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Nouvelles du monde

Les articles qui paraissent ici sont des résumés des nouvelles choisies parmi celles qui peuvent intéresser les lecteurs d'UNASYLVA ils sont classés par pays suivant l'ordre alphabétique sous les rubriques utilisées par la Division des Forêts. La FA n'accepte aucune responsabilité pour les articles reçus en toute bonne foi de ses collaborateurs de l'extérieur.

Généralités
Science fondamentale
Sylviculture
Agents destructeurs et protection des forêts
Dendométrie et inventaires
Aménagement forestier
Industrie et commerce
Produits forestiers et leur utilisation
Politique forestière

Généralités

ARGENTINE

· La première école forestière d'Argentine a été fondée cette année par la Faculté d'agronomie et de science vétérinaire de l'Université de Buenos Aires. Les cours dureront deux ans, et les étudiants devront au préalable avoir suivi des cours d'agriculture pendant trois ans.

· L'Administration nationale des forêts (Administraciôn Nacional de Bosques) a reçu pour mission d'établir 1.000 hectares de rideaux de protection dans les pampas centrales, pour combattre l'érosion. Ces brise - vents devront être plantés dans des propriétés particulières à titre de démonstration et pour encourager les autres propriétaires. Un contrat type, qui doit être passé entre le Service forestier et les propriétaires particuliers, a été mis au point.

CUBA

· Une étude intitulée The Forests of Cuba publie les résultats de travaux subventionnés par la Fondation Maria Moors Cabot (Etats-Unis). Les deuxtiers de la superficie de Cuba conviennent à l'agriculture, et la moitié des terres cultivées produit de la canne à sucre. Les forêts se sont sérieusement appauvries au cours des 50 dernières années: alors qu'elles couvraient à l'origine 60 pour cent de la superficie des terres, elles ne dépassent pas aujourd'hui 15 pour cent.

L'un des principaux problèmes de l'approvisionnement en bois des centres urbains est le manque de moyens de transport entre les forêts et les villes. La pénurie de bois se fait souvent sentir dans des villes situées à proximité des vastes réserves forestières.

En 1946, Cuba produisait 86 pour cent de sa consommation de bois, et n'importait que 14 pour cent; en 1950, la production intérieure était tombée à 67 pour cent et les importations atteignaient 33 pour cent.

L'énorme demande de bois de chauffage est l'un des facteurs principaux du sérieux appauvrissement des forêts. Quoique plus de 200 essences forestières aient une grande valeur commerciale, la forêt consiste pour la plus grande partie en peuplements de qualité inférieure qui exigeraient des années d'aménagement avant de pouvoir produire un volume suffisant d'essences de valeur. Les pins couvrent plus de 400.000 hectares, mais ils sont exploités à un rythme alarmant. Les forêts de feuillus, qui couvrent plus de 1.200.000 hectares, sont dans un état de faible productivité.

L'étude passe en revue les divers facteurs du milieu, comportant la géologie, le climat et l'utilisation de la terre. Elle décrit les caractéristiques des forêts dans les diverses parties du pays et donne des renseignements sur les comptages par essence fournis par les parcelles expérimentales. Les photographies et les listes d'essences aident à comprendre là nature des différents types de forêts. Dans l'ensemble, cette publication fournit un fonds précieux d'informations sur les forêts de Cuba et peut servir de point de départ pour les programmes d'aménagement qui seront indispensables pour assurer l'approvisionnement de l'île en bois de chauffage.

IRLANDE

· On signale qu'une route, longue de 2,5 kilomètres, construite entièrement en chêne, a récemment été découverte dans une tourbière, à une profondeur d'environ un mètre. La route semble avoir été construite à la manière d'un pont, les troncs d'arbres étant placés en long en trois couches et reposant sur des supports enfoncés à une profondeur de deux mètres. C'est une particularité peu commune, les anciennes routes en bois étant presque toujours construites à l'aide de troncs placés transversalement. Suivant les experts, cette route remonte à 1.500 ou 2.000 ans, attestant la remarquable résistance du bois et les propriétés préservatrices de la tourbe.

JAPON

· Les magnifiques forêts de hinokis (Chamecyparis obtusa), qui faisaient jadis partie du Domaine impérial, sont devenues, après la guerre, forêts nationales. Les arbres arrivés à maturité sont, pour la plupart, âgés de 250 à 300 ans, et le volume sur pied d'un très vieux peuplement peut atteindre de 800 à 1.000 mètres cubes à l'hectare. Les forêts sont exploitées par coupes jardinées avec une rotation de 25 à 30 ans. La régénération naturelle en sawaras (Chamecyparis pisifera), essence moins précieuse que le hinoki, semble très abondante, aussi la régénération naturelle de cette dernière essence doit elle être complétée par une régénération artificielle, en vue de laquelle on entretient de grandes pépinières. On utilise pour les plantations de jeunes plants de trois ans environ, produits en pépinière. La révolution habituelle pour les forêts artificielles est d'environ 100 à 120 ans. L'élagage de certains arbres d'avenir choisis est pratiqué systématiquement. La vidange par voies ferrées forestières et par câbles est effectuée en grande partie par le Service forestier, qui entretient un très important atelier pour l'entretien du matériel.

PÉROU

· Un voyage par air entre Lima et Cusco, et entre Cusco et Arequipa, permet d'observer la répartition de la végétation dans le sud du Pérou.

Un des caractères intéressants des forêts de la région de Cusco est la culture de l'eucalyptus à haute altitude, de 3.000 à 3.800 mètres. Les plantations ne sont pas irriguées, et sont souvent claires, ce qui permet de cultiver sous les arbres des céréales, telles que le maïs et l'orge. Les arbres sont élagués et ont une excellente forme et une bonne croissance en hauteur, de sorte que chaque arbre a une valeur commerciale.

Une autre particularité intéressante de la région de Cusco du point de vue de la conservation du sol et de l'eau, est la valeur de la protection obtenue grâce aux cultures en terrasses sur les flancs escarpés des montagnes; c'est à l'aptitude des Incas pour les travaux d'art que sont dues ces terrasses. Entre Cusco et Machy Picchu, après le commencement de la végétation semi-tropicale, quelques anciennes terrasses incasiques, qui avaient été recouvertes par la végétation, sont défrichées et remises en service, et retrouvent leur utilité.

· L'une des importantes entreprises actuelles de colonisation forestière du Pérou est la concession Le Tourneau, qui s'étend sur 400.000 hectares, le long de la Pachitea, l'une des sources de l'Amazone. Le bénéficiaire de la concession a amené le matériel lourd par eau, en remontant l'Amazone et ses affluents, et les travaux progressent. Une route de grande communication, qui traversera la Cordillière des Andes, joindra la région de la concession, à l'est de la chaîne, et le réseau routier et ferroviaire du Pérou central, à l'ouest. Cette nouvelle voie de communication devrait beaucoup contribuer à stimuler l'utilisation des bois de la région du Pérou située dans le bassin de l'Amazone.

RHODÉSIE DU NORD1

1 On trouvera dans les numéros précédents d'Unasylva des renseignements concernant la Rhodésie du Sud et le Nyassaland, autres états associés de la nouvelle Fédération d'Afrique centrale.

· Le Gouvernement de la Rhodésie du Nord énonça sa politique forestière en 1949. D'après un inventaire dressé en 1948, le domaine forestier couvrait environ 424.250 hectares, soit 0,5 pour cent du pays, à l'exclusion du Barotseland, qui possédait une étendue plus vaste, mais mal délimitée, de forêts spontanées.

Une section spéciale du Service forestier, chargée de l'inventaire des ressources forestières du territoire, a depuis lors fait la reconnaissance de 7.770.000 hectares. Grâce au travail de ce groupe et du personnel forestier du service ordinaire, l'étendue des réserves forestières domaniales et des zones forestières sous protection est actuellement estimée comme suit:

Autorité forestière

Superficie

Pourcentage

ha

Domaine de la Couronne

539.870

12

Forêt spontanée sous protection

1.300.000

2,9

Réserves primitives

256.670

1,8

Barotseland

811.960

2,8

Rhodésie du Nord1

2.908.500

3,8

1 Sur cette superficie, 1 million d'hectares soit 1,4 pour cent du pays, sont en réalité des forêts de protection, tandis qu'une étendue bien plus considérable joue un double rôle de protection et de production.

Vers la fin de 1953, les plans d'aménagement forestier couvraient les principales zones exploitables et le Barotseland. Deux plans d'aménagement à long terme avaient été mis au point et étaient en voie d'application, englobant les forêts de teck de la Rhodésie et la zone du cuivre, ces deux régions étant toutes deux très étendues.

La protection contre les incendies des forêts de teck de la Rhodésie a été réorganisée et motorisée; plus de 480 kilomètres de larges pare - feux ont été défrichés au cours des trois dernières années, et sont maintenant labourés chaque année. Six pylones d'observation en acier hauts de 24 mètres ont été construits et reliés entre eux par téléphone.

Les zones soumises à l'incinération départementale de printemps ont été étendues entre 1948 et 1953, et sont passées de 67.300 hectares à 370.400 hectares.

En 1949, la première grande plantation de pins a été commencée à Chichele. Actuellement, l'étendue totale des plantations dépasse 485 hectares. Environ 200 hectares de parcelles et de plantations d'essai ont été plantés en 19 points différents du pays.

Les régions boisées exploitées à blanc que le Service forestier reboise par régénération naturelle (grâce à des écobuages de printemps intensifs) sont passées de 7.300 hectares à 13.000 hectares.

Un ingénieur principal chargé des questions scientifiques a été adjoint au Service forestier en 1953, ainsi qu'un sylviculteur. En dehors des opérations de boisement, les travaux de recherche du Service forestier comportent maintenant des parcelles d'expériences sur la protection contre les incendies, des parcelles destinées à la mesure du taux d'accroissement des arbres, et des essais d'introduction d'une très grande variété d'essences. L'assistance de spécialistes de l'extérieur a été obtenue en vue de certaines recherches particulières: sciage des tecks de Rhodésie tués par le feu (1949), préparation d'un inventaire des arbres et arbustes (1952), et possibilités de pâte de bois (1953).

Le Service forestier 'a agrandi ses pépinières de Lusaka afin de pouvoir fournir au publie des arbres et arbustes ornementaux; en 1953, elles produisaient 120 espèces d'arbres et contenaient 750.000 plants.

La production de bois a passé de 690.000 tonnes en 1948 à 1.181.000 tonnes en 1952. Une nouvelle concession ayant pour but de fournir du bois pour les mines de cuivre pendant une durée de 17 ans, mise en vigueur en 1953, a été promulguée en 1954. La valeur commerciale du bois produit dans les forêts soumises au régime forestier a atteint en 1953 2 millions de livres sterling, et dépassé la valeur de la récolte de mais; mais les importations de bois ont également totalisé 2 millions de livres.

Le développement extrêmement rapide du Service forestier est allé de pair avec le développement économique du pays. Il est cependant toujours un peu en deçà de ce qui serait nécessaire. En réalité, en s'assurant des terres destinées à fournir les futures ressources en bois du pays, et en mettant en réserve l'amont des principaux bassins de réception comme forêts de protection, le Service forestier n'avait pas, en 1953, atteint un huitième des buts qu'il avait en vue.

SALVADOR

· Le Salvador est le pays d'Amérique centrale dont la population est la plus dense. Ce fait se reflète dans le mode d'utilisation des terres; la plus grande partie des terres propres à la culture est déjà occupée, et les forêts spontanées ne subsistent plus que dans les régions les plus reculées du pays ou dans quelques zones dispersées qui ne valent pas la peine d'être défrichées pour les cultures agricoles ou les pâturages.

Bien que les plantations de café produisent annuellement des quantités assez importantes de bois de chauffage et de charbon de bois, les nombreuses haciendas privées situées hors de la zone du café lorsqu'il s'y trouve des forêts, produisent peu de bois d'oeuvre. Le pays ne peut satisfaire à ses propres besoins en bois et doit donc en importer.

Les forêts de pins de la partie septentrionale du pays, pour la plupart Pinus oocarpa, ressemblent beaucoup aux forêts, peu éloignées, du Honduras; un volume sur pied de plus de 50 mètres cubes à l'hectare est rare. Les diverses espèces de chênes et les quelques liquidambars qui se mélangent aux pins sont généralement de forme médiocre. A une altitude supérieure, il peut exister quelques forêts un peu meilleures de Pinus pseudostrobus; mais elles ne constituent pas un fonds suffisant pour le pays.

Science fondamentale

CANADA

· Le fait que le climat évolue et devient plus tempéré en beaucoup de régions de l'hémisphère septentrional a Peut-être été reconnu plus tôt et plus universellement en Europe qu'en Amérique du Nord, mais les effets de ces changements sur la vie ont été remarqués et étudiés depuis quelque temps des deux côtés de l'Atlantique. Les températures plus élevées, et les précipitations, y compris les chutes de neige, généralement moins abondantes, jointes à la recrudescence des périodes de sécheresse, ont eu des répercussions directes, telles que la régression des glaciers et l'élévation des températures de l'Océan, déterminant une migration vers le nord de plusieurs espèces de poissons d'une grande valeur commerciale, aux alentours du Groenland et de l'Islande, par exemple.

Au Canada, où ces changements sont de mieux en mieux connus, les tentatives pour les relier au comportement des plantes et des animaux sont relativement récentes. Quelques-uns des changements survenus au cours du dernier demi - siècle ont été favorables, par exemple la progression de la limite septentrionale de la végétation forestière et l'amélioration de l'accroissement des peuplements au voisinage de cette limite. Toutefois, ces changements s'accompagnent aussi de conséquences nuisibles, telles que la fréquence des grandes invasions d'insectes, celles par exemple de Lygaeonematus erichsoni Hart., de la mineuse du mélèze (Coleophora laricella Hub.), de Cacoecia fumiferana Clem., de Neodiprion abietis (Harr.), d'Adelges piceae Ratz., de la cochenille du hêtre (Cryptococcus fagi Bar.), de Bucculatrix canadensiella Cham. et de Fenusa pumila Klug. De même, les épiphyties ont été graves, notamment la rouille vésiculeuse du pin Weymouth, le chancre du châtaignier, le «wilt» du chêne, la maladie de l'orme et le dépérissement des peuplements de bouleaux subsistants.

Ces manifestations n'ont pas été formellement reliées à des changements climatiques déterminés, mais elles pourraient l'être, au moins théoriquement. Ces changements ont pour effet général d'affaiblir les arbres et les forêts, et il se pourrait que l'action de l'homme sur les forêts, si importante soit - elle, fût secondaire par rapport aux effets de ces changements étendus de climat.

Les répercussions de ces changements sur les espèces de la faune, le gibier en particulier, sont très marquées. Quelques-uns des mammifères septentrionaux, tels que le caribou et l'élan, se sont retirés des régions méridionales de leur habitat primitif, et les animaux du sud-est que le daim de Virginie, se sont déplacés vers le nord et remplacent jusqu'à un certain point les mammifères septentrionaux dans une partie de leur habitat.

ETATS-UNIS

· Une note publiée par la Station expérimentale forestière du Sud - Est sur les caractéristiques de Pinus Caribaea à haut rendement en résine indique trois facteurs déterminants: a) le diamètre des canaux résinifères horizontaux débouchant sur la care, b) le nombre de canaux résinifères par unité de surface de la care fraîche, c) le degré de viscosité ou de fluidité de la gemme. Il y a une quatrième caractéristique possible: la pression intérieure d'un arbre qui tend à faire jaillir la gemme; mais elle n'a pu jusqu'ici être mesurée quantitativement.

Si ces facteurs se révèlent être des caractéristiques héréditaires, la sélection systématique de porte - graines soigneusement choisis et fournissant un haut rendement peut se traduire par la multiplication des bonnes lignées dans leur descendance.

Sylviculture

CANADA

· Des études sur l'enracinement des boutures chez le sapin de Douglas (Pseudotsuga taxifolia) en Colombie britannique ont donné des résultats différents de ceux d'autres expériences similaires, en ce que des boutures provenant d'arbres âgés (82 ans) ont fourni de meilleurs résultats que celles provenant d'arbres plus jeunes (16 ans). L'emploi simultané d'un fongicide et d'hormone rizogène a été nécessaire pour provoquer le développement des racines et, de plus, on a reconnu qu'il était préférable de conserver un bourgeon basal en faisant les boutures. 14 pour cent seulement des boutures expérimentales non traitées à l'aide d'un fongicide se sont enracinées, tandis que la réussite a été de 51 pour cent de l'ensemble des boutures traitées.

MAROC

· Une excellente brochure illustrée publiée par la Résidence générale française au Maroc et intitulée Perspectives forestières expose que, en 1912, lorsque le Maroc devint protectorat français, on trouvait encore des vestiges de fort belles forêts, principalement dans les montagnes, où elles avaient échappé à l'attention. Partout ailleurs, les mauvais traitements avaient presque exterminé les anciennes forêts.

Le Service forestier, tout en essayant de sauver ce qui restait des forêts primitives, s'attaqua dès le début au problème du reboisement. Tandis que dans des régions plus favorisées, les méthodes traditionnelles de conservation telles qu'elles étaient enseignées par l'Ecole forestière française étaient mises en application, une jeune équipe s'attachait à résoudre les problèmes techniques posés par le reboisement des terres arides.

Depuis la côte ou les confins du désert jusqu'aux sommets neigeux de l'Atlas, on rencontre une gamme complète de climats dont l'aridité estivale est le dénominateur commun. La végétation locale y est constituée d'essences parfaitement adaptées aux conditions de milieu de chacun des étages altitudinaux: gommiers, arganiers, thuyas de Berbérie, chênes-lièges, chênes verts, pins, genévriers, cèdres. Mais la croissance de ces arbres est très lente, et l'on fit appel pour les reboisements à des essences exotiques à croissance rapide, telles que les eucalyptus et les acacias (mimosas).

Les programmes de reboisement ont été soutenus par l'administration, les collectivités marocaines et les propriétaires, et leur mise en application a été assez rapide. Un organisme administratif, le Fonds forestier marocain (F.F.M.), calqué sur l'institution qui fait actuellement ses preuves en France, facilite cette collaboration sur le plan financier. Le rythme actuel de la plantation est de 6.350.000 plants par an sur une étendue de 6.000 ha. Si l'on rapporte cet effort forestier au chiffre global de la population marocaine, qui est de l'ordre de 8 millions, ce nombre représente presque une moyenne d'un arbre par habitant et par an. Ce rythme n'a encore jamais été atteint dans aucun pays méditerranéen.

Agents destructeurs et protection des forêts

CANADA

· Des études de pathologie forestière publiées dans le Journal of Botany traitent de la pourriture lamellaire jaune de la racine du sapin de Douglas, de la pourriture de la pruche de l'Ouest dans la région du haut Columbia en Colombie britannique, et de la pourriture de l'érable à sucre dans certaines parties de l'Ontario.

La pourriture lamellaire jaune de la racine, bien qu'elle attaque principalement les conifères indigènes dans toute l'aire du sapin de Douglas en Colombie britannique, sévit surtout chez cette essence et lui inflige de sérieux dommages, parce que cette maladie pénètre généralement par les anastomoses entre racines, phénomène plus fréquent chez le sapin de Douglas que chez les autres essences. La maladie est causée soit par une variété de Poria weirii, soit par une autre espèce de Poria, et attaque les sapins de Douglas de tout âge à partir de six ans. La résistance individuelle des arbres est très variable, mais les raisons n'en ont pas encore été complètement élucidées. Le germe peut rester viable plus d'un demisiècle, mais il ne se propage - pas par le sol et ne pénètre pas non plus les tissus sains de l'écorce. Cette maladie peut tuer le Douglas, surtout les jeunes arbres, ce qui la rend particulièrement dangereuse au fur et à mesure que de jeunes peuplements remplacent les forêts actuellement arrivées à maturité. On n'a pas encore pu mettre au point de méthodes économiques permettant de maîtriser les infections déjà établies.

Des études faites dans des parcelles d'expériences et des dissections d'arbres font apparaître que les pertes dues à la pourriture dans les peuplements de pruches de l'ouest peuvent atteindre en moyenne 52 pour cent du volume réel et 74 pour cent du volume de sciages. Au moins 26 champignons agents de pourriture sont à l'origine de ces pertes, dont les deuxtiers environ semblent dues à Echonodontium tinctorium et 25 pour cent à Fomes pini. Le pourcentage des pertes dues à la première espèce diminue, tandis que les pertes dues à la seconde augmentent en raison directe de la qualité de la station.

La pruche non parvenue à maturité est vulnérable à la pourriture et atteint un stade avancé de décomposition à l'âge de 250 ans environ. Une méthode permettant d'évaluer la proportion de déchet dans un peuplement, jusqu'à 7 pour cent, a été mise au point d'après ces études.

On a trouvé de la pourriture, associée à 28 champignons au moins, dans 74 pour cent des érables à sucre choisis pour les expériences. Armillaria mellea est le plus dangereux, car il, détermine la pourriture de la souche, et Polyporus glomeratus est la principale espèce déterminant la pourriture du tronc. Les voies d'infection les plus habituelles sont les gélivures. La plupart des peuplements d'érables ont remplacé des forêts primitives de Pinus strobus, et l'aménagement forestier se heurte au problème de savoir si l'on ne devrait pas tenter à tout, prix de réinstaller ce pin dans ces stations. Du point de vue pathologique, il n'est pas sûr que ce projet soit judicieux.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Un travail antérieur visant à mettre au point une politique de lutte contre la' rouille vésiculeuse dans les forêts domaniales de la région septentrionale des Montagnes Rocheuses a montré que le procédé rationnel consisterait à attaquer le problème en étudiant le pin lui-même, plutôt qu'à s'attacher à la lutte proprement dite contre la rouille, que l'aménagement devrait être concentré sur des séries compactes, et qu'une gamme très étendue de mesures culturales pourrait être appliquée pour conserver et améliorer la production de Pinus monticola, essence précieuse, et, en même temps, supprimer ou réduire la végétation arbustive des ribes.

Des travaux et analyses plus récents montrent qu'une végétation envahissante de ribes s'installe en plein découvert ou sur des surfaces où le couvert est devenu léger à la suite d'incendies, de coupes ou autres perturbations graves apportées au couvert et au sol des forêts. Dans les peuplements ombragés à plus de 50 pour cent, la mortalité des semis de ribes est élevée et leur croissance est lente.

Etant donné que les ribes se reproduisent grâce à des graines qui se conservent dans la couverture morte, la stratégie fondamentale est de tarir cette réserve en même temps qu'on arrache les jeunes plants de ribes déjà installés.

Les coupes sombres contribuent à faire disparaître les plants de ribes mais tendent à favoriser des essences d'ombre moins précieuses. Des coupes à blanc, suivies en temps voulu d'incinération et de plantation, contribuent à éliminer les ribes et semblent préparer une production maxima de P. monticola. Les dégagements, les éclaircies et l'élagage améliorent la production et la qualité du pin, mais ont peu d'effets sur la destruction des ribes.

· Parfois, les incendies de forêts «explosent», phénomène violent, occasionnel et imprévisible, surprenant même pour les techniciens expérimentés de la lutte contre les incendies. Les études sur les conditions atmosphériques particulières qui provoquent ces phénomènes sont loin d'être achevées, mais il est possible d'identifier certaines conditions atmosphériques par leurs caractéristiques visibles et d'établir la relation entre chaque condition et ses effets sur le comportement du feu. Les spécialistes de la lutte contre les incendies doivent être entraînés à reconnaître ces conditions afin de pouvoir prendre les mesures appropriées pour l'extinction du feu.

En général, une masse d'air est stable ou instable. En air stable, le mouvement vertical est inexistant, principalement parce que l'air des couches inférieures est relativement plus frais et plus lourd, tandis que l'air des couches supérieures est relativement plus chaud et plus léger. La température ne baisse pas de plus de 0,93° C par 100 mètres d'altitude. Parmi les indicateurs de l'air stable se trouvent les nuages du type stratus, sans mouvement vertical apparent; le vent au sol est régulier ou nul; la fumée tend à s'étaler en couches, avec visibilité faible dans les couches inférieures. Une forme spéciale de stabilité est l'inversion, dans laquelle la température croît avec l'altitude, et qui se reconnaît aux plafonds de nuages ou aux couches de brouillard à l'altitude à laquelle les cumulus cessent de s'élever et à laquelle la fumée s'élevant en colonne s'étend en nappe horizontale. Ces conditions tendent à affaiblir les courants des couches inférieures, à l'intérieur et au-dessus d'un incendie, réduisant ainsi l'intensité du feu et sa tendance à projeter des flammèches.

L'air instable présente un abaissement de température plus important en fonction de l'altitude (1° C ou plus par 100 mètres), les mouvements verticaux sont accélérés, et des courants ascendants ou descendants apparaissent. Les principaux signes révélateurs sont des vents au sol irréguliers, avec des rafales et des accalmies, des variations de direction et un régime turbulent au-dessus des couches de surface. Les nuages sont du type cumulus, avec des dimensions verticales importantes et des dimensions horizontales limitées. La fumée, la poussière et la brume sont dispersées par les mouvements de l'air et la visibilité est généralement bonne. L'instabilité influe sur les incendies en les propageant par rafales, en permettant aux colonnes de fumées de s'élever rapidement, et en déterminant un appel d'air plus fort à la base des flammes, un feu d'une chaleur plus intense, ainsi qu'une plus grande tendance de l'incendie à «essaimer». Parmi les phénomènes plus particuliers d'instabilité décrits dans les Fire Control Notes (Notes sur la lutte contre les incendies), citons:

1. Turbulence, marquée par l'irrégularité des mouvements des masses d'air, par des «trous d'air» pour la navigation aérienne, et par des vents au sol en rafales.

2. Rafales, avec vents au sol variant rapidement en vitesse et en direction, aussi bien verticalement qu'horizontalement; les incendies se propagent par à - coups dans des directions imprévisibles, et leur intensité et leur vitesse de propagation varient rapidement.

3. Convection, courants rapides, ascendants d'air chaud et descendants d'air froid; plus la circulation est soumise à la convection, plus le feu sera ardent et se propagera rapidement, et plus les flammèches seront entraînées haut.

4. Vents d'orage, c'est-à-dire brusques rafales soufflant vers l'extérieur sous un orage et qui peuvent précéder de 1,5 kilomètre ou plus la tête de l'orage avant l'arrivée de la pluie.

5. Tourbillons, généralement associés avec des masses d'air extrêmement instables, tels que pourrait en provoquer l'incendie lui-même; les tourbillons peu importants (tourbillons de poussière), malgré leur faible diamètre, peuvent projeter des débris légers à une certaine distance en même temps qu'ils activent l'incendie et sa vitesse de propagation sur leur passage; le tourbillon le plus important est dû à l'incendie lui-même, et comporte de fortes composantes horizontales et verticales qui le rendent capable de propager un incendie à des distances considérables.

6. La tempête due à l'incendie, violente convection provoquée par un incendie intense couvrant une vaste étendue d'un seul tenant, est comparable à la tempête de feu créée par un bombardement aérien. L'appel d'air à la base dit feu peut être violent et destructeur à plusieurs centaines de mètres hors de l'incendie même et emporter des débris 1 enflammés à plusieurs kilomètres de hauteur.

VENEZUELA

· Depuis 1947, un très gros effort a été entrepris par le Gouvernement vénézuélien pour la restauration des sols du bassin du Tacagua, à l'ouest de Caracas.

Cette vallée relie la capitale au littoral et constitue sa principale voie d'accès. Comme beaucoup d'autres régions du Vénézuéla, elle était autrefois couverte de riches forêts, et a été dégradée par l'agriculture nomade pratiquée sur des pentes très raides, par les exploitations d'autant plus abusives que le bois de chauffage et le charbon de bois trouvaient un large débouché dans la, capitale, et enfin par la surcharge pastorale des chèvres. En 1946, l'érosion avait atteint des proportions catastrophiques; la faune sylvestre, et en particulier les oiseaux, massacrés par les chasseurs, avait à peu près disparu, tandis que les insectes prédateurs se multipliaient. Une enquête révéla que la population responsable de ces dégâts, et du reste réduite à un niveau de vie des plus précaire, se composait de 77 familles. Le nombre des chèvres recensées s'élevait à 14.851, dont 7.378 dans le bassin du Tacagua. La flore était essentiellement une flore prédésertique, avec seulement quelques restes des anciennes forêts xérophiles.

Aucune restauration ne s'avérait possible sans éliminer ou du moins réglementer strictement le pacage des chèvres, qui constituait le seul revenu des familles paysannes. L'ensemble du travail de restauration fut assigné au Service forestier. Le 9 juillet 1948 un décret interdit le libre parcours des chèvres dans le District fédéral sur les terrains de pente supérieure à 15 %; l'exercice et les modalités du pacage sur les autres terres étaient soumis à des règles strictes, sous le contrôle d'un fonctionnaire investi des pouvoirs nécessaires, il fallut ensuite organiser la vente des chèvres: en 1950, 6.521 têtes avaient été éliminées dans le bassin du Tacagua, et 9.604 dans le reste du District fédéral.

Toutes les dispositions nécessaires avaient été prises pour le déplacement des familles intéressées et pour leur réinstallation dans une colonie présentant des conditions très intéressantes et de nombreuses commodités. Mais, finalement, deux familles seulement acceptèrent de bénéficier de ce déplacement. La plupart des agriculteurs entrèrent dans le Service forestier. On céda du pétrole aux familles dans des conditions avantageuses, avec défense d'utiliser à l'avenir du bois de chauffage.

Dès 1947, des recherches avaient été entreprises sur les méthodes de restauration à utiliser. Sur une partie du bassin, le Cerro de la Culebra, trois périmètres avaient été délimités, dans lesquels on expérimenta respectivement les méthodes de reboisement artificiel, la régénération naturelle, enfin des plantations expérimentales spéciales: le second périmètre a démontré que l'élimination des chèvres suffisait à elle seule à assurer le rétablissement rapide de la végétation.

Les effets de la reconstitution du couvert n'ont pas tardé à se faire sentir. En 1952, les cours d'eau avaient déjà retrouvé un débit permanent et commençaient à se repeupler en poissons, tandis que, protégée par une surveillance rigoureuse de la chasse, la faune sylvestre commençait à se reconstituer.

Encouragé par les résultats, le Service forestier a, depuis lors, étendu une action du même genre à plusieurs autres régions du pays.

Dendométrie et inventaires

ALLEMAGNE

· L'utilisation de la photographie aérienne par la foresterie allemande a été discutée à une réunion de forestiers à Tubingue en avril dernier. Une intéressante démonstration a également été donnée: la projection de photographies aériennes en lumière polarisée, de telle sorte que ces vues stéréoscopiques puissent être étudiées par plusieurs personnes simultanément. Cette méthode semble offrir d'excellentes possibilités pour les fins de démonstration et d'éducation.

Le système d'inventaires utilisé dans le territoire du Wurtemberg mérite d'être signalé. En 1953, on commença à employer l'appareil photographique moderne Eagle (format 22,5 × 22,5 cm, f - 30,5 cm); l'échelle des photos est d'environ 1/10.000. La distance focale relativement grande présente l'avantage de rendre moins gênantes pour l'établissement des cartes les erreurs dues aux différences d'altitude dans le champ de la photographie.

Le nombre des photos pour une circonscription forestière s'élève en moyenne à 80. Plus de la moitié de l'ensemble des circonscriptions du Wurtemberg a actuellement fait l'objet de levés photographiques aériens. La méthode de ces inventaires consiste à projeter l'image photographique sur la surface d'une table, dont la hauteur et l'inclinaison peuvent être réglées. La photographie, agrandie quatre fois, est projetée sur la carte cadastrale actuelle à 1/2.500, qui est très exacte. En réglant le dessus de la table, on peut faire coïncider les limites de la forêt avec les limites correspondantes de la carte. Toutes les différences d'échelle et les erreurs dues à l'inclinaison sont suffisamment corrigées, et il est en même temps possible de réduire considérablement les erreurs de parallaxe en réglant - constamment sur les limites d'une certaine subdivision, n'utilisant ainsi qu'une partie très limitée de la photographie. Pour les surfaces où les différences d'altitude sont peu importantes, et pour lesquelles on possède des cartes bien détaillées, cette méthode peut rendre de grands services.

Pour l'identification des arbres, spécialement en ce qui concerne les feuillus, les levés aériens effectués en été sont les meilleurs. L'expérience a démontré que l'interprétation est plus facile lorsque les photos sont prises quand le soleil est à sa hauteur maxima, c'est-à-dire à plus de 450, parce que les ombres portées sont alors réduites au minimum; la meilleure époque est donc le milieu de l'été (juin - juillet), entre 10 et 14 heures.

Le prix de revient de ces levés aériens est d'environ 15 cents par hectare, ce qui, relativement aux frais d'ensemble des relevés effectués dans le Wurtemberg (6 à 7 dollars par hectare), est pratiquement négligeable.

SURINAME

· Les levés aériens effectués au Suriname ont révélé une corrélation très étroite entre la végétation et la topographie. Pour les contrées plates ou relativement plates, il a été impossible d'établir une bonne carte topographique d'après les photographies aériennes sans connaître complètement le couvert végétal. Dans les régions vallonnées et montagneuses, cela à été, en général, plus facile, mais, même dans ce cas, une certaine connaissance de la végétation était nécessaire pour discerner avec exactitude les détails topographiques. Le Suriname étant presque entièrement couvert de forêts tropicales, une étude minutieuse de la forêt était indispensable; ce travail, entrepris entre 1949 et 1953, entraîna de nombreux déplacements pour vérifier les photographies aériennes et, autant que possible, inventorier en détail les essences de la forêt.

Les résultats de ce travail ont été exposés dans un bulletin intitulé Vegetation and aerial Survey in Surinam (La végétation et les levés aériens au Suriname), rédigé par un spécialiste qui fait maintenant partie de la mission de la FA dans le bassin de l'Amazone.

Les études de la végétation sur le terrain ont permis de constater sa répartition en six régions principales:

1. Marécages d'eau salée ou saumâtre (mangrove, etc.);

2. Zones marécageuses (inondées toute l'année);

3. Zones temporairement inondées, principalement le long des rivières et aux abords des criques;

4. Savanes - divisées en savanes sablonneuses ou argileuses;

5. Zones sèches - subdivisées en zones sablonneuses, argileuses, ou pierreuses.

6. Zones occupées actuellement ou anciennement par l'homme (cette occupation pouvant par fois remonter à deux siècles).

Ces régions sont généralement cou vertes de forêts secondaires.

Environ 900.000 hectares de forêts, pour la plupart xérophiles, ont été échantillonnés. Les principaux types de forêts productives ont été groupés en deux associations principales: l'association Eschweilera - Dicorynia et l'association Eperua - Eschweilera Dicorynia. Chacune d'elles est subdivisée en sous - associations, caractérisées par l'identité des essences dominantes, les deux associations comportant respectivement 5 et 7 sous - associations. Il 'existe douze essences dominantes et co-dominantes.

On a dit que la rain-forest tropicale peut changer totalement au cours de la vie d'un arbre. S'il en était ainsi, il se pourrait que, dans cent ou deux cents ans, toutes les essences précieuses actuelles aient entièrement disparu. Cette idée est confirmée par le fait que l'on n'observe aucune régénération au voisinage des arbres dominants âgés. L'enquête s'est efforcée de découvrir si cela se vérifiait sur l'ensemble des forêts à aménager. Au hasard de cette enquête sur le terrain, qui comportait la mensuration de fous les arbres de 25 centimètres de diamètre à 1,30 mètre du sol et plus, les arbres dont la cime dominait celles de leurs associés ont été enregistrés séparément, ce qui divisait ainsi automatiquement les données concernant la strate supérieure de la forêt en deux étages - un étage dominant et un sous - étage. Cette opération a fait ressortir l'existence de deux groupes parmi les dominants et les co-dominants, dont chacun vit dans son milieu propre. Les groupes Eschweilera longipes, Eschweilera corrugata, Tetragastris sp., Eperua falcata et Schwartzia sp. appartiennent au groupe du sous - étage, et les autres dominants se rangent incontestablement dans le groupe de l'étage dominant de ce type de forêt. Ces deux groupes ne peuvent se remplacer mutuellement.

Des renseignements complémentaires ont été recueillis sur les trois essences les plus précieuses - Dicorynia paraensis, Goupia glabra et Ocotea rubra. On a constaté que, sur un total de 2.892 Dicorynia paraensis recensés, 743 appartenaient à la classes des arbres de 25 à 35 centimètres de diamètre; appartenaient également à cette classe, dans le cas de Goupia glabra, 334 arbres sur un total de 1.935, et pour Ocotea rubra, 90 sur un total général de 595. Ces arbres appartiennent à la catégorie des arbres jeunes et vigoureux qui ont toutes chances d'atteindre leur plein développement en parvenant à l'étage dominant. Il a été impossible d'établir avec précision si ce nombre d'arbres était suffisant pour maintenir le pourcentage souhaitable pour ces trois essences dans ce type de forêt, mais on a conclu que cette population de jeunes arbres était en réalité suffisante3.

3 Dans son numéro du 18 octobre 1954, le magazine Life a publié un intéressant article de vulgarisation intitulé "The Tropical Rain Forest".

Aménagement forestier

CANADA

· Les permis d'aménagement forestier accordés par le gouvernement provincial à trois des plus importants exploitants de Colombie britannique mentionnent l'obligation de construire non seulement des routes de vidange desservant les séries domaniales de la région sud - ouest de l'île de Vancouver, pour laquelle ces licences sont valables, mais aussi de grandes routes modernes pavées, entièrement accessibles au publie, et qui doivent se relier et s'intégrer au réseau provincial des grandes voies de communication. C'est la première fois, depuis cinq ans que le système actuel d'aménagement forestier est appliqué, qu'une clause obligeant à la construction de routes a été insérée dans le texte d'un permis d'aménagement forestier.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· On signale que l'essai, effectué dans la Sierra National Forest, d'une déchiqueteuse montée sur tracteur pour l'utilisation des rémanents, a donné de bons résultats et que son prix de revient est comparable à celui des méthodes utilisant la main-d'oeuvre humaine.

La déchiqueteuse utilisée est constituée par un porte-outil de 29 centimètres de diamètre, muni de quatre couteaux de 38 centimètres et tournant à la vitesse de 1.800 à 2.000 tours à la minute. La saillie du couteau est d'un centimètre. Le poids total de la déchiqueteuse est de 450 kilogrammes. Cette machine peut réduire en copeaux des morceaux d'une largeur de 37 centimètres ou d'un diamètre de 15 à 20 centimètres. Elle est montée sur l'arrière d'un tracteur International TD - 14 et actionnée par le moteur du tracteur à l'aide de six courroies de transmission trapézoïdales, qui portent la vitesse de rotation de 1.400 à 2.200 tours par minute. Le tracteur est muni d'un bulldozer. La déchiqueteuse est alimentée par une trémie fixée au côté du tracteur et surélevée, afin d'assurer une inclinaison de 10 degrés vers la déchiqueteuse. Une soufflerie orientable, fixée à la goulotte d'évacuation, permet de disséminer les copeaux sur un champ de 180 degrés derrière le tracteur.

Le travail a été effectué sur des pistes de débardage, sur les sommets des crêtes et le long des routes d'une exploitation dans une forêt de conifères mélangés située entre 1.600 et 1.800 mètres d'altitude.

La destruction des rémanents, la stabilisation du sol et l'établissement d'un système de drainage transversal des routes et voies de débardage ont été accomplis en une seule opération. Sur les cinq hommes de l'équipe, trois coupaient les branches en morceaux de 2 mètres de long sur des bandes de 3 mètres de chaque côté de la zone à nettoyer. Un homme alimentait la déchiqueteuse et un autre le tracteur. Les rémanents de' l'un des côtés étaient traités pendant le trajet d'aller du tracteur. Au retour, l'autre côté était nettoyé et le bulldozer creusait des saignées transversales.

Une superficie équivalant à 6 à 10 pour cent de la région a été ainsi traitée pour l'élimination des rémanents et la lutte contre l'érosion; une couche de copeaux, de 2,5 à 5 centimétres d'épaisseur, couvre la zone traitée. Cette technique présente les avantages suivants:

1. Elle hâte la décomposition des rémanents et par conséquent fertilise le sol;

2. Les glissements de terrain et l'érosion causée par les eaux sont retardés;

3. Les couches superficielles du sol conservent pendant tout l'été un degré d'humidité plus élevé et les jeunes semis de conifères ont de plus grandes chances de survie;

4. On estime que cette humidité plus élevée diminuera les risques d'incendies;

5. On espère beaucoup réduire les dangers d'incendie et les obstacles gênant la lutte contre le feu, qui caractérisent généralement le parterre des coupes à blanc étoc.

Le prix de revient de la destruction des rémanents et de la stabilisation du sol sur les 17 hectares de la parcelle d'expériences a été de 80,83 dollars par hectare; l'établissement de saignées sur les pistes de débardage, et les routes revient à 3 cents par 100 mètres; le prix de revient total a été de 86 dollars à l'hectare. Le prix de revient des méthodes utilisant la main - d'oeuvre humaine est de 81,15 dollars à l'hectare.

NORVÈGE

· On signale que le Ministère de l'Agriculture, en coopération avec les conservateurs de l'Administration des forêts et avec l'aide de subventions provenant de la United States Foreign Operations Administration, projette d'établir 120 forêts de démonstration réparties sur l'ensemble du pays. Ayant pour but de démontrer les avantages d'un aménagement forestier méthodique et de la mécanisation des travaux, le projet vise spécialement les bois d'une superficie de 20 à 200 hectares appartenant à des cultivateurs. Les autorités norvégiennes. estiment qu'une trentaine de séries expérimentales seront établies cette année.

Industrie et commerce

LIBERIA

· On signale que le Gouvernement accordé une concession de 80 ans à une entreprise allemande pour plus de 100.000 hectares de forêts. Le contrat autorise l'emploi de tous les produits forestiers exploitables dans les limites de la superficie concédée Il semble que, entre autres projets, cette entreprise construira une usine à pâte et une fabrique de panneaux de copeaux. Les difficultés d'accès, signalées dans Unasylva, vol. VI, no 3, ont toujours été un grand obstacle à la mise en valeur des forêts du Libéria.

ROYAUME-UNI

· Le Ministère de l'Agriculture et le Secrétaire d'Etat pour l'Ecosse ont constitué un Comité départemental avec la mission suivante:

«Dans le but de faire naître la confiance et la stabilité, et sans perdre de vue la production des forêts de la Commission forestière et la nécessité de développer les marchés, examiner les mesures à prendre au sein de l'industrie métropolitaine du bois pour améliorer les conditions de vente des produits des forêts particulières; établir un rapport sur la question.»

SWAZILAND

· Plus de 400.000 hectares de forêts situés dans la région d'Usutu ont été achetés en 1949 par la British Colonial Development Corporation. Environ 80 pour cent de cette superficie a paru convenir à la plantation de Pinus patula, caribaea, taeda et pseudostrobus, dans le but de produire de la pâte à papier dans un délai de 10 à 15 ans, et, plus tard, des sciages. Vers la fin de 1953, la moitié environ de la totalité de la surface disponible avait été plantée, et, en dépit de la hausse des salaires et des prix, le programme restait toujours dans le cadre des prévisions de dépenses primitives. A part quelques légers dommages dus à la grêle, l'état et la croissance des arbres étaient satisfaisants. Plus de 60 kilomètres de routes étaient achevés en 1953, portant leur longueur totale à 254 kilomètres.

Des discussions préliminaires ont eu lieu avec des entreprises commerciales dans le but de les intéresser à l'aménagement, et en 1954 une mission d'experts devait établir un programme détaillé concernant les investissements nécessaires. On estime que cette vaste forêt, avec ses importantes ressources en eau et la promesse d'un embranchement ferroviaire, pourrait devenir l'emplacement du premier combinat d'industries forestières installé en Afrique, cumulant à peu de frais la fabrication de pâte et de papier et le sciage, puis, ultérieurement, la fabrication de produits chimiques extraits du bois.

Produits forestiers et leur utilisation

CANADA

· En 1951, la Federal Forest Products Laboratories Division a entrepris un programme de recherches fondamentales sur les soieries. Ce programme comportait l'établissement d'une scierie de type industriel, munie d'appareils enregistreurs et d'appareils de mesure spécialement conçus, permettant d'étudier diverses questions telles que: a) poids spécifique du bois scié et puissance exigée à la scie de tête, b) hauteur du trait et puissance exigée, et c) épaisseur du copeau et puissance exigée. Etant donné que 6.000 scieries sur les 7.000 scieries du Canada sont équipées de scies de tête du type circulaire, le premier travail porta sur ce type de scierie. Dans les autres pays, les recherches faites en ce domaine n'avaient pas en général dépassé le stade du laboratoire, et l'initiative canadienne ouvrait de nouvelles voies.

La puissance exigée croît linéairement avec le poids spécifique, aussi bien pour une même essence que pour des essences différentes. Les valeurs réelles obtenues sont sensiblement plus élevées que celles indiquées à la suite d'autres études; elles vont de 55 hp à la scie de tête pour un poids spécifique de 0,38 à 110 hp pour un poids spécifique de 0,66.

La puissance exigée est proportionnelle à la hauteur du trait et les valeurs réelles trouvées dépassent encore celles qui sont fournies par d'autres études; elles varient de 21 hp à la scie de tête pour une hauteur de trait de 10 centimètres à 77 hp pour une hauteur de trait de 30 centimètres.

Pour une vitesse donnée de la scie, la puissance exigée est proportionnelle à l'épaisseur du copeau, le coefficient de proportionnalité étant beaucoup plus élevé aux grandes vitesses de la, scie et les effets du poids spécifique étant également plus marqués aux grandes vitesses loi encore, la puissance exigée se révéla supérieure à celle trouvée dans d'autres études.

Le programme futur comporte la détermination de la relation la plus favorable entre l'écrasement des dents et l'épaisseur de la scie, l'influence de l'affûtage des dents, de l'angle d'attaque, de l'angle de dépouille du volume du creux de dent et du nombre de dents sur la puissance nécessaire. De plus, des essais sont actuellement en cours pour comparer le travail d'une scie circulaire chromée à celui d'une scie semblable de modèle usuel. On compare également trois types de dents - évidées, «diamant», plates - et les dents de modèle usuel.

Un matériel complémentaire, en particulier un tourne - billes actionné par le mouvement du chariot, est à l'étude pour la scierie expérimentale. Le but final du programme est d'établir une base solide permettant d'améliorer les modèles et le fonctionnement des machines des scieries pour assurer une utilisation plus complète de la matière première.

CEYLAN

· Un fonctionnaire de l'Assistance technique de la FAO écrit: Il est jusqu'à présent d'usage courant d'utiliser du bois de teck importé de toutes largeurs pour faire des planchers. Grâce aux efforts du Service forestier, un bois indigène commence à être connu et nous avons fourni un certain nombre de lots - échantillons de lames de parquet, séchées au séchoir à 12 pour cent, avec un assemblage à «clou caché». Le plancher de l'atelier du nouveau réparateur de scies a été fait de cette manière, et c'est en grande partie à la suite du succès qu'il a remporté que le parquet formé de lames est en train de devenir populaire. L'une des raisons pour lesquelles les planchers à lames de toutes largeurs étaient utilisés était l'économie de temps réalisée au cours de la pose, chaque lame de grande largeur couvrant une grande surface. Toutefois, if est maintenant démontré que le rendement en lames étroites par grume est très supérieur au rendement en planches larges, ce qui compense largement le supplément de dépense que comporte la pose des lames étroites. Les deux autres avantages sont l'absence de retrait dans un parquet à lames étroites et, avec le clouage caché, l'absence de trous de clous. L'apparence et le fini du travail sont également très supérieurs. Le bois employé est l'Héra (Dipterocarpus zeylanicus).

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Un nouveau laboratoire de produits forestiers de 3 millions de dollars construit au Collège forestier de l'Université d'Etat de New York abritera les sections d'utilisation des forêts, de technologie du bois et de chimie forestière.

Le Collège considère que le nouveau laboratoire doit l'aider à s'acquitter de ses trois fonctions: enseignement supérieur, éducation du publie et recherche. Un nouvel équipement commercial et semi - commercial préparera mieux les étudiants à leur activité professionnelle.

Plusieurs machines et appareils nouveaux vont être installés dans le nouveau laboratoire. Dans le laboratoire des placages et contreplaqués se trouvera une dérouleuse munie d'un couteau de 13,6 mètres, avec une course de 90 centimètres, qui pourra dérouler des billons d'une longueur minimum de 40 centimètres. On pourra produire dies placages de 20 épaisseurs différentes. Un massicot à placage humide, muni d'un couteau travaillant à 250 coups/minute sera commandé à l'aide de boutons de contact. Un nouveau système de massicot, un séchoir et une jointeuse, ainsi qu'un mélangeur, une encolleuse et une presse à contreplaqué, compléteront l'installation.

Une machine d'essais «Universal» de 174 tonnes sera l'une des particularités du laboratoire de mécanique et de physique. Cette machine, qui constitue un nouveau progrès dans les essais des bois, est encore à l'état de projet. Les contraintes exercées seront enregistrées par l'intermédiaire d'un dispositif électronique.

La raboteuse expérimentale du laboratoire de travail du bois fonctionnera avec une vitesse d'avancement de 6 à 18 mètres par minute. Sa vitesse de coupe sera de 1.000 - 20.000 tours/minute. Munies de tachymètres, l'assembleuse expérimentale et la scie circulaire à table pourront travailler à des vitesses varient de 1.000 à 20.000 tours/minute.

Un laboratoire de préservation du bois comportera cinq cylindres d'imprégnation, des pompes à vide, des réservoirs d'une contenance de 1.000 gallons (3.800 litres), et une cuve de ressuage de 1.500 gallons (5.000 litres). Il y aura cinq séchoirs chauffés au gaz et à la vapeur. Trois salles seront réservées aux essais sur le contreplaqué, les produits de préservation et le degré d'humidité. Il y aura également cinq salles climatisées.

La laboratoire de préparation du bois abritera une scierie et l'équipement auxiliaire. Quatre autres salles seront consacrées aux procédés du finissage du bois. On y trouvera l'emplacement nécessaire pour la préparation des différents produits de finissage, pour leur application, pour leur séchage et pour les essais.

Au premier étage se trouveront toutes les installations pour les recherches et l'enseignement dans les domaines des revêtements en matières plastiques et papier. Le second étage abritera un laboratoire de chimie physique et analytique, un laboratoire de chimie du bois, deux salles de conférence et de lecture, les bureaux des professeurs et des licenciés, un laboratoire de préparation de la viscose, une salle à température réglable, un laboratoire de cellulose, une salle d'inoculation, et un laboratoire équipé d'un appareil de rayons × et un spectrographe de masses.

· Le Bell Telephone System utilisant environ 20 millions de poteaux de bois pour supporter ses fils et ses câbles, les traitements de préservation présentent pour lui un intérêt vital. Par suite des dimensions exigées, plusieurs essences de l'ouest - thuya, sapin de Douglas, Pinus contorta et mélèze de l'ouest - sont largement utilisées pour servir d'appoint aux poteaux de pins du sud.

Les essais sont effectués au laboratoire par la méthode des blocs placés sur terre stérilisée, et complétés par des expériences dans des parcelles d'essais avec de petits piquets de 2 centimètres, avec des échantillons de la dimension d'un poteau; sur le terrain, des lignes expérimentales ont été choisies pour des observations de longue durée, c'est-à-dire pour des expériences et essais en service. Une analyse complète des résultats a été publiée, qui comprend non seulement le travail propre de la compagnie mais aussi une analyse et une critique de l'importante littérature technique relative à ce domaine parue tant en Amérique du Nord qu'en Europe. La comparison n'est pas facile parce qu'il n'existe pas encore de méthodes universellement admises et entièrement normalisées pour réaliser les divers essais; la publication en question décrit les méthodes et les normes utilisées dans les laboratoires de la compagnie.

Les principales, conclusions sont les suivantes:

1. La technique des blocs sur terre stérilisée, comportant une opération d'exposition aux intempéries, est une méthode d'essai pratique et rapide et les résultats obtenus concordent généralement avec les essais sur piquets et poteaux pour des produits de préservation identiques ou similaires. Ainsi, une teneur en créosote de 160 kilogrammes par mètre cube après traitement est nécessaire pour assurer une préservation permanente aussi bien pour les blocs d'essai que pour les piquets de 2 centimètres et pour la couche externe de 25 millimètres d'épaisseur des poteaux expérimentaux;

2. La bonne réputation d'un matériau bien créosoté est confirmée, et les causes d'insuccès et les remèdes ont été déterminés;

3. Des essais sur blocs peuvent être utilisés immédiatement pour établir la quantité nécessaire de produit de préservation et sa répartition dans le bois;

4. Les résultats fournis par les blocs sur terre stérilisée pour la créosote, comparés aux résultats des essais avec blocs sur gélose pratiqués en Europe montrent que ces derniers sont très au - dessous des teneurs nécessaires réelles dans les bois traités; il serait souhaitable de tenter d'étudier et d'harmoniser sur le plan international les résultats des différentes techniques;

5. Les procédés de vieillissement accéléré en laboratoire fournissent un moyen de déterminer les doses efficaces des produits de préservation, qu'il s'agisse d'huile ou de sels;

6. Ces essais expliquent et confirment les résultats des expériences réelles.

ROYAUME-UNI

· L'un des progrès les plus importants réalisés dans les techniques de la fabrication du mobilier au cours des dernières années est l'introduction de colles à base de résine synthétique. Dans l'espace de quelques années, ces colles ont été universellement adoptées, bien que les colles animales traditionnelles restent encore populaires. Il est possible que l'une des principales raisons du succès des colles synthétiques soit que leur temps de prise peut être très considérablement réduit sous l'action de la chaleur.

Parmi les méthodes de chauffage, les plus faciles à employer et les moins coûteuses sont basées sur l'emploi de résistances électriques. Ces méthodes font l'objet d'un exposé publié par le Furniture Development Council (Comité pour l'amélioration de la technique du meuble). Quatre méthodes à alimentation directe sur le secteur comportent l'emploi de feuilles de caoutchouc enrobant les résistances électriques, des éléments de chauffage cylindriques, des couches de fils de verre tissés avec les résistances, des enveloppes confectionnées par l'utilisateur à l'aide de résistances et de papier imprégné de résine.

Dans les autres méthodes, le courant du secteur est transformé, de façon à alimenter les éléments chauffants sous basse tension. Ces éléments consistent généralement en bandes métalliques, mais on a mis au point un procédé permettant de chauffer de plus grandes surfaces au moyen de feuilles de métal. Dans la dernière Méthode décrite, les fils de la résistance sont enrobés dans le joint de collage même. A l'exception de cette dernière méthode, la chaleur est appliquée à la surface du bois; il en résulte que ces techniques conviennent surtout aux travaux tels que le placage, dans lesquels le plan de collage est assez proche de la surface. La durée de prise peut alors être très courte.

SUÈDE

· Un correspondant indique que les découvertes du M. Paul Lange, de l'Université de Stockholm, exposées dans une thèse de doctorat récemment soutenue, semblent présenter les plus haut intérêt pour les recherches sur la chimie du bois.

Le sujet choisi par M. Lange était la répartition de la cellulose, de l'hémi - cellulose et de la lignine dans les cellules du bois. Il a constaté que la lignine des cellules du bois, qu'il compare à de petits tubes fermés à leurs extrémités et dont les parois sont épaisses de quelques microns, est surtout localisée dans les couches externes de la paroi cellulaire; jouant le rôle d'une colle, et faisant adhérer les cellules entre elles, elle confère au bois une partie de ses propriétés mécaniques caractéristiques. La cellulose proprement dite se trouve dans la paroi interne des petits tubes, tandis que l'hémicellulose, si importante pour le fabrication du papier, est concentrée dans la zone extérieure du tube.

Cette recherche sur les microéléments du bois a nécessité l'utilisation de méthodes modernes de micro - optique, les particules analysées ne dépassant pas, en certains cas, un millionième de gamma (le gamma lui-même n'étant qu'un millionène de gramme). On prévoit que ces découvertes seront très précieuses pour les recherches portant sur les processus de diffusion et de pénétration qui interviennent dans les parois cellulaires lorsque le bois est soumis à un traitement chimique au cours de la fabrication de la pâte.

Politique forestière

BOLIVIE

· Un Service forestier a été créé par une loi en date du 1er février 1954. Le nouveau Service forestier, ayant à sa tête un Directeur général, est rattaché au Ministerio di Agricultura, Ganaderia y Colonización; il aura pour mission de dresser un inventaire national des forêts et autres ressources renouvelables (y compris les terrains de parcours), d'établir et de classer les réserves forestières, d'assurer la surveillance technique et économique des exploitations forestières, des boisements et reboisements (notamment sur les terrains érodés), de réglementer et surveiller la conservation, la restauration et l'utilisation rationnelle du sol, et de prendre des mesures pour la protection de la faune et la surveillance de la chasse.

La loi déclare également «instrument de la Défense nationale» toutes les forêts naturelle existantes, jouant des rôles économiques, climatologiques, édaphiques, hydrologiques ou militaires, et soumet au régime forestier tout terrain portant des forêts et pâturages naturels, appartenant à l'Etat, ou à des universités, préfectures, communes, associations ou coopératives, ainsi que tous les terrains essentiellement forestiers, quel qu'en soit le mode de propriété, et enfin les terres impropres à l'agriculture pour des raisons de situation géographique ou de constitution physique ou chimique de leur sol.

BRÉSIL

· Une loi, promulguée le 20 janvier 1954 dans l'état de São Paulo, constitue un intéressant essai de législation visant à encourager le reboisement des terres incultes ou le maintien des forêts sur les propriétés particulières.

A l'exception des propriétés particulières dont le service agricole régional certifie qu'elles peuvent satisfaire aux conditions de la loi, l'impôt foncier sera, de 1955 à 1984, augmenté dans une proportion, de 50 à 100 pour cent pour tous les propriétaires. Seront toutefois exemptés de cette augmentation les propriétaires qui pourront prouver que les terres leur appartenant sont boisées naturellement ou artificiellement, ou en voie d'être reboisées dans une proportion de 10 % de leur surface de 1955 à 1959, de 20 % de 1960 à 1964, et de 30 % à partir de 1964, et que, d'autre part, les travaux a boisement et reboisement ont été entrepris sans l'aide des services officiels. Pour les propriétés de moins de 50 hectares, toutes les plantations fruitières ou d'ornement entrent en ligne de compte dans la surface boisée. Quant aux propriétés de moins de 10 hectares, elles sont exemptées de l'augmentation à condition qu'un cinquième de leur surface soit planté d'arbres, même s'il s'agit d'arbres d'alignement ou de vergers.

Les fonds provenant de l'augmentation de l'impôt seront ajoutés au budget que l'Etat consacre annuellement à la protection des forêts, au développement de la recherche et à la production de plants et de semences forestières destinées aux propriétaires ruraux.

COSTA RICA

· Une mission envoyée par la FAO pour étudier la mise en valeur des forêts, à la demande du Comité de coopération économique des ministres de l'Economie de l'isthme d'Amérique Centrale, signale à l'attention du Gouvernement l'importance de la mise en réserve des forêts.

«Dans un pays comme Costa Rica, caractérisé par des cours d'eau rapides et de fortes précipitations dans la plupart des régions, la protection des bassins de réception est indispensable pour l'utilisation actuelle ou future de l'énergie hydraulique, et, en conséquence, beaucoup de bassins devraient être maintenus d'une façon permanente sous couvert forestier, même si le sol convient à la culture. Actuellement, l'opinion publique exerce une forte pression pour que des terres soient classées comme terres agricoles; il est indispensable de voir plus loin que cette exigence actuelle, de comparer les avantages futurs avec les profits actuels, et de - fonder la décision sur le genre d'utilisation qui, dans l'avenir, sera le plus utile au pays.»

Telle devrait être la base de la politique forestière de Costa Rica. Il y a, de plus, une autre raison pour laquelle la mise en réserve des forêts est importante. L'un des plus grands avantages de la «Grand route interaméricaine» (Inter - American Highway) sera son intérêt pittoresque et récréatif. L'exploitation des forêts le long de cette route dans la traversée de Costa Rica, telle que l'exploitation imminente des magnifiques forêts de chênes, sera certainement une perte irréparable pour Costa Rica. Une partie de ces forêts de chênes devrait en tous cas être conservée dans son état primitif pour des raisons scientifiques, car Quercus copeyensis est une essence très rare qui atteint des dimensions probablement supérieures à celles d'aucun autre chêne au monde.

ESPAGNE

· Le Gouvernement espagnol s'est récemment inquiété de l'extension excessive que prennent dans certaines provinces, sur des terrains particuliers qui peuvent être aptes à l'agriculture, des plantations d'essences forestières à croissance rapide. Un règlement du 27 octobre 1953 a, pour les provinces de Navarre, Guipuzcoa, Biscaye et Santander, soumis à une autorisation préalable les plantations sur terrains particuliers de Pinus pinaster, Pinus insignis, Eucalyptus, Acacia et peuplier. Le particulier désireux de planter doit soumettre au District forestier de la province une demande qui est instruite concurrement par ce District et par la Direction provinciale de l'Agriculture. En cas de désaccord entre ces deux organismes, le litige est soumis à la Direction générale de l'Agriculture et à la Direction générale des Forêts, qui provoquent une décision ministérielle. Les terrains nus dont la plantation est refusée doivent être mis en culture conformément aux dispositions de la loi du 5 novembre 1940.

Dans les zones irriguées dont la «colonisation» est déclarée d'intérêt publie, les plantations susvisées peuvent être effectuées sur les terrains non susceptibles d'être mis en culture, ou sur une surface n'excédant pas 5 pour cent de l'étendue totale de chaque propriété particulière, ou encore pour la constitution de haies et rideaux de protection.

GRÈCE

· Un décret-loi du 3 août 1953 a apporté au Code forestier grec d'importantes modifications.

La plus remarquable de ces modifications concerne la faculté donnée au Ministre de l'Agriculture, sur avis conforme du Conseil technique forestier, d'obliger les propriétaires de forêts, particuliers ou collectivités, possédant plus de 8.000 hectares de bois, contigus ou non, à employer un technicien forestier privé. Ces techniciens sont nommés sur titre par le Ministre. Les propriétaires sont libres d'employer le technicien de leur choix.

Un autre article de ce décret-loi vise les forêts domaniales dont l'exploitation est rendue difficile par le manque de moyens de transport ou l'absence, au voisinage de ces forêts, d'établissements industriels susceptibles d'assurer la transformation des produits exploités. La règle des ventes annuelles qui jusqu'ici s'appliquait uniformément constituait un obstacle quasi insurmontable à la mise en valeur de ces forêts. Il est maintenant prévu que des concessions peuvent être accordées pour plusieurs années, et, pour une durée maxima de cinq ans. Ce maximum peut être porté à dix lorsqu'il s'agit de faciliter le développement d'industries de grande importance économique.

Le prix unitaire des produits provenant de la concession est révisable tous les deux ans, sur la base du Bulletin des prix publié par la Banque de Grèce.

Lorsque le volume annuel de bois concédé dépasse 4.000 mètres cubes de bois d'industrie, le bénéficiaire doit confier à un forestier la direction technique de l'exploitation. En cas de nécessité, ce technicien est désigné par le Ministre de l'Agriculture.

Les dispositions des articles ci-dessus mentionnés s'appliquent également à la vente des produits provenant de l'exploitation directe de ces forêts par l'Etat. Dans ce cas, toutefois, les contrats qui lient l'Etat peuvent être dénoncés unilatéralement par Celui-ci, sans indemnité pour dommages ou manque à gagner, en cas de nécessité reconnue par le Ministre de l'Agriculture, après avis du Conseil technique des forêts et sur proposition du Service forestier. Parmi les cas où une telle disposition peut intervenir, le décret - loi prévoit notamment celui où les prévisions sur lesquelles sont basées les exploitations s'avéreraient inexactes, et celui où des attaques d'insectes ou de champignons, des incendies on autres causes obligeraient à prendre des mesures spéciales dans le massif intéressé.

JORDANIE

· Une loi publiée par le Journal officiel de Jordanie du 2 mai 1953 a confié au Ministère de l'Agriculture et à son Service forestier la tâche de désigner et de délimiter, sur les territoires de trois villages au moins de chaque province, des parcelles qui seront obligatoirement plantées en arbres fruitiers (pour un tiers de leur superficie) et en arbres forestiers (pour les deux autres tiers).

Les plants sont fournis à moitié prix par le Ministère de l'Agriculture, et la somme restante peut être remboursée par le propriétaire du terrain en cinq annuités. Des représentants du Ministère de l'Agriculture et du Service forestier instruiront les propriétaires dans l'art de planter et de donner aux arbres les soins appropriés. Les plantations sont mises sous la surveillance des gardes des villages. L'un d'eux, rémunéré par le Ministère de l'Agriculture, est exclusivement chargé de cette tâche.

Des prix seront attribués chaque année aux meilleurs planteurs, mais l'application de la Loi sur la protection de l'agriculture et des forêts de 1937 est prévue en cas de dommages subis par ces planteurs, ainsi qu'une peine sévère pour le propriétaire si ces dommages sont dus à un manque de vigilance de sa part.

PHILIPPINES

· Un fonctionnaire de l'Assistance technique de la FAO écrit que l'un des plus graves facteurs de déboisement est la pratique du kaiñgin (défrichement du sol et culture temporaire) sur des terres à pente trop raide pour la culture et sur des sols impropres à l'agriculture. C'est là une habitude enracinée chez beaucoup de cultivateurs de la région, qui ne peut être combattue ni par des interdictions légales, ni par l'action de la police dans les endroits où la population locale reste en général indifférente. Le Bureau forestier mène actuellement une campagne intensive de classification des terres pour déterminer, parmi les terres assujetties à son contrôle, celles qui sont à vocation agricole, et pour les mettre à la disposition de l'agriculture. De cette manière, ce besoin de terre pourra être en partie satisfait légalement. En même temps, il indique les terres qui devraient être définitivement maintenues sous le régime forestier et intensifie ses efforts pour réprimer et poursuivre tous les délits d'outrepasse sur ces terres. Les ingénieurs forestiers locaux ne sont pas en nombre suffisant, ou ne sont pas assez bien équipés, pour pouvoir régler ces problèmes comme il conviendrait, mais ils s'efforcent de faire comprendre à la population locale l'importance de saines pratiques forestières et de les faire mettre progressivement en pratique par des règlements, par la persuasion et au besoin par des poursuites.

Actuellement, il est évident que les forêts sont exploitées plus rapidement qu'elles ne se régénèrent, et cette évolution doit être arrêtée aussitôt que possible, pour que le pays puisse continuer de se suffire à lui-même en ce qui concerne les produits forestiers et disposer d'un excédent disponible pour l'exportation. Il semble également qu'un trop grand nombre de produits forestiers expédiés vers d'autres pays sont exportés sous forme de grumes de qualité supérieure. L'économie nationale philippine perd donc les ressources que représentent les emplois qui résulteraient de la transformation de ces grumes en produits - finis. Beau< coup de facteurs, hors du domaine des recherches sur la forêt et les produits forestiers, sont à la source de cette situation, mais il y a là un défi à la recherche concernant les produits forestiers.

UNION DES RÉPUBLIQUES SOCIALISTES SOVIÉTIQUES

· En septembre 1953, la réunion plénière du Comité central du Parti communiste de l'U.R.S.S. a adopté des résolutions visant à l'augmentation considérable, au cours des deux ou trois prochaines années, des approvisionnements destinés à l'industrie légère, à l'industrie alimentaire et à la satisfaction de la paysannerie des kolkhozes.

Une surface de plusieurs millions d'hectares de forêts a été abandonnée aux kolkhozes en usufruit perpétuel. Alors que la superficie boisée dont disposent les kolkhozes a été jugée capable de fournir en 1954 environ 43.200.000 mètres cubes, la production de 1952 n'a atteint que 6 millions de mètres cubes: si dans certains kolkhozes les coupes ont dépassé de beaucoup les prévisions légales, ailleurs, dans l'est de la Sibérie notamment, on laisse sur pied des peuplements même hors d'âge. La surveillance des exploitations forestières s'impose donc de toute nécessité.

L'exploitation plus rationnelle des forêts appartenant à la «Catégorie 1» (forêts classées comme forêts de protection, réserves touristiques ou artistiques) permettrait également d'augmenter considérablement, et à peu de frais, le volume des exploitations annuelles. Au 1er janvier 1952, l'étendue les forêts de la catégorie 1 et assimilées s'élevait à35.300.000 hectares, renfermant 3.454 millions de mètres cubes, dont 50 pour cent environ de bois mûrs ou hors d'âge. Depuis 1943, aucune coupe principale n'a été effectuée. Il en résulte que beaucoup de peuplements se dégradent naturellement et ne remplissent plus le rôle de protection auquel ils sont destinés. En 1952, des règles ont été établies pour l'exécution de coupes de régénération dans ces forêts. Il semble que l'exploitation ait été beaucoup trop timide. Dans beaucoup de cas, si l'on continuait à la même allure, la liquidation des bois mûrs et la régénération des forêts ne seraient pas obtenues avant 10, 20 ou même 60 ans. D'autres améliorations pourraient être apportées, 10 en accroissant la quantité de fourrage produit dans les forêts domaniales, 20 en faisant des plantations dans les forêts domaniales pour augmenter la possibilité, particulièrement en petits bois utilisables par les kolkhozes, et 30 en établissant des plantations de protection sur les terres des kolkhozes eux-mêmes qui pourraient, au bout d'une dizaine d'années, apporter une contribution importante à l'approvisionnement en bois.


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