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OBTENIR LA DOSE RECOMMANDÉE

Figure 15. Volume d’application.

Conseils:

  • Pour les pulvérisateurs portables, des formulations de pesticide avec un volume d’application supérieur ou égal à 1 l/ha devraient être utilisées car elles seront probablement moins concentrées et, par conséquent, moins toxiques pour les opérateurs que les formulations appliquées à 0,5 l/ha.
  • Beaucoup de personnes épandent plus d’insecticide que nécessaire car elles ne connaissent pas bien les méthodes d’étalonnage et qu’elles souhaitent voir les criquets mourir rapidement. Il faut se rappeler que la dose correcte tuera effectivement les criquets mais que la mortalité n’apparaît que plusieurs heures ou même plusieurs jours après le traitement avec certains insecticides conventionnels.

Calculer le volume d’application

Afin d’obtenir la dose recommandée pour une formulation d’insecticide donnée, le volume d’application ou, en d’autres termes, le volume de liquide à pulvériser par hectare, doit être mesuré. Le volume d’application nécessaire dépend de la dose recommandée (g m.a./ha) et de la concentration de la matière active dans la formulation (g m.a./l). On peut le calculer à l’aide de la formule suivante:

Formule 1

Par exemple, si une formulation de bendiocarb contient 200 g m.a./l, l’Annexe 3.1 indique que la dose recommandée pour le bendiocarb est de 100 g m.a./ha. Par conséquent, le volume d’application peut être calculé à l’aide de la Formule 1 de la façon suivante:

Cela signifie que si on épand 0,5 litre d’une formulation de bendiocarb à 200 g m.a./ha sur chaque hectare, la dose de matière active recommandée sera effectivement appliquée sur chaque hectare.

Conseil: si le volume d’application est très inférieur à 0,5 l/ha, il sera nécessaire de diluer la formulation avec un solvant relativement peu volatile, tel que de l’huile de graines de coton, afin qu’un nombre suffisant de gouttelettes soit produit.

Figure 16. Schéma indiquant la terminologie utilisée pour l’étalonnage.

Question fréquemment posée no 6 (voir réponse page 83)

Est-ce que des doses différentes d’insecticides sont nécessaires pour tuer les différents stades de développement des acridiens – premiers stades larvaires, derniers stades larvaires, ailés – pouvant se rencontrer sur le terrain?

Conseil: le rendement d’un pulvérisateur est la superficie qu’il peut traiter en une heure. Il n’est généralement pas nécessaire de le calculer mais une estimation approximative peut être obtenue avec la formule suivante:


Cette formule ne tient cependant pas compte du temps nécessaire pour se déplacer d’un passage à l’autre à la fin de chaque andain. En conséquence, le rendement réel sera toujours inférieur au rendement théorique. Dans le cas d’un aéronef, le rendement sera bien inférieur car les virages consomment une part significative du temps de vol dont il faudra aussi déduire les temps de convoyage pour ravitailler l’avion en carburant et en pesticide.

Calculer les paramètres du pulvérisateur pour obtenir le volume d’application voulu

Afin d’épandre le volume d’application voulu tel que calculé selon la Formule 1, il faudra régler trois paramètres de pulvérisation (voir Fig. 16):

Il est important de comprendre le rapport qui existe entre ces différents paramètres. Il peut être nécessaire de fournir aux opérateurs des conseils concernant le débit, l’espacement entre les passes et la vitesse d’avancement afin qu’ils obtiennent le volume d’application et la dose corrects pour des insecticides qu’ils n’ont pas encore jamais utilisés. Si les conditions d’application changent et que l’un de ces facteurs doive être modifié, il sera également nécessaire d’ajuster un ou deux des autres facteurs pour maintenir un volume d’application correct et la dose recommandée.

Par exemple, si le vent forcit, il pourra être possible d’accroître l’espacement entre les passes, ce qui présente l’avantage de permettre une vitesse d’exécution plus grande. Pour maintenir corrects le volume d’application et la dose, il faudra soit diminuer la vitesse d’avancement du pulvérisateur, soit augmenter son débit. Afin de bénéficier de l’avantage d’un rendement plus élevé avec un espacement plus large entre les passes, il faudra, si cela est possible, augmenter le débit plutôt que réduire la vitesse d’avancement.

Question fréquemment posée no 7 (voir réponse page 83)

Comment l’espacement entre les passes et la vitesse d’avancement peuvent-ils être mesurés de façon relativement précise sur le terrain?

Récapitulatif des calculs concernant l’étalonnage

Si un nouvel insecticide doit être utilisé contre le Criquet pèlerin ou si les paramètres d’application doivent être changés, les calculs pour l’étalonnage s’effectuent en trois étapes:

Étape 1. Trouver la dose (g m.a./ha). Lire sur l’étiquette du pesticide les recommandations du fabricant pour les traitements antiacridiens. Si ces recommandations sont données sous forme de dose (g m.a./ha), passer à l’Étape 2. Si elles sont données sous forme de volume d’application (l/ha), passer directement à l’Étape 3. Si l’étiquette ne comporte pas de recommandation de dose, identifier la matière active de l’insecticide utilisé et consulter la liste FAO relative aux doses recommandées (voir Annexe 3.1) ou d’autres sources pour déterminer la dose recommandée en g m.a./ha pour la lutte antiacridienne.

Étape 2. Convertir la dose en un volume d’application (l/ha). Lire la concentration de la formulation insecticide exprimée en g m.a./l (et également souvent en pourcentage de la masse par volume, % m/v), indiquée sur l’étiquette de l’insecticide et utiliser la Formule 1 présentée page 37 pour calculer le volume d’application en l/ha.

Étape 3. Calculer le débit nécessaire (l/min). Utiliser la Formule 2 présentée page 41 pour calculer le débit nécessaire à l’obtention du volume d’application (en utilisant des chiffres réalistes pour l’espacement entre les passes et la vitesse d’avancement).

Exemple

Par exemple, si la cible est constituée de bandes larvaires traitées par un pulvérisateur porté par véhicule avec du bendiocarb à une formulation de 20% m/v (200 g m.a./l), en se déplaçant à une vitesse de 4,8 km/h avec un espacement de 25 m entre les passes, le débit peut être calculé à l’aide de la Formule 2. Il a déjà été calculé que le volume d’application nécessaire pour épandre la dose recommandée de bendiocarb dans une formulation de 200 g m.a/ha est de 0,5 l/ha. Utiliser la Formule 2 présentée page 41 pour obtenir le débit:

Conseil: si de mauvaises unités sont utilisées, les formules donneront un résultat erroné et une dose incorrecte sera appliquée. Bien vérifier les unités et les convertir si besoin dans les unités utilisées dans les formules susmentionnées. Voir les facteurs de conversion des unités fréquemment utilisées en Annexe 5.5.

Choisir l’espacement entre les passes (traitement en couverture totale)

L’espacement entre les passes est déterminé par le type de pulvérisateur et les conditions aérologiques durant la pulvérisation. Cet espacement doit être suffisamment large pour que les zones cibles puissent être traitées rapidement mais pas trop large sinon l’insecticide ne couvrira pas de façon suffisamment uniforme la superficie des interpasses. Choisir un espacement entre les passes d’après la documentation du constructeur, la vitesse du vent et sa propre connaissance du pulvérisateur. Les interpasses habituelles sont de 10 m pour les pulvérisateurs manuels à disque rotatif, de 30 m pour les pulvérisateurs à dérive montés sur véhicule (ou de 50 m pour les pulvérisateurs à jet porté montés sur véhicule) et de 100 m pour un aéronef. Des détails supplémentaires sur les interpasses pouvant être recommandées sont fournis en Annexe 5.3. L’Annexe 2.2 décrit comment mesurer la longueur de son pas pour permettre au personnel de terrain de mesurer les interpasses de façon assez précise en comptant le nombre de leurs pas.

Choisir la vitesse du pulvérisateur

La vitesse d’avancement est principalement déterminée par les limitations du système de transport du pulvérisateur, c’est-à-dire la vitesse à laquelle une personne peut marcher confortablement (environ 4 km/h), la vitesse à laquelle on peut conduire un véhicule sans danger sur un terrain accidenté (7 km/h environ), ou la vitesse de vol normale d’un aéronef (entre 140 et 200 km/h). Il faudrait vérifier avec un chronomètre la vitesse du pulvérisateur sur une distance établie (voir Annexe 2.3 pour plus de détails) et utiliser ce chiffre dans les calculs. Pour l’aéronef, consulter le pilote pour vérifier la vitesse de vol normale lors d’une pulvérisation.

Choisir le débit

Le débit est normalement le plus facile de ces trois facteurs à ajuster et il doit être réglé pour que le volume d’application correct (et donc la dose) soit appliqué avec l’interpasse et la vitesse d’avancement choisis. La Formule 2 ci-dessous est utilisée pour déterminer le débit correct.

Formule 2

Conseil: si on utilise un aéronef équipé d’au moins deux atomiseurs, ne pas oublier que le débit calculé devra être divisé par le nombre d’atomiseurs pour que soit obtenu le débit de chaque atomiseur.

La Formule 2 peut être modifiée si une des autres variables doit être calculée; par exemple, si le débit et la vitesse ne peuvent pas être changés, l’espacement entre les passes qu’il faudra utiliser peut être calculé de la façon suivante:

 

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