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Le travail de la FAO


Voyage d'études de sylviculture en Tchécoslovaquie
Aménagement des bassins de réception en Yougoslavie
Comité du bois de la CEE
Conférence mondiale des eucalyptus
Sylviculture des rideaux protecteurs et de la zone aride en U.R.S.S.

Voyage d'études de sylviculture en Tchécoslovaquie

Un voyage d'études, réalisé dans le cadre du programme d'assistance technique et consacré à la sylviculture et à l'aménagement des forêts pures et mélangées, a commencé à Prague le 2 juillet et s'est terminé le 17 août 1956. Trente-cinq participants, appartenant à 20 pays différents - y compris de nombreux pays d'Asie et d'Amérique latine prirent part au voyage et aux discussions techniques, ainsi que 40 représentants de l'administration et des recherches forestières de Tchécoslovaquie.

Le but du voyage était l'étude de la sylviculture des forêts pures et mélangées, des conséquences de la monoculture et des mesures à prendre pour en prévenir et corriger les effets défavorables. Le ralentissement de la croissance des seconde et troisième générations des forêts pures d'épicéa, la formation dans ces forêts de sols dégradés, fortement podzolisés, les dégâts causés par des maladies graves, des insectes ou des accidents météorologiques, constituent des problèmes communs à un certain nombre de pays d'Europe l'épicéa a été planté, au cours des deux derniers siècles, en dehors de son aire naturelle. Un problème analogue se pose aux pays qui, dans d'autres régions du monde, poursuivent des programmes de reboisement aboutissant à la constitution de peuplements purs.

Les forêts de Tchécoslovaquie, dont l'intéressante histoire date du début du XVIIIe siècle et, dans certains cas, du milieu du XVIIe siècle, avec les nombreux exemples qu'elles offrent, surtout en Bohème et en Moravie, d'efforts poursuivis depuis 35 à 40 ans pour corriger les conséquences manifestement défavorables de la monoculture dans les forêts «hors station», constituent un excellent laboratoire pour l'observation et la discussion de ces problèmes, leurs remèdes et leur prévention. Les participants discutèrent avec ardeur et enthousiasme les rapports de ces problèmes avec les conditions existant dans leur propre pays. Les forestiers européens, particulièrement ceux d'Allemagne, d'Autriche, de France, de Suisse et de Yougoslavie, présentèrent beaucoup de remèdes possibles, en mettant l'accent sur les aspects économiques de ces remèdes applicables dans leur pays. Les discussions revinrent à la question, si importante dans l'établissement des programmes de reboisement, du choix des espèces appropriées pour chaque type de sol et chaque climat. Ce point, comme l'ont montré les délégués de l'Amérique latine et de l'Asie, est de la plus grande importance pour les pays qui, à l'heure actuelle, commencent ou développent un travail de reboisement. Au cours du voyage, l'importance des points suivants fut mise en évidence: recherches précises sur l'écologie des forêts naturelles, plantations expérimentales d'essences indigènes et exotiques, étude de l'effet de méthodes culturales telles que les éclaircies précoces et fréquentes, les nettoiements, l'emploi d'essences d'abri et d'espèces feuillues améliorantes et surtout des diverses techniques pour obtenir la régénération naturelle.

Le Prof. H. Leibundgut, Directeur de l'Institut de sylviculture de l'Ecole polytechnique de Zurich, était codirecteur pour le compte de la FAO du voyage d'études, et le Dr K. Cermak, Directeur de l'Institut tchécoslovaque de recherches forestières, était codirecteur pour le compte du gouvernement tchécoslovaque. M. A. Huberman représentait la Division des Forêts de la FAO.

Un rapport détaillé sur ce voyage a été préparé; il contient les discussions, les rapports des groupes de travail et les communications nationales présentées par la plupart des participants avant le voyage.

Aménagement des bassins de réception en Yougoslavie

Sous la présidence de M. J. Messines (France), le Groupe de travail de correction des torrents et de lutte contre les avalanches de la Commission européenne des forêts a tenu une troisième session et fait un voyage d'études en Yougoslavie du 29 juillet au 10 août 1956.

Des travaux de lutte contre l'érosion dans des régions de hautes montagnes ont été visités dans les républiques de Serbie, de Bosnie-Herzégovine, de Croatie et de Slovénie, tandis qu'au cours des séances techniques, des discussions étaient engagées sur la protection des grands réservoirs contre la sédimentation. Dans beaucoup de pays, on n'accorde pas encore une attention suffisante à la lutte contre l'érosion dans les bassins de réceptions supérieurs en relation avec d'autres travaux de protection, et le groupe de travail a recommandé qu'avant d'entreprendre de grands travaux publics d'irrigation ou d'équipements hydroélectriques, les gouvernements devraient toujours consulter les services responsables pour la conservation des sols et l'aménagement des bassins de réception. Il a aussi recommandé que, en coordination avec l'Union internationale des instituts de recherches forestières, de nouvelles recherches soient entreprises pour obtenir des données sur l'influence des divers types de couvertures végétales sur le régime des eaux, sur l'efficacité des différentes techniques pour la correction des torrents et sur l'utilisation, la conservation et la restauration des sols et sur d'autres questions connexes. A ce propos on doit remarquer que le programme de travail de la Division des Forêts envisage la publication en 1957 d'une étude traitant de «l'influence des forêts».

Du point de vue général de la conservation et de l'utilisation des sols en hautes montagnes il y a eu concordance des avis sur le fait que des sois stables et des sols instables devraient, dans beaucoup de cas, être traités tout à fait différemment et que, dans beaucoup d'exemples, les derniers ne sont pas capables de supporter une modification quelconque de la couverture végétale. Les pratiques conseillées pour la conservation des sols comprennent le reboisement et l'implantation de la végétation à l'aide de banquettes et d'autres méthodes pour augmenter l'infiltration de l'eau dans les sols. Une solution intéressante a été pro posée en ce qui concerne les plantes ayant des propriétés aromatiques ou médicinales dont l'emploi pour l'implantation de la végétation est à envisager étant donne leur valeur économique.

Le compte rendu du groupe de travail sera disponible prochainement. Il sera soumis pour approbation à la Commission européenne des forêts en mai 1957.

Les pays membres représentés étaient: l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, la France, l'Italie, la Norvège, la Suisse, la Turquie et la Yougoslavie. Sur l'invitation du gouvernement yougoslave, des observateurs sont venus aussi de Roumanie et de l'U.R.S.S. M. T. François, chef de la Sous - Division de politique forestière de la Division des Forêts, représentait le Directeur général de la FAO et servait de secrétaire technique; la FAO était également représentée par MM. Clark E. Holscher de la Division des Forêts et John Blackmore de la Division de l'Agriculture.

Comité du bois de la CEE

Le Comité du bois de la Commission économique pour l'Europe (CEE) qui est composé d'un personnel mixte appartenant à la CEE et à la FAO, a tenu sa quatorzième session en octobre 1956. Y participaient, pour la première fois, des délégations de la Bielorussie, de l'Espagne et du Portugal.

Le Comité a constaté un net fléchissement sur le marché des sciages résineux, avec une chute accentuée dans le volume du commerce européen. Le fléchissement était plus prononcé pour le Royaume-Uni et les pays nordiques, il était moins marqué en Europe continentale de l'ouest, tandis qu'en Europe centrale et orientale - notamment dans la région méditerranéenne - la demande restait suffisamment ferme pour absorber les approvisionnements disponibles.

Le volume plus faible du commerce provenait principalement de la liquidation des stocks due à une raréfaction du crédit; la consommation n'a pas été sérieusement affectée.

On espère que les demandes d'importation en 1957 seront légèrement plus élevées que pour 1956. Les perspectives d'exportation avaient légèrement diminuées, avec des réductions en Finlande, Suède et Autriche, alors que les possibilités d'exportation se maintenaient en U.R.S.S. et en Europe orientale. Les exportations canadiennes, en nette diminution en 1956, pourraient reprendre si la demande européenne le justifiait. Le Comité a conclu que les perspectives d'approvisionnement étaient relativement bien en équilibre avec les exportations et que, pourvu qu'aucun recul sérieux n'intervienne dans les activités de la construction et de l'industrie, des conditions stables devraient prévaloir sur le marché européen des sciages résineux en 1957. En ce qui concerne les bois ronds de petites dimensions, l'approvisionnement et la demande pour 1957 paraissaient l'harmoniser mieux que les années précédentes.

Considérant ensuite le marché du bois de pâte, le Comité entendit un compte rendu du secrétariat attirant l'attention sur certains changements intervenus les années précédentes dans la balance nette du commerce du continent en pâte et en papier. On demanda au secrétariat de faire circuler parmi les délégués, pour leur information, une note exposant les points acquis.

Une innovation de cette session a été l'aperçu donné sur le marché européen des sciages feuillus, et en particulier ceux de chêne et de hêtre. La production et le commerce de sciages de chêne et de hêtre jouent maintenant un rôle important dans l'économie du bois d'œuvre de plusieurs pays membres et le Comité a demandé au secrétariat d'entreprendre une évaluation régulière du marché des sciages feuillus et de maintenir cette rubrique à l'ordre du jour du Comité.

Le Comité a exprimé sa satisfaction au sujet du premier projet d'une étude des tendances dans l'utilisation du bois dans la construction et a demandé au secrétariat de préparer un texte définitif de cette étude; les délégués ont accepté de fournir les renseignements nécessaires. Le Comité a aussi demandé au secrétariat de donner la priorité à l'étude d'autres secteurs, suggérant que la priorité soit donnée à une étude des tendances dans l'utilisation du bois pour l'emballage.

Sept pays ont pris part à des séances privées, organisées à la demande de certaines délégations, pour discuter des problèmes spéciaux d'importation et d'exportation se posant entre eux. Des résultats positifs, à la suite de contacts analogues établis lors de la treizième session, ont été signalés.

Le Comité a reçu un compte rendu sur les activités du Groupe de travail mixte CEE/FAO sur les statistiques forestières et a décidé que ce groupe de travail devait continuer à exister jusqu'à ce qu'il ait complété l'examen des problèmes qui lui ont été assignés. Le Comité a aussi enregistré avec satisfaction les progrès accomplis par son groupe de travail sur la normalisation des conditions générales de vente des bois d'œuvre et par le Comité mixte FAO/CEE des techniques du travail en forêt et de la formation des ouvriers forestiers.

Enfin, le Comité a réexaminé attentivement son programme de travail et a fait un certain nombre de modifications afin de concentrer ses efforts et d'établir des priorités. Il a insisté sur la mise en route pratique d'un projet concernant le rassemblement, le transport et l'utilisation des déchets d'exploitation et de scierie.

Conférence mondiale des eucalyptus

Quatre-vingt-dix participants appartenant à 26 pays se sont réunis du 17 au 30 octobre 1956 au Siège de la FAO pour étudier les nombreux problèmes que posent la culture et l'utilisation de l'eucalyptus.

Parmi les nombreuses communications présentées, soit par leurs auteurs, soit par d'autres orateurs, citons les suivantes:

1. Valeur des eucalyptus

Dans le monde, et particulièrement en Australie

- D.A.N. Cromer (Australie)

Dans la région méditerranéenne

- A. Métro (France)

En Afrique tropicale

- R. Pierlot (Congo belge)

En Afrique orientale

- A. L. Griffith (Afrique orientale)

En Amérique latine

- C. M. Flinta (Argentine)

En Asie

- Sukhum Thirawat- (Thaïlande)

Les eucalyptus aux Etats-Unis

- Woodbridge Metcalf (Etats-Unis)

2. Problèmes fondamentaux de la plantation

Recherches au cours des cinq dernières années et recherches à entreprendre

- A. Métro (France)

Ecologie - Uniformisation des descriptions de la station

- A. de Philippis (Italie)

Dendrologie et identification

- N. Hall (Australie)

Site, choix des espèces et essais d'acclimatation

- J. Elorrieta (Espagne)

Génétique de l'eucalyptus

- L. D. Pryor (Australie)

3. Etablissement, aménagement et protection

Méthodes éprouvées et recherches à effectuer

- A. Y. Goor (Israël)

Pépinières et plantations

- E. da Silva Reis Goes (Portugal)

Facteurs ayant une influence, sur la présence des forêts d'eucalyptus en Australie et leur mode de traitement

- M. R. Jacobs (Australie)

Coupes et régénération

- FAO

Rendements et révolutions

- FAO

Protection

- G.W. Chapman, Conseiller de la FAO en matière de forêts en Irak

4. Protection des cultures et des sols

Méthodes éprouvées et recherches à entreprendre

- A. de Philippis (Italie)

Les eucalyptus et la protection des cultures

- R. Karschon (Israël)

Défense des sols

- A. Monjauze (Algérie)

5. Utilisation

Les utilisations industrielles du bois d'eucalyptus; recherches à effectuer dans ce domaine et difficulté d'élargir le champ de ces applications

- S. A. Clarke (Australie)

Observations sur la communication ci-dessus

- G. Giordono (Italie) C. H, Banks (Union Sud - Africaine); et F. Nájera (Espagne)

Propriétés physiques et mécaniques

- J. O. Boyd et R. S. T. Kingston (Australie)

Sciage, tranchage, déroulage et utilisation des déchets

- R. F. Turnbull (Australie)

Le conditionnement des eucalyptus

- G. W. Wright (Australie)

Durabilité des bois d'eucalyptus et leur préservation

- N. Tamblyn (Australie)

Utilisation chimique

- H. E. Dadswell et R. C. McK. Stewart (Australie)

Après le débat général en séance plénière, sous la présidence de M. G. J. Rodger, du Commonwealth Forestry and Timber Bureau de l'Australie, quatre groupes de travail ont été constitués, sous la direction de MM. A. Métro, A. Y. Goor, A. de Philippis et S. A. Clarke, afin d'examiner en détail les points 2 à 5 mentionnés ci-dessus. L'essentiel des débats et des recommandations de chaque groupe de travail a été incorporé dans le rapport final que la Conférence a adopté à sa séance de clôture le 23 octobre. En ce qui concerne l'organisation des travaux futurs, la Conférence a recommandé:

a) que les Commissions régionales des forêts de la FAO constituent des groupes de travail analogues à celui qu'a créé la Sous - Commission méditerranéenne;

b) que les gouvernements membres constituent des équipes nationales composées de représentants des secteurs intéressés, de la production à la consommation, ou nomment des correspondants permanents aux groupes de travail régionaux;

c) que le Directeur général de la FAO assure la coordination des travaux des groupes régionaux et organise éventuellement d'ici quelque temps une autre conférence mondiale.

Considérant l'importance des eucalyptus dans les zones tropicales et les difficultés rencontrées par leur utilisation, la Conférence a prié le Directeur général de la FAO d'examiner s'il serait possible d'organiser, en consultation avec d'autres organisations comme la Commission pour la coopération technique en Afrique au sud du Sahara, un groupe de travail des eucalyptus pour l'Afrique tropicale.

Le représentant de l'Espagne a transmis une invitation tendant à ce qu'une autre conférence mondiale des eucalyptus se tienne dans ce pays; le représentant du Brésil a également fait savoir que son pays désirait recevoir une prochaine conférence.

Le Bureau de la Conférence comprenait, outre le Président: M. G. J. Rodger, Vice - Président; le Professeur Pavari, Directeur de l'Institut de recherches forestières de Florence (Italie) et M. A. Navarro Sampaio (Brésil); rapporteur: M. H. F. Mooney (Royaume-Uni).

Le rapport final de la Conférence comporte une annexe énumérant 30 rapports nationaux soumis par les Etats Membres, ainsi qu'une vingtaine de bibliographies. On peut obtenir des exemplaires de ces rapports en s'adressant directement aux auteurs ou aux gouvernements intéressés.

Le gouvernement italien a organisé, du 24 au 30 octobre 1956, un voyage d'étude qui a permis aux congressistes de visiter une plantation d'eucalyptus de la Società Terra Apuliae, dans les provinces de Foggia et Matera, ainsi que des pépinières et des plantations dans plusieurs parties de la Sicile, surtout aux environs de Piazza Armerina et de Catane. Auparavant, les congressistes avaient visité des plantations d'eucalyptus aux environs de Tivoli, les brise-vent de l'Agro Pontino et les intéressants terrains d'expériences et les laboratoires de l'Ente Nazionale per la Cellulosa e la Carta.

Sylviculture des rideaux protecteurs et de la zone aride en U.R.S.S.

Dans le cadre du programme d'assistance technique des Nations Unies, la FAO a organisé en 1956, avec le Ministère de l'agriculture de l'U.R.S.S., un séminaire, suivi d'un voyage d'études, sur des problèmes forestiers, particulièrement sur le rôle des forêts, des plantations d'arbres et des rideaux protecteurs pour l'utilisation et la protection des sais des, zones semi-arides et arides. D. T. Kovalin, Directeur des forêts, et K. Z. Gubaidullin, Inspecteur des forêts pour l'Asie centrale, tous deux appartenant au Ministère de l'agriculture de l'U.R.S.S., faisaient fonction respectivement de conseiller en chef et de co-directeur, et A. Métro, Conservateur des eaux et forêts, France, avait été nommé co-directeur pour la FAO. T. François et M. Andersen représentaient la FAO.

Vingt-quatre participants, occupant pour la plupart des postes importants dans leurs services forestiers nationaux, avaient été désignés par leurs gouvernements, à savoir: Chili 1, Egypte 1, France (d'outre-mer) 2, Inde 1, Iran 2, Israël 2, Liban 1, Pakistan 1, Pérou 1, Soudan 2, Tunisie Yougoslavie 2, et U.R.S.S. 5.

Le séminaire a eu lieu à Moscou et a commençé le 21 août en présence de M. Petrov, Vice-ministre de l'agriculture. Les communications suivantes y ont été faites:

Forêts et exploitation forestière en U.R.S.S.

- V. T. Tseplyaev

Reboisements protecteurs

- G. I. Makyakin

Reboisements irrigués

- K. Z. Gubaidullin

Reboisements sur des sables dans la partie européenne de l'U.R.S.S.

- I. S. Matiuk

Lutte contre l'érosion dans les régions de plaine de l'U.R.S.S.

- I. D. Braude

Graines forestières et élevage des plants

- D. P. Ishin

Inventaire et plan pour la mise en valeur de nouvelles terres et forêts en U.R.S.S.

- N. A. Nagovitsyn

Mécanisation des travaux pour l'établissement des rideaux boisés

- M. I. Chashkin

Recherches et expériences dans l'aménagement des forêts

- A. P. Bukshtynov

Recherches et travaux d'essai pour l'amélioration des terres et des forêts

- P. D. Nikitin

Plantation des rideaux protecteurs

- Matiakin

A. Métro fit un exposé sur le reboisement pour la protection et l'utilisation des sols des zones semi-arides et arides de l'Afrique du Nord, et les autres participants ont fait des comptes rendus sur la situation dans leurs pays respectifs.

Le voyage d'études, qui a duré du 30 août au 1er octobre, conduisit le groupe à Léningrad, Kharkov, Kiev, Kherson, en Crimée, à l'ouest du Caucase et dans plusieurs régions de l'Uzbékistan. Tout au long de l'itinéraire, des visites ont été faites à tous les établissements importants de recherche forestière, les écoles forestières, les arboretums et les jardins botaniques de même qu'à de nombreux districts forestiers (leschozes), ainsi qu'à des chantiers d'installation de rideaux de protection, des plantations pour la fixation des sables et pour le reboisement en montagne. A l'exception de la toundra, le voyage d'études a traversé les principaux types forestiers de la Russie d'Europe et de l'Asie centrale: les forêts de conifères (taïga), la zone des feuillus, la steppe boisée, la steppe, la région semi-désertique et le désert. Des forêts de montagne ont été visitées en Crimée, au Caucase et dans l'Uzbékistan.

Pour l'établissement des rideaux de protection, aussi bien deceux dits «rideaux boisés de l'Etat», qui, par exemple, suivent le cours du Don et du Donetz sur des centaines de kilomètres, que des rideaux protecteurs des cultures sur les terres des fermes collectives et des fermes d'Etat, toutes les phases du travail sont pratiquement mécanisées. Les recherches sur les effets des rideaux de protection confirment en général les résultats obtenus ailleurs dans le monde, mais la très grande étendue des travaux, en relation avec les conditions spéciales de sol, de terrain et de climat, donne aux rideaux de protection en U.R.S.S. un caractère particulier. Dans la zone steppique, l'augmentation du rendement des récoltes agricoles croissant sous une protection adéquate, est de 10 à 25 pour cent en années favorables (précipitations au-dessus de la moyenne, moins de tempêtes), 20 à 80 pour cent en années moyennes et 50 à 100 pour cent et plus en années sèches (ces données numériques se rapportent au blé de printemps dans les champs expérimentaux du Timashevskoye).

La fixation des dunes dans les régions semi-désertiques de l'Uzbékistan présente des particularités qu'on n'a pas rencontrées ailleurs. On y crée un type de boisement dont l'élèment de base est le saxaul (Haloxylon aphyllum); cette plante indigène atteint à 25 ans une hauteur de 7 à 9 mètres, avec un volume standard de 40 mètres cubes par hectare, y compris les branches. Des espèces de Salsola et de Calligonum sont utilisées, ainsi que des écrans pour fixer les sables mouvants, et l'Haloxylon est semé ou planté en même temps ou plus tard. Au cours des 30 années de travail pour la fixation des sables dans l'Uzbékistan, 242 000 hectares ont été semés ou plantés, dont 222 000 hectares pendant les neuf dernières années. Le travail est de plus en plus mécanisé et les semis par avion et véhicules motorisés sont effectués maintenant sur 50 pour cent de la superficie.

En U.R.S.S., les travaux de reboisement, à la fois dans des buts de protection et pour la production de bois d'œuvre et d'autres produits, reçoivent un appui considérable de la part de l'opinion publique. Cela rend plus facile la justification des investissements très importants qui sont nécessaires et peut servir de leçon à beaucoup de pays.

Une grande quantité d'informations techniques ont été recueillies à la fois pendant le séminaire et le voyage d'études: celles concernant la plantation des rideaux de protection, la fixation des sables, le reboisement du désert et les autres reboisements de protection étaient du plus haut intérêt. Les participants ont pu faire des comparaisons directes et tirer des conclusions utiles pour le travail dans leurs propres pays.


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