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Le travail de la FAO


Sixième congrès international des prairies
Commission européenne des forêt et comité du bois de l'ECE
Conférence de la pâte et du papier
Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique

Sixième congrès international des prairies

Les prairies couvrent plus de la moitié de la surface du globe et sont l'une de ses plus grandes riches ses. Dans toutes les parties du monde des savants, des administrateurs et des producteurs travaillent à les améliorer, et leur expérience acquise peut profiter à d'autres.

La réunion de plus de 1.500 participants, venus de 50 pays différents au sixième Congrès international des prairies, a permis un libre échange d'idées et offert une occasion exceptionnelle de compréhension mutuelle. On insista sur la nécessité d'une production accrue et plus économique de fourrage, de viande, de laine, de peaux et autres produits animaux ainsi que d'autres aspects de la culture fourragère. L'application de cette documentation aux conditions particulières de végétation des différentes parties du monde peut largement contribuer à élever et maintenir le niveau de vie des peuples de toutes nations.

Sous le patronage du gouvernement des Etats-Unis et de la FAO le sixième Congrès s'est réuni au Collège d'Etat de Pennsylvanie, du 17 au 25 août 1952. Ce fut le premier congrès tenu aux Etats-Unis, et le groupe le plus important de spécialistes des prairies venus du monde entier qui ait jamais été rassemblé. Plus de 1.200 membres venaient des Etats-Unis mêmes, et plus de 300 venaient d'autres pays.

Philip V. Cardon, du Département de l'Agriculture des Etats-Unis, fut élu Président. Les Vices-Présidents étaient Claudio A. Volio, Ministre de l'Agriculture et de l'Industrie de Costa Rica, et J. Griffiths Davies de l'Organisation de la recherché scientifique et industrielle du Commonwealth, Australie. Will M. Myers, de l'Université de Minnesota, fut nommé Secrétaire général. Les Secrétaires généraux adjoints étaient Clark L. Willard, du Département d'Etat, Herbert R. Albrecht, du College d'Etat de Pennsylvanie, et W.R. Chatline, Chef de la Division des recherches sur les pâturages, au Service des forêts du Département de l'Agriculture des Etats-Unis.

Charles F. Brennan, Secrétaire de l'Agriculture, le Gouverneur de Pennsylvanie John F. Fine, et le Président Milton S. Eisenhower, du Collège d'Etat de Pennsylvanie, prononcèrent les allocutions de bienvenue. Les délégués furent salués par Gove Hambidge, représentant régional de l'Amérique du Nord, au nom du Directeur général de la FAO. Le Dr. Cardon, dans l'allocution qu'il prononça en tant que Président du Congrès, parla de «Notre conception de l'agriculture appliquée aux prairies».

Résolutions du Congrès - Une résolution présentée par J. Banerji, inspecteur général délégué dos Forêts de l'Inde, fut unaninement approuvée par le Congrès. Elle reconnaissait l'importance de la culture des prairies l'opportunité d'un aménagement scientifique, et constatait qu'une gestion imprévoyante avait entraîné des pertes sérieuses. Elle recommandait que chaque pays formulât une politique nationale des prairies, en harmonie avec ses conditions climatiques, biotiques, sociales et économiques. Elle suggérait que cette politique englobât des recherches, des inventaires et des programmes d'action pour l'application de procédés améliorés. Elle suggérait également que la FAO entreprît de réunir et de diffuser toute la documentation concernant les prairies qu'elle pourrait réunir dans les différents pays, et d'étudier la possibilité d'établir un système de numération statistique pour la classification et la production des pâturages, qui pourrait être universellement utilisé.

Réunions des Sections - Les réunions des sections furent consacrées à la présentation de rapports et à la libre discussion des sujets présentés. Ces discussions se révélèrent souvent d'un intérêt de premier ordre, en faisant ressortir les points fondamentaux des problèmes, des résultats et des procédés. De nombreuses communications ont discuté des mesures à prendre pour obtenir du sol un rendement accru, grâce à différentes méthodes, telles que l'amélioration des végétaux et la production de graines sélectionnées, l'aménagement approprié des pâturages, l'emploi d'engrais, la conservation du sol et de l'eau, la mécanisation et autres pratiques. D'autres séances furent consacrées aux problèmes de la récolte et de la conservation du fourrage et de son utilisation dans la nourriture du bétail. D'autres encore examinèrent l'écologie et la physiologie des prairies, et les techniques de recherche les concernant.

La mise en valeur des prairies a surtout été pratiquée dans les régions tempérées, bien que ces dernières années de grands progrès aient été réalisés dans les régions tropicales. Une section, en particulier, réunie par le Dr. S. H. Work, de l'Office régional de l'Amérique du Nord à la FAO, se consacra à l'étude de la mise en valeur et de l'aménagement des prairies tropicales.

En dehors de la section consacrée à l'amélioration et à l'aménagement des pâturages, les problèmes concernant les pâturages, les relations les résultats, les techniques de recherche et l'équipement approprié-furent également examinés attentivement par différentes autres sections. L'aménagement des pâturages fut examiné du point de vue de leur mise en valeur en Afrique du Sud, au Canada, dans le Pakistan, les Hautes Andes et les Tropiques. Le pacage dans les forêts du sud-est des Etats-Unis et des Philippines fit également l'objet de discussions dans la Section des prairies tropicales. Les recherches qui doivent fournir les bases de l'aménagement des terrains de parcours arides ou semi-arides dans les différentes parties du globe furent également esquissées. La nécessité de coordonner les terrains de parcours des régions montagneuses de Nouvelle-Zélande et les pâturages cultivés plus productifs fit ressortir l'importance de l'association entre les pâturages et les autres productions agricoles.

La seconde séance concernant les terrains de parcours fut consacrée toute entière à l'étude des problèmes du réensemencement. Elle comportait principalement deux commissions, étudiant essentiellement les principes fondamentaux du choix des espèces pour le réensemencement des vaines pâtures, et les méthodes et procédés paraissant devoir en assurer le succès. A la séance de clôture sur les terrains de parcours, on discuta de l'envahissement par les broussailles et les plantes nuisibles et de leur destruction.

Démonstrations et tournées - Les expositions et les démonstrations présentées au Congrès soulignèrent en les amplifiant les conditions changeantes du monde moderne. Elles réunirent le plus vaste déploiement d'équipement, de machines et autres nouveautés concernant les pâturages, qui ait jamais été réalisé. Les 15.000 agriculteurs, et membres du Congrès qui assistèrent à la journée de démonstration sur le terrain furent enthousiasmés par la possibilité d'utiliser une machinerie moderne permettant un défrichement plus efficace, la destruction des broussailles, l'établissement et la régénération des pâtures, et la récolte et la conservation du fourrage. La possibilité d'irriguer par pulvérisation même dans les régions semi-humides et humides afin de maintenir la production à un niveau élevé pendant les périodes sèches, d'employer des engrais et autres produits chimiques obtenir une abondante production de fourrage, de lutter contre les insectes, les mauvaises herbes et autres ravageurs firent l'objet de démonstrations frappantes, ainsi que d'autres réalisations industrielles récentes. L'utilisation des avions pour les pulvérisations et les poudrages a suscité également le plus vif intérêt.

Quatre voyages d'étude de deux semaines eurent lieu simultanément après le Congrès dans les principales régions de pâturages du pays: le Nord-Est, le Midwest, le Sud et l'Ouest. Au cours de ces tournées, les membres purent assister à des démonstrations sur le terrain, à la mise en pratique de la culture herbagère dans les fermes, et se rendre compte de la production de viande, de laine, de lait et autres produits animaux ainsi obtenus, ils visitèrent plusieurs entreprises industrielles liées à la culture herbagère.

Un compte rendu des travaux du Congrès, comportant les communications qui y ont été faites et autres activités, sera publié en deux volumes, d'environ 800 pages chacun.

La proposition de la Nouvelle-Zélande d'accueillir le septième Congrès fut unanimement acceptée.

Le sixième Congrès eut surtout pour but de permettre un échange d'idées et d'expériences entre savants, techniciens et agriculteurs, plutôt que d'élaborer des accords relatifs à la politique des gouvernements. Cette réunion permit d'aborder avec fruit l'étude de la question et grâce à cette limitation, le Congrès se révéla plus fécond. Une collaboration permanente entre les participants et les autres personnes directement intéressées à la culture herbagère est encore plus opportune, si l'on considère les programmes d'assistance technique pour la mise en valeur économique, actuellement en cours d'application dans plusieurs pays, et activement encouragés par la FAO.

Commission européenne des forêt et comité du bois de l'ECE

La Commission européenne des forêts et des produits forestiers a tenu sa cinquième session au Palais des Nations, à Genève, du 14 au 25 octobre 1952.

Pendant cette session, quelques réunions eurent lieu conjointement avec le Comité du bois de la Commission économique pour l'Europe, les 14, 15, 16 et 20 octobre.

Les Etats Membres de la Commission représentés à cette session étaient les suivants: Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France Irlande, Italie, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Allemagne occidentale, Royaume-Uni, Suède, Suisse, Turquie et Yougoslavie. Des observateurs des Etats-Unis et du Canada y assistaient, ainsi que des membres des organisations suivantes: Bureau international du travail, Organisation européenne de coopération économique (ECA), Union internationale des organismes de recherche forestière (IUFRO) et Commission internationale du peuplier. Des messages exprimant le regret de n'avoir pu envoyer de représentants furent reçus de l'UNESCO, du Bureau agricole du Commonwealth, et de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement.

La session fut ouverte par NI. O. J. Sangar (Royaume-Uni), Président de la Commission, en présence de M. Leloup, Directeur de la Division des Forêts, qui représentait le Directeur général de la FAO.

En l'absence du Professeur Saari (Finlande), Vice-Président de la Commission, qui faisait partie d'une mission de la FAO au Paraguay, M. Osara, chef de la délégation finlandaise, fut élu Vice-Président, et nommé rapporteur pour la session.

Etude des tendances du marché du bois - La Commission tint une séance commune avec le Comité du bois de la Commission économique pour l'Europe pour examiner une première rédaction de l'étude sur les tendances de la consommation, de la production et du marché du bois en Europe.

Après avoir entendu les exposés que firent à l'ouverture de la session M. G. Myrdal, secrétaire exécutif de l'ECE, M. Leloup et M. Glesinger, Directeur et directeur adjoint de la Division des Forêts, chargés de cette étude, les deux assemblées élirent M. O. J. Sangar, comme Président, et M. F. du Vignaux, Président du Comité du bois de l'ECE, comme Vice-Président et Rapporteur.

Les délégations furent unanimes à féliciter les Secrétariats pour le travail accompli. Louée pour sa composition et sa portée, et pour la qualité de sa documentation, cette étude fut considérée comme un document de la plus haute valeur, qui pourrait, sans aucun doute, être d'une grande utilité pour formuler une politique à échéance moyenne concernant la production, la consommation et le marché du bois, et relative au programme d'investissement (l'année 1960 étant prise comme type d'une échéance moyenne).

Néanmoins, étant donné la complexité des problèmes soulevés par cette étude, et l'insuffisance du temps imparti pour un examen détaillé de l'ensemble, certains délégués demandèrent s'il était opportun de publier immédiatement ce document.

Cependant, le Secrétariat ne désirant pas en retarder la publication, les deux assemblées décidèrent d'un commun accord que le document ne pourrait être publié que sous la seule responsabilité du Secrétariat, à condition que cette réserve fût nettement indiquée dans l'étude publiée et soulignée dans toute déclaration faite à la Presse. On fit ressortir que les délégués de la Commission européenne des forêts et le Comité du bois n'avaient pas eu suffisamment de temps pour examiner cette étude en détail, et en tirer leurs propres conclusions.

Après avoir entendu les critiques constructives et les commentaires pénétrants formulés par les délégués, les deux assemblées congratulèrent chaudement M. Myrdal, secrétaire exécutif de l'ECE, et M. N. E. Dodd, Directeur général de la FAO, sur la qualité éminemment scientifique et la réelle valeur de l'étude qui leur avait été soumise, et remercièrent le personnel de ces deux organismes qui avait contribué à sa préparation.

Elles recommandèrent qu'avant sa publication, l'étude fût révisée, à la lumière des commentaires et des critiques émis aux réunions et des observations qui pourraient être ultérieurement formulées par les gouvernements et les experts.

Un groupe d'étude, composé d'experts dans les domaines de la politique forestière, de la production du bois, des industries et du commerce du bois, devrait être créé, et ses membres devraient être nommés par le Directeur général de la FAO et le secrétaire exécutif de l'ECE, après consultation avec les Etats Membres. Il fut convenu que ce groupe d'étude devrait être convoqué au début de 1953, et devrait examiner sur la base des discussions de la session précédente, les mesures à prendre à l'avenir, afin de permettre au Secrétariat de rédiger les recommandations à soumettre aux Etats Membres bien avant la réunion de la session mixte, pendant laquelle le rapport serait examiné et complété si nécessaire.

Il fut convenu que, avant son examen par la session mixte, les propositions du groupe d'étude n'engageraient pas la Commission européenne de Foresterie de la FAO, ni le Comité du bois de l'ECE, ni les Etats Membres.

Il fut décidé que la prochaine Conférence mixte siégerait à Rome, pendant l'automne de 1953.

Politique forestière - Les délégations commentèrent les rapports de politique forestière présentés a la Commission, attirant en particulier l'attention sur les points se rapportant directement à l'étude sur les tendances du bois.

En ce concerne le boisement le reboisement et l'amélioration des forêts, la Commission approuva les propositions du Secrétariat relatives à la préparation d'un questionnaire ayant pour but de faire connaître les progrès réalisés de 1947 à1952, et donna également son accord à la réunion d'un groupe d'étude avant la sixième session de la Commission afin d'examiner les réponses apportées à ce questionnaire.

La Commission porta ensuite son attention sur les points qui se rapportaient spécialement à l'étude sur les tendances du bois, fit certaines recommandations au Secrétariat au sujet de la révision de la deuxième partie de l'étude avant sa publication et lui demanda d'informer les gouvernements des opinions formulées par la Commission au sujet des problèmes qui devaient être discutés par le prochain groupe d'étude mixte, lequel devait être convoqué conformément aux recommandations de la session mixte.

Correction des torrents et protection contre les avalanches Le rapport du groupe d'étude sur la correction des torrents et la protection contre les avalanches, qui s'était réuni en France, du 28 juin au 8 juillet 1952 fut soumis par M. Reneuve, représentant M. Messines, Président du groupe d'étude. M. Reneuve insista sur l'opportunité d'une étroite coopération entre tous les services intéressés, spécialement en ce qui concerne la préparation des plans de construction de vastes barrages. Il fit également ressortir l'intérêt qu'il y aurait à tenir, en 1954, une nouvelle réunion plus particulièrement consacrée à l'étude de la protection contre les avalanches, dans un pays où les travaux sur cette question ont été particulièrement poussés, tels que la Suisse ou l'Autriche. Ce rapport fut approuvé à l'unanimité.

La Commission remercia les membres du groupe de travail de l'excellent travail accompli, et demanda au représentant français de transmettre ses remerciements au gouvernement français et à la Direction générale des eaux et forêts, à Paris, pour la parfaite organisation de cette réunion et du voyage d'étude qui la complétait.

Sous-Commission pour l'étude des problèmes méditerranéens - Le rapport de la Sous-Commission pour l'étude des problèmes méditerranéens qui s'était réunie à Istamboul en mai 1952, fut soumis par le Professeur A. Pavari, Président de la Sous-Commission, qui souligna l'importance qu'aurait la réunion d'une conférence commune de la Sous-Commission et des pays de caractère méditerranéen, dans le Proche-Orient. Il attira également l'attention de la Commission sur les recommandations de la Sous-Commission pour la création de groupes de travail nationaux chargés d'étudier l'eucalyptus.

La Commission approuva ce rapport à l'unanimité et demanda au représentant de la Turquie de transmettre ses remerciements au gouvernement et au Service forestier turcs à Ankara, pour l'excellente organisation de la session de la Sous-Commission et du voyage d'étude qui l'avait précédée.

En ce qui concerne la prochaine session, la Commission demanda au Directeur général de la FAO d'en fixer la date et le lieu en accord avec les pays qui avaient déjà émis une invitation ou exprimé le désir de recevoir la Sous-Commission, compte tenu de l'intérêt qu'il y aurait à convoquer une Conférence commune avec les pays à caractère méditerranéen du Proche-Orient, d'un côté, et des réunions projetées de la Commission internationale du châtaignier et du groupe de travail du chêneliège, de l'autre.

Techniques d'exploitation et formation d'ouvriers forestiers - Le rapport du Comité pilote sur les techniques d'exploitation et la formation d'ouvriers forestiers, qui s'était réuni à Genève, du 23 au 29 mars 1952, fut présenté à la Commission par M. H. G. Winkelmann, Président du Comité.

La Commission approuva ce rapport à l'unanimité et exprima ses remerciements aux membres du Comité pilote pour le travail accompli. Il fit ressortir l'importance des progrès réalisés dans la documentation collective relative à ces questions particulièrement en ce qui concerné le travail accompli, ou prévu, dans les différents Etats Membres.

La Commission manifesta un vif intérêt pour le travail entrepris à propos de la mise au point de tracteurs pour les exploitations forestières. On reconnut qu'il faudrait insister sur l'importance d'une classification des tracteurs en catégories suivant leurs emplois, d'essais et de rapports fondés sur les mêmes bases, et aussi sur l'importance capitale de données relatives à l'utilisation pratique sur le terrain. Les enquêtes prévues devraient faciliter la production de tracteurs spécialement adaptés aux travaux forestiers.

On félicita le Secrétariat pour le travail déjà accompli et pour sa collaboration dans ce domaine avec le Bureau international du travail l'Union internationale des organismes de recherche forestière, et la Division de l'industrie et des matériaux de l'ECE.

La Commission nota avec reconnaissance la suggestion du délégué de la Finlande, proposant que la prochaine session du Comité pilote ait lieu dans ce pays.

Statistiques -- La Commission aprouva à l'unanimité le rapport du groupe d'études statistiques, qui s'était réuni pendant la session. Ce rapport contenait des recommandations sur les statistiques des incendies de forêts, les facteurs de conversion, et le prochain inventaire des ressources forestières mondiales qui serait établi par la FAO.

Excursion - Répondant à l'invitation de l'Inspecteur général des forêts de Suisse et du canton de Vaud, la Commission visita les forêts de Ricoud.

Cette visite fournit de bons exemples sur beaucoup de points discutés auparavant en liaison avec les commentaires de l'étude des tendances du bois sur la mise en valeur des forêts vierges ou inaccessibles, en particulier sur l'importance des routes et autres voies d'accès, et l'exploitation en général.

La Commission exprima sa gratitude au Service forestier de suisse et du canton, et à tous ceux qui organisèrent cette visite.

Election du Président - Le Président indiqua aux délégués que, conformément au Règlement, le nouveau Président devrait être pris parmi les délégués présents et fit appel aux candidatures.

Sur la proposition du délégué italien, appuyé par le délégué français M. Schlatter, délégué de Suisse, fut du Président à l'unanimité pour la sixième session de la Commission.

Le délégué suédois exprima au Président sortant, au nom de toutes les délégations, leurs regrets pour son départ et leur reconnaissance pour les services rendus pendant les quatre dernières sessions.

Date et siège de la sixième session - Il fut décidé que le Président, après consultation avec le Secrétariat, et eu égard à la proposition d'une nouvelle réunion mixte avec le Comité du bois de l'ECE, déciderait de la date et du lieu de la prochaine session.

Conférence de la pâte et du papier

Plus de trente personnalités éminentes1 du monde de la pâte et du papier se sont réunies au siège de la FAO à Rome du 3 au 13 décembre 1952 pour examiner les possibilités de fabrication de pâte et de papier à partir de bois et sub-tropicaux et de résidus agricoles, et leurs prix de revient comparés. Ils discutèrent des procédés permettant d'obtenir la pâte à partir de feuillus tropicaux, de bambous, de bagasse, de paille et autres résidus agricoles, et se mirent d'accord sur la nécessité d'adopter des méthodes uniformes d'essais en vue de déterminer leurs qualités papetières respectives.

1W. E. Cohen (Australie); E. Castagne (Belgique); L. Rys (Brésil); a. H. Tomlinsen (Canada); J. Michon, R. Peteri, J. Savard, A. Villière, J. J. Wilmot-Roussel (France); G. Jayme, R. O. H. Runkel, R. Schepp (Allemagne), F. Muller (Hollande); R. V. Bhat (Inde); G. Centola, G. Consiglio (Italie); E. Hägglund, H. W. Giertz, B. Steenberg (Suède), J. R. Furlong (Royaume-Uni); G. H. Chidester, V. P. Edwardes, J. A. Hall, W. O. Hisey, E. C. Lathrop, D. J. MacLaurin (Etats-Unis d'Amérique), H. Baars, W. Barbour, R. Duckelmann. K. A. Forrest, H. Mueller-Clemm, A. Sundelin (Délégués de l'assistance technique de la FAO).

Cette réunion, d'un niveau technique élevé, fut organisée dans le cadre du triple programme de la FAO, afin d'augmenter la production mondiale de pâte et de papier, sous forme de politique à long terme.

Les trois phases de ce programme sont:

a) Bilan des possibilités d'expansion de la production de la pâte et du papier;

b) Conseils concernant l'établissement de nouvelles usines, là où les propositions présentées sembleraient économiquement réalisables, compte tenu de la possibilité d'un approvisionnement permanent en matières premières convenables;

c) Assistance technique pour l'établissement de ces usines et pour leur mise en fonctionnement.

Parmi ceux qui assistaient à cette conférence pour leur compte personnel, et non en tant que représentants officiels de leur gouvernement, se trouvaient les chefs des services de recherche sur la pâte et le papier des différents instituts d'Allemagne, de Belgique, du Brésil, du Canada, des Etats-Unis, de France, d'Inde, d'Italie, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, et de la Suède, six fonctionnaires de l'assistance technique de la FAO qui venaient d'achever une mission de recensement des possibilités de production de pâte et de papier de différents pays, et six conseillers, qui avaient contribué à la rédaction des documents devant servir de base aux travaux de la conférence. Plusieurs d'entre eux étaient des conseillers indépendants, membres de l'industrie de la pâte et du papier.

Les documents de base avaient été rédigés par G. H. Chidester, du Laboratoire de produits forestiers, Madison, Wisconsin, Etats-Unis, et W. E. Cohen, de la Division des produits forestiers, de l'Organisation scientifique et industrielle de recherche du Commonwealth à Melbourne, et traitaient «des procédés recommandés pour l'examen de nouvelles matières premières fibreuses pour la fabrication du papier», et des «méthodes de fabrication de la pâte à partir de matières premières fibreuses provenant de nouvelles sources».

Sous la compétente présidence du Dr Chidester, l'assemblée fut divisée en quatre groupes d'étude, dont chacun avait son propre président et son secrétaire, et devait traiter des questions suivantes:

Groupe I: Méthodes et techniques d'essais.

Groupe II: Détermination des procédés convenant aux bois suivants, et des produits qu'ils seraient susceptibles de fournir: résineux, feuillus des régions tempérées, feuillus des régions tropicales.

Groupe III: Détermination des procédés convenant aux matières premières suivantes: bagasse, bambou, paille, graminées, et autres matériaux non ligneux.

Groupe IV: Examen, de la compétence d'un comité consultatif, des aspects mécaniques et économiques relatifs au travail des Groupes II et III.

Tous les procédés de fabrication de la pâte actuellement en usage dans l'industrie furent examinés et leurs possibilités d'adaptation à la fabrication du papier, à partir de matières premières déterminées, furent clairement indiquées. Parmi les procédés examinés, citons: pâte mécanique, bisulfite, sulfate, soude caustique froide, sulfite neutre, chaux, soude caustique et chlore et michimique. Une attention particulière fut consacrée aux besoins en produits chimiques, en énergie et en eau, ainsi qu'au rendement en pâte, aux méthodes de blanchiment et à la pollution. On fit ressortir les possibilités de fabrication de différents produits papetiers à partir de certaines matières fibreuses, et les possibilités d'utilisation de pâte à base de matières premières à fibres courtes pour la fabrication du papier de journal, du papier d'emballage kraft et des cartons d'emballage. Des tableaux furent établis, montrant les possibilités d'utiliser des pâtes obtenues à l'aide de différents procédés à partir de matières premières telles que mélange de bois feuillus tropicaux, d'eucalyptus, de bambou, de bagasse et de paille. Des estimations furent préparées pour tenter d'établir les prix de revient comparés, y compris les capitaux investis dans la construction et l'équipement pour chacun des procédés mentionnés, et appliqués aux différentes matières premières envisagées.

En ce qui concerne le choix des procédés à utiliser dans les futurs projets, les experts insistèrent sur le fait qu'il était rarement nécessaire d'envisager l'emploi de méthodes nouvelles, ou n'ayant pas fait leurs preuves, dans les usines où l'on devait traiter de nouvelles matières premières. Le perfectionnement des procédés existants et la généralisation de leur application pour obtenir une production plus élevée, une pâte de meilleure qualité, des sous-produits et un meilleur rendement, devraient certainement être encouragés, mais ceci devrait être considéré comme un problème entièrement différent. Mettre sur pied une industrie nouvelle, en utilisant un procédé nouveau pour traiter des matières premières nouvelles, implique l'étude de deux problèmes, alors qu'un seul d'entre eux est nécessaire.

Relativement à la question, très discutée, de l'utilisation de la bagasse pour le papier journal, l'assemblée a déclaré: «Puisqu'il n'est pas possible de faire une pâte du type de la pâte mécanique à partir de bagasse (ou de paille, ou d'autres fibres végétales semblables), le papier journal classique ne peut être obtenu uniquement à l'aide de cette matière. Toutefois, les pâtes chimiques de bagasse (ou de paille), peuvent être utilisées - comme produit de remplacement de la pâte chimique de résineux - mélangées à de la pâte mécanique, pour la fabrication du papier journal».

Une importante conséquence de ces échanges de vue a été la constitution d'un «Comité consultatif de la FAO pour les essais de fabrication de la pâte». Avec l'aide de ce Comité la FAO pourra maintenant organiser l'essai des qualités papetières des matières premières d'une région quelconque, et pourra également s'assurer que ces essais seront effectués conformément aux normes adoptées, et seront ainsi comparables sur le plan international. De plus, il sera possible d'effectuer des essais avec le minimum de frais et sans perte de temps, au laboratoire le plus proche et le mieux équipé pour ces travaux. Les laboratoires de la pâte et du papier les plus importants du monde entier collaboreront maintenant avec la FAO, et déploieront des efforts systématiques pour augmenter la capacité de production actuelle de la pâte dans les régions et les pays les moins développés.

A la suite de cette conférence, deux rapports vont prochainement être publiés, condensant les vues communes de quelques-uns des spécialistes éminents de la pâte et du papier sur un certain nombre de questions ayant fait l'objet d'un large débat, et jusqu'alors très controversées.

Ainsi que l'a déclaré Norris E. Dodd, Directeur général de la FAO, à la fin des discussions:

«Je crois que d'ici quelques mois, il sera presque impossible à quiconque d'examiner sérieusement le projet d'une nouvelle usine de pâte et d'une nouvelle papeterie utilisant de nouvelles matières premières, sans consulter et conserver par devers lui les textes que vous allez approuver. Un de vos rapports servira de guide aux banquiers et aux gouvernements, ainsi qu'aux experts, en leur faisant connaître les critères décisifs qui détermineront si leurs forêts et leurs champs pourront ou non être une source commerciale possible de pâte et de papier. Votre second rapport2 aidera matériellement à vaincre une confusion générale en spécifiant, pour chaque groupe principal de matières premières, les procédés de fabrication qui doivent être employés et quelles sortes de papier peuvent être obtenues.

2Les méthodes d'essais et de transformation en pâte des matières premières fibreuses figureront également dans ce rapport.

«En plus du texte de vos documents, je crois que cette assemblée aura atteint un but encore plus important. Les discussions et les entretiens particuliers que vous avez eus depuis votre arrivée à Rome ont fait naître un large terrain d'entente au sujet de la situation actuelle en ce qui concerne la possibilité d'accroître la capacité de production de pâte et de papier dans les parties du monde qui jusqu'à présent, n'ont produit et, consommé qu'une partie de ce dont elles ont besoin. Puisqu'elles ne possèdent pas les devises étrangères indispensables pour élever d'une façon substantielle le niveau de leurs importations de pâte et de papier, leur consommation restera vraisemblablement inférieure à ce qu'elle devrait être, jusqu'à ce qu'elles soient en mesure d'exploiter quelque source locale de pâte et de papier».

Après cette conférence de deux semaines, les experts conclurent que l'industrie de la pâte et du papier peut certainement se développer sous les Tropiques, mais ne pourra le faire que parallèlement à un pros gramme de recherche très intensif et accéléré. Ils déclarèrent qu'une telle industrie pourrait plus que couvrir tout accroissement de la demande de papier et de papier journal, 'et que des matières premières nouvelles, sous la forme de forêts de feuillus végétaux produisant des fibres et résidus agricoles, existent en quantités formidables et attendent d'être exploitées. Ils reconnurent que:

1) Les bois tropicaux, le bambou la bagasse de canne à sucre, la paillé et différents autres déchets agricoles, constituent des matières premières pour la fabrication industrielle du papier.

2) Divers procédés bien connus de fabrication de la pâte peuvent convenir à ces matières premières nouvelles. Le choix des procédés qui leur conviennent le mieux pourra maintenant être fait à la lumière des différentes considérations locales et techniques qui furent discutées à cette conférence et sont spécialement indiqués dans ces rapports.

3) Il est hors de doute que les ressources mondiales en matières premières utilisables pour la fabrication de la pâte existent en quantités suffisantes, et même plus que suffisantes pour répondre à tout accroissement prévisible de la demande mondiale en pâte et en papier.

4) D'une manière générale, les produits chimiques, l'énergie, les transports et - surtout - les devises sont plus coûteux dans les pays insuffisamment développés que dans les pays industrialisés, et il faut beaucoup plus de capitaux pour établir une industrie prospère de la pâte et du papier dans ces pays qu'en Amérique du Nord ou en Scandinavie. Toutefois, l'effet de ces frais supplémentaires est très souvent compensé par l'existence d'une matière première et d'une main -d'œuvre moins onéreuses. Les calculs montrent que le prix de revient de pâte et de papier fabriqués à base de bois tropicaux et de résidus agricoles peut être supérieur, égal, ou, parfois même, inférieur, au prix de revient moyen en Europe ou en Amérique du Nord, suivant les conditions locales.

D'après la conclusion les experts:

«Il y a tout lieu d'espérer que, étant donné des plans techniques et économiques convenablement exécutés, les ressources existantes encore inexploitées, pour la plupart, peuvent être d'un intérêt vital pour la vie des pays encore insuffisamment développés. Il faudra une période d'essai, de tâtonnements, des capitaux investis à long terme, mais si les moyens disponibles sont judicieusement utilisés, l'industrie de la pâte et du papier pourra prendre naissance sous les Tropiques, et elle présentera une importance mondiale».

Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique

Une soixantaine de délégués de 14 Etats Membres ont participé, du 1er au 13 décembre 1952, aux travaux de la deuxième session de la Commission des forêts de la FAO pour l'Asie et le Pacifique, qui s'est tenue à Singapour et à Kuala Lumpur.

L'Australie, la Birmanie, Ceylan, la Corée, les Etats-Unis, la France (Union française), l'Inde, l'Indonésie, le Japon, les Pays-Bas (Nouvelle-Guinée néerlandaise) les Philippines, le Royaume-Uni (Fédération des Etats malais, Bornéo du Nord, Sarawak, Singapour), la Thaïlande et le Vietnam étaient représentés. M. W. H. Cummings, Chef du Bureau régional de la FAO pour l'Asie et l'Extrême - Orient, représentait le Directeur général de la FAO. La Commission économique des Nations Unies pour l'Asie et l'Extrême-Orient (CEAEO), l'Administration de l'assistance technique des Nations Unies (AATNU) et l'Organisation météorologique mondiale (OMM) avaient envoyé des observateurs. La Commission du Pacifique sud et le Congrès scientifique du Pacifique étaient également représentés.

Son Excellence le Gouverneur de Singapour a ouvert la session et, en souhaitant la bienvenue aux délégués, a déclaré que la création de la Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique prouve que désormais on a généralement compris que les problèmes des industries et des services forestiers sont communs à tous les pays et qu'ils ne diffèrent que par leur degré d'acuité; leur solution appelle non une action unilatérale mais des échanges de vues générateurs d'une amélioration pour la collectivité tout entière. Le désir manifeste de faire des progrès concrets anime tous ceux qui sont amenés à participer aux travaux de la Commission, a-t-il ajouté.

M. W. H. Cummings a donné lecture d'un message du Directeur général de la FAO dans lequel M. Dodd se déclare certain que l'élargissement de l'action de la FAO dans le cadre du Programme d'assistance technique est, en partie au moins, à l'origine des progrès accomplis dans cette région dans le domaine des forêts.

Election du Bureau

Mom Chao Suebsukswasti Sukswasti (Thaïlande) ayant fait part de son intention de se retirer, la Commission a élu Président M. J. P. Edwards (Royaume-Uni). M. E. J. Shrubshall (Fédération des Etats malais) a été élu premier Vice-Président et Thiem Komkris (Thaïlande) second Vice

Président. M. F. G. Browne (Sarawak) a été nommé rapporteur pour la présente session.

Politique forestière

Tous les Etats Membres de la Commission ont déposé des rapports sur l'état actuel de leur politique forestière, rédigés conformément aux indications générales convenues lors de la session inaugurale de Bangkok en 1950. Le Président a déclaré que c'était là un résultat réellement encourageant. Les progrès signalés par ces pays sont certes remarquables mais il reste encore beaucoup à faire. En particulier, les progrès sont en général plus lents clans le domaine de la sylviculture et de l'aménagement forestier que clans le domaine de l'utilisation.

Les délégués ont eu la possibilité de s'étendre plus longuement sur certains aspects de ces rapports et de nombreuses questions intéressantes ont été soulevées au cours des discussions qui ont suivi. L'Inde a fait une déclaration rendant publiques certaines modifications de sa politique forestière; la Malaisie et la Birmanie se préparent à annoncer des changements dans ce domaine; le gouvernement indonésien étudie la possibilité d'étendre l'application de la législation forestière aux îles extérieures de l'Indonésie.

Plusieurs délégations ont souligné l'importance que présente la création de conseils unifiés des ressources naturelles ou de l'utilisation des terres question qui avait été mise en relief lors de la session de Bangkok, puis en 1951, lors de la Conférence régionale sur l'utilisation des terres dans les régions tropicales, organisée par la FAO à Ceylan. A Timor (Indonésie), un comité est en train de déterminer les zones qui devraient être consacrées en permanence à l'agriculture, à l'élevage et aux forêts respectivement. Des renseignements ont été fournis au sujet des conseils des ressources naturelles ou des organismes analogues récemment créés à Ceylan, dans la Fédération des Etats malais et à Sarawak.

Au Japon comme en Inde, l'application aux forêts privées de l'aménagement contrôlé constitue l'un des traits marquants de la politique forestière actuelle. La Fédération des Etats malais a pu adopter un système de sylviculture normalisé applicable à toutes les forêts de diptérocarpes de plaine.

En ce qui concerne l'utilisation des produits forestiers, plusieurs délégués ont signalé l'existence de plans prévoyant la création de nouveaux laboratoires de recherches sur les produits forestiers, d'ateliers de formation ainsi que la modernisation du matériel de vidange. Les participants ont estimé que le cours de classification des bois, organisé par la FAO, la Fédération des Etats malais et les autorités de Singapour ainsi que l'école de mécanisation de l'exploitation forestière fonctionnant à l'heure actuelle sous les auspices de la FAO et du gouvernement des Philippines constituent autant de réalisations dont il convient de set féliciter. Il a été fait état de projets de boisement industriel notamment avec Pinus insularis aux Philippines pour la production de pâte et de papier, et en Indonésie avec Pinus merkusii.

Les possibilités d'exporter de la Nouvelle-Guinée néerlandaise et d'Australie du bois, des traverses de chemins de fer et du bois de feu ont été estimées non négligeables.

Un membre de la délégation des Etats-Unis a fourni des précisions sur ce que seront, pour le prochain exercice financier, les besoins militaires en bois de construction légers de type courant, en traverses de chemins de fer et en pilotis de soutènement en Corée, au Japon et dans les îles Riou-kiou et, d'autre part, les besoins militaires des Etats-Unis en planches de teck. Il a indiqué dans chaque cas les services chargés des achats avec lesquels les exportateurs intéressés pourraient entrer en contact. Il a également fait part de sa reconnaissance pour l'assistance déjà accordée à la Corée par les pays membres de la Commission.

Au terme de la discussion générale, la Commission a convenu que les Etats Membres devraient continuer à présenter des rapports sur l'état de leur politique forestière en se conformant aux indications générales déjà fournies; le prochain rapport devra être soumis en 1954. Elle a également décidé d'inclure dans le modèle de rapport une nouvelle rubrique intitulée «Etat des plans relatifs à l'utilisation des terres»; on disposera ainsi de renseignements sur les progrès de la classification des sols et du recensement et de la classification des ressources forestières.

Il a été également décidé que, dans leurs prochains rapports, les pays devraient s'attacher particulièrement aux mesures prises pour développer la production et l'utilisation des feuillus moins connus, et examiner les possibilités qui s'offrent dans la région et outre-mer d'écouler les bois de ce genre.

Enfin, M. J. C. K. Marshall (Fédération des Etats malais) a développé les thèses contenues dans son étude sur le rendement soutenu et la conscience nationale. Il a été salué par des applaudissements et la Commission a adopté à l'unanimité la résolution suivante:

LA COMMISION recommande:

1. Que les Etats Membres examinent les possibilités pratiques de donner à tous les étudiants des écoles des universités et des écoles normales d'instituteurs, un enseignement portant sur la nécessité d'une politique à long terme visant à la mise en valeur et à la conservation rationnelle des ressources naturelles de la nation, forêts comprises.

2. Que les Etats Membres prennent des dispositions en vue de créer, dans les forêts de rapport en exploitation et dans les forêts de protection, des pares forestiers nationaux qui pourront servir de centres de récréation et de tourisme, et qui permettront au grand publie de mieux comprendre le rôle de la sylviculture et l'importance de la conservation des forêts.

3. Que l'attention de l'UNESCO soit attirée sur la nécessité d'apprendre aux gens ce qu'est la mise en valeur des ressources naturelles renouvelables du sol, des eaux, des forêts et de la faune dans le cadre de programmes à long terme et l'exploitation prudente des ressources minérales non renouvelables.

4. Que la FAO entreprenne une action systématique (tournées de conférences, affiches et autres formes de propagande directe dans toutes les langues) en vue de faire connaître aux populations d'Asie et du Pacifique les objectifs qu'on se propose lorsqu'on envisage de développer les ressources forestières et naturelles sur la base du rendement soutenu. La Commission a, décidé de créer un groupe de travail permanent restreint chargée d'examiner les besoins des pays d'Asie et du Pacifique en ce qui concerne le point 4 de la résolution ci dessus.

Sylviculture et aménagement forestier dans les forêts tropicales

La Commission a approuvé les propositions et recommandations suivantes, formulées par un Comité présidé par M. E. J. Strugnell (Fédération des Etats malais).

Rendement soutenu: Les Etats Membres devraient prendre à bref delai des mesures visant à multiplier les études en matière de sylviculture et d'accroissement forestier en vue d'améliorer le rendement.

Systèmes sylvicoles dans les forets soumises au régime des pluies tropicales: Il est urgent de procéder à de nouvelles recherches dans les forêts tropicales mélangées afin de mettre au point des systèmes sylvicoles praticables permettant de simplifier la composition des peuplements sans que la productivité du milieu en soit aucunement amoindrie et sans qu'à la longue elle puisse en être compromise.

Modifications inopportunes de la composition des forêts et des éléments concourant à créer le milieu ambiant: L'intégration des industries forestières et l'utilisation complète de chaque aire forestière est souhaitable sous réserve que l'on puisse mettre au point des méthodes sylvicoles empêchant la détérioration des peuplements et l'altération du milieu. Il est indispensable d'élaborer des programmes sylvicoles qui répondent aux exigences technologiques, afin que des forêts aménagées sur des bases écologiques rationnelles permettent d'assurer la satisfaction des besoins.

Plantation d'essences exotiques: L'Organisation météorologique mondiale devrait recommander un système uniforme de classification climatique et dresser une carte climatique mondiale qui en tienne compte. Le choix des essences exotiques à utiliser pour les plantations expérimentales devrait être fondé sur cette classification.

Bois de teck:

a) La Conférence de la FAO devrait être invitée à approuver la constitution d'une sous-commission du teck dont la compétence s'étendrait à toutes les question s'intéressant la production et l'utilisation du teck, y compris la classification.

b) Le Directeur général devrait être prié d'organiser à bref délai, dans le cadre du Programme d'assistance technique de la FAO, un voyage d'études sur le teck.

Recherches:

a) Il est nécessaire de coordonner sans retard les programmes de recherche sylvicole, d'organiser des services consultatifs spécialisés dans le domaine des méthodes de la recherche et de former des experts de la recherche. Le Directeur général de la FAO a été prié, d'une part, d'étudier la possibilité de répondre aux besoins de la région à cet égard en mettant sur pied une organisation régionale de la recherche ou en constituant une équipe itinérante d'instructeurs, et, d'autre part, d'organiser des voyages d'études et de recherches.

b) Le Secrétariat de la Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique devrait examiner les progrès accomplis dans les instituts de recherche de la région en matière de sylviculture et d'aménagement forestier dans les forêts de diptérocarpes soumises au régime des pluies tropicales, et préparer à l'intention de la troisième session de la Commission un document indiquant quels sont les résultats obtenus, les recherches encore nécessaires et les dispositions qu'il y aurait lieu de prendre pour mener à bien cette étude.

c) Dans le cadre des recherches sur la sylviculture dans les forêts tropicales, le Secrétariat devrait, en lui donnant la priorité dans ses travaux, prendre l'initiative d'une étude portant sur les dispositifs expérimentaux, la dimension des parcelles et les recherches à effectuer. Des suggestions visant à assurer l'uniformité des méthodes et de la présentation des résultats devraient être soumises à la troisième session de la Commission.

Bois de feu: La FAO devrait effectuer un recensement des besoins actuels et futurs en bois de feu, en tenant compte des ressources existantes et potentielles dans les Etats Membres; elle devrait en outre guider ces derniers en ce qui concerne le boisement et leur donner des conseils visant à permettre une baisse de prix sur le bois de feu, à améliorer le système d'écoulement et à augmenter l'efficacité du matériel de combustion du bois de feu.

Financement des activités sylvicoles: Etant donné que les frais afférents à la régénération des forêts de rapport permanentes constituent une charge fixe qui pèse sur le revenu forestier une partie de ce revenu devrait être versée chaque année à un fonds forestier dont les ressources permet traient d'accroître le volume des dépenses normalement consacrées à la sylviculture et de poursuivre l'œuvre de régénération en dépit des fluctuations économiques.

Mangliers:

a) Il faudrait appeler l'attention des gouvernements intéressés sur la nécessité d'empêcher l'éclaircissage des rideaux protecteurs de mangliers des îles du Pacifique.

b) Il est nécessaire d'organiser la recherche dans les domaines suivants:

i) croissance et rendement des mangliers et des essences voisines;
ii) écologie des mangliers;
iii) mode de dissémination des graines dans les forêts de mangliers;
iv) examen comparé des résultats obtenus à l'aide de divers systèmes sylvicoles.

c) Compte tenu du fait que le charbon de bois est supérieur au bois à brûler dans de nombreux domaines, que la production de charbon de bois semble permettre une utilisation plus complète de l'arbre et offre la possibilité de récupérer d'autres produits qui sont perdus à l'heure actuelle, il faudrait encourager la production de charbon de bois de manglier et il conviendrait d'entreprendre des recherches sur la récupération des produits en question.

d) L'attention est attirée sur l'utilité qu'il y aurait à s'attacher davantage aux forêts de mangliers et à inclure dans les délégations aux sessions ultérieures de la Commission un forestier ayant une certaine connaissance des problèmes qui se posent.

Après avoir achevé l'examen des conclusions sus-indiquées de son Comité, la Commission a décidé de constituer un Comité permanent de la sylviculture et de l'aménagement forestier, chargé d'examiner les suites données aux recommandations formulées lors de la présente session de la Commission en matière de sylviculture et d'aménagement forestier.

Photographie aérienne et dendrométrie dans les forêts tropicales

La Commission a pris connaissance des documents de travail pertinents qui lui avaient été soumis par le Secrétariat et par diverses délégations. Après une brève discussion il a été décidé de constituer un groupé de travail ad hoc présidé par M. P. Maurand (France); ce groupe de travail a été chargé d'étudier les grandes questions soulevées, sous les Tropiques, par l'utilisation de la photographie aérienne dans les inventaires forestiers ainsi que d'autres problèmes généraux intéressant la dendrométrie.

Lors d'une réunion ultérieure, la Commission a été saisie des conclusions de ce groupe de travail, qui avait rédigé un rapport technique. Après avoir discuté les questions soulevées la Commission a réaffirmé son adhésion aux résolutions sur les inventaires forestiers et sur les méthodes d'énumération adaptées par la Conférence des forêts et de l'utilisation du bois pour l'Asie et le Pacifique, qui s'est tenue à Mysore en 1949 (Résolutions Nos XIV et XV du rapport de la Conférence).

Tout en appréciant les efforts accomplis par les pays de la région en vue d'effectuer un inventaire aussi complet que possible de leurs ressources forestières, la Commission a admis que, les différents pays de la région n'ayant pas atteint le même stade de développement économique, il était impossible, dans certains cas, de mener à bien ces inventaires en l'espace de cinq ans comme il avait été d'abord prescrit. Néanmoins, si l'on utilisait au maximum les possibilités qu'offre la photogrammétrie aérienne appliquée aux forêts tropicales, ces inventaires pourraient être terminés bien plus rapidement. La Commission a donc recommandé que la FAO envisage la possibilité de constituer un comité technique d'experts qui serait chargé de promouvoir, de sélectionner et de recommander, en vue de leur adoption, des programmes expérimentaux déterminés, patronnés à la fois par la FAO et par les gouvernements intéressés, et de contribuer à leur mise en œuvre.

La Commission, reconnaissant l'importance croissante des méthodes statistiques dans toutes les études portant sur les forêts et les produits forestiers, a suggéré qu'au nombre des experts faisant partie du Comité auquel il a été fait allusion ci-dessus figure un spécialiste des statistiques générales qui fera office de conseiller pour l'application des méthodes statistiques aux forêts.

La Commission a attiré l'attention des gouvernements sur les intérêts multiples que présentent les photographies aériennes, et elle a incité ceux-ci à mettre les photographies existantes à la disposition de tous les services qui s'occupent de l'aménagement systématique des terres. Avant d'entreprendre de nouveaux relevés photographiques, tous ces services devraient être consultés.

Assistance technique

M. W. H. Cummings, représentant régional de la FAO, a fait de l'assistance technique le thème principal de son allocution aux délégués réunis dans la salle du Conseil de Kuala Lumpur, le 6 décembre. Les délégués avaient également reçu un document relatif aux activités de la FAO dans le cadre de l'assistance technique de 1950 à 1952, ainsi que des documents de travail préparés par le Secrétariat au sujet des activités régionales importantes.

Lors d'une réunion plénière de la Commission tenue le 10 décembre plusieurs fonctionnaires de l'assistance technique de la FAO ont donné un aperçu des projets récemment menés à bien ou en voie de réalisation à l'échelon régional et national, dans le cadre du PEAT. Au cours de la discussion qui a suivi, plusieurs délégués ont exprimé leur satisfaction au sujet du voyage d'études sur la lutte contre les incendies organisé aux Etats-Unis, du cours de classification des bois donné en Malaisie, du voyage d'études sur l'eucalyptus effectué en Australie, ainsi que du cours de formation sur la mécanisation de l'exploitation forestière mis sur pied aux Philippines. Ces réalisations lustrent bien le désir qu'ont les Etats Membres d'atteindre les objectifs fixés par le Programme d'assistance technique.

Les échanges de vues ultérieurs ont fait ressortir plusieurs points dont le secrétariat de la FAO ferait bien de tenir compte à l'avenir en dressant le programme des activités de l'Organisation dans le cadre du PEAT. La Commission a relevé que c'est le Bureau de l'assistance technique, sur lequel les divers Etats Membres de la région peuvent agir par le truchement de la Conférence générale de la FAO, qui élabore la réglementation régissant le programme d'assistance technique. Les délégations envoyées à la Conférence devraient donc recevoir pour consigne d'appuyer les recommandations formulées lors de la présente session de la Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique.

Développement de la production de pâte et de papier

M. I. T. Haig (FAO) a indiqué à la Commission quelles étaient les origines du programme de la FAO dans le domaine de la production de pâte et de papier, Programme qui constitue désormais l'une des activités les plus importantes de l'Organisation. Bien que, pour ce qui touche aux disponibilités en pâte de bois et en papier dans un proche avenir, la situation soit très différente de ce qu'elle était il y a environ un an, les perspectives à long terme auxquelles s'intéresse la FAO sont toujours les mêmes, ainsi que l'a reconnu le Conseil économique et social des Nations Unies lors de sa session de New York en été 1962. Nul ne peut sous-estimer l'ampleur de la demande de papier qui existe en puissance en Asie, ni méconnaître l'importance qu'il y a à disposer de plus grandes quantités de papier pour lutter contre l'analphabétisme.

M. Per Klem (AATNU) a donné à la Commission un bref aperçu des mesures envisagées en vue d'accroître la production de pâte aux Philippines; plusieurs délégués ont ensuite fourni des explications au sujet des plans qui sont à l'étude dans leur pays. Certains délégués ont estimé que si les plans visant à accroître là production de pâte et de papier dans la région partent d'une excellente intention, il se pourrait que les coûts de production fussent supérieurs aux prix couramment pratiqués sur le marché mondial. Les considérations d'ordre commercial ne doivent pas être négligées, elles doivent tempérer le désir trop ardent peut-être d'accroître la production.

La Commission a estimé que la chimie de la pâte et du papier, ainsi que l'aménagement rationnel de forêts pouvant fournir des matières premières aux papeteries qui utilisent de nouveaux procédés de réduction en pâte, devaient faire l'objet de recherches bien plus poussées. Un délégué australien a rendu compte des résultats obtenus depuis de nombreuses années en matière de réduction en pâte des feuillus; il a insisté sur la nécessité de recherches approfondies sur le râpage, le traitement des fibres courtes à parois plus épaisses et le blanchiment. C'est là une question qui présente un intérêt particulier si l'on tient compte de la possibilité de réduire en pâte le manglier en Nouvelle-Guinée, les industries de la pâte et des extraits tannants se trouvant de ce fait intégrées. Diverses espèces aisément réductibles en pâte supportent mal le raffinage et fournissent un papier peu résistant à la déchirure. L'expérience de l'Australie avec l'eucalyptus permet d'espérer que certains feuillus tropicaux pourraient convenir à la fabrication du papier.

Matériaux de construction

La Commission a constaté que l'amélioration du logement demeure l'un des principaux problèmes de la région de l'Asie et du Pacifique. L'utilisation des produits forestiers sous diverses formes pourrait contribuer dans une large mesure à lui trouver une solution. Les Nations Unies ont constitué un groupe de travail inter-secrétariat chargé d'étudier tous les aspects de l'amélioration du logement; lors de sa première réunion, qui s'est tenue en novembre 1952 à Delhi (Inde), ce groupe de travail a adopté une résolution qui met l'accent sur la nécessité d'une complète collaboration avec la FAO.

Il faut insister auprès des administrateurs, des architectes, des entrepreneurs et des autres personnes qui sont amenés à diriger des travaux de construction, sur l'importance et la valeur du bois et sur le fait qu'il est possible d'en tirer de très nombreux matériaux de construction modernes. Le Directeur général de la FAO a été prié de continuer à collaborer avec les organismes internationaux et nationaux travaillant déjà dans ce domaine et de mettre en place, dans le cadre du programme élargi d'assistance technique, le dispositif qui permettra l'examen des problèmes intéressant la fourniture et l'utilisation de matériaux de construction modernes tirés des produits forestiers. Les questions de formation du personnel (utilisation de machines modernes pour le travail du bois notamment) doivent être examinées avec attention.

Normalisation et utilisation

La Commission a nommé U Chein Hoe (Birmanie) nouveau Président du Comité permanent de la normalisation et de l'utilisation. Ce Comité a passé en revue, au cours de la session de la Commission, les rapports de ses divers sous-comités; la Commission a décidé ultérieurement que les sous-comités des dimensions, des sciages résineux et des sciages de feuillus indigènes d'Australie, du Japon et de Nouvelle-Zélande cesseraient leurs activités dès que les renseignements recueillis auront été transmis aux Etats Membres.

Les sous-comités suivants continueront à fonctionner:

Méthodes d'essai (A. V. Thomas, Malaisie)
Nomenclature (k. A. Chowdhuri, Inde)
Classification des grumes de feuillus, équarries et non équarries (G.S. Brown, Bornéo du Nord)
Classification des sciages de feuillus-espèces autres que le teck (C. O. Fleminch, Singapour).

Le 5 décembre, la Commission s'est rendue à Kuala Lumpur où les participants ont été accueillis le 6 décembre par l'Administrateur du gouvernement de la Fédération des Etats malais et par le délégué pour l'agricultures et les forêts. Dans son allocution aux membres de la Commission, L'Administrateur a souligné l importance des principes de politique forestière formulés par la Commission en 1950, à Bangkok, et adoptés ultérieurement par la Conférence de la FAO, il a fourni un exposé détaillé des progrès réalisés par la Malaisie dans l'application de ces principes. Le délégué pour l'agriculture et les forêts a également pris la parole.

Les excursions suivantes ont été effectuées à Kuala Lumpur et dans les environs:

5 décembre - A Kuala Lumpur, visite de la nouvelle installation de l'état pour l'entreposage et l'imprégnation, où a été effectuée une démonstration d'imprégnation au tanalith de poteaux de lignes de transport d'énergie électrique. La capacité de oct entrepôt est de 3.500 m3 de bois classé et séché, utilisé pour subvenir aux besoins en bois des services de l'état.

6 décembre - Inspection de scierieé près de Kuala Lumpur, où a été effectuée une démonstration de classification conformément au système en vigueur en Malaisie.

7 décembre - Visite des réserves forestières de mangliers de Klang; des explications ont été données au sujet de la technique des éclaircies très précoces.

8 décembre - Visite de l'Institut de recherche forestière de Kepang. OU les délégués ont pu voir les plantations expérimentales, L'arboretum, l'école forestière et le nouveau Laboratoire de recherches sur le bois.

Certains délégués en ont profité pour aller voir, dans la région de Négri Sembilan et de Selangor, des forêts de plaines soumises au régime des pluies tropicales.


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