mexique a récemment été exposée, les données fournies par le bois de cœur ayant été soumises à une analyse statistique détaillée. On utilisa les données pluviométriques des stations relativement proches des peuplements forestiers. Parmi les conclusions, on peut noter: (1) la corrélation marquée entre la pluviosité de mars à juillet et la croissance de l'arbre; (2) la sensibilité des arbres, voisine de 100%, aux fluctuations de pluviosité sur la station même, (3) la corrélation est peu affectée par la nature des essences; (4) à l'intérieur des groupes, la divergence entre les arbres accentue les extrêmes par un effet local des facteurs de station la divergence augmente avec l'augmentation de la distance, mesurée en mètres plutôt qu'en kilomètres. Les facteurs microscopiques très localisés de station sont extrêmement importants, quant à la détermination du comportement de chaque arbre; (5) plus les corrélations sont importantes entre les arbres, plus leur corrélation avec la pluviosité est marquée; (6) les arbres des stations humides présentaient le taux de corrélation le plus élevé et aussi la plus grande augmentation de croissance tandis que les arbres de stations plus sèches étaient de médiocres enregistreurs des changements des caractéristiques pluviométriques. Les conclusions générales sont les suivantes: les variations de croissance de l'arbre suivent les variations de la pluviosité pendant la période de mars-juillet d'une année à l'autre, dans la station même; deuxièmement, on pense que les changements de conditions internes des arbres les changements de la variation moyenne, et l'écart moyen autour de la variation moyenne peuvent être utilisés comme méthode de mise en évidence des variations de pluviosité suivant les années, là où la pluviosité et l'humidité corrélative du sol se rapprochent de ceux utilisés dans les stations forestières. Il ne semble pas que cette méthode permette, sur une base approximative et généralisée, l'utilisation des zones annuelles d'accroissement comme mesure des précipitations.

Densité de l'éclaircie

350-400

275-325

200-250

150-200


(Age en années)

Q. S. I

10-11

14-15

19-20

24-25

II

12

17

22

27

III

13

19

25

31

IV

14-15

21-22

28-29

-

V

16-17

23-24

30-31

-

Sylviculture

AUSTRALIE

· De petites plantations de Pinus radiata ont été établies sur les sols le plus souvent sablonneux du sud-est de l'Australie méridionale dès 1870 et des exploitations de scieries ont commencé dans les premières années du vingtième siècle. La plupart des forêts qui ont été coupées à blanc étaient restées sans éclaircie pendant 20 a 40 années et ont ainsi fourni des renseignements sur les rendements de forêts non éclaircies à différents âges et pour différentes qualités de station. Bien que des éclaircies aient été pratiquées dans quelques plantations, il n'en fut pas tenu de relevés systématiques. En 1935, le Département des Bois et Forêts a donc établi une série de parcelles d'expériences dans lesquelles il a poursuivi des mensurations systématiques pour étudier les problèmes de l'éclaircie. On a eu en vue le fait que le but principal de la sylviculture publique est de produire les rendements maxima de toutes les catégories de matériaux utilisables demandés par les consommateurs; les études ne se sont donc pas préoccupé des aspects économiques de la sylviculture. Alors que les sols peuvent paraître semblables superficiellement, on trouve en fait une très grande variation du rendement, et on a délimité une série de cinq classes de qualités de stations. Les rendements énormes de ces plantations sont bien connus, et même les stations médiocres produisent un rendement moyen d'environ 8,000 cubic feet (227 m3) en 30 ans. L'étude des éclaircies n'est nullement terminée et est peu avancée en ce qui concerne les qualités des meilleures stations, mais l'analyse a permis d'établir des guides applicables à cette zone forestière. Les conclusions les plus importantes sont:

1) Espacement initial. - En tenant compte à la fois de l'utilisation du sol et de la forme de l'arbre, l'espacement optimum est 6 ft. (1,8 m) pour la qualité de station 1, 7 ft. (2,1 m) pour les qualités II et III 7-8 ft. (2,1 - 2,4 m) pour la qualité IV, et 8 ft. (2,4 m) pour la qualité V

2) Effet de l'éclaircie sur le volume de la production. - Pour les qualités de station II, III, IV, une éclaircie relativement modérée après 10 ans donnant une densité d'environ 350400 arbres par acre (860-990 à l'ha.) accroît le volume de la production à la fois par rapport à un peuplement non éclairci et à un peuplement éclairci de 300 arbres (740 à l'ha.). Cette supériorité se mantient jusqu'à prés de 20 ans, âge après lequel le peuplement de 300 est préférable.

3) Danger provenant du vent. - Le développement de tiges résistant au vent est un des principaux objectifs de l'éclaircie, et dans ce but le moment de la première éclaircie se place quand la hauteur dominante est d'environ 60 à 65 ft. (18-20 m) et pas supérieure à 70 ft. (21 m). Ces hauteurs correspondent à 10-11 ans pour les stations de qualité I, 11-12 ans pour la qualité II, 13 ans pour la qualité III, 14-15 ans pour la qualité IV et 16 ans pour la qualité V. L'adoption de ce barème est nécessaire pour sauvegarder les arbres contre les tempêtes.

4) Intensité et fréquence de l'éclaircie. - Le plan recommandé est le suivant:

5) Rendements de l'éclaircie. - L'emploi des méthodes modernes d'extraction nécessite la coupe à blanc de rangées d'extraction à intervalles réguliers pour permettre l'entrée des camions, ce qui augmente le volume de la première éclaircie, qui atteindra de 1.000 à 1.500 cubic feet ou plus par acre (70 m3 - 105 m3 par ha.). De plus, les arbres de forme défectueuse et les arbres trop serrés doivent être enlevés. Dans la seconde éclaircie les arbres réservés susceptibles de la meilleure croissance ne devraient pas avoir moins de 40% de leur hauteur totale en houppier vivant, ou 50% pour la production de gros diamètres.

En raison de la croissance très rapide et de la possibilité de vente de produits provenant d'arbres de 6 inches (15 cm) de diamètre, il est économiquement possible d'étendre l'application d'éclaircies systématiques, fréquentes et modérées à ces forêts, En général, il est reconnu par le Département, que de très courtes rotations sont peu indiquées pour édifier ou même conserver le sol, et l'opinion générale tend vers des rotations plus longues avec des martelages en abandon, plutôt que vers de courtes rotations. Les expériences effectuées jusqu'à présent montrent que les pratiques d'espacement et d'éclaircie recommandées augmenteront l'accroissement et la production par rapport aux peuplements non éclaircis et, de plus, fourniront au marché des produits d'éclaircie utilisables.

CANADA

Parmi ses recherches sur les terres boisées, l'Institut de recherches sur les pâtes et le papier du Canada a procédé à une étude sur les méthodes de coupe dans les exploitations du bois à pâte dans l'est du Canada. L'étude ne traite pas toutes les conditions possibles, mais s'étend vraiment à de nombreux milieux écologiques différents où des exploitations de bois à pâte sont actuellement en cours. Chacune de ces nombreuses stations correspond à un ensemble particulier de conditions géographiques telles que latitude, altitude et exposition, de facteurs climatiques (température, précipitations et lumière) et de facteurs édaphiques (besoins du sol, température du sol, humidité du sol, réaction du sol et horizons organiques). Chacune, dans différentes situations a un effet dominant sur le type de coupe qui permettra d'obtenir la meilleure régénération et se traduira par une utilisation satisfaisante de la capacité de croissance des arbres.

Les quatre systèmes fondamentaux de coupes: coupe à blanc, coupe avec réserve de porte-graines coupes d'abri et coupe de jardinage - ont été étudiés, dans chaque cas, quant à leurs effets sur le sol et la régénération, sur la composition par classes d'âges, et sur la végétation préexistante; toutes les techniques en sont décrites. Les considérations économiques, à courte comme à longue échéance, varient suivant chaque système et une analyse de tous ces facteurs est donnée. Le système d'exploitation doit être fonction de conditions de température et d'humidité du sol, car, à leur tour ils influent sur l'établissement et là croissance de la régénération et, en outre, doivent être en relation avec le type de peuplement, équienne ou non.

Actuellement, le système le plus communément utilisé est la coupe à blanc, en grande partie parce qu'il est le moins coûteux pour la réalisation des peuplements vierges. Il ne peut pas être le meilleur marché dans un plan à long terme pour obtenir une régénération satisfaisante.

Les conditions dans lesquelles chacun de ces systèmes de base constitue une bonne pratique forestière sont:

1) coupe à blanc quand il existe une régénération préexistante suffisante, quand les peuplements à couper sont hors d'âge et sont composés d'essences de lumière, et quand l'humus brut est prédominant, comme dans les régions du Nord;

2) la coupe d'abri quand, ni la coupe à blanc, ni le jardinage ne donneront de meilleurs résultats et quand un traitement antérieur, principalement l'éclaircie, a été appliqué au peuplement;

3) exploitation avec réserve de porte-graines quand de grandes surfaces sont prêtes pour une coupe définitive, mais qu'une régénération préexistante n'est pas installée et que, les porte-graines devant résister au vent, le peuplement à déjà été précédemment éclairci;

4) jardinage quand les conditions de croissance sont favorables, que le peuplement est d'âge varié et composé d'essences d'ombre.

En général, il est plus favorable à l'aménagement de maintenir des peuplements aussi réguliers que possible, car les parcelles naturelles sont alors bien délimitées, un meilleur contrôle peut être exercé sur les opérations forestières et les estimations d'accroissement et de diminution du matériel sur pied sont plus faciles à obtenir.

Quoique l'abandon des coupes à blanc tende à accroître le prix du bois à pâte, on sait qu'il y a des considérations compensatrices, telles que le fait de réserver les petites arbres, ce qui réduit le coût moyen par unité de volume. Le système utilisé aura toujours à équilibrer la sylviculture et les considérations de prix, mais pour obtenir des régénérations convenables, ce qui n'est pas universel actuellement, il sera nécessaire d'accepter quelques augmentations de prix. Même avec l'application la plus intelligente des systèmes d'exploitation au problème particulier de chaque station, il y aura des insuccès de régénération naturelle et quelques plantations pourront devenir nécessaires, mais le degré de succès de la régénération naturelle sera considérablement accru si les conclusions de cette étude sont mises en pratique.

EGYPTE

· On étend actuellement la pratique des plantations d'arbres donnant de l'ombre le long des principales routes. Les fermiers font également pousser des arbres producteurs de bois d'œuvre pour l'ombre, comme brise vent ou comme parois. Dans la péninsule du Sinaï, une ceinture d'arbres, longue de cinq km. et large de cinq mètres semble essentielle pour arrêter le mouvement des dunes de sable qui gêne l'extension des cultures dans cette région. 850.000 arbres sont déjà cultivés dans cette zone. Une autre ceinture est amorcée dans le désert occidental où 1.700.000 arbres ont déjà été installés.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Depuis 20 ans le Service Forestier des Etats-Unis a effectué des semis de graines de moutarde commune sur les versants incendies des montagnes dans le sud de la Californie, comme étant la méthode la plus rapide pour restaurer la couverture vivante protectrice. Semées rapidement après l'incendie, les graines germent aussitôt et les plantes fixent le sol jusqu'à ce que les herbes et les broussailles, spontanées, à croissance plus lente, se réinstallent. La moutarde disparaît ensuite.

Les premiers semis furent effectués à la main, mais le procédé est lent et coûteux. On utilisa ensuite des avions, diminuant ainsi de moitié les frais, mais on obtint une mauvaise distribution des graines sur la région accidentée, toutes les surfaces ne pouvant être couvertes. Récemment, l'hélicoptère a été utilisé avec efficacité. Dans l'un des cas 1,045 acres (423 ha.) furent couverts en 8 heures ½ de vol. Le coût fut légèrement plus élevé qu'avec l'avion, mais la distribution des graines fut uniforme et aussi bonne qu'à la main. Dans un autre cas 44,000 acres (17.807 ha.) en deux parcelles furent ensemencés par hélicoptère. Il est évident que l'utilisation de cette machine pour ce travail va se développer, car ce n'est pas une méthode plus coûteuse qu'une autre elle est beaucoup plus sûre que l'avion pour opérer dans ces régions accidentées, et fournit une excellente répartition des graines.

· Il serait impossible de produire les nombreux millions d'arbres des différentes pépinières des Etats-Unis si le désherbage à la main n'avait pas été supplanté par un désherbage chimique dans de nombreuses pépinières. Le désherbage chimique est maintenant peu coûteux, sûr et efficace, et, à condition d'utiliser des techniques éprouvées, ce n'est en aucune façon une pratique contestable.

Cependant, bien que des techniques satisfaisantes aient été élaborées pour différents endroits, il y a encore beaucoup à apprendre. Le désherbage a toujours largement contribué à maintenir élevés les prix de revient des pépinières, et tous les pays seraient bien avisés de rechercher à fond les possibilités du désherbage chimique.

· Dans les terrains où croissent les pins de belle qualité et certains types de sapin en Californie, la prédisposition à rejeter du tan oak (Lithocarpus densiflora) et du madrone (Arbutus menziesii) rend les coupes d'amélioration des peuplements très difficiles.

Des recherches récentes ont montré que lorsque les souches des feuillus coupés étaient traitées avec une solution aqueuse à 1% d'ester isopropylique de 2 4-D, à raison d'une demi pint (0,28 l.) de solution sur les souches de moins de 6 inches (15,24 cm) de diamètre et 1 pint (0,57 1.) sur celles de diamètre, supérieur, les rejets des souches de tan oak étaient réduits à 64 pour cent et ceux des souches de madrone de 36 à 28 pour cent; le nombre de rejets par souche était réduit d'environ un tiers. Le traitement au milieu de l'été semble le meilleur pour empêcher les rejets du madrone, et à la fin de l'automne ou au début du printemps pour le tan oak.

· Dans les états avoisinants les Grands Lacs et les états du nord-est, les peuplements naturels de jeunes Pinus resinosa Air sont souvent trop denses, de 5.000 à 20.000 tiges par acre (18.355 à 49.420 à l'ha.) et la question de l'espacement favorable à obtenir par des éclaircies dans ces peuplements est étudiée depuis un quart de siècle par la Station expérimentale forestière. Les principales conclusions considèrent comme souhaitable, pour un peuplement de 20 à 40 ans, un espacement moyen, non rigide, du 1/4 ou du 1/5 de la hauteur de peuplement, et pour des peuplements plus âgés, un espacement moyen d'un peu moins du 1/5 de la hauteur moyenne de l'étage dominant. Pour des plantations en station moyenne, un espacement de 7 x 7 ft (2,1336 x 2,1336 m) donnera une densité convenable au moment de la première éclaircie commerciale fournissant du bois à pâte. En des stations meilleures, le nombre d'arbres sera moindre, et plus important en stations plus pauvres. La détermination de l'espacement par rapport à la hauteur du peuplement est simple et judicieuse, car cette hauteur est une indication de la qualité de la station et de l'âge du peuplement. Au cours de l'éclaircie, on réservera les arbres de plus grande valeur, même si l'espacement qui en résulte n'est pas entièrement régulier.

· Dans les forêts de pins et de conifères mélangés des montagnes de la Sierra Nevada en Californie, les méthodes de sylviculture précédemment suivies ne se sont pas montrées efficaces pour obtenir une régénération suffisante du pin. La méthode d'exploitation la plus communément employée fut le jardinage par pied d'arbre dans lequel les arbres sont abattus ou réservés suivant la classification de chaque arbre pris individuellement et on a donné une grande importance à l'enlèvement des classes d'arbres offrant un risque élevé, en réservant ceux offrant un moindre risque, c'est-à-dire ceux qu'on pense pouvoir survivre au moins pendant la rotation prévue. L'analyse de 40 années de recherches et d'expériences a maintenant conduit à la conclusion qu'une nouvelle conception est nécessaire: le jardinage par bouquet. Il repose sur l'identification de bouquets de bois souvent petits et de forme irrégulière, répartis dans la forêt, chacun ayant ses caractéristiques propres et devant, lors de l'exploitation, subir un traitement spécialement adapté à son cas particulier. La classification comprend d'abord la reconnaissance des caractéristiques sylvicoles. Le Pinus Lambertiana Dougl. et le Pinus ponderosa par exemple sont des essences de lumière strictes et poussent mieux en groupes équiennes, ils préfèrent les sols minéraux nus pour leur germination, poussent rapidement s'ils ne sont pas gênés au début par la concurrence des mort-bois ou d'une régénération de sapins et exigent, pour présenter la meilleure croissance, des éclaircies et des dégagements de semis, ils ne s'installent pas aussi rapidement sous le couvert d'une végétation concurrente et, là où ils le font, poussent mal; ils ne s'élaguent pas naturellement. En outre, les graines de pin sont la nourriture favorite de nombreux rongeurs. La classification descriptive des peuplements comprend la détermination des groupes d'âge de l'étage dominant, l'essence à laquelle la parcelle convient le mieux la densité, la présence de porte-graines inutilisables, et la présence ou l'absence de broussailles ou d'autre végétation pouvant concurrencer les semis. L'exploitation peut avoir plusieurs buts principaux, qui comprennent: L'exploitation pour une régénération naturelle, là où il existe des porte-graines convenables et lorsque ceux-ci portent une fructification l'exploitation pour une régénération artificielle là où les porte-graines sont absents ou n'ont pas fructifié, les coupes de dégagement lorsqu'il existe une régénération préexistante et des coupes d'amélioration des jeunes peuplements exploitables afin d'éliminer les vieux arbres malformés ou défectueux. Dans les deux premières catégories la parcelle est coupée à blanc, les rémanents empilés et brûlés, la végétation concurrente déracinée et le sol minéral mis à nu. Dans l'application du jardinage par bouquets il faut tout d'abord avoir un inventaire détaillé pour pouvoir estimer correctement le volume à réaliser et préparer un plan d'aménagement. De courtes rotations sont préférables pour garder la pleine maîtrise du peuplement et transformer le peuplement primitif en une forêt aménagée. Les problèmes d'abattage ne sont pas différents de ceux qui se présentent avec les autres systèmes d'exploitation? mais il est particulièrement important de diminuer les bris de réserve et les dommages aux jeunes plants. Il faut s'attendre à ce que l'application de la méthode du jardinage par bouquets, qui fut codifiée après de nombreuses années de recherches, hâte la conversion effective de la vieille forêt primitive en forêts aménagées, et permette une utilisation plus complète des possibilités de sols forestiers souvent très productifs, plus qu'aucun des systèmes beaucoup plus utilisées jusqu'ici.

Exploitation et travaux

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Dans l'état d'Oregon, la méthode de transport des grumes est passée dans les 20 dernières années, de l'eau ou du rail à l'usage presque exclusif des camions d'exploitation, par le fait que le bois d'œuvre maintenant utilisé est plus loin des rivières et ne peut être atteint que par des rampes maximum beaucoup plus fortes que celles convenant aux chemins de fer, ainsi la grande dispersion des propriétés boisées rend-elle nécessaire, dans de nombreux cas, d'opérer dans des étendues boisées relativement petites. Cette évolution a conduit à l'utilisation de nombreux peuplements qui étaient jusque là accessoires et à une exploitation accrue s'élevant jusqu'à 25% du matériel entamé. De récentes études ont été faites sur le coût du transport des grumes sur des routes de types différents, avec diverses limites de vitesse et différents chargements des camions? et sur la quantité de bois qui pourra être transportée sur chacune des nombreuses grand-routes existantes durant les dix prochaines années. On espère que ces données fourniront une base solide pour déterminer les priorités et classifier le travail sur les grand-routes dans l'intérêt de l'utilisation des ressources. Le prix a l'unité de volume de grumes par voyage aller et retour diminue, par exemple, de $0,24 à $0,19 sur 20 mile (32 km) par heure sur routes sablées quand le poids brut du véhicule s'accroît de 50-60,000 lb (23-27.000 kg) à 60-80,000 lb (27-36.000 kg). Des augmentations plus fortes du poids du véhicule réduisent légèrement le prix de revient ou, avec de très lourds véhicules, l'augmentent. Les prix de revient des poids de véhicule de 60-80,000 lb (27-36.000 kg) sont $0,15 sur 30 mile (48 km) par heure sur surface empierrée et $0,12 sur 30 mile (48 km) par heure sur surface bétonnée - tous ces chiffres étant basés sur un trajet moyen de 30 miles (48 km). Etant donnée l'importance persistante du transport des grumes par camions, et des économies connues d'exploitation, l'organisation de l'industrie du bois faisant cette étude recommande un accroissement de la limite du poids légal jusqu'à une charge totale du véhicule de 72,000 lb. (33.000 kg) et une charge utile allant jusqu'à 18,000 lb. (8.000 kg).

Agents destructeurs et protection des forêts

CANADA

· Des expériences en vue d'empoisonner le rongeur Peromyscus, un des principaux obstacles à la réussite des repeuplements par semis direct, ont été effectuées récemment en Colombie britannique en utilisant un nouveau poison, le fluoroacétate de sodium, généralement connu sous le nom de «composé 1080». On détermina son efficacité en plaçant pièges sur des terrains d'expériences avant et après l'opération d'empoisonnement qui avait lieu au début du printemps et comportait un appât empoisonné répandu à raison de une cuillerée à bouche tous les 50 feet (15 m) suivant des lignes recensées. On constata que la population des rongeurs, bien qu'elle fut sérieusement réduite - et cette diminution se continuait bien au-delà de la date à laquelle devaient germer les graines - s'était reconstituée vers l'automne par des infiltrations et par reproduction des souris survivantes. On n'observa pas, toutefois que des oiseaux ou animaux utiles aient été détruits. Après l'épandage du poison on sema du sapin de Douglas (Pseudotsuga taxifolia). Ce travail fut largement trois fois plus efficace que celui effectué dans la parcelle témoin.

· Grâce à la coopération du Département des Postes, la section forestière a pu, au moyen des machines à oblitérer, imprimer sur toutes les lettres partant des principaux bureaux dans tout le Canada, de brefs messages concernant la prévention des incendies forestiers au cours des saisons d'incendie du printemps et de l'automne; le Département des Postes a également coopéré avec la Section forestière en prévoyant, dans tous les bureaux de poste du Canada, un emplacement pour afficher des avis sur les précautions à prendre vis-à-vis des incendies de forêt durant la période de danger d'incendie.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Pendant 5 jours à partir du 18 août 1951, au cours d'orages, la foudre a allumé des incendies dans la forêt nationale et les réserves placées sous la protection de l'Etat en Californie du nord, en Oregon et en Washington. Les premiers orages furent très secs et la plupart des incendies qui en résultèrent se propagèrent rapidement. Aussi les forces d'extinction immédiatement disponibles furent-elles. engagées dés le début et le problème des effectifs pour combattre les incendies ultérieurs devint anormalement difficile à résoudre. Dans les forêts, nationales de Californie, plus de 500 incendies isolés se déclarèrent au cours de ces 5 jours et, en y ajoutant le grand nombre de ceux qui se produisirent en d'autres endroits, il est évident que c'est là une des plus fortes concentrations d'incendies allumés par la foudre au cours des 50 années de protection organisée sur la Côte Ouest.

On prit des mesures exceptionnelles pour réunir du personnel sur le front des incendies dés qu'ils étaient découverts ou qu'ils s'étendaient. Du personnel qualifié fut amené sur place par avion des régions non atteintes, des équipes organisées d'indiens furent transportées en avion depuis le sud-ouest, des équipes de prisonniers d'état furent amenées sur les lieux des incendies les plus importants par camion et autobus et les industries du bois envoyèrent leur personnel travaillant en forêt ou dans les scieries. Des équipes de parachutistes furent déplacées depuis les montagnes Rocheuses du nord et d'ailleurs vers des points de stationnement locaux choisis. Le cinquième jour, la fumée provoquée par les incendies était si épaisse qu'elle formait un masque ininterrompu au-dessus des régions sinistrées, rendant impossible les opérations aériennes et réduisant les chances de détecter les nouveaux foyers. De petites équipes d'hommes spécialement choisis furent alors envoyées en reconnaissance dans chaque vallée pour détecter et arrêter les incendies naissants.

En dépit de ces difficultés inusitées et sérieuses, il ne restait, à la fin du cinquième jour, que cinq incendies couvrant 1.000 à 8.000 acres (400-3.240 ha.) sur lesquels la lutte était en bonne voie, mais pas encore terminée. Dans de précédents incendies de cette importance, causés par la foudre, le nombre des incendies qui n'étaient pas maîtrisés après une période aussi courte, était beaucoup plus important et les surfaces brûlées, beaucoup plus étendues, parce que le problème de mobilisation rapide de renfort en personnel compétent venant des régions non atteintes n'était pas encore résolu.

· La lutte contre la rouille vésiculeuse dans les états de l'ouest, de Washington, Oregon, Californie, Montana et Idaho, est menée par le Service forestier des Etats-Unis, le Service du Parc national, le Bureau américain de l'aménagement des terres, le Bureau américain d'entomologie et du contrôle sanitaire des végétaux, l'Etat de Californie et par deux compagnies de sciage. En 1950, on dépensa 1.290.000 dollars et les travaux de surveillance furent effectués sur plus de 121.000 acres (49.000 ha.), l'inventaire des pins, en vue de déterminer les surfaces à traiter, porta sur près de 147.000 acres (59.000 ha.) de domaines privés et sur une grande étendue de terrains forestiers nationaux, l'inventaire des groseilliers porta sur prés de 230.000 acres (93.000 ha.) et l'état de la maladie fut relevé sur plus de 13.000 acres (5.000 ha.). En général, la rouille était bénigne sur les groseilliers dans toute la région ouest du pin Weymouth Pinus strobus) et du Sugar pine (P. lambertiana), et, tandis que la rouille s'étend a partir des centres d'infection précédemment connus, il n'existe pas d'indice qu'elle s'étende à longue distance à de nouveaux centres. La plus grande partie des travaux de lutte et d'inventaires sont maintenant effectués à forfait plutôt que par des équipes des services, ce qui semble réduire les frais. On utilise plus largement les produits chimiques pour détruire les groseilliers et on poursuit le programme de recherches à long terme dans ce domaine. Au cours des quelques dernières années, près de 800 parcelles d'essais ont été préparées afin d'étudier l'efficacité et le prix de revient des mélanges de 2,4-D et 2, 4, 5 T de mélanges de 2,4-D et de produits autres que le 2, 4, 5 T, appliqués à la fois en solution aqueuse (pulvérisations à volume relativement élevé) en brouillard concentré (pulvérisation à volume peu élevé), en solution dans des huiles ou dans l'eau - et en traitements à la base de la tige - tous appliqués à plusieurs espèces de groseilliers. De plus, on a entrepris un vaste travail de recherche qui porte sur les méthodes physiques et chimiques de destruction des groseilliers et de leur écologie en relation avec les travaux de lutte et l'aménagement du pin Weymouth.

Un grand nombre de parcelles d'essais sont en observation afin de déterminer l'efficacité des moyens de lutte, la relation entre les différents stades des exploitations et des incendies pour la germination des graines dormantes, et autres questions semblables.

· Des reconnaissances concernant le rôle futur de la pathologie forestière dans les pratiques forestières ont été effectuées pendant plusieurs années en Alaska, englobant à la fois les forêts, de la côte et celles de l'intérieur. Un grand nombre d'espèces de champignons destructeurs ont été identifiées et leur répartition dans différents types de forêts et régions a été au moins partiellement établie. Un grand nombre de ces organismes sont circumpolaires et, parmi eux, il existe plusieurs espèces qui, bien que peu destructrices dans les forêts vierges, peuvent causer des épidémies dévastatrices dans des forêts perturbées, c'est-à-dire ayant subi des coupes ou des incendies. Beaucoup d'essences forestières sont exposées à l'attaque de champignons lignivores et, comme la pourriture du bois de cœur commence chez des arbres de dimensions, relativement petites il faudra probablement que l'aménagement des forêts s'appuie plutôt sur l'utilisation plus rationnelle du matériau défectueux que sur les tentatives d'extraction par des coupes d'assainissement.

Il est, en général, visible que la perturbation de la forêt par l'incendie et l'exploitation conduit ordinairement aux épidémies d'agents pathogènes; il est donc nécessaire d'étudier le problème avec soin et continuité. Il serait souhaitable de réserver des parcelles de forêts vierges de différents types et dans différentes régions pour que les études sur la pathologie forestière puissent progresser en accord avec les programmes d'utilisation des vastes forêts de l'Alaska, actuellement entrepris.

NORVÈGE

· Travaillant en Norvège depuis 1912, la Compagnie norvégienne d'assurance mutuelle contre les incendies forestiers a maintenant assuré 80 pour cent des domaines forestiers privés norvégiens. Une indemnité est versée pour les dégâts causés au sol forestier et aux jeunes peuplements non encore susceptibles d'être vendus. Le bois mort à la suite d'incendie et dont le diamètre à hauteur d'homme est supérieur à 8 in (20 cm) environ, peut facilement être écoulé sans grande parte sur la valeur sur pied; aussi l'assurance ne joue-t-elle normalement que jusqu'à la limite du diamètre non marchand, de plus, en Norvège, l'incendie ne réduit pas sérieusement la valeur des arbres plus gros, les primes d'assurance sont peu élevées et depuis ses débuts la Compagnie a constitué des réserves appréciables. Dés le début, les Norvégiens ont compris que la protection de la forêt contre l'incendie était la meilleure assurance contre les incendies forestiers. Ils ont promulgué des lois et établi un système moderne de détection et de lutte.

NOUVELLE-ZÉLANDE

· En Nouvelle-Zélande. le problème des interactions des forêts, et des animaux sauvages, est l'objet d'une sérieuse attention tant de la part des forestiers que d'autres techniciens. Le National Forest Survey enregistre systématiquement les informations concernant les méfaits des cervidés sur les forêts indigènes et, bien que l'enquête ne soit pas terminée on a recueilli suffisamment de renseignements pour publier une analyse partielle. On ne peut pas généraliser ces relations, car trop de variables conditionnent le degré et le genre de dégâts; par exemple, la période pendant laquelle la population d'animaux s'accroît est importante. Après l'installation des cerfs, il y a une période d'accroissement rapide de la population durant laquelle les plantes fourragères préférées sont broutés jusqu'à destruction complète ce qui peut ou non entraîner des dommages pour la forêt. Puis, si l'on ne procède pas à de fortes destructions, vient une période de surpopulation durant laquelle les habitudes alimentaires changent rapidement et les plus graves dégâts en résultent pour les forêts, Ce stade est suivi d'un rajustement par diminution de la population des cerfs, au cours duquel une grande partie des dégâts est réparée, mais la population relativement stabilisée continue à abroutir les essences forestières précieuses.

La composition des forêts, indigènes elles-mêmes a changé récemment et sur certaines parcelles, elle est encore en cours de transformation. Le remplacement des forêts de Podocarpus par le silver beech et de ce dernier par le mountain beech, bien qu'irrégulier, est un processus très général de variation écologique. Aussi, la relation entre la forêt et les cervidés dépend à la fois du stade d'évolution de la forêts et du développement du cheptel. La capture des cerfs par les chasseurs, qui, en certaines régions, a été très importante est un autre facteur à considérer. Si elle est faite pendant la période où la population s'accroît, elle prolonge simplement cette période. Si elle est faite pendant la période de surpopulation, elle tend à raccourcir cette période et celle du retour à la normale. La capture des cerfs dans la période de stabilité n'est fructueuse que si elle est entreprise systématiquement chaque année puisque, sans cela, les hardes se renforcent et se reconstituent. On n'a pas encore mis au point d'estimation exacte de l'influence de la capture sur le pourcentage de réduction obtenu autre qu'un simple état du nombre des animaux pris, et de méthodes d'interprétation des recensements.

Les études faites jusqu'ici dans le Western Southland ont permis d'identifier les plantes les plus souvent broutées et celles qui ne le sont jamais. De plus, des études ont été effectuées sur six types de forêts de Podocarpus, de silver beech, de mountain beech et sur forêts mélangées afin de déterminer l'effet du pâturage des cerfs dans chacune de ces forets et afin de pronostiquer leur évolution future si le pacage de ces animaux se poursuit. Ici, comme partout ailleurs dans le pays, il est évident que la relation exacte entre la forêt et les cervidés dépend des facteurs particuliers à chaque cas

En certains cas où les semis des arbres précieux sont gravement endommagés, la meilleure solution pour le maintien des valeurs forestières peut aller de l'extermination des hardes jusqu'au maintien d'une population importante. Puisque les études sont menées en sachant pleinement que les cervidés et autres animaux tels que les sarigues font maintenant partie intégrante du domaine forestier et puisque les cas particuliers sont étudiés sur une base pratique, il faut s'attendre à ce que l'éventuel aboutissement, quand inventaire et études spéciales seront terminées, soit le développement des plans précis d'aménagement.

Un ouvrage récent intitulé «Mammifères introduits en Nouvelle-Zélande» a recueilli et analysé la documentation existant et, bien qu'il ne vise pas à des généralisations étendues, on compte qu'il sera une source utile d'informations pour ceux qui étudient le sujet.

U.R.S.S.

· Le Ministre des Forêts, dans son rapport paru en Janvier 1951 sur les progrès réalisés dans le domaine forestier au cours des cinq dernières années 1946-1950, établit qu'il y a eu une nette amélioration dans la réduction des incendies de forêt. Si l'on prend 1947 comme année de base, les incendies ont parcouru, en 1948, 1949 et 1950, respectivement 39, 61 et 50 pour cent de la surface parcourue en 1947. Les incendies forestiers continuent toujours cependant à causer de lourdes pertes à l'économie nationale, et la lutte entreprise contre eux demeure la tache essentielle du Ministère. Parmi les mesures adoptées pour le contrôle des incendies figurent les suivantes:

1) En se basant sur les relations étroites qui existent entre les facteurs météorologiques et l'inflammabilité calculée par le Prof. V. G. Nestorov, des prévisions à longue et à courte échéance sur l'approche des conditions favorables aux incendies sont diffusées dans les circonscriptions administratives forestières de tout le pays.

2) Les reconnaissances aériennes destinées à détecter rapidement les foyers d'incendies de forêts sont largement utilisées. Sur une grande partie du nord de la Russie d'Europe, de la Sibérie, et de l'Extrême-Orient, ce sont les seuls moyens possibles de détecter et de localiser les incendies de forêts.

3) L'utilisation de l'aviation dans l'extinction des incendies Des pompiers spécialement entraînés sont parachutés, soit directement au foyer de l'incendie, soit à l'endroit habité le plus proche. Dans le premier cas, ils essayent d'éteindre le feu par leurs propres moyens; dans le second, ils organisent la population locale pour combattre l'incendie

4) Ces dernières années, des solutions de différents produits chimiques ont été largement utilisées pour éteindre directement les incendies ou pour créer des lignes pare-feux afin d'en arrêter la propagation. Les produits chimiques les plus couramment employés sont le chlorure de calcium, le chlorure de magnésium, le phosphate d'ammonium, la sulfate d'ammonium et autres ignifuges chimiques semblables. Pour faciliter l'emploi des produits chimiques dans la lutte contre l'incendie quelque 400 «stations chimiques» ont été créées. A chaque station se trouve ordinairement une équipe de 6 à 8 hommes, équipés de pulvérisateurs ou de pompes à dos.

5) Extension du système de liaison forestière. De 1947 à 1950, environ 5.000 kms. de fils téléphoniques ont été posés, 2.400 téléphones installés et 527 stations de radio mises en service. En 1951, on prévoit l'installation de 3.000 kms. de fils téléphoniques supplémentaires et de 200 stations nouvelles.

· Des progrès considérables ont été accomplis durant les cinq dernières années dans la lutte contre les dégâts causés par les insectes et des maladies des arbres forestiers. On a rendu obligatoire pour toutes les forêts de l'U.R.S.S. l'observation d'un minimum de conditions d'hygiène. On a insisté sur l'importance qu'il y a à observer l'état sanitaire des forêts sur de vastes surfaces, on a organisé un système permettant de signaler rapidement l'apparition des dégâts graves causés par les insectes et des maladies, on a organisé des stations permanentes d'observation pour les insectes et les maladies les plus dangereux et on a appliqué une série de mesures préventives et curatives. On a poursuivi le travail de la façon la plus active sur les plantations forestières des prairies. Au cours des quatre années 1947-1950, les reconnaissances pathologiques forestières ont couvert plus de 10 millions d'ha., les reconnaissances aériennes, avec vérification sur le terrain, se sont étendues sur plus de 26 millions d'ha. et des mesures préventives et curatives ont été appliquées à plus de 1.300.000 ha. Les reconnaissances aériennes et l'emploi des poisons chimiques sont devenus très courants. Parmi les produits chimiques le D.D.T. et l'hexachlorocyelohexane se sont montrés les plus efficaces dans la lutte contre les insectes soit par pulvérisation aérienne, soit par traitement au sol. Ce dernier traitement s'est révélé particulièrement heureux dans la lutte contre les insectes des racines, ce qui s'est traduit par le taux de survie élevé des arbres plantés dans des sols infestés d'anoxies et autres insectes analogues. Actuellement, on accorde me grande attention à la découverte de moyens efficaces pour la protection des glands et graines de différentes essences d'arbres et arbustes contre l'attaque des insectes et des maladies.

Dendrométrie et inventaires

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Des recherches récentes concernant les peuplements feuillus dans les Etats du Centre indiquent que des tables de volume pratiquement utilisables peuvent être établies à partir de données fournies par les reconnaissances aériennes, grâce auxquelles le total du volume à l'hectare peut être déterminé avec une précision satisfaisante. Le volume par hectare dépend de la relation entre le diamètre, de la cime, la hauteur moyenne du peuplement et le pourcentage de la surface des cimes et peut être exprimé soit en board feet (2 dm3, 36), soit en cubic feet (0 m3, 028). La mesure ou l'estimation de ces variables d'après les photographies est sujette à des variations selon l'observateur, mais ces variations individuelles peuvent être ajustées.

Les tableaux reproduisent la moyenne des conditions sur de grandes étendues et fournissent le volume totale de toutes les essences, car il est impossible de les déterminer en se basant sur les photographies. Ainsi, des mises au point des tables générales sont-elles nécessaires pour l'usage local, mais elles sont encore plus économiques que l'établissement de nouvelles tables.

Le grand avantage de ces tables est qu'elles donnent des volumes approximatifs à partir de photographies aériennes avec un travail au sol restreint et même nul. Ainsi en ce qui concerne certains types d'inventaire, leur emploi semble offrir la possibilité d'un travail plus rapide et moins coûteux qu'avant.

· La méthode traditionnelle de cubage du bois des forêts domaniales vendu aux exploitants est, jusqu'à présent, de mesurer individuellement chaque grume. Cette méthode n'est pas seulement coûteuse, mais également improductive du fait qu'elle détourne les spécialistes de leur travail essentiel qui est de surveiller les ventes, de veiller à empêcher des dommages d'exploitation inutiles causés à la régénération et aux peuplements réservés et à faire prendre toutes autres mesures de protection. Le développement constant du volume des exploitations dans les forêts domaniales des Etats-Unis ainsi que la difficulté croissante d'obtenir des contrats pour recruter le personnel compétent nécessaire aux méthodes traditionnelles, a accentué le besoin de méthodes moins coûteuses de cubage des bois abattus donnant satisfaction à la fois aux vendeurs et aux acheteurs.

Une telle méthode - détermination du volume par la mesure de l'arbre, type - fut étudiée récemment dans la région des montagnes Rocheuses du nord. Le point de départ est le fait que la meilleure pratique forestière demande que chaque arbre à abattre soit marqué individuellement dans les peuplements ordinairement mélangés et irréguliers de la région et que par suite, un ingénieur compétent doit se rendre de toute façon sur le terrain. Le plan repose sur un système de cubage de l'arbre type effectué au cours du martelage. Le prix du martelage est en moyenne de 8 cents par arbre, celui du cubage d'un certain nombre d'arbres-types choisis est d'environ 12 cents par arbre et l'économie due à l'échantillonnage est estimée à 10 cents par arbre à peu près.

La taille de l'échantillon à choisir dépend de la précision désirée, de l'importance des écarts des volumes des arbres donnés par rapport aux moyennes et du nombre de classes d'échantillonnage, c'est-à-dire de la division de la population en deux ou plusieurs classes de même taille. La précision désirée dépend à la fois du prix du bois sur pied, déjà important et le devenant de plus en plus, ainsi que de la mesure dans laquelle chaque acheteur est prêt à accepter les écarts inévitables entre le volume mesuré d'après les arbres-types et celui fourni par cubage des grumes. Le vendeur peut considérer que ses intérêts sont protégés par les compensations statistiques d'un grand nombre de ventes mais l'acheteur, naturellement, ne trouve aucun intérêt à ce qu'une surestimation de sa vente soit compensée par une sous-estimation quelque part ailleurs. La variation du volume d'un arbre exprimée en tant que coefficient de variation, peut être déterminée par des méthodes bien connues ou en se basant simplement sur l'avis des ingénieurs expérimentés familiers avec le bols.

Le nombre d'arbres nécessaire à un échantillonnage suffisant croît plus vite qu'une progression arithmétique lorsque croissent les normes de précision et le nombre total d'arbres à couper, ce qui permet à l'ingénieur chargé des ventes de déterminer combien d'arbres-types sont nécessaires. Les tendances individuelles dans le choix des arbres-types sont compensées par un échantillonnage par classes dans lequel les gros arbres qui ont un volume important auront un pourcentage de mesures supérieur à celui des types de taille moyenne et de petits arbres. Ensuite un système de choix réparti au hasard d'arbres à échantillonner demande à être renforcé. Un autre élément d'imprécision naît des erreurs de tables de volume existantes lorsqu'elles sont utilisées pour des peuplements locaux particuliers et tant que l'on n'utilisera pas les tables de volumes par classes de formes, cette source d'imprécision ne disparaîtra pas complètement. Mais des ingénieurs expérimentés peuvent faire des mises au point s'ils connaissent les bases sur lesquelles les tables de volume ont été établies.

Comme dans les cas des ventes à l'unité de produit, des cubages de vérification des résultats de l'estimation de l'arbre type seront nécessaires mais du point de vue du vendeur là méthode de cubage de l'arbre-type, telle qu'elle a été fixée dans ses détails dans cette région, est pratique à la fois au point de vue économique et au point de vue de sa précision.

Aménagement

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· La station d'expériences forestières et pastorales du Pacifique Nord-Ouest a poursuivi l'exécution d'un vaste plan de recherches sur l'aménagement des forêts dans la région du Sapin de Douglas. (Pseudotsuga taxifolia). Les pratiques qui semblent promettre de bons résultats sont essayées dans des exploitations expérimentales à l'échelle commerciale en collaboration avec les aménagistes de forêts publiques ou privées. Les petites parcelles d'expériences qui sont en observation depuis plus de 30 ans ont donné beaucoup d'indications encourageantes, mais surtout montrent qu'il n'y a pas une méthode unique qui soit la meilleure pour transformer d'anciennes forêts vierges en forêts aménagées prospères, en raison de la grande variété dans le peuplement, la station, la couverture vivante et les conditions topographiques.

Au contraire des combinaisons souples de coupes à blanc et de jardinage peuvent être appliquées en fonction des conditions de chaque cas particulier. Les principaux objectifs visés dans les coupes rases et les techniques au moyen desquels ils peuvent être atteints sont: (1) réaliser le peuplement exploitable avec les plus avantageuses possibilités d'utilisation, (2) assurer une abondante production de graines pour la régénération; (3) assurer un bon état du sol pour l'ensemencement, (4) obtenir la composition spécifique optima des forêts régénérées; (5) éviter de faire apparaître un danger d'incendie excessif; (6) diminuer les chablis dans les peuplements existants et (7) éviter une érosion grave et maintenir des conditions hydrologiques favorables.

Bien que les résultats de beaucoup de coupes jardinatoires aient été chaque fois peu heureux, il y a place pour des coupes de ce genre lorsqu'elles sont effectuées en vue d'améliorer les peuplements, par exemple en exploitant les arbres peu vigoureux et en ne réalisant que 30 % au maximum du matériel sur pied, et repassant assez fréquemment pour couper un volume supplémentaire suivant l'état du peuplement. Les principales étapes de recherche appliquée sur les aménagements sont d'abord un comptage et une analyse sylvicole de chaque massif puis l'établissement d'une carte, l'étude géologique, la classification en surfaces à exploiter par différentes méthodes, la préparation d'un plan de réseau routier et d'un plan d'exploitation, enfin le piquetage du plan sur le terrain pour effectuer la mise au point définitive du tracé des routes, des dépôts, des limites des coupes et des arbres à réaliser en coupe de jardinage.

U.R.S.S.

· Les salaires des travailleurs dans le domaine forestier sont calculés à la pièce ou, selon l'emploi, avec des primes progressives pour le travail excédant les normes établies.

Dans les opérations de plantation forestière, par exemple, les primes sont payées en plus du salaire régulier selon le pourcentage restant des arbres après les premières, secondes et troisièmes années de plantation. Grâce à ce système de paiement, le Ministère des Forêts déclare que le niveau moyen de la productivité des travailleurs forestiers s'est accru considérablement. Ainsi, quand fut créé le Ministère, la productivité moyenne du travailleur était de 90,6% de la norme établie, à la fin de 1947 elle monta à 97%, en 1948 à 104%, en 1949 à 106% et en 1950 elle atteignit 107%.

Marchés et commerce

ROYAUME-UNI

· L'Association pour le développement des bois (Timber Development Association) a résumé les in formations existantes sur les économies réalisées par la substitution d'autres matériaux au bois. Les importations de bois ont été radicalement limitées ces dernières années en raison d'un resserrement des échanges avec l'étranger plutôt qu'en raison d'une diminution des ressources mondiales en bois. A la même époque l'importance du charbon et de l'acier dans l'industrie nationale, ainsi que le crédit, ne peuvent être exagérément accrus et, bien que le rapport entre ces matériaux et le bois ne soit pas toujours évident, ce rapport existe. On a pu faire face à l'insuffisance des restrictions d'importations de bois grâce à une stricte économie par: 1) l'étude serrée des plans et l'élimination des formes de construction entraînant des gaspillages. 2) l'interdiction de l'emploi du bois à des fins non essentielles. 3) l'utilisation de matériaux de remplacement. On a probablement atteint la limite des possibilités en ce qui concerne les paragraphes 1 et 2.

L'acier a été employé comme succédané du bois et, en général, est plus cher que celui-ci. Par exemple, le châssis de fenêtre en bois d'une maison ordinaire coûte environ 18 £ et les fenêtres en métal 24 £. Une économie annuelle de 500.000 £ aurait pu être réalisée par l'emploi du bois au lieu de l'acier. Si les 50.000 tons (50.800 tonnes) d'acier utilisées dans une manufacture de portes et fenêtres métalliques avaient été exportées dans des pays de zone dollar, leur vente aurait produit environ 5.000.000 de £ en valeur dollar, alors que le bois importé à leur place aurait coûté moins de 1.000.000 £ en valeur dollar. L'acier est le matériau de base le plus précieux du pays et le garder pour l'exportation est de la plus grande importance. L'expérience américaine et britannique dans le domaine de la construction montre que, quel que soit le mode d'assemblage des constructions, une tonne de bois rendra environ 15% de plus qu'une tonne d'acier et le prix de revient unitaire du bois importé pour de tels usages est très inférieur à celui de l'exportation ou de la valeur pour les utilisation nationales de l'acier.

On s'est aussi servi du ciment comme produit de remplacement et des efforts officiels ont été faits pour la production des solives en béton précontraint qui entraînent la construction d'éléments spéciaux et, par conséquent, l'emploi de matériaux rares et de main-d'œuvre spécialisée. Le béton armé ordinaire est environ cinq fois plus lourd que les éléments en bois de même résistance et, même précontraint il est encore deux fois plus lourd. Les traverses en béton précontraint coûtent environ le double du prix du bois.

La demande totale en ciment ne peut, à présent, être satisfaite que par des importations. Le charbon est un facteur limité dans la renaissance de l'industrie britannique et il faut réduire les importations venant des Etats-Unis.

Des études sur la consommation du charbon indiquent une consommation de 1,70 cwt (190 lb) par square yard (103 kg. au m2) pour les charpentes d'acier couvertes d'aggloméré d'amiante 0,56 cwt (34 Kg au m2) pour les dalles de béton moulé, 0,45 cwt (27,5 kg au m2) pour les dalles de béton coulées «in situ», 0,40 cwt (24 kg au m2) pour les charpentes de bois et les tuiles, et la consommation en bois de charpente et de coffrage est nulle. La substitution du bais à l'acier augmenterait indirectement la quantité de charbon cokéfiable disponible.

On a également employé l'aluminium à la place du bois; il est importé du Canada à un prix beaucoup plus élevé que celui du bois et, dans sa forme définitive, il est beau coup plus coûteux.

Des études ont été faites sur l'utilisation de l'acier et des bois résineux pour des maisons expérimentales de type non traditionnel en Ecosse. Elles ont montré une utilisation d'acier allant jusqu'à 8 tons (8,9 t.) par habitation, alors qu'il en fallait ¼ dans les maisons traditionnelles d'avant-guerre Des 20 types étudiés expérimentalement, 14 nécessitaient au moins une tonne d'acier. Dans la maison traditionnelle, 2,5 standards (11,5 m3) de bois résineux étaient employés. Dans les types d'expérience, 13 utilisaient 1,5 standards (6,8 m3) ou même davantage. Les prêts payés pour les maisons de type non traditionnel ont été de 70 à 785 £ par immeuble, et aucun prêt ne fut accordé pour les mai sons traditionnelles. L'emploi de matériaux de remplacement est un des facteurs les plus importants du prix croissant de la construction.

Une liste des éléments les plus courants dans lesquels l'acier et le béton furent substitués au bois indique 128 exemples particuliers relevés dans la construction générale et le génie civil: bâtiments et équipements agricoles; constructions navales transports, chemins de fer; meubles de bureau, scolaires et domestiques, divers. Les conclusions à tirer de cette étude sont:

1) que, du fait des conditions économiques, il faut, non seulement renverser la politique d'utilisation de produits de remplacement du bois mais étendre l'emploi du bois à de nouvelles applications qui, autrefois, étaient réservées à l'acier, au béton armé et à l'aluminium;

2) l'industrie britannique ne peut être rénovée que par la production accrue du charbon et de l'acier et l'emploi plus général du bois à la place de ces matériaux vitaux, non seulement réduira les importations, mais accroîtra les exportations et réduira le coût de la vie.

Les produits forestiers et leur utilisation

CANADA

· Une note du Canada à la F.A.O. signale que la relation antérieurement établie entre la densité du bois et ses propriétés diélectriques s'est trouvée confirmée. Ce renseignement est intéressant pour l'application industrielle du chauffage par pertes diélectrique au collage sur champs des sciages. Elle sert à déterminer de l'étalement optimum de la colle, la puissance nécessaire et la durabilité des joints collés par ce procédé. La mise au point d'une méthode de mesure de l'énergie à haute fréquence dépensée dans une opération de collage est un progrès important, car il aura une influence directe sur l'application de la technique des pertes diélectriques au problème industriel du collage.

· Les Etats-Unis et le Canada importent respectivement 85% et 99% de leurs besoins en tanin végétal, surtout extrait du Quebracho, ce qui entraîne maintenant des prix presque prohibitifs. Le châtaignier américain (Castanea dentata), autrefois source importante d'approvisionnement, a été pour une grande part éliminé par les attaques du chancre du châtaignier. Une autre source est l'écorce de la pruche de l'ouest, (Tsuga heterophylla) qui existe en grande quantité dans l'ouest et pourrait, si on l'utilise complètement satisfaire à la totalité des demandes.

La plupart des grumes de ce bois sont flottées en mer et comme l'écorce absorbe le sel, on s'est demandé si l'on pourrait utiliser cette écorce. Le Laboratoire des produits forestiers de Vancouver a récemment étudié cette question. On a établi que:

1) l'écorçage hydraulique est le procédé le plus avantageux, car l'écorce est relativement nette de bois et ce procédé enlève une quantité considérable de sel;

2) la teneur en tanin de l'écorce des grumes flottées en mer est à peu près inversement proportionnelle au temps passé dans l'eau;

3) la vitesse des pertes de tanin des grumes immergées est à peu près la même dans l'eau douce que dans l'eau salée, c'est-à-dire de 5% à 10% par mois. L'écorce acquiert la majeure partie de son contenu de sel durant le premier mois:

4) une méthode de laboratoire a été établie pour un traitement par échange d'ions qui prépare favorablement l'écorce pour la fabrication du cuir à semelle, de bonne qualité;

5) les résultats du travail de ce laboratoire justifient des recherches dans une usine-pilote.

CONGO BELGE

Depuis que l'on a découvert que des mélanges d'essences forestières peuvent être transformés en pâte fournissant des qualités variées de papier, les moyens pratiques pour organiser la fabrication de pâte font l'objet de recherches. De même, la préparation de pâte à partir du papyrus, plante recouvrant d'immenses étendues dans la région des lacs Kisale, est examinée, et un Syndicat a été créé pour étudier la culture du papyrus au Congo Belge.

Un groupe de financiers belges s'intéresse spécialement à la production de cellulose du bois grâce à l'aide d'un organisme américain et à l'appui des autorités. Les possibilités de fabrication de la pâte sont virtuellement illimitées et l'installation de plusieurs usines au Congo Belge est en vue.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Le Bureau de chimie agricole industrielle des Etats-Unis, collaborant avec l'industrie a mis au point un panneau de caisserie fait de paille qui peut remplacer le bois de placage généralement utilisé dans la fabrication des emballages cerclés pour les transports maritimes. Annuellement, 1.500.000 millions de square feet (139.350 millions de m2) de placages sont employés pour ces caisses cerclées et 500.000 tons (550.000 t) de paille, prélevées sur les excédents du pays, remplaceraient le bois. Le procédé de fabrication du bois de caisserie utilise un équipement normalisé et l'épaisseur des panneaux peut varier de 1/6 à 1/4 in. (0,4 à 0,6 cm). Le problème de la coupe des panneaux de paille par les fils de fer fut résolu en bordant le panneau avec du métal. Ces caisses en panneaux de paille résistent bien aux manipulations.

Politique forestière

NOUVELLE-ZÉLANDE

· Le Gouvernement a créé, au début de 1951, un Comité fiscal d'enquête et le Service des Forêts, qui s'est beaucoup préoccupé de l'état insatisfaisant de la fiscalité forestière, porta cette question à l'attention du Comité. Il en est résulté que le Comité considère maintenant comme si important le problème de la fiscalité forestière qu'il a établi un Sous-Comité spécial chargé d'enquêter et de faire des rapports détaillés. On peut espérer que cette enquête aboutira à faire disparaître les anomalies de la fiscalité forestière.

TCHÉCOSLOVAQUIE

· En 1948, le Gouvernement tchèque achevait l'exécution à 105,9% de son plan de deux ans. En 1949, il entrait dans la première phase de son plan quinquennal (1949- 1953). L'industrie nationalisée du bois comprend maintenant 744 usines de toutes catégories et emploie 56.000 ouvriers et autres personnels. L'industrie est alimentée surtout par des matières premières nationales qui sont abondantes en comparaison de celles des autres pays d'Europe Centrale. Selon les dernières statistiques officielles (1948) le tiers de toute la République Tchèque, soit environ 4 millions d'ha, est couvert de forêts. Les conifères (épicéas) prédominent occupant 46% de la surface totale des forêts, le bois feuillus (principalement chênes et bouleaux) 26%, les forêts mélangées 13,6% et le reste (arbustes) 14,4%. Le volume moyen de bois coupé chaque année est d'environ 11 millions m3, dont 73% de bois résineux et 27% de bois feuillu. On a évidemment l'intention de maintenir cette moyenne, puisque, au cours de la période de cinq années, le plan ne prévoit l'exploitation que de 55.180.000 m3 de bois répartis comme suit: 27.200.000 m3 de grumes, 1.800.000 m3 de traverses de chemin de fer, 3.400.000 m3 de bois de mine, 8.800.000 ma de bois de pâte, 1.300.000 m3 d'autres bois de construction et 12.680.000 m3 de bois de chauffage. L'industrie utilisant le bois espère accroître sa production de 30% par rapport à 1948 et de 48% par rapport à la production d'avant-guerre. Elle pense atteindre ce but non par l'augmentation des exploitations, mais par une utilisation plus rationnelle de la production. L'exploitation ne doit pas seulement être maintenue en deçà des limites de l'accroissement mais quelque 231.000 ha. de nouvelles terres devront être boisées pour 1953.

Les caractéristiques des produits mis actuellement sur le marché différent essentiellement de ceux des années précédentes. Le sciage joue un rôle important. En 1949, par exemple, les scieries fournissaient 3.165.000 m3 de bois de charpente et de traverses sciées. La fabrication du placage est en voie d'accroissement.


1947

1948

1949

1953 prévision

Placage collé, en 1.000 m3

50

70,9

84,1

111,5

Placage non collé en 1,000 m2

6.485

11.279

-

15.200

La fabrication de meubles figure en première place dans le plan quinquennal grâce à la grande abondance en Tchécoslovaquie, de forêts dé hêtre. bois qui convient particulièrement à cette industrie. Une autre industrie nouvelle est celle des maisons préfabriquées et autres éléments de construction en vue d'obvier à la pénurie de logement. Des efforts sont faits pour créer des industries consommatrice de bois dans les régions du pays plus reculées et moins développées économiquement. Ainsi en Slovaquie centrale, prés de la ville de Zvolen, région qui abonde en forêts de conifères et de feuillus a été créé l'un des plus grands combinat d'industrie du bois de Tchécoslovaquie. Ses produits comprennent un grande nombre de traverses et de panneaux artificiels constitués de sciure et autres déchets de scierie comprimés.

U.R.S.S.

· L'U.R.S.S. a réservé une grande étendue de forêts pour jouer le rôle de forêts de protection, étendue paraît-il, aussi grand que toute la zone forestière de l'Europe occidentale hormis la Scandinavie. Les règlements d'aménagement de ces forêts de protection sont très rigides Aucune exploitation commerciale, de quelque espèce que ce soit, n'est admise; seules, les coupes d'hygiène, c'est-à-dire celles d'arbres malades et dépérissants, ainsi que les éclaircies et opérations culturales tendant à convertir les peuplements de conifères en peuplements mélangés et les forêts, à un seul étage en forets à deux ou trois étages. Tous les vides doivent être replantés. La valeur pratique et sylvicole de ces règlements est actuellement sérieusement mise en question, surtout l'élimination des exploitations commerciales qui conduisent à une grande accumulation d'arbres hors d'âge. A un certain âge, ces arbres commencent à dépérir, les peuplements s'éclaircissent et perdent leur rôle de protection, les arbres trop vieux deviennent la proie des insectes et des champignons et il devient souvent nécessaire de couper tout un peuplement et de se résoudre à replanter, s'éloignant ainsi du but proposé. De plus, en éliminant les coupes commerciales, on gêne la création de peuplements étagés. D'importantes considérations économiques pèsent donc lourdement contre la suppression des exploitations commerciales dans les forêts de protection. Celles-ci sont, pour la plupart, située dans les régions les plus peuplées et les plus pauvres en bois. Par l'élimination des exploitations commerciales, le pays perd chaque année entre 20 et 30 millions de m3 de bois de construction représentant l'accroissement annuel, volume qui aurait pu satisfaire une grande partie des besoins locaux. Les coupes d'hygiène n'enlèvent qu'un faible pourcentage de cet accroissement annuel et ce bois a déjà perdu beaucoup de sa valeur. Pour ces raisons, un besoin croissant s'affirme d'autoriser des exploitations commerciales dans les forêts de protection, mais par des coupes jardinatoires, et non pas par des coupes rases.

Revue bibliographique

Il est conforme à la politique de la FAO d'analyser ici un choix de publications qui paraissent avoir une incidence directe sur l'activité présente de la Division des Forêts

THE SELECTION OF TREE SPECIES (Choix des Essences), par Mark L. Anderson, 151 pages. Oliver and Boyd, Edimbourg et Londres, 1950. 7s. 2d.

Dans les Iles Britanniques, les conditions écologiques des stations à repeupler sont extrêmement variées, et en dépit d'un grand nombre de publications traitant de la plantation des arbres, on n'a pas encore pu établir de règles relativement objectives et pratiques pour distinguer et classifier les types de stations propres à la plantation, qui puissent à la fois faciliter le choix des essences et servir de base à l'établissement de saines pratiques sylvicoles. Plusieurs études écologiques ont été faites sur les différents types de végétation et de forêts, primitives subsistant encore, mais aucune conclusion pratique n'en a encore été tirée.

Le présent livre a été écrit pour combler cette lacune, et permettre d'éviter à l'avenir certaines erreurs et certaines déconvenues. L'auteur a trente ans d'expérience, et pendant les dix-huit dernières années, il a vérifié sur une grande échelle les conclusions auxquelles il avait précédemment abouti concernant la classification des stations et le choix des essences appropriées à chacune d'elles. Quoique s'appliquant spécifiquement aux conditions et aux problèmes des Iles Britanniques, on peut admettre que les méthodes exposées peuvent s'appliquer à l'analyse scientifique des conditions et des problèmes du repeuplement des autres pays.

Beaucoup d'erreurs peuvent résulter de décisions basées sur le rendement théorique, tant en volume qu'en qualité, qui semble devoir être obtenu de différentes essences. Toutefois, le seul critère sûr pour le choix d'une essence est uniquement le point de vue écologique, et c'est sur celui-ci que l'auteur dirige spécialement son attention. La région dans laquelle doivent être effectuées les plantations doit d'abord être étudiée attentivement à plusieurs points de vue: les conditions climatiques générales et locales; la configuration générale du terrain, la topographie locale et les variations du sol, les facteurs biotiques contraires, qui les exposent à subir des dommages du fait de certains animaux et végétaux nuisibles, parmi lesquels des mammifères, des insectes et des champignons. Il faudrait adopter une méthode simple de classification des stations forestières afin de faciliter la compréhension du type de station exigé par une essence spontanée, des raisons du succès ou de l'échec de certaines essences introduites ou spontanées; d'éviter l'emploi de certaines essences dans des stations qui ne leur conviennent pas; de faire avec sûreté des comparaisons entre des peuplements et des localités très éloignés et d'établir les relations existant entre les zônes déboisées et les zônes boisées. Des méthodes directes et indirectes doivent être employées concurremment pour l'évaluation d'une station. L'étude et la classification de la végétation qui couvre le sol, qui reflète les conditions de la station, sont très importantes. Plus particulièrement, ces conditions sont la fertilité du sol et son degré d'humidité. L'auteur établit une division arbitraire de la fertilité du sol en six degrés, et subdivise chacun d'eux en terrain sec, humide et imprégné d'eau, obtenant ainsi un total de 18 classes de stations et de terrains. Chacun d'eux comporte un type d'association végétale aisément identifiable, et qui permet de l'identifier à son tour.

Ayant caractérisé la station, il faut ensuite déterminer l'essence qu'il convient d'y planter. Il vaut mieux éviter l'utilisation trop étendue d'essences exotiques qui n'ont pas encore été essayées pendant une période suffisamment longue pour permettre de déterminer complètement leur valeur et leur faculté d'adaptation. Toutefois, il existe 27 essences feuillues et 23 conifères dont la valeur est reconnue. Le choix ne doit pas être déterminé uniquement par les conditions écologiques, mais aussi par l'utilisation de ces essences, - c'est-à-dire si elles sont destinés spécialement à fournir du bois-d'œuvre, à améliorer le sol, à produire des plants, ou à résister aux tempêtes, par exemple sous forme de rideaux protecteurs.

La connaissance des types primitifs de forêts est importante à cause des indications qu'elle fournit sur les variations locales et sur les essences les mieux adaptées à une station donnée. Il y a 15 types principaux de forêts naturelles indigènes.

Avant de faire un choix définitif il est indispensable d'obtenir des renseignements précis sur chaque espèces, y compris son aire et son importance, son écologie, les qualités et usages de son bois, les résultats obtenus dans les plantations, son champ d'utilisation en plantations, la technique de récolte et de conservation des graines, les soins à leur donner en pépinières, et les méthodes de plantation. Une des plus intéressantes parties de ce livre est l'analyse approfondie de chacune des 50 essences, établie d'après données ci-dessus. Les conclusions générales de l'auteur sur chaque essence résume la documentation qui s'y rapporte, et en quelques cas, par exemple dans celui du chêne sessile indigène (Quercus sessiliflora) indique une essence peu connue et qui mérite une plus grande attention. Combinant les analyses séparées des stations et des essences appropriées, l'auteur présente, sous forme de tableau, une liste des essences qui conviennent le mieux à chacun des 18 types de stations, et les subdivise encore en espèces résistantes et peu résistantes

Le dernier stade du choix doit également déterminer quelle essence appropriée à un type particulier dé station, pourra vraisemblablement atteindre une maturité productive, et maintenir ou améliorer la fertilité du sol. Il faut ensuite déterminer quelle essence, présentant ces caractéristiques, donnera le meilleur rendement avec la révolution prévue. Finalement, l'auteur résume, pour chacun des 18 différents types de stations, les problèmes caractéristiques que l'on pourra rencontrer dans la plantation: telle que la facilité ou la difficulté à défricher et a drainer, les besoins en jeunes plants, etc.

Cette publication s'avérera extrêmement utile pour les forestiers des Iles Britanniques, et, de plus, pourra susciter des ouvrages semblables en d'autres pays.

GEOGRAPHY OF RUSSIA (Géographie de Russie), par N. T. Mirov. 362 pages. John Wiley and Sons, Inc. New York, 1951. E.U. $ 6,50.

La Russie couvre environ un sixième de la surface émergée du globe à l'exclusion de l'Antarctique, et mesure environ 3.000 miles (4.800 km) du nord au sud, et 7.000 miles (11.300 km) d'est en ouest. Dans cette vaste étendue, il existe une grande diversité de climat, de topographie, de sol, d'utilisation des terres, et de populations. Une abondante littérature sur la géographie de ce pays dans son ensemble et dans ses différentes parties, a été publiée par des géographes professionnels russes, mais les étudiants des pays de langue anglaise peuvent difficilement se les procurer. Le simple problème d'une traduction suffisamment précise est un réel obstacle à la diffusion d'informations correctes Ce livre a été préparé d'après une documentation de source russe, par un Russe qui s'est livré à des travaux scientifiques, tant en Russie qu'aux Etats-Unis, qui a une connaissance personnelle étendue des différentes parties de la Russie, et qui en tant que forestier, est particulièrement averti des caractères physiques des régions naturelles, et des faciès rencontrés au cours de la description géographique de ce pays.

Un tableau général de la géologie, de la topographie, du climat, des rivières et lacs de ce pays, et des populations, langages et religions, est suivi par une description des régions géographiques et de la classification généralement adoptée par les Russes. Ce sont: la toundra, la zone dés forêts de conifères, la zone des forêts mélangées, et les régions boisées, steppiques, semi-désertiques et désertiques. Chacune de ces larges zones latitudinales naturelles diffère des autres, et chacune possède son climat, son sol et sa végétation propres. La région montagneuse est plus difficile à caractériser à cause de sa composition hétérogène et parce qu'elle a été explorée d'une manière moins spécifiquement scientifique. Pour chacune des principales régions, des renseignements sont donnés sur le climat - en particulier sur la température et les précipitations, la topographie, les différents sols et la végétation, y compris les associations forestières qui s'y trouvent, la faune, et les populations qui vivent dans ces régions et leurs principales occupations. Dans l'étude des régions forestières, il ne tente pas d'évaluer leur étendue, ni de donner d'autres renseignements sur ces forêts, leur utilisation et leur exploitation.

Des informations analogues sont fournies sur un certain nombre d'autres régions, par exemple les régions montagneuses de l'Asie centrale, le Caucase; les monts Carpathes, la Crimée, les monts Oural, la chaîne de l'Altaï et le Bassin de Kuznetsk les monts Saïan et la région de Tuva; la région du Transbaïkal; les montagnes du nord-est de la Sibérie, la région extrême-orientale; la côte de l'Okhotsk et l'île Sakhalie; la péninsule du Kamchatka, les îles voisines et les îles de l'Arctique.

Quoique ce livre soit adressé principalement à des étudiants en géographie et au lecteur moyen, il devrait présenter un réel intérêt pour les forestiers, à cause du tableau très complet qu'il dresse des essences, des associations forestières et de l'état des forêts, et des forces destructrices qui les attaquent. De plus, en un seul volume, il mat une documentation considérable à la disposition des lecteurs de langue anglaise.

TECHNOLOGIE DES HOLZES UND DER HOLZWERKSTOFFE (Technologie du bois et des produits ligneux), par le Professeur Dr. Ing. Franz Kollmann; 1.050 pages, 870 illustrations 190 tableaux Springer Verlag, Berlin Göthingen, Heidelberg et I. F. Bergmann, Munich, 1951. DM 136

La première édition, bien connue de ce livre était en voie de réimpression depuis 1939-, la nouvelle édition donne un excellent tableau des progrès énormes que la technologie du bois a réalisé depuis 1936. Etant donné l'étendue considérable des recherches effectuées dans ce domaine l'important ouvrage de Kollmann a été divisé en deux volumes, l'un traitant de la science pure, telle: que anatomie, pathologie, chimie, physique, élasticité et résistance du bois et produits dérivés, et le second - en préparation - traitant des procédés industriels de séchage, de la préservation, d'assemblage, de travail du bois, de transformation du bois et d'utilisation des déchets. Le volume actuel contient un excellent exposé de la structure macroscopique et microscopique du bois, de ses défauts et de tous les champignons et animaux destructeurs du bois.

Le chapitre sur la chimie du bois commence par sa structure inframicroscopique, sa composition, et les méthodes analytiques couramment utilisées, soulignant le fait que, jusqu'à présent, il n'y avait eu aucune méthode analytique généralement adoptée, de telle sorte que la comparaison entre les résultats des recherches effectuées dans ce domaine est encore extrêmement précaire. Ce chapitre contient également - en opposition avec ceux qui concernent les propriétés mécaniques - un résumé de la technologie des procédés industriels de préparation de la pâte à papier, de saccharification de combustion, de distillation et de gazéification, et une section détaillée sur la résistance chimique et les propriétés corrosives du bois.

Les propriétés physiques et mécaniques du bois sont exposées en détail, y compris un grand nombre des recherches pratiquées par Kollmann et ses collaborateurs, dans les deux instituts importants qu'il a dirigé, le «Reichsanstalt für Holzforschung» à Eberswalde, Berlin, jusqu'en 1945, et le «Bundesanstalt für Forst und Holzwirtschaft», à Reinbeck, Hambourg, depuis la guerre.

Des tableaux comparatifs des différentes normes nationales, une bibliographie avec plus de 10.000 références, des listes d'essences d'importance commerciale, groupées par ordre alphabétique sous leurs noms courants et sous leurs noms botaniques, contribuent avec presque 1.000 illustrations et un grand nombre de tableaux, à faire de cet ouvrage un manuel extrêmement utile pour les techniciens, dans le domaine de la technologie du bois.

NORTHEASTERN LOGGERS' HANDBOOK (Manuel des exploitants du nord-est), par Fred C. Simmons Manuel No 6 du Ministère de l'Agriculture des Etats-Unis, 160 pages, illustré. U.S. Government Printing Office (Imprimerie du Gouvernement des Etats-Unis), Washington, D.C. $0.75.

Présentant les finesses du métier de l'exploitant, ce manuel illustré devrait servir utilement à expliquer comment ce travail peut être effectué avec les meilleurs résultats. Il décrit l'usage et l'entretien des outils, les méthodes d'exploitation et les matériels anciens et modernes les plus pratiques, et, en particulier, l'importance des mesures de sécurité pour les travailleurs du bois. De nombreux dessins illustrent admirablement ces mesures de sécurité, et montrent comment de simples précautions peuvent jouer un rôle important en réduisant la fréquence des accidents survenus au cours des opérations forestières.

Le livre décrit en détail, pour la région du nord-est des Etats-Unis, le choix, l'entretien et l'utilisation de la hache, du passe-partout, de la scie à cadre, de la scie mécanique, des tournebilles et outils d'écorçage. Il contient des informations sur l'abattage, l'ébranchage et le tronçonnage, le débard et la vidange des grumes en hiver, la construction de routes praticables par tous les temps, et le débardage mécanique des grumes. Une section particulièrement précieuse de ce livre est le glossaire, comportant 7 pages ½ définissant la terminologie intéressante, mais prêtant souvent à confusion, du vocabulaire propre aux ouvriers du bois.

· L'auteur insiste partout sur la manière pratique et quotidienne d'envisager «l'emploi sans danger» de chaque outil, de chaque instrument ou méthode utilisés, et cet ouvrage devrait être précieux pour tous les cours pratiques destinés aux contremaîtres et ouvriers forestiers. Plusieurs livres similaires ont été rédigés dans le même ordre d'idée en plusieurs pays; d'autres pays encore devraient envisager l'utilité de semblables publications, répondant à leurs conditions propres.

WOOD PRESERVATION DURING THE EAST 50 YEARS (Préservation du bois pendant les 50 dernières années), par le Dr. H. Broese Van Groenou, H.W.L. Rischen et le Dr. J. von den Berge: 318 pages, 60 illustrations, 76 tableaux. A.W. Sijthoff's Uitgeverstmaatscappij N. V. Leyde, Hollande, 1951. Florins 24.

Avec le concours des principaux instituts de recherches traitant des problèmes de la préservation du bois, les auteurs ont tenté de passer en revue les progrès considérables qui ont été réalisés dans ce domaine, tant au point de vue scientifique que pratique.

Après une courte introduction historique, ils étudient la question primordiale, qui, jusqu'à présent avait à peine été examinée de la durabilité naturelle du bois et de l'importance de sa préservation au point de vue économique. Ils étudient ensuite les agents de détérioration du bais, et les méthodes permettant de le traiter. Le second chapitre passe en revue les différents préservatifs du bois répandus dans le commerce, groupés en liquides huileux, et composés métalliques et organiques. Le troisième chapitre décrit les recherches scientifiques pratiquées sur ces préservatifs. Une liste des instituts de recherche, groupés par ordre alphabétique et par pays donne un aperçu de l'orientation des recherches poursuivies par chacun d'entre eux. Les différentes méthodes d'essai - pour lesquelles il serait particulièrement urgent de fixer une norme internationale - sont minutieusement décrites, et une bibliographie judicieusement choisie, à la fin de chaque chapitre, donne environ 1.300 références.

Soixante figures, 76 tableaux et un index bien composé, contribuent à renforcer l'intérêt pratique de cet ouvrage.


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