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Nouvelles du monde

Les articles qui paraissent ici sont des résumés des nouvelles intéressantes compilées par le personnel de la FAO ou soumises par des correspondants. La FAO n'accepte aucune responsabilité pour les articles reçus en toute bonne foi de ses collaborateurs de l'extérieur.

Argentine
Australie
Autriche
Belgique
Canada
Ceylan
Chili
Chypre
Colombie
Congo belge
Etats-Unis d'Amérique
Finlande
Grèce
Honduras britannique
Mexique
Nouvelle-Zélande
Philippines
Royaume-Uni
Suède
Suisse
Union des républiques socialistes soviétiques

Argentine

· Un des objectifs du second Plan quinquennal est de faire naître, grâce à l'enseignement donné dans les écoles primaires, les écoles supérieures et les collèges de tout le pays, une «conscience nationale de la forêt». Un décret prescrit à toutes les institutions pédagogiques rattachées au Ministère de l'éducation et situées dans des régions rurales, urbaines ou suburbaines de réserver, si la superficie dont elles disposent le permet, une parcelle de terrain pour y installer des pépinières destinées à produire les essences les mieux adaptées à la région. Les arbres ainsi obtenus sont destinés à être plantés dans les terrains de l'école, ou, après accord avec les autorités compétentes, le long des rues et grandes routes du voisinage. Les plants peuvent également être distribués sur demande aux personnes qui entreprennent des plantations sur leurs propres terres.

Les directeurs d'école ont été priés d'établir, en accord avec les fonctionnaires locaux, des programmes organisant la collaboration des élèves et des professeurs à l'entretien des parcs et jardins publics. Ils devront nommer un membre de leur personnel pour assurer la liaison avec le Service national des eaux et forêts afin de coordonner leur action.

Australie

· L'utilisation des sciages pour la caisserie représentait jadis une fraction considérable de la consommation totale des sciages en Australie et offrait un débouché à des bois qui bien souvent n'auraient pas trouvé d'utilisation. A la suite d'une régression quantitative marquée de cette utilisation au cours des dernières années, on a décidé de faire le point de la situation actuelle et de procéder à une première enquête sur les causes de ce fléchissement dans l'état de Victoria. Les résultats en sont publiés par le Directeur général du Service des forêts et du bois du Commonwealth d'Australie dans un rapport intitulé Wooden Case Industry of Victoria. La substitution des panneaux aux sciages y apparaît d'une manière frappante. En 1952/53, l'utilisation du bois pour la caisserie n'atteignait plus que 56 pour cent de celle de 1947/48. La régression de l'utilisation des feuillus était très accentuée, le volume actuellement consommé représentant seule ment 36 pour cent de celui de 1947/48. En 1947/48, environ 18700000 caisses de bois avaient été utilisées, contre 10000000 seulement en 1952/53; la hausse du prix des sciages favorisa l'emploi du carton ondulé et des panneaux, tandis que le prix des panneaux augmentait de 63 pour cent au cours des six dernières années, et celui des panneaux de caisserie de 95 pour cent. Toutefois, il existe un certain nombre de marchandises pour lesquelles les caisses de bois sont encore préférées.

L'enquête a démontré que le prix le poids, l'aspect, la facilité d'étiquetage, de manutention, de stockage, d'assemblage et de remplissage sont en faveur de l'emploi des panneaux comme matière première, bien que le bois soit supérieur par sa solidité et sa résistance à l'humidité. Certains marchés sont définitivement perdus pour le bois et il est possible que d'autres le soient aussi à moins que des efforts ne soient faits pour améliorer la qualité et abaisser le prix des caisses de bois, et répondre d'une manière plus satisfaisante aux exigences des utilisateurs. Toute recherche susceptible d'arrêter la régression de l'utilisation des caisses de bois, et, peut-être même, de renverser la tendance, ne serait pas seulement utile à l'industrie, mais également à la foresterie, car la prospérité d'un grand nombre de petites soieries, situées dans des régions où d'autres formes d'utilisation sont impossibles dans les conditions actuelles, repose sur la fabrication des caisses de bois.

Autriche

· La main-d'œuvre humaine en forêt fut longtemps négligée en tant que sujet de recherches scientifiques, mais au cours des dernières années la science du travail a rattrapé lé temps perdu et s'est développée jusqu'à devenir une branche maîtresse de l'arbre de la recherche forestière.

La Société germano-autrichienne pour l'étude du travail en forêt (GEFFA) a célébré son 25e anniversaire en 1952 et réuni un grand nombre de savants d'Europe centrale. Dans une série d'excellents exposés, des spécialistes ont fait connaître les progrès réalisés dans le domaine de recherche sur le matériel et le rendement des techniques de travail, la formation des ouvriers et des contremaîtres forestiers, l'établissement des échelles de salaire, et les relations humaines à tous les niveaux de la gestion du personnel. Tous ces points sont importants dans les exploitations forestières, et vu l'intérêt suscité par ces rapports ils ont été réunis en un manuel intitulé Förstliche Arbeitslehre und Menschenführung, publié par Fromme et Cie, Vienne et Munich.

Belgique

· Le septième congrès de la Fédération internationale du bâtiment et des ouvriers du bois, tenu à Bruxelles en septembre 1954, s'est particulièrement intéressé aux conditions de travail en forêt et dans les industries du bois. Le Comité exécutif a décidé de tenter d'organiser, en collaboration avec l'Organisation internationale des ouvriers agricoles, une conférence mondiale pour discuter des problèmes concernant les ouvriers forestiers. La foresterie est une Cendrillon parmi les industries. Les conditions de travail sont si différentes dans les divers pays qu'il est impossible d'adopter une doctrine uniforme en ce qui concerne les conditions de travail. La question des accidents tend à prendre une place de premier plan dans l'ordre du jour. Il est essentiel de procéder à une enquête, non seulement du point de vue purement forestier mais aussi du point de vue de l'importante industrie du sciage, associée à la foresterie.

Canada

· Le Club forestier de l'Université de Colombie britannique vient de publier un manuel forestier très complet (Forestry Handbook), spécialement destiné aux forestiers de province. Les principales subdivisions de cet ouvrage indiquent la gamme étendue de connaissances et de techniques que doit posséder le forestier:

a) les principales méthodes techniques normalisées;

b) les méthodes d'échantillonnage assez bien normalisées employées dans les différents types d'inventaires;

c) la lutte contre les incendies;

d) l'identification et la lutte contre les insectes et les maladies des arbres,

e) l'identification des nombreuses essences d'arbres importantes;

f) la connaissance des divers systèmes de classification des forêts établis par les spécialistes;

g) la connaissance des systèmes fondamentaux de sylviculture et des méthodes admises pour l'évaluation des résultats;

h) les méthodes de plantation et les pratiques recommandées pour les différentes essences ou les différents types;

i) la détermination de la révolution, de la possibilité, etc. et les procédés techniques mis au point dans ce but;

j) la technologie des principales essences;

k) la sécurité et les premiers secours dans les exploitations;

l) les usages se rapportant aux droits de propriété ou à l'affectation des terres de la Couronne;

m) les catégories et les méthodes de classification admises pour les grumes;

n) les nombreuses tables d'accroissement et de production qui ont été établies.

Ce livre contient une documentation englobant toutes ces questions, en même temps que des statistiques judicieusement choisies concernant les industries forestières, des renseignements concernant les organisations forestières et le commerce du bois, et divers facteurs de conversion normalisés. Les auteurs reconnaissent qu'il sera nécessaire d'apporter des améliorations et des changements aux éditions suivantes, et envisagent de reviser cet ouvrage tous les quatre ans environ.

· Au cours des derniers dix ans, on a reconnu que le contreplaqué de sapin de Douglas était un bon matériau de construction, doué de certaines qualités particulières qui le rendait précieux pour certains emplois, et des méthodes d'utilisation tenant compte de ces propriétés spéciales, ont été mises au point par les instituts de recherche. Les résultats les plus importants concernant les plans d'utilisation ont été groupés par la Plywood Mannufacturers Association of British Columbia (Association des fabricants de contreplaqués de Colombie britannique) et publiés sous forme de manuel technique à l'usage des ingénieurs et des architectes (Technical Handbook for Engineers and Architects). Il traite des principes fondamentaux d'utilisation du contreplaqué, donne des dessins de poutres composées formées de réseaux de contreplaqué et des calculs de résistance de panneaux de revêtement travaillant recouverts de contreplaqué.

· L'Annual Report Highlights de l'Ontario Department of Lands and Forests représente un effort pour sortir de la banalité habituelle qui trop souvent n'éveille aucun écho des rapports annuels des services forestiers. Il présente sous forme de récit concis et descriptif les réalisations les plus marquantes de cette période. Ce mode de présentation intéressant et expressif aide à faire comprendre les problèmes qui se posent lorsqu'il s'agit d'assurer l'utilisation et la conservation judicieuses des ressources naturelles: terres, eaux forêts et gibier, et le travail que représente leur gestion, tant du point de vue des besoins de la population actuelle que de celle de l'avenir.

Ceylan

· Quinze mille jeunes arbres, parmi lesquels des plants venant du Canada, du Japon, du Royaume-Uni et des Etats-Unis, furent officiellement plantés au cours d'une «Semaine de plantation d'arbres» en octobre dernier. L'objet de cette campagne est de rendre la population plus «consciente de la valeur de l'arbre», d'encourager les plantations d'essences précieuses, et de lutter contre les coupes illicites. Le Ministère de l'agriculture a distribué dans les 20 districts agricoles de l'île 30000 roupies en vue de créer des prix destinés à soutenir la campagne.

Chili

· On trouve à présent des plantations de Pinus radiata depuis la province de Valparaiso (à 32° 40' de latitude S.) jusqu'à la province de Llanquihue (à 42° de latitude S.). Toutefois, la région de beaucoup la plus favorable est la région de Concepción qui comprend les sept provinces de Maule, Linares, Nuble Concepción, Biò-Biò, Arauco et Mallaco, s'étendant vers le sud du 35° au 39° environ de latitude S. Les principales plantations se trouvent dans la partie côtière de ces provinces et dans la région des rivières Laja et Biò-Biò dans les provinces de Concepción, Biò-Biò et Nuble.

Pinus radiata préfère un climat à forte pluviosité hivernale. La précipitation annuelle de Concepción est en moyenne de 1300 millimètres dont 80 pour cent environ tombent au cours des mois d'hiver, d'avril à août. A l'intérieur, dans la vallée centrale, les précipitations sont un peu moins fortes. La température dans cette zone optima oscille entre une moyenne des maxima de 20° C en janvier et une moyenne des minima de 8° C en juillet. En hiver la température descend souvent au" dessous de zéro, atteignant parfois - 8° C.

Les plantations ont été établies surtout dans des terres pauvres sèches et sablonneuses, parfois en plaine, comme dans le voisinage de Yungay, mais principalement dans des régions accidentées, situées à haute altitude, dans la chaîne côtière de la Cordillière, où les versants à pente rapide sont exposés à l'érosion. Beaucoup de ces plantations occupent l'emplacement de forêts naturelles, défrichées, où le blé fut cultivé pendant des années, mais que l'érosion dégrade, de telle sorte que Pinus radiata a été une arme précieuse dans la lutte contre l'érosion.

Le boisement est facile, soit par plantation, principale méthode utilisée, soit par semis en plein ou en poquets. Après la première coupe à blanc, on a constaté que la régénération naturelle est vigoureuse et facile. La plantation a lieu au cours des hivers pluvieux, de mai à août, et l'on utilise surtout de petits plants semés au cours du printemps précédent, de septembre à octobre. Actuellement, on plante environ 2500 plants à l'hectare.

Les plantations sont principalement dues à l'initiative privée, mais le gouvernement a créé plusieurs pépinières, qui fournissent des plants à bas prix. Les plantations sont exemptes d'impôts pendant 30 ans, ce qui a naturellement beaucoup encouragé le boisement. Beaucoup d'entre elles appartiennent à des domaines agricoles privés ou à des compagnies. Toutefois, les nombreuses sociétés de boisement ont planté de vastes étendues et ont vendu des parcelles (parcelas) d'un hectare à quiconque désire placer ses capitaux en plantations de pins «sûres et rémunératrices». Un crédit allant jusqu'à cinq ans est généralement accordé et l'opinion générale est que ce type de placement a joué un grand rôle dans la création des vastes plantation de Pinus radiata qui existent actuellement. De plus, de très grandes superficies ont été plantées par des organismes placés sous le contrôle de l'Etat, tels que la Corporacion de Fomento de la Producción, par les nombreuses caises de sécurité sociale qui sont très importantes et caractéristiques dans les pays d'Amérique du Sud, et par le Service forestier chilien (voir également Unasylva, Vol. VIII, N° 4, «Pinus radiata au Chili»).

Chypre

· Un récent numéro de Forest Treasures publié par l'Association forestière de Chypre, contient la lettre ouverte suivante, adressée par le Conservateur des forêts à toute personne désirant traverser la forêt cet été:

«Vous êtes cordialement invité à visiter et à apprécier nos forêts l'été prochain. Elles sont vôtres et vous pouvez en Jouir, mais vous devez également les protéger. Alors que vous vous promenez à cheval ou à pied parmi leurs ombrages, et que vous pique-niquez dans leurs sites réputés, souvenez-vous, je vous en conjure, qu'un moment d'inattention de votre part peut être la cause de leur destruction ou de dommages irréparables. Une cigarette mal éteinte, une allumette, les braises d'un feu de camp ou un fragment de verre exposé au soleil, peuvent être l'origine d'un incendie de forêt qui transformera tout un versant boisé ou toute une vallée en un désert improductif, qu'il faudra de nombreuses années et d'importants capitaux pour repeupler et qui pourra même rester à jamais une affreuse cicatrice en proie à l'érosion.»

Colombie

· L'Université Jorge Tadeo Lozano, à Bogotà, a créé une Faculté des ressources naturelles indo-américaines. Le but est de former des techniciens pour conserver, mettre en valeur et exploiter les importantes ressources naturelles du pays. Après achèvement de sa formation, ce personnel sera qualifié pour entreprendre l'organisation de centres de développement des industries agricoles et des industries connexes, et pour assurer l'utilisation judicieuse des terres incultes, des forêts et des ressources en eau. Le doyen de cette Faculté est le Directeur du Service forestier de Colombie.

Congo belge

· Les avantages et les inconvénients, eu égard aux conditions locales, de la méthode de plantation par placeaux (voir Unasylva, Vol. VII, N° 2, «La plantation par bouquets espacés» par M. L. Anderson) sont discutés dans une communication soumise au quatrième Congrès forestier mondial. On estime que les avantages éventuels sont les suivants:

1. Frais de boisement fortement réduits par rapport aux méthodes traditionnelles.

2. Possibilité d'établir des peuplements satisfaisants sur sols pauvres, pierreux, dégradés, sujets à l'érosion, etc.

3. Possibilité, lors de la constitution de peuplements mélangés en terrain irrégulier, de disposer les plateaux de chaque essence aux endroits écologiquement convenables.

4. Possibilité d'utiliser des placeaux très espacés en vue de la création de prés-bois.

5. Possibilité de substitution d'essences. Certains placeaux une fois exploités peuvent être replantés avec une ou des essences de substitution. Les intervalles pourraient éventuellement à leur tour être comblés par de nouveaux placeaux, dans lesquels viendraient prendre place les essences de substitution, tandis que les réserves des premiers placeaux seraient exploitées au fur et à mesure.

Etats-Unis d'Amérique

· Des expériences de création de ceintures-abris furent entreprises en 1914 dans les Grandes Plaines septentrionales des Etats-Unis par la Station expérimentale du Département de l'agriculture des Etats-Unis dans l'état du Dakota septentrional. Un important travail a été accompli, pour une grande part par des coopératives, dans la région des plaines septentrionales, qui englobent une partie du Dakota septentrional, du Dakota méridional et de la partie ouest de l'état de Montana. Jusqu'à ce jour, le total des plantations atteint 4670, comportant 12 essences feuillues, 12 résineuses et 8 espèces d'arbustes à feuilles caduques, réparties dans des stations très diverses par leur topographie, leur exposition et leur sol. En 1930 et au cours des années suivantes, un grand nombre de rideaux de protection furent établis dans ces régions et dans d'autres plaines par le Service forestier des Etats-Unis.

Les conditions climatiques de cette zone sont rudes, avec une précipitation annuelle moyenne de 380 millimètres, des températures maxima d'été dépassant 38° C, des températures minima d'hiver de 34° C et une période sans gelée de 130 à 135 jours.

Les principales conclusions tirées de l'analyse de l'expérience acquise jusqu'à ce jour sont:

1. En ce qui concerne le choix des stations, les versants exposés au nord ou à l'est sont les meilleurs, et les versants exposés au sud les moins favorables.

2. Le terrain doit être mis en jachère au cours de l'été qui précède la plantation et entièrement défriché.

3. Les essences qui conviennent le mieux pour la rangée extérieure, exposée au vent, de ces rideaux protecteurs sont Caragana arborescens, Elaeangus angustifolia, Prunus virginiana et Lonicera tartarica. Pour les rangées intérieures le frêne vert (Fraxinus pennsylvanica var. lanceolata), le boxelder (Acer negundo), l'orme de Sibérie, l'orme américain et Pinus ponderosa sont les meilleures essences; pour la rangée extérieure sous le vent, Thuya plicata.

4. Des plantations sur 5 à 10 rangs d'épaisseur assurent généralement une protection suffisante en hiver et ont de plus grandes chances de réussite que les plantations comportant un plus grand nombre de rangées.

5. L'espacement le plus favorable entre les rangées est de 3,5 à 4,5 mètres, et entre plants dans la rangée de 1, 2 à 2,5 mètres.

6. La plantation doit être faite très soigneusement pour éviter de recourber les racines et les plants doivent être enterrés assez profondément et le sol bien borné autour d'eux.

7. Les regarnis doivent être effectués la seconde année.

8. Le sol doit être tenu propre aussi longtemps qu'il est possible de travailler entre les arbres sans être gêné par les branches.

9. Toutes les ceintures-abris doivent être entourées de clôtures pour les protéger du bétail, et il est indispensable d'établir une bande cultivée

à l'extérieur de chaque rideau pour éviter l'invasion des herbes, des graminées vivaces et les protéger contre les risques d'incendie.

10. Si possible, il faut irriguer ces ceintures-abris.

Les méthodes et les détails pratiques sont généralement bien étudiés, mais il faut se souvenir que l'établissement et l'entretien des ceintures-abris exigent un travail considérable.

· La American Society of Range Management (Société américaine d'aménagement des pâturages) prépare un manuel sur les méthodes et les techniques à employer dans les recherches concernant les pâturages. Les principaux sujets traités sont:

a) méthodes d'études quantitatives et qualitatives de la végétation par différentes techniques d'échantillonnage;

b) méthodes de recensement de la végétation par densité, état des pâturages et espèces fondamentales;

c) détermination et contrôle des facteurs écologiques, y compris les facteurs climatiques édaphiques, biotiques et physiographiques;

d) méthodes permettant d'étudier l'enracinement et son développement;

e) utilisation du fourrage y compris la comestibilité, les préférences du bétail, le degré d'utilisation;

f) le bétail pour les essais de pacage, y compris les espèces les mieux adaptées à certains milieux et certaines catégories de bétail;

g.) les généralités sur les procédés et la gestion de l'élevage, y compris les plans et les méthodes d'expérience pour mesurer les effets d'un procédé sur le bétail;

h) le pacage expérimental;

i estimations statistiques par échantillonnage, avec une mention particulière de l'aménagement des pâturages;

j) schéma de plans expérimentaux;

k) économie de la recherche sur les pâturages;

l) études possibles des problèmes particuliers d'aménagement des pâturages.

Le manuel, lorsqu'il sera terminé, réunira toutes les méthodes modernes utiles et devrait conduire à la normalisation souhaitable de la recherche concernant les pâturages.

Le journal de la Société continue à publier des articles sur les problèmes concernant les pâturages dans les autres parties du monde. Les derniers numéros contiennent des articles sur l'aménagement des pâturages considéré comme un problème mondial, les publications sur l'aménagement des pâturages éditées en Argentine, et l'aménagement des pâturages en Nouvelle-Zélande.

· Un fonctionnaire de la FAO, qui a récemment visité la nouvelle usine de pâte et de papier de la Bowater Organisation dans le Tennessee, la décrit comme étant la plus moderne des usines de ce genre dans le monde. Sa capacité initiale de production est de 133000 tonnes de papier journal par an et 55000 tonnes de pâte kraft écrue ou blanchie destinée à être vendue sous forme de pâte. La production de papier journal exige chaque jour environ 360 tonnes de pâte de pin et 120 tonnes de pâte kraft blanchie, ou, en y englobant la pâte destinée à la vente, 310 tonnes. La consommation journalière de produits chimiques comporte environ 20 tonnes de salignon, 8 tonnes de soude caustique, 14 tonnes de chaux et de 8 à 18 tonnes de chlore tandis que les besoins en eau sont d'environ 95 millions de litres par jour. Des mesures sont déjà prises pour porter la production de papier journal à 150000 tonnes, tandis qu'un niveau de production de 170000 tonnes est prévu pour les deux prochaines années.

L'usine occupe une superficie de 730 hectares sur les bords de la rivière Hiwassee à Calhoun; elle est équipée de deux nouvelles machines de 640 centimètres de largeur, prévues pour une vitesse de 600 mètres à la minute et qui fonctionnent sans arrêt sept jours sur sept. La mise en feuilles et le séchage de la pâte pour la vente sont assurés par une machine humide sans feutre et un séchoir à air chaud. Environ 800 personnes sont employées dans l'usine elle-même, et le même nombre environ est employé indirectement au ravitaillement en bois.

Le bois arrive à l'usine par péniches, par voie ferrée et par camion et parmi les espèces de «pins du sud utilisées se trouvent Pinus taeda, P. echimata et P. virginiana.

Une caractéristique frappante de l'exploitation Bowater est la remarquable installation de manutention et de préparation du bois, qui est unique en son genre. Elle est centrée sur un immense bassin de stockage en béton, de 150 mètres de diamètre. Ce bassin circulaire qui, croyons-nous, est le premier de ce genre qui ait jamais été construit, est prévu pour pouvoir conserver 77000 mètres cubes de rondins de papeterie, constamment immergés. Un tel système présente l'avantage évident de maintenir le taux d'humidité des rondins et d'empêcher leur altération, facteur particulièrement important lorsqu'il s'agit de bois de papeterie. Ce bassin peut contenir une quantité de bois suffisante pour assurer environ six semaines de fonctionnement continu de l'usine

En ce qui concerne les vastes activités forestières connexes, qui ont pour but d'assurer le ravitaillement en bois d'une usine de cette importance, l'Organisation Bowater est en train d'acquérir 80000 hectares de forêts dans le Tennessee, la Caroline du Nord, la Géorgie et l'Alabama, pour constituer ses propres réserves de bois. Une grande partie du terrain est déjà acquise, et la compagnie est en train de le reboiser en pins. Il était prévu qu'à la fin de 1954, 10 millions environ de plants auraient été plantés.

Finlande

· Trois enquêtes nationales, portant sur l'ensemble du pays, ont été menées en Finlande, la première en 1921-24, la seconde en 1936-38 et la troisième en 1951-53. D'après les résultats de la seconde enquête, on a pu estimer les pertes en ressources forestières subies par le pays en 1944 à la suite de la cession de territoires à l'U.R.S.S. Ces pertes ont été évaluées à 3,2 millions d'hectares de forêts, avec un matériel sur pied représentant 190 millions de mètres cubes et un accroissement annuel de 4,9 millions de mètres cubes.

Tous les inventaires ont utilisé la méthode des lignes et des parcelles échantillons combinées. Le troisième inventaire a été réalisé à l'aide de la photographie aérienne. Quelques données tirées du nouvel inventaire ont été publiées dans les Communicationes Instituti Forestalis Fenniae (Communications de l'Institut forestier de Finlande), et les chiffres suivants en ont été extraits (voir tableau).

FINLANDE: RESSOURCES FORESTIÈRES NATIONALES, 1921-53


1921-24

1936-38

1944

1951-53

Superficie couverte de forêts (millions d'hectares)

TOTAL

25,2

24,8

21,7

21,8

Partie septentrionale

11,4

11,3

10,1

10,1

Partie méridionale

13,8

13,5

11,6

11,7

Total des forêts productives

20,1

19,6

17,l

17,3

Matériel sur pied (millions de mètres cubes, mesurés sur écorce)

TOTAL

1588

1560

1370

1491

Partie septentrionale

540

534

483

513

Partie méridionale

1048

1026

887

978

Pin

777

706

624

652

Epicéa

480

503

441

532

Bouleau

290

295

257

273

Autres essences

41

56

48

34

Moins de 10 centimètres à 1,30 mètre du sol

223

219

..

189

10 à 20 centimètres

659

717

..

614

20 à 30 centimètres

523

482

..

535

30 centimètres et plus

183

142

..

153

Accroissement annuel (millions de mètres cubes, mésurés. sous écorce)

TOTAL

46

46

41

45

Partie septentrionale

10

10

9

10

Partie méridionale

36

36

32

35

Accroissement annuel par hectare (mètres cubes, sous écorce)

Toutes forêts

1,85

1,85

1,9

2,0

Forêts productives

2,2

2,2

2,3

2,5

Grèce

· La traduction suivante du Critias de Platon (427-347 av. J.-C.) a été très largement reproduite dans les périodiques forestiers:

«Il y a en Attique des montagnes qui ne peuvent plus maintenant nourrir que les abeilles, mais qui étaient recouvertes, il n'y a pas si longtemps encore, de beaux arbres donnant un bois utilisable pour les charpentes des plus vastes édifices et certaines charpentes construites avec ces bois existent encore. On cultivait aussi beaucoup de grands arbres, et le pays produisait d'immenses pâturages pour le bétail.

L'eau apportée chaque année par les pluies n'était pas perdue, comme elle l'est à présent, où elle ruisselle jusqu'à la mer sur des surfaces dénudées, mais était entièrement absorbée par le sol, et emmagasinée dans une glaise imperméable, de telle sorte que l'eau provenant des hauteurs pouvait ressurgir dans les vallées sous forme de sources et de rivières abondantes irriguant de grandes superficies. Les autels que l'on retrouve encore aujourd'hui sur les emplacements des fontaines taries témoignent de l'exactitude de ma thèse.»

Honduras britannique

· Au cours de l'année 1953, il fut possible de définir à nouveau la politique forestière en insistant plus que jamais sur la nécessité d'établir des réserves forestières. Une déclaration concernant cette politique fut approuvée par le Gouverneur en séance de Conseil, ainsi que «l'ébauche d'un programme forestier». Le premier des buts immédiats du Service forestier est de «constituer un domaine forestier suffisant par la création de nouvelles réserves forestières dans les domaines de la Couronne». Une fois établi un domaine forestier suffisant, il faudra recenser et dresser les cartes de ces régions en vue d'attribuer des concessions d'une durée de 20 ans aux soieries utilisant une production ligneuse aménagée, prescrire les coupes maxima et minima avec fixation des contenances, et parvenir à un indice d'utilisation beaucoup plus élevé à l'unité de surface que le présent «écrémage».

Le troisième objectif est d'appliquer divers programmes de boisement dans le cadre du Plan de mise en valeur, conformément à des plans détaillés d'aménagement et de plantation tendant:

a) au remplacement des acajous et des cèdres actuellement exploités en procédant à des plantations et en favorisant la régénération naturelle;

b) au remplacement des trois quarts environ des pins actuellement exploités par des plantations et par protection de la régénération naturelle dans des périmètres limités.

Mexique

· Un concours d'affiches ayant pour sujet «L'arbre et son rôle dans la vie mexicaine» a récemment eu lieu au Mexique dans le cadre d'une compagne nationale de boisement et de conservation. Le sous-sécrétaire aux Ressources naturelles, en distribuant les récompenses, dit que les forêts étaient de toute évidence un des héritages les plus importants de la nation et devaient donc être protégées par toutes les classes de la population. Il remercia, au nom du gouvernement, tous ceux qui vient pris part à ce concours pour leur précieuse collaboration à «la conservation des forêts»

Nouvelle-Zélande

· Depuis longtemps, la foresterie, le commerce du bois et les utilisateurs du bois ressentent, dans tout le pays, la nécessité d'avoir un journal au service exclusif de leurs intérêts. Le New Zealand Timber Journal and Forestry Review (Journal du bois et des forêts de Nouvelle-Zélande) a été créé pour répondre à ce besoin, En fondant ce journal, la première publication de ce genre en Nouvelle-Zélande, la préoccupation dominante a été de démontrer comment servir au mieux les intérêts de la forêt et du bois, et tous les intérêts connexes. Cette nouvelle revue mensuelle a pour but de fournir aux forestiers, aux scieurs, aux marchands de bois et à tous les utilisateurs du bois en général la documentation les concernant, eux et leurs activités, d'en permettre une large diffusion parmi les utilisateurs du bois, mais plus spécialement les entrepreneurs, les architectes, les organismes locaux, les ministères et les milieux commerciaux, de présenter des articles techniques ou commerciaux de haute tenue, d'ouvrir une tribune à la libre discussion des problèmes, de fournir à l'industrie les informations et les statistiques les plus récentes, et enfin, d'aider l'industrie du bois chaque fois qu'il est possible dans son développement, sa publicité, et ses relations avec les pouvoirs publies.

Philippines

· La première Conférence forestière de conservation et de reboisement des Philippines s'est tenue à Manille le 30 septembre et le 1er octobre 1954. Le Président des Philippines en réunissant cette conférence, et en confiant son organisation au Secrétaire de l'agriculture et des ressources naturelles, a pris une mesure concrète tendant à trouver les voies et moyens pour une utilisation méthodique et une conservation judicieuse des ressources forestières du pays.

Quelques excellentes communications ont servi de base aux discussions. Les principales furent:

Necessary balance of forest cover (Nécessité de l'équilibre du couvert forestier), par M. Valentin Sajor, Chef de la Division des recherches forestières;

Logging systems under sustained yield management (Méthodes d'exploitation sous un régime de production aménagée), par M. Felippe R. Amos, Directeur des forêts;

Forest exploitation in relation to forest conservation (Relations entre l'exploitation forestière et la conservation des forêts) par M. Carlos Sulit, Chef de la Division administrative, Service des forêts;

Physical protection of the forest (Protection physique des forêts) par M. P. San Buenaventura Chef de la Division de l'aménagement des terres et du reboisement;

Reforestation with public funds (Le reboisement à l'aide de crédits publics), par M. José Viado Inspecteur général des programmes de reboisement;

Reforestation through private initiative (Le reboisement par l'initiative privée), par M. José Mapa Gomez, Président de l'Association des planteurs de canne à sucre;

Educational campaign for forest conservation (Campagne éducative pour la conservation des forêts), par M. Luis Serrano, du Manila Times, et Roberto Villanueva, du Manila Chronicle;

M. C. Keith, fonctionnaire de l'Assistance technique de la FAO, rédigea une déclaration concernant la politique nationale forestière qui devait faire l'objet d'une discussion à la conférence.

Royaume-Uni

· La pourriture du bois dans les bateaux entraîne souvent d'importantes réparations et des dépenses considérables, et elle est particulièrement grave pour les bâtiments désarmes pendant une partie de l'année ou ceux qui sont gardés en réserve. Une publication récente, Prevention of Decay of Wood in Boats (Protection préventive contre la pourriture du bois dans les bateaux), Forest Products Research Bulletin No. 31 (Department of Scientific and Industrial Research), décrit les champignons qui provoquent cette pourriture et les conditions de leur développement.

La pourriture est causée par des champignons destructeurs du bois végétaux vivants qui se nourrissent aux dépens des bois humides, dans lesquels leurs filaments pénètrent activement, et qu'ils décomposent. La pourriture peut être entièrement invisible ou s'étaler en surface. Le risque d'infection est grave si le bois employé pour la construction ou les réparations n'est pas convenablement choisi et stocké, et si des pièces de bois déjà en voie de décomposition sont montées dans les bateaux.

Tout en faisant ressortir que l'éradication certaine de la pourriture active est difficile et onéreuse, le bulletin indique certaines mesures curatives de valeur éprouvée, ainsi que certaines méthodes préventives pour les bâtiments neufs consistant dans l'emploi de bois naturellement résistants et de produits de préservation modernes. Un tableau indique les degrés de résistance à la pourriture des bois employés ou recommandés pour la construction navale.

· Irlande du Nord. Une brochure agrémentée de belles illustrations publiée par le Ministère de l'agriculture d'Irlande du Nord, expose que la politique forestière est gouvernée par trois principaux facteurs. Le premier est la nécessité urgente, si douloureusement démontrée par deux guerres mondiales, de renverser la tendance séculaire au déboisement et de créer des ressources en bois indigènes, suffisantes au moins pour les cas de péril national. Le second est la nécessité non moins urgente de fournir un travail productif dans les régions rurales où sévit un chômage sérieux, qui non seulement appauvrit la région elle-même, mais en provoquant une migration de la population vers les villes et les pays d'outre-mer, aggrave les problèmes sociaux du pays tout entier. Les projets de boisement de ces régions (qui, dans l'ensemble, sont surtout des terres marginales) offrent un solution idéale en fournissant, non seulement une possibilité d'emploi immédiat de la main-d'œuvre, mais une source de richesse nationale pour l'avenir. En troisième lieu quoique les plantations privées puissent utilement contribuer à la solution de ces deux problèmes, la contribution qu'elles fournissent ne peut étant donné les circonstances économiques actuelles, qu'être très secondaire et la part principale du travail doit donc être assumée par l'Etat.

Les programmes fondés sur ces principes et actuellement en cours d'exécution visent à créer, au cours des 50 prochaines années, une superficie totale de 61000 hectares de forêts domaniales productives dont la production aménagée serait approximativement égale au niveau de la consommation actuelle en bois, soit environ 30000 standards annuellement, où 141000 mètres cubes de sciages. Cette grande entreprise est rendue possible par le fait que la demande porte presque exclusivement sur les bois résineux, qui peuvent croître dans des terrains impropres à l'élevage ou à la culture. Autrefois, lorsque la demande portait surtout sur les feuillus pour les douves de tonneaux, le charbon de bois et la construction navale, la foresterie et l'agriculture étaient en concurrence pour le même type de terres, car les feuillus utilisables poussent mal en terrain pauvre. Mais actuellement, la foresterie et l'agriculture, loin d'être en compétition, se complètent l'une l'autre; les nouvelles plantations fournissent le bois pour les fermes, un abri pour les troupeaux sur les sommets découverts des collines, et, d'une manière générale, amorçent la pompe du bien-être agricole dans des régions où la pauvreté du sol n'a que trop souvent entraîné l'appauvrissement de ses occupants.

Suède

· En 1935, la Boliden Mining Company commença à fabriquer le Boliden Salt Wood Preservative. A cette époque, il existait en Suède sept ou huit usines fabriquant de la créosote et traitant le bois pour les gros consommateurs industriels, mais le prix élevé du matériel interdisait l'établissement de petites usines destinées au service des petits consommateurs. Le bois traité aux sels propre et inodore, peut servir à beaucoup d'usages pour lesquels les bois créosotes ne peuvent être employés, mais les marchés possibles ne peuvent être exploités avant que n'ait été mis au point un nouveau type d'installation moins coûteux, dont la construction soit bon marché, et utilisant une main-d'œuvre relativement non qualifiée. Une installation de ce type avait été créée par la compagnie Boliden et comportait les éléments suivants: un cylindre de traitement, un cylindre à pression, un compresseur d'air, des réservoirs pour la dissolution, le mélange et l'emmagasinage de la solution de traitement et quelques canalisations et vannes. La simplicité du matériel permettait aux industries du bois, si peu importantes soient-elles, de construire à peu de frais leurs propres installations et d'étendre ainsi considérablement l'emploi du bois traité.

Le sel qui fut à l'origine mis sur le marché en 1955, consistait en un mélange d'acide arsénique, d'arseniate de sodium et de bichromate de sodium mélangés à une solution de sulfate de zinc. Cette solution produisait une réaction chimique laissant des précipités d'arseniates de chrome et de zinc insolubles dans les fibres, mais avait l'inconvénient de produire également du sulfate de sodium soluble. En 1949, deux nouveaux sels furent mis sur le marché, dans l'un desquels une partie du zinc, et dans l'autre, la totalité, était remplacée par du cuivre. Ces composants assuraient une absence complète de tout sel soluble dans le bois traité. Le bois ainsi traité convenait particulièrement pour les constructions exposées à l'humidité, telles que les clôtures, silos, canalisations d'eau et abreuvoirs, et a donné toute satisfaction comme matériau de construction dans les pays tropicaux.

En Suède, la plus importante construction en bois traité est le canal d'amenée de la centrale de Hjälta. Il existe actuellement dans le pays 63 usines traitant le bois et la plupart des marchands de bois locaux possèdent des stocks de bois traité. La compagnie Boliden met actuellement au point des sels nouveaux et améliorés.

Suisse

· Des sociétés de recherche sur le bois furent créées en Allemagne (DgFH) et en Suisse (LIGNUM) dès années 30, en Autriche (OeGH) après la seconde guerre mondiale. Ces sociétés ont associé leurs efforts en faveur de la production ligneuse de la recherche, et de l'utilisation du bois, en essayant de combler le fossé qui sépare la recherche et ses applications.

Les problèmes de la foresterie et de l'utilisation du bois dans ces trois pays étant à beaucoup d'égards liés entre eux, des échanges mutuels d'idées se sont avérés très précieux et leur second «Congrès des trois pays» s'est tenu en Suisse, du 20 au 25 septembre 1954. Ce congrès était organisé par le LIGNUM et divisé en deux parties, traitant chacune d'un problème capital de l'utilisation du bois. La première partie, qui eut lieu à Lucerne, fut un colloque consacré aux moyens susceptibles d'augmenter la production du bois. Etant donné que la capacité de production de l'industrie utilisatrice du bois, et en particulier de l'industrie du sciage, a dans ces trois pays d'une manière générale, été développée bien au-delà des ressources disponibles normales en matières premières, la question de l'accroissement de la production de bois présentait donc un intérêt tout particulier pour les consommateurs de produits bruts. Les communications concernant les recherches sur la productivité des forêts furent complétées par des tournées dans les forêts voisines, où eurent lieu des démonstrations de matériels et de méthodes modernes permettant d'améliorer l'exploitation des bois. Le Congrès fournit également à ses membres l'occasion de visiter l'Exposition nationale suisse d'agriculture, de silviculture et d'horticulture de 1954 qui avait lieu à Lucerne.

La seconde partie du Congrès eut lieu à Bienne et fut consacrée aux problèmes posés par la tendance toujours plus grande de substituer divers autres matériaux au bois de construction. Les délégués et les invités visitèrent la moderne Ecole suisse du bois, fondée en 1952 pour servir de centre de formation et d'enseignement pour les techniciens du bois, les directeurs dé soieries, les charpentiers et autres professionnels de l'industrie du bois. Les spécialistes du bois des trois pays présentèrent une série de communications sur les problèmes et les derniers progrès de la construction en bois de la technologie du bois, de l'utilisation du bois pour la décoration intérieure, etc. Le Congrès se termina par des visites à divers travaux d'art en bois, tels que ponts en bois, halles, etc. et quelques usines modernes utilisatrices du bois.

Union des républiques socialistes soviétiques

· Une collection reliée de rapports et d'articles destinés au Quatrième Congrès forestier mondial, rédigés par des savants et techniciens forestiers de l'Union, contient un article intitulé «Les forêts d'U.R.S.S. et leur aménagement» par M. V. P. Taseplayev, de l'Administration des forêts et des plantations de rideaux de protection, Ministère de l'agriculture.

Traitant des conditions forestières actuelles en U.R.S.S., il souligne le fait que les objectifs de l'aménagement forestier doivent varier d'une région à l'autre par suite de la grande variété des conditions de milieu forestier dans les territoires de l'U.R.S.S. et des différents stades de développement économique atteints dans ces diverses régions.

Dans la zone de la taiga, la foresterie doit se concentrer sur la production du bois nécessaire à l'économie nationale, sur le reboisement des zones surexploitées, incendiées ou défrichées et sur un vaste ensemble de mesures de protection contre l'incendie. Dans la zone des «steppes boisées», outre la production du volume maximum de bois que puisse fournir une production aménagée une tâche fondamentale est de renforcer le rôle protecteur des forêts, notamment par la restauration du couvert forestier dans les bassins supérieurs des rivières et sur les versants, et aussi, en favorisant la constitution de peuplements mélangés irréguliers.

Dans la zone des stoppes, le rôle primordial des forêts est un rôle de protection, et la tâche de la foresterie est d'assurer cette fonction des mesures culturelles appropriées, y compris la restauration des peuplements actuellement sans grande valeur. La plantation de nouvelles ceintures-abris doit se développer dans ces régions, ainsi que l'établissement de peuplements de protection dans les ravins, les rigoles d'érosion et les sables, afin de les protéger centre l'érosion et de permettre à ces terres une production agricole régulière.

Dans les montagnes du Caucase d'Asie centrale et de Crimée, la valeur des forêts varie suivant leur situation. Dans les régions de haute altitude du Caucase, les forêts doivent à la fois fournir du bois et assurer une fonction de protection. Dans les régions de villégiature du Caucase et de Crimée, les forêts ont principalement une valeur récréative, tandis que sur les côtes caucasiennes de la mer Noire où le climat est subtropical et humide, la foresterie vise surtout à multiplier des essences particulièrement précieuses, telles que Eucalyptus spp., Quercus suber, Diospyrus spp., Juglans regia, ainsi qu'à assurer les fonctions protectrices des plantations existantes et nouvellement établies.

Dans la zone des déserts et semi-déserts de l'Asie centrale et du Kazakstan, le but de la foresterie est de préserver et de multiplier les formations arbustives de saxaul blancs et noirs et d'autres arbustes (Calligonum caput-medusae, Salsola richteri). On s'efforce principalement d'atteindre ce but par la réglementation du pacage et par les semis aériens. Une tâche importante est la plantation de nouveaux peuplements destinés à fixer les sables mouvants stériles. A l'opposé, dans les zones vertes qui entourent MOSCOU, Kiev, Kharkov, Leningrad et autres cités et centres industriels, la foresterie se préoccupe surtout de conserver aux forêts leur valeur récréative.

Dans l'ensemble de l'Union, les forêts sont classées pour leur aménagement dans les catégories suivantes:

Groupe I - Comprend les forêts domaniales, les pépinières forestières, les forêts de protection, y compris les ceintures-abris et les «zones vertes», les forêts de pins protectrices et les groupes des steppes boisées. Le défrichement n'est pas autorisé, et les coupes sont limitées aux coupes de régénération, éclaircies et coupes jardinatoires d'arbres hors d'âge. La même réglementation des coupes est en vigueur en ce qui concerne les rideaux de protection le long des rivières, des voies ferrées et des principales auto-routes. Les forêts de cette catégorie sont réparties dans les différentes régions du pays, mais prédominent dans les régions centrales et méridionales.

Groupe II - Comprend principalement les forêts des zones à boisement clair (stoppes boisées) et des régions centrales, surtout autour des centres industriels à population dense. En général, ces forêts sont soumises à un système de coupes à blanc mais le volume des coupes ne doit pas dépasser l'accroissement annuel.

Groupe III - Comporte toutes les autres forêts exploitables, notamment les abondantes ressources forestières des régions septentrionales de la partie européenne de l'U.R.S.S., de la zone de taiga sibérienne et de l'Extrême-Orient. Tous les régimes d'exploitation y sont autorisés.

L'ensemble de la gestion des forêts en U.R.S.S. dépend de l'Administration des forêts et des plantations de rideaux de protection rattachée au Ministère de l'agriculture d'U.R.S.S. dirigée par le chef de cette administration qui est en même temps Secrétaire d'Etat. Dans les différentes Républiques, des administrations forestières, des ministères de l'agriculture ont été créées, leurs directeurs étant en même temps directeurs-adjoints des administrations agricoles régionales (territoriales). Le terme leskhoz désigne une unité de production directement rattachée à l'administration forestière de la région ou du territoire, et qui comporte en moyenne cinq subdivisions forestières.

Pour exécuter les travaux de reconnaissance, de recensement et d'inventaires des forêts, il existe une Organisation de photographie aérienne des forêts de l'Union (Leso-proyekt qui est placée sous l'autorité directe de l'administration des forêts et des plantations dé rideaux de protection. Le Service de surveillance et de lutte contre les incendies de forêts est également rattaché à l'administration centrale, comme l'est aussi l'Agrolesoproyekt qui est chargé d'établir les programmes de reboisement dans les régions non boisées.

L'administration des pépinières des forêts domaniales, la récolte et la conservation des graines, la fourniture de graines et plants aux fermes collectives, sont confiés au Glavles-sempitomnik.

En U.R.S.S., depuis environ un quart de siècle, toute exploitation forestière destinée à subvenir aux besoins de l'Etat est soumise au contrôle du Ministère de l'industrie forestière d'U.R.S.S., qui continue à être le principal service officiel chargé des travaux et des organismes d'exploitation forestière.


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