Page précédente Table des matières Page suivante


Rapport sur les produits


Bois de chauffage
Traverses de chemins de fer

Bois de chauffage

Après la nourriture, les besoins fondamentaux de l'homme sont le combustible et l'abri, et ils viennent parfois sur le même plan qu'elle.

Pour la grande majorité de la population du sud-est de l'Asie - qui représente un peu moins de la moitié de la population du globe - le mot combustible signifie bois, y compris le charbon de bois. Le combustible utilisé , pour la cuisson des aliments, et, dans une partie de la région, pour le chauffage, est toujours du bois, à quelques exceptions près. Un bon nombre d'industries de la région marchent au bois; il en est de même de plusieurs voies ferrées et de plusieurs services de navigation fluviaux et côtiers. Ils sont donc étroitement tributaires des disponibilités et de l'économie du bois de chauffage par comparaison avec d'autres combustibles.

En dehors du bois, les autres combustibles sont le charbon (et la lignite), le mazout et l'électricité ainsi que les combustibles d'origine agricole. La moyenne des chiffres relatifs à la production de charbon en 1950 et 1951 donne les résultats suivants (en millions de tons): Japon, 40,8; Chine, 37,5; Inde, 33,0; Indonésie, 0,8 Viet-nam, 0,5; Pakistan, 0,5; Malaisie, 0,4; Corée du Sud, 0,3; les Philippines, 0,2. Il n'y a pas de production en Birmanie, au Cambodge, à Ceylan, dans le Pakistan oriental, dans le Bornéo du Nord, au Sarawak et en Thaïlande. En ce qui concerne le mazout, Brunéi et l'Indonésie ont une production assez importante, tandis que celle des quelques autres pays producteurs est relativement sans importance. Presque toute la production de charbon et d'huile de la région est consommée dans quelques centres urbains, et par diverses industries et compagnies de chemins de fer de la région. En ce qui concerne l'énergie hydro-électrique, la puissance installée est d'environ 6.600.000 kw au Japon et 600.000 kw respectivement dans l'Inde et en Chine, utilisée localement pour la lumière et la force.

Les résidus agricoles combustibles, tels que la paille et la bouse de vache, sont utilisés dans quelques régions, mais ils sont inférieurs au bois de chauffage, et leur emploi indique simplement que le bois fait défaut ou que son prix est prohibitif. Le bois de chauffage restera donc la principale source de combustible des zones rurales et couvrira également une partie de la consommation urbaine (sous forme de charbon de bois). De même dans certains pays de cette région, certains secteurs industriels et les chemins de fer continueront sans doute à dépendre du bois. Une partie de la région est si pauvre en combustible que les consommateurs sont forcés d'importer leur bois de chauffage de régions éloignées, à quelque prix que ce soit. Les importations de bois de chauffage de Bornéo à Hong-kong, ou même en Corée sont nécessairement très onéreux. Singapour importe du bois de chauffage et du charbon de bois de la Malaisie, et également, en quantités considérables, d'Indonésie (Sumatra). Le transport et le commerce de bois de chauffage et le charbon de bois dans ces pays représentent une importante activité et emploient une main-d'œuvre considérable.

Le bois, en tant que combustible, est dans la région, d'une importance vitale telle qu'il constitue réellement un besoin de première nécessité.

Recherches en cours

Cette région possède des milliers d'essences, et des recherches sont en cours en plusieurs endroits pour déterminer et étudier les propriétés des essences les plus importantes. En ce qui concerne les propriétés de combustion, ces recherches confirment les résultats établis en d'autres parties du monde, c'est-à-dire que la valeur calorifique par unité de poids de bois sec est sensiblement constante, mais qu'elle est normalement un peu accrue si ce bois contient de la résine ou de l'huile. Des bois extrêmement légers, tel que Trema orientalis, dont la masse spécifique est de 0,25, présentent la même valeur calorifique par kilogramme que les bois de masse spécifique triple, par exemple: Bruguiera parviflora ou Rhizophora spiculata, dont les masses spécifiques sont de 0,81 et 0,84 respectivement. Mais les bois plus denses occupent moins de place dans les entrepôts, exigent des rechargements de foyers moins fréquents et sont donc, à juste titre, préférés. Ceci est particulièrement vrai lorsque l'espace est limité comme sur les locomotives et les bateaux.

On peut admettre que le pouvoir calorifique théorique de feuillus séchés au séchoir est de 4.700 cal/kg, avec moins de 10 pour cent d'écart. Etant donné que le bois vert peut parfois contenir jusqu'à 200 pour cent d'humidité par rapport au bois anhydre, le taux d'humidité du bois de chauffage prend une grande importance, tout d'abord en raison de la perte directe de pouvoir calorifique par chauffage et évaporation (voir tableau 1), et, en second lieu, à cause des inconvénients que présente un taux d'humidité élevé, tels que inflammabilité réduite, fumée et condensation.

TABLEAU 1. - POUVOIR CALORIFIQUE UTILE DU BOIS A DIFFÉRENTS TAUX D'HUMIDITÉ (Base: bois anhydre)


(Pourcentage)

Taux d'humidité

0

10

20

30

40

50

100

Pouvoir calorifique

100,00

89,5

80,5

73,0

66,5

61,10

41,5

Seul un pourcentage infime du pouvoir calorifique théorique est réellement utilisé dans la plupart des foyers dans toute la région.

Statistiques

L'hétérogénéité même de cette région rend les statistiques particulièrement trompeuses lorsqu'il s'agit des forêts.

Le tableau 2 est basé sur des chiffres officiels en ce qui concerne la population, la superficie des forêts et la consommation de bois de chauffage.

Différentes phases de l'exploitation, du, bois de chauffage par des villageois du Népâl:

Abattage et tronçonnage à la hache;
Le bois est fendu à la hache et mis en fagots.

Les chiffres de la densité de la population ne donnent aucune indication sur sa répartition: Il suffit de rappeler que le chiffre donné pour Java atteint presque 400, et pour le reste de l'Indonésie 16, et qu'une distribution aussi inégale se rencontre en plusieurs points de la région. De plus, les forêts sont souvent concentrées dans certaines parties d'un pays, et l'économie du bois de chauffage ne peut supporter les frais de transport.

Les chiffres donnés pour la consommation de bois ne sont pas entièrement sûrs et il est évident que, dans la plupart des cas, les chiffres enregistrés ne représentent qu'une petite fraction de la consommation totale. Ceci est dû à plusieurs raisons: il est probable que la majeure partie de la consommation totale de bois de chauffage de la région ne comporte aucune transaction monétaire, le bois étant abattu par le consommateur. Lorsque les forêts sont d'un accès facile, la majeure partie de la population rurale pourvoit à ses propres besoins, légalement ou non. Une grande partie du bois de chauffage provient de petits bois ou boquetaux situés sur le domaine de la ferme, et des plantations de caoutchouc, où il est indispensable d'exploiter périodiquement les arbres. La pratique de la culture nomade fournit également du bois de chauffage à la population des tribus. Même lorsque le bois de chauffage fait l'objet d'une transaction et qu'il est réellement transporté et vendu, une partie seulement est enregistrée et taxée. Parmi les recommandations visant à améliorer les statistiques forestières, des méthodes de sondage appropriées devraient certainement être proposées, permettant d'évaluer la consommation rurale de bois de chauffage, ainsi que celle du bois employé pour les clôtures et la construction, dont, à l'heure actuelle, la majeure partie échappe entièrement aux statistiques dans la plupart des pays de cette région.

Les autorités forestières locales estiment que la consommation de bois de chauffage (y compris le bois nécessaire à la fabrication de charbon de bois), dans les pays tels que la Birmanie, la Thaïlande, la Malaisie, le Cambodge, le Laos, l'Indonésie, la partie britannique de Bornéo ou les Philippines, serait vraisemblablement de 300 à 500 kg par tête, au lieu des chiffres donnés dans le tableau 2. Les chiffres donnés pour l'Inde et le Pakistan peuvent se rapprocher un peu plus de la consommation actuelle.

La répartition de la consommation totale de bois de chauffage parmi les différents groupes de consommateurs varie naturellement d'une manière assez considérable d'un endroit à l'autre, car elle est influencée par la densité de la population, le degré d'industrialisation, la possibilité de se procurer d'autres combustibles, les moyens de transport et les frais. Par exemple, un calcul récent a montré que la, consommation de bois de chauffage en Birmanie en 1951 se répartissait comme suit: consommation domestique, 88 pour cent; industries, 10 pour cent et transports, 2 pour cent.

On peut donc supposer avec raison qu'un rapport semblable existe dans des pays tels que l'Indonésie, la Thaïlande et le Viet-nam, tandis que les proportions peuvent être différentes en d'autres points de la région.

La situation actuelle

Dans certains territoires de cette région, toutes les demandes de bois de chauffage sont entièrement satisfaites, et continueront à l'être pendant un certain temps. Ceci ne s'applique pas aux villages forestiers eux-mêmes dont la dépendance envers la forêt va parfois jusqu'à comprendre la nourriture et le fourrage, mais aussi à des régions agricoles où les forêts sont encore très fournies et d'un accès facile. De telles régions riches en bois se rencontrent par exemple dans certaines parties de la Birmanie, de l'Indochine, de l'Indonésie et de la Thaïlande. Mais même dans ces régions, la forêt s'éloigne peu à peu des centres de consommation, le bois de chauffage étant coupé à l'endroit le plus proche et où le transport est le plus facile. La distance s'accroît donc entre le village et sa source d'approvisionnement, car on ne fait aucun effort spécial pour repeupler les zones exploitées.

Les cas de pénurie plus ou moins prononcée de bois de chauffage (ou de charbon de bois) sont plus fréquents et affectent des populations bien plus nombreuses. C'est que les ressources sont parfois si réduites, ou les prix si élevés, que l'homme moyen doit réduire sa consommation au-dessous du niveau raisonnable, ou avoir recours à des combustibles inférieurs. On sait parfaitement que la bouse de vache séchée constitue le combustible employé pour la cuisson des aliments par des millions d'Hindous, et que, en diverses régions de la Chine, le bois de chauffage, vendu en minuscules fagots, est pesé sur des balances à main. Ici, le bois de chauffage est Un luxe que bien peu peuvent s'offrir.

Les pays dont les ressources forestières sont déficientes sont la Chine, l'Inde et le Pakistan (voir tableau 2). Le bois d'œuvre peut supporter des frais de transport plus ou moins élevés, suivant sa valeur, mais le bois chauffage ne peut supporter que de très modestes frais de transport car, s'il en était autrement, il deviendrait un article de luxe. Il faut donc, lorsqu'on considère la question de l'approvisionnement en bois de chauffage, se placer au point de vue local. Des régions où le bois est en abondance, et d'autres où il est rare, peuvent se trouver à faible distance les unes des autres. Parmi les états indiens, la production de bois de chauffage va de plus de 65 kg à 1,36 kg par tête, mais dans les états de moindre importance, on constate des écarts encore bien plus grands.

En général, la pénurie se fait sentir plus fortement dans les régions urbaines que dans les régions rurales. Depuis quelques dizaines d'années, la forêt s'est éloignée des villes et agglomérations ainsi que des principales voies de communication - rivières, routes et chemins de fer - aggravant ainsi le problème de l'approvisionnement. La situation s'est encore aggravée du fait des coupes abusives du temps de guerre, de la forte émigration vers les centres urbains dans l'après-guerre, et de la formation d'un certain nombre de nouveaux états indépendants. La population de plusieurs villes a doublé, par rapport à celle d'avant-guerre, et c'est une des principales causes de la situation troublée qui règne dans plusieurs régions agricoles. Aujourd'hui, l'approvisionnement en combustible de quelques villes doit être transporté sur cent kilomètres et quelquefois même beaucoup plus, et les prix s'élèvent en proportion. Un policier ou un employé de bureau de Bangkok peut facilement dépenser 10 pour cent ou plus de son salaire pour le charbon de bois nécessaire à la cuisson des repas de la famille; le combustible est donc un des postes les plus onéreux de son budget.

Ce qui vient d'être dit quant aux ressources et au prix du bois de chauffage domestique, s'applique également en principe au bois utilisé comme combustible par l'industrie et les chemins de fer, avec cette différence toutefois que, bien souvent, on leur a attribué certaines régions forestières, et qu'ils s'entendent directement avec des exploitants locaux pour l'exploitation, le transport et la livraison. Ces exploitants n'ont généralement à leur disposition qu'un matériel de transport insuffisant, et ont donc surexploité les forêts les plus proches des centres de livraison, délaissant les régions écartées, inexploitables économiquement pour le moment.

Dans douze des pays cités dans le tableau 2, plus de 40 pour cent de la superficie est boisée. A première vue, cette proportion devrait être suffisante pour couvrir tous les besoins en produits forestiers, laissant encore une marge pour l'exportation. Toutefois, des étendues considérables, classées comme forêts, sont en mauvais état, tant au point de vue de la qualité que du volume du matériel´ sur pied, et d'autres régions sont plus ou moins inaccessibles. La plupart de ces forêts sont situées loin des grandes villes et des régions agricoles fortement peuplées, et les disponibilités en bois de chauffage dans un pays ne permettent pas toujours l'approvisionnement économique de la majorité des consommateurs. Néanmoins, la solution des problèmes locaux d'approvisionnement en bois de chauffage de ces pays, même si elle est parfois difficile et onéreuse, n'implique pas de considérations d'une nature aussi grave, ou même vitale, que dans le cas d'une grande partie de la Chine, de l'Inde et du Pakistan. Les pays énumérés dans le tableau 2 ont 1.150 millions d'habitants. Nous croyons pouvoir dire que pour la moitié environ - un quart de la population du globe - l'approvisionnement en bois de chauffage représente un problème sérieux ou critique

TABLEAU 2. - POPULATION, SUPERFICIES BOISÉES ET CONSOMMATION DE BOIS DE CHAUFFAGE DANS LES PAYS DE LA RÉGION DU SUD-EST DE 1 ASIE.

Pays

Population

Taux de boisement (toutes forêts)

Superficie boisée par habitant (ha)

Superficie boisée accessible ou productive par habitant (ha) (approx.)

Consommation annuelle de bois de chauffage par habitant


En millions d'habitants

par km2

Pakistan

74

79

5

0,03

0,03

9

Inde

346

109

18

0,2

0,2

14

Ceylan

7

111

55

0,5

0,2

14

Birmanie

18

30

58

1,9

1,5

140

Thaïlande

18

35

63

1,8

1,8

60

Malaisie

5

38

77

2,0

1,2

90

Cambodge

4

21

66

3,1

0,7

60

Viet-nam

22

67

42

0,6

0,7

7

Laos

1,2

5

55

10,8

0,7

35

Indonésie

72

48

63

1,3

0,9

10

Bornéo Frit

1,0

5

86

17,2

5,0

170

Philippines

20

66

59

0,9

0,7

3

Japon

82

215

59

0,3

0,3

180

Corée (sud)

20

126

40

0,3

0,1

30

Chine (ensemble)

463

48

9

0,2

0,1

?

Mesures palliatives

Quelques mesures ont naturellement été prises et quelques tentatives faites en plusieurs endroits pendant ces dernières années, pour améliorer la situation. Après la seconde guerre mondiale, 10 au moins des 15 pays énumérés dans le tableau 2 sont devenus des états indépendants. Ils détiennent maintenant l'entière responsabilité des améliorations à apporter; ils ont, en même temps, perdu une partie considérable de leur personnel qualifié dans presque toutes les branches d'activité, et ont à faire face à des problèmes politiques et économiques plus complexes que ceux d'avant-guerre. Toutefois, en foresterie, les milieux professionnels se rendent un compte exact de la situation, et sont, de plus, capables d'amorcer un vaste mouvement, à condition que leurs gouvernements leur accordent l'autorité nécessaire et des crédits suffisants. Des conseils techniques, venant de l'étranger, peuvent, dans beaucoup de cas, les aider à élaborer un programme, de même que le matériel et les moyens de formation mis à leur disposition par des organismes étrangers, mais les améliorations sérieuses et durables ne peuvent être obtenues que si ces pays eux-mêmes déploient des efforts bien conçus et constants.

Là où les ressources forestières sont suffisantes, l'amélioration des méthodes d'exploitation et de vidange et du matériel peut à elle seule résoudre le problème. Mais l'aménagement des forêts et l'organisation de l'approvisionnement constituent des nécessités urgentes si l'on veut réaliser dans de vastes régions des améliorations durables. Là où le bois de chauffage est transporté par voie ferrée vers les centres urbains, les frais de transport seraient considérablement réduits si l'on convertissait le bois en charbon de bois avant le transport. Ceci fait ressortir la nécessité de moderniser les méthodes de carbonisation; la récupération de certains sous-produits est également un moyen efficace de faire baisser le prix de revient du charbon de bois.

La création de plantations de bois destinés au chauffage devrait également jouer un rôle important dans ce programme. Beaucoup d'industries extra-urbaines pourraient satisfaire leurs besoins en combustible grâce à leurs propres plantations, et les municipalités et les compagnies de chemins de fer pourraient détendre considérablement la situation de leurs approvisionnements en boisant les terres vacantes situées dans le voisinage, avec des essences convenant à un aménagement à courte révolution. Par exemple, quelques plantations de thé de Java possèdent leurs propres peuplements de bois de chauffage. Près de Manille, une plantation de bois de chauffage fournit bois et charbon de bois pour la consommation domestique usuelle, et le bois de chauffage des boulangeries; même à Sarawak, la plus riche des régions boisées (89 pour cent), un petit peuplement de bois de chauffage fournit le combustible aux boulangeries.

Alors que la création de peuplements de bois de chauffage dans la plus grande partie de la Chine, de l'Inde et du Pakistan est d'une nécessité évidente et d'une urgence vitale, elle est également justifiée en d'autres pays, par suite de la répartition inégale de la population. Partout la population est fortement concentrée dans les fonds de vallée et les plaines côtières où, pratiquement, aucune forêt ne subsiste. Les habitants de ces régions agricoles à population dense trouvent parfois difficile et très onéreux de satisfaire à leurs besoins en combustible, en matériaux de clôture et en bois d'œuvre de petites dimensions. La création, sur chaque domaine agricole de plantations ou boqueteaux de peu d'importance aiderait considérablement à couvrir ces besoins. L'existence de terres marginales, pourrait donner lieu à des plantations d'un village ou d'une agglomération. On peut envisager des plantations dans des régions irriguées, ainsi qu'on le constate au Pakistan; et des techniques de grande envergure, telle que le semis par avion, sont en projet pour des régions du Pakistan occidental.

Les niveaux des prix du bois de chauffage, dans les régions à population dense, rendront dans la plupart des cas les peuplements de bois de chauffage très rentables. Les rapports montrent que ces peuplements donnent déjà des dividendes très élevés. Excepté en ce qui concerne les plantations particulières des fermes, il est souvent possible d'obtenir un prêt pour leur établissement.

En plus de l'accroissement de la production, il faudrait étudier attentivement les possibilités d'une réduction de la consommation. Une mise en tas convenable du bois en vue de son séchage, chaque fois que cela est possible pendant la saison sèche, et le stockage sous abri pourraient réduire la consommation d'un pourcentage appréciable, ainsi que l'adaptation des quartiers et rondins aux dimensions de chaque type de foyer. Les rapports des chemins de fer du Cambodge montrent l'économie réalisée en réduisant les rondins de 80 cm autrefois utilisés à une longueur de 40 cm. En principe, la longueur optima des rondins devrait être étudiée pour chaque type de foyer. Certains foyers ouverts peuvent n'utiliser que 5 pour cent du pouvoir calorifique, et la plupart des fours ne dépassent pas 25 pour cent. L'adoption de fours peu coûteux et d'un bon rendement et la fourniture de dispositifs peu coûteux permettant de rendre les fours existants plus efficaces pourraient, semble-t-il ouvrir de vastes horizons pour l'amélioration et l'économie.

Villageois du Népâl ramenant leur bois de chauffage.

Excepté en quelques endroits de cette région où l'on trouve des combustibles de qualité supérieure pour la cuisson des aliments et le chauffage, les produits remplaçant le bois de chauffage ne sont généralement pas considérés comme un remède pratique. Il est possible que la bouse de vache que l'on brûle actuellement puisse sauver les provinces indiennes des menaces le la famine si elle était utilisée comme engrais.

Collaboration de la FAO

La Conférence de foresterie et d'utilisation du bois pour l'Asie et le Pacifique, réunie par la FAO à Mysore en 1949, a fait la déclaration suivante: «Après la conservation du sol, le second problème important pour un grand nombre de pays est le besoin urgent de bois de chauffage et de charbon de bois, et des ressources à bas prix en sciages, poteaux et autres matériaux de construction. La Conférence a reconnu la nécessité de prendre des mesures, dans les pays déficitaires, pour augmenter ces ressources par tous les moyens possibles, y compris la constitution de réserves communales de bois de chauffage, constituées par des essences à croissance rapide, et pour encourager les petits propriétaires à réserver, ne fut-ce qu'une petite partie de leurs terres pour la production de bois de chauffage, de poteaux et de bois d'œuvre. L'urgence de ce problème devrait être continuellement rappelée aux gouvernements, car, faute de lui trouver une solution, de sérieuses répercussions pourraient affecter la vie sociale et l'agriculture».

Cette déclaration a été reprise dans la recommandation IX sur les Besoins domestiques.

La Division des Forêts de la FAO a inscrit à son programme plusieurs projets touchant aux problèmes du bois de chauffage. S'y rapportant encore plus directement est une étude faite en collaboration par la FAO et l'ECAFE sur le bois utilisé comme combustible sur les locomotives. Quoique cette étude touche à un domaine de la consommation qui, du point de vue régional, n'absorbe qu'un pourcentage insignifiant de la production totale de bois de chauffage, elle présente un intérêt particulier pour les techniciens des voies ferrées, pour certains aspects de l'économie nationale et pour le problème du bois de chauffage en général.

Une tournée d'étude de deux mois en Australie sur l'eucalyptus, fut accomplie pendant les mois de septembre et octobre 19,52 par trente hauts fonctionnaires forestiers, appartenant à vingt pays différents. Quoique l'approvisionnement en bois de chauffage puisse n'être pas le principal but de l'introduction des eucalyptus dans plusieurs pays, il a, à ce point de vue, une importance particulière dans plusieurs parties de cette région. Une revue critique des peuplements irrigués du Punjab dit que: «Au point de vue de la production de combustible, rien ne peut battre l'eucalyptus...» mais la qualité du résultat dépend du choix de l'espèce et des méthodes employées pour semer et planter.

Un centre d'enseignement pratique d'une durée de six mois sur l'exploitation mécanique s'est ouvert aux Philippines le 1er octobre 1952 avec un effectif de quarante stagiaires appartenant à dix pays d'Extrême-Orient. On y insiste surtout sur les questions touchant le bois d'œuvre, mais il ne faut pas oublier que les disponibilités et le prix du bois de chauffage dans plusieurs centres consommateurs de cette région peuvent être notablement modifiés par les améliorations apportées aux méthodes d'exploitation et de transport:

Un certain nombre de spécialistes appartenant aux différents domaines de la foresterie, en mission dans les pays d'Extrême-Orient, dans le cadre du Programme élargi d'assistance technique de la FAO, ont eu, ou auront, à traiter les problèmes du bois de chauffage vu sous différents angles. Qu'il soit question de politique forestière générale, de boisement, d'aménagement, ou d'exploitation, à quelques stades que ce soit, des questions relatives à l'approvisionnement en bois de chauffage se présenteront d'elles-mêmes et exigeront une solution.

L'Office régional de la FAO à Bangkok essaie de donner une assistance technique dans les questions relatives au bois de chauffage - telles qu'approvisionnement ou échange de graines et de boutures; aide aux recherches ou mise en route de recherches sur le bois de chauffage, le charbon de bois et la distillation; réunion de documentation sur les plantations destinées à fournir du bois de chauffage, etc.

Des centaines de millions d'habitants du sud-est de l'Asie sont affectés par la pénurie de bois de chauffage. La FAO fait de son mieux pour aider les efforts déployés par chaque nation et croit fermement que des résultats durables seront atteints.

Traverses de chemins de fer

Comparé aux régions plus développées au point de vue économique et industriel, le sud-est de l'Asie est très déficient en voies ferrées, eu égard à sa population et à son étendue. Comme cette constatation s'applique également aux autres moyens intérieurs de transport, l'importance des voies ferrées existantes ainsi que de leur entretien et de leur développement s'en trouve accrue. En réalité, la limitation des moyens de transport actuels retarde le développement économique de la région. Cette situation est résumée dans le tableau 1.

Traverses

Les voies ferrées ont besoin de traverses (traverses, chassis d'aiguillage, longrines) pour supporter les rails, transmettre la charge au ballast et maintenir l'écartement exact. Le total des traverses en service dans le monde atteint environ 3 milliards, dont 95 pour cent sont en bois. Les autres matériaux employés sont principalement l'acier, la fonte et le béton. Les traverses d'acier ou de fer sont d'un emploi très courant dans plusieurs pays, en Allemagne, en Suisse, en Turquie, dans l'Inde, au Pakistan, dans les pays indochinois, par exemple, tandis que les traverses de béton sont surtout utilisées en Italie. On signale que plusieurs milliers de brevets ont été accordés pour des traverses pouvant remplacer les traverses de bois, mais aucune ne semble pouvoir les concurrencer sérieusement, en considérant la question du point de vue mondial. Toutefois, pour quelques pays pris individuellement, la situation peut être différente, et ceci se vérifie pour plusieurs pays du sud-est de Presque toutes les traverses utilisées au Viet-nam et au Cambodge sont en acier ou en fer (le Laos ne possède pas de voies ferrées), ainsi que 45 pour cent des traverses de l'Inde et du Pakistan. Le nombre des traverses utilisées dans les pays figurant dans le tableau I (moins la Chine) est d'environ 200 millions en bois et 50 millions en fer ou en acier. Le pourcentage des traverses en bois de cette région est donné considérablement inférieur au chiffre mondial. Il est intéressant de noter qu'aux Etats-Unis, où le poids et la vitesse des locomotives dépassent de beaucoup ceux de l'Extrême-Orient, presque toutes les traverses (99,98 pour cent) sont en bois, tandis que quelques pays de cette région, qui ne produisent que peu de fer ou d'acier, emploient une quantité considérable de traverses en fer ou en acier, dont la plus grande partie doit être importée.

La supériorité du bois pour la fabrication des traverses est dûe, en résumé, à son élasticité, à sa résistance, à l'économie qu'il permet de réaliser, à sa facilité d'approvisionnement, à sa résistance électrique, à son invulnérabilité à la corrosion, à sa capacité d'absorption du son à son aptitude à tenir les tire-fonds et à ses propriétés non-électrolytiques. Ses inconvénients sont: sa vulnérabilité aux attaques des champignons et des insectes, sa propension à se fendre, son inflammabilité, son usure mécanique par frottement et écrasement des fibres, et l'irrégularité des dimensions et des surfaces, particulièrement en ce qui concerne les traverses équarries.

Les traverses de bois sont équarries ou sciées sur un, deux ou quatre côtés, un côté étant le cas le plus rare, et quatre côtés le cas le plus fréquent. Les traverses équarries ont souvent un fil plus droit et ont généralement plus d'aubier, ce qui présente des avantages pour la préservation. Les traverses sciées sont de dimensions plus uniformes, ce qui assure une économie de transport et de main-d'œuvre, l'économie et l'exactitude en ce qui concerne la préservation; et d'autre part, les surfaces d'appui des rails sont plus facilement dressées et percées. En plus, le sciage permet l'utilisation d'un pourcentage considérable de bois ronds qui, par équarrissage, aurait été gaspillé sous forme de copeaux. Toutefois, un facteur plus décisif, du moins en ces régions, est que la main-d'œuvre forestière est devenue beaucoup plus coûteuse et qu'elle est moins abondante qu'avant-guerre, ce qui fait que les traverses équarries perdent du terrain. En 1937-38, la production des traverses en Australie occidentale était de 56 pour cent de traverses équarries et 44 pour cent de traverses sciées. A partir de cette date, la proportion de traverses équarries a continuellement diminué et pour 1950/51, les chiffres étaient de 0,1 pour cent équarries, et 99,9 pour cent sciées. «Le façonneur de traverses a maintenant pratiquement disparu des forêts d'Australie occidentale, et il ne semble pas possible que l'équarrissage des traverses reprenne quelque importance dans cet état». Dans une plus ou moins grande mesure, une évolution semblable peut s'observer en d'autres parties de ces régions.

Les dimensions des traverses varient considérablement d'un pays à l'autre, suivant les différentes spécifications locales. Par exemple, les traverses pour voie à grand écartement dans l'Inde sont de 9 ft. × 10 in. (2,74 m × 0,25 m), les traverses pour voie métrique sont de 6 ft. × 4 ½ in. (1,82 m × 0,11 m) et les traverses pour voies étroites sont de 5 Et. × 4 ½ in. (1,52 m × 0,11 m). Dans la pratique ces chiffres équivalent à 10, 20 et 30 traverses au m3 respectivement (les voies étroites ne sont pas d'un usage courant). Au point de vue fabrication, les traverses pour voies larges et normales peuvent être comptées pour un volume de 0,1 m3, ce qui correspond à un volume de bois rond variant de 0,15 à 0,20 m3, suivant les dimensions et les qualités des grumes, et suivant les méthodes de fabrication (sciage ou équarrissage, sur 4 ou 2 côtés). Dans le cas des traverses demi-rondes (voir ci-dessus), il n'y a pour ainsi dire pas de déchets (le fabrication.

Besoins

Le nombre des traverses par kilomètre de voie varie, suivant les pays et les différents types de voies ferrées de 1.200 à 2.100, et est admis comme étant de 1.500 pour l'estimation figurant à la colonne 3 du tableau 1. La demande actuelle annuelle figurant dans la colonne 4 est basée en partie sur des rapports et en partie sur des prévisions. Là majeure partie des besoins correspond au remplacement annuel des traverses usées, et le restant à la construction de nouvelles lignes, à la réparation des dommages de guerre, etc. Le renouvellement annuel est déterminé par la durée du service que peuvent fournir les traverses, qui dépend à son tour en partie du traitement de préservation ou de l'essence utilisée, et de facteurs tels que le tonnage et la fréquence du trafic, du climat, des attaques par les insectes ou les champignons, etc. Naturellement, les essences durables, comme le teck, Shorea robusta, d'autres espèces durables de Shorea, de Xylia, ou d'autres encore, sont les principales essences utilisées dans l'Inde et dans les pays voisins. Shorea robusta compte pour environ 50 pour cent de toutes les traverses en bois de l'Inde et a une durée de service de 12 à 16 ans; le teck dure 25 ans; Mesua et Hopea, essences utilisées dans le sud de l'Inde, ne durent que 6 ou 7 ans; l'Australie utilise différentes espèces d'eucalyptus d'une très longue durabilité, de 15 à 50 ans de service (iron-barks, boxes, river red gum jarrah, etc.). La durée de service moyenne est de 7 à 25 ans, ce qui, par conséquent, sous-entend un renouvellement annuel de 4 à16 pour cent des traverses sur les lignes.

Plusieurs pays étendent leur réseau ferré. L'Inde en a construit 375 kilomètres en 1950, le Pakistan 102 kilomètres, et la Thaïlande projette d'en construire 100 kilomètres chaque année à partir de 1952 les Philippines, la Chine et d'autres pays, ont effectué des travaux de réfection. Ceci accroît considérablement les besoins annuels de ces pays.

Les besoins annuels totaux des pays figurant dans le tableau (moins la Chine) s'élèvent à 1.200.000 m3 ou, s'il s'agit de grumes, environ 2.200.000 m3, soit 6 pour cent de la production totale de ces pays. Il ne semble pas difficile de fournir un tel volume. Toutefois, des difficultés s'élèvent parfois dans les pays possédant presque 90 pour cent de la longueur des voies ferrées de ces régions.

En ce qui concerne les traverses, chaque pays a ses propres spécifications: normes officielles (par exemple Inde, Japon), normes de qualification (par exemple Malaisie, Philippines), ou simplement conditions de réception. Ils fixent les exigences quant aux essences aux dimensions et tolérances de dimensions, proportion d'aubier, et tous les différents types de défauts et les tolérances correspondantes. Les traverses qui ne répondent pas complètement aux spécifications sont rebutées. On peut se demander si la plupart de ces spécifications ne sont pas trop strictes et ne comportent pas des clauses qui entravent sans nécessité l'accroissement des approvisionnements, et l'on pense, dans les milieux forestiers, que c'est précisement le cas. La Conférence de foresterie pour l'Asie et le Pacifique réunie à Mysore en 1949, par la FAO, a recommandé que: «l'on entreprenne une révision des spécifications, afin d'assurer une utilisation plus complète sur une base plus pratique, et que, en particulier, on assouplisse quelque peu les spécifications trop rigides existant dans quelques-uns des pays importateurs de cette région».

La position de l'offre

Presque toutes les voies ferrées de la région sont la propriété de l'Etat, ou, tout au moins, sont sous le contrôle de l'Etat; ce qui implique un monopole d'achat des traverses. L'épuisement, dans les régions les plus aisément accessibles, des essences naturellement durables dans les dimensions les plus généralement demandées, pour la fabrication des traverses ou autres produits, a entraîné une diminution de qualité et une augmentation du prix du bois. Les strictes spécifications actuelles des traverses sont responsables du fait que, très souvent, la «crème» du bois, les meilleures qualités, i et aussi les essences les plus durables sont demandées pour les traverses (en Europe septentrionale, les traverses de hêtres sont prises dans les grumes de basse qualité, et le hêtre n'est pas une essence durable). Au Viet-nam, la classification place les traverses parmi les emplois de 7 essences de bois de «première catégorie», 1 essence de «deuxième catégorie», et aucune de la «troisième catégorie», classification caractéristique de la région. Il en résulte qu'il est de plus en plus difficile de répondre à la demande. Le tableau montre que les besoins annuels dépassent la production au Pakistan, dans l'Inde, à Ceylan, en Corée, au Japon, en Australie et en Nouvelle-Zélande. La Birmanie, la Thaïlande, la Malaisie, l'Indonésie, le Bornéo du Nord et les Philippines peuvent couvrir leurs besoins, mais ces pays ne représentent qu'un peu plus de 10 pour cent du réseau ferroviaire. Lorsque des blochets de bois avec des barres de liaison sont utilisés dans l'Inde et au Pakistan, c'est simplement une indication de la pénurie de traverses. D'un autre côté, l'emploi de traverses en bois mi-ronds de teck, et, sur une moins grande échelle, de Shorea robusta, tels que les utilisent depuis plusieurs années certaines compagnies de chemins de fer de l'Inde, semblerait être une innovation plus positive, et pourrait constituer une méthode des plus recommandables dans les régions où l'on dispose de tiges L'éclaircies de 25 à 40 cm de diamètre (par exemple, pour le teck à Java).

TABLEAU 1. - VOIES FERRÉES ET UTILISATION DES TRAVERSES DE BOIS DANS LES PAYS DE LA RÉGION. (Les chiffres sont en partie des estimations, et ne sont donnés qu'à titre d'indication provisoire).

Pays


Longueur de voies


Ecartement


Traverses de bois

Nombre en service (en millions

Besoins annuels

Production 1.000 m3 (s)

Imp où (+) Exp (-)1.00 m3 (s)

Pakistan

11 660

large, 1m & étroite

9

60

8

?

Inde

62 113

large, 1m & étroite

50

340

284

-

Ceylan

1 442

large

1

12

3

+9

Birmanie

2 738

métrique

4

25

?

-

Thaïlande

3 270

métrique

5

36

36

-

Indochine

3 007

métrique

0

0

0

-

Malaisie

1 438

métrique

2

15

15

-

Indonésie

7 549

3 ft. 6 in., métrique

11

45

45

-

Bornéo brit

187

métrique

0,3

2

2

-

Philippines

1046

3 ft. 6 in

1,5

15

?

?

Chine

47 580

normal, 3 ft. 6 in., métrique

?

?

?

?

Corée

3 380

normal

5

50

20

?

Japon

23 013

3 ft. 6 in

35

400

255

- 20

Australie

48 071

3 ft. 6 in., normal 5 ft. 3 in.

70

240

191

- 37

Nouvelle-Zélande

5 680

3 ft. 6 in

9

30

0

31

Note Les chiffres donnés poile la longueur des voies ferrées et renseignements sur les écartements sont fournis par la ECAFE, Section des chemins de fer. L'écartement large est de 5 ft. 6 in. (1,67 m) (en Australie, 5 ft. 3 in. (1,58 m), l'écartement normal est de 4 ft. 8 1/2 in (1,44 m) et l'écartement étroit est de 2 ft. 6 in. (0,75 m) (moins souvent 2 ft. (0,60 m). Le Pakistan a 71 pour cent de voies langes, 20 pour de voies métriques, et 9 pour cent de voies étroites. Dans l'Inde, 47 pour cent de voies sont larges, 45 pour cent métriques, et 5 pour cent étroites. A Ceylan, 10 pour cent des voies sont étroites. En Indonésie, les chemins de fer Dehli à Sumatra ont un écartement de 1 m., ailleurs il est de 3 ft. 6 in (1,05 m). La (Chine a 80 pour cent de voies normales, et 12 pour cent à l'écartement de 3 ft. 6 in. (1,05 m) et de 1 m. L'Australie a 47 pour cent à l'écartement de 3 ft. 6 in. (1,05 m), 28 pour cent normal, et 25 pour cent à, l'écartement de 5 ft. 3 in. (1,67 m). Pour les dimensions des traverses, voir le texte.

Les chiffres pour les traverses de bois en service sont tirés d'un rapport pour l'Australie, et s'appliquent également à la Nouvelle-Zélande: par ailleurs, on admet qu'ils sont de 1.500 unités par km de voie (voir le texte).

La production des traverses, et les exportations et importations, sont calculées sur la moyenne de 4 ans (1947-50) pour Ceylan, la Malaisie, le Japon et l'Australie, sur la moyenne de trois années (1947-50) pour Bornëo et la Corée; sur la moyenne de 1949 et 1950 pour In Thaïlande: et sur la production de 1950 pour le Pakistan et l'Indonésie. La production en Indochine et la Nouvelle-Zélande a été de moins de 500 m3 (s) en 1950. Les importations de la Nouvelle-Zélande proviennent de l'Australie; les importations de Ceylan provenaient de l'Amérique du Nord et sont maintenant arrêtées. Les chiffres de l'Inde et de Ceylan proviennent de sources différentes, tandis que les autres proviennent des questionnaires de la FAO. Les points d'interrogation indiquent l'absence de renseignements.

En Australie, les besoins normaux, ceux qui correspondent au retard de l'entretien pendant les années de guerre, s'élèvent à 240.000 m3, tandis qu'en 1950, la production n'a atteint que 178.000 m3; cette situation apparaît comme plutôt sérieuse. L'Australie exporte traditionnellement des traverses de feuillus vers la Nouvelle-Zélande (35.000 et 22.000 m3 en 1949 et 1950 respectivement), en échange de sciages résineux. Comme, actuellement, la Nouvelle-Zélande éprouve des difficultés à obtenir un approvisionnement suffisant, on espère que Pinus radiata, qui est abondant en Nouvelle-Zélande, aidera à rétablir cette situation; des expériences réalisées avec des traverses de Pinus radiata dans le sud de l'Australie ont donné d'excellents résultats.

Le Japon accuse une consommation annuelle de 2.900.000 koku (volume de bois rond) ou plus de 400.000 m3 (en volume débité), tandis que la production ne semble atteindre que 65 pour cent de ce chiffre (la production est tombée de 442.000 m3 (en volume débité) en 1947 à 121.000 m3 (en volume débité) en 1950. On prend actuellement un certain nombre de mesures et un programme d'économies vient d'être mis au point, afin de rétablir l'équilibre en ce qui concerne les traverses et les autres catégories de bois d'œuvre.

Le montant des besoins annuels de l'Inde, donné dans le tableau 1, présuppose que les voies ferrées sur traverses d'acier ou de fer seront entretenues avec les mêmes matériaux, mais, dans l'intérêt de l'économie de l'acier, il est souhaitable de revenir au bois, ce qui augmenterait d'autant les besoins. L'Institut de recherches forestières a publié une liste de 36 essences de qualité secondaire convenant à la fabrication des traverses. On étudie actuellement les problèmes de dimensions, de spécifications et de pertes au cours de la fabrication. La pénurie actuelle a été engendrée par l'exploitation non réglementée des plus beaux arbres des dimensions généralement employées pour les traverses, conformément aux spécifications strictes, et les prix sont actuellement élevés. En 1950, le prix moyen des traverses de première catégorie (Shorea robusta) a été de 18 roupies pour les traverses des voies à grand écartement et 8,5 roupies pour la voie métrique.

Le moyen le plus efficace pour assurer l'approvisionnement en traverses est la prolongation de la durée de service des traverses par un traitement de préservation. L'historique, la technique et les résultats de l'imprégnation des traverses sont connus dans le monde entier; la construction d'usines d'imprégnation du bois est dûe en plusieurs cas à la nécessité de préserver les traverses. Dans cette région, l'expérience a prouvé que la technique employée en Europe ne pouvait être appliquée telle quelle, mais qu'elle devait subir des modifications considérables pour s'adapter aux essences tropicales, dont beaucoup sont réfractaires à l'imprégnation, et exigent un traitement à haute pression (plusieurs espèces d'eucalyptus entre autres). Jusqu'à présent, quelques usines d'imprégnation seulement sont en activité dans la région (sauf au Japon), mais plusieurs autres sont en projet, qui permettront d'utiliser pour les traverses un certain nombre d'essences de durabilité moindre.

L'allégement de la situation des approvisionnements ne peut être obtenu par des importations en provenance d'outre-mer, à cause des difficultés de change et du prix élevé des transports. Immédiatement après la guerre, les Etats-Unis et le Canada exportèrent un volume considérable vers la Chine, et un volume moindre vers Ceylan, les Philippines et la Corée, mais ceci doit être considéré plutôt comme une mesure d'assistance que comme un commerce normal. Toutefois, ces difficultés ne s'appliquent pas dans la même mesure au commerce inter-régional, dont les perspectives d'avenir sont plus favorables, spécialement en ce qui concerne les traverses traitées.

Une normalisation complète des spécifications serait de la plus haute importance pour l'emploi économique et l'amélioration des approvisionnements en traverses. Les besoins actuels, en ce qui concerne les dimensions et la qualité, sont conformes aux spécifications traditionnelles, établies il y a 60 ou 80 ans, lorsque les forêts étaient abondantes et que le problème de l'approvisionnement en bois ne se posait pas. On estime qu'une détermination scientifique des dimensions, ainsi que la tolérance de certains défauts, amélioreraient l'économie et accroîtraient les ressources provenant des forêts indigènes et de celles des pays voisins. Une normalisation des traverses pour la région, ou pour des groupes géographiques de pays situés dans la region, faciliterait considérablement le commerce inter-régional des traverses qui est actuellement presque inexistant (excepté entre l'Australie et la Nouvelle-Zélande).

Cette normalisation constituerait un point de départ efficace pour l'attaque. La Commission forestière Asie-Pacifique, au cours de sa récente réunion à Singapour, s'est rendu compte que, sans normalisation ni abaissement du niveau des spécifications, l'approvisionnement deviendrait difficile dans l'avenir, même si des exportations de nouvelles régions, telles que la Nouvelle-Guinée devenaient disponibles. (On a estimé qu'il serait souhaitable que la FAO et la Commission économique des Nations-Unies pour l'Asie et l'Extrême-Orient s'efforcent d'obtenir une révision des spécifications et un certain degré de normalisation dans la région). La Commission a recommandé un usage plus étendu des feuillus non durables imprégnés, peu demandés jusqu'à présent. Beaucoup de ces bois pourraient sans dommage être expédiés avant traitement, afin d'éviter les frais supplémentaires d'une cargaison salissante, et n'être imprégnés que dans les pays utilisateurs.


Page précédente Début de page Page suivante