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Le travail de la FAO


Comité du bois de la CEE
Voyage d'études de l'eucalyptus
Commission européenne des forêts
Programme élargi d'assistance technique

La Conférence de la FAO, comité de direction de l'Organisation, s'est délibérément efforcée un organisme permanent, réunissant de hauts administrateurs et des spécialistes éminents en matière de forêts et de produits forestiers, en vue de discussions techniques périodiques sur des problèmes régionaux ou des problèmes spéciaux. Grâce à ces efforts, cet organisme est actuellement arrivé à couvrir, par régions et par su jets une grande partie du domaine de la compétence de la FAO. Le but continuera être l'accord international et l'échange de renseignements techniques pouvant servir de base à une action commune les principaux organismes régionaux déjà créés, et qui se réuniront en 1956 ou 1957, sont:

la Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique
la Commission des forets européenne
la Commission des forêts du Proche-Orient
la Commission des forêts d'Amérique latine
la Sous-commission de coordination des questions forestières méditerranéennes.

La mission des commissions forestières régionales est, d'une manière générale, de coordonner les politiques forestières nationales sur le plan régional lorsqu'on le juge souhaitable d'échanger des renseignements et dé préconiser l'application de méthodes recommandées en ce qui concerne les problèmes techniques, et de faire les recommandations nécessaires au Directeur-géneral et aux gouvernements. Le secrétariat est responsable, entre les sessions, de l'exécution des décisions avec l'aide, s'il y a lieu, de conseillers, d'experts de l'assistance technique, de' groupes de travail ou de comités techniques spéciaux.

Les activités de ces organismes exigent une étroite collaboration avec les Nations Unies et leurs trois commissions économiques régionales: Commissions économiques pour l'Asie et l'Extrême-Orient, pour l'Amérique latine, et pour l'Europe. Le personnel qualifié de la Division des forêts de la CEE et le secrétariat du Comité du bois de la CEE sont fournis conjointement par la CEE et la FAO. Cette coopération évite les doubles emplois et contribue à assurer l'exécution des recommandations, en particulier lorsque celles-ci dépassent la compétence immédiate des autorités forestières.

Parmi les organismes permanents traitant de problèmes particuliers, citons la Commission internationale du peuplier, la Commission internationale du châtaignier, et une Sous-commission du teck qui doit prochainement être constituée en Asie. De plus, le Directeur général a été sollicité de réunir en 1956 ou 1957 certains comités techniques ou conférences spéciaux, parmi lesquels une Conférence du peuplier en Amérique' latine, une Conférence de l'eucalyptus et une quatrième Conférence sur la technologie du bois.

En 1956 également aura lieu le douzième Congrès de l'Union internationale des instituts de recherches forestières, organisme non gouvernemental auquel la FAO est lice par un accord officiel de coopération, en même temps que commencera la préparation du cinquième Congrès forestier mondial.

Comité du bois de la CEE

Le Comité du bois de la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe a tenu sa douzième session à Genève du 4 au 9 novembre 1954 sous la présidence de M. F. M. du Vignaux (France). MM. J. O. Söderhjelm (Finlande) et J. Kaczerginski (Pologne) furent élus vice-présidents, et les représentants de 20 pays européens, de l'Union Soviétique, du Canada et des Etats-Unis prirent part à cette session. Pour la première fois, des représentants de Bulgarie, de Hongrie et d'Allemagne orientale étaient présents.

Le Comité a procédé à son habituelle revue des marchés européens du bois pour l'année en cours et pour l'année suivante, sur la base des faits et des chiffres exposés au cours de la session.

Une certaine fermeté, et un équilibre entre l'offre et la demande, caractérisèrent les marchés européens de résineux en 1954. Le niveau des importations s'est avéré plus élevé qu'on ne l'avait généralement prévu en raison de la suppression de toute restriction à la consommation dans le Royaume-Uni, mais le niveau élevé de l'activité économique générale en Europe - en particulier du bâtiment - a également joué un rôle. Néanmoins, l'accroissement de la consommation n'est pas comparable à celui de la production de l'industrie du sciage et les prix des sciages sont restés élevés par rapport à ceux des matériaux qui les concurrencent sur le marché, si bien que le remplacement du bois par ces matériaux semble se poursuivre.

Examinant les perspectives de l'année à venir, le Comité n'envisagea pas grand changement dans le niveau de l'ensemble de la demande, tandis que les disponibilités pour l'exportation semblaient devoir être suffisantes. Aucune fluctuation soit des prix, soit des volumes, n'était prévue pour l'année 1955. On nota que les prix des grumes semblaient excessifs par rapport aux prix actuels des sciages, et que toute nouvelle hausse de prix de ces derniers semblait devoir compromettre la demande, spécialement dans les pays importateurs.

On pensait que la consommation des bois de mine en Europe avait diminué. Le volume des importations au cours de l'année 1954 fut peu important mais le niveau des stocks des pays importateurs a été maintenu. L'actuelle stabilité du marché des bois de mine semblait devoir persister.

Au cours de l'année 1954, la demande de pâte et de papier, et par suite de bois de papeterie, s'est constamment accrue. Toutefois, la production et les disponibilités pour l'exportation dépassèrent les prévisions, et aucune difficulté sérieuse n'est apparue. De nouveaux progrès sont encore intervenus dans la transformation en pâte des feuillus et des résineux de qualité inférieure qui, jusqu'alors, n'étaient pas généralement utilisés, et viennent ainsi encourager la tendance vers une utilisation plus rationnelle du bois. On s'attendait à une forte demande en 1955, mais les perspectives d'approvisionnement indiquaient que les besoins des industries européennes de la pâte seraient satisfaits.

Quelques membres du Comité estimaient que des opérations commerciales à long terme pourraient contribuer à assurer la stabilité du marché européen du bois, mais d'autres soutenaient que de telles dispositions rencontreraient à l'heure actuelle une opposition et des difficultés considérables dans beaucoup de pays importateurs et exportateurs. Le Comité envisagea donc, comme autre moyen, de procéder à sa prochaine session à un examen de la situation future pour une période de plus d'un an.

Le Comité exprima sa satisfaction pour les résultats obtenus dans le domaine des techniques d'exploitation et dans celui de la formation des ouvriers forestiers. La proposition visant à établir un Comité mixte de la FAO et de la CEE pour poursuivre les travaux entrepris par la Commission européenne des forêts fut approuvée.

Le Comité discuta également, et émit des vœux sur un certain nombre de questions inscrites à son ordre du jour, notamment les statistiques des prix du bois, le remplacement du bois par d'autres matériaux, la normalisation des qualifications et des dimensions des résineux, et la mise au point de conditions de vente plus uniformes et de formes de contrat mieux appropriées aux diverses catégories de bois. Les principaux pays producteurs et importateurs ont établi des formes de contrat normalisées, mais les producteurs et importateurs de moindre importance n'en ont pas, ce qui les met dans une position désavantageuse.

Voyage d'études de l'eucalyptus

L'un des organismes mentionnés ci-dessus, la Sous-Commission de coordination des questions forestières méditerranéennes, fut crée à l'origine par la CEF, mais transformé en 1953 par la Conférence de la FAO en un organisme associé à la Commission des forêts du Proche-Orient pour étudier les problèmes des pays du bassin méditerranéen et, ultérieurement, des autres régions du globe présentant des conditions climatiques semblables. Un compte rendu de la quatrième session de cet organisme, Silva Mediterranea, a été donné dans le dernier numéro d'Unasylva.

La troisième session (Turquie, 1952) a émis le vœu que les Etats Membres créent des groupes de travail nationaux formés de spécialistes de l'eucalyptus, qui devraient tenir périodiquement des réunions d'information sur des problèmes tels que le choix des espèces, les plantations et l'aménagement. La première de ces réunions fut organisée au Maroc du 22 au 31 octobre 1954, sur l'invitation du Résident général.

Des spécialistes de Chypre, d'Italie de Libye, du Portugal, d'Algérie, dé Tunisie, du Maroc et de la France métropolitaine prirent part à un voyage d'études organisé par l'Administration des eaux et forêt et M. A. Metro, Directeur de la Station de recherches forestières à Rabat.(L'étude rédigée pour la FAO par M. Metro, intitulée «Les eucalyptus dans les reboisements» a récemment été publiée.)

Au cours de ce voyage d'étude, les participants purent inspecter des plantations d'eucalyptus effectuées dans tout le pays, dans des conditions extrêmement varices. Ils visitèrent également des pépinières, des arboretum, des rideaux de protection, des reboisements de bassins de réception, suivirent des démonstrations de conservation du sol, et examinèrent des travaux de fixation des dunes de sable et des plantations de rapport. L'importance des travaux techniques accomplis par les forestiers du Maroc fit une forte impression. Les délégués constatèrent tout particulièrement les relations étroites et efficaces existant entre le personnel de l'Administration forestière, le personnel chargé des recherches, les fonctionnaires locaux et les propriétaires particuliers de forêts d'eucalyptus.

Les participants discutèrent des questions techniques particulières qu'ils avaient inscrites au programme, et s'engagèrent à entreprendre dans leurs propres pays des travaux portant sur ces problèmes et d'en exposer les résultats à la prochaine session de la Sous-Commission méditerranéenne. Ces questions comportaient l'adoption de fiches d'identification normalisées, l'exécution d'essais technologiques et les rapports sur ces essais, le bouturage d'hybrides d'eucalyptus la récolte et l'échange des graines, ainsi que les effets de la culture de l'eucalyptus sur l'évolution des sols, étant donné que dans un certain nombre de pays on a constaté que le taux d'accroissement des boisements artificiels diminue nettement après trois ou quatre révolutions.

Commission européenne des forêts

La Commission européenne des forêts de la FAO a tenu sa septième session au palais des Nations à Genève, du 8 au 13 novembre 1954, sous la présidence de M. E. Saari (Finlande), avec M. S. Duschek (Autriche) comme vice-président.

Les Etats Membres suivants y étaient représentés: Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Italie, Norvège, Pays-Bas, République fédérale d'Allemagne Royaume-Uni, Suède, Suisse et Yougoslavie. Des observateurs d'Allemagne orientale, de Bulgarie, de Hongrie, de Pologne, de Roumanie, de Tchécoslovaquie et d'U.R.S.S. y participaient pour la première fois. Plusieurs organisations internationales étaient également représentées.

Dans son allocution d'ouverture M. Saari souhaita la bienvenue aux observateurs de l'Union Soviétique et des pays de l'Europe orientale et exprima l'espoir qu'ils continueraient à participer aux travaux de la Commission. M. Leloup, Directeur de la Division des Forêts de la FAO, souligna le rôle de la Commission qui devait servir de modèle aux commissions forestières créées dans d'autres régions, tandis que le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Europe, M. Myrdal parla de l'expérience acquise grâce à la collaboration entre la FAO et la CEE. Il fit ressortir le rôle que la foresterie pourrait jouer dans le développement économique des pays de l'Europe méridionale, auxquels la CEE attache un intérêt primordial.

Au cours de l'examen habituel des rapports signalant les progrès réalisés en politique forestière dans les différents pays, la Commission enregistra avec satisfaction les nombreuses mesures importantes prises par les gouvernement des Etats Membres, telles que l'adoption de nouvelles lois forestières, l'adaptation de l'aménagement forestier aux tendances économiques actuelles, la coordination et la normalisation dans les industries utilisatrices du bois, l'intensification des recherches et la large diffusion des résultats obtenus et les mesures visant à garantir là stabilité des emplois, à améliorer le niveau de vie et les conditions de travail des ouvriers.

Après examen des chiffres des coupes prévues pour 1954 et 1955, et des coupes réalisées en 1953, la Commission a conclu que, pour l'ensemble de la région, le volume des coupes pourrait s'avérer plus élevé en 1954 qu'en 1953 et pourrait atteindre le niveau de 1952. Le pourcentage du bois d'industrie était en augmentation légère. On demanda au secrétariat d'établir pour une future session une comparaison par pays entre les «coupes admissibles» et les prévisions d'exploitation.

Le Groupe de travail permanent sur le boisement et le reboisement se réunit deux jours avant l'ouverture de la commission plénière, sous la présidence de M. W. Plym Forshell (Suède). D'après son rapport le rythme des progrès réalisés en 1953 en matière de boisement, de plantations hors forêts, d'améliorations des forêts et de travaux de reboisement dans le cadre des programmes à long terme, fut considéré comme satisfaisant. C'est ainsi que 241500 hectares furent plantés en 1953 contre 223500 en 1952. La Commission a recommandé de poursuivre la politique actuelle et proposé que si les programmes précédemment approuvés semblaient devenir in suffisants pour répondre aux demandes de bois, les activités en cours soient accélérées autant qu'il sera nécessaire, en accordant aux organismes déjà existants des crédits et du matériel supplémentaires plutôt qu'en créant de nouveaux organismes.

La Commission entendit avec intérêt les comptes rendus sur la politique forestière par les observateurs de l'U.R.S.S. et des pays de l'Europe orientale, et apprit qu'en Union Soviétique, Endothia parasitica attaquait le chêne et l'orme, comme le châtaignier, et que deux stations expérimentales recherchaient activement des méthodes permettant de lutter contre la propagation de cette maladie.

Les délégués reconnurent que la télévision devenait, de plus en plus, un instrument efficace pour les besoins généraux de la propagande et conseilla aux gouvernements des Etats Membres d'envisager la production de films sur les forêts spécialement conçus pour les programmes de télévision.

Pour simplifier l'expédition et l'échange des films, la Commission recommanda aux gouvernements qui ne l'avaient pas encore fait d'adhérer à la Convention pour l'importation de matériel pédagogique, scientifique et culturel, patronnée par l'UNESCO.

La Commission des forêts, comme le Comité du bois de la CEE, a approuvé la création d'un Comité mixte des techniques de travail en forêt et de la formation des ouvriers forestiers. Ce Comité développerait et stimulerait la collaboration internationale en matière d'amélioration des techniques de travail et de formation des ouvriers pour l'exploitation et autres travaux forestiers, afin d'accroître la productivité et d'améliorer le niveau de vie des ouvriers forestiers.

On s'efforcerait tout particulièrement d'accroître le rendement de la main-d'œuvre en réduisant l'effort manuel exigé, en prévenant les accidents et en réduisant les déchets. Une description du travail en cours a paru dans le dernier numéro d'Unasylva, en même temps qu'un rapport sur une autre question à laquelle la Commission européenne des forêts s'intéresse tout, particulièrement la protection contre les avalanches et le contrôle des torrents.

La Commission a fixé les grandes lignes d'une enquête sur le statut des «petits massifs boisés», sujet d'étude adopté à la précédente session. Elle a estimé que la conservation et l'accroissement de la productivité des boqueteaux faisant partie de domaines agricoles et des petites forêts particulières, et l'établissement de plantations commerciales, impliquaient:

a) la création de services de documentation technique et de propagande destinés aux propriétaires

b) une assistance financière pour les premiers travaux de plantation, pour les travaux d'amélioration et pour l'achat du matériel

c) des exonérations d'impôts lorsque le propriétaire peut justifier des sacrifices financiers consentis, et des mesures législatives particulières, ayant notamment pour objet la consolidation des droits de possession et la formation d'associations et de coopératives de propriétaires.

Le secrétariat, sous la direction de M. R. G. Fontaine (FAO), préparera un questionnaire à faire circuler avant la prochaine session. Les Etats Membres seraient engagés à distinguer dans leurs réponses entre les bois qui sont ou non exploités sous le contrôle d'un forestier qualifié.

A la clôture de la session, Sir Henry Beresford-Peirse (Royaume Uni) et M. J. KELLER (Suisse) furent élus à l'unanimité respectivement président et vice-président pour la période suivante.

Programme élargi d'assistance technique

Au cours de l'année 1955, on prévoit qu'environ 50 fonctionnaires de l'assistance technique accompliront des missions forestières dans 22 pays d'Extrême-Orient, du Proche-Orient d'Amérique latine et d'Europe méridionale. Ces experts viendront de 15 pays différents. De plus, des spécialistes assureront des missions de courte durée pour des cours de formation, des groupes d'études et des projets de mise en valeur régionaux tel que le Programme d'intégration de l'Amérique centrale.

Un rapport sur l'état actuel des réalisations et des échecs du PEAT sera publié plus tard dans l'année et marquera le dixième anniversaire de la fondation officielle de la FAO.

Programme de bourses

On a récemment célébré l'arrivée à Rome, au siège de la FAO, du 500 de bénéficiaire d'une des bourses d'études attribuées par la FAO dans le cadre du PEAT. Il venait d'Indonésie, où il dirige une scierie, et devait se rendre d'abord en Belgique pour étudier les méthodes d'entretien des soies.

L'historique de ce programme de bourses remonte à 1949, époque à laquelle l'Assemblée générale des Nations Unies approuva la création d'un fonds spécial d'assistance technique permettant d'envoyer des experts aux pays qui en feraient la demande pour les aider à résoudre les problèmes de mise en valeur économique, de mettre à la disposition de ces experts un matériel de démonstration pour les aider dans leur tâche d'organisation des centres de formation et d'accorder des bourses pour l'instruction des nationaux du pays où travaillent les experts, en vue d'assurer ainsi la continuité dans les programmes et l'exécution des projets proposés.

La mise en application de ce programme de bourses est confiée une section spéciale du cabinet du Directeur général au Siège de la FAO; cette section est en outre chargée du choix des étudiants et de l'organisation du programme d'études.

Attribution des bourses

Les fonds disponibles du Programme d'assistance technique permettent rarement d'attribuer autant de bourses qu'en demandent les pays membres, et elles ne peuvent, en principe, être accordées que dans la proportion de deux par expert en fonction. La préférence est donnée aux candidats d'une compétence reconnue et qui ont déjà une certaine expérience dans leur domaine particulier d'activité. De plus, la priorité est donnée aux techniciens qui ont déjà collaboré avec un fonctionnaire de l'Assistance technique et qui sont jugés comme les mieux qualifiés pour poursuivre sa mission après son départ. La nomination des candidats est en fait du ressort des autorités du pays intéressé, sur avis de l'expert du PEAT, mais la décision finale incombe au Directeur du Programme d'assistance technique au Siège de la FAO, après avis de la division technique compétente et du chef de la section des bourses.

L'expert du PEAT travaillant dans un pays connaît personnellement les capacités du candidat et les problèmes auxquels il aura à faire face. Il est donc bien placé pour suggérer le programme d'études le plus avantageux pour lui, et les pays dans lesquels il devra travailler, compte tenu de ses connaissances linguistiques. La durée des cours peut varier de quelques mois à un an mais ce n'est que dans des cas exceptionnels qu'elle peut être prolongée au delà de deux ans ou plus.

Le candidat agréé est d'abord convoqué soit au Siège de la FAO, soit au Bureau régional de la FAO. Si possible, il discutera de son travail avec le fonctionnaire de la FAO de la même spécialité, qui pourra ainsi suivre ses études et le conseillera. Pendant la durée de sa période d'études, le boursier est tenu de présenter chaque mois à la FAO un rapport qui est étudié et commenté par la division intéressée.

A la fin de ses études, il doit rédiger un rapport d'ensemble faisant ressortir les applications de la formation qu'il a acquise particuliers de son propre pays.

L'enseignement dans le domaine de la foret et des industries forestières

La pénurie d'administrateurs forestiers, de forestiers et de techniciens caractérise beaucoup de «pays bénéficiaires» du Programme d'assistance technique. Les occasions offertes par le programme de bourses répondent donc à un besoin vivement ressenti notamment dans les régions où tout l'ensemble d'un programme de mise en valeur peut être mis en péril par le manque de spécialistes nationaux qualifiés pour remplir certaines fonctions-clés et appliquer les recommandations détaillées des conseillers étrangers. C'est pour cette raison que la Division des Forêts de la FAO a toujours favorisé l'attribution du plus grand nombre possible de bourses, dans la limite des crédits disponibles. Pour la période 1951-54, 80 bourses environ ont été attribuées couvrant tous les domaines d'activité concernant la forêt et les industries forestières.

Ce programme de bourses n'a naturellement pas été exempt de difficultés et d'échecs. Certains programmes d'études n'ont pas été judicieusement choisis, étant prématurés, ou comportent de trop grands déplacements, ou encore des difficultés de langue ou le manque d'adaptation à un milieu étranger ont pu empêcher un boursier de tirer de son stage tout le bénéfice possible.

Malgré tout, ce programme de bourses a déjà dans son ensemble donné des résultats positifs précieux. La FAO reçoit des rapports sur le travail accompli par les boursiers après leur retour dans leur pays, et ces rapports font ressortir combien ils contribuent utilement au développement économique et technique dans les domaines de leur compétence.

Dans une activité à long terme telle que la foresterie, il est naturellement difficile d'évaluer réellement des résultats après trois ans seulement. Toutefois, la valeur que les gouvernements attribuent à ce programme de bourses est suffisamment prouvée, et les demandes de bourses ne semblent pas se ralentir, quoique la primauté accordée à certains domaines d'enseignement spécialisé évolue au fur et à mesure que le programme étendu d'assistance technique tend lui-même à déplacer ses centres d'intérêt.

GUATEMALA. Peuplement de Pinus montezuma, en partie défriché pour la culture nomade.

Guatemala

Le fonctionnaire forestier régional de la FAO a photographié ce peuplement de Pinus montezuma partiellement défriché pour l'agriculture. Les pratiques de culture nomade de ce genre sont à l'origine de la destruction progressive des forêts d'altitude au Guatemala, et des énormes quantités d'alluvions charriées par les rivières de ce pays. Bien qu'il existe des lois qui interdisent la culture nomade, il est impossible de les appliquer avant que d'autres terres, à vocation agricole, ne soient mises à la disposition des agriculteurs, ou qu'on leur enseigne les méthodes leur permettant d'accroître le rendement des terres déjà cultivées afin qu'elles deviennent un moyen d'existence permanent. Un rapport du PEAT au Gouvernement du Guatémala recommande les meilleures méthodes pour assurer la conservation des forêts et régulariser les cours d'eau.

Népal

Un récent rapport adressé au gouvernement du Népâl sur la mise en valeur des forêts fait l'historique de l'administration forestière dans ce royaume et résume la situation forestière dans les montagnes. Une vaste étendue située entre 1200 et 2700 à 3000 mètres d'altitude, appelée le Mahabharat, s'étend sur toute la longueur du Népâl. Les forêts sont généralement constituées par un mélange varié d'essences: surtout chêne, rhododendron, Castanopsis, peuplier noyer, Myrica, aulne, Michelia, magnolia et, en certaines régions, des conifères.

A l'est, les principales essences sont: Schemia Michelia, chêne, magnolia, mélèze et pin chir (Pinus longifolia). Aucune de ces essences n'est encore exploitée commercialement. Une population assez dense pratiquant la culture nomade a défriché toutes les terres à l'exception des régions forestières inaccessibles et éloignées, et il ne subsiste pratiquement que quelques peuplements isolés et quelques petits groupes d'arbres rabougris sur les pentes rapides et les terrains rocheux. Ces forêts sont encore utiles et fournissent des perches, du bois pour le matériel agricole du bois de chauffage et du fourrage, et contribuent à la conservation du sol.

Dans l'ouest, les principales essences sont le khail (Pinus excelsa), P. longifolia, le noyer et le cèdre (Cedrus deodara). La population y étant moins dense, quelques forêts assez vastes y subsistent encore. Dans les bassins supérieurs des rivières Mahakali et Karnali, il existe des peuplements presque vierges de khail et de cèdre de l'Himalaya mélangés de noyer L'extrême limite orientale des cèdres de l'Himalaya est le rivière Gandak (Narayani). Jusqu'à présent, les forêts ne sont que peu utilisées excepté dans les bassins inférieurs des riviéres Mahakali et Karnali, où le chir et le deodar sont exploités sur une petite échelle depuis cinq ans.

Une partie de cette vaste zone alpine porte quelques-unes des plus belles et des plus précieuses forêts du Népâl. Une région visitée par le fonctionnaire du PEAT comportait les étages de végétation forestière suivants: à 2700 mètres le khail à son optimum, avec quelques peuplements purs âgés de 80 ans comportant un volume de 500 à 700 mètres cubes à l'hectare. Jusqu'à 3000 mètres des forêts magnifiques de cette essence mélangée à Picea morinda et Abies pindrow. Au-dessus de cette altitude, le khail cède le pas à Cupressus torulosa et Juniperus. Parmi les feuillus, le chêne et l'érable croissent jusqu'à 2900 mètres, et de cette altitude jusqu'à la limite supérieure de la végétation arborescente, le bouleau. Au-dessus de la limite de la végétation arborescente, de 4000 à 4300 mètres dans cette partie de l'Himalaya (vallée supérieure de Marayandi Khoma), le terrain est si abrupt qu'il n'existe pratiquement aucun pâturage alpin.


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