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Le travail de la FAO


Commission forestière d'Amérique latine
Commission internationale du peuplier
Notes sur l'assistance technique

Commission forestière d'Amérique latine

Répondant à l'invitation généreuse du gouvernement argentin la Commission forestière d'Amérique latine de la FAO a tenu sa quatrième session à Buenos-Aires, du 16 au 23 juin 1952. Cette réunion remporta un vif succès, réunissant plusieurs personalités éminentes de la région. Avant la clôture de cette session, le Président Peron accorda gracieusement une audience aux chefs des délégations.

Les sessions précédentes de cette Commission s'étaient tenues au Brésil, au Pérou et au Chili, et, à la dernière session, la Commission fut invitée par les délogués du Venezuela à se réunir pour la cinquième session à Merida, siège futur d'un Institut de recherche et d'enseignement forestiers d'Amérique latine.

La session fut présidée par M. Bianchi Gundian, Inspecteur général des Forêts du Chili, et les pays représentés étaient: l'Argentine, le Chili, la Colombie, les Etats-Unis, la France (Guyane française), le Honduras, le Mexique, le Paraguay, les Pays-Bas, la République Dominicaine, l'Uruguay et le Venezuela. Etaient également représentés le Saint-Siège l'Organisation des Etats américains (OAS), la Commission des Antilles, la Commission économique d'Amérique latine (ECLA) et le Bureau International du Travail. De plus, des chefs de missions d'assistance technique forestière de la FAO du Brésil, du Chili, de Haïti, du Honduras, du Mexique et du Paraguay prirent part aux délibérations de la Commission; cette innovation s'avéra des plus utiles.

Programme élargi d'assistance technique

La Commission constata avec satisfaction, d'après les communications des représentants des différents pays que les programmes d'assistance technique étaient appliqués d'une manière satisfaisante et riche de promesses, non seulement grâce à la compétence professionnelle des techniciens envoyés par la FAO, mais aussi grâce à leur dévouement pour leur tâche et leur esprit compréhensif

Une note déposée par la délégation argentine sur «L'Assistance technique pour l'élaboration des plans concernant la foresterie et les produits forestiers en Amérique», et incorporée dans lé rapport de la Commission, fit ressortir que, dans l'ensemble, les pays d'Amérique latine possèdent des forêts d'une immense valeur, qui, lorsque leurs formidables possibilités auront été inventoriées, pourront contribuer d'une manière substantielle à la solution du problème du ravitaillement en bois. Pour la plupart, ces forêts sont nettement hétérogènes, et comprennent une grande variété d'essences, facteur qui constitue le principal problème de leur utilisation.

Les pays d'Amérique latine ont mis très longtemps à apprécier le rôle en puissance de leurs immenses ressources forestières dans l'économie du continent américain et de l'ensemble du globe, et seule la situation critique qui suivit la seconde guerre mondiale fit apparaître clairement que l'indifférence ou la négligence actuelle envers cet important héritage étaient, également préjudiciable à l'économie agricole, industrielle ou forestière. Une saine tendance vers la protection des forêts, leur amélioration et leur extension, s'est récemment manifestée, avec la création des premiers services techniques, complètement indépendants des autres corps publies, dans le cadre des ministères respectifs de chaque pays. Toutefois, l'urgence de hâter la restauration des forêts s'impose toujours, car l'Amérique latine dans son ensemble bénéficiera de cette restauration, à laquelle tous les pays, sans exception, sont anxieux de participer.

L'Amérique latine est très différente de l'Europe et du reste du continent Américain au point de vue économique, social, politique et linguistique. La psychologie de ses différentes populations diffère encore plus largement en ce qui concerne la sylviculture et la politique forestière. Tous les projets et inventaires préliminaires envisagés doivent donc être conçus, organisés et réalisés avec un souci particulier de conditions locales très spéciales, et avec une représentation suffisante de techniciens d'Amérique latine. Une telle participation pourrait également servir à stimuler et à confirmer les techniciens locaux, et leur permettre de prendre part à des travaux importants concernant leurs propres pays et quelques autres avec lesquels ils sont historiquement et culturellement associés. C'est dans le cadre de la Division forestière de la FAO et de ses commissions et comités techniques que cette coopération peut être rendue efficace, et une représentation de l'Amérique latine en nombre suffisant et suffisamment qualifiée devrait être déléguée auprès de ces organismes le plus rapidement possible.

A l'époque actuelle, où peut réellement être mise à l'épreuve l'efficacité des travaux de la FAO, la garantie de cette collaboration est de la plus haute importance pour combattre la propagande visant à affaiblir la foi des peuples américains dans les possibilités constructives de cette Organisation. Ces raisons, concluait le rapport, justifient amplement une nécessité semblable en ce qui concerne la composition des commissions d'études techniques dans les différents pays d'Amérique latine, dans lesquelles la participation des techniciens d'Amérique latine est indispensable.

A l'issue des délibérations, la Commission recommanda que les gouvernements des pays bénéficiaires des missions de la FAO désignassent toujours les techniciens nationaux indispensables pour obtenir les meilleurs résultats possibles de ces missions.

Elle recommanda également que de jeunes techniciens fussent détachés auprès de ces missions, afin d'apprendre les méthodes et procédés utilisés.

La Commission examina également quelles autres formes d'assistance technique pourraient être pratiquées par la FAO: bourses, centres d'enseignement et de formation nationaux et régionaux, voyages d'études, et études générales d'un caractère international. Elle estima que celles-ci devraient être poursuivies et intensifiées suivant la forme normale d'assistance technique.

La Commission estima qu'il serait souhaitable de revoir périodiquement les programmes afin de les mettre à jour en se conformant aux nécessités locales et aux désirs des gouvernements. Elle insista tout particulièrement sur l'opportunité de maintenir l'action locale en harmonie avec l'esprit de la politique générale ou locale préconise par la Conférence de la FAO, et sur l'avantage que présenteraient des visites périodiques rendues aux personnalités gouvernementales et aux missions par des dirigeants de la FAO et des membres de l'Office régional.

Institut de recherche et d'enseignement forestiers d'Amérique latine

La Commission exprima l'opinion que la création d'un Institut de recherche et d'enseignement forestiers d'Amérique latine était d'une importance vitale, et insista sur l'importance des recherches pratiquées sur le terrain et dans les stations expérimentales.

La Commission estima que la proposition du gouvernement du Venezuela, offrant comme siège de l'Institut l'Université nationale des Andes (Universidad Nacional de los Andes) dans la ville de Merida, devrait être accueillie avec reconnaissance et acceptée. D'après les suggestions présentées à des sessions antérieures visant à l'établissement de centres de recherches forestières régionales, la Commission considéra que, en première urgence, six de ces centres devraient être créés et placés en des points stratégiques des zones forestières possédant leurs caractéristiques individuelles propres, c'est-à-dire:

1. Le Mexique et l'Amérique centrale.
2. Les Antilles.
3. Les Andes tropicales.
4. Les Andes méridionales.
5. Parana-Plata - Paraguay.
6. L'Amazone.

Les stations suivantes ont été proposées:

1. L'Institut inter-américain de sciences agricoles de Turrialba.
2. La Station expérimentale des forêts tropicales (Porto Rico).
3. La Station de Tingo Maria (Pérou).
4. L'Université de Concepcion (Chili).

La Commission autorisa son Secrétaire à entreprendre les négociations nécessaires pour la constitution officielle de l'Institut de recherche et d'enseignement forestiers d'Amérique latine, et nomma un sous-comité composé de représentants de l'Argentine, du Brésil, du Chili, des Etats-Unis du Mexique, du Pérou, du Venezuela et de l'Institut inter-américain de sciences agricoles, pour coordonner les travaux d'installation de cet Institut.

Politique forestière

La Commission avait reçu auparavant de l'Argentine, du Brésil, du Chili, de l'Equateur, de Haïti, du Honduras, du Paraguay, de la République Dominicaine et du Venezuela, des rapports sur la politique forestière, qui furent discutés par les délégués. En l'absence des délégués de l'Equateur, de Haïti et du Honduras, on prit note des rapports de ces pays.

La Commission estima que, étant donné l'importance des rapports soumis, elle devait accepter la proposition du secrétariat d'établir un résumé et de la distribuer aux pays membres.

Parmi ses recommandations touchant la politique, la Commission demanda à la FAO de favoriser l'établissement d'une fédération ou d'une union des associations forestières d'Amérique latine afin de coordonner leurs activité, elle émit le vœu que les gouvernements d'Amérique latine prennent les mesures nécessaires pour permettre aux compagnies d'assurances, caisses d'épargne et autres organismes administrateurs des deniers publics, d'investir leurs réserves dans les projets de boisement ou de reboisement et que les gouvernements favorisent le crédit forestier en accordant des prêts à long terme et intérêts réduits pour ces projets.

La Commission prit bonne note de la proposition du délégué du Venezuela de soumettre pour examen à un comité le texte d'une loi pour la conservation des ressources naturelles renouvelables. En conséquence, un comité composé de représentants de l'Argentine, du Brésil, du Chili et du Mexique fut constitué qui devra communiquer le résultat de ses études par l'intermédiaire de l'Office Régional de la FAO de Rio de Janeiro.

Inventaire de la pâte à papier et du papier

La Commission prit note du programme de la FAO pour l'expansion de la production mondiale de pâte et de papier, conformément à la requête adressée à la FAO par le Conseil économique et social, dans sa résolution N° 374 (XIII). Elle prit également note des inventaires et des travaux effectués par la FAO et l'ECLA, à la suite de la 4ème session, tenue au Mexique en 1951, et salua cette coopération entre organismes internationaux pour l'étude de cet important problème mondial.

La Commission recommanda que la FAO prit contact avec les pays produisant et utilisant des graines, leur demandant de hâter les échanges et le commerce des graines d'essences forestières à croissance rapide, pour la création de peuplements destinés à la fabrication de la pâte à papier. La Commission a estimé que les différents pays devraient prendre des mesures d'urgence pour faciliter l'importation et l'exportation des graines en étudiant les possibilités d'accords commerciaux et financiers et en adoptant des mesures douanières appropriées.

4ème Congrès forestier mondial

Profitant de la présence du Professeur Eino Saari, organisateur et Président du troisième Congrès forestier mondial, la Commission entendit une intéressante communication sur les différents problèmes inhérents à l'organisation de réunions internationales de ce genre.

La Commission demanda ensuite que, lorsque le lieu de réunion du Congrès serait fixé, la FAO se mit en rapport avec les gouvernements des Etats Membres, afin de les consulter sur l'ordre du jour, et qu'elle demandât aux gouvernements de bien vouloir indiquer, en soumettant leurs suggestions, un ordre de priorité, afin de faciliter le choix final des questions à inscrire à l'ordre du jour.

Fête mondiale des arbres

A la sixième Session de la Conférence de la FAO, tenue à Rome en novembre 1951, les délégués adoptèrent une importante résolution sur l'opportunité de célébrer annuellement, dans chaque pays membre, une fête mondiale des arbres à une date qui conviendrait aux conditions locales.

La Commission recommanda que la FAO fournit aux différents pays toutes les informations possibles, afin qu'ils puissent donner à ce festival tout l'éclat qu'il convenait. Elle attira en particulier l'attention sur la valeur que l'on attache, en général, aux publications et aux films, et demanda à la FAO de fournir tous les détails possibles sur la manière dont les fêtes des arbres sont célébrées dans les autres parties du monde.

Protection de la nature

Etant donné, que, à bien des égards, les problèmes de la protection de la nature sont étroitement associés aux problèmes forestiers, la Commission considéra qu'ils devraient également être examinés avec attention. L'union internationale pour la protection de la nature devant se réunir à Caracas, Venezuela, en septembre 1952, la Commission demanda aux gouvernements de s'y faire représenter par des forestiers, et de fournir ainsi à ces derniers l'occasion d'entrer utilement en contact avec les spécialistes des autres parties du monde. Enfin, la Commission recommanda que l'OAS préparât un projet de révision de la Convention de Washington pour la protection de la nature et la préservation de la vie sauvage dans l'hémisphère occidental, et lui demanda de soumettre ce projet, dès que possible, à une conférence Panaméricaine ad hoc composée de représentants qualifiés.

Normalisation

La Commission a estimé que le glossaire forestier anglo-espagnol, actuellement en préparation à la Station expérimentale forestière tropicale de Rio Piedras (Porto Rico), pourrait servir de point de départ pour la normalisation de la terminologie forestière de l'Amérique latine. La Commission demanda au gouvernement des Etats-Unis de mettre à la disposition de la FAO la terminologie et les définitions déjà fournies ou en cours de préparation. La FAO à son tour soumettrait cette terminologie et ces définitions aux différents pays pour examen, et enverrait ensuite l'ensemble de la documentation recueillie à la Station de Rio Piedras pour aider à la préparation de l'édition définitive du glossaire.

Le nouveau président de la Commission

Le dernier acte de la Commission fut d'élire un nouveau président pour la période s'étendant jusqu'à la clôture de la pochaine session.

M. Lucas A. Tortorelli, Administrateur général des forêts de la République argentine, a été élu à l'unanimité.

Commission internationale du peuplier

La sixième session de la Commission internationale du peuplier s'est tenue à Rome du 26 au 28 mai 1952 sous la présidence du Professeur Ph. Guinier (France), et la vice-présidence du Professeur G. Houtzagers (Pays-Bas). Marcel Leloup, Directeur de la Division des Forêts, représentait le Directeur général.

Des délégués, appartenant aux pays suivants, faisant ou non partie de la Commission, y assistaient: Allemagne, occidentale Autriche, Belgique, Espagne, Etats-Unis, Finlande, France Grèce, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Suisse et Syrie. L'Union internationale des Organisations de recherche forestière y était également représentée.

Le Président, dans son discours inaugural, donna un compte de l'œuvre accomplie par les membres de la Commission depuis sa création et souhaita la bienvenue aux délégués des pays qui venaient de se joindre à la Commission, c'est-à-dire l'Espagne, les Etats-Unis, la Finlande et la Grèce. M. Leloup, en accueillant les délégués au siège de la FAO, commenta le rapide développement de la Commission depuis sa création en 1947 et souligna les résultats obtenus. Il attira également l'attention sur l'importance des futures activités de la Commission, qui seraient discutées au cours de la session, et sur les recommandations qui pourraient en résulter tendant à étendre ses activités au monde entier.

Rapports sur les travaux des commissions nationales

Des rapports furent soumis par les commissions nationales et les organismes similaires sur leur travail, ainsi que par certains pays non-membres, représentés à cette session, en particulier la Grèce et l'Espagne. La Commission émit le vœu que soient poursuivies les études, encore incomplètes sur des maladies telles que le cœur noir et les gerces du peuplier ainsi que sur la culture du peuplier autrement que sous forme de peuplement forestier (c'est-à-dire dans les terrains agricoles, et particulièrement dans les pâturages), et que des rapports soient présentés à la prochaine session. Des indications furent fournies par les commissions nationales sur les études faites sur les maladies du peuplier, et la Commission recommanda que le travail se poursuive suivant la voie déjà tracée. Elle insista tout particulièrement sur les dangers qui pourraient résulter de la propagation d'Hyphantria cunea, qui avait été récemment introduite des Etats-Unis en Europe (Autriche, Hongrie et Yougoslavie) et incita les commissions nationales à surveiller attentivement les centres d'infection et à prendre les mesures nécessaires pour les réduire.

Enfin, la Commission jugea opportun, pour faciliter les comparaisons, d'uniformiser la présentation des rapports annuels des commissions nationales avant l'ouverture de chaque session. Il fut décidé que le questionnaire serait divisé en deux parties: la première comportant un exposé général des activités pour lesquelles un rapport annuel avait été demandé à la session précédente, et la seconde des rapports consacrés aux projets qui avaient été particulièrement recommandés pour l'année considérée ou entrepris par les différents pays dans le courant de l'année.

Etude de la culture du peuplier dans les stations choisies

Au vue des premiers résultats obtenus dans certains pays, en particulier en France et en Belgique, la Commission recommanda que les inventaires fussent poursuivis afin de réunir une documentation précise sur l'accroissement dans des stations choisies compte tenu des facteurs écologiques et culturaux. Les commissions nationales travailleraient ensuite en liaison avec les stations de recherche forestière s'il semblait qu'une telle coopération puisse être fructueuse.

Aspects économiques de la culture du peuplier

La Commission émit le vœu que les commissions nationales continuassent leurs recherches sur l'aspect économique de la culture du peuplier, particulièrement en ce qui concerne la culture hors forêt.

En ce qui concerne l'espacement, la nécessité d'adapter les techniques aux conditions économiques actuelles fut soulignée, et, en l'absence de fait nouveau, pouvant entraîner la révision des conclusions auxquelles on était arrivé au cours des sessions précédentes, l'espacement précédemment recommandé fut encore considéré comme étant le plus favorable. Toutefois, étant donné que ces conclusions étaient fondées sur les conditions économiques, les commissions nationales reçurent le conseil de poursuivre leurs études sur ce sujet, afin d'adapter les techniques aux changements des conditions et de profiter de l'introduction de nouveaux types de clones.

Utilisation du bois de peuplier

Suivant la recommandation qui avait été faite à la session précédente un groupe spécialisé, chargé d'étudier l'utilisation du bois de peuplier, fut réuni par le Président avant l'ouverture de la session actuelle. Le rapport de ce groupe d'étude fut présenté par le rapporteur, M. A. Janis (France) qui rappela la seconde Conférence sur la technique mécanique du bois qui s'était réunie à Igls, Autriche, en août 1951. A cette réunion, on reconnut que les travaux de la Commission internationale du peuplier étaient conformes à ses buts, et l'on recommanda qu'ils fussent poursuivis et étendus. M. Janis attira également l'attention sur les difficultés qui résultaient du manque de coordination entre les producteurs et les consommateurs. On recommanda l'échange d'échantillons entre les différents pays, et l'attention des commissions nationales fut attirée sur les possibilités d'utiliser le bois de peuplier pour la construction des wagons.

Etant donné l'importance de ce sujet, la Commission décida que le groupe d'étude sur l'utilisation, qui, jusqu'à présent, était constitué à cet effet à l'occasion des diverses sessions, deviendrait un groupe permanent sous la présidence du Professeur G. Giordano (Italie) avec M. Janis comme rapporteur.

Trembles

La Commission remercia le Dr Heimburger (Canada) pour le rapport qu'il avait préparé à la demande du secrétariat. Des rapports furent également présentés à la Commission par certains délégués sur la situation et les études entreprises dans leurs pays respectifs, en particulier la Finlande et la Suède. La Commission conseilla aux commissions nationales d'étudier les différents types de trembles et leurs modes de reproduction particulièrement en ce qui concerne les hybrides de trembles d'Amérique et d'Europe.

Les peupliers des Etats-Unis

Le Professeur G Houtzagers (Pays Bas) commenta les conclusions formulées par la mission d'experts envoyée par l'OECE aux Etats-Unis en 1950 pour étudier les peupliers américains, et la collaboration avec des experts américains du peuplier, en particulier le Dr E. J. Schreiner, délégué par les Etats-Unis à la présente session. Le Dr Schreiner donna un compte rendu des travaux actuellement en cours aux Etats-Unis, illustrant son exposé à l'aide d'un film. Cet exposé fut suivi par une nouvelle discussion sur l'espacement des plants et le Président fit ressortir que lé but de la culture du peuplier était d'augmenter la production afin de répondre aux besoins de l'industrie et dit que la Commission avait reçu en ce domaine une aide précieuse des experts américains.

Activités futures de la Commission

Après avoir approuvé les conclusions générales du secrétariat, en ce qui concerne les activités futures, la Commission approuva en particulier l'extension des recherches aux trembles et aux peupliers blancs et l'intensification des recherches sur l'utilisation par la création d'un groupe de travail permanent chargé de poursuivre les études sur ce sujet. On reconnut également que des experts du peuplier devraient assister aux congrès régionaux, au besoin simultanément avec d'autres congrès forestiers. La Commission fit ressortir le danger que faisait courir les insectes du bois, danger qui ne ferait que croître avec l'extension de la culture du peuplier, et émit le vœu que des entomologistes participassent toujours aux travaux des Commissions nationales.

Elle recommanda que des méthodes statistiques modernes fussent toujours appliquées aux recherches actuelles, et demanda que les méthodes actuellement employées fussent exposées à la prochaine session et soumises à l'examen d'un groupe d'étude.

La Commission décida de ne se réunir que tous les deux ans, à partir de 1953, tandis que le Comité permanent continuerait à se réunir chaque année, et porterait le nombre de ses membres à neuf, renouvelable par tiers à chaque congrès. Elle convint également de demander au Secrétaire de proposer que les statuts fussent amendés conformément aux décisions prises par la Commission afin de permettre à la Commission d'étendre le champ de ses activités

L'invitation du gouvernement dé la République Fédérale Allemande de réunir la prochaine session à Baden-Baden au printemps de 1963 fut acceptée, et il fut confirmé que la cinquième session du Congrès international du peuplier aurait lieu à la même époque.

Notes sur l'assistance technique

Au Brésil, transport par eau est le seul qui puisse être normalement utilisé pour le bois, ce bassin de flottage à Manaus étant l'un des nombreux dépôts du bassin de l'Amazone.

Brésil

A la quatrième session de la Commission forestière de l'Amérique latine tenus à Buenos-Aires en juin 1952, fut présenté un rapport sur les travaux effectués jusqu'à cette date en ce qui concerne la mise en valeur des ressources forestières de l'Amazone. Ce rapport traitait des travaux accomplis par une mission compose de trois experts de la FAO K McGrath (exploitation), R. Gachot (sciage) et N. M. Gallant (commerce et répartition) - ainsi que des programmes immédiats et à long terme proposés par la mission.

Un premier contact avec les forêts et les industries forestières de l'Amazone fit apparaître les deux principaux problèmes à affronter: (1) Le fait que ces forêts couvrent une superficie d'environ 3 millions de km² avec une population très clairsemée de 2.500.000 habitants, nécessitant donc une mise en valeur par paliers successifs, en partant des zones les plus accessibles pour atteindre les régions inhabitées et (2) la nécessité d'améliorations nombreuses et immédiates, afin de permettre aux industries du bois de maintenir leur production, ne serait-ce qu'à leur niveau actuel. Sur la base de ces conclusions, et avec l'approbation du gouvernement brésilien, les membres de cette mission travaillèrent simultanément à deux programmes - un programme à court terme visant à l'amélioration des installations existantes, et un programme à long terme pour la mise en valeur des industries forestières dans leur ensemble.

Programme à court terme: Jusqu'à présent, l'exploitation est pratiquée virtuellement sans moyen mécanique, et n'est donc possible qu'à proximité des rivières. Ni les outils à main actuellement utilisés, ni les méthodes employées, ne sont suffisants, et, en conséquence, il a été proposé d'engager un technicien du sciage, pour faire des démonstrations sur l'emploi de matériels modernes et les moyens d'améliorer le rendement. L'exploitation étant souvent pratiquée dans des zones soumises à des inondations périodiques, une étude du matériel adaptée à ces conditions a également été entreprise.

Il existe trois problèmes d'un intérêt immédiat concernant le sciage: (1) la formation d'ouvriers forestiers (une proposition visant à la création d'un centre de formation, avec l'assistance de la FAO, a été provisoirement approuvée par le gouvernement brésilien), (2) l'utilisation des déchets de scierie; et (3) la possibilité d'utiliser des scies mécaniques transportables légères dans les régions situées loin d'un centre industriel

Programme à long terme: Le but capital est d'intensifier la mise en valeur de zones choisies convenant à l'établissement d'une industrie moderne.

Quoiqu'il existe de nombreuses études botaniques sur les essences forestières, on sait très peu de choses sur leur répartition. Les données cartographiques sont également assez rares. Toutefois, des inventaires aériens pourraient être utilisés avec profit sur une assez vaste partie du bassin de l'Amazone afin: (1) de déterminer la limite séparant les régions soumises à des inondations périodiques et celles qui y échappent, et (2) de faire un inventaire sommaire des différents types de peuplements forestiers.

Le séchage au séchoir n'ayant jamais été pratiqué, on a proposé l'établissement d'un centre permettant d'étudier les méthodes de sciage et de séchage des principales essences de l'Amazone.

La mission continue à étudier les possibilités de réduction des frais de production et les questions commerciales, et se propose d'étudier la possibilité d'accroître les échanges commerciaux, tant sur le marché intérieur que sur les marchés étrangers, et d'augmenter les exportations d'essences actuellement sur le marché, et des essences moins connues. On étudie également les conditions de vente des produits des industries utilisatrices de bois, placages et pâte à papier par exemple.

Haïti

L. Vinton Burns, délégué forestier de la FAO à Haïti, écrit que le gouvernement l'a chargé d'élaborer un plan concernant la mise en valeur des forêts de la vallée d'Artibonite. Des travaux préliminaires ont déjà été entrepris pour la construction d'une digue et d'un réservoir, dont le coût atteindra 20 millions de dollars, pour la production d'énergie hydro-électrique et pour l'irrigation.

Chili

L. Hartman, membre de la mission forestière de la FAO au Chili, a récemment rédigé un rapport traitant de l'estimation des déchets d'exploitation et du rendement actuel des scieries. Les deux photographies reproduites ici sont extraites de ce rapport. La fig. 1 montre un échantillon de grume de Nothofagus procera (diamètre moyen, 50 cm, 5; longueur 4 m.) choisi pour des sciages expérimentaux dans une scierie utilisant des scies circulaires et à ruban, et la fig. 2 montre les deux planches et deux pièces équarries débitées dans cette grume à l'aide d'une scie circulaire.

 

Le plan prévoit le boisement de 25.000 acres (10.000 ha.) de terrains domaniaux sur une période de 10 ans: 500 acres (200 ha.) la première année; 1.500 acres (600 ha.) la seconde; et un maximum de 3.000 acres (1.200 ha.) en cinq ans, entraînant une dépense totale de 780.000 dollars. En 15 mois, 15 pépinières ont été installées et 400 acres (160 ha.) ont été plantés; afin de mettre à exécution de nouveaux programmes de plantations, on a fait appel à la collaboration de propriétaires particuliers, de paysans, de professeurs et même de prêtres.

Le Service des eaux et forêts, responsable des travaux de foresterie et d'irrigation de ce pays, qui faisait autrefois partie du Ministère de l'Agriculture, a été transféré au Ministère des Travaux Publics, permettant ainsi au Service de sylviculture de se concentrer sur la mise en valeur des forêts. Depuis mars 1951, une Section de boisement et de consèrvation du sol a été à l'intérieur du Service forestier et a fait un bon travail.

Avec la coopération amicale du Service forestier, des plans ont été établis pour la mise en valeur des forêts des vallées de l'Artibonite, de la Grise, de la Blanche et de Matheu-Délices, ainsi qu'aux environs et sur la colline même «Morne de l'Hôpital», qui domine Port-au-Prince et d'où la ville tire son alimentation en eau.

Un plan, partie intégrante d'un programme plus important a récemment été établi en vue de l'utilisation commerciale des ressources forestières du pays, à la requête du Ministère de la mise en valeur et englobe des questions telles que les investissements à court terme par exemple dans des plantations destinées à produire du caoutchouc, du bois de chauffage et de l'écorce à tan.

En ce qui concerne l'enseignement, et afin de répondre aux besoins actuels en experts forestiers, des cours sur le boisement et des démonstrations pratiques sont donnés aux étudiants de troisième année de l'Ecole nationale d'Agriculture par le chef de la Division de Sylviculture ainsi que par l'expert de la FAO.

Honduras

Au cours d'une de ses tournées le conseiller forestier de la FAO, E. J. Schreuder, a visité une ferme expérimentale de la Banco Nacional de Fomento, près de Jalteva, laquelle comprend environ 1.000 acres (400 ha.) de terres arables, et une vaste zone couverte de forêts de pins. Il indique que, bien que la vallée souffre d'une pénurie d'eau, il n'y a aucune raison pour que l'irrigation s'avère difficile. La plupart des forêts de pins situées entre Tegucigalpa et Jalteva font apparaître de sérieux dommages causés par les incendies, mais, ainsi qu'en témoignent de nombreuses parcelles sises le long du chemin et sur les pentes, la régénération dépend surtout de la protection contre les incendies.

Au cours d'un autre déplacement il visita une ferme expérimentale semblable à Comayagua, où une irrigation abondante et un sol meilleur dans la vallée sont à l'origine d'une différence marquée; on envisage d'y établir une pépinière forestière irrigable. Toutefois, «la route qui relie Comayagua et Siguateneque», rapporte Schreuder, «serpente parmi des montagnes aux versants escarpés, et offre d'excellents exemples de forêts de pins déjà déboisées ou en partie dévastées, ainsi que des exemples de forêts encore presque intactes. Des milliers d'hectares de forêts de pins pourraient être ici sauvés, sans le secours de plantations artificielles, si une organisation efficace de protection contre les incendies pouvait être mise sur pied. En différents endroits, situés entre 3.000 ft. (900 m.) et 5.000 ft. (1.500 m.) au-dessus du niveau de la mer, nous aperçûmes des milliers de très jeunes plants de pins, attendant probablement un destin tragique dans un avenir plus ou moins rapproché. Dans les régions dénudées depuis de longues années situées pour la plupart à une altitude moins élevée, l'érosion apparaît partout, et une végétation xérophytique s'introduit peu à peu».


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