Le présent chapitre examine des questions techniques, des questions relatives à l'investissement et des questions environnementales en matière de tannage des cuirs et peaux. Il est tiré en grande partie de Jabbar et al. (2002), Kiruthu (2002) et Favazzi (2002). Plusieurs des questions examinées ici concernent aussi la fabrication des articles en cuir et sont analysées à ce titre au chapitre 5.
Equipement: L'essentiel du tannage en Afrique se réalise dans des tanneries qui utilisent des techniques modernes plutôt que traditionnelles. Cependant, la plupart des tanneries ont été établies initialement à l'aide de matériel importé remis à neuf, et rares ont été les investissements effectués par la suite dans l'équipement et la technologie modernes.
Quelques activités de tannage traditionnelles sont entreprises à l'aide de tanins végétaux dans des puits le long des principaux fleuves, afin de produire des objets d'artisanat comme les tapis de prière et les carpettes, mais le volume de ces articles est si faible qu'il n'a guère d'importance économique.
Compétences et technologie: Dans la plupart des pays africains, l'industrie du cuir a été établie comme une industrie fondée sur l'exportation de cuirs et peaux bruts semi-transformés sans chercher à la relier à une industrie du cuir et des produits dérivés finis. Aucune incitation ne vise donc à stimuler la formation technique des travailleurs ou l'accès à de nouvelles technologies.
Le manque de compétences est en outre accentué par:
Les faibles taux d'alphabétisation et l'absence d'une culture industrielle chez les travailleurs.
Le manque fréquent de personnel formé aux niveaux de la gestion, de la transformation et de la supervision.
Le manque de savoir-faire technique.
Des connaissances limitées sur la tendance des marchés des cuirs finis.
L'équipement suranné, les bas niveaux de formation, une mauvaise organisation des flux des travaux et le manque fréquent de pièces détachées et de produits chimiques sont autant de facteurs qui contribuent à la mauvaise qualité des produits et à la faiblesse de la productivité.
Plusieurs facteurs influencent négativement l'investissement:
Taux d'intérêt élevés sur le capital.
Manque de coordination entre les institutions d'investissement qui devraient faciliter les opérations.
Evénements économiques et politiques inattendus.
La privatisation des tanneries en Afrique, promue par les politiques de la Banque mondiale et du FIM, a encouragé les investissements. Toutefois, il est nécessaire de coordonner les organismes engagés dans la promotion de l'investissement afin d'améliorer l'environnement de l'investissement et de faciliter la mise en oeuvre des politiques et procédures relatives. Ce fait est particulièrement important car le tannage et les opérations de finissage sont à coefficient élevé de capital.
On trouvera aux chapitres 6 et 7 un surcroît d'informations sur l'infrastructure institutionnelle de l'investissement et des questions connexes, ainsi que sur le rôle des coentreprises.
Privatisation: En l'absence d'investisseurs privés, de nombreux gouvernements africains ont établi dans le passé des tanneries en tant qu'organismes paraétatiques gérés par le secteur public. La libéralisation économique et la mondialisation ont par la suite entraîné la privatisation de nombreuses industries et organismes publics, mais en raison de la faiblesse structurelle des économies et du manque de politiques de soutien dans les systèmes financiers et fiscaux, la privatisation n'a pas encore donné de résultats marquants.
Impact de la libéralisation du commerce:[23] La libéralisation du commerce a été introduite dans de nombreux pays africains sans l'établissement préalable d'une législation, d'un cadre juridique et réglementaire et de l'infrastructure financière appropriés, qui auraient promu des améliorations dans la compétitivité locale de l'industrie avant de l'exposer à une concurrence injuste. La libéralisation a fait que des matières premières de haute qualité ont été exportées plutôt que transformées localement pour en accroître la valeur. Cependant, elle a aussi favorisé la concurrence du marché dans la plupart des pays, et le relâchement des règlements gouvernementaux imposés à leurs économies. Grâce à la diminution des restrictions frontalières, on a pu simplifier les règlements et améliorer l'environnement industriel.
Contexte international: La filière cuir a, dans le monde entier, été liée étroitement à la production de pollution atmosphérique, et de pollution due aux déchets liquides et solides. Il en est ressorti une image publique négative. [24] Il faudra donc que les tanneries investissent dans des installations servant à l'élimination des déchets et au traitement des effluents. Dans les pays industrialisés, une législation de protection de l'environnement oblige les industries à investir des capitaux importants dans la réduction de la pollution, voire son élimination.
En Europe, certains pays doivent encore affronter des problèmes de pollution de l'environnement dus aux tanneries, notamment lorsqu'elles ont réimplanté les usines de transformation humide, alors que d'autres (comme l'Italie) ont engagé du temps et des ressources pour se conformer aux lois de protection de l'environnement. Ce processus a été réalisé principalement par la relocalisation de la plupart des tanneries dans des zones dotées d'usines centralisées de traitements, réalisant ainsi des économies d'échelle. Les sociétés individuelles situées ailleurs ont pris leurs propres mesures.
Malgré les nombreuses difficultés qui entravent la lutte contre la pollution en Afrique, d'importants règlements et mesures de prévention ont été introduites à cet égard, notamment en Ethiopie, au Kenya, en Namibie, en Tanzanie, en Tunisie, en Zambie et au Zimbabwe. De grands projets ont été conçus pour réimplanter les tanneries du vieux Caire en Egypte et de Fez et Casablanca au Maroc dans les quartiers industriels dotés d'installations collectives de traitement des déchets liquides et solides.
Solutions techniques: Les associations de producteurs, les instituts de recherche, les organismes gouvernementaux et les entreprises privées de l'Union européenne entreprennent des recherches permanentes sur la protection de l'environnement. Ce même esprit imprègne les règlements internationaux concernant la certification environnementale, de l'ISO 14000 à l'éco-étiquetage et la vérification environnementale. Le but est de maintenir des normes de haut niveau dans les opérations et procédures et d'encourager la recherche.
Lois actuelles concernant la protection de l'environnement en Afrique: La majorité des pays africains appliquent des lois concernant la protection de l'environnement, mais elles présentent de profondes différences. Certaines lois paraissent offrir des garanties adéquates mais ont été formulées avec une vision administrative du problème, sans tenir compte de la réalité de l'industrie et en ignorant les particularités de la situation locale et le temps nécessaire pour leur application. Les gouvernements ont établi des bureaux de protection de l'environnement dans différents ministères mais ils manquent de la coordination nécessaire, Des divergences fréquentes se manifestent au sein des activités de réglementation et de contrôle, divergences qui compromettent le succès de la mise en oeuvre.
Encadré 4.1 - Le plan régional de l'ONUDI pour une production de cuir plus propre en Afrique Dans le cadre du programme régional pour l'industrie du cuir et de la chaussure (RALFIS) de l'ONUDI, des activités ont été entreprises pour appuyer l'implantation d'installations bien conçues pour le traitement des effluents et/ou la remise en état d'installations existantes, ainsi que la formation d'opérateurs qualifiés dans ce domaine.
Principaux résultats:
Source: UNIDO Regional Africa Leather and Footwear Industry Scheme (RALFIS) Terminal Report, 2001. |
La question de la lutte contre la pollution environnementale est étroitement corrélée à celles de la structure industrielle et de la technologie utilisée. Il faut donc rechercher la solution de tous ces problèmes dans le cadre des probités et stratégies de développement général des pays individuels. Il est essentiel de créer des conditions de transformation respectueuses de l'environnement pour maintenir une position dans le marché mondial du cuir.
Générales
1. Assurer des disponibilités en matières premières. Le secteur privé devrait établir des alliances stratégiques avec les fournisseurs de cuirs et peaux bruts et les compenser de façon appropriée pour leurs fournitures.
2. Promouvoir le réinvestissement des bénéfices dans l'achat de nouvelles machines et dans les nouvelles technologies. Les secteurs public et privé devraient aborder cette question de concert afin de diminuer les coûts de production et améliorer la qualité des produits et la compétitivité.
3. Promouvoir l'amélioration de la productivité. Le secteur privé, avec le soutien du secteur public, devrait mettre en oeuvre des programmes visant à hausser le niveau des normes de gestion et de supervision, les compétences techniques et les aptitudes à la gestion afin d'améliorer l'organisation du flux des travaux.[25]
4. Accroître la disponibilité de fonds d'investissement et réduire le coût du capital:
a. Les entreprises devraient établir des structures financières et fournir l'appui financier et les garanties nécessaires pour améliorer leur crédibilité auprès des institutions financières.
b. Les industries devront approfondir leurs connaissances des stratégies de promotion de l'investissement à long terme, et identifier de nouvelles sources de financement pour l'investissement de capitaux.
c. Le gouvernement pourrait promouvoir des coentreprises et l'investissement direct étranger pour attirer du capital meilleur marché. (On trouvera une analyse plus poussée de cette question au chapitre 7)
Questions environnementales
5. Examiner les techniques respectueuses de l'environnement disponibles sur le marché et choisir celle ayant les caractéristiques suivantes:
a. Est réalisable techniquement et économiquement en milieu africain.
b. Produit peu de déchets et moins de substances dangereuses.
c. Permet un dosage rationnel et le maximum de fixation, récupération et recyclage des produits chimiques.
d. Consomme peu d'électricité et de matières premières, y compris l'eau, à des stades déterminés du processus.
e. Réduit au minimum les émissions dangereuses et les risques pour l'homme et l'environnement.
6. Analyser la possibilité d'établir des usines de traitement centralisées au lieu d'installations individuelles dans des zones à haute concentration de production de la tannerie.
7. Les associations de producteurs et les gouvernements devraient envisager la formulation de programmes d'incitations pour les entreprises qui appliquent le principe selon lequel le «pollueur paie».
8. Vérifier si les principales politiques et mesures de protection de l'environnement de l'industrie africaine du cuir sont conformes aux principes d'éco-étiquetage exigés par les pays importateurs, notamment en définissant le caractère africain d'un produit, comme proposé au chapitre 6.
9. En collaboration avec le secteur privé et d'autres parties prenantes, les gouvernements devraient établir des normes pour les effluents qui s'adaptent aux conditions locales et soient conformes aux exigences du marché mondial, et qui peuvent être progressivement endurcies.
10. Les organisations internationales comme l'ONUDI, la FAO, le Centre du commerce international et le Fonds commun devraient oeuvrer de concert avec les parties prenants locales pour faciliter l'établissement, la mise en oeuvre et la surveillance d'une production plus propre et de l'application de politiques anti-pollution dans les pays africains. L'approche de la démonstration[26] appliquée par l'ONUDI pour le transfert de technologies visant à réduire les déchets des tanneries et à promouvoir une production plus propre dans les petites et moyennes tanneries est une bonne solution. Elle est décrite à l'encadré 4.1.
La fabrication des articles en cuir est un sous-secteur stratégique pour le développement économique et industriel de l'Afrique, mais il doit soutenir une forte concurrence. Il dispose d'une bonne base de ressources, est à coefficient élevé de main-d'oeuvre et constitue une bonne source d'emplois. Dans huit des neufs pays producteurs de cuir objet de l'enquête, il fournit directement 91 200 emplois, soit entre 4 et 5% de l'emploi industriel total. La contribution du sous-secteur à la valeur de fabrication ajoutée totale va de 74% en Ethiopie à 8,3% en Tunisie et 2,9% en Egypte, et avoisine 1% dans les cinq pays restants.[27]
Le présent chapitre étudie des questions relatives au développement, au commerce, à la valorisation des ressources humaines, et à la qualité et la compétitivité dans l'industrie du cuir. Il est tiré de Cipriani (2002) et Kiruthu (2002).
Le secteur africain de la chaussure paraît se trouver à l'écart du rythme accéléré des innovations technologiques mondiales. Le manque de capacités de conception, l'absence de compétences opérationnelles, de supervision et de gestion, et la rareté des connaissances relatives aux intrants matériels plus adaptés et aux techniques du marché se traduisent par une faible productivité et un bas niveau de compétitivité.
Même au niveau du marché local, les hauts coûts d'exploitation et le manque d'attention prêtée à la demande du marché en termes de chaussures de qualité à des prix abordables, font que des produits asiatiques bon marché et des chaussures d'occasion pénètrent sur les marchés.
La production d'articles en cuir autres que les chaussures, comme les vêtements en cuir, est insuffisante dans la sous-région d'Afrique orientale et australe, bien que cette situation se soit améliorée quelque peu depuis le début des années 1990. C'est une importante perte d'occasions pour une industrie capable de produire à petite échelle et qui peut offrir les avantages comparatifs d'une main-d'oeuvre bon marché, de faibles exigences en capital et d'une technologie relativement simple.
Plusieurs importantes questions clés relatives au commerce influencent effectivement ou potentiellement l'industrie africaine du cuir:
Il y a une forte tendance à l'exportation aux premiers stades de la transformation dans la chaîne d'approvisionnement africaine du cuir. Les matières premières et les cuirs semi-finis tendent à être exportés alors que les produits finis sont vendus sur le marché intérieur. Des quantités relativement exiguës de produits semi-finis, souvent les dessus de chaussure, sont exportés par le biais de la production sous-traitée.
Des volumes importants de chaussures venant d'Asie et de chaussures d'occasion en provenance de l'Europe et de l'Amérique du Nord nuisent gravement à l'industrie locale de la chaussure. Le niveau de la pénétration totale des chaussures importées est de 73,3% pour l'ensemble de l'Afrique.
Les projections[28] montrent un accroissement de la demande mondiale d'articles en cuir autres que les chaussures, avec de bonnes possibilités d'exportation pour les produits fabriqués pour des marchés particuliers. Le sous-secteur de la tapisserie d'Afrique australe se développe rapidement et obtient des succès sur le marché mondial.
Infrastructures pour la valorisation des ressources humaines: Des organismes et institutions de formation ont été établis grâce à des dons reçus par l'entremise de programmes de coopération et ont été appuyés par des programmes d'investissement réguliers. Cependant, l'infrastructure préposée à la formation et l'assistance technique dans la chaîne d'approvisionnement du cuir souffrent de graves lacunes tant au niveau des installations que des services:[29]
Le nombre de formateurs est insuffisant, l'équipement est suranné et les bâtiments ont besoin d'être rénovés.
La structure technique et de gestion des centres de services est normalement incomplète, ne pouvant offrir des services que dans certains domaines et pour certaines activités seulement, et ne couvrant qu'un petit nombre de pays. Les organismes s'occupant de formation et d'assistance technique se concentrent en Afrique du Nord et de l'Ouest et en Afrique du Sud où la chaîne du cuir est plus développée.
Il n'existe pas d'institutions de formation et d'assistance technique dans les pays où la filière cuir a des possibilités de développement. C'est ainsi que 4 grandes tanneries, 50 fabriques industrielles de chaussures et 64 ateliers d'articles en cuir en Afrique centrale ne bénéficient d'aucun soutien à la formation.
En raison du faible degré d'intégration régionale dans le continent, les structures de formation et d'assistance technique existantes ne peuvent, à l'heure actuelle, desservir les pays voisins où ces services font défaut.
Il y a 18 institutions de formation actives dans l'ensemble de l'Afrique, dont chacune a besoin d'assistance technique et de modernisation. Leur répartition géographique par rapport au nombre d'entreprises de production est montrée au tableau 5.1.
En Afrique centrale, 4 tanneries, 50 fabriques de chaussures et 64 fabriques d'articles en cuir ne disposent pas de centres.
En Afrique orientale, huit centres de formation actifs desservent 92 tanneries, 689 fabriques de chaussures et 554 fabriques d'articles en cuir.
En Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie, Egypte) où le secteur du cuir a 407 tanneries, plus de 7 000 fabriques de chaussures et près de 1 000 sociétés productrices d'articles en cuir, 4 instituts du cuir seulement dispensent une formation et sont chargés du contrôle de la qualité.
En Afrique australe, deux centres seulement desservent 70 tanneries, 125 fabriques grandes et moyennes de chaussures et 74 entreprises de fabrication d'articles en cuir. Un centre est situé en Afrique du Sud et l'autre au Zimbabwe.
En Afrique occidentale, deux centres seulement appuient le fonctionnement de 47 tanneries, 179 fabriques de chaussures et 119 fabriques d'articles en cuir.
Tableau 5.1.-.Répartition des fabriques industrielles et des centres de formation
Macrorégion |
Tanneries |
Fabr. de chaussures |
Fabr. d'articles en cuir |
Inst. de formation |
Afrique centrale |
4 |
50 |
64 |
0 |
Afrique orientale |
92 |
689 |
554 |
8 |
Afrique du Nord |
407 |
7,172 |
944 |
4 |
Afrique australe |
79 |
125 |
74 |
2 |
Afrique occidentale |
47 |
179 |
119 |
2 |
Total |
629 |
8,215 |
1,745 |
18 |
Source: Cipriani (2002)
Services de base: Les services sont fournis aux entreprises par des centres qui ont été établis par les administrations publiques dans un certain nombre de pays africains. Certaines ont été mises en place initialement comme unités de supervision et de contrôle, et ont par la suite étendu leurs activités pour fournir des services consultatifs, une formation et des projets de mise à jour technique, et pour gérer les activités de recherche et développement. Il existe des possibilités d'élargir ce cadre afin d'inclure, partiellement du moins, la gestion de laboratoires servant à réaliser des tests techniques, l'établissement d'un contrôle de la qualité, voire l'élaboration de normes et la certification.
Plus récemment, des services commerciaux ont été offerts mais leur demande est faible car ils ne répondent pas aux besoins de la modernisation industrielle, ne fournissent ni assistance à la commercialisation ni soutien aux négociations et ne permettent pas de nouer des liens avec des partenaires et des acheteurs potentiels dans les marchés locaux et extérieurs.
La planification de la qualité est essentielle pour le renouvellement et la modernisation technologiques des petites et moyennes entreprises dans le sous-secteur du cuir africain et, par là, pour l'amélioration de leur productivité et de leur compétitivité. Le premier pas, en matière de planification et d'établissement de la qualité, est d'améliorer, aux niveaux régional et national, les services techniques fournis par les organismes de services dans toute l'Afrique. Ces organismes devraient recevoir l'assistance technique et la formation qui leur conféreront les qualités voulues pour offrir des services comme ceux décrits dans l'encadré 5.1, et pour moderniser les entreprises de fabrication et en améliorer la compétitivité. Les entreprises desservies par ces centres devraient accepter de mettre en oeuvre la gestion de la qualité totale. (Voir l'encadré 5.2.)
1. Les gouvernements devraient coopérer avec les entreprises pour élaborer des politiques visant le développement du secteur et la modernisation des entreprises, notamment:
a. Formuler des stratégies pratiques pour l'intégration sous-régionale de la chaîne d'approvisionnement africaine du cuir, y compris les matières premières, les produits semi-finis et les parties[30] produites localement.
b. Promouvoir le développement de marchés régionaux et sous-régionaux pour les produits finis. Cela permettra de renforcer la capacité technique et de fabrication par le transfert et le partage de technologies, et garantira la continuité de la production dans un marché élargi.
2. Les gouvernements et les entreprises devraient promouvoir l'investissement dans les domaines suivants:
a. Amélioration de la technologie et de l'équipement.
b. Création d'aptitudes à la gestion en matière de conception et de production.
c. Amélioration de l'organisation des entreprises.
d. Gestion de la conversion du produit.
e. Gestion de la qualité et de la technologie, et relèvement des niveaux de qualité.
f. Positionnement des entreprises sur le marché intérieur.
g. Modernisation des systèmes d'information sur les marchés technologiques et techniques de pénétration des marchés.
3. Les entreprises devraient envisager de:
a. Conclure des accords de sous-traitance avec des sociétés étrangères en tant qu'entreprises indépendantes ou groupes d'entreprises africaines afin d'accélérer le transfert technologique et le savoir- faire commercial. Ces accords sont déjà établis par certaines entreprises africaines avec des entreprises de l'UE, et sont examinés ultérieurement au chapitre 6.
b. Participer à des coentreprises pour attirer du capital meilleur marché, acquérir des technologies à jour et des techniques de gestion modernes, et obtenir un accès amélioré aux marchés mondiaux. (Voir les chapitres 6 et 7 pour un surcroît d'information sur les coentreprises et les investissements directs étrangers.)
Ces deux initiatives exigeront l'amélioration de l'infrastructure de services. Le secteur privé, sous forme d'associations indépendantes, pourrait participer à des actions conjointes avec le gouvernement pour améliorer l'infrastructure de services pour la production locale et l'exportation. Il s'agit d'une panoplie de services allant des services de base jusqu'à la formation et aux conseils techniques. D'autres domaines d'amélioration sont liés à la gestion des laboratoires pour les essais techniques, le contrôle de la qualité, la recherche et le développement, et l'élaboration de normes et la certification.
Encadré 5.1 Centres de services modernes Les centres et leur laboratoires de contrôle de la qualité devraient fournir les services suivants:
Un centre aurait besoin de l'équipement, des installations et des compétences suivantes:
|
Encadré 5.2 Programmes de gestion de la qualité totale dans l'entreprise Les groupes d'entreprises desservies par les centres devraient accepter de mettre en oeuvre la gestion de la qualité totale. Les gestionnaires, le personnel de surveillance et les travailleurs devraient comprendre et appliquer les principes suivants:
|
[23] Cipriani, Milone et
Jabbar et al. (2002). [24] Parmi les éléments de base servant à améliorer l'image de l'industrie dans les sociétés contemporaines figure la capacité de résoudre deux types de problèmes, à savoir les problèmes matériels représentés par la technologie et les activités de production, et les problèmes sociaux qui concernent la qualité de la vie et les relations humaines. [25] La productivité dépend des compétences, aussi bien que de l'efficacité de la gestion et des bonnes pratiques de gestion. Les études ont montré que les entreprises qui ont mis en oeuvre des programmes stratégiques de gestion de la qualité continuent à dominer le commerce mondial. [26] L'apprentissage par l'action pendant le transfert de technologie. [27] Années 1997-1999, Banque de données industrielles mondiale de l'ONUDI. [28] Turner 2000. [29] Cipriani (2002). [30] Telles que les lacets, les boucles, etc. |