Á la mi-septembre 2001, on estimait que 62 millions de personnes, contre 57 millions en moyenne au cours des trois années précédentes, se trouvaient en situation d'urgence alimentaire.
En Afrique de l'Est, malgré de meilleures perspectives concernant les récoltes de céréales en 2001, les inondations, les pluies irrégulières et, dans certaines zones, l'escalade des conflits ont contribué à tempérer l'optimisme concernant une forte reprise générale après la dure sécheresse qui avait sévi dans la sous-région. Les pluies éparses qui sont tombées ensuite sur la plupart des régions de pâturages ont eu des conséquences graves pour le bétail et ont entraîné des pénuries aiguës de nourriture et la migration de milliers de personnes à la recherche d'eau et de vivres. Au Soudan, de fortes inondations dans certaines zones ont déplacé des dizaines de milliers de personnes, détruit les récoltes et aggravé la situation alimentaire déjà précaire dans les zones touchées. Le nombre de personnes ayant besoin d'une assistance alimentaire urgente, estimé à quelque 3 millions de personnes au début de l'année, en raison de la sécheresse ou des troubles civils, devrait encore augmenter. En Somalie, près de 500 000 personnes font face à de graves problèmes alimentaires à la suite des maigres résultats des principales campagnes de 2001. Malgré les récoltes satisfaisantes obtenues lors des deux campagnes précédentes, la lente amélioration qui a suivi une succession de périodes de sécheresse au cours des dernières années et les effets à long terme d'années d'insécurité ont affaibli la capacité des ménages à résister à des situations d'urgence. En Érythrée, en dépit de pluies favorables qui tombent depuis juin pendant la campagne principale, les perspectives alimentaires restent moroses pour 2001 en raison du nombre élevé d'agriculteurs déplacés incapables de rentrer dans leur ferme et des larges espaces rendus inaccessibles par les mines antipersonnel. Au Kenya, malgré une amélioration générale de la situation alimentaire, les pluies insuffisantes en mai et en juin, en particulier dans les districts pastoraux, ont ralenti la reprise attendue après la récente période de sécheresse désastreuse. En Éthiopie, des pluies abondantes dans la plupart des régions agricoles ont amélioré de façon significative la situation alimentaire. Des pénuries alimentaires persistent néanmoins dans les zones pastorales. En Tanzanie et en Ouganda, la situation de l'approvisionnement alimentaire est globalement satisfaisante mais des difficultés continuent d'exister dans certaines zones à cause de la sécheresse locale ou de l'insécurité. En Afrique de l'Ouest, la situation alimentaire difficile que connaissent le Burkina Faso, le Tchad et le Niger devrait s'améliorer sous peu grâce à des récoltes qui s'annoncent favorables. Toutefois, la Sierra Leone et le Libéria restent fortement tributaires de l'aide alimentaire internationale. En Guinée, les réfugiés du Libéria continuent d'affluer dans l'est du pays. En Afrique centrale, malgré l'amélioration alimentaire générale du Burundi, un grand nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays continuent à souffrir d'insécurité alimentaire. On estime que près de 600 000 de ces personnes déplacées et autres personnes vulnérables dépendront encore de l'aide alimentaire d'urgence jusqu'à la fin de l'année. En République démocratique du Congo, on estime que 2 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du pays en raison des conflits civils et leur nombre ne fait qu'augmenter. En raison de l'insécurité, moins de la moitié d'entre elles ont accès à la distribution de l'aide humanitaire. En Afrique australe, des pluies excessives, des inondations et des périodes de sécheresse ont réduit considérablement les récoltes céréalières en Zambie. Le gouvernement de ce pays a lancé un appel à l'aide alimentaire internationale pour environ 1,3 million de personnes. En Angola, en dépit d'une meilleure récolte, près de 1,34 million de personnes déplacées à l'intérieur du pays continuent de dépendre de l'aide alimentaire d'urgence. Des pénuries dans la fourniture de l'aide alimentaire sont attendues vers la fin de l'année et davantage de dons sont requis avec urgence.
En Asie, plusieurs pays connaissent des pénuries alimentaires résultant principalement de conditions météorologiques défavorables. La République démocratique populaire de Corée continue d'enregistrer de sérieuses difficultés d'approvisionnement alimentaire dues à des catastrophes naturelles et à de problèmes économiques sérieux. Au printemps dernier, le pays a été frappé par une grave sécheresse qui a drastiquement réduit la récolte de maïs. En Mongolie, la situation alimentaire des groupes vulnérables, tels que les bergers nomades, reste précaire en raison principalement des pertes de bétail dues à deux hivers rigoureux successifs. Le Cambodge continue de recevoir une aide alimentaire internationale à la suite des inondations qu'a connues le pays l'année dernière et cette année. Dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier de la CEI en Asie, frappés deux années de suite par la sécheresse et les pénuries d'eau, les cultures pluviales et les campagnes d'été ont connu de fortes pertes. Le Tadjikistan, l'Ouzbékistan, la Géorgie et l'Arménie et, dans une moindre mesure, l'Azerbaïdjan, ont été durement touchés et un grand nombre de personnes ont besoin d'une aide alimentaire urgente.
Au Proche-Orient, trois années de sécheresse consécutives ont fortement réduit la production alimentaire dans plusieurs pays. En Afghanistan, la sécheresse et la guerre civile persistante ont causé une crise alimentaire grave. Plus de 7 millions de personnes dépendent de l'aide alimentaire internationale. La situation alimentaire déjà grave est destinée à empirer encore à cause des nouveaux déplacements de population qui ont lieu actuellement, soumettant un nombre croissant de personnes déplacées à l'intérieur du pays et de réfugiés à de dures épreuves. L'évacuation du personnel des agences d'aide internationales qui a quitté le pays aura des répercussions très graves sur la sécurité alimentaire d'un grand nombre de personnes vulnérables. En Iraq, en Jordanie et en Syrie, trois années de sécheresse consécutives ont fortement réduit la production céréalière et l'élevage, mettant des milliers d'éleveurs dans le besoin. La situation alimentaire en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza soulève également de grandes préoccupations. En Amérique latine et dans les Caraïbes, la situation alimentaire déjà précaire de près d'un million et demi de personnes s'est encore aggravée en raison des mauvaises conditions climatiques et du faible cours des matières premières sur le marché international. En Amérique centrale une vague récente de sécheresse a touché essentiellement l'El Salvador et le Honduras, ainsi que, dans une moindre mesure, le Nicaragua, le Guatemala, le Costa Rica et le Panama. En Europe, l'aide alimentaire est encore nécessaire pour les réfugiés, les personnes déplacées à l'intérieur des pays et les populations vulnérables de la République fédérale de Yougoslavie (Serbie et Monténégro) ainsi qu'en Tchétchénie dans la Fédération de Russie.
