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Rapport sur les produits


Bois feuillus

Bois feuillus

Le marché des bois feuillus offre plusieurs caractéristiques: une multiplicité d'exigences particulières, la grande variété des essences qui font l'objet de transactions commerciales, et la diversité de leurs qualités. Depuis la guerre la demande de feuillus a porté de plus en plus sur des grumes de fortes dimensions et de bonne qualité, que ce soit pour le placage ou pour le sciage, et l'utilisation de bois tropicaux s'est rapidement accrue pour satisfaire ces besoins. De plus, on a assisté dans les zones tempérées à un fléchissement de la demande pour les bois locaux de qualité moyenne ou inférieure; on a, par contre, constaté un accroissement de la demande de bois ronds de petites dimensions. Il s'est donc produit un changement dans l'importance relative des différentes catégories de bois feuillus aussi bien dans le commerce international que dans la consommation.

PRODUCTION

Les bois feuillus exploités dans les forêts du monde entier sont encore utilisés pour la plus grande part comme bois de feu (tableau 1) et le volume de ces bois de feu est de loin supérieur à celui des bois d'industrie. Les chiffres dont on dispose sur l'exploitation du bois de feu ont subi au cours des dix dernières années des variations comparativement faibles, sans doute parce qu'il s'agit principalement de simples estimations. Il est bien connu que l'exploitation est en fait généralement bien supérieure à celle qu'indiquent les estimations.

TABLEAU 1. - EXPLOITATION DES BOIS FEUILLUS

Région

Total

Bois d'industrie

Bois de feu

1948

1954

1955

1956

1948

1954

1955

1956

1948

1954

1955

1956

Millions de mètres de cubes

Europe

115,7

113,8

47,0

117,7

31,9

35,6

38,7

38,9

83,8

78,2

78,3

78,8

U.R.S.S.

57,9

70,1

70,2

70,6

16,8

27,0

27,5

28,6

41,1

43,1

42,7

42,0

Amérique du Nord

101,9

108,9

111,7

111,7

62,0

62,4

65,6

67,3

39,9

46,5

46,1

44,4

Amérique latine

135,9

141,0

141,6

141,0

14,6

13,9

15,1

15,0

121,3

127,1

126,5

126,0

Afrique

88,4

94,3

94,4

98,1

5,2

8,5

9,3

9,6

83,2

86,2

86,1

88,5

Asie a

-

-

133,0

132,2

-

-

29,7

26,7

-

-

110,3

105,5

Région du Pacifique

12,0

15,0

15,4

15,2

6,0

8,7

9,3

9,1

6,0

6,3

6,1

6,1


TOTAL MONDIAL

. . .

. . .

663,2

686,6

. . .

. . .

188,2

195,2

. . .

. . .

495,1

491,3

a A l'exclusion de la Chine.

Depuis 1955, le taux d'accroissement de la production de bois feuillus destinés à l'industrie a subi un fléchissement. Cette tendance n'a cependant pas été uniforme pour tous les principaux pays producteurs ni même pour les diverses catégories de bois ronds.

La diminution de la production a surtout été sensible en Europe, aux Etats-Unis, et en Australie. Mais alors que la production de sciages, de grumes à placage et de bois à traverses a diminué, celle des bois à pâte et des bois de mine a continué à s'accroître, comme cela s'est produit partout.

Sciages, grumes à placage et bois à traverses

La production de ces catégories de bois a diminué dans la plupart des pays de la zone tempérée, mais dans la zone tropicale elle s'est régulièrement développée, étant ainsi en harmonie avec la prédominance acquise par ces régions de production sur le marché mondial des bols feuillus.

En Europe, la production se maintient depuis 1955 au niveau de 22 500 000 mètres cubes, ce qui représente une augmentation de 35 pour cent par rapport au niveau de 1948. La France, l'Allemagne occidentale, la Yougoslavie et la Roumanie sont les principaux pays producteurs, et la France contribue pour plus de 25 pour cent à la production totale. Le hêtre constitue environ 40 pour cent de la production européenne et le chêne 20 pour cent. Un fait marquant de ces dernières années a été l'accroissement rapide de l'importance du peuplier, principalement en Europe méridionale.

Aux Etats-Unis, premier pays producteur de bois feuillus, la production ne s'est pas développée selon la courbe ascendante enregistrée depuis la guerre pour les résineux. En 1955, la production était approximativement la même qu'en 1948, et en 1957 elle s'était réduite de 8 900 000 mètres cubes, n'atteignant plus que 30 300 000 mètres cubes. Au Canada non plus la production n'a pas augmenté depuis la guerre, et la réduction brutale en 1957 a donné le chiffre de production le moins élevé de ces années d'après-guerre.

En U.R.S.S., la production a plus que doublé entre 1948 et 1955. Cependant, l'augmentation annuelle de la production atteignant au cours de ces années 1 400 000 mètres cubes ne s'est élevée, en 1955/56, qu'à 100 000 mètres cubes ce qui donnait pour 1956 une production de 19 millions de mètres cubes. Malgré l'accroissement de ses exportations, l'U.R.S.S. n'a pas repris la place qu'elle occupait au début du siècle comme principal fournisseur de bois feuillus pour l'Europe. La production demeure en rapport avec la demande intérieure et le volume des importations n'atteint pas un chiffre qui mérite d'être mentionné.

Dans les pays tropicaux l'accroissement de la production depuis la guerre s'est effectué de pair avec l'augmentation de la gamme des essences utilisées dans une large mesure comme conséquence des besoins croissants en bois courants, intérieurs de contre-plaqués et contre-plaqués.

Les progrès dans le domaine de la préservation du bois ont été en partie responsables de l'augmentation des types de bois acceptés.

En 1956, la production des pays d'Afrique occidentale et du Congo atteignait environ 5 millions de mètres cubes contre 1 900 000 mètres cubes en 1948. On a pu constater une expansion également rapide dans les pays de l'Asie du Sud-Est qui sont des exportateurs réguliers de grumes, mais qui, après la guerre, sont partis d'un niveau naturellement peu élevé. A l'heure actuelle, leur production semble se maintenir au même niveau ou diminuer en raison de difficultés commerciales.

Bois à pâte et bois de mine

Comme il a été dit plus haut, la production de bois d'essences feuillues pour la pâte et les poteaux de mine s'est accrue dans le monde entier. Mais dans les statistiques disponibles, ces deux catégories de bois sont classées sous la même rubrique et l'on peut attribuer la presque totalité de l'accroissement à celui de la demande de bois à pâte, phénomène qui n'a généralement pas de parallèle pour le bois de mine et qui est surtout apparent en Europe et en Amérique du Nord.

En Europe, la proportion des bois ronds de petites dimensions dans la production totale de bois feuillus destinés à l'industrie a monté, entre 1948 et 1956, de 10 à 18 pour cent. De la même manière, aux Etats-Unis la production a approximativement doublé au cours de cette même période; en 1957, elle s'est accrue de 69 000 mètres cubes supplémentaires, ce qui a donné une production de 15 millions de mètres cubes, soit plus de 25 pour cent de la production totale des bois feuillus destinés à l'industrie. Au Canada, les bois ronds de petites dimensions intervenaient dans la production totale de feuillus destinés à l'industrie pour une part encore plus grande, soit environ 40 pour cent.

Si on la compare à celle des pays de la zone tempérée septentrionale, la production de bois à pâte et de bois de mine est partout ailleurs réduite. En Australie cependant, la production s'est accrue régulièrement, et en 1956 elle dépassait 1 million de mètres cubes. C'est au Japon que se manifeste le rythme de développement le plus rapide. En Union Sud-Africaine, la production d'étais pour le. mines d'or et les mines de charbon a déterminé l'accroissement de la production de petits bois ronds. En 1956, la production de bois de mine qui s'élevait à 1 200 000 mètres cubes était double de celle de 1936.

Sciages

Le tableau 2 montre la production de sciages feuillus dans le monde, par régions et par principaux pays producteurs.

TABLEAU 2. - PRODUCTION DE SCIAGES FEUILLUS

Région

1948

1954

1955

1956

1957

Milliers de mètres cubes

Europe

8 820

9 820

10 60

10 610

10 640


Allemagne occidentale

1 738

1 202

1 413

1 436

1 350


France

1 800

2 276

2 355

2 480

2 300


Italie

671

882

966

946

939


Pologne

236

554

616

596

680


Roumanie

209

620

667

724

794


Royaume-Uni

*1 550

950

995

850

861


Yougoslavie

208

428

504

615

535

U.R.S.S. *

*4 900

10 350

11 340

11 490

11 850

Amérique de Nord

18 850

17 800

18 680

18 640

14 790


Canada

1 387

1 102

966

992

872


Etats-Unis

17 464

16 695

17 714

17 646

13 917

Amérique latine

3 950

4 210

4 010

4 060



Brésil

7 991

889

713

731

657


Colombie

*920

880

*925



Afrique

640

1 300

1 290

1 340



Congo belge

137

280

250

321

321


Cameroun français

33

75

74

77



Afrique-Equatoriale française

51

69

73

81



Afrique-Occidentale française

44

74

80

88



Ghana

91

271

*280




Nigeria

24

*40

*50

*60


Asie

4 930

7 680

8 610

9 840



Chine

*130

*380

*400




Fédération de Malaisie

*350

789

940

7 43



Inde

418

583

*610




Indonésie

*484

1 125

1 096

1 178



Japon

540

1 642

2 202

3 247



Philippines

1 128

765

740

1 078



Thaïlande

702

948

950

881

940

Région du Pacifique

2 120

2 720

2 790

2 600



Australie

2 017

2 591

2 637

2 451


TOTAL MONDIAL

44 210

53 880

57 320

58 580


* Estimation

En Europe, la production s'est maintenue au niveau atteint en 1955, soit 10 600 000 mètres cubes, ce qui représente une augmentation de 12 pour cent seulement sur la production de 1948. La plus importante augmentation de la production a été enregistrée dans les pays d'Europe orientale, phénomène compensé par une réduction de la production en Allemagne occidentale et au Royaume-Uni. La France, autre pays producteur important d'Europe, a mis à profit l'absence d'exportation de ces pays d'Europe orientale qui, avant la guerre, étaient des pays exportateurs, pour occuper sur le marché européen des bois feuillus une place plus importante. Aux Etats-Unis et au Canada, la récession économique de 1957 a fait descendre le niveau de production bien en dessous des niveaux qu'avait atteints la production au cours des années précédentes. En U.R.S.S., l'augmentation moyenne annuelle était de 920 000 mètres cubes pendant les années allant de 1948 à 1955, mais cette augmentation ne fut que de 150 000 mètres cubes en 1956, et de 360 000 mètres cubes en 1957.

Une tendance générale s'est manifestée au cours de ces dernières années: les pays producteurs et exportateurs de bois débitent leurs grumes eux-mêmes et exportent du bois scié. Cela se manifeste par d'importantes constructions de nouvelles scieries et par la modernisation des scieries déjà existantes dans un grand nombre de pays tropicaux.

La production de sciages feuillus a donc tendance à s'accroître dans ces pays, contrairement à ce qui se produit dans l'ensemble des pays de la zone tempérée. En Afrique, l'accroissement de la production de sciages ne va pas encore de pair avec celui de la production de grumes qui sont très demandées à l'exportation. En Asie, la production de sciages a connu des fluctuations dues à des facteurs variés; il est donc difficile d'affirmer que cette production connaît un accroissement réel. L'accroissement de production qu'a connu le Japon est indubitable: le chiffre de 1956, soit 3 250 000 mètres cubes, était plus du double de celui de 1954, ce qui a placé le Japon au rang de troisième pays producteur de sciages feuillus.

COMMERCE

Le commerce international des bois d'essences feuillues a changé d'aspect au cours des années d'après-guerre. Les exportations de feuillus en provenance d'Amérique du Nord ont en grande partie disparu des marchés autres que ceux de la zone dollar, et plus particulièrement des marchés traditionnels d'Europe et d'Amérique du Sud. Elles ont été remplacées en partie par des exportations en provenance du Japon, mais surtout par des bois tropicaux d'Afrique et d'Asie et à un degré moindre d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale.

En Europe, la tendance à la rationalisation qui se manifeste a entraîné un développement de la transformation dans les pays producteurs; parmi ceux-ci, beaucoup ont imposé des restrictions à l'exportation des grumes. Simultanément, la nécessité d'assurer aux scieries des pays importateurs d'Europe occidentale leur approvisionnement en grumes a entraîné une intensification de la demande de bois tropicaux, particulièrement au cours de ces quatre dernières années. Entre 1953 et 1956, les importations de l'Allemagne en bois tropicaux non équarris s'élevèrent de 550 000 à1 million de mètres cubes, celles de la France de 173 000 à 378 000 mètres cubes, celles de l'Italie de 43 000 à 148 000 mètres cubes. Au cours de ces mêmes années, cependant, les importations du Royaume-Uni en grumes de bois tropicaux fléchirent de 496 000 à 287 000 mètres cubes, tandis que ses importations en sciages tropicaux s'élevèrent de 330 000 à 418 000 mètres cubes.

En 1956, les bois tropicaux entraient en ligne de compte pour 76 pour cent du total des importations de grumes de bois feuillus réalisées par les pays européens, et pour 39 pour cent du total des importations de sciages feuillus. Parmi les essences des zones tempérées, le chêne intervenait pour 6,4 pour cent du commerce des grumes et pour 17 pour cent du commerce des sciages, et le hêtre pour 8,3 pour cent et 28 pour cent respectivement. Le hêtre demeurait la plus importante essence faisant l'objet de transactions commerciales entre les pays européens. Le commerce du hêtre et du chêne est pour une large part intra-régional, la France constituant le premier exportateur de grumes, et la Yougoslavie, la Roumanie et la France les principaux exportateurs de sciages.

En Europe, les importations aussi bien que les exportations ont atteint leur point culminant en 1955 (tableau 3). Le fléchissement, qui s'est fait sentir partout en 1956 dans le volume des transactions commerciales et qui a été surtout marqué au Royaume-Uni, peut être imputé en partie au ralentissement général du rythme de l'expansion industrielle en Europe, particulièrement dans la construction et dans l'industrie du meuble, et en partie aux politiques financières d'austérité qui restreignaient les possibilités de crédit. De plus, en 1956, le commerce a été dans une très large mesure touché par la confusion qui s'est manifestée dans la navigation à la suite de la fermeture du canal de Suez.

En 1957, malgré une hausse des tarifs de fret maritime et l'absence d'une quelconque recrudescence de l'activité industrielle, on a pu constater une reprise générale du commerce qui, une fois de plus, s'est traduite par une augmentation du volume des importations de bois tropicaux réalisées par l'Europe. La reconstitution des approvisionnements et une certaine relâche dans les restrictions de crédit peuvent expliquer cette reprise.

D'assez importantes transactions commerciales en grumes et en bois scié d'essences feuillues s'effectuent entre les Etats-Unis et le Canada. Les exportations en provenance d'Amérique du Nord et à destination du reste du monde se sont trouvées conditionnées par le niveau élevé des prix et l'importance d'une demande intérieure soutenue, facteurs auxquels sont venus s'ajouter la pénurie en dollars des pays importateurs et le tarif élevé des frets maritimes. Pendant les quelques mois qui viennent de s'écouler, la réduction de la demande aux Etats-Unis et la suppression au Royaume-Uni des restrictions sur les importations ont encouragé les entrepreneurs de transport maritime des Etats-Unis à renouveler leurs efforts en vue de placer à l'étranger des produits exportés.

De même que l'Europe, les Etats-Unis importent surtout des grumes, des sciages et des bois ronds d'essences tropicales en provenance des pays d'Afrique occidentale, des Philippines et des pays d'Amérique du Sud et centrale. Les importations de sciages en provenance du Japon ne sont pas négligeables. Le tableau 3 montre le mouvement irrégulier de ces importations. En 1957, les exportations africaines vers les Etats-Unis - acajou principalement - diminuèrent de 42 pour cent sur celles de 1966, et pour le bois scié, la diminution fut de 60 pour cent, ce qui donna 17 000 mètres cubes.

TABLEAU 3. - IMPORTATIONS ET EXPORTATIONS DE SCIAGES ET DE GRUMES DE FEUILLUS, 1948-57

Exportations

Pays

Sciages feuillus

Grumes de feuillus

1948

1954

1955

1956

1957

1948

1954

1955

1956

1957

Milliers de mètres cubes

France

104

266

419

262

223

130

482

715

428

386

Roumanie

39

194

176

206

226

-

-

-

-

-

Yougoslavie

194

302

268

213

339

56

2,7

0,5

0,5

-

Canada

472

272

353

320

275

113

97

112

112

95

Etats-Unis

207

185

276

287

394

140

153

103

151

149

Brésil

48

22

38

20

68

109

56

62

44

27

Congo belge

27

30

30

43

51

60

166

161

132

120

Cameroun français

14

25

25

30

-

68

77

95

100

-

Afrique-Equatoriale française

13

23

23

24

-

296

741

946

974

-

Ghana

24

147

182

206

-

177

354

479

555

-

Nigeria

15

36

43

49

-

91

290

411

328

-

Bornéo du Nord

5,0

56

19

19

31

89

355

451

542

749

Fédération de Malaisie

48

146

202

229

-

1,9

0,4

-

0,1

-

Indonésie

-

16

14

15

-

17

168

186

219

-

Japon

17

219

323

281

-

-

0,5

0,3

-

-

Philippines

54

132

121

136

-

45

1353

1565

1943


Sarawak

14

152

176

143

161

21

156

151

137

139

Importations

Allemagne occidentale

-

84

194

168

167

-

614

865

871

939

Belgique-Luxembourg

60

79

116

92

99

80

177

247

251

255

France

36

24

24

28

41

162

318

406

383

460

Italie

62

161

156

166

206

16

108

190

214

305

Pays-Bas

87

125

133

124

139

194

210

227

221

216

Royaume-Uni

551

714

844

702

762

452

327

436

332

383

Canada

56

179

238

272

229

-

-

-

-

-

Etats-Unis

512

492

628

645

585

462

420

541

546

412

Argentine

76

186

162

-

-

276

224

262

286

-

Egypte

-

165

177

108

125

-

2,6

0,4

4,1

1,9

Union Sud-Africaine

203

167

208

199

188

-

-

-

-

-

Japon

-

1,7

5,9

6

-

12

1 491

1 864

2 331

-

TABLEAU 4. - CONSOMMATION DE SCIAGES FEUILLUS

Pays

 

1948

1954

1955

1956

1957

Milliers de mètres cubes

Europe

Import.

950

1 400

1 780

1 606

1 743

Export.

600

1 040

1 180

965

1 238

Com. net.

+ 350

+ 360

+ 600

+ 641

+ 655

Prod.

8 820

9 820

10 600

10 610

10 640

Consom.

9 170

10 180

11 200

11 251

11 295

Allemagne occidentale

Import.

-

84

194

168

167

Export.

*100

102

62

59

69

Com. net.


- 18

+ 132

+ 109

+ 98

Prod.

1 738

1 202

1 413

1 436

1 350

Consom.


1 194

1 545

1 545

1 448

France

Import.

36

24

24

28

41

Export.

104

266

419

262

223

Com. net.

- 68

- 242

- 395

- 234

- 182

Prod.

1 800

2 276

2 355

2 480

2 300

Consom.

1 732

2 034

1 960

2 246

2 118

Italie

Import.

62

161

156

166

206

Export.

8

2,0

52

2,9

3,6

Com. net.

+ 54

+ 159

+ 104

+ 163

+ 202

Prod.

671

882

966

946

939

Consom.

725

1 041

1 070

1 109

1 141

Pologne

Import.

12

1,6

4

3

3

Export.

1,1

10

11

11

8

Com. net.

+ 11

- 8

- 7

- 8

- 5

Prod.

236

554

616

596

680

Consom.

247

546

609

588

675

Roumanie

Import.

-

-

-

-

-

Export.

39

194

176

206

226

Com. net.

- 39

194

- 176

- 206

- 226

Prod.

209

620

667

724

794

Consom.

170

426

491

518

568

Royaume-Uni

Import.

551

714

844

702

762

Export.

2,1

7,2

6,0

8,4

7,4

Com. net.

+ 549

+ 707

+ 838

+ 694

+ 755

Prod.

*1 550

950

995

850

861

Consom.

2 099

1 667

1 833

1 544

1 616

U.R.S.S.

Import.

21

132

74

154

...

Export.

69

3,6

10

2,5

...

Com. net.

- 48

+ 128

+ 64

+ 142

...

Prod.

*4 900

*10 350

*11 340

*11 490

11 850

Consom.

4 852

10 478

11 404

11 632

...

Amérique du nord

Import.

570

670

870

918

814

Export.

680

460

630

606

569

Com. net.

- 110

+ 210

+ 240

+ 312

+ 245

Prod.

18 850

17 800

18 680

18 640

14 790

Consom.

18 740

18 010

18 920

18 952

15 035

Canada

Import.

56

179

238

272

229

Export.

472

272

353

320

275

Com. net.

- 416

- 93

- 115

- 48

- 46

Prod.

1 387

1 102

966

992

872

Consom.

971

1 009

851

944

826

Etats-Unis

Import.

512

492

628

645

585

Export.

207

185

276

287

294

Com. net.

+ 305

+ 307

+ 352

+ 358

+ 291

Prod.

17 464

16 695

17 714

17 646

13 917

Consom.

17 769

17 002

18 066

18 004

14 208

Amérique latine

Import.

120

205

200

209

...

Export.

220

240

280

269

...

Com. net.

- 100

- 35

- 80

- 60

...

Prod.

3 950

4 210

4 010

4 060


Consom.

3 850

4 175

3 930

4 000

...

Argentine

Import.

76

186

162

...

...

Export.

-

-

-

-


Com. net.

+ 76

+ 186

+ 162


...

Prod.

470

570

584

-

...

Consom.

546

756

746

...

...

Brésil

Import.

-

1,0

-

-

-

Export.

48

22

38

20

68

Com. net.

- 48

- 21

- 38

- 20

- 68

Prod.

799

889

713

731

657

Consom.

751

868

675

711

589

Colombie

Import.

-

-

0,7

-

-

Export.

-

6,7

4,3

111

20

Com. net.

-

- 6,7

- 3,6

- 11

- 20

Prod.

920

880

925

...

...

Consom.

920

873

921

...

...

Afrique

Import.

240

470

460

414

...

Export.

130

300

350

404

...

Com. net.

+ 110

+ 170

+ 110

+ 10

...

Prod.

640

1 300

1 290

1 340

...

Consom.

750

1 470

1 400

1 350

...

Union Sud-Africaine

Import.

203

167

208

199

188

Export.

5

13

14

20

23

Com. net.

+ 198

+ 154

+194

+ 179

+ 165

Prod.

20

33

35

...

...

Consom.

218

187

229

...

...

Asie

Import.

200

230

240

170

...

Export.

410

890

1 090

1 096

...

Com. net.

- 210

- 660

- 850

- 926

...

Prod.

4 930

7 680

8 610

9 870

...

Consom.

4 720

7 020

7 760

8 914

...

Inde

Import.

142

49

43

26

...

Export.

-

-

-

-

...

Com. net.

+ 142

+ 49

+ 43

+ 26

...

Prod.

418

583

610

...

...

Consom.

560

632

653

...

...

Indonésie

Import.

8,1

0,3

2,6

4,0

...

Export.

-

16

14

15

...

Com. net.

+ 8,1

- 15,7

- 11,4

- 11

...

Prod.

484

1 125

1 096

1 178

...

Consom.

492

1 109

1 085

1 167

...

Japon

Import.

-

1,7

5,9

6

...

Export.

17

219

323

281

...

Com. net.

- 17

- 217

- 317

- 275

...

Prod.

540

1 642

2 202

3 247

...

Consom.

523

1 425

1 885

2 972

...

Philippines

Import.

-

-

-

0,1

...

Export.

54

132

121

136

...

Com. net.

- 54

- 132

- 121

- 136

...

Prod.

1 128

765

740

1 078

...

Consom.

1 074

633

619

942

...

Région du Pacifique

Import.

30

80

130

147

...

Export.

40

40

40

40

...

Com. net.

- 10

+ 40

+ 90

+ 107

...

Prod.

2 120

2 720

2 790

2 600

...

Consom.

2 110

2 760

2 880

2 707

...

Australie

Import.

6,8

51

100

105

108

Export.

42

37

44

39

42

Com. net.

- 35

+ 14

+ 56

+ 66

+ 66

Prod.

2 017

2 591

2 637

2 451

2 328

Consom.

1 982

2 605

2 693

2 517

2 394

TOTAL MONDIAL

Import.

2 130

3 190

3 750

3 610

...

Export.

2 150

2 970

3 580

3 380

...

Com. net.

- 20

+ 220

+ 170

+ 230

...

Prod.

44 210

53 880

57 320

58 580

...

Consom.

44 190

54 100

57 490

58 810

...

Les principales essences en provenance d'Afrique exportées en 1966 dans toutes les parties du globe étaient: l'okoumé, 777 000 mètres cubes (Afrique-Equatoriale française); l'obèche, 485 000 mètres cubes (Ghana, Nigeria, Afrique-Occidentale française): les acajous, 270 000 mètres cubes (Ghana, Nigeria, Afrique-Occidentale française, Cameroun français); le limbo, 215 000 mètres cubes (Congo belge, Afrique-Equatoriale française) et le sapelli, 158 000 mètres cubes (Ghana, Nigeria). Les autres essences importées en quantité importante étaient le makoré, le bahia, le sipo, le tola, l'azobé (surtout pour la fabrication de traverses) et l'ilomba.

En 1956, les importations de grumes du Japon étaient approximativement trois fois aussi importantes que celles de n'importe quel autre pays; elles consistaient principalement en lauan pour les industries en pleine expansion du contre-plaqué et du sciage; 234 000 mètres cubes de grumes ont été importés en provenance de Bornéo du Nord. Hong-kong, en tant que port de transit, et l'Australie sont devenus d'importants importateurs de grumes en provenance de Sarawak et de Bornéo du Nord, et Singapour, autre port de transit, absorbe la totalité des grumes exportées par l'Indonésie.

Les exportations de l'Asie à destination de l'Europe consistent surtout en sciages. En 1956, les essences les plus répandues étaient le Yang et le méranti en provenance de Malaisie, le ramin et le méranti en provenance de Sarawak, le seraya et le yang en provenance de Bornéo du Nord, le teck en provenance de Birmanie et de Thaïlande. Parmi toutes ces essences, le ramin n'a pas tardé à devenir le plus important des bois tropicaux utilisés en Europe. Le Japon exporte d'importantes quantités de sciages, principalement de chêne et de hêtre, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis; en 1957, le commerce a été grandement affecté par la récession que l'on sait aux Etats-Unis et le peu d'empressement des importateurs du Royaume-Uni à accepter les qualités de bois qu'on leur proposait aux tarifs de fret alors en vigueur.

Un phénomène opposé à celui qui s'est produit pour le commerce international des résineux a caractérisé le marché des feuillus: le commerce des grumes s'est développé à un rythme plus rapide que le commerce des sciages. Environ les deux tiers des bois feuillus commercialisés dans le monde sont des grumes; en 1948, la proportion était de la moitié. Ce phénomène permet de mesurer l'importance des besoins des scieries existant en Europe, en Amérique du Nord et au Japon. Le développement des scieries et autres usines de transformation du bois dans les pays tropicaux producteurs, ajouté au niveau élevé des tarifs de fret, peut laisser prévoir une extension du commerce des bois manufacturés.

CONSOMMATION

La consommation de sciages feuillus a tendance à se maintenir au même niveau depuis 1955 (tableau 4). Les bois feuillus étant principalement utilisés dans la construction et dans l'industrie de l'ameublement, la réduction des programmes de construction en Europe et en Amérique du Nord a été une des causes principales de l'affaiblissement de la demande. Simultanément, un ralentissement de l'activité économique a entraîné une chute dans la demande de meubles, chute qu'ont encore accentuée dans certains pays, notamment au Royaume-Uni, des restrictions de crédit imposées dans le but d'entraver l'achat de certains biens de consommation dont les meubles faisaient partie. Le nouvel élan dans la construction qu'ont connu les Etats-Unis pendant la première moitié de l'année 1958 s'est déjà traduit par une amélioration de la demande de parquets de chêne et d'érable. De même, on peut s'attendre à ce que le relâchement de la politique d'austérité financière du Royaume-Uni entraîne une amélioration de la demande du commerce des matériaux de construction et de l'ameublement.

Si l'on considère un avenir plus lointain, l'utilisation soutenue des sciages dans la construction et l'ameublement se trouve menacée par la concurrence que représentent de plus en plus des matériaux de remplacement. Quelques-uns de ces matériaux supplantent complètement le bois; il en est d'autres, par exemple le contre-plaqué, les panneaux de fibres et les panneaux de particules qui remplacent le bois massif par des produits dérivés du bois. Tout ceci aboutit à donner dans la production des feuillus une importance primordiale aux grumes de placage plutôt qu'aux grumes de sciage, et dans une moins large mesure aux qualités utilisées dans la fabrication des divers produits en bois reconstitué ou amélioré.

Le contre-plaqué constitue à l'heure actuelle le plus important des produits de remplacement dérivés du bois. Au cours des années d'après-guerre, la production européenne de contre-plaqué a connu une rapide expansion puisqu'elle est passée de 875 000 mètres cubes en 1948 à 2 500 000 mètres cubes en 1956 (voir Unasylva Volume 12, No 2). Environ 90 pour cent de cette production était à base de bois d'essences feuillues. Les feuillus constituent aussi la matière première principale du contre-plaqué dans les pays tropicaux et au Japon, où le rythme d'expansion a été plus rapide encore qu'en Europe.

La consommation des bois ronds de petites dimensions s'est accrue surtout en raison de leur emploi croissant pour la fabrication de la pâte. On estime à 5 800 000 mètres cubes la consommation totale de bois à pâte d'essences feuillues en Europe pour 1958. En 1956, la consommation aux Etats Unis était de 6 millions de mètres cubes, ce qui représentait une augmentation de 429 000 mètres cubes sur 1955 et 17 pour cent de la consommation totale de bois à pâte. Dans la région des Grands Lacs, la consommation de feuillus pour la fabrication de la pâte égale déjà celle de résineux, et les progrès encourageants réalisés avec le procédé de fabrication de pâte mi-chimique semble promettre pour l'avenir une utilisation plus intensive d'essences feuillues.

La fabrication de produits dérivés du bois crée une demande supplémentaire, sinon très importante, de bois ronds de petites dimensions. La production de panneaux de fibres et de panneaux de particules est concentrée particulièrement en Amérique du Nord et en Europe. La proportion de bois feuillus utilisée varie avec le procédé employé, et la fabrication de panneaux de particules repose en grande partie sur l'utilisation de déchets de bois. Le rythme de développement des industries des panneaux est extraordinaire ment rapide et la consommation d'essences feuillues qu'assureront ces industries sera sans doute appréciable même si elle ne représente pas un pourcentage plus élevé de la consommation totale qu'à présent. Il est clair que la demande de bois ronds de petites dimensions constituera un facteur de première importance dans le volume d'utilisation future des bois feuillus.

Prix

La diversité des cahiers des charges dans le commerce des bois feuillus et l'absence de normes de classement appliquées partout rendent plus difficiles des comparaisons entre les prix.

Le tableau 5 compare les prix moyens sur les marchés de France et du Royaume-Uni pour les sciages de chêne, de hêtre et d'acajou et pour les grumes d'acajou, l'année 1949 étant prise comme indice de base. L'augmentation régulière du prix des sciages contraste avec l'augmentation comparativement faible dans l'ensemble du prix des grumes, malgré une brusque hausse au début de 1950: et pourtant, le fait que ces chiffres indiquent des moyennes empêche de se rendre compte de la hausse nette des prix des bois ronds de qualité destinés à fournir des placages et des sciages de qualité supérieure. L'augmentation des prix des sciages traduit une augmentation des coûts de production et il est possible qu'une amélioration du classement ait également joué un rôle en améliorant la qualité réelle des différentes catégories.

TABLEAU 5. - PRIX COMPARÉS DES DIFFÉRENTES CATEGORIES DE FEUILLUS

Année

Importations du Royaume-Uni (c.i.f.)

Grumes d'acajou

Importations françaises

Sciages

Hêtre

Chêne

Acajou

Grumes d'acajou (c.i.f.)

Grumes de chéne (f.o.b)

1951

144

137

129

156

-

-

1953

139

137

113

135

135

205

1955

146

173

124

125

120

222

1957

145

173

143

109

120

238

Un facteur important qui agit sur les prix des bois feuillus est l'augmentation des tarifs de fret. En 1956, des augmentations notables furent enregistrées par presque toutes les «conférences» de transport maritime. Le commerce entre l'Europe et la région de l'Asie et du Pacifique fut particulièrement touché par suite d'une augmentation de 15 pour cent des tarifs de fret en septembre 1956, suivie d'une nouvelle augmentation de 15 pour cent consécutive à la fermeture du canal de Suez. Bien que la surtaxe sur les tarifs de fret d'Extrême-Orient ait été réduite à 5 pour cent en mai 1957, les tarifs continuèrent en général à monter. Cette tendance à la hausse fut interrompue au début de 1958 par les réductions décidées par la Conférence des lignes d'Afrique occidentale. Le flot de réductions qui suivit ressemblait à une guerre des tarifs, et l'incertitude que cela entraîna secoua le marché. Quand la stabilité sera revenue, avec des taux moins élevés, le commerce entre l'Europe et les pays producteurs tropicaux reprendra sans doute et les affréteurs d'Amérique du Nord pourront pénétrer à nouveau sur le marché européen.

RÉSUMÉ

Les essences tropicales sont maintenant bien établies sur les marchés du monde entier. Leurs dimensions et leur qualité les rendent aptes à un grand nombre des utilisations réservées aux bois feuillus et les progrès de la technologie continueront à accroître le nombre de bois tropicaux qui peuvent être offerts et utilisés.

Il s'ensuit un affaiblissement de la demande de bois feuillus de qualité moyenne et inférieure bois qui forment l'essentiel de la production en essences feuillues des forêts européennes. En de nombreux pays d'Europe; on prétend qu'il est nécessaire de conserver un élément feuillu dans les forêts et ceci, pour des raisons culturales et édaphiques, afin de maintenir en bon état le sol et les peuplements. Il est, par conséquent, de première importance de trouver des marchés pour toutes les dimensions et les qualités de bois feuillus, si l'on veut que les nécessités culturales soient aussi économiquement rentables.

Dans la zone tempérée, au cours de ces dix dernières années, un changement s'est produit dans l'aspect de la consommation des bois feuillus: les grumes de sciage ont perdu de l'importance au profit des grumes de placage et du bois à pâte. La fabrication de la pâte, du contre-plaqué et des produits dérivés du bois qui, de plus en plus, gagnent du terrain comme produits de remplacement du bois, offre aux bois feuillus un vaste débouché en constante extension, plus particulièrement pour les bois ronds de petites dimensions et de qualité inférieure qui, actuellement, sont de façon chronique excédentaires en Europe, et, dans une moindre mesure, en Amérique du Nord. Dans les limites qu'imposent les coûts de l'exploitation, du façonnage et du transport, ce sont sans doute ces catégories qui permettront à l'avenir les principaux accroissements de l'utilisation des bois feuillus.


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