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Quelques indications de base sur les jardins familiaux


Historique, définition et objectifs

Depuis la préhistoire, on cultive des jardins auprès des habitations. Les caractéristiques les plus marquantes des jardins familiaux sont leur situation contiguë à l'habitation, en étroite association avec les activités de la famille, et la vaste diversité des cultures et de l'élevage pratiqués pour satisfaire aux besoins de la famille. Ils ont joué un rôle primordial dans la sécurité des ménages en matière de nourriture, combustible, fibres, matériaux et même propriété foncière, quand les populations au mode de vie exclusivement basé sur la chasse et la cueillette se sont établies en petites communautés.

D'une façon générale, l'agriculture à petite échelle à travers le monde associe la production de plusieurs cultures à celle des légumes et de l'élevage. Les jardins familiaux sont difficiles à définir en raison de la diversité de leur superficie, de leur forme et de leur fonction, mais la place qu'ils occupent dans les systèmes d'exploitation du paysage rural est incontestable. Les zones cultivées et pastorales sont situées autour de la zone de peuplement; on peut y trouver des monocultures à grande échelle, comme celle du blé ou de la canne à sucre; plus loin, une forêt ou un espace commun sert périodiquement de pâturage, de terrain de chasse et de collecte du bois de chauffe, des matériaux et autres produits forestiers saisonniers. Au village, la petite superficie qui entoure l'habitation offre les conditions idéales à l'aménagement du jardin. Le village se trouve généralement à proximité d'une source d'eau et bénéficie normalement d'une meilleure protection contre les inondations et les ravageurs que les autres terres agricoles. L'accès par sentier ou par route est facile; et il représente le centre de la vie familiale. Le jardin familial peut être défini comme étant le système d'exploitation agricole qui réunit des fonctions physiques, sociales et économiques sur la parcelle de terre qui entoure l'habitation. Il est le lieu de travail, d'entreposage et de transformation des produits de la terre; c'est aussi l'endroit où les gens vivent et éliminent leurs déchets. S'il est vrai que cette publication met l'accent sur les fonctions économiques du jardin familial - production agricole, animale et autres - ses autres fonctions sont souvent tout aussi importantes.

FIGURE 1 Maisons et jardins: une vieille association. Les Semang, une population qui vit essentiellement de la chasse et de la cueillette dans les forêts de Malaisie, disperse, de façon délibérée ou accidentelle, les graines des précieux arbres fruitiers de la forêt autour de son campement. Les jeunes plants, fortifiés et enrichis par le changement environnemental et autres conditions écologiques propres aux campements et aux activités humaines périodiques, deviennent les biens personnels des tribus, familles ou individus qui les protègent. Ces jardins stabilisent l'approvisionnement alimentaire, marquent la propriété d'une zone en jachère dans un cycle d'agriculture itinérante et conduisent souvent à l'établissement permanent sur le site. (Source: C. Landon-Lane)

La diversité des besoins des ménages trouve son expression dans les jardins familiaux; elle comprend les produits alimentaires de base, les fruits, les légumes, les matériaux, les condiments, les stimulants et les médicaments. Les jardins se développent pour l'une ou l'ensemble des raisons suivantes:

Systèmes, ressources et choix

Dans le monde entier, les jardins familiaux s'intègrent à la vie de la famille. D'une façon générale, on distingue les jardins traditionnels, qui sont le résultat d'une longue adaptation des plantes aux exigences et conditions locales, et les jardins expérimentaux, souvent conçus à partir d'un soutien extérieur, d'idées et de technologies importées. Dans les zones urbaines et dans les zones rurales reculées, il existe des jardins potagers aménagés à moindre frais - un petit lopin de terre qui produit les légumes et les assaisonnements nécessaires à l'amélioration des repas quotidiens. L'eau de vaisselle ou du bain sert à l'arrosage; selon le niveau de sensibilisation environnementale locale et la disponibilité des technologies de recyclage comme le compostage et la production de biogaz, on réutilise les substances nutritives provenant des déchets de la cuisine et des humains. Sur une superficie plus grande et avec davantage de capitaux, les jardins mixtes qui intègrent la volaille, le bétail et les étangs à poissons offrent des possibilités intéressantes en matière de transformation des déchets et de recyclage des substances nutritives. Dans les jardins agroforestiers, l'utilisation de l'espace limité est maximisée grâce aux cultures pluriétagées - des arbres, des plantes grimpantes, des plantes de sous-bois et des plantes racines.

L'espace vital, les contours et les matériaux sont intégrés aux jardins. Les arbres fournissent de l'ombre et un abri sous leur voûte, et leurs racines stabilisent le sol autour de l'habitation. Des plantes à fonctions multiples comme l'argousier dans les régions froides, Leucaena glauca dans les régions tropicales et même le manioc sont plantées en clôture et constituent un écran vivant qui protège les cultures, permet de s'isoler des autres, et fournit du bois de chauffe, des matériaux, des aliments et du fourrage. Dans certaines régions d'Asie, la tradition veut que les parents plantent un margousier (Melia azadirah) dans le jardin familial à chaque nouvelle naissance dans la famille, de sorte que chacun, à l'âge adulte, possède le bois nécessaire à la construction de sa propre maison. L'huile dérivée des feuilles et des graines du margousier est un pesticide naturel; on le plante maintenant dans les jardins familiaux d'Afrique. Construit à l'aide des matériaux qu'il produit, le rugo traditionnel d'Afrique centrale est une agglomération de huttes au toit de chaume entourée de terrasses concentriques, cultivées en graminées, bois et autres cultures, qui permettent de lutter contre l'érosion et de se protéger contre les animaux sauvages. Il abrite la famille élargie, et des huttes sont aussi prévues pour le bétail, l'entreposage et même le compostage.

FIGURE 2 Au Niger, une femme examine le margousier de son jardin. (Source: FAO/16807/W.Ciesla)

FIGURE 3 Un écran végétal de manioc limite les déplacements du bétail, et constitue aussi une réserve alimentaire grâce à ses racines farineuses, à consommer en cas de pénurie alimentaire imprévue. (Source: C. Landon-Lane)

Dans la plupart des communautés, la population est suffisamment nombreuse pour que la spécialisation soit rentable. Les jardin maraîchers visent à satisfaire les demandes du marché, comme les légumes frais du jour, et les fruits de saison. La demande du marché en produits laitiers, oeufs, et autres produits d'origine animale est relativement stable même dans les petites communautés. Les pépinières reproduisent et vendent des jeunes plants d'arbres pour les jardins, les plantations et les terres à bois, ou des semis de légumes pour satisfaire la demande locale en cultures saisonnières de plein champ. La floriculture, les plantes en pot et les plantes d'ornement constituent un autre système de jardin spécialisé orienté vers le marché, notamment dans les zones périurbaines. Chaque ménage choisit la superficie, la nature et l'objectif de son jardin familial en fonction de ses besoins, de ses ressources et des débouchés du marché.

Les jardins, lieux d'innovation

Comme tous les autres types d'agriculture, le jardin familial d'aujourd'hui fait appel à des modifications environnementales allant des systèmes très intensifs comme les serres, où tous les aspects du cycle végétal sont gérés, à des systèmes extensifs comme les vergers qui, une fois plantés, nécessitent moins d'interventions. Les jardins familiaux sont des lieux où l'innovation est traitée avec beaucoup de soin; le développement des techniques et des marchés profite aux jardins familiaux. Les innovations et les échanges commerciaux ont permis d'adapter de nombreuses cultures dans les jardins familiaux, avant de les cultiver ensuite, pour certaines, en plein champ.

Depuis des siècles, les sélectionneurs de végétaux et d'animaux choisissent des lignées adaptées à la production à petite échelle; l'accès à cette diversité des ressources génétiques améliore la productivité et élargit les choix. Une technologie peu coûteuse comme le polyéthylène peut être utilisée pour améliorer les conditions de croissance: les produits et les pratiques sont choisies en fonction des fluctuations des besoins du ménage et des débouchés du marché. Les produits agrochimiques ont leur place dans l'agriculture, mais la préférence va aux pratiques de production organique en raison de la proximité des habitations, des préoccupations environnementales de la communauté et de la possibilité d'accéder à des produits alimentaires frais chaque jour. L'augmentation récente de la demande en produits de culture biologique a entraîné la création de nouvelles technologies de production adaptées à l'autoconsommation et aux petits entrepreneurs.

Tendances

Le climat, les préférences alimentaires locales et le commerce influencent les différences régionales des jardins familiaux. L'immense biodiversité naturelle de certaines régions tropicales, associée à l'influence prolongée exercée par les voies commerciales, a donné naissance à une grande diversité végétale et animale et, dans beaucoup de jardins, à la création d'étangs d'élevage. A Java, en Indonésie, et à Kandy, au Sri Lanka, les jardins traditionnels de type agroforestier, pluriétagé, et de gestion peu rigoureuse contiennent une dizaine d'espèces différentes dont la production se superpose: les plantes racines, les légumes à feuilles, les plantes grimpantes, les arbustes et les arbres à cime dominante. Ces jardins agroforestiers sont fréquents là où les terres disponibles sont en insuffisance. La diversité des produits frais disparaît quand l'utilisation traditionnelle de la terre est affectée par les changements dans la politique économique, les tendances de l'emploi et la croissance démographique.

Les jardins traditionnels dans différentes régions

L'observation et l'étude des jardins traditionnels dans des contextes culturels et climatiques différents mettent en évidence certaines caractéristiques régionales. Les jardins sont les sites de conservation des espèces végétales indigènes - des plantes domestiques et mi-sauvages comestibles et utiles - et reflètent les préférences culturelles. Il est intéressant de noter que dans le climat économique actuel, les jardins familiaux ont une importance capitale pour les pauvres et pour les populations vulnérables à l'insécurité alimentaire.

Les jardins asiatiques offrent aux ménages un certain nombre d'avantages:

  • la préservation des valeurs esthétiques et culturelles;

  • la production qui garantit l'alimentation de la famille, avec un rendement énergétique en kCal/ha pouvant être supérieur au rendement obtenu à partir du paddy;

  • la plus importante source unique de revenu du ménage, dans la majorité des cas;

  • un apport de revenu pendant les périodes creuses, quand le jardin est à la fois une source de revenu et de réserve alimentaire.

En Indonésie, les agriculteurs pauvres cultivent plus intensément leurs jardins que les riches et contribuent près de 25 pour cent du revenu du ménage. Ces jardins offrent une très grande diversité de cultures et font généralement fonction de source principale de produits alimentaires secondaires, de réserve de denrées de base, et de source de revenus. Les chèvres et les poules fournissent les protéines et le fumier. Au Népal et au Bhoutan, les épices et les plantes médicinales présentent un intérêt majeur et les légumes ramassés à l'état sauvage complètent généralement les repas de la famille. Au Vietnam et dans certaines régions de la Chine, les jardins où sont associés légumes, animaux et étangs à poissons sont basés sur le recyclage des déchets: les déchets animaux et humains fertilisent le jardin et l'étang, les herbes aquatiques servent de fourrage, les déchets végétaux nourrissent le poisson, l'eau de l'étang est utilisée pour irriguer et la vase de l'étang sert à préparer les sols. Les porcs, les canards et autres volailles sont les animaux les plus courants.

Les jardins africains sont pluriétagés et d'une grande diversité dans les zones humides, ils deviennent moins complexes et moins diversifiés au fur et à mesure que les précipitations deviennent plus rares et plus irrégulières. Dans les peuplements à forte densité de population, les jardins sont plus simples et moins étendus - on y trouve quelques arbres fruitiers et des légumes comme l'amarante et l'okra. La priorité croissante accordée aux cultures marchandes de plein champ renforce le rôle primordial du jardin familial dans la subsistance de la famille; on cultive davantage de denrées de base comme le sorgho, le manioc, l'igname, les arachides et les oléagineux dans les jardins africains qu'en Asie ou en Amérique latine. L'élevage en parcs et l'arboriculture de jardin ont une importance particulière dans la région du Sahel où les précipitations sont irrégulières; des études montrent que les recettes sont moins incertaines que dans l'agriculture de plein champ. Les jardins sont une forme d'assurance stratégique contre la destruction des récoltes par la sécheresse ou la maladie. En Afrique de l'est, l'arboriculture de jardin est une pratique ancienne; les arbres s'y reproduisent d'eux-mêmes et ont besoin d'aucune ou peu d'interventions, donnant naissance au concept de non-culture - à l'inverse de la monoculture à risques.

Les jardins d'Amérique latine sont issus d'une série d'influences ethniques qui remontent à l'époque précolombienne; ils jouent toujours un rôle important dans la subsistance et la création de revenus. Les Mayas ont développé des jardins pérennes mixtes dans les zones semi-arides, des jardins potagers chez les populations indigènes et des jardins flottants dans les zones marécageuses. Certaines pratiques de culture sont arrivées aux Caraïbes avec les esclaves venus d'Afrique; les jardins étaient la principale source d'approvisionnement alimentaire pendant l'esclavage. Ils contiennent généralement des plantes racines, des épices, des herbes, des fruits, des légumes et des plantes d'usage rituel ou ornemental. Des études menées dans plusieurs îles révèlent que les pauvres utilisent de plus en plus les jardins comme stratégie de lutte contre l'inflation des prix alimentaires due à la forte dépendance aux importations alimentaires. Dans les Andes, où les animaux sont la principale forme d'épargne, ce sont les femmes qui s'occupent des animaux et des jardins. Elles y cultivent les pommes de terre, les oignons, l'ail, les tomates, les cardes, les haricots et le maïs, pour la consommation et la vente tout au long de l'année. Les cobayes et les lapins élevés dans les potagers sont d'excellentes sources de protéines. Les jardins fournissent l'approvisionnement alimentaire pendant les périodes maigres qui précèdent les récoltes et fournissent les semences des pommes de terre et des céréales.

Les jardins urbains se développent rapidement, sous l'impulsion de l'urbanisation croissante. En 1996, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a estimé qu'environ un tiers des familles urbaines dans le monde produisent au moins un tiers des légumes, des oeufs et de la viande consommés dans les villes. On trouve des jardins urbains partout où les conditions minimum requises pour développer un jardin sont réunies: près des maisons, sur les balcons des immeubles, le long des canalisations et des routes, et sur des terrains temporairement inutilisés. Les jardiniers sont souvent les couches les plus démunies de la société: les nouveaux réfugiés, les immigrants, les personnes âgées et les sans-emploi. La proximité de la clientèle est un bon stimulant et elle peut stabiliser les moyens d'existence.


Voyage, commerce et diversité dans les jardins

Une étude menée à Java, en Indonésie, a relevé 127 espèces végétales différentes actuellement cultivées dans les jardins familiaux. L'Indonésie est une des régions du monde où la biodiversité est la plus vaste. Au Timor oriental, des fouilles archéologiques dans des grottes datant de 14 000 à 2 000 ans ont permis d'expliquer comment certaines espèces sont arrivées jusque dans les jardins familiaux. Dans les temps les plus anciens, la plupart de ces espèces existaient dans les forêts locales, comme la noix de bancoul (Aleurites moluccana), la noix de bétel (Arecha catechu) et le poivre. Il y a environ 5 000 ans, les échanges commerciaux avec le continent asiatique ont contribué à introduire d'autres plantes, comme le bambou, le millet des oiseaux (Setaria sp.) et la calebasse (Langenaria siceraria), originaire d'Afrique. Il y a environ 2 000 ans, plusieurs plantes américaines ont été introduites, dont les arachides, les pommes-cannelle (Annona squamosa) et le maïs. Pendant les 400 dernières années, l'intensification des échanges commerciaux a contribué à introduire une diversité encore plus grande comme les piments, les pommes de terre, le café et la vanille.

Dans certaines régions de la Chine où la pression démographique et la disponibilité limitée des terres et des ressources nutritives contraignent à innover et à cultiver de manière intensive, les systèmes des jardins sont gérés de façon rigoureuse. Il arrive parfois qu'en une année, une planche de jardin produise dix récoltes. Les jardiniers pratiquent les cultures organiques avec une telle efficacité que, malgré l'intensité des cultures, les champs près de Chengdu qui étaient déjà cultivés sous la dynastie Han sont toujours fertiles après 20 siècles d'utilisation continue.

Dans d'autres régions, ces pressions associées aux fluctuations de la demande du marché et à l'introduction des produits agrochimiques sans formation ni préparation préalables ont obligé les cultivateurs à employer des méthodes qui n'appartiennent pas au savoir local. D'où des cas d'empoisonnement aux résidus de pesticides, des eaux souterraines rendues toxiques par les nitrates, et une érosion de la fertilité des sols qui rend impossible la culture des jardins, notamment en zones périurbaines. Subsister à partir de la terre - et de façon durable - repose sur un équilibre écologique parfois fragile.

FIGURE 4 En Chine, une enfant réfléchit à la voie à suivre. Elle a le choix de vendre maintenant les potirons de son jardin à bon prix au marché, ou de les entreposer pour l'hiver. Les femmes jouent un rôle prédominant dans la transformation des aliments et elles s'occupent généralement de la commercialisation. Pour améliorer la production alimentaire du ménage, il importe d'accorder une priorité plus grande à la participation des femmes à la production maraîchère et aux autres activités génératrices de revenus. Leur pouvoir d'achat peut être utile à acheter les intrants nécessaires à la production alimentaire. (Source: FAO/16138/P. Johnson)

Orientations futures

Quelle sera la contribution apportée par les jardins familiaux à l'approvisionnement alimentaire, l'emploi en zone rurale et la génération de revenus, dans le futur? Facteur parmi d'autres, l'accroissement de la population dans beaucoup de régions du monde a exacerbé la pauvreté et l'insécurité alimentaire. Il est prévu que d'ici 2010 la population mondiale atteindra 7,3 milliards de personnes, dont plus de 90 pour cent vivront dans les pays en développement. Il est difficile, voire impossible, de suivre le rythme de l'accroissement démographique en matière de création d'emplois urbains; par conséquent, il est fondamental de maintenir des emplois ruraux viables afin de prévenir une explosion de la pauvreté urbaine. Dans The state of food insecurity in the world, 2001, la FAO estime qu'il y a environ 815 millions de sous-alimentés, dont 95 pour cent vivent dans les pays en développement; plus de 20 pour cent sont des enfants. La pauvreté, associée à l'insuffisance des moyens de transport et des systèmes de production, oblige les populations rurales à vivre principalement des produits de production locale. Le rôle et la contribution des jardins familiaux face à ces problèmes sont reconnus par les organismes de développement depuis 1970, notamment depuis qu'une étude des systèmes d'exploitation agricole a permis aux organismes du développement rural et agricole de mieux comprendre les exploitants et leur famille. Afin d'améliorer les moyens d'existence des populations rurales et périurbaines dans les pays en développement, les organismes du développement encouragent la pratique du jardin familial, qui a comme objectifs de:

Certaines institutions de recherche spécialisée, comme le Centre de recherche et de développement sur les légumes en Asie, ont créé des sys- tèmes de jardin familial sophistiqués à des fins précises, comme, par exemple, couvrir efficacement et à peu de frais les besoins journaliers en vitamine A; d'autres, comme la FAO, ont aidé les communautés du monde entier à adapter les technologies du jardin familial à des fins diverses comme l'amélioration de la nutrition, la création de jardins scolaires, la génération d'un revenu pour les femmes et la diversification des moyens d'existence en milieu rural. D'une façon générale, ces actions et ces investissements sont productifs dans la mesure où les populations ont accès aux ressources et aux services leur permettant de faire leurs propres choix. Un jardin familial, même de quelques mètres carrés, peut produire suffisamment de vitamine A, vitamine C et autres substances nutritives pour couvrir les besoins nutritionnels d'un enfant en pleine croissance; il fournit un revenu en espèces aux femmes et permet aux familles de mieux résister à la précarité de leurs disponibilités alimentaires, de leur revenu et de leur santé, et éviter ainsi de s'enfoncer davantage dans la pauvreté.

FIGURE 5 A la découverte de nouvelles perspectives pour les moyens d'existence en Mauritanie. Femmes récompensées de leurs efforts par le succès des cultures de légumes en plein désert. Des réussites de ce type apportent quelque chose de nouveau dans les repas de la famille, et sensibilisent à la manière de produire un effet positif à long terme sur l'environnement. (Source: FAO/11667/J. Van Acke)

Comme les jardins familiaux offrent encore un potentiel considérable d'améliorer les moyens d'existence des populations des pays en développement, notamment en Afrique, en Amérique latine et dans les régions arides de l'Asie, il est fondamental de vulgariser les méthodes qui ont fait leur preuve par le biais de la diffusion locale et d'un soutien extérieur minime. Les technologies à petite échelle qui visent à protéger les récoltes du froid pendant la croissance des cultures et l'entreposage offrent de bonnes perspectives dans les zones écologiques tempérées fraîches et en altitude de l'Asie du nord et du centre. En raison du lien étroit qui unit le jardin à l'habitation, le jardin familial est un outil important qui permet aux communautés de ne pas se laisser dépasser par le développement socio-économique; son efficacité s'affirme en tant qu'initiative autonome, ou en tant que composante d'un projet de développement rural de grande envergure.


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