MST ET SIDA/CAMEROUN
MST ET SIDA
(Enquête radiophonique) 35 minutes
Animateur:
Voici «quelle santé pour vous».
Quelle santé pour vous, une émission de Radio Lolodorf présentée par Pascal Sawong et réalisée par Christian Ebah, avec Guy Emmanuel Mvoum à la technique.
Mesdames et Messieurs, merci de nous rejoindre pour une nouvelle émission entièrement consacrée au MST et au Sida. Au sommaire de cette émission, une causerie-débat avec les populations du village de Kaba qui reconnaissent lexistence du Sida et les méthodes contraceptives alors que dautres les contestent. Vous allez également suivre les opinions des jeunes filles de Bikoka qui reconnaissent lexistence des MST et SIDA, et enfin un entretien très épicé avec le Docteur Mbassa Vincent, médecin chef de lhôpital du District de santé de Lolodorf sur ces maladies.
(Musique traditionnelle sur le Sida)
Animateur:
Cétait notamment une musique traditionnelle que nous avons pu recueillir à Bikoka sur les MST et le SIDA. Que sont ces maladies qui font rage actuellement? Nous le saurons dans quelques instants.
Les MST sont des maladies sexuellement transmissibles. Les plus courantes sont la gonococcie, linfection génitale, le chlamydia trachomatis, linfection génitale à mycoplasme, la candida génitale, la vaginite bactérienne, le chancre, lherpès génital et le Sida. Le SIDA syndrome immunodéficitaire acquis est une infection transmise par voie sexuelle, sanguine et transplantaire de mère à enfant. Dans le monde, depuis la découverte du premier cas du Sida en 1981 aux Etats Unis, les sujets atteints ne cessent daugmenter LOMS estime quactuellement 18 millions dadultes et environ 1,5 millions denfants ont été infectés par le virus VIH et que 4,5 millions de personnes auraient développé la maladie. Par ailleurs, dici lan 2000, 30 à 40 millions dhommes, de femmes et denfants seront infectés par le VIH et 10 à 15 millions denfants seront orphelins de mère ou de père morts du Sida. La situation du Sida au Cameroun est alarmante au vu des données statistiques des dernières journées camerounaises du Sida. Le taux de positivité se situe autour de 7,5 pour cent, ce qui représente environ 230 000 personnes. Ces chiffres connaissent malheureusement une ascension vertigineuse dannée en année.
La répartition géographique des cas recensés en 1995 classe les zones urbaines en tête avec 77,6 pour cent de siéro positifs contre 22,4 pour cent en milieu rural. Douala et Yaoundé occupent la première place.
Les filles libres étant les personnes les plus concernées (45 pour cent), suivies des transporteurs (17 pour cent) et des hommes en tenue (6,5 pour cent). Le mode de transmission le plus fréquent est par voie sexuelle (90 pour cent des cas)\; la transfusion sanguine (8 pour cent) et la voie foeto-maternelle (5 pour cent).
Vous écoutez votre magazine Quelle santé pour vous?. Vous connaissez les MST et le Sida. Pour plus dinformations sur ces maladies, nous avons eu un entretien avec le Docteur Mbassa Vincent, médecin chef de lhôpital de District de Lolodorf, qui va commencer par définir ces maladies.
Docteur Mbassa Vincent:
En quelques mots, je dirais que les MST sont les maladies sexuellement transmissibles, cest à dire des maladies quon ne contacte que lors de rapports sexuels, par exemple: la gonococcie et la syphilis.
Le Sida est aussi une maladie sexuellement transmissible mais elle est particulière. Elle peut se transmettre sans rapports sexuels notamment par les transfusions sanguines ou par des objets souillés tels que les seringues utilisées par plusieurs malades. Comme nous le savons, le Sida est le syndrome immunodéficitaire acquis. Cest ce que je peux dire en quelques mots.
Animateur:
Docteur, quel est le taux de prévalence des MST dans la zone de Lolodorf et quels sont les moyens de lutte dont dispose votre hôpital pour lutter contre ce fléau?
Docteur Mbassa Vincent:
En réalité pour ce qui est du taux de prévalence, je ne peux pas me prononcer parce très peu de malades viennent à lhôpital pour poser le problème de MST. Il sagit dun nombre de personnel très insignifiant par rapport à ce qui est réellement constaté au niveau du quartier et de la société quand on la pénètre. Cest pourquoi je ne peux pas mhasarder à me prononcer sur le taux de prévalence.
Les moyens de lutte: nous avons les médicaments quil faut cependant nous ne les avons pas tous, mais nous avons ce quil faut pour traiter les MST. Nous utilisons aussi la sensibilisation dès que nous avons affaire à un malade, nous répétons quil faut traiter les deux partenaires. Ensuite, nous donnons des conseils quant à la responsabilité au niveau des rapports occasionnels qui doivent être protégés. Nous constatons une fois de plus que très peu de gens participent à cette sensibilisation. En effet quand on fait le constat au niveau de notre pharmacie, nous notons que peu de préservatifs sont achetés. Et cela malgré tous les efforts que nous essayons de faire et les conseils que nous essayons de donner, ne serait-ce que pour les quelques rares malades qui passent. Les gens ne prennent pas au sérieux les problèmes de MST et SIDA.
Lan dernier, le chef de district a initié un programme de sensibilisation qui a commencé à Lolodorf au niveau des établissements scolaires, des associations et de la société. Mais nous sommes confrontés au manque de moyens nécessaires pour faire les tâches que nous nous sommes assignées. Parce quen réalité quand on parle de moyens, il est question de moyens de locomotion. Déplacer et former les équipes, et parcourir tout le District, nécessitent vraiment des moyens ou cest le blocage. Ce qui fait quà un moment donné, on peut initier quelque chose mais cela névolue pas parce que nous navons pas tous les moyens pour réaliser ce que nous voulons faire.
Animateur:
Est-ce que vous avez limpression que les gens dici font un effort pour éviter les MST et le SIDA?
Docteur Mbassa Vincent:
Je dirais demblée non, parce que cest regrettable mais il faut vraiment le dire, ces gens se comportent mal. Le comportement social responsable au niveau des rapports sexuels nexiste pas. Les gens se comportent comme si les MST et le Sida nexistaient pas, comme si le Sida nexistait pas. Comme je le disais précédemment, lexemple, et cest un bon exemple, ce sont les pharmacies. Les gens nachètent jamais de préservatifs, à moins quils ne les achètent dans leur quartier. Cest regrettable parce quon vit comme sil ny avait pas le Sida.
Animateur:
Parmi cette catégorie de personnes, peut-on savoir aujourdhui quelles les personnes les plus atteintes par les maladies sexuellement transmissibles ou par le Sida?
Docteur Mbassa Vincent:
Ce sont les jeunes, pour cela le constat est clair. Ce sont les jeunes, on ne peut pas dire les femmes libres, les hommes libres. Mais ce qui est sûr, cest que tout le monde est touché. Nous vivons dans une société où il y a un contact permanent entre ce quon appelait les femmes libres, les hommes libres, les hommes mariés, et ainsi de suite. Cest pour dire que tout le monde peut être touché. Mais ce qui est certain, cest que ce sont les jeunes à être les plus touchés.
Animateur:
Oui, si je comprends quil y a un tumulte dans ce domaine mais concrètement les jeunes allant de quel âge à quel âge? Nous voulons savoir.
Docteur Mbassa Vincent:
Les jeunes dembléede 30 ans dans lensemble ce sont les jeunes de moins de 30 ans.
Animateur:
Docteur, quels conseils pouvez-vous donner à ceux qui doutent ou réfutent lexistence du SIDA?
Docteur Mbassa Vincent:
Il faut que les gens cherchent à sinformer, cest vrai que nous navons pas toujours les mots justes pour convaincre mais il faut que les gens essayent de sinformer. Pour beaucoup cest encore nouveau mais il suffit de sinformer. Nous avons parfois des malades qui décèdent ici du Sida. Nous ne pouvons pas présenter ces malades comme un trophée à la population. Cest aussi le problème, il y a le secret professionnel, lintimité du malade que nous ne pouvons pas trahir, donc les gens doivent sinformer, essayer daccepter ce qui existe ailleurs si pour eux cela nexiste pas ici. Il faut quils comprennent que nous voyageons tous, nous évoluons un peu partout. Cela pourrait donc arriver ici même si jusquà présent, ce nest pas encore arrivé ici. Cest ce que je peux dire.
Animateur:
(Musique traditionnelle) du groupe de Kaba, vous avez écouté le Docteur Mbassa Vincent qui donnait lexplication sur lévolution de ces différentes maladies. Malgré toutes ces explications, il y a des gens qui doutent de lexistence du SIDA dans cette localité. Nous avons eu une causerie avec les populations de Kaba, la voici:
Intervenants:
Jai entendu parler du Sida mais moi je ne sais pas exactement cette maladie de où ça sort. Donc je ne sais pas comment vous lexpliquer, mais je sais que ça existe parce que jen ai entendu parler.
Ecoutez je vous dis la vérité que cette histoire a commencé depuis longtemps, je lentends parler, il me parle du Sida, du sida, du sida, du sida, sida, quest ce que cest cette affaire du Sida?
Vous, vous les blancs là, cest vous qui amenez ça, expliquez-nous ça comme il se doit, plutôt que de nous parler de ça tout simplement. Vous amenez des choses, vous écrivez Sida, ça veut dire quoi?
Moi je ne connais pas ça, je lai dit même quelque part, je lai dit un peu plus haut que vraiment, maintenant ça ne va pas.
Je veux répondre un peu au père: on dit que le Sida se transmet par les rapports sexuels, cest ce quon voulait dire ici, cest que le Sida se transmet par les rapports sexuels et par lusage des aiguilles, des lames de rasoir et des couteaux, des brosses à dents infectées, par lusage doutils infectés.
Moi, je dois être content aujourdhui parce que sûrement moi je ny vais plus, je ne vois plus ce que cest, donc je crois que je peux ne plus encore avoir le SIDA.
Moi je trouve que pour mieux savoir que quelquun a le SIDA, cest ce qui doit être notre préoccupation, la précaution à prendre. Cest quun sidéen a premièrement des tâches sur son corps comme un lépreux, il a des furoncles, il a régulièrement des abcès, il a la diarrhée. Je crois que partant de là, chaque individu doit savoir que celui-ci a le Sida
Vous allez nous apprendre beaucoup de choses ici, moi jai dit que je veux apprendre des choses chez vous, les blancs, je veux apprendre beaucoup de choses chez vous, donc maintenant vous dites que le Sida se transmet avec le sang et cest tout ce que vous dites.
Moi je voudrais continuer à expliquer le sigle du Sida parce quon nous a demandé ce que cela signifiait. Je voudrais donc dire que le mot Sida est un sigle qui signifie syndrome immunodéficitaire acquis. Cest une maladie qui, dès quelle a contacté le sujet cause une rupture ou une destruction du mécanisme de défense immunitaire du corps contre les diverses infections conduisant à la mort. Le Sida est causé par une infection due au virus immunodéficitaire humain.
Animateur:
Oui, comment connaissez-vous tout cela? Que pouvez-vous nous dire?
Intervenants:
Oui nous connaissons ces choses à travers les affiches, les campagnes de sensibilisation faites par des infirmiers, des médecins dans les villages, dans les hôpitaux.
Je ne connais pas cette maladie, ce nest que hier, hier quon ma parlé du Sida, sida, sida,...sida.
Je nai connais pas cette maladie. Avant on nous parlait des pians, la syphilis. Je connais gonococcie. - Oui le congidale, la séculiste ce sont des maladies sexuellement transmissibles, le Sida également.
Le Sida, vous connaissez, cest vous qui connaissez, moi je ne connais pas ça. Nous devons comprendre quil a raison parce quen son temps il y avait lobéissance, lobéissance vis à vis des parents, parfois même je parlerais du christianisme qui était bien suivi parce que lhomme craint Dieu.
Animateur:
Cest lopinion de quelques personnes de Kaba qui contestent lexistence du Sida alors que vous et moi savons que le Sida existe bel et bien. Les jeunes filles de Bikoka pour leur part ont vu ce que cest que le MST et le SIDA, elles savent comment se protéger contre ces maladies et nous les écoutons.
Intervenants:
Moi jen ai déjà entendu, jen ai vu parce quau village, il y a une maman qui habitait en face de notre maison, elle est morte parce quelle avait le SIDA. Elle était à Yaoundé et on lavait amené ici à lhôpital de Lolodorf, elle avait le SIDA. Ses cheveux tombaient, elle maigrissait, elle avait la diarrhée, et le Docteur cachait. Mais cest lorsquelle est morte que le Docteur a dit de quoi il sagissait. Pour éviter le Sida, il faut utiliser les préservatifs lors des rapports sexuels, nous devons donc utiliser les préservatifs. On ne doit pas utiliser les mêmes seringues. Donc si jy vais à lhôpital et quon me fait une piqûre, on ne doit plus injecter une autre personne avec la même seringue pour éviter le Sida.
Animateur:
Cétait quelle santé pour vous. Une émission de radio Lolodorf présentée par Pascal Sawong et réalisée par Christian Ebah. A la technique, Guy Emmanuel Mvoum. Portez-vous bien, au revoir et à très bientôt.
(Musique traditionnelle sur le SIDA)
PARENTÉ RESPONSABLE
(Causerie-Débat) 45 minutes
Animateur:
«Parenté responsable où es-tu?» Parenté responsable où es-tu? Cest un programme que vous propose la radio rurale de Lolodorf avec le concours des animateurs en formation sur les émissions éducatives du IEC/SR de la FAO, du FNUAP et du Ministère de lAgriculture.
(Musique traditionnelle)
Parenté responsable où es-tu, une causerie-débat présentée par Thimoté Bell Manga de CRTV dExtrême-Nord avec le concours de toute léquipe de séminaristes conduite par Monsieur Jean Pierre Ilboudo, Spécialiste de la communication, superviseur technique du projet IEC/SR, du siège de la FAO à Rome, formateur. La technique est de Emmanuel Guy Mvoum.
Mesdames, messieurs, une fois de plus bonsoir. Dans le cadre des émissions éducatives pour la radio rurale, léquipe de formation des animateurs du projet IEC/SR - Entendez; information éducation communication communautaire en santé de la reproduction, cette équipe de formation, disais-je, sest rendue à Bikoka, localité située à 5 km de Lolodorf sur la route de Kribi dans le Sud Cameroun.
Les conflits conjugaux et la scolarisation de la jeune fille, cest le thème de la causerie-débat à laquelle nous vous convions, et pour ce faire nous avons rencontré les hommes de Bikoka qui vont vous dire les causes des conflits et de la déperdition scolaire de la jeune fille dans la région du Sud Cameroun. Le manque déducation à la vie familiale et au dialogue entre parents et enfants, peuvent-elles être des raisons qui freinent le développement communautaire à Bikoka. Vous le saurez en suivant cette émission. Mais avant, voici une musique traditionnelle du groupe des femmes de Kaba qui fera plaisir à tous ceux qui écoutent la radio en ce moment. Cette musique recueillie par le groupe de femmes de Kaba lors dune soirée culturelle, vous met en condition pour une bonne écoute de ce programme. Les conflits conjugaux sont des situations qui fragilisent un certain nombre de foyers. A Bikoka le phénomène existe. Cest dû aussi au fait que les deux responsables de la famille, que sont le père et la mère, se livrent parfois à la consommation abusive de lalcool et aussi à une vie incontrôlée.
Les responsables de ce village en loccurrence Messieurs Eyene Oye, Samuel Eyéné, Tsoungui Ernest, Ateba Oyé Albert, Essomba Edouard et Semengue Aldolf, tous de Bikoka nous donnent les causes fréquentes de ces conflits. Ils sont au micro de Crépin Mekok.
Monsieur, dites-nous quelles peuvent être les principales causes des conflits dans les ménages?
Mr. Eyéné Oyé:
Ce qui emmerde les ménages surtout cest la désobéissance. Lune des premières causes, cest la désobéissance parce que le patron, ce quil veut, cest que la femme ne lui marche pas dessus et quand ça ne va pas, il y a des dégâts. Quand je me fâche parfois après ma femme, si ça ne va pas cest la bastonnade. Après quand elle souffre cest moi toujours qui paie les remèdes, mais cest lénervement du cur.
Nous avons à tout moment des conflits conjugaux, à tout moment parce que nul, nul ne peut expliquer exactement pourquoi mais tout à coup ça nous arrive. Mais dans certains cas, cela part dabord dune chose, cest le libéralisme qui naît dans le foyer. Au lieu de se soumettre, tout individu mâle ou femelle croit faire comme il lentend de sa propre tête. Quand il y a déjà un abus puisque toute personne peut se réjouir, mais quand il y a un abus dans ce que les gens appellent divertissement, cest se lancer à la boisson que ce soit lhomme ou la femme, il ny aura plus dentente, il y aura toujours siège de palabre, et puis quand ça peut mener à certains buts néfastes. Le vrai foyer se construit. Celui-là ou celle-là doivent se respecter pour sauvegarder lhonneur de leur foyer et afin déviter les conflits. Et ce sont toujours les enfants qui en souffrent.
Tout ceci fait parti de la diversité culturelle des populations de larrondissement de Lolodorf. Parenté responsable où es-tu?, cest le titre de notre émission causerie-débat sur les conflits conjugaux et la scolarisation de la jeune fille.
Animateur:
En ce qui concerne le deuxième volet de cette émission, les différents intervenants pensent que la déperdition scolaire des jeunes filles est la résultante du manque de responsabilité de la part de leurs mamans qui doivent soccuper de léducation des filles à la maison. A cela sajoutent aussi la pauvreté et la délinquance juvénile. Ecoutons une fois de plus le groupe dhommes de Bikoka.
Intervenants:
Je veux pouvoir dire un mot en ce qui concerne la déperdition scolaire des jeunes filles, cest à dire que nous sommes en train de nous entretuer, parce que les jeunes filles mendiantes de tout petit bonheur et de naissance, nayant pas dencadrement satisfaisant, vont se livrer à la vie mondaine. Elles se livrent à la débauche afin de satisfaire leurs petits besoins, cest la raison de cette déperdition scolaire et de grossesses non désirées qui amènent et qui aboutissent à la mortalité infantile. Cest par manque dencadrement, par manque de soutien.
De mon côté, je crois et jajoute comme jai toujours ajouté sur ce que les autres ont dit. Je crois quil y a certaines mamans qui ne savent pas causer avec leurs filles à lâge de la puberté, cest très important une fois que vous savez que votre fille a atteint cet âge que la maman cause avec sa fille, lui montre les avantages et les désavantages. Il ne sagit pas seulement dinsuffisance matérielle, il y a des filles de gens riches qui se retrouvent avec des grossesses, ce nest pas franchement quil leur manque le matériel, mais cest laccent quon doit mettre, surtout les mamans pour éduquer leurs filles, merci.
Cest net, ce quil vient de dire mais je dis bien que cest une question que nous devons tous poser à Dieu, parce que si les villageois se plaignent, combien de fois les fonctionnaires, souffrent-ils autant que nous. On ne peut rien dire et accuser qui? Mais cest une question que nous devons tous poser à Dieu afin quil aide nos enfants.
Cest une question de temps. Les générations daujourdhui ne sont plus comme les générations dhier. Aucun parent ne peut refuser de payer la scolarisation de sa fille ou de son fils. Mais nous les parents nous sommes déçus. Premièrement ce sur quoi on pointé à Yaoundé-CRTV, cest sur la mode étrangère, ces apports qui ne sont pas dans nos coutumes ont fait de nos filles des irresponsables. Imaginez-vous que, vous payez la pension normale à votre fille, cette fille va à lécole, vous croyez quelle est à lécole, elle apporte une grossesse. Vous dites à votre femme: Prenez cet enfant, rentre à lécole ma fille, cette fille ne veut même plus aller à lécole, quest ce que vous allez faire à lautre, sa cadette qui est derrière? Voilà, une personne a parlé de léducation que les mamans doivent donner à leurs filles, cest tout à fait normal, mais il y a une chose, est ce que ces filles respectent leurs mamans? Lautre a parlé de la pauvreté, cette pauvreté nexiste même pas, puisque nous étions et nous sommes tous des fils de pauvres. Nous sommes allés à lécole pour quoi? Pour lamour dabord, est ce que nos parents nous surveillaient? Non, on avait confiance aux conseils que nous donnaient nos parents et aujourdhui on ne peut plus conseiller un enfant. Lenfant est plus lettré que toi, lenfant est plus sage que toi et ainsi de suite, quest ce que vous voulez quon lui dise? Demandez à cette génération de revenir au point de départ, à la case départ, cest tout.
Animateur:
Le groupe local de Kala à Kaba invite à former un groupe avec les différents membres dune famille. Chers auditeurs, vous constaterez que les différentes raisons évoquées par les hommes de Bikoka sont liées au développement de la société. Les uns et les autres doivent sentendre afin de bâtir une famille prospère. Vous devez instaurer un dialogue permanent au sein de la famille. La vie daujourdhui nest plus comme celle dhier encore moins comme celle de demain. Vous devez assurer dès aujourdhui votre plein épanouissement. Eduquer sa fille, cest éduquer une nation, cest aussi lenvoyer à lécole. Une fille instruite peut contribuer à lentente et à lharmonie dans un foyer et concourir au développement de la communauté. Cest à travers la scolarisation que la jeune fille peut bâtir un avenir meilleur, cest ce quon appelle la parenté responsable.
(Musique traditionnelle).
Animateur:
Nous sommes arrivés au terme de notre causerie-débat sur les conflits conjugaux et la scolarisation de la jeune fille. Nous remercions toute la communauté du village Bikoka dans larrondissement de Lolodorf pour leur disponibilité. Merci également à Monsieur Jean Pierre Ilboudo du siège de la FAO à Rome. La technique était assurée par Emmanuel Guy Mvoum. Au micro de présentation, Thimoté Bell Manga du CRTV Extrême-Nord. Au nom de toute léquipe, je vous remercie de votre aimable attention. Cétait Parenté responsable où es-tu? Une causerie débat sur la radio rurale de Lolodorf avec le groupe dhommes du village Bikoka. Lharmonie doit régner dans les foyers quand papa et maman sont en bons termes. Lavenir des enfants en dépend. Merci et au revoir.
(Musique traditionnelle sur le Sida)
LES MST ET LE SIDA
LES JEUNES FACE AU SIDA
(Magazine pour les jeunes) 55 minutes
Animateur:
Les jeunes face au Sida Une émission préparée et présentée par Jean Kouda. Mesdames, Messieurs, bonjour. Nous sommes heureux de vous rejoindre pour vous présenter ce magazine entièrement consacré au Sida et adressé aux jeunes.
Dans ce magazine nous vous informons sur ce quest le Sida, nous vous proposerons par la suite un entretien avec les jeunes du Lycée de Lolodorf. Nous poursuivrons par une causerie-débat avec les jeunes hommes mariés de Bikoka. Vous jugerez vous-même de leur degré de connaissance sur le sujet et de ce quils pensent de cette terrible maladie. Nous écouterons aussi les conseils du Docteur Vincent Mbassa, médecin chef de lhôpital de Lolodorf. Enfin, nous suivrons un cursus sur le voyage de la vie.
(Musique traditionnelle sur le Sida).
Animateur:
Cette chanson des femmes de Bikoka nous introduit au thème SIDA. Au fait quest ce que cest le Sida?
Le Sida syndrome immunodéficitaire acquis est une infection virale transmise par voie sexuelle, sanguine transplantaire de la mère à lenfant. La situation du Sida est alarmante au Cameroun comme dans toute lAfrique. Les jeunes sont les plus touchés. Plus de six millions sont déjà infectés du Sida en Afrique. Dici à la fin de lan 2 000, 30 à 40 millions dhommes, de femmes et denfants seront infectés par le virus. 10 à 15 millions denfants seront orphelins de père ou de mère morts de Sida. Au Cameroun, le taux de prévalence est passé de o, 5 à 7, 7 pour cent de 1978 à 1998. Mesdames, Messieurs, chers jeunes, vous voyez quil faut faire très attention pour se mettre à labri du Sida.
(Musique traditionnelle sur le Sida)
Animateur:
Nous allons rester avec les jeunes du Lycée de Lolodorf pour parler du Sida Ils vont vous dire une fois de plus ce quest le Sida et comment léviter. Que savez-vous du Sida?
Intervenants:
Je sais que le Sida existe, je sais que cest une maladie qui attaque le système défensif du corps humain, cest à dire quelle détruit les globules blancs qui protègent le corps humain. Quand on est atteint de cette maladie, on ne peut plus survivre, on est exposé aux autres maladies et il ny a pas des médicaments. Cest ce que je peux dire.
Animateur:
Pour vous le Sida existe?
Intervenant:
Oui, il existe. Je dirais que cest une maladie existante qui a eu commencé aux Etats Unis par un berger. Cest une maladie qui se transmet de lêtre humain à lêtre humain, qui attaque le système défensif de lhomme, et qui symbolise la mort
(Musique traditionnelle sur le Sida)
Animateur:
Amis jeunes, vous suivez votre magazine pour les jeunes, qui est aujourdhui entièrement consacré au Sida. Voici la causerie débat avec les jeunes hommes mariés de bikoka.
Intervenants:
De mon point de vue, je crois que cette histoire du Sida est une maladie imaginaire. Parce que lorsque jétais à lécole, même si je ne lai pas beaucoup fréquenté, on nous a toujours enseigné sur les bancs que chaque maladie a des symptômes. Mais depuis quon nous parle du Sida, on ne ma jamais dit les vrais symptômes de cette maladie, mais nous voyons les gens mourir. Et puis comme nous avons aussi une culture religieuse, nous savons que nul ne peut changer le destin, ce que Dieu a voulu pour lhomme. Donc vous pouvez rester très fidèle dans votre vie mais un jour arrivera ou peut être vous ferez un faux-pas, vous prenez le Sida et vous perdez la vie. Cest donc une maladie, qui, je trouve, nexiste pas entièrement.
Moi je dis très bien que le Sida nexiste pas. Parce que nous sommes noirs,t les blancs veulent nous mater, ils disent des bêtises en nous disant que le Sida existe.
Vous amenez les pygmées en brousse, vous amenez ceci, machin, truc, lélectricité, tout ça et leau, le noir ne connaît pas ça. Même le Sida, le noir ne connaît pas. Pendant que vous freinez les populations de lAfrique à faire denfants, chez vous, vous encouragez les gens à faire beaucoup denfants. Cest pourquoi vous amenez quelque chose pour nous mettre dans les problèmes en disant quil ne faut pas courir certaines filles pour quelles ne fassent pas denfants. Vous parlez du taux de natalité, du planning familial. Nos parents ne nous ont pas laissé cela. Pendant que la brousse nous envahit, nous devons lutter. Si je meurs, mon frère prend ma femme, il fait les enfants, si lautre vient aussi, il fait des enfants. Le Sida nexiste pas cest une affaire de blancs pour freiner lAfrique.
Réellement si le Sida existait au Cameroun, selon les informations que vous donnez, à savoir que le Sida a de leffet 10 ans après. Si le Sida existait depuis 1989, en 1999 combien de cas on pourrait enregistrer ici au Cameroun. Donc, pour ma part le Sida nexiste pas. Ne venez donc pas nous dire que le Sida, cest une maladie qui tue la population. Non, ça nexiste pas le Sida.
Intervenants:
Merci, je profite de cette situation parce que ce nest pas une sensibilisation, pour dire queffectivement le Sida existe. Si nous nous informons, si nous lisons, nous avons les chiffres réels, jusquà ce jour, des victimes du Sida au Cameroun. Mais comme vous lavez dit au commencement de cette émission, cest un débat où chacun est libre de donner son opinion. Mais à ce jour, nous avons des victimes déjà enterrées dans notre village, mais que tout le monde nie, comme on nie partout et ailleurs. Mais nous nallons pas à lhôpital pour faire des test du Sida. Mais nous autres qui allons régulièrement les faire, nous avons les résultats et nous savons que moi je suis sain et sauf. Votre émission est la bienvenue parce que cest une sensibilisation et ça doit attirer vraiment lattention de toute la jeunesse de ce village qui doit savoir que notre siècle a rencontré un phénomène rare, nous devons donc éviter le Sida. Je vous remercie.
(Musique traditionnelle sur le Sida)
Animateur:
Lami Jean Oscar disait tout à lheure: quelle est cette maladie qui na pas de signe, nest ce pas? Pour lui, le Sida nexiste pas parce quil ny a pas de signe Et moi je voudrais demander si parmi vous il y a quelquun qui a des idées sur les signes du Sida?
Intervenant:
Pour reconnaître quune personne a le Sida, on regarde sa peau et nous constatons des tâches jaunâtres tirant vers un vert jaunâtre. Et aussi si nous avons aussi une personne très maigre, si elle souffre aussi de la diarrhée chronique et excessive. Avec une toux sèche ne finissant jamais, tendant à cracher du sang. Oui, des personnes toujours assoiffées qui ont besoin de choses qui apportent de lénergie.
Pour être plus claire comme mon frère est en train de le déclarer, le signe principal du Sida, cest la diarrhée aiguë, les ganglions, lamaigrissement et on a aussi tout le temps soif.
Moi je continue à soutenir mon idée que le Sida nexiste pas, pourquoi, parce que nous constatons que toute maladie compliquée est habillée par le nom du Sida. Cest pour cette raison que jai demandé que les gens qui pense que le Sida existe nous donnent les symptômes de cette maladie. On ne peut pas nous dire dun coup que le Sida existe, méfiez-vous! Le Sida tue les gens sans quon nous démontre exactement les symptômes de la maladie.
Du même avis que mon collègue, le Sida moi je crois que cela nexiste pas. Vous pouvez boire de leau polluée qui vous donne la diarrhée aiguë comme vient de le dire mon frère, cela peut vous amener au destin que Dieu vous a envoyé. Donc nous suivons le chemin tracé par le créateur Dieu le tout-puissant. Pour ma part je crois que le Sida nexiste pas puisque la maladie, cest la maladie. Le Sida qui existe actuellement, ce sont les taches et ainsi de suite, la gale qui menace les gens, la lèpre, toute sorte de maladie. Mais on va seulement dire que cest le Sida, comme il est mort cest le Sida Mais, le Sida nexiste pas.
(Musique traditionnelle sur le Sida)
Animateur:
Oui, Monsieur a quelque chose à dire?
Intervenant:
A ma connaissance, si nous nous en tenons aux symptômes du Sida, nous allons conclure que le Sida nexiste pas dans la mesure ou le Sida englobe les symptômes dautres maladies. Il ny a pas vraiment de précisions au niveau des symptôme. Mais si nous faisons foi aux médecins pour mon frère qui a déclaré que mort du Christ, le Sida nexiste pas, le Sida vient des blancs.
Moi je dirais non dans la mesure où: est ce que les médecins Africains sont aussi des blancs? Ça veut dire quoi?
Ça veut dire quils ont fait des tests et ils ont approuvé les premiers tests que les blancs ont fait. Cest mon point de vue.
Je ne veux pas faire une séance ou bien une école, je dirais déjà à mes frères que la première des choses pour dire que le Sida existe pas ou bien quil existe pas, cest de faire les tests. Parce que les symptômes, symptômes, symptômes, symptômes du Sida, il faut dire quoi?
Quand on dit que le Sida fait quoi? Il détruit les globules blancs et les globules rouges et cest ce qui tient le corps humain. Quand tu nas plus ces deux forces, ton corps est déjà ouvert à toute les maladies, donc tu as déjà un corps qui nest plus le tien, cest à dire que même la chique peut te tuer parce que ton corps na plus de défense, il na plus rien. Donc en passant, le conseil que je peux vous donner, cest que le Sida nexiste pas, comme vous persistez à faire passer des tests.
(Musique traditionnelle sur le Sida).
Animateur:
Etre fidèle, labstinence et le port du préservatif sont pour le moment les choses pour éviter le Sida. Ecoutons les trois jeunes qui racontent le voyage de la vie. Trois adolescents très connus dans leur village, très touchés par tout ce qui se passe autour deux à propos de différents décès dhommes et de femmes, qui décident de réfléchir sur le chemin à suivre pour espérer au moins de gérer leur propre vie. Après tant de causeries sur tous les aspects de la vie, ils jugent que chacun deux devrait acheter une pirogue de la vie. Le premier dit que sa pirogue sera baptisé abstinence car il faudra quil attende de se marier pour faire le tour avec sa destinée. Le second déclare que sa pirogue sappellera fidélité, car il rêve dun agréable voyage avec sa compagne de vie. Et le troisième tout content dit que sa pirogue portera le nom de condom. Alors tous joyeux et heureux dacquérir trois pirogues au même moment, les trois adolescents se sont entendus pour emprunter lune des trois pirogues quand ils le voudront pourvu que leurs pieds ne touchent pas le cours deau plein de gonococcie, de syphilis et du Sida. Et vous, jeunes parents et responsables de demain, pour vous le voyage de la vie, quelle pirogue allez-vous choisir?
(Musique traditionnelle sur le Sida)
Animateur:
Les jeunes poursuivront la causerie-débat toujours avec le groupe des jeunes mariés de Bikoka.
Intervenants:
Moi je crois que le Sida existe effectivement puisquon en parle et ça fait beaucoup décho à létranger, comme au Cameroun, un peu partout dans les villages. On mobilise de grands fonds, on mobilise les personnes pour sensibiliser les gens. Il y a des preuves, les gens meurent, cest vrai. Alors mon problème reste celui de savoir à quoi aboutit cette sensibilisation, parce que jai appris à lécole que lorsquon fait un examen et quon découvre la maladie, cest pour la soigner. Mais on dit aux gens daller faire le test du Sida. Vous allez faire le test et on vous dit tout de suite que vous êtes atteint du Sida et que vous allez mourir dans deux ans, cinq ans ça dépend de lorganisme, comme vous dites là-bas. Mais est-ce que vous croyez que moralement cmieux de dire à quelquun que tu es atteint du Sida et que vous allez mourir sans le soigner? Alors pour moi, je constate quon laisse les gens mourir de ce Sida. Je constate quon parle beaucoup du sexe et on nous apprend quutiliser des lames, des seringues après lusage de la part dune autre personne atteinte du Sida, vous pouvez être atteint à votre tour. Je crois quil y a des boutiques, les Bamilékés, puisque cest eux qui sont les commerçants vous mexcuserez. Un bon Bamiléké prend la lame de rasoir, il se rase, il rince, il remet à la boutique, mais vous ne savez pas sil est atteint du Sida si vous êtes atteint demain, on va dire que cest le sexe parce quil sest prostitué et ainsi de suite.
Moi je dis que cet argent que les pouvoirs publics mettent pour sensibiliser, pour dire aux gens que quils sont atteints du Sida, quils le donnent aux jeunes pour financer les micros projets. Mais je préfère quon me donne de largent, oui tout à fait, puisque je sais que je vais mourir. Le paludisme tue. Vous avez tous les moyens, vous avez découvert certaines maladies, le cancer dont vous parlez partout, mais vous ne nous dites pas comment prévenir le cancer; le paludisme aussi, toutes ces maladies, et les accidents de route. Bref laissez nous, donnez nous largent, cet argent quon vous donne, les millions pour mobiliser les villages. Vous pouvez peut-être aider un village à faire les adductions deau et léducation du village, ce sont des milliards, cette histoire du Sida.
(Musique traditionnelle sur le Sida)
Animateur:
Je voudrais quon évolue un peu dans le questionnement parce quon a commencé à attaquer les problèmes de prévention.
Animateur:
Monsieur, vous avez la parole.
Intervenants:
Je vais toujours vous donner les arguments qui montrent bien que le Sida nexiste pas. Pendant que jétais à lécole, mes parent me disaient que lhomme blanc cest quelquun que lon appelle fée, donc chez nous on appelle kon: fantôme. Le blanc ignore pourquoi il ne trouve pas de remède qui soigne directement le Sida? Cest donc une lutte de colonisation parce que lAfrique est un continent riche et les blancs sont déjà très pauvres, ils nont plus rien. Pour quils viennent donc prendre des choses ici, il faut éliminer tout le monde. Moi je vous dis que cest les blancs qui ont inventé ce Sida pour le transmettre dans lorganisme des noirs. Vous devez le savoir, une maladie qui na pas de remède, une maladie dont on ne nous dit presque rien. Est ce que le blanc est là? Le blanc nest plus donc en vie? parce que nos père nous ont dit que le blanc est notre grand frère, et que quand ça ne va plus, le blanc va réagir. Nous sommes venus à deux, le noir et le blanc même père même mère. Quand le blanc dit quil tue le noir, parce quil ne faut pas nous dire à chaque moment que le Sida existe, ou alors cest que les blancs ont déjà décidé de tuer tous les noirs, cest tout. Merci de mavoir donné la parole. Mais vous savez que nous sommes dans un monde déjà intellectuel. Cette histoire du Sida en réalité il y a une maladie qui menace le monde entier,quon appelle vulgairement Sida. Mais vous savez cest comme lhomme, si lhomme existe, cela veut dire que lhomme a un créateur, alors son créateur peut décider de son sort. Je prends le cas du cancer, on soigne quand même quelques cas. Mais depuis 1981, il faut sen rendre compte, Les grands cocteurs nont jamais pu soigner quelquun atteint du Sida. Si le Sida existe vraiment, mais est ce quil existe vraiment? Moi je crois que nous devons nous mettre en garde, et sil faut mettre les chaussettes, nous devons les mettre tous. Tout ce que lhomme blanc dit, si non le Sida existe bel et bien, cela va évoluer dans notre causerie-débat. Nous avons suivi les uns et les autres. Il y a ceux qui disent que le Sida existe et dautres qui disent que le Sida nexiste pas. Cest leur opinion, cest tout à fait normal. Ce que nous pourrons poser comme question, cest si ce Sida qui existe ou nexiste pas. Sil existe, comment peut-on pour se prémunir contre le Sida? En ce qui concerne la prévention, de mon point de vue en tant que villageois, nous ne pensons pas quil existe, nous voulons une preuve. Mais pas une preuve pas dans le sens de la pharmacie, des capotes et du reste, non, nous voulons une preuve de quelquatteint du Sida, quon nous le montre. Moi qui parle jai déjà vu un malade du Sida. Je lai vu et je sais que le Sida existe. Maisi ceux qui nont pas vu de malades de Sida ne peuvent pas accepter ce que moi jai vu. Il faut que par exemple dans lhôpital de Lolo, sil y a un cas, quon dise aux gens vous qui doutez, venez donc voir et constatez-vous même que celui-ci est atteint de telle maladie, ce serait un point de départ. Et au niveau de la prévention, je veux dire à mes frères que la seule prévention est le préservatif. Moi je ne suis pas daccord, pourquoi? Je ne suis pas daccord, dans le sens que nous parlons déjà de la prévention, mais est-ce que nous sommes tombés daccord sur le fait que le Sida existe ou nexiste pas.
(Musique traditionnelle sur le Sida)
Intervenants:
Voilà la première question. Deuxièmement, on parle de lamaigrissement du malade, nous voyons aussi dautres personnes maigrir quand elles sont malades. Alors ce nest pas une raison quon vienne nous dire que quand quelquun maigrit beaucoup, ou bien quand il a la diarrhée, cest un des signes du Sida et la maladie va de complication en complication jusquà ce que la personne séteigne. Ça veut dire que pour vous si la maladie nexiste pas, il ny a même pas de prévention. Pour ceux qui pensent que la maladie existe, la prévention serait de faire quoi?
Merci. Moi je crois vraiment que le Sida existe, la seule prévention, cest de mourir. Pourquoi parce que je suis fidèle à ma femme, je ne pourrais pas rester sans aller à lhôpital un jour. Vous voyez que franchement le Sida est incontournable. La seule prévention cest de mourir. Je voudrais aborder dans le même sens que mon frère le problème de la prévention. La prévention effectivement, cest comme nous lavons appris à lécole, cest-à-dire quil faut porter les préservatifs. Cest vrai nous avons tous été à lécole, nous connaissons ces choses, mais sur le terrain, quand on aborde vraiment le terrain, mon ami, vous êtes avec votre femme, vous ne savez pas ce quelle a fait, vous ne savez pas comment elle vit, vous allez porter le condom avec votre femme? Vous allez faire les enfants, quand vous allez-vous faire des enfants? Alors on ne comprend pas, ou vous nous donnez les condoms perméables pour pouvoir faire les enfants, mais à ce moment précis, serez-vous sûr que votre femme à ce moment là, nest pas atteinte du Sida? Donc comment prévenir cette maladie? Nous tuer? on meurt une seule fois. Lutilisation du préservatif nous éloigne du plaisir naturel. Ce que je demanderais aux pouvoirs publics, cest de nous trouver un palliatif intermédiaire entre le préservatif et la femme. Cest à dire nous trouver des produits quon pourrait badigeonner au niveau du sexe et qui tue le virus. Ça peut avoir une durée déterminée.
(Musique traditionnelle sur le Sida)
Intervenant:
Quest-ce que vous pensez de la fidélité, de labstinence. La fidélité et labstinence cest bien. Mais on sabstient par rapport à quoi? Cest mieux quon castre une fois pour les hommes et quon trouve une solution. Par rapport à la fidélité, je crois quon ne peut pas imposer la fidélité à votre femme. Vous, les hommes, vous êtes fidèles, mais vos femmes, on ne sait pas ce quelles vous réservent. Ça veut donc dire que le Sida devient comme un accident de la circulation, vous avez beau dire au chauffeur de ne pas boire. La prévention routière, mais si les accidents arrivent même en étant stationné. Il y a des voitures qui entrent dans les maisons et tuent les gens. Je prends le Sida, en ce moment, comme un accident. Quand il vous atteint vous mourez et vous partez. Effectivement je pense que la fidélité et labstinence face au Sida sont inutiles. En effet, si les hommes sabstiennent, les seringues elles ne vont pas sabstenir, les lames de rasoir non plus, etc. La fidélité ici-bas est inutile. En fin de comptes, vous ferez un faux pas et par malheur vous tomberez sur une fille atteinte du Sida, si le Sida existe. LAfrique est peu habitée, ne parlons pas du Cameroun. Comment allons nous produire? Cest freiner lévolution de lhomme africain. Que les blancs meurent de leur maladie, laissez-nous tranquilles.
Animateur:
On va bientôt terminer. La fidélité suppose déjà la présence de deux êtres, cest à dire de la femme et de lhomme.
Intervenant:
Alors dites-nous tout simplement quavant de trouver sa femme, on doit faire les tests du Sida. Puisque lorsquon va trouver la femme atteinte du Sida, on va automatiquement être atteint du Sida, la fidélité naura donc plus sa place.
Animateur:
Malheureusement il faut être fidèle, car la fidélité, labstinence et le port du condom sont pour le moment les trois solutions pour éviter le Sida Amis auditeurs, nous sommes arrivés à la fin de notre émission. Je vous remercie de votre attention et vous donne rendez-vous à la semaine prochaine. Cétait au micro, Jean Doumlan, et à la cabine technique, Emmanuel Guy Mvoum. Cétait les jeunes face au Sida. Mobilisons-nous pour le vaincre.
EDUCATION À LA PARENTÉ RESPONSABLE
(Magazine dinformation et microprogramme) 30 minutes et 2 minutes
Animateur:
Education à la parenté responsable. Un magazine de Radio Lolodorf consacré à léducation des parents et des enfants. Education à la parenté responsable: une émission présentée par Rachel Penda et Benoît Efa Essomba.
Bonjour à toutes et à tous, bienvenus à léducation à la parenté responsable. Aujourdhui notre magazine qui traite de la parenté responsable mettra un accent particulier sur les grossesses précoces. Pour ce faire, nous parlerons dabord des grossesses précoces. Quentendons-nous par grossesses précoces? Raconte ton de cas de grossesses précoces dans le District de santé de Lolodorf? On ne peut pas parler de grossesses précoces sans jeter un regard sur le rôle que jouent les parents. Aussi traiterons-nous de la relation entre parenté responsable et grossesses précoces. A ce titre, nous évoquerons les causes et les conséquences des grossesses précoces et nous terminerons le magazine par quelques conseils en vue déviter, ou tout au moins de réduire les cas des grossesses précoces. Les études de milieu réalisées par le Projet information, éducation, communication communautaire en santé de la reproduction ont relevé dans la province du Sud Cameroun un taux très élevé des grossesses précoces en milieu rural et urbain, mais davantage en zone rurale. Quentendons-nous par grossesses précoces? Une grossesse précoce est celle qui survient avant lâge de dix huit ans. Beaucoup des filles sont victimes de ce phénomène. Tant en milieu scolaire, comme vous lavez dit, quen milieu pré-scolaire. Laccent est mis sur ce phénomène tant par les responsables de santé que les éducateurs et les animateurs sociaux. Le Docteur Jean-Jacques Bidjouli, chef du District de santé de Lolodorf dans le département de lOcéan parle du phénomène dans sa circonscription de compétence.
Docteur Jean Jacques Bidjouli:
Les grossesses précoces sont une réalité dans notre District de santé. Ceci est dû à beaucoup de raisons:
- La pauvreté, la dépravation des murs et la démission des parents: toutes ces causes sont réunies pour expliquer le phénomène des grossesses précoces comme on le ressent ici, comme partout ailleurs au Cameroun. Vous avez parlé de la pauvreté dans le milieu. Pouvez-vous nous dire comment on vit ce phénomène dans la zone de Lolodorf? La pauvreté: certains parents peuvent parler des valeurs morales quon recevait dans notre société avant. Envoyer leurs enfants dans les rues pour aller chercher des maquereaux, comme on dit. Dun autre côté, certains enfants sont pratiquement abandonnés à eux même, ils sont très nécessiteux. Ils se lancent dans la débauche pou subvenir à leurs besoins. La pauvreté est vraiment un problème crucial. Dernièrement, on a discuté au Lycée et ce problème est ressorti à chaque fois. Les filles qui voient les autres bien shabiller, résoudre leurs problèmes quotidiens, se lancent dans la débauche pour ressembler à leurs amies et collègues.
(Musique traditionnelle sur léducation)
Animateur:
Les grossesses précoces constituent une préoccupation quotidienne des populations du Sud Cameroun. Toutefois les pères et les mères estiment quils jouent pleinement leur rôle en assurant léducation de leurs progénitures. Cependant, dautres parents du village de Kaba disent ce quest parenté responsable.
Parents:
Un parent responsable, cest celui qui soccupe à 100 pour cent des besoins de son enfant, cest celui qui veille à son éducation, à sa santé, bref cest celui qui veille à tous ses besoins. Les parents doivent savoir si leur enfant a besoin de manger, de shabiller, daller à lécole. Bref, les parents doivent connaître, je pense, les besoins de leurs enfants.
(Musique traditionnelle sur léducation)
Animateur:
Les parents estiment que malgré les conseils prodigués et les efforts déployés, leurs enfants ne sont pas très réceptifs. Mais, disent-ils, ces enfants ne prennent rien au sérieux. Quelques parents rencontrés à Kaba accusent les traditions européennes qui sont venues changer leur rythme de vie.
Parents:
Parce que avant quand on naissait et quon grandissait, nous avions quand même une ligne de conduite, mais maintenant le père et la mère peuvent éduquer leurs enfants dune autre manière à la maison. Quand lenfant est encore jeune, il peut avoir des habitudes, mais dès quil part à lécole, il commence à copier les habitudes des autres. Il y a aussi les films. Parce que nous, quand on fréquentait lécole, il y avait les cours de morale. Il y avait le savoir-vivre, il y avait beaucoup des choses pour enseigner à lenfant à bien vivre avec la société, avec les parents, avec les supérieurs. Mais maintenant quand je regarde les cahiers de mes enfants, je ne vois pas de cours de morale, je ne vois pas de savoir-vivre. Nous les parents, nous pouvons aussi accuser lécole, la société et la modernisation.
Animateur:
Les causes de leffondrement de la parenté responsable sont nombreuses, même si les parents estiment que cela est dû au manque de respect de leurs enfants du fait de leur contact avec le milieu scolaire et louverture à dautres civilisations, il nen reste pas moins que certains parents ne jouent pas pleinement leur rôle déducateur. Comme quoi les responsabilités restent partagées, cest du moins lavis du Docteur Bidjouli. Enfin les parents ont peur daborder certains sujets avec leurs enfants. Cest pourquoi les enfants sont abandonnés à eux-mêmes, si bien que ce sont les idées de leurs camarades quils ont en tête, les idées de leurs amis. Au lieu de leur donner une véritable éducation, les parents préfèrent confier léducation de leurs enfants à la rue. Au niveau de lécole, jai limpression quon ne soccupe pas vraiment du problème de léducation sexuelle des enfants à lécole. Est-ce que vous ne voyez pas comme on le disait tout-à-lheure: Tel parent, telle progéniture, telle mère telle fille. Est-ce que vous ne vous rendez pas compte que les parents ne punissent pas beaucoup?
Parents:
Oui cest aussi une réalité, parce que nous sommes dans le siècle de vitesse. Les bonnes manières sont en train de disparaître. Peut-être que je suis mal placé pour parler de ces choses, mais quand jétais petit, je voyais difficilement une femme mariée faire certaines choses, mais de nos jours, cest terrible. On a plutôt limpression que se sont les femmes mariées qui sont plus légères que les femmes de la rue. Donc on a un problème multidimensionnel, le problème des grossesses précoces. Les causes fondamentales: la démission des parents, la pauvreté. Jinsiste beaucoup là-dessus parce quun enfant qui na absolument rien, qui a même des difficultés à manger chaque jour, dès que quelquun lui présente 100 francs CFA, cest évident quelle va se laisser faire.
Animateur:
Les grossesses précoces, on la déjà dit et on le constate, sont une réalité et constituent une préoccupation. Elles ont de nombreuses conséquences. Les plus importantes sont: la perturbation de la scolarité, les avortements, labandon des enfants, le tout entraînant de lourdes charges familiales.
(Musique traditionnelle sur léducation)
Animateur:
Suivons ce témoignage dune mère de Bikoka dont la fille a été victime dune grossesse précoce.
Mère:
Jai eu en tout 18 enfants, neuf sont vivants aujourdhui parmi lesquels quatre filles. Lune dentre elles, vient daccoucher, elle fréquentait lécole à Douala mais au lieu de poursuivre des études, elle a choisi les hommes. Elle ma apporté une grossesse. Je lai su au moment de la rentrée scolaire en septembre dernier. Au moment de retourner à lécole comme les autres, elle a commencé à tourner en rond jusquau mois doctobre. Cest lune de ses amies qui est venue minformer, deux mois après que Bella a refusé daller à lécole, quelle est enceinte. Elle voulait partir de la maison familiale par peur. Cest à la suite des conseils des autres femmes de mon village que jai finalement accepté de la prendre à la maison. Mais cest très difficile financièrement, dautant que mon mari ne travaille plus. Au moment de laccouchement, il a fallu faire beaucoup de dépenses: vaccination, préparation de la laite, frais daccouchement, nutrition du nouveau-né. Ces dépenses nous menacent financièrement. Le père de cet enfant reste toujours inconnu. Je suis la seule à moccuper de toutes les dépenses. Aujourdhui, cet enfant a quatre ans, le voilà qui joue sous la véranda. Faire une visite nest pas facile dans les PMI, les visites sont payantes. De notre temps, les visites étaient gratuites.
Animateur:
Les jeunes filles, victimes du phénomène, reconnaissent que les conséquences sont lourdes même si elles ne sont pas pour autant résignées. Ecoutons ces extraits de la causerie avec quelques filles de Bikoka.
Filles de Bikoka:
Avoir un enfant à vingt ans, cest bien parce quà vingt ans, on peut déjà avoir une situation, on peut être capable, responsable, alors que nous, qui avons eu lenfant avant vingt ans, alors que nous navions encore rien fait. En classe de troisième, on na pas obtenu le BEPC et on a eu un enfant. On a donc perdu notre temps peut-être même notre vie, à ce niveau, parce que tu peux ne plus avoir les moyens de repartir à lécole.
Avoir déjà un enfant, cest rester définitivement à la maison, alors quà vingt ans cest idéal pour une fille davoir un emploi, un mari et les moyens aussi pour pouvoir être responsable.
Etre mère à seize ans, arrêter ses études, quest-ce que ça fait? Ça fait mal au cur et les parents ne sont pas contents, puisque ce sont les parents qui ont dépensé leur argent pour tenvoyer à lécole. Toi, tu pars là-bas, tu pars faire tes choses qui ne rendent pas à la fin. Après tu voudrais te tuer.
Faire un enfant à seize ans, cest pas un crime, il suffit que ton partenaire soit daccord, quil tencadre. Il peut peut-être décider de tépouser. Je crois que comme cela on naura pas dennuis.
Animateur:
Nous le constatons, lun des fléaux qui perturbent lépanouissement des jeunes filles dans les familles de la province du Sud Cameroun est sans contexte celui des grossesses précoces. Il a des causes diverses et des conséquences désastreuses. Il est donc important de mettre certains mécanismes en place ou du moins de changer le comportement et daméliorer léducation de la jeune fille, surtout en milieu rural. Ce sont les conseils que donne ici le Docteur Jean-Jacques Bidjouli.
Docteur Jean-Jacques Bidjouli:
- Parents, éduquez vos enfants parce quun enfant bien éduqué est mieux armé pour faire face aux problèmes quil rencontre dans la vie. Un enfant bien éduqué, un enfant qui a réussi est plus rentable, parce quil faut que les parents voient la rentabilité de lenfant à long terme. Parce quun enfant quon lance dans la rue maintenant, cest évident quil ne va pas faire long feu là-bas. Il ou elle va attraper le Sida et beaucoup dautres maladies, elle va attraper la grossesse. Les hommes daujourdhui ne prennent pas facilement les femmes de trois ou quatre enfants. Donc il faut que les parents réfléchissent deux fois avant denvoyer leurs enfants dans les rues. Et pour les filles je me dis que quand on est enceinte, cest évident que lavenir est complètement compromis. Essayer de côtoyer le service de planning familial si on ne peut pas se préserver. Nous, de notre côté, on va essayer dintensifier la sensibilisation dans les établissements scolaires, les associations, les villages pour essayer daider un peu les enfants.
(Musique traditionnelle sur léducation)
Animateur:
Mesdames et messieurs, chers auditeurs de Léducation à la parenté responsable. Cest ici que prend fin notre émission. Nous serons heureux de nous retrouver la semaine prochaine à la même heure. Pour vous servir ce soir Rachel Penda et Benoît Efa Essomba à la présentation. Merci et à bientôt. Cétait Education à la parenté responsable, Magazine de Radio Lolodorf consacré aux parents et aux enfants. La vie daujourdhui nest pas comme celle dhier et encore moins comme celle de demain. Préparons lavenir, instaurons le dialogue et la confiance dans nos familles, changeons de comportement. Parents, prenez vos responsabilités et faites face à vos devoirs. Enfants, vous navez pas que que des droits mais également des devoirs. Notre avenir en dépend. Le parent responsable cest celui qui soccupe à 100 pour cent des besoins de son enfant. Cest celui qui veille à son éducation, cest celui qui veille à sa santé. Bref, je peux dire que cest celui qui veille à tous ses besoins. La vie daujourdhui nest pas comme celle dhier et encore moins comme celle de demain. Préparons lavenir, instaurons la confiance dans nos familles, changeons de comportement. Parents prenez vos responsabilités et faites face à vos devoirs. Enfants vous navez pas seulement des droits mais également des devoirs, notre avenir en dépend.
(Musique traditionnelle sur léducation)
SANTÉ MATERNELLE ET INFANTILE
(Magazine dinformation sur nutrition) 30 minutes
Animateur:
Votre santé et vous ou votre demi-heure est une émission consacrée aux problèmes de santé dans les familles.
(Musique traditionnelle sur la nutrition)
Votre santé et vous ou votre demi-heure est une émission de radio Lolodorf préparée et présentée par Julienne Ngah et Benoît Efa Essomba. Elle est diffusée chaque samedi à 18 heures 30 minutes.
Quand on voyage à travers le pays, on constate que beaucoup denfants souffrent. Les enfants qui sont victimes de la malnutrition sont les premiers à être sujets aux maladies. Nous constatons que cette situation est générale quand on voyage à travers le pays.
(Musique traditionnelle sur la nutrition)
Animateur:
Bonjour! La nutrition est une réalité dans les zones rurales de larrondissement de Lolodorf, département de lOcéan. Elle touche aussi bien les enfants, les femmes enceintes que les adultes en général comme vous le suivrez dans ce témoignage du Docteur Jean Jacques Bidjouli médecin chef du District de santé de Lolodorf.
On a entendu en effet que les populations rurales cultivent et produisent en quantité et en qualité suffisantes. Mais cette production nest pas toujours utilisée pour la consommation courante. Dans notre émission de ce soir, nous nous pencherons sur les problèmes liés à lalimentation des familles en milieu rural, et nous passerons en revue les principales cultures vivrières développées dans la localité. Nous parlerons également des habitudes alimentaires ainsi que des choses interdites. Nous terminerons par quelques conseils relatifs à la production de cultures contre-saison, aux principaux groupes daliments et au respect dune alimentation équilibrée.
Lolodorf est une zone de forêt équatoriale qui abrite une population assez importante constituée de Betis, Fangs, Mabéas, Ngoumbas et de Pygmées. Ces populations vivent et tirent lessentiel de leurs revenus de lagriculture, de la pêche et du petit élevage traditionnel.
Quelles sont donc les cultures vivrières quon peut trouver à Lolodorf? Pius Ngama, paysan de Kaba et Jules Patrice Obam, délégué de lagriculture de larrondissement de Lolodorf ont la parole.
Pius Ngama. Jules Patrice Obama:
Nous produisons le manioc, le maïs, la canne à sucre, les macabos, les ignames et diverses autres choses que lon peut manger. Les arachides, les mangues, les ananas, les papayes, les goyaves, les oranges, les mandarines, les bananes, la canne à sucre et nous les consommons également. Les femmes préparent les jus pour ceux qui nont plus de dents. Les enfants sucent les cannes à sucre. Les adultes ne consomment pas assez de fruits.
(Musique traditionnelle sur la nutrition)
Animateur:
Monsieur le délégué, bonsoir. Vous êtes le délégué de lagriculture de Lolodorf, pouvez-vous nous dire ce que les populations locales produisent principalement pour leur consommation? Les populations produisent principalement le manioc, les ignames, les macabos, les bananes, les patates douces, les arachides, le maïs, le combo etc. Nous savons déjà quà Lolodorf, les denrées alimentaires sont suffisantes pour bien nourrir les familles. Mais est ce que les gens consomment normalement ce quils produisent?
Voici les réponses de quelques femmes de Kaba:
Femmes de Kaba:
Nous consommons toutes les denrées qui ont été citées. Les sauces darachides par exemple, les légumes aussi. Quand on a une famille nombreuse, on doit préparer suffisamment pour tout le monde.
Animatrice:
Je voudrais que tu nous dises en réalité tout ce que vous connaissez.
Femme de Kaba:
Nous mangeons beaucoup de légumes, le gombo, le kelen-kelen, le zom, le folong, les feuilles de manioc, les macabos, les ignames, le manioc,les bananes, les patates douces, la tomate, les aubergines les carottes, les oignons, les arachides.
Animatrice:
Est ce que tu as des enfants?
Femme de Kaba:
Oui, jen ai.
Animatrice:
Quand tu es enceinte, lest ce que tu as une alimentation spéciale pour toi et pour ton enfant, une alimentation qui favorise la bonne formation physique et la bonne santé de ton enfant? Est ce que tu as changé tes habitudes alimentaires par rapport à ce que tu mangeais en temps normal?
Femme de Kaba:
Oui, javais lhabitude de consommer mais pas tellement.
Animatrice:
Est ce que tu allais souvent à lhôpital, quels conseils donnait-on pour ton alimentation?
Femme de Kaba:
Oui, je recevais des conseils et jallais tout le temps à lhôpital, on me disait de manger les sauces darachide, la viande, le poisson, les fruits et beaucoup de tomate, et de la salade.
Animatrice:
Quand tu as accouché, quest-ce tu mangeais pour allaiter lenfant, est-ce que tu avais des choses spéciales?
Femme de Kaba:
Oui, je ne mangeais pas nimporte quoi, jachetais la viande de buf pour faire le bouillon, des tomates.
Animatrice:
Tu as dix enfants, peux-tu nous dire ce que tu leur donnais, est ce quils mangeaient la même nourriture que toi, ou bien tu leur faisais des choses à part?
Femme de Kaba:
Mes enfants mangent beaucoup et en particulier le riz, le manioc, les macabos, le poisson, la viande, les légumes et les fruits.
(Musique traditionnelle sur la nutrition)
Animateur:
Dans les villages du Cameroun, tout comme ici à Lolodorf on entend parfois dire que les enfants ne doivent pas manger les ufs de peur quils ne deviennent voleurs. La femme enceinte ne doit pas manger les pattes de buf, de porc au risque daccoucher un enfant ayant la bouche fendue, sous forme de patte de buf. Quen est-il de ces interdictions qui pèsent dans lesprit des gens et qui les empêchent de se nourrir convenablement? Ecoutez le point de vue de deux hommes de Kaba. Il sagit de Pierre Obah et de Pius Nguema.
Pierre Obah. Pius Nguema:
Certains de ces interdits disparaissent, mais quand je vais acheter certaines choses, je dois faire attention. Ne pas acheter les pattes quand la femme est enceinte, elle ne doit pas manger nimporte quoi. Jachète des fruits comme lananas par exemple.
Animateur:
Vous ne croyez pas que cest de légoïsme des hommes tous ces interdits?
Pierre obah:
A ce niveau non, ce sont les coutumes laissées par nos parents. Le plus souvent quand ces coutumes ne sont pas respectées, et que la femme est enceinte, quand elle accouche on remarque par exemple des cicatrices, des écailles sur le corps de lenfant. Alors lon se demande doù ça vient. Lenfant peut venir au monde avec certaines déformations, trois doigts au lieu de cinq, des doigts collés. Cest pour éviter ces choses que nous respectons nos coutumes. Tout se vérifie après.
Animateur:
Comment faites-vous avec les animaux que vous élevez, chez vous, est-ce que vous les consommez?
Pierre Obah:
Nous les mangeons lors des fêtes de fin dannée, et quand toutes les familles se réunissent. Quand nous recevons nos hôtes, on leur offre nos animaux.
Animateur:
Dans les familles africaines la femme est la machine tournante en matière de nutrition. Cette réalité se fait sentir dans la région de Lolodorf. En effet cest la femme qui compose les menus, prépare les repas et nourrit la famille. Il est également reconnu que la femme enceinte doit avoir une alimentation spéciale car comme on le dit souvent, elle mange pour deux personnes. Je vous propose cet entretien que nous avons eu avec une femme enceinte de Kaba et le point de vue du chef de District de santé de Lolodorf, il sagit de Paul Zameyo et de Robert Essane.
Paul Zameyo:
Nous mangeons la viande, les feuilles de manioc, les aubergines, les mangues, les goyaves, les bananes, les oranges, les avocats.
Animateur:
Pourquoi mangez-vous tous ces fruits, on dit que cest pour les enfants?
Robert Zameyo:
Même vieux, nous les mangeons tous, nous mangeons tout ce quon trouve.
Animateur:
Les choses interdites nexistent pas chez vous?
Robert Zameyo:
Moi je mange de tout, même quand je suis enceinte. Jusquà présent, rien nest arrivé à lun de mes enfants. Au niveau de la laite, cest le lait maternel qui est conseillé. Cest au quatrième mois, au sixième mois quon commence à donner de la nourriture au bébé; en plus du lait, on lui donne aussi des bouillons de viande, de poissons, des légumes aussi. Si bien que quand lenfant a 10, 12 mois il connaît déjà la nourriture, il plonge la cuillère dans lassiette, met dans la bouche. Les mamans arrêtent de donner le lait maternel à 12 mois, certaines à 15 mois, donc une transition sans problème.
Animateur:
La balance sur la production agricole met laccent sur les programmes de production, la période de creuse ou la période de soudure. Lon sait par exemple quen période de récoltes, il y a abondance de denrées alimentaires et quen période des cultures, il y a pénurie, or, il est indispensable que les populations disposent de produits variés en toute saison. Que faut-il donc faire? Voici le conseil du délégué de lagriculture de Lolodorf.
Délégué de lagriculture:
Les populations doivent dabord bien manger. Elles doivent manger pour avoir de la force pour travailler. Elles doivent aussi vendre leurs produits agricoles pour avoir un peu dargent et répondre à leurs besoins de première nécessité comme le savon, le pétrole, la scolarité des enfants, les médicaments. Les conseils que je peux vous donner, cest quil faut produire en grande quantité et de bonne qualité.
(Musique traditionnelle sur la nutrition)
Animateur:
Donner le biberon au bébé apparaît comme un phénomène à la mode, un phénomène des temps modernes. Dautres femmes avancent des raisons desthétiques pour ne pas donner le sein à leur bébé. Elles redoutent par exemple que leur poitrine ne saffaisse du fait de lallaitement maternel. Les conséquences dune telle situation sont dramatiques pour les enfants. Parmi celles-ci, il y a les cas de diarrhée, première cause de la mortalité infantile. Sur tout un autre plan, on constate que la plupart des villages de Lolodorf, le bébé a droit au plat familial dès lâge de 2 ou de 3 mois. Monsieur Robert Essane, chef de bureau de santé du District de Lolodorf explique ici de quoi doit être constituée lalimentation des personnes par groupe dâge en général et en particulier celle concernant les bébés de 0 à 6 mois.
Robert Essane:
Le bébé doit avoir une alimentation bien composée qui lui permet de grandir et davoir une bonne santé. De même les femmes enceintes doivent avoir des aliments bien sélectionnés. Elles luttent pour elles et pour leur bébé. Certaines femmes sont amenées quand elles sont enceintes à manger les aliments qui ont des vitamines, du fer, elles doivent manger la viande, un aliment plastique, les glucides, le manioc, les bananes, les mangues. Les liquides sont en général des huiles végétales qui lui donnent la force. Les vitamines provenant des légumes ont des protéines. Quand une femme enceinte mange ces aliments, le bébé se développe bien.
(Musique traditionnelle sur la nutrition)
Animateur:
Mesdames et messieurs, chers auditeurs et auditrices de Votre santé et vous, nous sommes arrivés au terme de notre programme de santé hebdomadaire. Nous étions Julienne Ngah et Benoît Efa Essomba à la présentation. Merci de votre attention, au revoir et à la semaine prochaine.
LES CONFLITS CONJUGAUX
(microprogramme) 2 minutes
Animateur:
Quand lhomme et la femme sentendent, les enfants sont heureux. Quand lhomme et la femme se donnent des coups, ce sont les enfants qui les reçoivent. Lentente dans un couple est une vitamine de croissance pour les enfants.
(Musique traditionnelle sur les conflits conjugaux)
Animateur:
Sauvegarder lhonneur de son foyer afin déviter les conflits, ce sont toujours les enfants qui en souffrent.
(Musique traditionnelle sur les conflits conjugaux)
CONFLITS CONJUGAUX EN MILIEU RURAL
(Enquête radiophonique) 40 minutes
Animateur:
Conflits conjugaux en milieu rural.
CRTV en accord avec la Radio rurale de Lolodorf présente une enquête sur les conflits conjugaux en milieu rural.
Autant on fête de mariages, autant on débloque de divorces qui surviennent toujours dans les ménages aujourdhui. Dans les villes, les conflits conjugaux ne se comptent plus. En zones rurales, le phénomène existe mais dans des proportions moindres. Dans les villages, la médiation des parents ou du chef traditionnel finit dans la majorité des cas par faire passer lorage.
(Musique traditionnelle sur les conflits conjugaux)
Animateur:
Les conflits conjugaux en milieu rural, voilà le sujet de notre enquête réalisée dans les villages de Kaba et Bikoka de larrondissement de Lolodorf au Cameroun. Cest une préparation de Crépin Makok en collaboration avec le projet IEC/SR en milieu rural.
(Musique traditionnelle sur les conflits conjugaux)
La cohabitation conjugale en zone rurale est une longue école qui impose une gestion minutieuse délicate du moderne et du traditionnel.
Autant, lhomme reste accroché aux valeurs traditionnelles qui lui confèrent une suprématie absolue dans le ménage, autant la femme pour des raisons évidentes se fait violence pour assurer le développement et lépanouissement de son ménage, en général. Vous allez lentendre dans lextrait qui va suivre.
(Musique traditionnelle sur les conflits conjugaux)
Le mari est soutenu et protégé de manière radicale dans sa position de privilégié, à la limite du dictateur, par lautorité traditionnelle.
(Musique traditionnelle sur les conflits conjugaux)
Monsieur Samba Messi, Chef du village de Bikoka
Sil y a des problèmes dans les foyers, moi je sais que la faute est de ce que Monsieur le feu Président Ahidjo avait dit de: Lémancipation de la femme camerounaise. Parce que maintenant toute femme se croit mieux située que son mari. Le mari dit à la femme: fait ceci, et la femme dit non je ne suis pas esclave. Lémancipation de la femme camerounaise, cela veut dire mettre le désordre dans les foyers conjugaux. Il faut donc absolument que la femme se soumette aux ordres de son mari.
(Musique traditionnelle sur les conflits conjugaux).
Animateur:
En zones rurales, il est rare que les conflits conjugaux dégénèrent et que lon arrive au pire, le divorce, quelle que soit la profondeur du conflit. Le conflit finit par trouver la solution à travers la médiation du conseil de famille ou du chef du village. Sils sont un peu plus rares, il nen reste pas moins vrai que les causes des conflits conjugaux font le jeu en milieu rural. Pour les hommes, il est hors de question que les femmes ne soient pas totalement soumises, réduites à une forme desclavage qui ne dit pas son nom et elles se livrent à lalcoolisme. Voici les témoignages de quelques maris rencontrés à Kaba et Bikoka.
(Musique traditionnelle sur les conflits conjugaux)
Intervenants:
Au lieu de se soumettre à celui qui est allé la chercher, la femme se met au pouvoir comme le Président de la République. Ainsi lalcoolisme comme la dit le groupement est lune des choses qui sont les affaires fondamentales. Comment voulez-vous, si vous dites à votre femme: cest comme ça que je veux la ligne de conduite, elle vous dit que cest comme ça que je demande. Ces conflits mènent les désordres dans les foyers conjugaux. Lémancipation de la femme a introduit le désordre au Cameroun. Ce qui mène les conflits dans un foyer, cest quoi dabord? Je ne peux pas parler de linfidélité, non, cest que la femme nest plus docile comme avant. On parle de lémancipation de la femme camerounaise, nos femmes ont pris ça dune autre façon ou dune autre manière si bien quactuellement elles emploient cette émancipation comme si cétait leur droit, mais elles nont pas le droit. Il y a aussi le problème de la pauvreté qui joue un grand rôle dans les foyers. Parce que quand votre femme voit que vous êtes pauvre, elle va peut-être être infidèle et aller chercher un peu mieux ailleurs, merci.
(Musique traditionnelle sur les conflits conjugaux)
La première des choses est que si votre femme vous a déjà donné des enfants, elle ne vous considère plus comme le maître de la maison. Alors vous êtes déjà négligé, elle se comporte déjà comme le maître de la maison et tout cela nous gêne dans nos famille. Comme les nouvelles lois sont venues, en cas de décès on ne connaît plus ni votre frère, ni votre sur, cest cette femme qui devient votre héritière. Tout ceci fait quelle dise que cest elle la seule propriétaire du foyer. Ce qui dérange le ménage surtout cest la désobéissance, lune des premières des causes, la désobéissance parce que le patron, ce quil veut, cest que la femme ne marche pas là-dessus et quand ça ne marche pas et que ça ne va pas, ça cause beaucoup de dégâts. Quand je me fâche contre ma femme, parfois cest la bastonnade. Après ces dégâts quand elle est souffrante, cest moi qui paie les remèdes, mais cest lénervement du cur.
Désobéissance pour lun, abus dautorité pour lautre. Les partenaires se rejettent la paternité des raisons des différents conflits devenus si familiers aux couples par la force de lirrégularité. Les femmes ne comprennent plus très bien pourquoi elles doivent toujours dire oui aux maris et attendent de lui un soutien, une présence physique permanente dans la gestion du quotidien.
Emilienne, Jacqueline, Bernadette et Véronique, ménagères à Kaba.
Emilienne.
Les motifs qui occasionnent les conflits conjugaux dans les foyers sont nombreux. On fait des enfants et quand ces enfants grandissent, ils deviennent têtus, ils ne vont plus à lécole, ils deviennent des voleurs. Leur papa dit que cest à cause de leur maman que les enfants sont déroutés et quils déconnent, quils volent, quils chassent les femmes, quils vagabondent partout et font de mauvaises choses. Au fond, la femme ne peut pas laisser son enfant faire les choses qui ne sont pas bien aux yeux des gens. Le souhait de toutes les mamans est que leurs fils deviennent des hommes responsables. Lautre fait cest que nos maris nous abandonnent pour aller chercher des femmes libres. Quand ils reviennent au foyer, ils nous menacent physiquement. La femme se fâche et dit: mais cest toi qui sème le désordre tout le temps et quand tu reviens tu tacharnes sur moi et tu me donnes des coups, cest quoi, est-ce normal ça? Tu sais bien quil y a des maladies, le Sida et tout, tu ne fais qualler avec les femmes libres, pourquoi? Les causes sont nombreuses et différentes.
Jacqueline
Des fois cest la femme, quand la femme aime se promener. Il y a aussi le fait que certaines femmes boivent aussi beaucoup, elles laissent leurs maris affamés toute la journée, quand elles reviennent à la maison, leurs maris se fâchent aussi, donc cest pareil partout dans les foyers.
Il peut y avoir les cas dadultère, peut être la mauvaise compréhension entre lhomme et la femme qui émane peut être aussi entre les enfants. Vous savez que les problèmes ne manquent pas dans un foyer qui a des enfants. Par exemple si pendant la période de la rentrée des classes, le mari na pas préparé la pension pour la scolarité des enfants, la femme peut se fâcher et en retour lhomme va dire pour le moment je nai rien, on a fait des plantations, nous avons le manioc, tu nas quà tremper le manioc puisque la majorité des femmes dici font le manioc cest comme cela quon se débrouille pour avoir les sous pour les enfants. Effectivement il ny a pas beaucoup de problèmes comme adultère, je ne crois pas.
Bernadette.
Généralement vous savez que dans tous les foyers si vous entendez quil y a déjà des bruits par exemple vers les heures tardives cest que peut être il y a eu infidélité ou adultère. Je me dis comme il y a des maladies maintenant, nous tous, presque la population en majorité, sait quil y a les maladies sexuellement transmissibles et cest ça quil faut éviter si lhomme triche un peu et la femme aussi. Cest déjà un danger pour le foyer. Aussi ça ménerve quand mon mari a bu, cest ça qui me choque, quand il na pas bu, nous sommes à laise.
Véronique.
Ce qui peut faire fâcher la femme, surtout les femmes déjà âgées qui ont fait les enfants avec leurs maris, quand les enfants sont déjà grands, le constat, le mari ne constate pas il imagine que cest la femme qui conseille mal les enfants, qui veille à ce que les enfants couchent à la maison, beaucoup de raisons. Et quand la femme voit que son mari est en train de laccuser injustement, elle se fâche puisque cest le contraire de ce quil pense puisque chaque parent veut que son enfant soit bien éduqué, que son enfant soit bien dans son propre foyer, son enfant soit aussi comme dautres grandes filles avec des voitures. Alors quand le père arrive à la maison, il dit le contraire de ce tu pensais, avoir un grand fonctionnaire, une grande dame, au lieu dêtre comme ça, les enfants deviennent des bandits et ton mari dit que cest toi qui conseilles lenfant et il devient voleur, et que lenfant fréquente la rue ainsi de suite. Alors ça nous fait fâcher. Le seul problème qui peut ménerver est le manque daide lors des travaux des champs.
Animateur:
Incompréhension, alcoolisme, infidélité, paresse, voilà à nen plus douter, le diagnostic que lon devrait poser par la force des choses, ils sont des témoins privilégiés mais impuissants, des victimes résignées mais parfois des arbitres pas du tout crédibles aux yeux de la hiérarchie traditionnelle, eux, ce sont les enfants, quelle que soit lampleur du conflit conjugal, éclat de voix tout court, bagarres ou dans le pire des cas divorce. Les enfants en prennent toujours un sérieux coup.
Léducation boite, la scolarisation chancelle, la santé évolue en temps si bref. Les enfants sont déséquilibrés. Ecoutez plutôt Viviane, Alain et Marcial fils de paysans, élèves au Lycée et au CETIC de Lolodorf.
(Musique traditionnelle sur léducation)
Intervenant:
Quand je vois mes parents se bagarrer je suis mal à laise et quand ils cessent de bagarrer je suis obligée de les réunir et de leur parler. Quand ils se bagarrent, cest la maman qui encaisse, cest une femme elle na pas la force dun homme. Je me rappelle une fois papa avait arrêté maman de manière à ce quelle ne puisse plus respirer, je suis allée, jai mordu mon papa sur le dos et il a laissé la maman, le sang coulait et il sest mis à pleurer. Nous les filles, surtout ça nous touche beaucoup quand le père se bagarre avec la maman. Quand nous les enfants nous sommes là, ça ne nous donne pas une bonne éducation. Quand le père vient souvent et quil ny a pas de problèmes, nous tapons les commentaires, le père prend place la maman aussi. Mais quand ils ont des problèmes, le père vient causer avec nous mais la maman ne vient pas elle reste dans la chambre donc nous ne sommes plus ensemble, ça nous touche et ça nous met mal à laise. Souvent quand il ny a pas toutes ces histoires, on joue ensemble.
Intervenant:
Moi je vais à lécole quand les parents ont ces problèmes, mais là-bas à lécole, on a pas le cur tranquille, on est préoccupé par la situation de la maison on pense sils sont en train de se bagarrer encore.
Intervenant:
Moi dhabitude je quitte souvent la maison pour que ça ne puisse pas me frapper au cur, je les laisse, cest après que je reviens.
Intervenant:
Moi je vais souvent menfermer dans la chambre jusquà ce quils sarrangent, je pars aussi à lécole, mais là à lécole je ne suis pas toujours tranquille.
Intervenant:
Cest comme moi je vais à lécole, je quitte la maison et je dis quils vont arranger leurs problèmes, ça ne me regarde pas.
Intervenant:
Moi je préfère rester à la maison même si on a une interrogation, je préfère la rater.
Animateur:
Pour lessentiel on retiendra du regard de la municipalité locale que les conflits conjugaux aigus se comptent au bout des doigts, quils sont rarement portés à larbitrage des tribunaux quand ils existent mais quils ont des conséquences sociales fâcheuses. Monsieur Ossa Bikoué, premier adjoint au maire de Lolodorf.
(Musique traditionnelle sur léducation)
Monsieur Ossa Bikoué:
Les problèmes des conflits dans les ménages chez nous ce nest pas encore très proportionnel surtout que dans larrondissement il ny a pas de tribunal, tous les tribunaux sont à Kribi. Premièrement sil y a conflits de mariage, si je peux parler des conflits de mariage, cest parce que je suis moi-même marié. Quant à dire quil y a des conflits de mariage qui vont jusquau tribunal, à ma connaissance, je nen connais pas encore trop, je suis à ma quatrième année à la mairie. Il ny en a pas assez ici, il ny a que des mariages qui se célèbrent surtout que moi je leurs dis que je sais unir et que je ne sais pas désunir. Donc les conflits ici, à ma connaissance, il y en a pas encore, sil y a des petits conflits, cest à lintérieur des foyers. Ça ne sort pas jusquà aller en justice. Le maire qui est en même temps lofficier du centre détat civil, lors des célébrations des mariages donne des conseils nécessaires pour la consolidation des ménages, il appartient donc aux jeunes mariés de pouvoir respecter, honorer leurs engagements ce, sont les notions que je leur donne lors de leur union. Cest ainsi que je fais, je dis tout ce que je peux faire pour lutilité, limportance du mariage, comment doit-on rester entre homme et femme dans le mariage, cest tout ce que je peux faire pour le moment. Surtout que les conflits ne se présentent pas encore, quand ils se présenteront je saurais ce que je pourrais faire.
(Musique traditionnelle sur léducation)
Intervenant:
Cest exact, qui dit conflits dans les mariages dit vraiment désordre dans la société. Quand le mari et la femme ne sentendent pas, cest le désordre et ce sont les enfants qui écopent les conséquences, les enfants ne sont pas bien encadrés et ils ségarent le plus souvent, la délinquance des enfants part du désordre des parents, parce que lenfant cest un outil que les parents doit forger, le père tient le marteau et la maman lenclume, cest lenfant alors qui est le morceau de fer à façonner. Si lenclume nest pas résistante et le marteau incapable de pouvoir taper fort, lenfant ne peut pas vraiment devenir lhomme souhaité. Donc dans le mariage il faut que papa et maman soient tous solidaires dans la formation de leurs enfants. Léglise sans nier lexistence des conflits dans les mariages estime que lenvironnement conjugal aussi bien que le milieu urbain et rural se prêtent à la paix, à lentente et surtout à la compréhension mutuelle.
(Musique traditionnelle sur léducation)
Révérend pasteur Ebene Ango Samuel:
Rien ne vaut pas la paix et le respect mutuel dans un ménage, lharmonie du couple et léducation des enfants en dépendent. Léglise le gère sur un double plan, du point de vue humain et du point de vue de la constitution. Si par exemple cest un chrétien, on fait dabord lapproche on le consulte pour voir à quel niveau se situe ce problème et comme ça on établit les responsabilités de chacun. Mais en général on est là pour que ce couple ne se sépare pas, pour que lunion dure et perdure. Cest pour cela que léglise au niveau de la constitution décourage ce quon appelle le divorce, mais encourage par contre le couple dans les relations. Vous savez que cest à partir du couple que naît la famille. Lorsque le couple ne se comporte pas bien, il y aura des conséquences à tout point de vue au niveau de la famille et la famille sera troublée au niveau même de la société parce que le couple de lhomme et la femme est le qui véhicule limpact de la société, cest à dire le calme social. Au niveau de léglise, si le couple se comporte mal il y aura tout de suite des conséquences. Le couple est le symbole même de lunion et le mariage est le symbole entre nous et Dieu dans la bible, cest à dire lAscension. Rien de durable ne peut se faire lorsque cette alliance est rompue. Les enfants seront mal instruits, il y aura des conséquences au niveau de la conduite puisque les gens se comportent en relation avec tel ou tel couple, lun des conjoints en disant que tel a fait ceci, nous aussi on va le faire, il y a donc des conséquences, tout est négatif à ce niveau. Donc on cherche que le couple soit bien implanté afin que la société puisse bien aller.
Animateur:
Voilà en gros en aval et en amont les conflits conjugaux en milieu rural vus par les principaux acteurs que sont le mari et la femme. Les premières victimes sont les enfants, et les autorités traditionnelles, religieuses et municipales doivent agir. Mais avant de nous quitter, écoutons quelques conseils du Premier Adjoint au Maire de la commune de Lolodorf, Monsieur Asso Ekon, je ne peux que leur demander de suivre les conseils que les officiers de létat civil leur confient lors de leurs mariages, cest à dire le respect. Lhomme doit soccuper de sa femme, il doit subvenir à ses besoins matériels comme nous voulons, à léducation des enfants et de la femme cest la clef, le pivot du ménage parce que lhomme reste longtemps au travail et cest la femme qui reste à la maison avec les enfants, cest elle qui doit diriger les enfants à la maison, les éduquer à la base avant quils aillent à lécole. Ils devraient dabord subir une certaine formation de base à la maison, quand ça ne marche pas dans un mariage, même à lécole les enfants ne feront rien parce quils ne sont pas encadrés dans la famille. Si notre société veut vivre comme il le faut, il faut que les mariés sachent garder le secret du mariage.
A lécoute des uns et des autres, on pourrait très bien définir les conflits conjugaux comme étant les troubles ou disputes qui surviennent dans un mariage en milieu rural. Les causes de ce conflit se rencontrent dans les mots comme la tolérance, lincompréhension lirresponsabilité des parents, lalcoolisme, la stérilité, la paresse et bien dautres encore. Entre autre les conséquences qui découleraient seront la mauvaise éducation des enfants et divorce. Dès lors il est impératif que les partenaires dans un mariage en conflits se remettent en cause pour sauver ce quils ont au départ construit ensemble dans leur famille. Cette enquête sur les conflits conjugaux en milieu rural vous a été proposée par la CRTV Bertoua et la Radio rurale de Lolodorf. Cétait une présentation et une préparation de Crépin Makok avec la collaboration et lappui du projet IEC/SR. Merci de nous avoir accordé votre aimable attention.
(Musique traditionnelle sur léducation).
LA DÉPERDITION SCOLAIRE DE LA JEUNE FILLE
LE CAS DE LOLODORF (Enquête radiophonique) 50 minutes
Animateur:
La déperdition scolaire de la jeune fille en milieu rural, une production de Radio Lolodorf. La déperdition scolaire de la jeune fille en milieu rural. A la cabine technique, Emmanuel Guy Mvoum, assistant de réalisation; Marcel Mvondo Ondiki, pour la réalisation et présentation de Mabogo Bilogo Tamdoum
Mesdames, messieurs, bonjour, nous sommes heureux de nous joindre à vous. Lémission que nous allons vous présenter est une enquête réalisée à Lolodorf et quelques villages environnants sur le phénomène de la déperdition scolaire de la jeune fille. Sans avoir la prétention de faire le procès de qui que ce soit, notre enquête obéira à une enquête très simple. Il sagit en effet de faire létat des lieux, de cerner les causes de la déperdition scolaire, de voir ensuite ses manifestations, ses conséquences et enfin de proposer des solutions pour résorber, voir réduire ce phénomène. Nous avons rencontré à cet effet des personnes-ressources concernées de près ou de loin par des questions de la scolarisation dans les arrondissements de Lolodorf, autorités scolaires, chefs religieux et traditionnels, enseignants, parents et élèves, bref tous les acteurs directs et indirects des problèmes éducatifs à Lolodorf. Restez à lécoute, ils vont vous en parler dans quelques instants.
(Musique traditionnelle sur léducation)
Animateur:
Ces tam-tams de Kaba nous amènent dans le vif du sujet, sur le mot éducation qui signifie assurer la mise en uvre des moyens propres à assurer la formation et le développement dun individu. Il est nécessaire de la pratiquer en bas âge, du moins à lâge de raisonnement afin de modeler, de façonner le jeune esprit, de lui procurer le développement nécessaire à la vie socio-économique, doù limpérieuse nécessité dun encadrement optimum et dun suivi judicieux et méthodique du cursus scolaire de lenfant. Cela est dautant plus nécessaire pour la jeune fille dont la scolarisation semble avoir pris du plomb dans laile; notamment dans larrondissement de Lolodorf où la déscolarisation de la jeune fille prend des proportions inquiétantes au risque de faire de lécole une institution réservée aux garçons et quelques filles issues de familles aisées. La déperdition scolaire de la jeune fille est un mal social qui frappe de plein fouet les écoles primaires et secondaires de Lolodorf et qui trouve son fondement dans la crise des sociétés elles-mêmes alimentées par la crise économique. Suivez plutôt ces tableaux peu reluisant tel que dépeint ici par linspecteur de lenseignement primaire et maternel de larrondissement de Lolodorf Monsieur Charles Ondobo Bikié.
Monsieur Charles Ondobo Bikié:
Larrondissement de Lolodorf est suffisamment couvert par lécole, seulement il faut relever ici que cest lesprit des populations face à la chose éducative qui reste à sensibiliser; La jeune fille tout comme le jeune garçon doivet avoir accès à lécole. Les parents comprennent bien quil faut mettre tous les enfants à lécole; seulement le suivi dans le cursus scolaire nest pas bon à mon avis parce que lorsquon si considère les chiffres, sur environ 591 petits Camerounais qui vont à lécole, il y a 294 filles, mais vous allez constater quen fin dannée, seulement 266 petites filles ont pu terminer lannée scolaire. Et lorsquon parcourt ce tableau de la base, cest à dire de lasile au cours moyen II, on a limpression quau fur et à mesure quon évolue, la petite fille cesse de venir à lécole, et pourquoi? Il y a dabord ce problème de la pauvreté qui empêche les parents de maintenir les enfants dans les écoles; cela se justifie parce que le coût de la scolarisation est suffisamment élevé, les charges scolaires également, les livres, les cahiers. Les parents ne supportent pas facilement cela.
(Musique traditionnelle sur léducation)
Animateur:
Le diagnostic est donc clair et sans équivoque: la gangrène est là et le mal déjà perceptible pourrait, si rien nest fait, compromettre lavenir dune composante entière de notre société. Au Lycée de Lolodorf si le mal nest pas encore atteint, il faut tirer la sonnette dalarme. Sur une population scolaire estimée à 600 élèves, 4 filles ont été renvoyées à la maison depuis le début de lannée scolaire en cours pour grossesses précoces. Monsieur Zibi Etoundi Léon Honoré, Proviseur du Lycée de Lolodorf, cache à peine son inquiétude lorsquil explique la situation qui prévaut dans son établissement.
Monsieur Zibi Etoundi Léon Honoré:
Cest que, quand on voit le pourcentage de filles au Lycée, qui est presque de 30% et nous avons des problèmes que nous vivons ici Les filles vont toujours vite en besogne en matière de sexualité et cela se manifeste directement par des exclusions, on met les filles en congés de maternité, et récemment, jen ai mis quatre, pour cause de grossesses, il y a aussi peu dintérêt, à la chose scolaire, les filles, elles voudraient passer plutôt par des chemins faciles, donc avoir un peu dargent au quartier, parce quon aurait passé une nuit avec tel ou tel, et cela parfois est même encouragé par certains parents. Les parents semblent soutenir beaucoup plus quelques subsides que sa fille peut leur apporter à la maison au point de couvrir même lauteur dune grossesse et cela peut aussi sexpliquer par le fait quil y a de la pauvreté. Cela fait que certaines filles vont beaucoup plus dans la rue, parce que certaines élèves partent beaucoup plus Bikoka pour aller à Lolodorf, cela fait plus de 9 km, et vous voyez chemin faisant, que de tentation et surtout quand on a le ventre affamé. Il y a aussi les frais dimitation, les frais du snobisme, parce que cest parfois un plagiat des filles bien nanties. Alors les filles sont amenées à les imiter à vouloir faire comme celles qui sont bien nanties, nous avons aussi les faits pervers des médias avec les produits importés que lon présente. Nous avons des vidéoclub et cest juste lapplication de ce quelles auront vu et au point que lécole peut être reléguée au second plan.
Animateur:
Monsieur le Proviseur, vous avez avancé quelques éléments tout à lheure, notamment vous disiez quici les filles vont vite en besogne, est ce quon peut dire que cest lié à la coutume ou à la tradition dici?
Monsieur le Proviseur:
Je crois quil y a aussi un problème de mentalité. Je crois que je ne pourrais pas parler de lubricité, il y a certains facteurs qui militent pour cette façon de percevoir les choses, parce que dès lorsque la jeune fille naît, il y a certains rites, que je ne peux pas dire ici, qui accompagnent la naissance, au point quon trouve que cest normal, donc on trouve que cest un problème de mentalité. On peut parler dexcuse, on doit dabord purger les mentalités.
(Musique traditionnelle sur léducation)
Animateur:
Il ne fait plus lombre dun doute, il y a déperdition scolaire aussi bien dans le secondaire que dans le primaire; le primaire où déjà cette année lon a enregistré 17 cas de grossesses, dans lensemble de larrondissement. Excusez du peu, une fois encore je vous propose découter lInspecteur de lenseignement primaire et maternel de larrondissement de Lolodorf, Monsieur Charles Ondobo Bikié.
Monsieur Charles Ondobo Bikié:
Les conditions sociales font quelles soient très tôt livrées à la débauche, vous avez ici des jeunes filles à partir du cours élémentaire II qui attrapent des grossesses indésirées. Il y en a, et pour cette raison, elles abandonnent lécole. Depuis le début de cette année, je crois avoir enregistré 17 cas de ce genre, dans les écoles primaires uniquement, 17 cas et des jeunes filles..., oui qui ont abandonné lécole parce quelles ont attrapé une grossesse et ne peuvent plus aller à lécole soit parce quelles ont honte de venir à lécole avec leurs camarades, parce que ce nest plus possible de se mêler au groupe, et assez souvent aussi, parce quon ne peut pas supporter et la grossesse et les études.
(Musique traditionnelle sur léducation)
Animateur:
Face à la peur du mal et aux conséquences sociales qui en découlent et qui ont pour nom grossesses indésirées précoces, SIDA, délinquance juvénile entre autres.... Il y a lieu de penser, de trouver une thérapie de choc à appliquer au mal avant quil ne se généralise. A cet effet, lInspecteur de lenseignement primaire et maternel de larrondissement de Lolodorf propose une solution qui inclurait léducation des adultes à la parenté responsable et lintroduction du planning familial dans le programme scolaire. Une fois encore Charles Ondobo Bikié.
Monsieur Charles Ondobo Bikié:
Nous avons pensé à une éducation des parents mais ça na pas mordu cette année. Mais nous ne nous décourageons pas pour autant, nous pensons pouvoir relancer lidée lannée prochaine au sein des associations des parents délèves, davoir des entretiens et de faire aussi quelque chose par rapport aux enfants mêmes. A ces petites filles! Nous avons même pensé à introduire des équipes du planning familial au sein des écoles primaires parce que jusque-là on pensait que cétait trop tôt de penser aux enfants des écoles primaires; on avait envisagé cela au niveau des lycées et des collèges, mais maintenant, nous pensons quil faut utiliser cela au niveau des enfants du primaire. Léducation des parents, ce serait de les intéresser à lécole, les encourager à mettre les enfants à lécole et nous pensons quavec la mesure annoncée par le chef de lEtat au cours de la fête nationale de la jeunesse, il ny aurait plus beaucoup de charges. Les parents nauront plus rien à payer au niveau de la scolarité. Ce qui pourrait donc permettre à tous les enfants dêtre admis à lécole. Nous voulons apprendre aux parents à entretenir des causeries avec les enfants pour leurs présenter tout le danger quil y a de laisser les enfants à un certain libertinage.
(Musique traditionnelle sur léducation)
Animateur:
Pour le Proviseur du lycée de Lolodorf que vous allez écouter dans quelques instants, le problème de la déperdition scolaire de la jeune fille trouvera des solutions, lorsque les partenaires de léducation se seront accordés pour ne plus faire de la sexualité un sujet tabou: cest lensemble de tout un réseau de partenaires. Il y a dabord les parents à la maison, les parents franchement, ils devraient sensibiliser leurs filles, à aller dabord à lécole, et à étudier. Donc il y a dabord les parents qui doivent sensibiliser leurs filles à aller à lécole et cette sensibilisation doit passer dabord par les médias. Nous avons une radio rurale ici qui devrait vulgariser la sexualité, leur apprendre certaines méthodes parce que ce nest plus un problème tabou, parler de sexe, donc cela procède aussi de la curiosité, mais quand on simplifie déjà lacte, la fille peut être amenée à transcender beaucoup de situations. Il y a les médias sans oublier le cadre scolaire où nous sommes appelés chaque fois quil y a une occasion, on leur demande dabord détudier, on les sensibilise pour quelles fassent dabord leurs études, il faut dabord aussi des diplômes. Certaines filles pensent que cest le fait dêtre belle qui va leur procurer le mariage mais elles oublient quavec ce siècle de vitesse, il ne faut pas être un munus sabens, cest à dire ne rien avoir dans la tête parce que cest la loi de lintérêt maintenant qui compte, donc autant dabord avoir le parchemin avant de conquérir les hommes. Oui dune manière globale, parce que là, il ny a pas de bouc-émissaire, tout ce qui compte cest la synergie dintelligence, la synergie disons délan, que chacun dans la société essaie de faire comprendre à la jeune fille. Elle est une jeune fille et il faut dabord aller à lécole, à quelque niveau que ce soit, lécole est incontournable.
(Musique traditionnelle sur léducation)
Animateur:
Victimes et actrices de la déperdition scolaire, les filles ont leurs opinions sur la question, Assongo Hortence et Tsoungui Chantal, élèves au Lycée de Lolodorf portent un doigt accusateur sur les parents.
Assongo Hortence. Tsoungui Chantal:
Daprès moi, je me dis que les jeunes filles abandonnent lécole quelque part parce quelles sont pressées de se marier. Il y a le chômage, ou bien peut être parce que les jeunes garçons peuvent aussi vous tromper avec des tournants, elles sont obligées de retourner au quartier se balader, peut être quen marchant, on peut trouver quelquun, peut être lhomme de ma vie, et puis attraper des grossesses indésirées. Beaucoup plus peut être parce que certaines ne savent pas compter leur cycle. Beaucoup plus parce que les parents nont pas le temps, surtout les mamans ne savent pas à qui demander conseils. Donc ce sont les filles quon comprime, le goût quelles ont dune petite liberté de sortir, donc elles profitent de faire nimporte quoi. Les filles abandonnent lécole parce que peut-être celles-là ont été exclues du;ycée et quon ne les veut plus dans dautres établissements et quelles préfèrent rester à la maison ou bien parce quelles portent une grossesse, ses parents nacceptent plus quelles fréquentent, elles restent à la maison, ou celles qui trouvent que lécole ne leur plait pas, donc elles préfèrent faire la mauvaise tête dehors, elles laissent lécole. Il y a trop de mauvaises choses ici à Lolodorf. Un manque dencadrement surtout et les filles ne veulent pas fréquenter, elles veulent toujours aller en mariage.
(Musique traditionnelle sur léducation)
Animateur:
Accuser de complicité passive par les uns et de fuir leurs responsabilités par les autres, les parents sen prennent plutôt à la rue, à la mauvaise compagnie, au système éducatif et à la pauvreté galopante. Suivons ce témoignage de quelques parents. Mbomeyo Louis, Ondoua Jacques et Véronique Ada, tous parents, et chacun a sa petite idée.
Intervenants:
Nous envoyons nos enfants à lécole, mais ce qui arrive cest vraiment les mentalités, le comportement, les compagnies, il y a aussi ce quon appelle la misère, qui concourt au comportement de nos enfants à lécole. Quand ils vont à lécole, le parent peut bien lui donner de largent pour fréquenter; mais bien après, une fille peut trouver quelquun qui va lui donner une fausse doctrine afin dabandonner les études.
Cest ce qui fait que dans nos villages vous allez trouver beaucoup de filles qui sont mères, à un âge qui nest pas normal pour être mère, il y en a qui ont 13 ans même, cest pour cette raison que je voudrais dire quil est vrai que le parent est responsable de léducation de son enfant à la maison, de donner des leçons déducation à ses enfants, mais il faut voir cela en confiant nos enfants à lécole, mais je crois que cest pour cela quils sont toujours mal éduqués. A partir des romans, des films, cest là quils commencent avec leurs camarades de classe. Léducation qui se passe maintenant je peux dire que ça surcharge les têtes des enfants, parce que quand jai des enfants à la maison je les conseille, je leur enseigne, je leur fais comprendre exactement ce que je veux. Quand ils sortent, il y a les voisins quils rencontrent, ces voisins ont des conseils à donner, ce même enfant va à lécole le maître lui enseigne. Ce quils apprennent à lécole, ce nest pas ce quils apprennent à la maison. On peut même aller plus loin, la télévision, ça cest encore une autre affaire parce que lenfant ne mécoute pas, il regarde seulement la télévision, il voit tout ce qui se passe là-bas, il se fait très vite conseiller. La plupart de nos parents ici sont pauvres et la fille abandonnée à elle-même, elle commence bien mais à un certain moment elle sessouffle parce que les parents ne lépaulent pas, et finalement on assiste à des choses qui ne nous plaisent pas du tout, des filles qui se livrent à la prostitution parce quelles nont pas un autre moyen.
(Musique traditionnelle sur léducation)
Animateur:
Vous écoutez radio Lolodorf, cest une enquête sur la déperdition scolaire de la jeune fille. Au dire de certains parents, une grossesse précoce ne saurait gâcher lavenir scolaire de la jeune fille. Ecoutons certains cas cités par Mbomeyo Louis, notable de Kaba. Il y a au moins 3 filles qui avaient dans leur bas âge fait des enfants et à un moment donné elles ont compris limportance de la scolarité et elles ont regagné les bancs, il y a certaines qui sont des professeurs actuellement, cest le souhait que nous voulons. Mais nous ne pouvons pas nous fâcher de la situation, nous voulons que la fille essaie de nous comprendre, peut être demain ou après, quelle soit ce que nous voulons.
(Musique traditionnelle sur léducation)
Animateur:
Une autre cause de la déperdition scolaire de la jeune fille: ce sont les rites de la tradition qui avaient fait autrefois de lécole une institution réservée aux garçons, les filles étant alors une machine réservée à la maison. Monsieur Ondoua Jacques, patriarche du village Kaba, est de ceux qui pensent de cette manière.
Monsieur Ondoua Jacques:
Nos grands-parents ne voulaient pas que les filles aillent à lécole et ce nest quà nos jours quon voit les filles aller à lécole. Et aujourdhui léducation montre que les filles peuvent aller plus loin, voilà les filles veulent aller plus loin. Avant on leur disait: vous restez à la maison pour garder les enfants parce que demain vous allez en faire et cest tout ce que vous devez faire. On croyait que ce nétait que le garçon qui pouvait étudier et doit devenir médecin, avocat, un ceci, un cela. Cest tout ce quon pouvait faire. Les filles maintenant abordent très vite les garçons. Et quand une fille a connu un garçon, cest fini, la tête est partie. Les garçons ne sont pas comme les filles, parce que quand un garçon a connu une fille, il ne devient pas fou comme une fille, mais ce sont les filles qui se trompent très vite, dès quune fille a connu un garçon, cest fini rien ne marche plus.
(Musique traditionnelle sur léducation)
Animateur:
A lorigine, la scolarisation massive au Cameroun a été autour des années 1884, cest avec beaucoup de peine que léglise vit le phénomène de la déscolarisation. Linstitution ne propose ni plus ni moins quun retour aux vraies valeurs morales. Léducation spirituelle des parents et des élèves. Voilà le Révérend Pasteur Samuel Ebane, modérateur de la paroisse EPC de Libi qui déclare.
Révérend Pasteur Samuel Ebane:
Je pense que léglise vit mal ce phénomène parce quau départ léglise a trouvé quelle doit avoir ses propres institutions comme les écoles parce quelles sont des vecteurs de lévangélisation. Je pense quil faut que léglise gagne dabord les parents à éduquer les jeunes filles en disant quil faut voir lécole de la jeune fille, au même niveau que les hommes. Les femmes jouent aussi un grand rôle dans la société, pas seulement au niveau du mariage. Cest pour cela que lécole nest pas un frein pour cette évolution là. Le mariage peut venir après, cest pour cela que léglise encourage les jeunes filles en les éduquant, en disant que vous avez trouvé un moyen dévoluer, il faut donc continuer ainsi parce que léglise encourage les responsabilités et nous, notre société a besoin des femmes qui sont responsables et aapprêtent à jouer un rôle social.
(Musique traditionnelle sur léducation)
Animateur:
En conclusion et au regard de ce qui précède, il semble clair que léducation de la jeune fille a du plomb dans laile, en ville comme en campagne, au primaire comme au secondaire, la situation de la jeune fille est de plus en plus préoccupante. La jeune fille déserte lécole, les parents peu soucieux de lavenir de leurs progénitures, rêve pour elles dune vie facile, avec la rue et ses tentations. Un programme scolaire peut sadapter aux besoins de formation et déducation des jeunes mais la baisse du pouvoir dachat, une tradition en perte de vitesse, bref un ensemble déléments endogènes et exogènes qui combinés ne donnent pas à la fille un cadre idéal à son éducation, sa formation et son épanouissement. Cest pourquoi il faut réagir avant quil ne soit trop tard, ôter la mauvaise herbe avant que le mal ne se propage, car pour nous, pour vous, pour la société daujourdhui et de demain, aucune circonstance atténuante ne nous sera accordée. Marginaliser léducation, la formation de la jeune fille, cest détruire le ciment de notre société. Evitons donc dincriminer la société, la crise économique sans nous laisser nous prendre dans un jeu daccusation et de contre-accusation, au risque de faire le procès de notre société, cest pourquoi toute langue de bois dans létablissement des responsabilités des uns et des autres, dans la déperdition scolaire de la jeune fille équivaudrait tout simplement à une démission face à nos responsabilités les plus sacrées.
Il est des actes qui sont le symbole dun mal profond, un mal de société; que des filles mineures issues des écoles primaires soient la convoitise charnelle dadultes, nest quautre crime social considéré que la famille comme main duvre et source de revenu. La fille se voit, en toute logique condamnée à effectuer les tâches domestiques même les plus avilissantes. La fille est devenue vulnérable parce que la vie a remplacé la vertu et pour beaucoup de parents, largent et le plaisir passent avant léducation et la responsabilité. Mais si chacun de nous écoute la vie de son âme et de sa conscience, nul doute que nous réussirons à inverser la tendance actuelle, cest sur cette invitation que sachève notre enquête sur la déperdition scolaire de la jeune fille dans larrondissement de Lolodorf.
(Musique traditionnelle sur léducation)
SANTÉ MATERNELLE ET INFANTILE: VACCINATION
(Magazine pour femme et microprogramme) 27 minutes et 2 minutes
Animateur:
Santé dans nos villages
(Musique traditionnelle)
Santé dans nos villages est une émission consacrée aux questions de santé du monde rural. Cest une émission dinformation, déducation et de communication communautaire en santé de la reproduction.
Santé dans nos villagesest une production de radio Lolodorf. Santé pour nos villages. Cest une émission diffusée en français et en langue locale.
Nous vous proposons aujourdhui un magazine Santé dans nos villages. Santé dans nos villages, magazine pour femmes.
(Musique traditionnelle)
Animateur:
Santé dans nos villages, une émission préparée et présentée par Lydie Françoise Foumou Youssoufa Idrissa et Emmanuel Guy Mvoum, à la technique.
(Musique traditionnelle)
Animateur:
Salut à tous et bienvenus à notre magazine. Mesdames, messieurs, nous sommes heureux de vous joindre pour présenter une émission consacrée à la vaccination. Nous vous dirons limportance de la vaccination, les risques et dangers que court un enfant non vacciné. Nous vous proposerons également un témoignage dune femme de Kaba qui déplore la non-assistance des uns par rapport à la non-vaccination.
(Musique traditionnelle)
Animateur:
Enfin nous écouterons les conseils du Docteur Bidjouli Jean-Jacques, Chef du District de santé de Lolodorf.
(Musique traditionnelle)
Animateur:
Ces chansons sont du groupe de filles de Kaba qui nous amènent au thème de la vaccination. Quelle est limportance de la vaccination?
(Musique traditionnelle)
Animateur:
La prévention des maladies de lenfant passe par la vaccination des enfants de 0 à 5 ans, le respect scrupuleux des règles et une alimentation équilibrée de lenfant à la mère. La vaccination prépare lorganisme à lutter contre la rougeole, la coqueluche, la méningite, la poliomyélite, le tétanos et la tuberculose, etc.
La vaccination est une introduction danticorps ou substances chimiques dans lorganisme qui barrent la route aux maladies citées plus haut. Une femme qui suit régulièrement le calendrier des vaccinations et qui honore les rendez-vous du personnel de la santé aura un enfant bien portant. Cest normal que lenfant souffre après la vaccination, dans ce cas il faut lui donner de laspirine, aucune inquiétude à se faire, cest une réaction normale, ne rien mettre sur lendroit qui a été vacciné.
Animatrice:
Suivons à présent les femmes de Kaba qui donnent selon leur point de vue limportance de la vaccination.
Les femmes de Kaba
Les femmes se plaignent que les hommes ne les accompagnent pas à lhôpital. Lhomme reste sans accompagner la femme et lenfant à lhôpital et dit que cest une affaire de la femme, quil soccupe des travaux des champs, donne de largent pour les soins à sa femme et pour les problèmes de santé. Quand lenfant est vacciné, il est protégé contre les maladies, on ne doit pas avoir dinquiétude ceci pour toutes les maladies citées plus haut. Comment doit-on faire pour éviter que lenfant soit infirme après la vaccination vu que ça arrive souvent. Nous devons aussi être vaccinées.
Animatrice:
Quand tu vas à lhôpital, tu as combien de maladies? Quels sont les noms de ces maladies?
Intervenants:
Je sais quil y a la rougeole, le tétanos, la tuberculose, la méningite et la coqueluche. La coqueluche, il ny en a presque plus depuis quon vaccine nos enfants dès la naissance. Jai un enfant et quand il est malade, je lamène directement à lhôpital.
Animateur:
Cétait là limportance de la vaccination donnée par les jeunes de Kaba. Un enfant qui na pas été vacciné est exposé à toutes les maladies et souvent il reste une grande charge pour la famille et pour toute sa vie, si son corps est nest pas immunisé, cet enfant ne résiste pas à la pénétration des maladies. Ecoutons à présent le témoignage de cette mère qui a des enfants atteints de la poliomyélite.
La mère:
Mon enfant est tombé malade à lâge de 4 ans. Arrivé à lhôpital quatre jours après, il ne pouvait plus mettre un pied par terre. A présent cet enfant est infirme, jai été reprochée à lhôpital parce que mon enfant navait pas été vacciné.
Animateur:
Les femmes se plaignent du fait que les hommes ne les accompagnent pas à lhôpital. Lhomme reste borné et dit que lhôpital, cest laffaire de la femme. Lui soccupe des travaux champêtres après avoir donné de largent à sa femme pour les problèmes de santé. Alors que nous savons que dans notre société cest la femme qui est la première à se lever, la dernière à se coucher, elle travaille à longueur de journée.
Suivons plutôt Monsieur Eloundou du village de Kaba qui confirme lidée malheureusement répandue que la vaccination reste laffaire de femme.
Monsieur. Eloundou
Le programme de santé pour tous à lan 2000 avait commencé par le Docteur Biwolé. Le Gouvernement avait lancé à cet effet lidée du recrutement de volontaires, dagents de santé pour soutenir son action. Lhomme et la femme sont tous responsables de leurs enfants, ce nest pas normal que la femme soccupe seule de lenfant quand il est malade si jai 10 francs je les donne à ma femme pour amener lenfant à lhôpital, cest elle qui sait comment cela fonctionne mais si je constate que le cas est grave, je me présente aussi.
Animateur:
Ce bébé qui pleure semble être ému par les propos de son père. Lassistance de lenfant doit être la préoccupation de la mère. Asso Emane à lécoute des pleurs de cet enfant.
(Musique traditionnelle)
Animateur:
Nous voici actuellement dans le bureau du Docteur Bidjouli Jean-Jacques, Chef du Service de santé du District de Lolodorf, il nous entretient sur limportance des problèmes rencontrés au sujet de la vaccination dans son aire de santé.
Docteur Bidjouli Jean-Jacques:
Je suis le Médecin-Chef du District de santé de Lolodorf qui regroupe les arrondissements de Mveugue, Lolodorf, Bipindi, et une partie de larrondissement dAkom 2.
Donc nous nous occupons un peu de la santé de tout ce monde.
Animateur:
Docteur Bidjouli Jean-Jacques vous êtes Chef du District de santé de Lolodorf, nous allons parler de la vaccination: Selon vous, quest ce qui est important pour la vaccination dans votre District de santé?
Docteur Bidjouli Jean-Jacques:
La vaccination est très importante pour toute la population, le gouvernement a donné des moyens pour que la population soit vaccinée et les enfants surtout. Dans notre district certains hésitent encore à faire vacciner leurs enfants mais dans notre District je crois que la majorité des enfants sont vaccinés contre la plupart des maladies citées. Notre District na pas les moyens pour la sensibilisation des populations, mais quand on a un peu plus, on fait mieux. Lors des descentes sur le terrain, la radio essaie de sensibiliser les populations mais tout le monde na pas les moyens pour la communication, si on avait les moyens, on organiserait des descentes dans les quartiers, on organiserait des causeries-débats.
Animateur:
Combien de centres de santé avez-vous dans votre District de Santé?
Docteur Bidjouli Jean-Jacques:
Pourvu que ce soit dans les centres médicaux darrondissement ou bien dans lhôpital de district, on vaccine les enfants. Dans ce sens, on a ce quon appelle la stratégie avancée, cest à dire quon prend la moto on va vacciner les populations dans leur village. Cest ainsi que se passe la vaccination dans le District de santé de Lolodorf. On remet aussi les seringues à la population, une seringue par personne, il ny a pas de frais pour la vaccination.
Animateur:
Est-ce que vous avez un calendrier pour les passages dans les villages selon le programme de votre District de santé pour la vaccination?
Docteur Bidjouli Jean-Jacques:
Normalement, on a un calendrier pour les vaccinations, mais il y a quand même des petits manquements par-ci par-là, mais on sarrange pour que la situation ne soit pas critique.
Animateur:
Est-ce quil y a un conseil à donner à la population qui est concernée par cette vaccination?
Docteur Bidjouli Jean-Jacques:
Quant à la vaccination, elle est très importante parce quun enfant qui nest pas vacciné est exposé à beaucoup de maladies. La vaccination va amener certaines maladies à disparaître, sans la vaccination quand la maladie arrive elle va causer des dépenses financières énormes mais quand lenfant est vacciné, il est indépendant. Dans le village, la sensibilisation ne doit pas être seulement le problème de lEtat. Les gens devraient sensibiliser leurs populations pour que ces populations amènent leurs enfants et les femmes enceintes à la vaccination afin que tout le monde bénéficie de cet outil essentiel pour éviter les maladies.
(Musique traditionnelle)
Animateur:
La vaccination est très importante pour notre santé. Si nous voulons avoir des enfants bien portants il suffit tout simplement de commencer les vaccins dès la naissance et de suivre régulièrement tous les rappels. Nos enfants seront à labri de toutes les maladies.
(Musique traditionnelle)
Animateur:
Cest ici que prend fin notre émission de ce jour. Le magazine Santé dans nos villages une émission réalisée par Idrissa Youssoufa, Koah Eyanga et Nestor Ngomzé, à la technique, Emmanuel Guy Mvoum, à la présentation Lydie Françoise Mfoumou, en collaboration avec le Projet information, éducation, communication communautaire en santé de la reproduction.
Santé dans nos villages, une émission consacrée aux questions de santé du monde rural. Santé dans nos villages, une émission dinformation et de communication communautaire en santé de la reproduction. Santé dans nos villages une production de radio Lolodorf.
Papa, maman, votre enfant a aussi droit à la santé. Dressons des barrières solides contre toutes ces maladies qui rôdent autour de nos enfants. Vaccinez vos enfants dès la naissance et ceci cinq fois avant lâge dun an. La vaccination fortifie notre corps et nous met à labri des infirmités et de la mort.
LES MST ET LE SIDA
(microprogramme) 1 minute et 50 secondes
Intervenant:
Ah! mon frère, il y a un car qui mène au village de la mort, ne lemprunte jamais. Le Sida est une maladie incurable qui décime des milliers de personnes dans le monde entier et chaque année.
Ce car qui mène au village de la mort, cest le Sida. Pour éviter de le prendre, donc évite cette maladie, je te conseille trois choses: labstinence, la fidélité et le port du condom.
(Musique traditionnelle)
Intervenant:
Moi jen ai vu parce quau village on avait une maman en face de nous, elle était morte elle avait le Sida, elle était de Yaoundé, mais on lavait amené à lhôpital de Lolodorf. Ses cheveux tombaient, elle maigrissait, elle avait la diarrhée. Le Docteur cachait et cest lorsquelle était déjà morte que le Docteur a dit de quoi elle souffrait.
Intervenant:
Oh! mon frère il y a un car qui mène au village de la mort, ne lemprunte jamais. Le Sida est une maladie incurable qui décime des milliers de personnes dans le monde entier chaque année, ce car qui mène au village de la mort cest le Sida. Pour éviter de le prendre, évite cette maladie, je te conseille trois choses: labstinence, la fidélité et le port du condom.
ÉMISSION PUBLIQUE SUR LE THÈME DU SIDA
(60 minutes)
Animateur:
Nous allons maintenant écouter Mr. Mbang Luc Léonel, notable du village Ekambé, qui va nous donner la signification du nom de ce village.
Doù vient ce nom? Comment on lappelle en langue locale? Vous me le permettez?
Mr. Mbang Luc Léonel:
Je vous rappelle quil est Conseiller municipal de la commune de Lolodorf.
Nkog Mbéh I, signifie tout simplement le tronc dun arbre appelé Mbéh, sur lequel nos ancêtres ont traversé la lokoundjé en amont avant de sinstaller sur les bords du premier village. Cétait lors de lémigration partant de Bongale, ils ont traversé sur le tronc Mbéh et ils se sont installés donc à Nkog Mbéh, le premier Nkog Mbéh à côté de la lokoundjé. Cest lorsquil y a eu les troubles de la première guerre mondiale que les Allemands les ont amenés ici, ils sont donc venus sinstaller au bord de la route pour être mieux contrôlés par ladministration. Mais aujourdhui on appelle celui-ci Nkoa Mvah I au lieu de Nkog Mbéh II. Cest quand même une petite erreur, mais cest Nkoa Mvah I. Nous avons traversé sur un tronc quon appelle Mbéh.
(Musique traditionnelle sur les MST et Sida).
Animateur:
Merci à Mr Mbang Luc Léonel, notable du village. Nous allons maintenant passer à notre jeu avec une première question qui va consister à découvrir une énigme. Grave maladie qui conduit à la mort qui fait des dégâts en ce moment, je te conseille trois choses pour méviter, qui suis-je?
Et quelles sont ces trois choses? Tous ceux qui veulent répondre sont priés de saligner ici et on passe à tour de rôle.
Ndzié Gilbert
Cette maladie cest le Sida et les trois conseils sont: labstinence, lutilisation des préservatifs et la fidelité.
Bizouli Armand
Par rapport à notre énigme je dis quun croyant, celui qui croît au Christ ne peut pas mourir par une maladie quand il croît en Christ.
Roger Sawel
Il faut respecter les dix commandements, il faut suivre les modes de temps, éviter le vagabondage, saccrocher quelque part.
Gaston
Je suis Satan, le mensonge et la tromperie. Il faut manger, être bien logé, ce qui nous tue, cest lexcès de vagabondage et le levé de coude.
Samuel Roger
La maladie, cest le Sida, éviter le vagabondage sexuel, avoir une seule femme et être fidèle et fréquenter les centres de santé lorsquon est malade.
Ntoa Sophie Chantal
Il faut aimer soi-même, à lintérieur du foyer il faut prendre soin de conseiller son mari pour voir comment éviter cette terrible maladie, le Sida. Il faut porter les préservatifs.
Animateur:
Merci Madame Chantal, on applaudit pour cette femme, elle a utilisé son courage merci. Cest au suivant.
Mendouga Jean
La maladie cest la crise économique, parce que durant la crise les gens volent et il ne faut pas voler.
Les gens tuent, assassinent. Ne soyez pas envieux.
Ngué Emmanuel
La maladie cest le Sida, que ce soit lhomme ou la femme, lors des rapports sexuels, que lon névite pas de donner les conseils à lautre, il faut porter le condom. Si lun des partenaires refuse, vous nacceptez pas, cest protéger la vie de lautre.
Mvoula Jacques
Lhomme en soi est une maladie, il faut manger, travailler et se soigner.
Tsam Edgard
Pour être épargné de ces maladies, moi je proposerais dabord de lutter pour promouvoir, sauvegarder la création et la créature de Dieu. Il faudra respecter le Gouvernement et lEtat, merci.
Ndzié Simplice.
La maladie cest le Sida, il faut porter le préservatif, éviter dutiliser les mêmes objets, lhomme est né pour mourir.
Sabouang Doh Victor.
La maladie cest le Sida, utiliser le préservatif. En cas dinjections, utiliser les seringues à usage unique, éviter la transfusion sanguine non contrôlée.
Animateur:
Nous allons donc pour ces trois questions, nous retourner vers les membres du jury pour demander de délibérer et de choisir les six meilleurs candidats qui auraient bien répondu à la première question. Nous allons esquisser quelques pas de danse.
(Musique traditionnelle sur les MST et le Sida)
Nous allons attentivement suivre le jury pour proclamer les six gagnants. Je vous donne ces résultats par ordre de mérite.
Premier: Ndzié julbert, applaudissez pour lui.
Deuxième: Bizouli Armand
Troisième: Mademoiselle Ntoah Chantal.
Quatrième: Ndzié Ndzié Alphonse.
Cinquième: Ngué Emmanuel.
Sixième: Roger Sawel.
Animateur:
On applaudit très fort. Vous venez de connaître lénigme, il sagit de labstinence, de la fidélité, du port du condom pour lutter contre les MST et le Sida. Maintenant nous sommes les personnes appelées à sensibiliser et de motiver la population pour lutter contre les MST et le Sida. Vous lavez dit vous-même, il faut pratiquer labstinence, il faut être fidèle, il faut porter le condom. Quallez-vous leur dire pour quils adoptent de nouvelles attitudes et pratiquent comme vous lavez dit ici? Présentez-vous Monsieur.
Intervenant:
Je mappellais avant Ndzié Ndzié, à présent cest Ndzié Ndzié Alphonse.
Il faut utiliser les préservatifs, être fidèle, cest tout.
Ntoah Chantal.
Cette terrible maladie, le Sida. Il faut éduquer vos enfants, leur faire éviter le Sida. Il faut utiliser les préservatifs, le Sida ne pardonne personne.
Ngué Emmanuel.
Pour éviter le Sida, il faut utiliser le condom, quand on est malade, il faut aller à lhôpital.
Ndzié Julbert.
Le Sida frappe tout le monde, les grands comme les enfants. Fidélité et port de préservatifs pour éviter le Sida même si le Sida est venu de chez les blancs, de lAmérique, ça na pas dimportance, il faut éviter le Sida.
Animateur:
Nous passons le micro au jury. Il y avait six candidats, quatre sont éliminés. Je vous donne la liste de nos gagnants qui vont concourir pour le grand poste radio, etc.
Ndzié Julbert a eu 43 points.
Ntoah Chantal, 41 1/2 points.
Bizouli Armand, 41 points.
Emmanuel Ngah, 29 points.
Sawel Roger, 29 points. x
Ndzié Alphonse, 18 points.
Animateur:
Pour la dernière épreuve, les deux vont nous composer cette fois-ci une chanson pour lutter contre les MST et le Sida. Chantal et notre ami Ndzié dans Chanson contre le Sida.
Le sixième prix est composé dune lampe, dun paquet dallumette et dun paquet de sucre qui vous seront remis par Jean Pierre Ilboudo, superviseur technique du projet au siège de la FAO à Rome, formateur de la session.
Jean Pierre Ilboudo:
Toutes mes félicitations et puis bon courage et succès pour la promotion que vous avez faite aujourdhui pour lavenir. Au revoir.
Animateur:
Le quatrième prix sera remis par monsieur Toutou Zé, Directeur de lécole publique. Le prix est composé dune machette, dun savon et dun paquet de sucre.
Le cinquième prix est composé dune lampe tempête, dun récipient, dun savon. Ce prix sera remis par le Conseiller municipal de Nkouambé, Monsieur Mbang Luc Léonel:
Mademoiselle Ntoah Chantal, je vous adresse mes sincères félicitations et jadresse aussi mes remerciements à léquipe de la FAO qui est venue ici à Nkouambé aujourdhui parce que cest une première dans lhistoire de notre village. Le souhait de la population de Nkouambé serait que vous passiez ici de temps en temps. Aujourdhui cest le Sida, demain qui sait? Peut être que ça sera autre chose si vous venez toujours nous sensibiliser, vos informations nous sont très utiles.
Mademoiselle Ntoah Chantal, je vous félicite une fois de plus et je vous conseille de persévérer dans la chanson..
Animateur:
Il est prévu 3000 f.cfa par groupe musical. Ce casier sera remis par Monsieur Ndoumba Jean responsable de la formation et par Penda Rachel, responsable du matériel éducatif au niveau du projet.
Animation finale. Cette émission a été réalisée dans le cadre de latelier de formation en production radio rurale, émission réalisée par Nestor Ngomzé, Idrissa Youssoufa et moi-même, respectivement de Radio Lolodorf et de la Radio rurale de Dana à Yagoua. La partie technique était assurée par Crepin Mékok, Bokali Daniel, Mabouli Paul Joël et Zé Gilbert.
(Musique traditionnelle sur les MST et le Sida)
MST ET SIDA
(Magazine pour femmes) 35 minutes
Animateur:
Yan Waï, émission de radio Lolodorf. Yan Waï, émission consacrée aux femmes et présentée par Biloa Emilienne
Mesdames, Messieurs bonjour! Nous sommes très heureux de vous voir nombreux à notre émission consacrée aux maladies transmissibles. Nous parlerons du Sida, maladie transmissible par voie sexuelle et par transfusion sanguine.
Comment doit-on se protéger contre le Sida, quelles sont les précautions à prendre pour être à labri du Sida?
Vous allez suivre le témoignage des femmes de Bikoka. Quest ce qui pousse les femmes à avoir plusieurs partenaires? Comment les hommes se comportent-ils vis à vis de leurs femmes pour éviter ces problèmes?
Nous écouterons également les conseils du Docteur Mbassa Vincent, Médecin-chef du District de santé de Lolodorf.
(Musique traditionnelle sur les MST et Sida)
Animateur:
Ecoutons la chanson des femmes de Kaba sur le Sida. Le Sida, maladie qui se transmet par voie sexuelle et transfusion sanguine. Le Sida, syndrome immunodéficitaire acquis, est une infection virale transmise par voie sexuelle, sanguine, transplantaire de la mère à lenfant. Si une femme enceinte est atteinte du Sida, lenfant quelle porte dans son ventre est également atteint du Sida. La situation est alarmante en Afrique et au Cameroun. Les jeunes sont les plus touchés. Plus de six millions sont déjà infectés par le Sida en Afrique. Dici la fin de lan 2000, 30 à 40 millions dhommes, de femmes et denfants seront infectés par le virus. 10 à 15 millions denfants orphelins de pères et de mères morts de Sida. Au Cameroun, le taux de prévalence est passé de 0, 5 en 1978 à 7, 7% en 1998. Les personnes les plus exposées sont les jeunes allant de 17 ans à 38 ans. Quand on observe la situation on constate que les femmes sont les plus atteintes par le Sida.
(Musique traditionnelle sur les MST et Sida)
Animateur:
Suivons le témoignage des femmes de Kaba sur le Sida. Pourquoi les hommes laissent-ils leurs femmes? pourquoi les femmes sortent-elles avec les autres hommes? Pourquoi les hommes nutilisent-ils pas le condom?
Femme de Bikoka:
Au nom des femmes de Bikoka, je souhaite bonne tournée à tous nos invités et meilleurs vux pour lan 2000. Je voudrais répondre à toutes les questions qui ont été posées par ma fille Bilao Emilienne, journaliste. Je sais que la syphilis est une maladie sexuellement transmissible. Nous savons que cette maladie provient aussi quand lun des deux partenaires est sale. Nous connaissons bien cette maladie que nous appelons le song, gonococcie en français. Est-ce que tu connais le Sida? Le Sida cest ce que nous appelons à Bikoka Awù.
La mort en français. Cest une maladie qui est venue de chez les blancs, une maladie qui vient darriver, nous lappelons la mort. Comment faire pour éviter le Sida? Ma fille, pour éviter cette maladie quon appelle le Sida, nous savons que cest la maladie des blancs qui se transmet par les rapports sexuels et par la transfusion sanguine. Elle se transmet par le virus HIV je sais comment on appelle ça en français, mais en éwondo je ne sais pas. Selon toi quelles sont ces maladies transmissibles, syphilis, gonococcie?
Madame Mvogo Marie de Bikoka:
Oui, jai entendu parler du Sida, cest une très mauvaise maladie qui a déjà fait beaucoup de victimes. On nous dit dêtre prudentes, de ne pas suivre les hommes pour éviter le Sida. Dans les centres de soins médicaux primaires, on nous a conseillé de ne pas utiliser les mêmes seringues. Chaque personne doit apporter ses seringues.
Bernadette:
La syphilis est une maladie qui empêche la femme pour beaucoup de choses, elle peut occasionner la stérilité.
Animateur:
Awòno Catherine, tu ne connais pas ces maladies?
Awòno Catherine:
Je ne connais pas le Sida. Je sais que ces maladies sont nombreuses, la syphilis, la gonococcie et quelles gâtent la vie humaine. Toutes les maladies sexuellement transmissibles freinent lévolution de la femme et de lhomme. Si ton mari fréquente les femmes de la rue et attrape ces maladies, tu peux perdre la chance de faire les enfants.
Animateur
Tu connais le genre de personnes qui sortent avec cette catégorie de femmes? Que font-ils, ils font lamour avec ces femmes de la rue?
Awòno Catherine
Oui. On les conseille dutiliser les préservatifs quand ils sortent. Quand on met le condom, est ce que le moteur peut tourner sans carburant?
Soungui Juliette
On doit seulement faire lamour avec nos maris pour éviter le Sida. Il faut avoir peur de la mort, on doit garder jalousement nos maris. Que nous soyons tous fidèles, si mon mari va chez les femmes libres, cest lui qui peut apporter le Sida et me le transmettre, moi je me protège contre le Sida. Quand mon mari sort, je lui donne des conseils, mais je ne sors pas avec lui, je ne sais non plus sil utilise les préservatifs.
(Musique traditionnelle sur les MST et Sida)
Si une personne atteinte par le Sida utilise une lame de rasoir, une autre personne ne doit pas utiliser cette lame. Si une mouche se pose sur la plaie dun malade du Sida, la même mouche se pose sur la plaie dune autre personne qui na pas le Sida, dites-nous ce que nous devons faire pour éviter le Sida dans ce cas?
Docteur Mbassa Vincent
Le Sida ne se transmet pas par la mouche, le Sida ne sattrape pas dans ces conditions, le Sida se transmet par les rapports sexuels, par lutilisation commune de certains objets comme la lame, les seringues, les serviettes, etc.
Femme de Bikoka
Le Sida est une mauvaise maladie, cest pas facile à éviter parce que nos maris ne sont pas fidèles. On nous a dit que cest lhomme qui a attrapé le Sida parce quil a fait lamour avec le singe. Cest ça quon nous dit, cest les hommes qui nous transmettent aussi ces maladies quils attrapent dehors. Nous te remercions pour ton intervention.
(Musique traditionnelle sur les MST et Sida)
Femme de Bikoka
Je voudrais savoir ce que cest que la syphilis, est ce que cest une maladie sexuellement transmissible?
Animateur
Nous allons écouter la réponse dune femme de Bikoka et le témoignage dune certaine femme sur les rapports sexuels dune femme et dun homme, et lhistoire dune jeune fille qui a fait lamour avec un chien. Eyene Rosalie nous dit comment on attrape le Sida au Cameroun.
Femme de Bikoka
Mesdames, cest pas facile à expliquer, le Sida, cest une maladie transmissible qui a beaucoup de ramifications, lhomme peut aimer la femme et lattraper, quand il revient chez sa femme celle-ci peut lattraper à son tour. Donc, vous pouvez accepter ce nest pas le Sida mais cest la syphilis. Jai vu à Kribi un blanc qui a donné de largent à une fille pour faire lamour avec son chien et la fille avait accepté. Ils se sont enfermés dans la chambre, les gens sont arrivés, ils ont cassé la porte et ils ont trouvé la fille collée avec le chien, la fille a commencé à pleurer quand elle a vu les hommes. Donc cest les filles daujourdhui qui couchent avec les blancs et les chiens qui amènent le Sida.
(Musique traditionnelle sur les MST et le Sida)
Animateur
Vous venez de suivre le témoignage de lune de nos surs. Nous étions avec Mvondo Marcel de la radio de Mbalmayo. Nous allons suivre les conseils qui nous sont indiqués sur comment faire pour savoir quune personne a le Sida. Quand une personne a le Sida, elle a la diarrhée, elle commence à vomir, elle maigrit aussi, le corps se gonfle, elle a des abcès. Le rôle des préservatifs est important et je voudrais demander à toutes les femmes de se protéger elles mêmes contre le Sida, il faut être fidèle. Avant de se marier, les jeunes doivent faire le test. Moi je ne sais pas comment les femmes peuvent se protéger contre toutes ces maladies par ce que les hommes vont toujours chercher les femmes dehors. Jétais une fille libre, jallais chercher les hommes de gauche à droite. Je suis sortie une fois, jai attrapé la maladie et je suis allée à lhôpital, le médecin ma dit que javais la syphilis.
Femme de Bikoka
Moi depuis ma naissance je nai jamais eu ces maladies, et je ne les connaissais pas non plus. Nous avons connu plusieurs cas à Bikoka, même les décès, nous avons déjà enterré plus de quatre personnes à Bikoka. Ce que je peux donner comme conseils, cest de dire aux femmes dêtre fidèles à leurs maris et aux maris dêtre fidèles avec leurs femmes. Les plus jeunes disent quils veulent sortir, je leur dis oui mais utiliser les condoms et aux autorités de lutter efficacement contre le Sida, de chercher les remèdes si non le Sida va toujours tuer. Est-ce que nous pouvons encore faire des enfants si on utilise toujours les préservatifs? Parce que le sperme ne peut pas passer et le moteur de la femme tourne à sec, les femmes ne vont plus faire les enfants. Quand on nous dit dêtre fidèles, le préservatif ne doit plus être utilisé et personne ne doit aller avec un autre partenaire. Moi je dois aller chercher, mon message, cest que les médecins doivent informer les malades du Sida le plus tôt possible parce que le plus souvent on les garde sans aucune information sur létat de leur maladie.
Madame Efa
Jai des filles, elles sont encore jeunes, quand elles vont se marier, quest ce quelles doivent faire dites-nous, nous sommes des villageoises. Elles reçoivent les conseils à lécole.Filles comme garçons, ce quil y a entre homme et femme, ils connaissent tout. Les plus jeunes ont lhabitude de faire lamour derrière la cuisine de leurs mamans. Dites à vos enfants, lhomme est comme ça, la femme est comme ça, ainsi ils nauront pas de problèmes. Si les deux partenaires se décident de se marier, ils doivent dabord passer faire le test.
(Musique traditionnelle sur les MST et Sida)
Animateur
Ecoutons Madame Semengue Françoise qui nous dit comment les femmes doivent se comporter pour ne pas aller dehors, pour être fidèles et éviter cette terrible maladie qui est le Sida.
Semengue Françoise
Mes compatriotes, je vous dis que le Sida est venu nous exterminer, nous avons des curs très légers pour sortir, cest la faute de nos maris parce quils nous rendent la vie dure. Avant daller au lit avec un homme, il faut exiger que cet homme porte le condom. Si on te donne cinq cent francs, est-ce que cet argent peut te soigner en cas de maladie? Non, et si tu attrapes une grossesse dehors, tu seras menacée par ton mari. Pour lutter contre le Sida il faut dire à lEtat de nous chercher les remèdes pour soigner le Sida.
Madame Eyenga Rosalie
Nous envoyons nos filles à lécole, après elle nous amènent les grossesses et les maladies, elles maigrissent, elles tombent malades et elles meurent du Sida. Conseillez vos enfants, demandez leur de laisser les hommes et largent, dêtre dignes delles-mêmes.
Animateur
Avant de clôturer notre magazine, écoutons le Docteur Mbassa Vincent, Médecin-chef du District de santé de Lolodorf.
Docteur Mbassa Vincent:
Il faut que les gens cherchent à sinformer, cest vrai que nous navons pas toujours les mots justes pour sensibiliser les gens, les mots justes pour convaincre, mais que les gens essaient de sinformer, de sinformer sur quelque chose. Pour beaucoup cest encore nouveau mais il suffit de sinformer. Nous avons des malades ici qui décèdent aussi du Sida. Donc, nous ne pouvons pas présenter ces malades comme un trophée à la population. Cest ça aussi le problème, il y a le secret professionnel, lintimité du malade que nous ne pouvons pas trahir. Donc les gens doivent sinformer et essayer daccepter ce qui existe ailleurs. Si pour eux, ça nexiste pas ici, quils comprennent que nous voyageons tous, nous évoluons un peu partout donc ça pourra aussi arriver ici, si jusquà présent ce nest pas encore arrivé. Cest ce que je peux dire.
Animateur
Mesdames, vous venez de suivre notre magazine pour femmes consacré aux maladies qui concernent les femmes et les hommes. Les maladies sexuellement transmissibles et le Sida. Nous vous remercions de votre participation et nous vous donnons rendez-vous la semaine prochaine. A la technique Emmanuel Guy Mvoum, au micro Emilienne Biloa.
(Musique traditionnelle sur les MST et le Sida)
SOS SIDA
(Magazine pour adultes) 45 minutes
MST
Animateur:
Chers auditeurs, bonjour! Voici votre émission SOS Sida, cest un magazine de santé sur le Sida. Durant notre émission de ce jour, nous aborderons quelques aspects liés à la prévention des MST et du Sida. Pour le faire nous nous entretiendrons dabord avec deux dames responsables dune organisation non gouvernementale (ONG)qui sappelle SOS, entendez en français, Société des femmes africaines face au Sida, il sagit de Mmes Ngoum Béatrice et de Marguerite. Nous écouterons ensuite un adulte du village de Bikoka, dans larrondissement de Lolodorf sur les MST. La prise de son de cette émission est assurée par Emmanuel Mvoum au microphone de présentation, Jean Jacques Essono. SOS Sida est une émission du projet IEC/SR, de la Direction du génie rurale et du développement communautaire, du Ministère de lAgriculture.
Animateur
Mesdames et messieurs, une fois de plus bonjour! Depuis quelques années, le Sida fait rage dans toutes les couches sociales camerounaises, malgré les efforts déployés par les pouvoirs publics et tous les intervenants de la société civile pour freiner lexpansion de cette pandémie, le taux de prévalence continue daugmenter de 0,5% en 1987, il est passé à 0,8% en 1998. Les zones urbaines sont les plus touchées. Les filles libres, les hommes en tenue et les transporteurs sont les plus exposés. La plus grave, le Sida, na pas encore de traitement, par conséquent la prévention reste le seul moyen de lutte efficace. En milieu rural la maladie est en train de gagner du terrain à cause de lignorance et du manque daccès à linformation des populations sur le sujet. A Lolodorf, la situation du Sida nest guère tranquillisante comme le confirment les témoignages que je vous propose découter après cette inspiration musicale. Voici donc comme promis, chers auditeurs, le point de vue de nos deux invités qui donnent quelques conseils sur la prévention de la transmission du Sida par la transfusion sanguine.
Intervenants:
Pourquoi dit-on que la femme est plus vulnérable que lhomme? Nous avons aussi eu la question de savoir si le VIH pouvait se transmettre par le lait maternel. Nous avons eu ce genre de question et nous avons eu la question de savoir si pendant la grossesse, la mère peut prendre des médicaments pour baisser la charge et ne pas transmettre le virus et surtout comment séparer le mécanisme. Comme dernier point nous avons été très agréablement surpris des questions qui nous ont été posées par des femmes. Une autre question nous avait été posée: on nous demandait pourquoi, si le virus du Sida ne pouvait pas atteindre et attaquer le sperme, parce que le sperme dun homme atteint du Sida fait concevoir la femme? Comment cela était-il difficile pour leur expliquer? Quelles actions entreprenez-vous auprès de certains prestateurs de services qui sont dans la ville? Je pense notamment aux coiffeurs quand on sait que, quelques fois ces personnes utilisent des instruments qui peuvent être bons moyens de transmission du virus. Pour ce qui est des coiffeurs, nous navons pas eu de causeries spéciales avec eux, mais nous passons par les médias. Nous avons une tranche dantenne dans la radio rurale, nous essayons déduquer les masses et en même temps nous parlons aussi aux coiffeurs. Mais de plus en plus, les praticiens viennent vers nous pour quon leur donne plus dexplications, pour quon leur explique exactement ce que nous voulons dire mais spécialement les coiffeurs ne se gênent pas. Donc notre question vient éveiller notre attention dessus et je crois que cela entrera dans notre plan daction. Plus souvent, nous demandons à chaque individu dapporter ses propres lames quand nous allons chez le coiffeur, vous amenez vos lames, si vous allez à lhôpital, apportez vos seringues, même si vous allez chez les pygmées, vous amenez aussi vos lames, parce que si vous attendez que le coiffeur change de lames, ça nira pas, pour lui cest un commerce, cest à vous dutiliser vos propres lames.
Animateur
Après avoir écouté nos deux invités, tournons-nous à présent vers un adulte de Bikoka, situé dans la périphérie de Lolodorf, qui va nous parler de situation des MST dans son village. Merci parce que cette confiance qui nous a été faite ce qui concerne la santé à Bikoka. Je serais assez large.
Intervenant
A Bikoka, comme partout ailleurs, nous vivons dans des zones endémiques. Dans ces zones endémiques, quest ce quon y rencontre? On y rencontre la syphilis, qui jusquà présent est une maladie grave parce quil y a des séquelles de syphilis. Nous avons été, nous avons vécu, nous sommes nés dans cette zone endémique de MST. Qui est sur ou frère du même géant, puisque le vrai problème syphilitique, ressemble de très près au problème panique et les maladies laissent presque les mêmes séquelles. Prenons en second lieu, la gonococcie, que nous appelons couramment blennorragie, ou dans les termes de cache-cache, celle-ci quand nous la contaminons, cest tant mieux pour lhomme, parce que lorgane génital de celui-ci est beaucoup plus sensible que celui de la femme. La femme se ressent de la gonococcie quand ça entre déjà dans des phases compliquées. Donc ce quil nous faut, cest le premier soin pour la syphilis qui est en voie de disparition, la gonococcie qui vit encore plus, ce méchant soldat qui vient sévir. Le Sida, le premier traitement, cest la prévention de tout un chacun.
(Musique traditionnelle sur le Sida)
Animateur
Le deuxième témoignage vient confirmer à lauditeur que la situation des MST et du Sida est préoccupante dans la zone de Lolodorf et ses environs, cest dire que la sensibilisation des populations locales par tous les acteurs de lutte contre le SIDA doit se renforcer. Cest aussi dire que chacun de nous doit adopter des comportements responsables, durables face aux nombreux risques de contaminations, mais en attendant que les uns et les autres revoient leurs stratégies de comportement, nous vous proposons découter les conseils de prévention du Docteur Vincent Mbassa, Médecin-chef de lhôpital de Lolodorf.
Docteur Mbassa Vincent
Sur la question, il faut que les gens cherchent à sinformer, cest vrai que nous navons pas toujours les mots justes pour sensibiliser les gens, les mots justes pour convaincre, mais que les gens essaient de sinformer. Sinformer sur quelque chose, pour déjà beaucoup, cest quelque chose, mais il suffit de sinformer, de sinformer. Nous avons parfois des malades ici qui décèdent des suites du Sida, mais nous ne pouvons pas présenter ces malades comme des trophées quil faut présenter à la population. Cça aussi le problème. Il y a le secret professionnel et lintimité du malade que nous ne pouvons pas trahir, donc les gens doivent sinformer et essayer daccepter ce qui existe ailleurs si pour eux ça nexistent pas. Quils comprennent que nous tous, nous voyageons tous, nous évoluons un peu partout, donc ça pourra aussi arriver ici si jusquà présent ce nest pas encore arrivé. Cest ce que je peux dire.
Animateur
On ne le dira jamais assez, le SIDA est bel et bien parmi nous, ne prenez pas de risques inutiles. Protégeons-nous en portant toujours un préservatif au cours des rapports sexuels occasionnels, en restant fidèle à un partenaire, fidèle ou tout simplement en nous et enfin, en évitant lutilisation commune des objets courants comme les lames de rasoirs, les seringues ou du matériel souillé pour la circoncision ou les traitements traditionnels.
(Musique traditionnelle sur le Sida)
Animateur
Amis auditeurs, nous voici arrivés au terme de notre parcours radiophonique, votre magazine sur le Sida sachève. Restez fidèles à cette émission qui sera diffusée tous les mardis de 16 h00 à 16 h 30 en attendant de nous retrouver nombreux. Je vous dis au revoir et surtout noubliez pas les bons conseils de préventions contre les MST et le Sida.
SOS Sida est une production du Ministère de lAgriculture, cest une réalisation de la IEC/SR de la Direction du génie rurale et du développement communautaire (au Ministère de lAgriculture). Au microphone de présentation Jean Jacques Essono.
(Musique traditionnelle sur le Sida).
FREQUENTATION DES CENTRES DE SANTE
(Enquête radiophonique) 38 minutes
(Musique traditionnelle)
Animateur
Santé dans nos villages. Santé dans nos villages est une émission consacrée aux questions de santé dans un monde rural. Santé dans nos villages, une émission dinformation, déducation et communication communautaire en santé de reproduction.
Santé dans nos villages une production de radio Lolodorf. Santé dans nos villages une émission diffusée en français et en langue locale.
Mesdames et Messieurs, chers auditeurs, bienvenus à Santé dans nos villages. Aujourdhui, nous allons faire une enquête sur la fréquentation dans les centres de santé. En effet les centres de santé sont mis en place par les structures de lEtat ou par les privés. Ils sont en effet réservés à la préservation de la santé des hommes qui sont appelés à se rendre de temps en temps dans les centres de santé. Léquipe de production de santé dans nos villages sest rendue dans les villages de Lolodorf pour enquêter sur la fréquentation des centres de santé. Cette équipe est composée de Lydie Françoise Mfoumou, Idrissa Youssoufa, Koah Eyanga et Nestor Ngomzé. Elle a reçu de nombreux témoignages. Tout au long de cette émission, léquipe va tenter de faire létat des lieux, de présenter lopinion des uns et des autres avec leurs suggestions sur le sujet.
(Musique traditionnelle sur la santé)
Lydie Françoise Mfoumou, Idrisa Youssoufa et Nestor Ngomzé se sont rendus à Kaba, ils ont cherché à savoir quel est létat des lieux des centres de santé auprès des populations. Ils ont tenté de savoir si celles-ci se rendaient régulièrement au centre de santé en cas de maladie.
Ecoutons les réponses.
Quand je suis malade, je vais à lhôpital pour quon me soigne.
Quand je suis malade, jachète les aspirines par exemple ces jours-ci, jai la grippe.
Moi aussi jachète les aspirines, cest le paludisme qui me menace souvent.
De mon côté, chaque fois que je suis malade je cours directement à lhôpital pour quon me soigne vite.
Jai lhabitude daller à lhôpital pour moi et mes enfants, aussi lors des séances de vaccination.
Moi je reste couchée à la maison, quand je suis malade, mes enfants envoient les remèdes.
(Musique traditionnelle sur la santé)
Nous avons assisté à la causerie dun groupe de femmes de Kaba qui disaient les raisons pour lesquelles elles se rendent de moins en moins au centre de santé. Les raisons sont diverses mais très régulièrement la cherté des remèdes revient à la bouche de ces femmes.
Suivons un extrait de ce débat dans lequel elles présentent leurs attentes vis à vis de lEtat.
Souvent je vais à lhôpital quand jai largent et quand la maladie saggrave.
Quand je nai pas largent je reste sur place.
Les frais médicaux sont élevés, cest pour cette raison que nous nallons pas tout le temps à lhôpital quand on est malade.
Qui vous demande de payer, est ce que cest le médecin?
Oui cest le médecin.
Tu y es allée une fois?
Oui.
Dis-nous comment ça cest passé.
Mon mari était malade et quand nous sommes arrivés à lhôpital, le médecin nous a demandé de largent et nous sommes restés là sans soins parce quon avait pas dargent. Cest après que ma voisine est allée voir les responsables dune tontine pour se faire prêter de largent et nous avons payé. On ne donne pas gratuitement les remèdes, il nous faut payer. Après la visite, le médecin donne lordonnance pour acheter les remèdes à la pharmacie.
Quest ce que vous voulez demander au pouvoir public pour améliorer cette situation?
Les pouvoirs publics doivent nous aider, nous sommes des pauvres, nous navons rien, le Gouvernement doit nous aider. Pour certains ils vont chercher des prêts, mais pour nous autres, quallons nous faire quand on ne sait pas où aller?
Ma fille, dans le passé les soins médicaux étaient gratuits mais aujourdhui il faut tout payer. Il faut dabord soigner le malade avant dexiger largent, ceci pour le sauver, ensuite on peut payer. Cest pas intéressant de demander largent avant de sauver le malade. Les pharmacies sont pleines dans le pays, mais les hôpitaux très peu. On est obligé de prendre les écorces darbres, à cause du manque dargent pour se procurer les remèdes. Même pour les cas graves, on peut ne pas être hospitalisé sans argent, mieux vaut rester à la maison.
(Musique traditionnelle sur la santé)
Une jeune femme raconte un fait survenu récemment dans un village de Lolodorf, à Balibou. Une jeune fille vient de perdre brutalement son jeune et unique fille, écoutons là.
Kabali est un village situé à quelques kilomètres de Lolodorf, cest un village de 2 km qui sétend sur le long du fleuve qui traverse la ville. Il y a quelques jours, Mademoiselle M.J. a perdu sa fille à lâge de 10 mois seulement. Légèrement souffrante depuis quelques jours, seulement Mademoiselle M.J. a amené son enfant à lhôpital de Lolodorf, où dit-elle, le médecin lui a dit que son enfant était anémié. Une fois que lordonnance lui été présentée, Mademoiselle a quitté lhôpital pour un autre centre de santé faute dargent cette fois-ci dans un autre privé. Elle reçoit le même diagnostic, une ordonnance lui a été présentée encore une fois de plus. Mademoiselle M.J. va quitter le centre de santé pour rentrer à la maison et voir mourir son enfant. A la veille du décès de son enfant dans un instinct ultime de conservation, Mademoiselle M.J. repart à lhôpital, quelle quitte pour se rendre tard dans la nuit chez une tradi-praticienne où sa fille meurt quelques heures plus tard. Condamnation, négligence ou pauvreté. Quest-ce qui aura été la cause première de la mort de notre pauvre enfant? Nos prochaines enquêtes nous permettront sans doute de mieux comprendre.
(Musique traditionnelle sur la santé)
Les centres de santé existent, il y en a 12 dans le District de santé de Lolodorf, mais de plus en plus ces lieux prédestinés à sauver la vie humaine sont de plus en plus abandonnés par les populations qui préfèrent mourir tranquillement à la maison ou se rabattre à lautomédication et à la pharmacopée traditionnelle. Les malades affirment que sans largent, cest la mort assurée malgré la présence des centres de santé.
(Musique traditionnelle sur la santé)
Nous avons rencontré le Chef de service du District de santé de Lolodorf, le Docteur Bidjouli, qui sent la désertion des centres de santé. Il trouve cependant des raisons diverses. Le Docteur donne également des conseils pour la prise en charge des problèmes de santé de la famille.
Ecoutons le Docteur Bidjouli
Messieurs, je suis le médecin chef du District de santé de Lolodorf qui regroupe les arrondissements de Mvengue Bipindi et Lolodorf et une partie de larrondissement dAkom II. Nous nous occupons de la santé de tout ce monde. Par rapport á la fréquentation des grands centres de santé, normalement il y a beaucoup de centres de santé dans notre district de santé de Lolodorf, mais on remarque que les centres ne sont pas très fréquentés pour de nombreuses raisons.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez? Quant aux difficultés, il y a un problème de personnel qui nest pas suffisant si bien que les populations veulent bien aller. Mais, quelquefois, quand on va au centre on ne trouve pas dinfirmier, et en plus de ça, il y a le coût des médicaments. Vous savez que nous vivons dans une région pauvre, les gens vivent un peu de cacao. Quand on est en période creuse, les gens ont beaucoup de difficultés financières, bien que le Gouvernement ait mis la santé à la portée des populations qui éprouvent les difficultés à financer leur santé.
En plus de ça, il y a des problèmes qui relèvent du personnel médical, certains sont absentéistes, dautres sont malades, il faut vraiment utiliser le terme. Les populations vont à lhôpital quand elles ne peuvent plus rien faire. Cest la situation quon vit actuellement. Nous sommes en train de mettre les bouchées doubles pour que la situation change un peu afin que le malade trouve la solution à lhôpital.
Enfin, est-ce que quelquun qui est malade trouve vraiment la solution à lhôpital. Les populations se plaignent quon ne soccupe pas delles et sont gravement malades, raison pour laquelle sans moyens, elles préfèrent mourir à la maison. Cela relève de la conjoncture actuelle au Cameroun. Normalement les frais médicaux sont financés. On ne peut pas soigner les populations gratuitement, cest pour cela que lors des programmes sanitaires du Gouvernement, nous avons insisté que les populations se réunissent pour former des groupements qui soccuperont de leurs problèmes de santé. Enfin, que les populations soient responsables de leurs problèmes de santé, lorsque nous appliquons les mesures préconisées par le Gouvernement. A lhôpital central, sans moyens, on ne vous prend pas en charge. Les gens doivent mettre de largent de côté pour soccuper des problèmes de santé. Si non toutes les pharmacies communautaires qui font la fierté du village vont tomber parce que le stock des médicaments ne pourra être renouvelé sil faut distribuer. Il faut que les populations achètent les médicaments, quon renouvelle le stock. Si on distribue donc les médicaments à toutes les populations, il arrivera un moment ou il y en aura plus rien à distribuer.
Pour éviter les nombreux cas de décès, quel conseil donnez-vous à ces populations? Pour avoir une bonne santé quest ce quil faut faire? Quand on vend son cacao, son macabo, son plantain, il faut mettre de largent de côté pour les problèmes de santé, que les populations mettent de plus en plus de largent de côté pour soccuper de leurs problèmes de santé, parce que la santé aujourdhui nest plus gratuite au Cameroun.
Si avant le Gouvernement pouvait se permettre dacheter les médicaments et de les distribuer à toute la population, il ne le peut, plus aujourdhui. On demande donc le support des populations pour prendre en compte leurs problèmes de santé.
(Musique traditionnelle sur la santé)
Les centres de santé existent; Les populations sy rendent de moins en moins à cause de la cherté des médicaments et des problèmes de prise en charge des malades dans les centres de santé.
Les opinions des uns et des autres permettent de comprendre que le taux de fréquentation des centres de santé est faible, que les mesures sont nécessaires pour ramener les populations aux centres de santé.
Que le service soit gratuit, quon aide les populations à constituer une caisse dépargne. Les avis sont partagés mais lévidence est là, il faut se déplacer pour une meilleure prise en compte des problèmes de santé des populations.
(Musique traditionnelle sur la santé)
Léquipe de santé vous a présenté une enquête sur la fréquentation des centres de santé de Lolodorf. Nous reviendrons sur dautres sujets dans les prochaines émissions.
Cette enquête a été préparée et présentée par Lydie Françoise Mfoumou, Idrissa Youssoufa et Nestor Ngomzé. A la technique Emmanuel Guy Mvoum.
Santé dans nos villages. Santé dans nos villages, une émission consacrée aux questions de santé du monde rural.
Santé dans nos villages une émission dinformation, déducation et de communication communautaire en santé de la reproduction. Santé dans nos villages, une production de radio Lolodorf. Santé dans nos villages, une émission diffusée en français et en langue locale.