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Nouvelles du monde


Généralités
Science pure
Sylviculture
Exploitation et travaux
Agents destructeurs et protection des forêts
Dendrométrie et inventaires
Aménagement des forêts
Les produits forestiers et leur utilisation
Politique forestière

Les articles qui paraissent ici sont des résumés de nouvelles choisies parmi celles qui peuvent intéresser les lecteurs de UNASYLVA. Ils sont classés par pays suivant l'ordre alphabétique sous les rubriques utilisées par la Division des Forêts. L'éditeur serait heureux de recevoir directement de ses lecteurs des articles intéressants et nouveaux pour cette partie de la Revue.

Généralités

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Les bibliographies spécialisées récemment établies, qui se trouvent à la bibliothèque du Département de l'Agriculture des Etats-Unis, Washington, D. C., comprennent la photographie aérienne et la photogrammétrie, 1942-1949; la destruction chimique des arbres et la plantation de rideaux de protection, 1931-1951.

· Les stations d'expériences forestières et pastorales, gérées par le Service forestier des Etats-Unis, ont mis au point une série de méthodes et de types de publications grâce auxquels elles permettent aux acheteurs et aux étudiants de se tenir au courant des travaux actuels. Chaque station rédige un rapport annuel dans lequel sont résumés les résultats des travaux de la station, classés suivant les principales divisions de recherches telles que: aménagement forestier, protection, influences de la forêt, aménagement des pâturages, économie forestière bilans de la lutte contre les inondations et utilisation du bois. Ces rapports résument aussi généralement les plans envisagés pour l'année suivante, présentés approximativement de la même manière que les projets en cours. Habituellement les rapports annuels définissent clairement les principaux problèmes relatifs aux terres vacantes et à l'hydrologie de la région, et relient à ces problèmes les programmes des stations, expliquant, par exemple comment une station s'attache pins particulièrement aux influences des forêts, une autre à l'aménagement des pâturages, et une autre encore à la restauration de forêts d'intérêt commercial dégradées. L'organisation administrative, une liste du personnel et une liste des forêts expérimentales et des centres d'étude ainsi que les recherches qui s'y poursuivent, figurent dans la plupart des rapports annuels qui comprennent également une liste d'articles rédigés par le personnel de la station au cours de l'année.

Ces rapports annuels sont inestimables pour quiconque désire connaître le programme en cours et en projet de chaque station, ou l'état d'avancement de tout travail de recherche particulier. Les rapports ne donnent généralement pas de résumés sur l'historique du travail antérieur dans les différents domaines ou sujets d'études, mais des exposés portant principalement sur les découvertes récentes. Il est évident qu'un intérêt supplémentaire inhérent à ces rapports est de contraindre les chercheurs à se tenir raisonnablement à jour dans les analyses de leur propre travail pour éviter ainsi l'écueil de retards prolongés alors que des nouvelles données s'accumulent. Il n'y a pas de formule complètement normalisée pour ces rapports annuels, et les différentes stations adoptent des plans différents pour rendre compte de leurs travaux dans le détail ou en termes généraux.

Un autre type de rapport de station que la Station d'expérimentation et d'amélioration forestière et pastorale de Californie expérimente actuellement est une brève esquisse des travaux groupés suivant les grandes divisions telles que: aménagement des forêts, économie forestière, etc., donnant pour chaque rubrique un très bref résumé des grandes lignes des travaux et indiquant le problème principal concernant l'utilisation du sol et de l'eau ver lequel il s'orientent. Cette méthode, en même temps que la brève énumération des forêts expérimentales et des travaux accomplis dans chacune d'elles, fournit un modèle pratique de résumé à l'étudiant qui a simplement besoin d'une description large des progrès de la station. D'autres stations fournissent aussi de temps à autre un type semblable de résumé.

Le Directeur de chaque station s'efforce de tenir suffisamment à jour une publication technique des resultats et des plans, comme les longues listes de titres publiées annuellement l'indiquent. Les publications techniques présentent une grande variété de formes, quand les principaux travaux de recherches atteignent leur stade définitif, il est d'usage de les présenter sous forme de publications éditées par le Département de l'Agriculture des Etats-Unis. Les chercheurs sont aussi encouragés à rédiger des articles pour les journaux techniques. De plus, chaque station a sa propre série de publications paraissant souvent sous forme de tirage au «photostat» ou au «multilith». Dans quelques cas elles résument très brièvement les résultats et leur application à des travaux particuliers, dans d'autres, elles exposent des techniques expérimentales. Dans certaines stations, des rapports sont rédigés formant des séries sur les résultats des inventaires forestiers. Ces différentes séries et formes de rapports provenant de chacune des stations sont distribuées grâce aux listes d'adresses tenues à jour par chaque station, aux bibliothèques techniques, aux écoles forestières etc., qui reçoivent régulièrement les publications de toutes les stations. L'avantage de ces publications des stations est de fournir des comptes-rendus habituellement à jour sur les nouvelles études intéressantes ou importantes dont le compte-rendu définitif, dans une publication plus officielle, peut ne pas paraître avant plusieurs années. Si les notes et rapports des stations sont envoyés aux demandeurs intéressés, il est souvent difficile de savoir ce qu'il faut demander; pour cette raison l'introduction récente d'une bibliographie complète des publications de la station est une innovation utile.

L'accent a toujours été mis sur des conférences traitant des progrès réalisés dans l'année et s'adressant à la fois au personnel de la station et aux fonctionnaires administratifs qui ont à traiter les problèmes pratiques d'aménagement des forêts domaniales comme des autres terres boisées. Le but de ces conférences est double: soumettre le travail de la station au point de vue pratique du personnel administratif, et informer celui-ci des résultats des recherches qui sont ou devraient être importants pour l'administration forestière. Ce type de conférence et les méthodes adoptées pour maintenir la collaboration met en évidence l'intention réelle d'adapter le travail de recherche aux problèmes actuels d'aménagement du sol et des ressources hydrauliques et de faire marcher de pair la recherche et l'administration, ce qui vaut mieux que d'isoler les chercheurs dans une tour d'ivoire.

U. R. S. S.

· La République soviétique de Kirghiz, au nord-est de la Russie asiatique centrale, est une région montagneuse, pauvre en bois. Ses surfaces boisées ne dépassent pas 500.000 ha dont le genévrier représente 70 pour cent et l'épicéa Tien-Shan 20 pour cent; au point de vue du bois d'œuvre, elle est sans importance. Cependant, ce qui donne à la région de Kirghiz son importance économique pour toute l'U.R.S.S. est l'exceptionnelle concentration, au sud de Kirghiz, d'un grand nombre de noyers et d'arbres fruitiers sauvages comprenant des pommiers, des poiriers, des cerisiers, des pistachiers et surtout des noyers. De 50 à 75 pour cent de tous les fruits et noix sauvages récoltés en U.R.S.S. viennent de cette région, particulièrement riche en noyers. Les noyers originaires du Kirghiz méridional sont reconnus comme de qualité supérieure. Pour la teneur en huile (75 pour cent) et en albuminoïdes, ils surpassent non seulement les noyers français et espagnols, mais encore ceux qui croissent dans la plupart des autres républiques d'Asie centrale. Nulle part en Union Soviétique, et probablement dans le monde entier, on ne trouve des peuplements purs de noyers aussi étendus que sur les versants des chaînes montagneuses de Fergana et Chatkal situés dans cette région. En Turkménie, il n'y aurait que 25 ha de forêts pures de noyers, en Uzbekistan 150 ha; en Kazakstan 600 ha; en Tadjikestan 28.000 ha, mais dans le Kirghiz méridional les forêts pures de noyers couvrent d'un seul tenant quelque 50.000 ha. Le gouvernement considère le Kirghiz méridional comme la source la plus riche pour la production de graines de noyers et d'arbres fruitiers sauvages en vue du reboisement des autres parties du pays.

Science pure

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Un vif intérêt a été suscité par l'annonce de la découverte d'une substance plastique, succédané de l'humus là où intervient l'effet de ce dernier sur la structure du sol. La nouvelle matière, appelée Krilium, a été produite en petites quantités en 1952. Cette substance peut être utile pour stabiliser des zones de sous-sols mis à nu et pour améliorer la structure de sols à forte productivité cultivés intensivement. Bien que son prix puisse, actuellement, en limiter l'emploi, ce matériau a une importance vitale, illustrant les possibilités qui existent réellement pour la découverte de matériaux bon marché, aisés à se procurer, susceptibles d'être largement utilisés en vue d'accroître les ressources des sols qui constituent des problèmes. Il se présente sous la forme d'une fine poudre blanche qui peut être aisément incorporée au sol. Son principal effet est de stabiliser les agrégats naturels du sol contre l'action dispersante ou saturante de l'eau. Dans les sols pauvres, les agrégats (c'est-à-dire les amas de particules de terre) peuvent aller depuis les particules de poussière jusqu'aux grosses mottes, mais ces agrégats ont une faible stabilité vis-à-vis de l'eau. Quand le sol sèche, il s'étale en une surface brillante formant croûte puis se rétracte et se fend. Dans ces sols, les graines germent lentement ou peuvent être détruites quand elles tentent de percer la croûte de la surface.

Dans des sols en bon état, par contre, les agrégats conservent une taille optima allant de la grosseur d'une tête d'épingle à celle d'un pois. Il n'y a pas de croûte en surface, les racines peuvent absorber l'air et Peau qui leur sont nécessaires, et le sol spongieux permet à l'eau d'atteindre les racines et le sous-sol au lieu de se perdre par ruissellement.

NOUVELLE-ZÉLANDE

· Le grand intérêt que porte le Service forestier de Nouvelle-Zélande au Pinus radiata, le conifère le plus largement utilisé dans ce pays, se reflète dans le fait que le premier numéro du périodique: «Notes de recherches forestières» récemment fondé par l'Institut de recherches forestières est consacré à une bibliographie complète de l'essence. Cette bibliographie rassemble toutes les références connues, par ordre chronologique et se divise en 4 sections. La première se rapporte spécialement à P. radiata la seconde donne les listes d'ouvrages fondamentaux contenant des descriptions de P. radiata, la troisième section des publications ne se rapportant pas à cette essence en particulier, mais dans lesquelles elle occupe une large place et la quatrième contient des références de travaux où cet arbre est mentionné.

Les deux premières sections sont considérées comme terminées. Ainsi, forestiers et chercheurs pourront y trouver là des matériaux accessibles et déterminer les lacunes existant encore dans les connaissances relatives à cette essence.

Sylviculture

CANADA

· Le Département des terres et forêts de l'Ontario a, par l'intermédiaire de sa division des recherches inventé un nouveau semoir qu'on pense être le plus efficace de ceux employés jusqu'ici. Il dépose chaque fois une graine à une profondeur déterminée, la graine étant enrobée de manière que des graines petites ou de forme irrégulière puissent être plus aisément manipulées. Les expériences faites jusqu'ici montrent qu'un homme peut ensemencer environ 5 acres (2,02 ha) par jour à un espacement moyen de 6 feet (1,8 m) et que le prix de l'enrobage et du traitement est de Can. $1,00 par livre de graines ($ 2,20 au kg). Le prix total par acre est d'environ $ 1,50 ($ 3,70 à l'ha), suivant l'essence et la productivité et suivant le taux des salaires. De cette méthode on espère les avantages suivant: possibilité de choisir les points les plus favorables pour les graines et probabilité réduite de destruction par les rongeurs.

· Une expérience récente sur l'effet de l'incinération des rémanents sur la germination et la survie des semis du premier âge du pin de Murray (Pinus contorta) et du Sapin de Douglas (Pseudotsuga taxifolia) en Colombie britannique, a été tentée sur les sols suivants: 1) non brûlés, avec addition de cendres, 2) témoins non brûlés; 3) brûlés, non lessivés; 4) modérément brûlés, lessivés, 5) fortement brûlés, lessivés; 6) brûlés après une pluie, lessivés, 7) brûlés, avec addition d'humus, lessivés.

Les principales conclusions ont été les suivantes: 1) la germination ne s'est pas produite quand de la cendre était épandue sur sol non brûlé, en raison de l'augmentation du pH du sol, du durcissement de la couche de cendres, de l'exclusion de l'oxygène et de la for te concentration de la solution nutritive, 2) un plus fort pourcentage de matières organiques augmente le rapport tige-racine, et le traitement des rémanents, qui diminue les matières organiques, donne ainsi des semis moins vigoureux; 3) les sols qui n'ont pas été lessivés après avoir brûlé ont un taux de germination lent, dû à leur pH élevé.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Un numéro récent de Tree planter's Notes («Notes du planteur d'arbres») publié par le Service forestier du Département de l'Agriculture des Etats-Unis, contient des articles sur les graines d'arbres, principalement en ce qui concerne l'influence de leur origine géographique sur la croissance et la production du pin à l'encens (Pinus taeda) et sur le comportement des pépinières de Pinus resinosa. Il donne le texte des lois sur les graines forestières des Etats de Géorgie et de New-York, et la politique des certificats d'origine des graines d'arbre suivie par le Département de l'Agriculture des Etats-Unis. Ce numéro mentionne aussi l'existence d'une publication intitulée «Conservation des graines de pin du Sud»note non périodique N° 123 de la Station expérimentale forestière du Sud. D'après cette publication, la meilleure méthode employée jusqu'ici est la conservation par le froid sec qui comporte le refroidissement rapide et continu de la graine à une température ne dépassant pas 41° F (5° C) et de préférence entre 32° et 5° F (0° et - 15° C). Le taux d'humidité serait constant et compris entre 6 et 9 pour cent pour le Pinus palustris et entre 9 et 12 pour cent pour les autres pins. Les principaux problèmes de stockage sont: utiliser une chambre froide ou entrepôt frigorifique sûr; éviter d'endommager les graines pendant leur extraction; ne pas laisser les graines en attente trop longtemps avant l'extraction, le séchage et le stockage et sécher les graines jusqu'au taux d'humidité convenable au début de la période de stockage.

· L'étude de 159 plantations effectuées sur des terres de culture abandonnées et des terrains érodés dans le nord du Mississippi et l'ouest de Tennessee a permis de classer des stations à reboiser et de prévoir le succès probable des plantations. Les principales influences déterminant le taux de reprise et la croissance des plantations sont la profondeur du sol, la fertilité de sa couche superficielle et son état d'humidité. Ainsi le schéma général de la classification des stations repose d'abord sur la question de la profondeur du sol: inférieure ou supérieure à 24 in. (60 cm) de profondeur; puis, sur la nature de la couche superficielle jusqu'à 6 in. (15 cm) suivant qu'elle comprend surtout des horizons humifères ou des horizons minéraux; enfin, sur l'humidité de la station comme au bas des versants et dans les fonds, ou sa sécheresse, comme sur les crêtes et le haut des versants.

Sauf dans les stations les plus favorables, on peut s'attendre à ce que les résultats des plantations de feuillus soient médiocres et il faut utiliser des pins indigènes, en particulier du pin à l'encens (Pinus taeda). Dans les stations bonnes ou moyennes telles qu'elles sont déterminées par la classification, des plantations à l'espacement de 6 sur 6 feet (1,8 m X 1,8 m) sont recommandées et on peut espérer là un bon taux de reprise et une bonne production de bois utilisable. Dans les stations très dégradées et naturellement pauvres, on recommande un espacement moindre de 3 x 3 feet (0,9 m X 0,9 m) en prévision du déchet probable. La production sera alors peu élevée et le principal intérêt de la plantation sera d'éviter l'érosion, résultat que les plantations de pins permettent d'obtenir. Plus l'érosion de la station sera sévère, plus il faudra de soin pour choisir les points les plus favorables à l'installation de chacun des arbres et pour les planter correctement.

NOUVELLE-ZÉLANDE

· En Nouvelle-Zélande on a reconnu qu'il était très important de perpétuer les caractères individuels des portegraines de Pinus radiata choisis pour leur bonne croissance. On a travaillé pendant 17 ans à l'étude des possibilités de propagation par bouturage. Les questions particulières étudiées comprenaient aussi les modifications à apporter des méthodes normalement pratiquées dans les pépinières pour le traitement des plants obtenus par bouturage, l'époque favorable à la récolte des boutures, l'âge maximum de l'arbre parent dont les pousses peuvent être bouturées avec succès, le type de branche et de boutures donnant les meilleurs résultats et l'effet des hormones rhizogènes sur les boutures. Les boutures furent des types suivants: a) avec talon et traitées avec du «Rootone»; b) avec talon mais non traitées; c) sans talon et traitées avec du Rootone et sans talon mais non traitées.

Les conclusions ont été les suivantes: 1) les boutures de Pinus radiata des types utilisés dans ces expériences reprennent favorablement. Les pertes dues aux non-reprises ne sont pas, au total, plus importantes qu'avec les plants provenant de semis; 2) aucune précaution spéciale ne fut nécessaire pour planter, les boutures entrant aisément dans les trous faits par le plantoir; 3) il fut nécessaire de prendre certaines précautions pour les façons culturales entre les lignes, car chaque bouture formait une pyramide renversée dans le sol. Si cette disposition avait été perturbée, le contact direct avec le sol à la base aurait été interrompu et les racines nouvellement formées brisées; 4) la torsion appliquée aux plants provenant de semis pour provoquer la formation d'un système de racines compact et fibreux causa des difficultés, en particulier avec les boutures à talon, qui se trouvaient à des profondeurs variées en raison de leurs longueurs irrégulières. On constata qu'il fallait, pour réussir, enfoncer les boutures d'au moins la moitié de leur longueur dans le sol et que l'enracinement se faisait à la base ou prés de la base de chaque bouture.

Avec les plus grandes boutures à talon, l'enracinement se développait souvent à une profondeur de 6 inches (15 cm) et des précautions spéciales étaient nécessaires. L'utilisation de boutures sans talon, de longueurs égales, a beaucoup réduit les difficultés de la torsion; 5) l'arrachage des boutures pour les plantations ne fut pas plus difficile qu'avec les jeunes plants repiqués; 6) le meilleur moment pour récolter les boutures d'arbres âgés de 5 à 7 ans est lorsque le bourgeon terminal d'hivernage s'est formé, stade atteint habituellement en février. Les boutures prises du côté de l'arbre où la croissance est vigoureuse sont meilleures. Celles provenant d'arbres de lisière ou isolés avec un bois de 3/8 d'inch, (0,95 cm) de diamètre environ et de gros bourgeons sont plus résistantes au desséchement avant le développement des racines. A partir des arbres de 2 à 4 ans, les meilleures boutures furent fournies par les premières pousses latérales formées au printemps; elles sont bonnes pour la récolte à partir de février quand elles sont aoûtées. Les pousses terminales coupées de jeunes plants d'un an en juin ont presque toutes échoué; celles prélevées en août ont assez bien repris; 7) la plantation des plants provenant de bouture n'a présenté aucun problème particulier, le trou fait pour les plants de semis dans la pratique courante étant suffisamment grand pour que les racines s'étendent horizontalement.

U. R. S. S.

· Une méthode connue et pratiquée depuis longtemps par les jardiniers et les horticulteurs trouve maintenant un plus vaste champ d'application dans les plantations forestières. Cette méthode consiste à tenir les racines des jeunes plants immergées dans l'eau pendant plusieurs jours avant de les planter, au printemps. La base physiologique de cette pratique est la suivante: les jeunes plants, à l'époque de la plantation, sont encore dans l'état de repos hivernal qui est caractérisé par une déshydratation considérable des cellules. C'est le cas pour les jeunes plants pris en pépinière, et plus encore celui des jeunes plants transportés sur de longues distances ou mis temporairement en jauge en attendant la plantation. Pourtant on sait bien que pour commencer à croître les plants doivent d'abord être fortement saturées d'eau. Ce n'est qu'ainsi que les couches protoplasmiques et les parois des cellules se gonflent en absorbant des liquides et acquièrent l'état de turgescence normale essentiel à la croissance. Le fait de maintenir les racines des jeunes plants, avant de les planter, pendant un ou deux jours dans l'eau les fait sortir de l'état de repos déshydraté où ils se trouvent, les met en état de croissance active et stimule l'apparition précoce des feuilles.

Des expériences d'activation de la croissance des semis avec de l'eau furent tentées pour la première fois en 1928 avec des essences exotiques à la Station d'expérimentation forestière de Mokhov dans la province d'Orlov. Les expériences furent si réussies que la méthode est maintenant appliquée à toutes les essences plantées. Dans tous les cas il y eut 100 pour cent de reprise initiale et un développement vigoureux et sain par la suite. Quelques plantations ont maintenant 18, 19 et 20 ans et sont toutes marquées par un taux de survie élevé et une excellente croissance. On a constaté que les jeunes plants ainsi traités commençaient à pousser 4 à 5 jours avant les plants non traités. Les racines, activées par immersion dans l'eau, commencent à croître très vite après la plantation, ce qui, à son tour, stimule l'éclatement des bourgeons et l'apparition d'un feuillage dense. Ces effets sont spécialement marqués sur les jeunes plants dont le système radiculaire a été taillé. La faculté des jeunes plants de passer rapidement et énergiquement en un temps assez court du stade dormant hivernal à un stade de croissance active est très important là où le printemps est court et l'époque des plantations caractérisée par des vents secs et vifs. Elle détermine le taux de reprise et l'avenir de la plantation toute entière.

VENEZUELA

· En 1951, on a étudié un projet de reboisement pour les collines calcaires dénudées à une altitude de 500 à 800 mètres autour de la ville de Valencia et avec une pluviosité moyenne annuelle de 1.100 mm. La région à reboiser est estimée à 20.000 ha.

Ce projet présente de sérieuses difficultés Le sol est très perméable et s'est dégradé par suite d'incendies, d'abus de pâturage et de cultures nomades. La végétation est limitée à des herbes comme Panicum maximum, Melinis minutiflora, à des buissons et à des pieds épars d'essences résistant au feu (Psidium sp., Couratella americana, Bowdichia virgilioides, Byrsouyma crassifolia). Seules les zone les plus humides ont gardé des bouquets d'arbres, surtout composés de légumineuses (Cassia moschata, Piptadenia, Machaerium, Enterolobium).

L'instigateur du projet a proposé que, après avoir établi les droits de propriétés et d'éventuelles expropriations, et avoir protégé correctement le terrain contre le feu et les abus de pacage, il y aurait un stade intermédiaire dans le processus de reboisement dans le but de restaurer un milieu forestier. Ce reboisement pourrait être mené simultanément par différents moyens: ensemencement naturel sur crochetages effectués mécaniquement ou à la main autour des îlots d'arbres préexistants - par semis sur de très petits placeaux crochetés, plantations en pots, plantations de souches et plantations normales - la préférence étant donnée ultérieurement aux méthodes qui se seront révélées comme les plus fructueuses. Les principales essences à planter, soit par semis, soit par plantations, semblent être Bowdichia virgilioides et Byrsonyma crassifolia.

Exploitation et travaux

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Le Département des relations industrielles de l'état de Californie, par l'intermédiaire de sa section de sécurité industrielle, a donné des instructions relatives à la sécurité du travail dans les exploitations et les scieries. Ces consignes se rapportent aux activités particulières suivantes: emploi d'outils à main; travaux d'exploitation en général, abatage, ébranchage, tronçonnage et écorçage; scies mécaniques, débardage au tracteur machine de traînage et débard par traînage mécanique, câbles, poulies de renvoi, chargement des grumes, camions et remorques; transport des grumes et sciages par camion; conduite des camions, routes privées et voies ferrées privées pour la vidange exploitation à la mine; dépôts dé grumes, bassins de stockage, grues, machines à empiler et désempiler; usines de placages et contreplaqués, fabriques de pâtes et de papiers, fabriques de lattes, bardeaux et douves. Un grand nombre de dispositifs et de pratiques de sécurité ont été mis au point au cours des années et il en est tenu compte dans la très complète série d'instructions.

FINLANDE

· Des concours de bucheronnage ont souvent été organisés en Finlande et ont soulevé un grand intérêt, tant dans le pays qu'à l'étranger. Après un intervalle de quelques années, l'idée fut reprise en 1951 et en octobre-novembre ont été organisés les plus importants concours ayant eu lieu jusqu'ici et auxquels l'état prit une part active.

Les compétitions étaient divisées en trois parties: épreuves communales, épreuves pour le championnat entre districts de la main-d'œuvre et pour le championnat de l'état; les épreuves consistaient exclusivement à abattre du bois à pâte et du bois de feu pour l'usage courant.

Les épreuves communales ont duré cinq jours consécutifs, avec huit heures de travail par jour. Les épreuves entre les districts de main-d'œuvre étaient organisées de telle sorte que les concurrents abattent huit heures par jour, tous les deux jours tandis que les journées intermédiaires étaient consacrées à la réparation de leur outillage et à recevoir les conseils de spécialistes sur les méthodes efficaces de travail. Les épreuves pour le championnat de l'état eurent lieu entre le 27 et le 30 novembre et furent organisées de telle sorte que les concurrents travaillent à l'abatage durant trois jours à raison de sept heures par jour, et passaient un jour tiré au sort, à suivre les méthodes de travail et la technique d'autres concurrents.

Plus de 1.500 hommes s'inscrivirent aux concours communaux. Après chacun de ces concours, 15 à 30 concurrents furent choisis pour les épreuves du championnat de district. Le Comité Central des concours invita 35 concurrents aux épreuves du championnat d'état.

Dans chaque catégorie d'épreuves, plusieurs prix furent décernés. Ceux du championnat d'état furent: 1er prix le titre de Statemaster et 100.000 marks; 2e prix le titre de second Statemaster et 50.000 marks; 3e prix le titre de troisième Statemaster et 30.000 marks; 4e prix 25.000 marks 5e prix 15.000 marks, 6e prix 10.000 marks. Des prix-souvenirs et des diplômes furent aussi distribués, ainsi qu'un grande nombre de dons privés.

Les précédents concours d'abatage furent d'une importance considérable en suscitant parmi la population un plus grand intérêt pour la foresterie. L'intérêt des travailleurs fut accru non seulement du fait qu'ils furent capables de voir quels résultats pouvaient être atteints avec le meilleur outillage possible et un travail bien organisé, mais aussi parce qu'ils purent remarquer l'intérêt général plus grand du public à l'égard de leur travail.

ROYAUME-UNI

· Le matériel utilisé dans les pépinières forestières et pour la préparation du sol pour le boisement suit de près les pratiques agricoles, et c'est principalement pour le travail d'extraction que des machines spécialisées sont nécessaires. Les méthodes d'extraction changent actuellement en Grande-Bretagne, étant donné que la principale masse du travail ne consiste plus à couper à blanc des arbres mûrs, mais à exploiter des bois de petites dimensions en éclaircies. Le matériel conçu pour le déplacement de grosses charges indivisibles ne peut plus être utilisé économiquement là où des charges comparativement petites sont réparties sur une grande surface comme c'est le cas au début des éclaircies dans les plantations c'est pour remédier à cette situation que de nouvelles machines sont actuellement étudiées. Non seulement il faut transporter économiquement une faible quantité de produits à l'hectare, mais les distances pour atteindre les véhicules assujettis à la route sont souvent grandes dans les jeunes forêts et un sol accidenté sur des versants à pente rapide est fréquemment un obstacle.

La Direction de la Commission des Forêts entretient une Section du matériel qui a) reste en contact avec l'industrie des machines agricoles pour examiner toute invention nouvelle pouvant être utile à la foresterie; b) entreprend l'étude de la production de nouvelles machines forestières spéciales.

Dans le cadre de l'alinéa b) ci-dessus, les nouveautés actuelles comprennent:

1. câbles transporteurs et rieses conçus pour être installés facilement dans des sites d'accès difficiles où des méthodes plus simples ne sont pas applicables;

2. chargement mécanique de produits d'éclaircies au bord de la route

3. tracteurs légers assez petits pour pénétrer dans les plantations au cours des premières éclaircies

4. méthodes de transport en terrain mou;

5. mécanisation des travaux de pépinière. tels que machines pour façons culturales, semis, habillage des racines, pulvérisation, etc.

6. charrues pour préparer le terrain à la plantation;

7. méthodes mécaniques d'écorçage des poteaux et étais de mines.

La documentation sur les nouvelles machines spécialisées peut servir aux propriétaires forestiers et aussi au commerce du bois. Des dispositions ont été prises pour que soient donnés périodiquement des cours d'instruction consacres à la description et aux démonstrations des nouvelles machines. Des types de machine sont également exposés lors des plus importantes expositions agricoles à travers le pays.

Dans quelques cas, des machines d'origine étrangère sont importées par la Commission des forêts, mais les industriels étrangers ont habituellement un agent en Grande-Bretagne. Là où il n'y a pas d'agent, les propriétaires forestiers peuvent, dans les limites des règlements sur les importations, recevoir leur équipement directement de l'étranger.

Agents destructeurs et protection des forêts

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Deux ans après l'établissement d'un projet de lutte contre les scolytes de l'écorce attaquant l'épicéa au Colorado (Dendroctonus piceiperda) 987.000 arbres au total avaient été traités ou abattus comme arbres-pièges. En 1951, les innovations importantes ont été l'emploi, couronné de succès, d'arbres-pièges destinés à fixer les vols d'insectes, et l'essai favorable d'un nouvel insecticide, le di-bromure d'éthylène. Les frais, pour un arbre, s'élevaient en 1951 a $ 3,46 soit $ 1,20 de plus que l'année précédente.

Un récent congrès de la Société américaine de photogrammétrie fut marqué par un colloque sur l'emploi de photographies aériennes dans la protection de la forêt: c'est, semble-t-il, le premier colloque consacré à ce sujet. Des spécialistes des divers aspects de la protection des forêts ont apporté leur contribution.

Dans la lutte contre les maladies des forêts, on se sert couramment de photographies aériennes prises sur un film panchromatique avec filtre arrêtant le bleu, à une échelle de 1/20.000 en particulier pour la rouille vésiculeuse du pin Weymouth. Leur but principal est de reconnaître les peuplements de Pinus sp. et d'en dresser la carte pour préparer le choix de ceux qui devront être traités. L'opération comporte plusieurs étapes: la première consiste à utiliser les photos pour orienter le cartographe sur le terrain. La deuxième, à éliminer les zones de bois non exploitables ou les terres incultes qui n'exigent donc pas de travail sur le terrain. La troisième, à identifier sur les photographies les types de peuplements dans lesquels l'essence en question ne se rencontre habituellement pas. La quatrième consiste à délimiter et examiner soigneusement les types de peuplements dans lesquels l'essence se trouve vraisemblablement et à faire sur le terrain des recherches suffisantes pour vérifier sa présence.

Pour la lutte contre les incendies, là où il existe de bonnes photographies aériennes, on peut s'en servir comme une source de renseignements à peu près complète, au cours des grands incendies. La photographie à une échelle de 1/20.000 examinée au stéréoscope permet à l'analyste de déterminer les caractères de la topographie, les points dangereux, les obstacles et autres données de ce genre en avant de la marche du feu; par ce moyen, on peut établir un plan de lutte et fournir les autres informations nécessaires aux mesures d'extinction.

Les photographies peuvent être aussi d'un grand intérêt pour établir des itinéraires permettant aux hommes et au matériel d'atteindre certains points, surtout la nuit et là où les hommes ne sont pas déjà familiarisés avec le terrain. Le point crucial pour tir et le meilleur parti des photographies aériennes dans la lutte contre les incendies des forêts est la formation d'un personnel d'exécution capable de lire et d'interpréter les photographies et, en cas d'incendies importants, d'affecter organiquement des interprètes hautement qualifiés à chaque équipe de lutte.

Pour la lutte contre les insectes forestiers, la principale utilisation est l'établissement de levés aériens des attaques d'insectes en forêt. En faisant une mosaïque (figuration d'ensemble constituée à partir d'un grand nombre de photographies) utilisable par l'observateur et en survolant la région, il est possible de localiser exactement les foyers d'invasion d'insectes. Cette méthode est maintenant employée sur presque 50 millions d'acres (20 millions d'ha) de territoires boisés dans les états d'Orégon et de Washington, qui font chaque année l'objet d'une reconnaissance afin de localiser les épidémies de vers des bourgeons de l'épicéa (Choristoneura fumiferana).

Des recherches sont en cours pour déterminer la meilleure échelle de photographie et les combinaisons de films-écrans les plus convenables pour détecter les invasions d'insectes dans les peuplements de Pinus ponderosa et de sapins de Douglas (Pseudotsuga taxifolia) dans l'ouest des Etats-Unis. Les premiers résultats obtenus jusqu'à présent demanderont des essais complémentaires.

· Un récent numéro du «Fire-Control Notes» contient deux articles importants dans le domaine des idées et des projets.

Le premier rédigé par le chefpilote de la région de Californie du Service forestier des Etats-Unis, examine des problèmes que soulève l'emploi de l'hélicoptère. L'expérience acquise au cours d'essais et d'opérations réelles de l'emploi de cet engin pendant les 10 dernières années a permis d'établir pour l'époque actuelle les caractéristiques et les possibilités des opérations ainsi que leur prix de revient. Cet appareil a une charge utile de 400 à 1.600 pounds (180-730 kg), sa vitesse de croisière est d'envrion 50 miles à l'heure (80 km/heure), il peut tenir l'air environ 2 heures, il a ordinairement un plafond de 9,500 feet (2.900 m). Le principal emploi possible de l'hélicoptère est de permettre un contrôle journalier des régions en général inaccessibles par route ou par piste et où la lenleur apportée à l'attaque des incendies peut entraîner des sinistres beaucoup plus étendus. C'est pourquoi dans de telles circonstances, un plan d'infrastructure pour hélicoptère est nécessaire. Cette infrastructure comprend trois types d'éléments: 1) la base permanente munie d'aménagements complets; 2) la base semipermanente ou auxiliaire, avec un entretien, un service et des communications prévues, et 3) un terrain strictement nécessaire, doté de services temporaires suivant les besoins.

L'utilisation d'un endroit satisfaisant pour une région donnée implique, naturellement, des décisions judicieuses concernant beaucoup d'autres endroits de classes différentes et concernant également les rapports de temps et de distance entre chacun d'eux. Cette distance dépend actuellement des besoins du contrôle permanent prévu pour les types de forêts en question et dont la durée peut varier de 20 minutes à plusieurs heures. Si l'hélicoptère doit devenir plus qu'un moyen occasionel et intermittent dans la lutte contre les incendies et s'il doit être utilisé dès le début des incendies, un nouveau travail d'organisation attend les exécutants comme les chercheurs.

Le deuxième article écrit par l'assistant forestier régional chargé de la lutte contre les incendies, également en Californie, considère les problèmes actuels entre la théorie et la pratique de la mécanisation - les nouveaux engins, l'hélicoptère, la radio, les tracteurs et les avions de bombardements offrent de séduisantes possibilités, mais ils ont soulevé des problèmes d'organisation qui conditionnent leur plein rendement et le problème qui consiste à mettre la pratique réelle au niveau de la théorie n'a pas été entièrement résolu.

En ce qui concerne l'hélicoptère, on n'est pas prêt à utiliser complètement l'accélération considérable de la détection des incendies importants et du transport des spécialistes d'un secteur à un autre. L'observation utilisable d'un incendie réel exige des observateurs hautement qualifiés et entraînés et non simplement un fonctionnaire forestier. Les nuages de fumée, le brouillard, l'obscurité ou un vent très violent, qui rendent les opérations aériennes impossibles, doivent aussi être pris en considération, et, bien que l'hélicoptère puisse maintenant être une machine de première importance dans un début d'incendie, et d'une grande souplesse dans les opérations dirigées contre des grands incendies, les vieux moyens habituels de transport par voie de terre ne peuvent être éliminés sans danger. Le risque qu'il y a d'utiliser des tracteurs réside dans le nombre insuffisant des hommes affectés à l'allumage des contre-feux à partir des pistes de tracteurs. C'est évidemment là une cause fréquente d'échec puisque de nombreux kilomètres de pistes pour tracteurs établies en vue de maîtriser des incendies importants ont été rendus inutilisables faute d'avoir rapidement allumé des contre-feux.

La théorie ouvre de grandes perspectives vers l'utilisation des avions pour jeter des bombes extinctrices ou même pour provoquer artificiellement la pluie sur des zone choisies. Un calcul très simple du nombre d'avions nécessaires et le prix de revient d'opérations de bombardements couvrant de vastes étendues de forêts indique que cette méthode simple et séduisante pour maîtriser les incendies se révèle économiquement impraticable.

Cependant le progrès de la mécanisation pose tojours un double problème. Premièrement, déterminer les conditions nécessaires pour approcher du rendement virtuel maximum des machines dans la première attaque menée contre de petits incendies comme au cours de la lutte contre les grands incendies. Cette question demandera un renouvellement des plans et des conceptions. Deuxièmement, le danger d'admettre comme une réalité le potentiel des nouvelles machines en négligeant les méthodes au sol plus prosaïques, moins théâtrales et de valeur éprouvée

Dendrométrie et inventaires

PORTO RICO

· La Station expérimentale de la forêt des Caraïbes a mis au point une nouvelle méthode pour déterminer les âges dans la forêt vierge de Porto Rico. La technique habituelle, qui consiste à compter les accroissements du bois n'est pas sûre et la nouvelle méthode est basée sur les relations mathématiques entre la croissance et le temps et devrait résoudre l'un des difficiles problèmes de l'estimation de la croissance des arbres dans les forêts tropicales.

ROYAUME-UNI

· Le travail sur le terrain pour le recensement des forêts de Grande-Bretagne (Census of British Woodlands) fut accompli depuis 1947 jusqu'à la mi-1949 et le travail de bureau est maintenant terminé. Beaucoup de détails se trouvent dans un sommaire, récemment publié, de cet inventaire général. Les principaux objectifs étaient de dresser la carte de toutes les terres boisées de 5 acres (2 ha) et plus, de les classer, et d'évaluer le volume de bois d'œuvre et l'accroissement des bois sur pied à l'époque de l'inventaire. Les forêts privées ont été recensées par un personnel spécialement recruté et formé à cet effet, rédigeant ses rapports suivant une formule normalisée et les forêts de la «Forestry Commission» ont été recensées par des fonctionnaires du personnel. Plus de 308.000 massifs ont été recensés. Tous les renseignements statistiques font l'objet de rapports séparés pour l'Angleterre, l'Ecosse et le pays de Galles et d'un rapport global pour la Grande-Bretagne.

La surface totale de toutes les terres en nature de bois est de 3.448.662 acres (1.395.674 ha) mais on estime qu'il existe en outre 187.000 acres (76.000 ha) en parcelles de moins de 5 acres (2 ha). La surface totale est donc de 3.640.000 acres (1.470.000 ha) soit environ 6½ pour cent de la superficie du pays. Sur la surface totale il existe 52 pour cent de futaies classées comme peuplements résineux feuillus ou mélangés, 10 pour cent de taillis classés en taillis simple ou taillis sous futaie, 15 pour cent de broussailles; 4 pour cent de forêts ruinées, 19 pour cent de coupes exploitées dont 8 pour cent avant août 1939 et 11 pour cent depuis. Ainsi le total de broussailles, de forêts ruinées ou exploitées - qui sont des bois relativement improductifs - représente 38 pour cent du total. Un peu plus de 80 pour cent de la superficie totale des forêts appartiennent à des propriétaires privés, le reste à l'Etat. Dans l'ensemble des futaies, les classes d'âge sont ainsi réparties: 1 à 10: 14 pour cent; 11 à 20: 16 pour cent 21 à 30: 10 pour cent; 31 à 40: 5 pour cent; 41 à 60: 7 pour cent, 61 à 80: 8 pour cent; 81 à 120: 9 pour cent; au dessus de 120: 5 pour cent, âge inconnu: 26 pour cent. Bien que, durant ces dernières décades, la surface des terres boisées ait eu tendance à augmenter, cet accroissement s'est surtout produit dans les forêts de l'Etat puisque, par exemple, le pourcentage de 1 à 10 ans est de 34 pour les forêts de l'Etat et seulement de 6 pour les propriétés privées.

Les conifères représentent 53 pour cent de la superficie des futaies, avec le pin sylvestre (Pinus silvestris) qui en représente 20 pour cent et le mélèze d'Europe (Larix decidua), l'épicéa norvégien (Picea abies) et l'épicéa de Sitka (Picea sitchensis) 8 à 9 pour cent chacun. Parmi les essences feuillues, les chênes représentent un total de 24 pour cent, suivis par les hêtres avec 9 pour cent - les forêts de l'état ont moins de pin sylvestre (P. sylvestris) et de mélèze d'Europe (L. decidua) que les forêts privées mais beaucoup plus d'épicéa commun (P. abies), et d'épicéa de Sitka (P. sitchensis). Parmi les forêts privées, 83 pour cent sont considérées comme satisfaisantes au point de vue économique, 4 pour cent sont incertaines et le reste, soit 13 pour cent, inutilisables.

Le volume a été évalué en cubic feet, au quart, sur écorce. Le volume total des futaies est de 2,506 millions de cubic feet (71 millions de m³) dont la moitié environ de conifères ou d'essences mélangés et la moitié de feuillus. Le taillis sous futaie représente en outre 153 millions de cubic feet (4.300.000 mi). On évalue l'accroissement total annuel en volume à 97.300.000 cubic feet (2.800.000 m³) dont près de 2/3 fournis par les futaies de conifères. Dans cette catégorie, les forêts privées représentent 34 millions de cubic feet (960.000 m³) et les forêts d'état 29.700.000 cubic feet (840.000 m³) tandis que dans la catégorie des futaies feuillues, les forêts privées représentent 20.800.000 cubic feet (590.000 m³) et les forêts d'état seulement 1 million de cubic feet (28.000 m³).

Aménagement des forêts

ALLEMAGNE

· La période comprise entre 1890 et 1910 a été marquée dans la sylviculture allemande per un passage des éclaircies faibles aux éclaircies fortes et par la préparation de tables de production basée sur des éclaircies intenses. Dans un ouvrage intitulé: Zwischen Schwadzer und Starker Durchforstung (Entre l'éclaircie faible et l'éclaircie forte) l'auteur, le Dr. Hermann Kunanz, à l'aide d'un nouveau matériel, analyse l'effet de ces éclaircies fortes sur le rendement total et sur la capacité de production soutenue de la forêt. Etant donné les nombreuses variables qui interviennent dans ce problème, telles que les caractéristiques biologiques des essences, la qualité de la station, la densité et l'âge des peuplements, cet effet varie naturellement avec les diverses conditions. La tendance générale, cependant, est d'abaisser la production totale pour l'ensemble de la révolution et de diminuer la capacité de production de la forêt. L'étude porte sur les forêts de hêtres d'épicéas, de pins et de chênes d'Allemagne avec une insistance particulière sur les forêts de Hesse, pays natal de l'auteur. Cet ouvrage constitue un traité de haute technique d'un intérêt tout particulier pour les spécialistes de l'estimation forestière, bien que les résultats puissent être généralement appliqués à tous les problèmes concernant l'aménagement forestier.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Les peuplements de mélèze (Larix occidentalis) et de sapin de Douglas (Pseudotsuga taxifolia) du Bassin supérieur de Colombie ont été et continuent à être surexploités de bien des façons et une méthode permettant de prévoir l'accroissement futur des peuplements restant sur pied est nécessaire pour établir des plans d'aménagement. Plusieurs valables interviennent: la taille des arbres, le temps écoulé depuis l'exploitation la vigueur des arbres, la densité du peuplement réservé, les précipitations le nombre d'arbres passant dans là classe de 10 inch. (25,4 cm) de diamètre à hauteur d'homme à différents intervalles de temps après l'exploitation, ainsi que la mortalité des arbres réservés. Récemment la Station d'expériences forestières et pastorales du nord des montagnes Rocheuses a établi des tables et mis au point des méthodes d'application permettant aux aménagistes forestiers de prévoir l'accroissement futur des peuplements réservés et de déterminer l'intensité des coupes dans un traitement par jardinage ainsi que les catégories d'arbres à délivrer ou à réserver.

Les recherches sur l'aménagement des versants en Californie méridionale, poursuivies pendant 25 ans par la Station d'expériences forestières et pastorales de Californie, ont établi une base pour estimer l'effet du déboisement des versants par les incendies.

En général les résultats sont les suivants:

Importance des orages

Augmentation du débit maximum des eaux après un incendie

Période nécessaire au retour à un débit normal


Coefficient d'augmentation

Années

Petits

10-30

20

Moyens

3-10

40

Forts

2-3

60

Durant la première année qui suit l'incendie complet d'un bon couvert de chaparral, le taux d'érosion est environ 35 fois plus élevé et pendant la période de 8 à 10 ans avant que ce taux d'érosion ne soit redevenu normal il atteint 9 à 10 fois celui précédant l'incendie. Ces taux sont considérablement augmentés si un ravinement profond suit l'incendie, mais on n'a pas encore obtenu de mesures quantitatives. Les taux d'érosion annuels sur les surfaces non brûlées pendant 10 ans ou plus varient de 640 à 6.100 cubic yards par square mile (189 à 1.801 m³ par km²), sur les différents versants suivants les facteurs géologiques et édaphiques. Le taux d'érosion annuel la première année qui suit un incendie varie d'environ 19.000 à plus de 176.000 cubic yards par square mile (5.609-51.957 m³ par km²), Ce travail indique clairement l'extrême importance qu'il y a à maintenir des peuplements adultes de chaparral intacts et l'effet sérieux d'incendies même modérés sur le régime des eaux utilisables et sur la capacité des réservoirs dans chaque bassin de réception.

JAPON

· Une étude sur l'aménagement des forêts privées de conifères au Japon due à 2 forestiers américains, montré que, en général, les forêts privées sont sérieusement endommagées par des coupes abusives et des pratiques d'exploitation destructrices. Bien que les forêts japonaises couvrent 68 pour cent de la superficie du pays, les conifères représentent seulement 15 pour cent de la superficie des forêts mais fournissent 85 pour cent de la production annuelle de grumes de sciage. Comme 78 pour cent des forêts de conifères sont des propriétés privées, c'est l'aménagement des forêts privées qui doit résoudre le problème pressant de la fourniture de matières premières pour la construction et la pâte à papier, et de la lutte contre les inondations et l'érosion. La situation est si sérieuse qu'à moins d'entreprendre une action efficace pour diminuer le taux d'exploitation, les bois de sciage seront pratiquement épuisés dans 15 ans et la pénurie croissante de bois affectera gravement l'économie dans son ensemble.

Le programme recommandé a pour objet: 1) de placer les forêts sur la base d'une production soutenue; 2) d'améliorer les pratiques forestières; 3) d'atténuer l'érosion et l'inondation provenant des régions boisées; 4) de transformer les terres dégradées improductives en forêts productives; 5) de trouver des emplois utiles pour ceux qui seraient privés de travail par suite de la diminution des exploitations; 6) de donner au Gouvernement du pays les pouvoirs de contrôle nécessaires pour assurer l'exécution de ce programme; 7) de n'exposer que des dépenses raisonnables eu égard aux profits qui doivent en résulter.

Afin d'exécuter ce programme, il faut une législation prévoyant le contrôle de l'état sur les exploitations forestières dans toutes les propriétés privées, excepté les très petites propriétés, des inspections sur le terrain et des services renforcés.

Les produits forestiers et leur utilisation

AUSTRALIE

· Les désastreux incendies de 1939 dans la province de Victoria, en Australie, ont détruit de grandes quantités d'Eucalyptus regnans et le problème des méthodes de sauvetage fut mis à l'étude par le Laboratoire des produits forestiers. L'expérience antérieure avait montré que les arbres des peuplement tués par le feu et restés debout se conservaient beaucoup moins longtemps que les arbres abattus et recouverts par la végétation du sous-étage. En conséquence les expériences consistèrent à abattre rapidement et à empiler sous vaporisations continues d'eau, qui semblaient permettre di tirer de meilleurs produits du sauvetage.

Le résultat fut une récupération de 56 pour cent, estimée en sciage sur quartier à vive arête, ou de 41 pour cent de sciage de qualification moyenne ou supérieure sur la base d'une classification rigoureuse. Tous ces chiffres sont considérés comme satisfaisants. Le pourcentage de récupération de la qualification moyenne était maximum au milieu des grumes (56 pour cent), moyen dans la bille de pied (38 pour cent) et faible dans les surbilles (29 pour cent. La conclusion générale de l'étude est que, en empilant sous pulvérisation d'eau les bois tués par le feu, on peut en obtenir une utilisation convenable pendant au moins 9 années après l'incendie. De nouveaux travaux sont en préparation pour comparer d'autres méthodes de sauvetage.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Un brevet a été accordé aux ingénieurs techniciens du Laboratoire des produits forestiers de Madison (Forest Products Laboratory) pour une méthode permettant de réduire le retrait, le gonflement et l'hygroscopicité du bois. Le bois est séché au séchoir jusqu'à ce que le taux d'humidité atteigne 2 à 4 pour cent, il est ensuite exposé à des vapeurs sèches de formaldéhyde, puis d'acide nitrique, le traitement chimique étant appliqué entre 140" et 230°. La durée du traitement dépend de l'épaisseur du bois. Jusqu'à maintenant le traitement a bien réussi sur les placages et se montre réellemment efficace pour les autres matériaux lignocellulosiques, en vue de la stabilisation dimensionnelle des articles en bois.

Ces dernières années, de nombreuses expériences furent effectuées par des séchoirs à chauffage direct dans lesquels le générateur de chaleur est étroitement lié à la chambre de séchage et fait partie intégrante du séchoir. L'avantage principal est que ce séchoir forme un ensemble indépendant, n'exigeant aucune chaudière et se trouve ainsi adapté aux besoins des petites scieries et des usines de produits finis qui ne disposent pas de machines à vapeur. Les autres avantages sont: 1) économie de travail puisque les calories produites à l'unité de poids de combustible sont immédiatement disponibles pour l'utilisation en chambre de séchage, 2) l'humidité engendrée par la combustion peut être utilisée pour régler l'humidité à l'intérieur du séchoir, caractéristique particulièrement intéressante pour les essences exigeant un état hygrométrique élevé pendant le séchage; 3) ce type d'appareil est relativement facile à conduire; 4) l'amortissement ainsi que le coût d'exploitation sont peu élevés. Les principaux inconvénients sont: a) les risques d'incendie, bien que des séchoirs consommant du gaz et du fuel-oil aient été récemment conçus pour les réduire, b) l'obtention d'un taux final élevé d'humidité, nécessaire pour annuler les tensions internes, présente encore des difficultés, bien que ce problème soit en voie d'être résolu.

Plusieurs types de séchoir à chauffage direct sont soumis à des essais commerciaux et l'on doit prévoir de nouvelles améliorations.

· Au cours des quinze dernières années, le Conseil pour l'utilisation du bois du Nord-Est des Etats-Unis (Northeastern Wood Utilization Council) s'est préoccupé des méthodes d'utilisation comme combustible des bois de catégorie inférieure, afin d'encourager et de rendre pratique un grand nombre de coupes d'amélioration qui se révèlent nécessaires dans les forêts de la région du Nord-Est. Un de ses premiers bulletins «Comment brûler le bois?» fut réédité 6 fois et il est reconnu comme faisant autorité. En 1951, le Conseil réunit une Conférence sur le bois de chauffage à laquelle les membres particulièrement compétents sur divers aspects de la question présentèrent des exposés sur les aspects généraux de ce combustible ainsi que les plus récents progrès touchant la charbonnette, le bois concassé et les briquettes; la Conférence publia également un manuel sur l'emploi du bois comme combustible.

Le bois de toutes les essences séché au séchoir possède un pouvoir calorifique d'environ 8.600 b.t.u. alors que celui de l'anthracite est d'environ 12.000 et celui du meilleur charbon pour machine à vapeur de 14.500. L'humidité du bois diminue beaucoup la quantité de chaleur utilisable qui est de 7.100 b.t.u. pour le bois séché mécaniquement, de 5.700 pour le bois séché à l'air et de 3.400 seulement pour le bois vert. Les ordres de grandeur des pouvoirs calorifiques ont été déterminés pour les principales essences, et le nombre de cordes séchées mécaniquement, pour égaler 2.000 livres (900 kg) d'anthracite varie de 0,98 pour l'orme (Ulmus thomasi) à 2,00 pour Populus trichocarpa en ce qui concerne les feuillus et de 1,35 pour le mélèze de l'Ouest (Larix occidentalis) à 2,40 pour le sapin Baumier (Abies balsamea) en ce qui concerne les résineux.

Le déclin dans l'utilisation du bois de chauffage a été dû surtout à l'accroissement des prix du façonnage et du transport du bois de chauffage par les procédés manuels classiques. Les progrès modernes de la mécanisation ont rendu possible la réduction du travail par unité de volume à moins du tiers du chiffre traditionnel. Les améliorations comportent la scie à chaîne à un homme, le tracteur chenille à treuil arrière, les chantiers de tronçonnage mécanique des billes, les fendeurs mécaniques, les coins d'éclatement sur scies circulaires à refendre en vue du débit par fente les chargeurs à chaîne transporteuse, le ruban ou le câble d'acier pour l'empaquetage des cotrets d'une corde au moins, et des bigues pour le chargement. Il existe maintenant un outillage pour la production du combustible sous forme de sciure, de bois concassé ou de copeaux. Les appareils d'alimentation en charge ont été perfectionnés pour pouvoir utiliser et brûler efficacement les bois concassés de formes diverses, pourvu qu'ils soient cubiques, de dimensions inférieures à ¼ in. (0,64 cm) et qu'ils comprennent un pourcentage suffisant d'éléments très fins ayant des bonnes caractéristiques d'écoulement. Un dispositif d'alimentation réalisant l'étalement du combustible a été mis au point pour brûler des mélanges de charbon et de bois dans les foyers mixtes Des machines ont été mises au point pour utiliser les déchets des exploitations en forêt, sans aucune autre matière première, afin de produire des briquettes d'une densité égale à 3 fois et demi la densité initiale et si compactes qu'elles répandent moins de poussière au cours des manutentions que la plupart des combustibles non agglomérés. Les briquettes sont des petits cylindres de 1½ in. (3,8 cm) de diamètre, cassés en morceaux de courte longueur et doués d'un pouvoir calorifique moyen de 9.000 b.t.u. par livre (5.106 cal/kg). Elles sont vendues en sacs et sont, par conséquent, faciles à manipuler.

Le large développement de l'emploi de méthodes et d'outillage modernes est une nécessité pour faire naître un marché pour beaucoup de produits forestiers de catégorie inférieure.

Politique forestière

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· L'histoire légale des forêts nationales et du Service forestiers des Etats-Unis débuta avec la loi du 3 mars 1891 qui fut à la base de la création des forêts nationales par décision exécutive. Depuis cette époque de nombreuses autres lois furent votées par le Congrès des Etats-Unis au fur et à mesure que se présentaient de nouveaux problèmes. Périodiquement, le département de l'agriculture des Etats-Unis révise et met à jour une publication donnant les textes des diverses lois qui régissent la question; la dernière révision date de mai 1951.

· Le Journal juridique de Yale a présenté un rapport concis et complet concernant l'aménagement des ressources des domaines publics (c'est-à-dire appartenant à l'état). Ce texte lui-même est bref, mais il comporte 188 citations à l'appui des points établis. Cet article traite essentiellement du conflit de compétence entre le Service forestier du Département de l'Agriculture des Etats-Unis et le Bureau de l'aménagement des terres du Département de l'Intérieur, pour l'aménagement des forêts, des pâturages et des versants sur les domaines publics, question fondamentale pour prendre position sur le rapport de la commission d'organisation de la section exécutive du gouvernement, appelée Commission Hoover, qui présenta ce rapport en 1949.

Dans le travail de cette commission l'accord fut unanime sur la nécessité d'une délimitation précise des compétences du Service forestier et du Bureau, mais, comme Unasylva l'a déjà exposé, les groupes chargés d'étudier chacun des deux départements furent en désaccord sur la fixation de cette délimitation. La Commission opta pour l'agriculture et ce choix de la majorité était judicieux pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, les services de recherche du Service forestier sont beaucoup plus développés que ceux du Bureau de l'aménagement des terres agricoles et le Service bénéficie de la collaboration d'autres centres de recherche du Ministère de l'Agriculture. Ensuite, le Service forestier possède à son actif un meilleur travail de conservation, le mérite de l'amélioration progressive des forêts nationales, des pâturages et de la production du bois d'œuvre doit être directement attribué au succès de la politique du Service forestier.

En troisième lieu, le Service a conservé son indépendance vis-à-vis des usagers des vaines pâtures alors que le Bureau fut obligé de céder une grande partie de ses pouvoirs aux éleveurs dont il est réputé contrôler l'activité. Enfin, le Congrès manque visiblement de confiance envers le Bureau, et son approbation d'une attribution de l'aménagement des forêts et des pâturages à cette organisme démontre un espoir excessif. D'autre part, le Service forestier jouit d'une grande popularité en raison de ses méthodes impartiales et efficaces.

L'unification des activités forestières et pastorales officielles est, pour l'agriculture, un objectif immédiat à la fois pratique et désirable. C'est une étude admirable et sans passion d'un problème d'une importance capitale pour l'administration des domaines publies aux Etats-Unis.

INDE

· Une courte brochure de moins de 25 pages récemment publiée, contient les principales recommandations faites au gouvernement de l'Assam par le Directeur du Service forestier indien à la suite de sa récente visite. Elle retrace clairement et brièvement, les principaux problèmes auxquels doit faire face l'état d'Assam, à la fois dans le domaine de la politique forestière générale et dans les méthodes de sylviculture et d'administration, sans négliger pour cela certains problèmes d'actualité, tels que la récupération du bois emporté au loin par les rivières à la suite du tremblement de terre d'août 1950, qui causa de sérieux dégâts dans le nord de l'Assam.

Situé à l'extrême nord-est du continent indien, près des contreforts de l'Himalaya, l'Assam est un pays d'une topographie accidentée qui l'a aidé à franchir bien des vicissitudes de l'histoire mais qui, aggravée en outre per l'énorme obstacle du Brahmapoutre, l'a non seulement privé de bonnes communications mais l'a isolé des récents événements politiques. Le caractère montagneux du pays affecte naturellement sa politique forestière et le rapport recommande à juste titre que, basée jusqu'alors sur la production de «sal» (Shorea robusta) et de teck (Tectona grandis) cette politique soit orientée vers le développement des industries utilisant le pyrèthre, la quinine et les plantes médicinales ou à tannin, tous produits dont le transport vers l'extérieur du pays est plus aisé que celui du bois. Ces directives s'appliquent également à l'industrie du papier, promise à un avenir florissant en raison des ressources importantes en bambous.

Le rapport insiste aussi sur l'insuffisance des forêts de réserve qui constituent à peine 13 pour cent de la surface totale des terres de l'Assam et 19 pour cent seulement de la surface des forêts. Les forêts privées occupent 60 pour cent des collines et du vaste plateau du Shillong et sont soumises aux cultures nomades dévastatrices et non réglementées, connues ici sous le nom de «jhuming». Comme ailleurs, la solution du problème des cultures nomades nécessite la coordination des efforts de tous ceux qu'intéressent le développement de l'agriculture, du pâturage, de la sylviculture et des industries forestières. L'auteur du rapport estime que, en raison de la topographie, les importantes précipitations (qui détiennent le record mondial avec une lame moyenne annuelle de 12m,50 à Churapuji) concentrées pendant les 4 mois de la mousson, et de la rapidité de croissance de la végétation au moins 25 pour cent de la surface du pays devraient être consacrés à des forêts permanentes.

Le rapport se poursuit avec quelques commentaires intéressants sur la plantation de certaines essences feuillues en vue d'assurer un approvisionnement régulier aux fabriques d'allumettes et de placage ainsi que sur la plantation de Cinchona sp. et d'Acacia mollissima. Particulièrement digne de remarque est la recommandation tendant à généraliser la méthode de régénération de Pinus khasia qui consiste à s'efforcer de régénérer des parcelles après une ou deux années de culture de pommes de terre. Cette méthode qui transforme une opération dispendieuse en opération bénéficiaire a été accueillie favorablement par les cultivateurs qui obtinrent des récoltes excessivement riches.

Enfin, le rapport traite de la question de la réorganisation du Service forestier de l'Assam et insiste, en particulier, sur la nécessité de réviser les aménagements des forêts à intervalles réguliers.

Constatant que dans plus de la moitié des conservations forestières du pays, les règlements d'exploitation sont venus à expiration sans avoir été révisés, l'auteur conclut: «La gravité de la situation ne peut être comprise que si l'on se souvient que dans les Etats du Bengale, de Bihar, d'Orissa et d'Uttar Pradesh tout propriétaire privé perd le droit d'aménager sa propre forêt s'il a été trouvé sans règlement d'exploitation satisfaisant.

ISRAËL

· En 1950/51 a commencé l'exécution du vaste plan gouvernemental de boisement, qui doit entraîner la plantation d'environ 100 millions d'arbres au cours des dix prochaines années. L'objectif à longue échéanche du plan est la conservation et l'amélioration du sol, ainsi que la création de ressouces nationales en produits forestiers, qui sont actuellement très limitées. Le rythme des plantations, cependant, est déterminé par des considérations à court terme de main-d'œuvre: le travail de boisement offre de grandes possibilités d'embauche pour la main-d'œuvre non spécialisée, permettant l'emploi utile des nouveaux immigrants sans qu'il soit nécessaire d'investir d'importants capitaux en outillage, etc. Le boisement est effectué par le Département des forêts du gouvernement ainsi que par les sociétés privées. Les chiffres suivants se rapportent aux activités du gouvernement seul, mais ils témoignent de l'étendue et de l'activité du travail de boisement:

Sommes affectées au boisement

£ 1.790.000

Nombre de journées de travail

363.000

Nombre d'arbres plantés

3.140. 000

Nombre de plants fournis aux autres usagers


Surfaces plantées:

Régions montagneuses:

dunam1

a) nouvelles plantations

3.690.000

b) regarnis

13.230

Dunes de sable

4. 530

Berges des cours d'eau

1.760

Divers

250


326

1 1 dunam = 1/10 ha. environ.

De plus, la plantation d'arbres le long des grandes routes a été poursuivie. Alors que 95 km avaient été plantés jusque là, 211 km l'ont été cette année avec 397.000 arbres.

Les travaux de recherche ont pris de l'extension. La Station de recherches forestières du gouvernement a enrichi son laboratoire et étendu son domaine de travail qui comprend l'écologie, la génétique l'utilisation des produits forestiers, les essais variétaux, etc. Une attention spéciale est accordée à l'étude des possibilités de boisement dans le Negev.

L'administration et la conservation des réserves forestières attire l'attention du Département. Le pacage dans les réserves a été strictement réglementé et on doit remarquer que l'absence des troupeaux a déjà entraîné des exemples intéressants de régénération dans des régions où la végétation était jusqu'alors réduite à une formation clairsemée de petits arbustes. Bien que l'Etat ait à faire face actuellement à de considérables difficultés économiques à la solution desquelles un programme de boisement ne peut contribuer à brève échéanche, on est conscient que les avantages futurs justifieront pleinement l'effort accompli.

JAPON

· Pour pallier au déséquilibre de la répartition géographique des forêts nationales, la loi pour la réorganisation temporaire des forêts nationales fut votée par la Diète en 1951. Cette mesure permet, soit la vente des forêts nationales qui ne nécessitent pas la gestion du gouvernement aux Groupes locaux et autres organisations considérées comme capables de les administrer convenablement, soit l'échange des forêts nationales contre des forêts privées plus intéressantes. Les forêts nationales visées par la loi sont: 1) les forêts nationales petites et isolées; 2) les forêts nationales qui ne peuvent être aisément gérées en même temps que d'autres massifs en raison des difficultés de transport; 3) les forêts nationales enclavées dans des forêts privées et difficiles à gérer; 4) les forêts nationales exploitées en vue de l'approvisionnement en bois de chauffage et en charbon de bois de la population locale pour ses propres usages.

La vente ou l'échange d'une forêt nationale est consenti à des associations autonomes régionales etc. dans le domaine desquelles est située la forêt. Grâce à cette loi, le Gouvernement espère vendre 225.830 ha de forêts avec un matériel sur pied de 10 millions de m³ au cours des trois prochaines années.

NOUVELLE-ZÉLANDE

· Un nouveau combinat pour la fabrication de papier journal, de pâte et de bois d'œuvre, alimenté per la forêt de l'état du Kaingaroa au centre de l'Ile Nord, sera géré par la Compagnie australienne de la pâte et du papier et la contribution apportée par le gouvernement comprendra la création d'un port et d'une ligne de chemins de fer et de lignes de transport d'énergie.

L'entreprise peut être commencée au début de 1952 et son installation achevée en trois ans environ. Ce sera la plus grande installation industrielle jamais réalisée en Nouvelle-Zélande et qui fournira une production considérable de papier journal et d'autres produits avec un excédent important pour l'exportation vers l'Australie.

SOUAZILAND

· «The British Colonial Development Corporation» prévoit l'établissement d'une fabrique de papier journal dans une région de Souaziland où se trouvent déjà de vastes plantations de pins.

UNION SUD-AFRICAINE

· On signale que des intérêts canadiens et sud-africains projettent l'installation de la première fabrique de papier journal de l'Afrique du Sud en utilisant la pâte de bois des pins croissant dans le Transvaal oriental. Ce projet entraînerait un investissement de plus de 10 millions de dollars.


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