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· Un rapport présenté à la Commission de la FAO - Commission des forêts pour le Proche-Orient - rappelle que la première ébauche d'une organisation forestière fut créée en Afghanistan en juillet 1957: c'était la section forestière de la direction de l'Agronomie au ministère de l'Agriculture. Une réorganisation de ce ministère est en cours et une division des Forêts et de l'Aménagement des Pâturages y sera prochainement créée; la direction de la Production végétale.
Les besoins en assistance technique forestière, bilatérale et multilatérale, seront estimés peu après l'achèvement de la réorganisation en cours. Les recommandations contenues dans le Rapport sur la mise en valeur forestière, préparé en 1967 par B. Clarke dans le cadre du programme d'assistance technique, sont actuellement examinées. Il est souhaitable que bientôt on passe à l'action pour les principaux points qui ont été signalés.
Deux cours portant sur la foresterie en général sont maintenant donnés à Kaboul: l'un à l'Ecole professionnelle agricole et l'autre, en première année, à la faculté agricole de l'université de Kaboul. Aucune autre formation forestière régulière n'est assurée actuellement. Il est souhaitable que très prochainement une formation forestière pratique puisse être donnée à du personnel de terrain et qu'un programme d'information et d'éducation puisse être mis au point pour rendre le grand public plus conscient des problèmes forestiers.
Les données sur la superficie forestière sont incomplètes mais grâce à la photographie aérienne il sera possible dans une année ou deux de déterminer les surfaces portant des arbres. En attendant, on estime que la superficie forestière est d'environ 1500000 hectares sur un total de 73100000 hectares.
Les seules données exactes dont on dispose sur les boisements concernent les activités de la Helmand Valley Authority dans le sud de l'Afghanistan. Au cours des cinq dernières années un excellent programme de pépinière et de plantation y a été mis au point dans des conditions très difficiles. Il existe maintenant 7 pépinières, représentant au total 78 hectares, dispersées le long des 100 kilomètres mis en valeur dans la vallée du Helmand. Rideaux-abris, brise-vent, bosquets pour fournir du bois de feu et plantations d'agrément y représentent l'essentiel du plan de reboisement. Au cours de la saison de plantation 1957-1958 (hiver et printemps), environ 416000 arbres furent extraits des pépinières et 575000 boutures furent installées. Les espèces plantées comprennent mûrier, frêne, cyprès, peuplier, noyer, arbre de Judée, pin, eleagnus, catalpa, platane, saule, tamaris et acacia. Les pépinières peuvent contenir plus de 2 millions d'arbres et le nombre total des arbres plantés dans la période des 3 années 1956-58 est estimé à 3250000.
Dans le reste du pays, le reboisement consiste essentiellement dans l'installation de plantations de peupliers. Sauf à proximité des bassins houillers où l'on produit des bois de mines, les peupliers sont surtout destinés à fournir des poteaux, des pieux, du bois de chauffage et à satisfaire d'autres usages locaux. Le gros des plantations se trouve à proximité des fossés d'irrigation et de drainage le long des cours d'eau naturels.
Les plantations d'agrément se développent dans les collines sans arbres voisines de Kaboul et des autres principaux centres. Les plants nécessaires à ce programme d'urbanisme sont produits dans un certain nombre de petites pépinières gérées par le ministère de l'Agriculture.
· Depuis la seconde guerre mondiale, les personnalités dirigeantes du Hunting Survey Group appartenant à la Grande-Bretagne, au Canada, a l'Afrique du Sud, à l'Australie, à la Nouvelle-Zélande et aux Etats-Unis se sont réunies tous les quatre ans pour échanger leurs idées et le fruit de leur expérience. Lors de la quatrième de ces conférences, tenue à Toronto en juin 1958, deux importantes contributions à l'utilisation pratique de la photographie aérienne furent étudiées. La première était l'appareil AUSCOR de la Photographic Survey Corporation qui, grâce à la combinaison de dispositifs électromécaniques et électroniques, établit des cartes à l'aide d'une tireuse infiniment plus vite que ne le peut l'opérateur d'un appareil manuel et optique classique. Ce nouveau système peut révolutionner les procédés photogrammétriques de cartographie.
Une nouvelle société des Etats-Unis Phototronix Inc. de Columbus, Ohio avait la responsabilité des autres principaux travaux; en combinant la photogrammétrie aérienne et le calcul électronique ses machines peuvent fournir à l'ingénieur des Ponts et Chaussées, plus rapidement et plus économiquement qu'il n'était antérieurement possible, les éléments de base pour le tracé des grandes routes. C'est là un nouvel instrument de travail de valeur, car il rend non seulement possible l'accroissement de la productivité mais il rend également possible l'amélioration du tracé des nouveaux développements du réseau routier.
Un rapport fut également présenté sur un nouvel instrument topographique pour le travail à terre, le Tellurometer, qui a été employé pour la construction de routes en Ethiopie. Cet instrument, maintenant très généralement adopté dans le monde entier, est particulièrement intéressant pour son utilisation en Afrique du Sud. Beaucoup d'autres dispositifs nouveaux naturellement ont été présentés concernant la conception et l'emploi des appareils photographiques, le développement des films, des objectifs ne présentant pratiquement pas de distortion laissant passer plus de lumière et par suite permettant l'emploi de films à émulsion plus lente; un nouvel obturateur rapide évitant le déplacement de l'image sur les négatifs quand les photographies sont prises à basse altitude pour échantillonnage à grande échelle; et, la dernière tireuse de photos électroniques qui met en valeur tous les détails aussi bien en pleine lumière qu'en ombre accentuée et qui permet a l'interprète d'extraire de la photographie le maximum de renseignements.
· Les études en vue de la mise au point d'une méthode améliorée d'inventaire forestier ont été achevées en 1956. La nouvelle méthode s'appuie sur la combinaison de la photographie aérienne et des comptages au sol. Elle a été standardisée et appliquée pratiquement au cours des deux dernières années de la manière suivante:
1. Les forêts sont stratifiées en types homogènes avec le plus de précision possible d'après les photographies aériennes, et chaque «strate» ou type de forêt est échantillonné séparément.2. La méthode d'échantillonnage employée est un système stratifié au hasard utilisant des échantillons relativement grands (3 hectares de superficie) qui sont délimités sur le terrain pour être inventoriés périodiquement de façon complète et permanente.
3. La densité de l'échantillonnage varie de 5 à 20 pour cent de la surface, suivant l'importance économique et l'étendue de la strate.
Environ 18000 hectares de forêts de Pinus brutia ont déjà été comptées par cette méthode d'inventaire continu, basée sur un échantillonnage. On se propose d'étendre peu à peu la méthode à toutes les forêts de conifères de l'île.
· Soutenu par une mission des Etats-Unis (United States Operations Mission) et par l'Union internationale pour la protection de la nature, le représentant de la FAO en Equateur s'efforce, pour la protéger, de faire transformer en parc national la région du lac Sorocucho.
On y trouve, en pleine montagne à 3200 mètres d'altitude et à environ 30 kilomètres de la ville de Cuenca, un ensemble de sept petits lacs particulièrement beaux. Les lacs sont entourés de versants boisés, mais les forêts sont rapidement détruites par des coupes et des incendies afin de permettre l'utilisation agricole des terres.
Le problème est avant tout d'ordre lire social. Depuis de nombreuses années. Cuenca était le siège d'une industrie artisanale de fabrication de chapeaux «de Panama» d'excellente qualité, qui étaient facilement exportés. Actuellement, ces chapeaux ne se vendent plus et les gens ne vivent plus que d'un sol appauvri. D'où le besoin pressant de terres et l'extension des cultures sur les pentes boisées.
· Des réunions ont eu lieu dans tous les Etats-Unis avec pour objet l'amélioration de l'état do quatre millions et demi de forêts paysannes et autres petites forêts privées réparties dans tout le pays.
Cinquante-cinq pour cent de toute la surface boisée des Etats-Unis est constituée par des forêts privées, petits massifs dont la superficie moyenne est de 59 acres (24 ha) et qui appartiennent à des agriculteurs, instituteurs, mineurs, ouvriers d'usine, ménagères, docteurs, juristes, retraités, et à des millions d'autres américains de toute condition.
Le plus complet de tous les inventaires nationaux des ressources forestières des Etats-Unis jamais réalisé, Timber Resources for America's Future (Ressources en bois pour l'Amérique de demain), a montré que la plupart de ces petites propriétés forestières pouvaient être rendues beaucoup plus productives par une meilleure sylviculture.
Le Service forestier du ministère le l'Agriculture organise, en collaboration avec les services forestiers des différents Etats, des réunions publiques où l'on étudie le problème de l'économie forestière des petites propriétés, et les méthodes qui permettraient de les aménager de façon plus satisfaisante. Les petits propriétaires forestiers et tous ceux qui s'intéressent aux problèmes de la conservation des forêts sont invités à ces réunions.
Les assistants sont invités à donner leur avis sur la meilleure façon d'améliorer la productivité des forêts. On espère que cette technique de réunions locales permettra de définir un programme national, expression de l'opinion publique, d'amélioration de l'aménagement des petites forêts privées.
Photo I. II. Gray
Photo I. II. Gray
· L'événement le plus marquant de ces dernières années concernant les problèmes forestiers fut peut-être l'achèvement, vers la fin de 1957, de l'Inventaire national des ressources en bois, commencé en 1952. Cette estimation, la plus complète entreprise jusqu'ici, est la dernière d'une série d'estimations analogues. Elle fût projetée et réalisée sur le terrain avec la collaboration d'un grand nombre de personnes, d'Etats et d'industries forestières. Elle représente une étude complète sur la situation actuelle du bois et une vue sur l'avenir quant aux perspectives de la production et des besoins en bois. Cet Inventaire fait ressortir les progrès considérables qui ont été réalisés aux Etats-Unis ces dernières années dans le domaine de la foresterie, en particulier dans les grandes forêts appartenant aux compagnies industrielles et aux collectivités publiques. Aucune pénurie totale en bois n'est en perspective, mais on peut s'attendre à manquer des essences et des qualités les plus demandées, surtout après 1975.
Vers l'an 2000 la population sera beaucoup plus nombreuse et l'on estime que pour satisfaire ses besoins la production actuelle de bois devra être à peu prés doublée. Un tel niveau de production ne pourra être assuré que par un développement et une intensification substantiels des techniques forestières.
L'Inventaire montre que la clef de l'approvisionnement futur en bois est détenue dans une large mesure par les 4 millions et demi de petits propriétaires forestiers - agriculteurs, hommes d'affaires, employés, ménagères, etc. - qui possèdent à eux total plus de la moitié de la surface forestière du puys et qui sont les plus en retard au point de vue des techniques forestières.
En conséquence, des efforts renouvelés et accrus sont nécessaires pour trouver les moyens d'encourager une application plus large des bonnes techniques forestières sur les petites propriétés.
· On connaît maintenant les résultats du Troisième inventaire forestier national (effectué sous la direction de M. Y. Ilvessalo) ainsi que ceux de la 'Troisième enquête sur l'utilisation du bois (effectuée sous la direction de M. V. Pöntynen). Ces deux inventaires, qui ont été menés à bien par l'Institut de recherches forestières, constituent une base excellente pour le futur plan do mise en valeur des forêts finlandaises..
De même sont parus les résultats des importantes études effectuées au sujet de la main-d'œuvre rurale (sous la direction de M. L. Heikinheimo). Ils comportent des études sur les méthodes de recherche en matière de main-d'œuvre forestière rurale, sur l'importance et la composition de la main-d'œuvre utilisée en forêt ou pour le flottage et sur la part qui revient au travail forestier dans le revenu de la population rurale.
Un rapport officiel adressé à la FAO montre l'évolution de la superficie des forêts, du matériel sur pied total et de l'accroissement entre le Deuxième inventaire effectué en 1936-38 et l'Inventaire forestier national de 1951-53. Cette évolution se traduit de la façon suivante:
TABLEAU 1. - SUPERFICIE DES FORÊTS, MATÉRIEL SUR PIED, ACCROISSEMENT
|
|
1938 |
1953 |
|
|
Millions d'hectares | |
|
Superficie forestière |
21,7 |
21,9 |
|
|
Millions de mètres cubes | |
|
Matériel sur pied 1 |
1370 |
1493 |
|
Accroissement 2 |
41,5 |
46 |
1 sur écorce
2 sous écorce
Les proportions du volume total correspondant aux différentes essences ont évolué de la façon suivante au cours de cette période:
TABLEAU 2. - VOLUME PAR ESSENCE DU MATÉRIEL SUR PIED
|
Essences |
1938 |
1953 |
|
|
Millions de mètres cubes 1 | |
|
Pin |
624 |
653 |
|
Epicéa |
441 |
533 |
|
Bouleau |
257 |
273 |
|
Divers |
48 |
34 |
|
TOTAL |
1370 |
1493 |
1 sur écorce
Le volume moyen à l'hectare dans les forêts productives est de 80,7 mètres cubes sur écorce, et l'accroissement moyen sous écorce do 2,5 mètres cubes par hectare.
L'importance relative des catégories de propriétaires forestiers est très différente de celle qui existait avant-guerre; ceci apparaît sur le tableau suivant:
TABLEAU 3. - PROPRIÉTÉ FORESTIÈRE
|
Propriétaires |
1938 |
1953 |
|
|
Pourcentage | |
|
Propriétaires privés |
54,5 |
60,0 |
|
Etat |
35,1 |
30,6 |
|
Sociétés |
7,1 |
7,0 |
|
Autres |
2,5 |
2,4 |
|
TOTAL |
100 |
100 |
L'augmentation en faveur des propriétaires privés s'explique par la colonisation intérieure effectuée surtout au bénéfice des réfugiés de Carélie après l'annexion de cette province par l'U.R.S.S. en 1944.
Le tableau 4 donne pour les années 1951 à 1957 les caractéristiques de l'utilisation du bois d'après la Troisième enquête sur l'utilisation du bois.
TABLEAU 4. - UTILISATION DU BOIS
|
Type d'utilisation |
1951 |
1952 |
1953 |
1954 |
1955 |
1956 |
1957 |
Moyenne 1951-57 |
|
|
Millions de mètres cubes 1 | |||||||
|
Exportation de bois rond |
5,50 |
5,06 |
2,49 |
3,72 |
5,08 |
4,32 |
4,00 |
4,31 |
|
Matières premières pour les industries forestières |
19,78 |
15,24 |
15,85 |
19,54 |
22,27 |
19,88 |
20,06 |
18,94 |
|
Consommation intérieure de la population rurale |
Moyenne: 7,79 |
Moyenne: 5,83 |
10,29 |
11,33 | ||||
|
Consommation intérieure du reste de la population |
Moyenne: 4,31 |
Moyenne: 4,46 |
|
| ||||
|
Autres usages |
5,80 |
5,22 |
4,62 |
4,80 |
5,67 |
5,60 |
5,48 |
5,31 |
|
TOTAL |
43,18 |
37,62 |
35,06 |
40,16 |
43,31 |
40,09 |
39,83 |
39,89 |
1 sous écorce
· Selon les rapports adressés a la FAO, la mise en valeur forestière de l'Irak doit prévoir:
1. Protection des bassins de réception: forêts et pâturages alpins couvrent 70 pour cent de la superficie de zones montagneuses qui correspondent aux parties irakiennes des bassins du Tigre et de ses principaux affluents Big Zab et Lesser Zab, Sirwan (Diyala) et Adhaim. Par conséquent, dans ces régions, forêts et pâturages forestiers jouent un rôle important dans la lutte contre les inondations et contre l'accélération de l'érosion, provoquant l'envasement des cours d'eau et de tous les réseaux d'irrigation qui en dépendent et dont l'importance est vitale.2. Plantations de brise-vent: En Irak, les plaines cultivées subissent l'action désastreuse de vents d'été très chauds et secs, qui soulèvent parfois de violents tempêtes de poussière. Dans certaines régions dont le sol est léger et sableux, l'érosion éolienne sévit. On admet qu'il est essentiel de considérer comme l'un des objectifs principaux de la mise en valeur forestière la constitution de brise-vent dans toutes les régions cultivées, afin de réduire les effets de l'érosion éolienne et les dégâts occasionnés par le vent aux récoltes.
3. Plantations productives: A part les forêts de montagne des régions septentrionales, l'Irak ne dispose que de faibles ressources forestière naturelles et la plus grande partie du bois dont il a besoin doit être importé. On estime donc que la foresterie peut jouer un rôle important dans l'avenir par de vastes plantations irriguées d'arbres exploités à courte révolution pour satisfaire les besoins en bois utilisé sur place ou destiné au commerce.
· Le rapport présenté à la Commission des forêts pour le Proche-Orient décrit les pâturages naturels iraniens qui peuvent se classer ainsi:
1. La région située autour de la mer Caspienne, où la pluviosité varie d'environ 400 à 1700 millimètres, en augmentant de l'est vers l'ouest. Elle correspond à 30 millions d'hectares de forêts et 50 millions d'hectares de pâturages qui comportent:a) Les plaines qui constituent les pâturages d'hiver;b) Les pentes, occupées surtout par des forêts (la plupart des pâturages de printemps et d'été sont localisés dans cette région);
c) Les régions d'altitude servant de pâturages d'été.
2. La région située autour du golfe Persique. Cette région présente moins d'intérêt par suite Au manque d'eau et de la chaleur excessive. Le climat est sec et la quantité de bétail limitée.
3. Le plateau de l'Iran qui couvre la plus grande partie du pays est encadré par les monts du Lurestan, du Kurdistan et de l'Azerbaidjan et les montagnes de l'est. Il se divise en deux parties:
a) La région désertique où la pluviométrie annuelle est comprise entre 13 et 90 millimètres. Des vents très chauds déplacent des sables mouvants. Dans certains endroits on peut en irriguant, créer des pâturages, mais le reste n'est guère utilisable.b) La région steppique qui s'étend sur environ 70 millions d'hectares, dont 10 millions sont occupés pal une végétation forestière très clairsemée. Des tribus nomades constituent la majeure partie de la population et les pâturages sont utilisés en été et en hiver.
La période de pâturage d'été, dans les régions d'altitude, dépend exclusivement du climat et ne dure pas plus de 4 mois. La durée maxima Au pâturage sur les pâtures d'hiver de plaine ou d'altitude moyenne est de 7 mois.
En vue d'assurer la protection des forêts, un projet de loi a été préparé et présenté au Parlement. Après son adoption, le Service forestier (Bongah Djangalha) disposera de pouvoirs plus étendus pour contrôler le parcours en forêt et protéger les pâturages.
· Selon le Comité national de la FAO, un progrès considérable a été réalisé de 1955 à 1957 dans l'application de la loi relative à la mise en valeur des montagnes. On a accordé des prêts et des subventions à des propriétaires et organismes privés pour des travaux de mise en valeur des terres, pour l'artisanat et le tourisme. Les prêts furent essentielle ment octroyés pour l'amélioration des terres, la création d'industries de transformation des produits des régions montagneuses et pour l'amélioration et la remise en état de logements, privés susceptibles de devenir des résidences agréables pour les touristes. Les subventions furent uniquement réservées à l'amélioration des terres et de l'agriculture
Vingt-trois nouvelles zones de mise en valeur de terrains en montagne s'étendant au total sur 1508174 hectares ont été classées. Vingt-deux groupements administratifs qui existaient déjà furent officiellement qualifiés de groupements de mise en valeur de terrains de montagne et, de plus, 5 groupements libres et 8 groupements officiels ont été créés.
Pour la préparation de 44 projets de mise en valeur en montagne, une somme totale d'environ 325,5 millions de lires (522400 dollars) a été avancée. On a consacré environ 396 millions de lires (633500 dollars) à l'étude et à l'élaboration de plans économiques et à la recherche d'eau pour l'irrigation et la consommation. Sept organismes spécialisés et des groupements semblables, chargés de l'aménagement rationnel des forêts et des pâturages communaux, se sont vus attribuer 300 millions de lires (480000 dollars). D'autres organismes apportant une assistance technique à l'agriculture, la foresterie ou l'élevage ou aidant les populations montagnardes ont aussi bénéficié de ces attributions de fonds.
Des efforts ont également été faits pour augmenter la production et accélérer la réalisation d'améliorations dans les régions montagneuses en plein marasme. En fait, bien qu'il soit important d'améliorer les conditions d'habitat de la population montagnarde, dans certains cas, il semble économiquement préférable A investir dans des affaires plus immédiatement rentables; ceci afin d'accroître le revenu du paysan, tout on différant, si elles ne sont pas absolument nécessaires, la réalisation d'améliorations qui lui assureraient plus de confort. C'est pour cette raison que la plus grande partie des crédits ont été consacrés à l'achat d'animaux sélectionnés, de graines et d'engrais.
· Les limites des forêts sont matérialisées par des tas de pierres, des clôtures de fils de fer ou des fers cornières. Elles sont toutes cartographiées et répertoriées. On a classé dans le Domaine forestier de l'Etat une surface de 1157237 dunums (115720 ha) dont approximativement un million de dunums (100000 ha) correspondent à des forêts naturelles, des zones reboisées ou destinées à l'être.
Sur les statistiques de 1957 pour la Jordanie on relève les nombres suivants pour les divers types d'élevage:
|
Chameaux |
13500 |
|
Bovins |
64000 |
|
Chèvres |
541000 |
|
Moutons |
453500 |
Parmi ces animaux 150000 chèvres et 300 moutons pâturent en forêt suivant un système de pâturage tournant. Chaque année, les villages se voient attribuer un secteur de forêt pour le pâturage. Ces secteurs sont déplacés de telle façon que le même endroit ne soit pas pâturé deux années de suite. En 1958, à titre exceptionnel dû à la sécheresse qui sévit en Jordanie, toutes les forêts sont ouvertes au pâturage, sauf les reboisements et les taillis. Un rapport officiel adressé à la Commission forestière du Proche-Orient indique que le nombre d'animaux ayant pâturé au moins partiellement en forêt pendant cette période critique serait, selon les prévisions, compris entre 750000 et un million. Les droits au pâturage en forêt sont déterminés par l'Etat propriétaire. Quelques villages ont certains droits en vertu de la loi sur les chèvres: s'ils demandent à convertir en forêt certains de leurs pâturages et acceptent de se débarrasser de leurs chèvres, ils ont la possibilité de recevoir un prêt de l'Etat pour acheter des moutons blancs, ils sont embauchés, si besoin est, pour travailler en forêt, et le village reçoit un tiers des recettes provenant de la vente des produits forestiers.
Photo Kullervo Kunsela
Aucun programme efficace d'ensemble n'a été réalisé en matière d'amélioration pastorale. Des projets d'irrigation dans le désert n'ont pas toujours été couronnés de succès et des semis de plantes fourragères ont été limités à de petites parcelles d'expérience. On a installé des clôtures pour montrer les effets de la mise en défens, mais jusqu'à maintenant, aucun aménagement du pâturage n'a été appliqué sur les parcelles clôturées pour montrer ce qu'on peut attendre d'une gestion rationnelle.
La construction de citernes pour l'approvisionnement en eau peut améliorer la répartition des troupeaux dans le désert. Mais, en fait, cela ne fera qu'accroître le surpâturage sur grandes surfaces, en raison de l'habitude qu'ont les tribus bédouines de faire parcourir de longues distances à leurs troupeaux pour rejoindre les points d'eau encore approvisionnés, augmentant ainsi l'affluence autour de ces derniers.
On pense néanmoins au problème d'une alimentation complémentaire à base de fourrage. Une station pour le mouton à Shumari, prés d'Azrak, et une autre installée en 1958 dans le sud de la Jordanie se livrent à des expériences sur l'alimentation des moutons et sur la production de graminées et de leurs graines en vue de l'amélioration du pâturage en forêt et dans les zones de parcours.
· Un rapport officiel à la FAO indique que le contrôle du pâturage a été appliqué à 380000 acres (153500 ha) de terres érodées et surpâturées dans la Rift Valley et la Province méridionale, et s'est traduit par une spectaculaire reconstitution de la capacité des terres.
Dans le district Kitui tout spécialement, l'aspect du pays a entièrement changé en cinq ans et le cheptel est maintenant à son niveau optimum pour l'ensemble du district. Cependant le problème à résoudre reste l'envahissement des broussailles contre lesquelles on luttera périodiquement par des incinérations. Ailleurs, dans la Province méridionale la réinstallation de l'herbe sur dé larges étendues de terres érodées a été réalisée par un scarifiage et par l'interdiction du pâturage pendant un certain temps.
· La Commission des forêts pour le Proche-Orient a reçu un rapport sur les deux faits suivants concernant la Province de Tripolitaine:
1. L'approbation de la nouvelle loi forestière (N° 12) en octobre 1956. Cette nouvelle loi forestière permet à l'Administration de gérer rationnellement ses forêts domaniales. Elle lui donne le pouvoir d'arrêter des dispositions législatives destinées à conserver et développer dans les meilleures conditions les ressources en bois d'œuvre et en bois de chauffage du pays, dans les propriétés de l'Etat comme dans celles des particuliers.2. La création, en avril 1957, d'une Direction des forêts placée sous l'autorité du Nazir de l'Agriculture. Cette nouvelle direction est chargée de la mise en valeur d'un domaine forestier provincial avec la mission de pourvoir aux besoins de la province en bois et produits forestiers pour les usages domestique et industriel elle doit aussi apporter à la foresterie privée l'encouragement et l'assistance dont elle a besoin pour se développer selon des règles économiques et techniques rationnelles. C'est le point de vue à long terme du programme.
D'autres éléments sont d'un intérêt immédiat. Il s'agit de la nécessité de défendre et restaurer la terre en stabilisant les immenses superficies de dunes de sable, d'assurer la protection des terres agricoles, d'arrêter et de maîtriser l'érosion du sol provoquée par les éléments, l'homme et les animaux.
On connaît sans doute bien la situation forestière actuelle de la Province. Celle-ci est presque complètement dépourvue de végétation forestière indigène. La dénudation se poursuit depuis des milliers d'années entraînant des pertes de sol qui doivent se traduire pour cette longue période par des chiffres astronomiques. Depuis quelque temps on assiste à une accélération rapide de ce processus dû essentiellement au surpâturage, mais aussi à la culture nomade et, en général, à des pratiques agricoles incohérentes.
En matière agricole, la plaine côtière a été l'objet d'une certaine mise en valeur au cours des dernières années, grâce à l'irrigation effectuée avec de l'eau venant de puits relativement peu profonds. On constate déjà des signes évidents de salinité et un abaissement du niveau de l'eau. A moins de substituer à cette méthode le dry farming, la situation peut tôt ou tard devenir désespérée. La seule solution du problème semble être une planification de l'utilisation des terres, qui donnerait une place importante à la plantation d'arbres. L'activité forestière doit être intégrée dans le cadre de la mise en valeur organisée de l'économie, l'accent étant mis sur l'agriculture (nécessité économique), l'horticulture, le contrôle du pâturage, la lutte contre l'érosion et tout le domaine de l'utilisation planifiée des terres.
Le nouveau Service forestier est destiné à collaborer le plus étroitement possible avec les autres services gouvernementaux et avec les organismes de mise en valeur déjà à l'œuvre. Pendant sa première année d'activité, il a étroitement participé à la réalisation de projets faits par d'autres services. Cette expérience de coopération est des plus encourageantes.
Le Domaine forestier provincial de Tripolitaine se compose de réserves disséminées sur toute l'étendue de la plaine côtière, et il est souvent difficile de savoir où elles commencent et où elles finissent. Les contestations de limites sont fréquentes et acharnées. En dépit de ses prétentions sur ces terres, il est douteux que la Division forestière dispose de titres légaux pour les justifier dans beaucoup de cas. Un inventaire forestier s'avère nécessaire et urgent et, à cet égard, des progrès ont déjà été réalisés. Dans le cadre du programme de mise en valeur forestière de la mission des Etats-Unis on a dégagé des crédits pour entreprendre cette tâche gigantesque. Le directeur des Domaines a promis d'apporter son aide en matière de règlement des litiges.
On ne peut pas envisager de mise en valeur ou de plan de travail avant que soit réalisé un inventaire sérieux et moderne.
· D'après un article de journal, le Parlement mexicain a demandé a des experts de définir devant lui les problèmes urgents du pays.
La première question à examiner concernait l'exploitation et la conservation des forêts. Le premier orateur inscrit opposa la négligence manifestée par le Mexique à l'égard de ses ressources à la politique rationnelle de la Suède. Il déclara que le Mexique avait besoin d'environ 6 millions de livres sterling ($16,8 millions) pour payer des gardes forestiers et développer l'industrie forestière. Il insista pour que soit écartée toute proposition de nationalisation pour laquelle il estime que l'Etat n'est pas préparé.
Un dixième de la population mexicaine est composé d'Indiens vivant en marge de la société dans les montagnes couvertes de forêts qu'ils ne peuvent exploiter faute de routes, de capitaux ou de la compétence technique appropriée. «Si nous ne donnons pas aux Indiens autochtones les moyens de profiter des forêts, ils les détruiront, non parce qu'ils ignorent le problème de la conservation mais par nécessité vitale. Ils coupent les bois, brûlent les arbres, arrachent les souches, puis ils sèment. Ils obtiennent quelques kilogrammes de mais, mais au prix de la destruction de peuplements d'arbres de valeur.»
Aux critiques exprimées ouvertement par les experts le Sénat ajoutera probablement les conclusions des études plus détaillées effectuées depuis 1951 par une mission de spécialistes forestiers de la FAO. Le deuxième volume des rapports de la mission a été récemment publié.
On espère que les deux problèmes connexes du reboisement et de l'exploitation du bois ainsi mis en lumière, il ne sera pas nécessaire de faire remarquer, comme le président de l'Association forestière mexicaine le fit devant le Sénat, que le Mexique avec ses 800000 habitants de plus chaque année et la perte de milliers d'hectares productifs, va droit au déséquilibre économique.
· Sur invitation du gouvernement norvégien, le Comité mixte FAO/CEE des techniques du travail en forêt et de la formation des ouvriers forestiers tiendra sa troisième session à Oslo du 1er au 5 juin 1959.
Ce Comité a été mis sur pied en 1954 et constitue un sous-groupe de la Commission européenne des forêts et de la Commission Au bois de la CEE. Il s'intéresse à la rationalisation de l'exploitation et à l'accroissement de la productivité Au travail en forêt, par l'amélioration des techniques de travail, des outils et du matériel.
A cette session, le Comité va, selon son habitude, passer en revue les activités de ses sous-commissions et dresser un programme de travail pour la prochaine ou les deux prochaines années. Ce programme comporte les techniques de travail, l'essai et les applications du matériel, l'exploitation en montagne, la formation spécialisée, la prévention contre les accidents, la terminologie.
Ce travail est effectué par des groupes de travail spécialisés responsables de l'élaboration détaillée des projets qui sont confiés aux experts rapporteurs appartenant à un ou plusieurs pays. Par exemple, une tâche importants fut la normalisation des essais de matériel forestier. Il on est résulté la rédaction de protocoles provisoires sur l'essai des tracteurs et des treuils. Un travail identique est en cours, sur l'essai des scies mécaniques, des machines à écorcer et des machines à faire des copeaux. D'autres projets comportent des études techniques, technologiques et économiques sur les tracteurs, les scies mécaniques, les machines à écorcer, les câbles et les routes forestières.
Les travaux sur la formation spécialisée et la prévention contre les accidents sont effectués en collaboration, avec l'OIT. En ce qui concerne le personnel forestier de niveau moyen ou inférieur, la coopération internationale est assurée par le système de bourses de l'OIT, par des cours de formation organisés conjointement, a l'échelon international, par la FAO, la CEE et l'OIT.
A la session d'Oslo, la discussion portera, entre autres, sur les méthodes à adopter pour concentrer les efforts et obtenir le maximum de résultat avec les moyens disponibles.
La session sera suivie d'un voyage l'études organisé par les autorités forestières norvégiennes, au cours duquel les participants pourront étudier les aspects les plus modernes de l'exploitation forestière de ce pays et visiter des instituts de recherches et autres établissements s'occupant de l'exploitation et de l'emploi du bois.
Cliché: M. Ganzin
· Une brochure publiée par le ministre de l'Agriculture de l'Irlande du Nord montre comment l'accélération du reboisement depuis la fin de la dernière guerre a entraîné corrélativement une augmentation rapide do nombre des ouvriers permanents: de 260 hommes environ en 1946, à plus de 1500 aujourd'hui.
Un des éléments importants du problème do la main-d'œuvre forestière est la possibilité de trouver des logements convenables.
Les forêts étant inévitablement située dans les régions les plus éloignées et isolées du pays, le ministère de l'Agriculture (division des Forêts) a dû prendre lui-même l'initiative d'un assez vaste programme de logement. Les logements sont construits soit sous forme de maisons isolées ou jumelées, soit par groupes de plusieurs maisons qui deviendront plus tard de nouveaux villages forestiers; toutes sont construites suivant les normes modernes de l'agrément et du confort. Deux cents maisons environ ont déjà été construites par le ministère et, en outre, environ 100 maisons anciennes, achetées avec le terrain et réparées ou reconstruites sont occupées par le personnel de l'Administration. Avec l'augmentation de la superficie forestière le nombre de maisons nécessaire sera sans doute beaucoup plus grand.
La formation des ouvriers, pour en faire des contremaîtres dans les différentes branches du travail forestier, est réalisée sur place sous la surveillance des préposés forestiers expérimentés et des ingénieurs forestiers du ministère. Ces derniers sont généralement formés dans les universités de Grande-Bretagne, tandis que les futurs préposés forestiers sont demandés aux écoles de la Forestry Commission du Royaume-Uni; en effet, le personnel du Service forestier nécessaire n'est jamais suffisant pour justifier l'établissement d'écoles spéciales ou d'une faculté forestière en Irlande du Nord. Il existe dans les services du ministère un nombre considérable de jeunes gens qui ont obtenu, grâce à leur valeur, la possibilité de faire gratuitement leurs études forestières, avec des bourses à peu près équivalentes à un salaire normal, et qui peuvent maintenant escompter une carrière rémunératrice dans le service forestier.
Les mêmes raisons qui rendent impossible la création en Irlande du Nord d'un enseignement forestier de niveau supérieur font que la recherche forestière est limitée aux problèmes d'importance locale plutôt qu'aux recherches fondamentales. Ces recherches fondamentales exigent les moyens importants dont disposent la Forestry Commission et les universités de Grande-Bretagne; les résultats de ces recherches sont, en général, applicables à l'Irlande du Nord. Le ministère, pour sa part, coopère à ces recherches chaque fois qu'il est possible en poursuivant des recherches complémentaires. Un problème qui, en ce qui concerne l'Irlande du Nord, demande des recherches plus poussées que celles entreprises par la Forestry Commission est celui des plantations dans les tourbières. En conséquence, une série d'expériences ont été mises en route conjointement par la Division des recherches du ministère et la Queen's University de Belfast.
On espère que les renseignements fournis par ces expériences constitueront une base sûre pour l'amélioration des techniques de plantation dans les tourbières. On peut avoir une idée de l'importance de ces expériences si l'on sait que chaque fois que l'altitude normale de plantation (environ 1200 feet [365 m]) peut être augmentée de 100 feet (30 m), cela représente un gain de plus de 3000 acres (2000 ha) de nouveaux terrains.
