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3. SUCRE, BOISSONS ET FRUITS TROPICAUX

Sucre

Introduction

Les projections concernant le sucre ont été établies avec l'aide d'un modèle d'équilibre non spatial plurirégional. Le modèle présuppose le maintien des politiques existantes concernant le sucre et ne fait aucune hypothèse quant à l'orientation d'un fléchissement futur des politiques, pas plus qu'il ne comprend d'analyse de l'impact potentiel de la proposition «Tout sauf les armes» (TSA) de l'Union européenne (UE). Les principaux changements qui ont marqué les politiques concernant le commerce international de sucre ces dernières années demeurent les engagements pris dans le contexte des accords du Cycle d'Uruguay touchant la réduction du soutien national et des subventions à l'exportation ainsi que l'accès minimum aux marchés des importations et les réductions tarifaires. Ces changements sont reflétés dans le modèle, et aucun autre changement desdits engagements n'est prévu d'ici à 2005. En outre, comme les politiques commerciales sont habituellement fondées sur le type de sucre dont il s'agit (raffiné et/ou sucre brut), le modèle tient compte de la corrélation entre les prix du sucre raffiné et du sucre brut et des quantités exportées des divers types de sucre.

La production, la consommation et les stocks sont exprimés en équivalent sucre brut, le sucre de canne et le sucre de betterave étant combinés selon que de besoin selon le pays ou la région dont il s'agit. La demande est reflétée par la combinaison des utilisations directes et indirectes du sucre et les équations concernant les stocks et la demande tiennent compte des stocks aussi bien publics que privés. Les prix intérieurs du sucre raffiné et du sucre brut sont incorporés (avec d'autres variables) aux équations de l'offre, de la demande et des stocks. Les droits ad valorem établissent la corrélation nécessaire entre les prix à la frontière (cours mondiaux) et les prix intérieurs. Enfin, le modèle est vérifié au moyen de la compensation usuelle, à savoir que la somme de tous les échanges nets entre tous les pays et régions, en termes de sucre raffiné et/ou de sucre brut, est égale à zéro.

Production

La production mondiale de sucre devrait atteindre 165 millions de tonnes en 2010, soit un taux de croissance de 2 pour cent, qui correspond aux projections de l'accroissement de la consommation et est semblable à celui enregistré pendant les années 90. La période de référence reflète l'excédent chronique qui a pesé sur le marché mondial du sucre pendant la majeure partie de la décennie écoulée, plusieurs récoltes records dans les principaux pays producteurs et des cours mondiaux tombés à un niveau qui ne s'était pas vu depuis 14 ans. La croissance mondiale projetée pourrait être affectée par une production record rendue possible par des rendements et des gains d'efficience meilleurs que prévu dans les pays en développement, surtout au Brésil et en Inde.

L'augmentation de la production mondiale de sucre devrait être imputable presque intégralement aux pays en développement, ce qui porterait leur part de la production mondiale de 67 pour cent en 1998-00 à 72 pour cent en 2010. Au plan régional, l'Amérique latine et les Caraïbes continueront de jouer le rôle prédominant dans l'accroissement de la production, mais la production en Asie devrait augmenter de 2,5 pour cent par an, soit un peu moins qu'en Amérique latine mais plus que le taux de croissance escompté de la production mondiale. Ainsi, l'Amérique latine et les Caraïbes représenteraient un peu plus de 14 millions du surcroît de 30 millions de tonnes projeté pour les pays en développement, l'Asie 13,5 millions de tonnes et l'Afrique 2,4 millions de tonnes. L'Inde et le Brésil représenteraient 18 pour cent et 17 pour cent de la production mondiale totale entre 1998-2000 et 2010, respectivement.

Dans les pays développés, en revanche, l'accroissement de la production de sucre ne devrait être que marginale et son rythme ne devrait pas dépasser 1 pour cent pendant la période considérée. L'accroissement de la production devrait se ralentir légèrement en Australie et son taux devrait tomber à 1,4 pour cent, tandis qu'en Afrique du Sud, l'augmentation devrait être régulière, voire s'accélérer légèrement. La production en Amérique du Nord devrait diminuer du fait que, conformément à l'ANALE, l'accès du sucre aux marchés américains devrait s'élargir au cours de la période considérée étant donné qu'en vertu de cet accord, les droits de douane devraient diminuer et être éliminés vers la fin de la période couverte par les projections (exercice 2008 aux États-Unis). La production de sucre ne devrait guère changer en Europe occidentale, tandis que, dans les États européens membres de la Communauté des États indépendants (CEI), elle devrait s'accroître à un rythme plus rapide que la production combinée des autres pays en transition.

Consommation

La consommation mondiale de sucre devrait dépasser légèrement 160 millions de tonnes, soit une progression de près de 32 millions de tonnes entre 1998-00 et 2010. Le taux annuel de croissance, de 2 pour cent, bien que légèrement supérieur à celui des dix années précédentes, présuppose notamment une élévation des revenus et une modification des préférences alimentaires partout dans le monde d'ici à 2010 et au-delà. Encore une fois, ce sont les pays en développement qui devraient être à l'origine de la majeure partie de l'augmentation projetée de la consommation mondiale de sucre, tandis que l'augmentation ne devrait être que marginale dans les pays développés. L'élévation des revenus par habitant, particulièrement dans les pays en développement où les taux d'accroissement démographique sont les plus forts, ainsi que l'évolution des préférences alimentaires, devrait encourager l'augmentation de la consommation d'ici à 2010. Cela sera dû principalement à l'augmentation des revenus, d'autant que les taux d'accroissement démographique dans le monde devraient se ralentir au cours des dix prochaines années.

Les pays en développement devraient être à l'origine de près de 32 millions du surcroît de 33 millions de tonnes de consommation de sucre, ce qui porterait leur part de la consommation mondiale à 71 pour cent en 2010, contre un peu moins de 64 pour cent pendant la période de référence. Parmi les régions en développement, une augmentation annuelle particulièrement dynamique de 3,4 pour cent est escomptée en Asie, suivie par l'Afrique (2,9 pour cent par an), l'Amérique latine et les Caraïbes (2,3 pour cent) et l'Océanie (1,6 pour cent par an). Pour les pays en développement, l'augmentation la plus forte est à prévoir en Thaïlande (5,9 pour cent par an), suivie par l'Inde (3,6 pour cent), le Pakistan et les Philippines (3,5 pour cent par an).

Bien qu'il faille s'attendre à une très légère augmentation de la consommation dans les pays développés, leur part de la consommation mondiale devrait tomber de 36 pour cent à 29 pour cent. L'augmentation de la consommation devrait continuer de se ralentir au Japon jusqu'en 2010, à un rythme légèrement plus rapide que pendant les années 90. Dans les régions développées, c'est en Australie (3,2 pour cent par an) que l'augmentation de la consommation totale devrait être la plus rapide, tandis que c'est dans les pays en transition qu'elle devrait être la plus lente. Parmi ces derniers pays, il est projeté une augmentation de 1 pour cent pour les pays européens de la CEI (Fédération de Russie et Ukraine).

Commerce international et prix

L'amélioration, bien que limitée, des possibilités d'accès aux marchés découlant de l'infléchissement des politiques intervenu ces dernières années ainsi que le mouvement continu de déréglementation et de privatisation de l'industrie sucrière partout dans le monde peuvent avoir donné un élan nouveau au commerce international de sucre. Le Brésil, généralement considéré comme l'un des producteurs les plus compétitifs, est apparu comme l'exportateur prédominant sur les marchés pendant les années 90. Une production record, une augmentation régulière des rendements et une production plus efficace, vers la fin des années 90, se sont conjuguées pour inonder les marchés mondiaux de quantités considérables de sucre et faire baisser les prix. Le Brésil devrait demeurer le principal acteur sur le marché mondial du sucre pendant la période comprise entre 1998-2000 et 2010. C'est également ce pays qui devrait enregistrer l'augmentation la plus substantielle du commerce net de tous les principaux pays exportateurs, le solde devant s'accroître de 8,2 millions de tonnes pour dépasser légèrement 18 millions de tonnes en 2010. Le commerce net du Mexique devrait s'accroître de près de 1,1 million de tonnes pendant la même période par suite, principalement, d'une plus grande possibilité d'accès aux marchés américains créée par l'ANALE. L'Inde devrait devenir un pays exportateur net et ses exportations devraient dépasser 600 000 tonnes en 2010. Les exportations nettes devraient également augmenter pour l'Afrique du Sud, l'Australie et la Thaïlande, bien que, dans ce dernier cas, plus lentement que ces dernières années du fait, essentiellement, de la forte augmentation escomptée de la consommation intérieure, soit près de 1,4 million de tonnes de plus en 2005. Une augmentation semblable est projetée pour l'Australie. Les importations nettes des États-Unis devraient augmenter de 1,5 million de tonnes pendant la période couverte par les projections du fait de l'accès plus facile des exportations mexicaines aux marchés américains rendu possible par l'ANALE ainsi que du risque de recul de la production intérieure.

Cependant, pour les exportateurs, les principaux débouchés devraient être les marchés sur lesquels la production intérieure ne peut pas suivre la demande. Au plan régional, les importations nettes en Asie devraient augmenter de 7,2 pour cent par an, une progression substantielle des importations étant projetée pour la Chine, le Pakistan et les Philippines. Les importations nettes de l'Indonésie devraient atteindre près de 2,4 millions de tonnes en 2010, et ce malgré les politiques nationales tendant à accroître la production de sucre dans le pays. Parmi les pays de transition d'Europe, les exportations nettes devraient augmenter pour la Pologne mais les importations devraient reculer pour les pays européens de la CEI du fait de l'accroissement escompté de la production nationale.

Bien que, le plus souvent, la tendance soit à un excédent structurel, le marché mondial du sucre a toujours été caractérisé par un déséquilibre entre l'offre et la demande qui se reflète dans une instabilité extrême des cours sur les marchés non réglementés. Pendant la majeure partie des 40 dernières années, la production mondiale de sucre a dépassé la consommation, ce qui a fait baisser les prix et grossir les stocks. Lorsque la production a été déficitaire, par exemple lorsque les conditions météorologiques défavorables ont causé de mauvaises récoltes au Brésil et dans l'UE, ces dernières années, il y a eu des périodes d'instabilité sur les marchés caractérisées par une flambée des prix suivie d'une chute tout aussi marquée. Comme de tels événements ou un effondrement de la demande ne peuvent pas être prédits par un modèle, l'évolution des prix ainsi calculée tend à être graduelle. Les projections du prix du sucre brut sur les marchés mondiaux non réglementés (près de 0,15 dollar E.-U. la livre) font ressortir une nette augmentation, en termes réels, par rapport au prix moyen de 0,082 dollars E.-U. la livre pendant la période de référence. En outre, la différence de prix entre le sucre brut et le sucre raffiné (également appelée la «marge de raffinage») pourrait passer de 1,8 centimes de dollars la livre pendant la période de référence à 6,3 centimes la livre en 2010.

Cependant, les projections de l'évolution des prix entre 1998-2000 et 2010 apparaissent comme excessivement optimistes. Comme le montre l'évolution des cours au cours des quelques dernières campagnes, le prix journalier AIS chutant de plus de 35 pour cent - pour tomber en avril 1999, dans le cas du sucre brut, à 4,78 centimes de dollar la livre, chiffre qui ne s'était pas vu depuis 14 ans - l'instabilité des cours continuera sans doute d'être l'une des principales caractéristiques du marché mondial. Les prix pour l'année civile 2002 devraient être en moyenne de moins de 6 centimes de dollar la livre, soit un chiffre nettement inférieur au prix de revient dans la plupart des pays exportateurs.

Problèmes et incertitudes

L'instabilité des prix sur les marchés non réglementés est une constante du commerce international du sucre. Les années 80, par exemple, ont débuté par une flambée des cours mondiaux, les prix du sucre brut atteignant 47 centimes de dollar la livre contre une moyenne à long terme d'environ 10 centimes la livre. Comme à l'accoutumé, cette instabilité des prix a été suivie par une longue période de prix relativement déprimés entrecoupée de baisses occasionnelles, les prix tombant à des niveaux inférieurs aux prix de revient dans la plupart des pays exportateurs qui produisent à faible coût (les cours mondiaux moyens de production du sucre brut sont estimés par le LMC comme étant de 16 centimes de dollar la livre). Pendant la majeure partie des années 90, les cours mondiaux sont demeurés relativement stables et ont commencé à diminuer rapidement vers la fin de la décennie lorsqu'une production record, particulièrement au Brésil, s'est traduite par une augmentation du volume des exportations sur les marchés non réglementés. L'accroissement de la production intérieure aux États-Unis s'est également traduit par une diminution des importations bénéficiant des contingents tarifaires préférentiels ces dernières années, ce qui a réorienté une quantité accrue de sucre vers les marchés d'exportation non réglementés. Bien que l'on s'attende depuis longtemps que le lancement sur le marché d'autres édulcorants atténue l'ampleur des variations de prix, tel n'a pas été le cas jusqu'à présent.

La place croissante qu'occupent les pays en développement dans la consommation mondiale de sucre et l'élasticité accrue de la demande par rapport aux prix dans ces pays ont été avancées comme l'une des raisons pouvant avoir contribué à la moindre variabilité des prix pendant la majeure partie des années 90. Toutefois, l'apparition du Brésil comme l'exportateur le plus important et le plus compétitif ces dernières années, les crises économiques de la fin des années 90 et la production record dans d'autres gros pays producteurs ont lancé un nouveau cycle de dépression des prix.

D'une manière générale, l'élasticité de la demande de sucre par rapport aux prix suit de près l'élasticité par rapport à l'élévation des revenus. Si l'on considère que l'offre est chroniquement excédentaire et que les stocks sont importants, il se peut fort bien qu'une inversion de la dernière chute des prix sur les marchés non réglementés dépende tout autant d'une reprise dans les pays affectés que dans l'interaction des facteurs liés à l'offre et la demande à court terme. Si les prix demeurent déprimés, l'on peut s'attendre à de nouvelles restructurations de l'industrie mondiale du sucre, ce qui pourrait compliquer la planification des investissements dans la production de sucre et dans les industries navales.

Du point de vue du développement, une autre question importante a trait à l'ampleur et à l'impact des réformes des politiques agricoles sur l'économie mondiale du sucre. Lors d'une précédente étude de l'impact sur l'agriculture des accords conclus lors du Cycle d'Uruguay (FAO, 1995), la conclusion était que lesdits accords se traduiraient par une augmentation de la production, de la consommation et du commerce mondiaux de sucre mais que, globalement, leurs effets seraient relativement réduits. Essentiellement, il subsiste de larges possibilités de nouvelles réductions des mesures de soutien des marchés. Sans s'étendre davantage sur ces possibilités de libéralisation, il y a lieu d'analyser les conséquences des récentes réformes introduites concernant le commerce mondial de sucre sujet à des arrangements préférentiels, en particulier dans le contexte des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Dès la décennie qui a précédé la conclusion des accords du Cycle d'Uruguay, le volume total du commerce de sucre à conditions préférentielles était tombé de quelque 8 millions de tonnes à moins de 3 millions de tonnes. Ainsi, les réductions des droits de douane frappant aussi bien le sucre brut que le sucre raffiné convenues dans le cadre du Cycle d'Uruguay auraient généralement pour effet d'éroder encore plus la valeur des préférences sur un volume d'exportation inférieur à celui des années précédentes. Toutefois, d'autres aspects des accords conclus dans le cadre du Cycle d'Uruguay, par exemple les engagements de réduction du volume des exportations subventionnées, devraient bénéficier aux pays qui exportent à des conditions préférentielles par le biais de leur impact sur les prix sur les marchés d'hier. Il ressort des projections que dans le cas des pays ACP producteurs ou exportateurs de sucre, les accords du Cycle d'Uruguay auraient à court terme pour effet d'accroître leurs recettes d'exportation d'environ 1,2 pour cent. Cependant, cela serait dû presque intégralement à l'augmentation du volume des exportations étant donné que, selon les projections, l'évolution des prix de leurs exportations à conditions préférentielles et non préférentielles se compenserait mutuellement. En général, pour ces pays, les scénarios étudiés portent à conclure qu'une plus large libéralisation du commerce, qui contribuerait à soutenir les prix sur les marchés non réglementés, accroîtrait plus leurs recettes d'exportations que, par exemple, une libéralisation plus poussée limitée exclusivement aux pays qui accordent des préférences, ce qui aurait aussi un effet négatif sur les prix préférentiels.

Conclusions

Le marché mondial du sucre continue d'être caractérisé par des excédents chroniques, une production record dans les principaux pays producteurs ayant ces dernières années dépassé l'augmentation de la consommation mondiale. Le commerce et les stocks se sont accrus de 23 et 26 pour cent respectivement, ce qui s'est traduit par une augmentation des stocks mondiaux et du volume des exportations et des pressions soutenues à la baisse des prix. Il ressort d'une analyse plus approfondie de l'évolution des prix au cours des dix dernières années que les cours mondiaux du sucre ont baissé de 17 pour cent entre les cinq premières années de la décennie écoulée (1990-1995) et les cinq dernières (1996-2001), tombant début 2000 à un chiffre qui ne s'était pas vu depuis 14 ans. Les exportations du Brésil ont progressé de près de 65 pour cent entre les deux périodes par suite, principalement, de la dévaluation de 62 pour cent du réal brésilien depuis 1999 ainsi que d'une production record et de la déréglementation du secteur de l'alcool utilisé comme carburant, qui ont encouragé l'augmentation du volume des exportations.

Pour l'essentiel, les réformes des politiques concernant le sucre ont porté surtout sur l'offre, domaine dans lequel des instruments d'intervention ont été introduits pour réduire les inefficacités et améliorer la compétitivité des pays producteurs. Les petits producteurs, quant à eux, ont envisagé les possibilités de rationaliser le secteur, de se diversifier et de cesser de produire. Quant aux politiques commerciales internationales, le seul événement marquant a intéressé les pays en développement, dont les possibilités d'accès au marché se sont accrues de 150 000 tonnes, soit 90 pour cent des concessions obtenues au cours des cinq premières années du Cycle d'Uruguay.

Les politiques concernant le sucre sont demeurées presque inchangées aux États-Unis et ont été codifiées par l'adoption de la Loi relative à la sécurité des exportations et à l'investissement dans l'agriculture de 2002. Essentiellement, le programme applicable aux États-Unis encourage les producteurs américains de sucre à accroître la production nationale, ce qui, à son tour, a limité les importations à un niveau proche du minimum prévu par les accords de l'OMC. Cela a entraîné une légère augmentation de la production mondiale, de sorte que les exportations ont dû être orientées vers les marchés non réglementés. Les efforts de libéralisation plus poussés du régime applicable au sucre aussi bien aux États-Unis que dans l'UE risquent d'être entravés, d'une façon générale, par les politiques inchangées appliquées aux États-Unis.

Le trait le plus marquant a été l'initiative «Tout sauf les armes» introduite par la Commission européenne pour faciliter l'accès aux marchés des pays les moins avancés (PMA). Toutefois, l'élargissement de l'accès aux marchés pour les PMA producteurs de sucre se fera aux dépens des pays ACP qui détiennent actuellement des contingents. Essentiellement, il n'y a pas de gains nets en ce qui concerne l'accès aux marchés européens, mais plutôt une redistribution du contingent SPS variant entre 200 000 et 300 000 tonnes par an. Aux termes de cette initiative, qui est entrée en vigueur pour le sucre en 2001, un volume de 74 000 tonnes de sucre (équivalent brut) a été retiré du contingent global SPS et redistribué aux PMA. Cette quantité de base doit augmenter de 15 pour cent par an jusqu'en 2006, date à laquelle les contingents seront totalement éliminés.

La mise en oeuvre des engagements pris dans le contexte du Cycle d'Uruguay n'ont guère eu d'impact, voire aucun, sur les marchés mondiaux du sucre pendant la majeure partie des années 90. Les efforts de réforme de la politique du sucre n'ont guère progressé non plus aux États-Unis ni dans l'UE. Il ressort en outre des tendances récentes que les pays ont de plus en plus recours à des droits de douane différenciés et à des mesures nationales pour protéger leurs producteurs contre la baisse des cours mondiaux du sucre.

Tableau 2.23 - Sucre: production effective et projetée


EFFECTIVE

PROJETÉE

TAUX DE CROISSANCE

Moyenne

Moyenne

2010

1988-90 à

1998-2000

1988-1990

1998-2000

1998-2000

à 2010


en milliers de tonnes

en pourcentage par an

MONDE

109 879

133 045

165 131

1,9

2,0







PAYS EN DÉVELOPPEMENT

65 479

89 920

120 107

3,2

2,7







AFRIQUE

5 796

6 905

9 275

1,8

2,7

Égypte

994

1 426

2 323

3,7

4,5

Kenya

459

499

520

0,8

0,4

Maurice

635

581

689

-0,9

1,6

Suisse

508

587

700

1,5

1,6







AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES

28 229

38 684

52 911

3,2

2,9

Argentine

1 264

1 732

2 164

3,2

2,0

Brésil

8 116

19 303

30 847

9,1

4,4

Cuba

8 024

3 868

2 313

-7,0

-4,6

Guatemala

861

1 668

2 110

6,8

2,2

Mexique

3 683

4 917

6 598

2,9

2,7







ASIE

31 009

43 935

57 461

3,5

2,5

Chine

6 509

8 266

8 756

2,4

0,5

Inde

11 512

18 573

27 188

4,9

3,5

Indonésie

2 245

1 737

2 164

-2,5

2,0

Pakistan

2 043

2 996

3 174

3,9

0,5

Philippines

1 730

1 667

1 869

-0,4

1,0

Thaïlande

3 871

5 520

7 226

3,6

2,5

Turquie

1 581

2 669

3 704

5,4

3,0







OCÉANIE

446

397

459

-1,2

1,3

Fidji

410

351

408

-1,5

1,4







PAYS DÉVELOPPÉS

44 400

43 125

45 024

-0,3

0,4







AMÉRIQUE DU NORD

6 249

8 012

7 150

2,5

-1,0

États-Unis

6 124

7 897

6 960

2,6

-1,1







EUROPE

17 214

18 542

19 542

0,7

0,5

UE (15)

17 054

18 335

19 247

0,7

0,4







PAYS EN TRANSITION D'EUROPE

13 959

7 800

9 118

-5,7

1,4

Pays européens de la CEI

9 064

3 439

4 776

-9,2

3,0

Pologne

1 978

2 129

2 245

0,7

0,5







OCÉANIE

3 785

4 747

5 527

2,3

1,4

Australie

3 785

4 747

5 527

2,3

1,4







AUTRES PAYS DÉVELOPPÉS

3 193

3 628

3 580

1,3

-0,1

Afrique du Sud

2 227

2 770

2 876

2,2

0,3

Japon

965

858

810

-1,2

-0,5

Tableau 2.24 - Sucre: consommation effective et projetée


EFFECTIVE

PROJETÉE

TAUX DE CROISSANCE

Moyenne

Moyenne

2010

1988-90 à

1998-2000

1988-1990

1998-2000

1998-2000

à 2010


en milliers de tonnes

en pourcentage par an

MONDE

108 718

128 629

160 304

1,7

2,0







PAYS EN DÉVELOPPEMENT

61 271

82 066

114 047

3,0

3,0







AFRIQUE

7 718

10 150

13 917

2,8

2,9

Égypte

1 667

2 145

2 800

2,6

2,5

Kenya

514

680

750

2,8

0,9

Maurice

49

41

44

-1,8

0,6

Suisse

49

264

369

18,3

3,1







AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES

19 007

22 874

28 377

1,9

2,0

Argentine

1 008

1 532

1 986

4,3

2,4

Brésil

6 935

9 507

12 729

3,2

2,7

Cuba

931

727

687

-2,4

-0,5

Guatemala

345

469

648

3,1

3,0

Mexique

4 176

4 537

5 376

0,8

1,6







ASIE

34 910

48 928

70 617

3,4

3,4

Chine

7 704

9 564

12 554

2,2

2,5

Inde

11 108

17 203

25 504

4,5

3,6

Indonésie

2 509

3 369

4 560

3,0

2,8

Pakistan

2 280

3 293

4 786

3,7

3,5

Philippines

1 415

2 019

2 945

3,6

3,5

Thaïlande

1 056

1 822

3 413

5,6

5,9

Turquie

1 731

1 893

2 475

0,9

2,5







OCÉANIE

85

114

136

3,0

1,6

Fidji

39

41

48

0,5

1,4







PAYS DÉVELOPPÉS

47 447

46 563

47 257

-0,2

0,1







AMÉRIQUE DU NORD

8 441

10 575

11 012

2,3

0,4

États-Unis

7 470

9 315

9 919

2,2

0,6







EUROPE

14 392

14 927

15 260

0,4

0,2

UE (15)

13 797

14 242

14 312

0,3

0,0







PAYS EN TRANSITION D'EUROPE

19 089

15 211

15 220

-2,2

0,0

Pays européens de la CEI

9 461

8 202

9 168

-1,4

1,0

Pologne

1 683

1 754

1 562

0,4

-1,0







OCÉANIE

1 015

1 376

1 940

3,1

3,2

Australie

854

1 179

1 661

3,3

3,2







AUTRES PAYS DÉVELOPPÉS

4 510

4 361

4 224

-0,3

-0,3

Afrique du Sud

1 414

1 388

1 675

-0,2

1,7

Japon

2 822

2 512

2 070

-1,2

-1,7

Tableau 2.25 - Sucre: commerce effectif et projeté


EFFECTIF

PROJETÉ

TAUX DE CROISSANCE

Moyenne

Moyenne

2010

1988-90 à

1998-2000

1988-1990

1998-2000

1998-2000

à 2010


en milliers de tonnes

en pourcentage par an

MONDE

81

2 142

4 826

38,8

7,7







PAYS EN DÉVELOPPEMENT

3 506

5 922

7 059

5,4

1,6







AFRIQUE

-1 896

-3 594

-4 642

6,6

2,4

Égypte

- 732

- 885

- 477

1,9

-5,5

Kenya

- 49

- 150

- 230

11,8

4,0

Maurice

629

499

645

-2,3

2,4

Suisse

459

267

331

-5,3

2,0







AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES

9 399

15 737

23 034

5,3

3,5

Argentine

258

170

237

-4,1

3,1

Brésil

1 396

10 037

18 276

21,8

5,6

Cuba

7 046

3 132

1 627

-7,8

-5,8

Guatemala

525

1 112

1 469

7,8

2,6

Mexique

- 759

497

1 581


11,1







ASIE

-4 372

-6 498

-13 956

4,0

7,2

Chine

-1 392

- 928

-3 798

-4,0

13,7

Inde

- 11

- 156

684

30,4

-214,4

Indonésie

- 203

-1 823

-2 396

24,5

2,5

Pakistan

246

- 64

-1 012


28,5

Philippines

2 950

- 269

-1 156


14,2

Thaïlande

- 233

3 622

3 813


0,5

Turquie

-2 141

506

1 229


8,4







OCÉANIE

375

277

306

-3,0

0,9

Fidji

379

305

353

-2,1

1,3







PAYS DÉVELOPPÉS

-3 425

-3 780

-2 233

1,0

-4,7







AMÉRIQUE DU NORD

-2 404

-2 610

-3 861

0,8

3,6

États-Unis

-1 587

-1 456

-2 959

-0,9

6,7







EUROPE

2 982

3 423

4 482

1,4

2,5

UE (15)

2 722

3 605

4 935

2,8

2,9







PAYS EN TRANSITION D'EUROPE

-5 570

-7 498

-6 103

3,0

-1,9

Pays européens de la CEI

- 519

-4 991

-4 392

25,4

-1,2

Pologne

262

418

683

4,8

4,6







OCÉANIE

2 769

3 468

3 587

2,3

0,3

Australie

2 934

3 671

3 866

2,3

0,5







AUTRES PAYS DÉVELOPPÉS

-1 202

- 841

- 538

-3,5

-4,0

Afrique du Sud

847

1 216

1 401

3,7

1,3

Japon

-1 789

-1 600

-1 260

-1,1

-2,1








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