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III. MISE EN VALEUR DURABLE DES MONTAGNES DANS LA RÉGION ASIE-PACIFIQUE


31. La Conférence a examiné les principaux problèmes et perspectives en matière de mise en valeur durable des montagnes, notant la pertinence et l'opportunité de ce débat puisque l'année 2002 avait été déclarée Année internationale de la montagne2. La Conférence a souligné le rôle capital des montagnes, source permanente d'eau douce, d'énergie hydroélectrique, de diversité biologique, de produits agricoles et forestiers et de minéraux et cadre adapté aux loisirs et au tourisme. Elle a noté par ailleurs la grande fragilité des zones de montagne et les difficultés rencontrées par leurs habitants.

32. Les délégués ont passé en revue le large éventail de problèmes écologiques, économiques, sociaux et culturels que posent les régions de montagne. La vulnérabilité des écosystèmes, des cultures et des femmes et des enfants de ces régions a été soulignée. Les délégués ont également reconnu que la plupart des populations de montagne étaient mal préparées à affronter la concurrence des économies ouvertes. Ils ont noté la prévalence de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition parmi les populations montagnardes.

33. La Conférence a recensé plusieurs moyens de promouvoir la mise en valeur durable des montagnes, notamment le développement de certains produits et services pour lesquels les communautés montagnardes disposent d'un avantage comparatif; l'amélioration de la commercialisation de ces produits; le renforcement de la protection de l'environnement; l'amélioration des mécanismes législatifs et politiques; l'accélération de la décentralisation et des transferts de responsabilités en matière de gestion des ressources naturelles; le renforcement de la diffusion de l'information; et l'expansion de la coopération transfrontière.

34. La Conférence a souligné la nécessité de respecter le principe essentiel de la sauvegarde des écosystèmes de montagne et de l'environnement dans tous les aspects de la mise en valeur de ces régions. Elle a exhorté les gouvernements et les communautés à mettre en place des politiques et stratégies de protection des forêts, des eaux, du sol et de la biodiversité des montagnes, ou à les renforcer lorsqu'elles existent déjà. À cette fin, la Conférence a encouragé les États Membres à appliquer des programmes de gestion des bassins versants participatifs et intégrés qui répondent aux besoins des populations locales et protègent et renforcent les ressources naturelles.

35. La Conférence a exhorté les États Membres et les organisations internationales à collaborer en matière de lutte contre les incendies de forêts, l'exploitation forestière illicite et inconsidérée et le défrichement des forêts.

36. Les délégués ont souligné la nécessité pour les gouvernements de créer un climat économique propice à la croissance et au développement des zones d'altitude et de prévoir un soutien ciblé pour répondre aux besoins spécifiques des populations de montagne. La Conférence a recommandé que les États Membres lancent, avec l'assistance de la FAO et d'autres partenaires, des études spécifiques visant à définir des systèmes optimaux et efficaces pour commercialiser les produits des services propres aux régions de montagne sur les marchés ouverts à la concurrence. Pour accompagner ce type de recherche, la Conférence a demandé à la FAO d'évaluer en coopération avec ses États Membres les effets - positifs ou négatifs - d'une exposition de ces communautés à des systèmes économiques plus ouverts.

37. Les délégués ont reconnu que certains produits et services typiques des zones de montagne pouvaient présenter des avantages par rapport à ceux offerts par les régions de plaine. La Conférence a recommandé que les États Membres identifient, en collaboration avec la FAO et des organisations partenaires, les produits et les créneaux compétitifs et dotés d'un avantage comparatif et renforcent les capacités de production dans les secteurs les plus prometteurs.

38. Notant la prévalence de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition dans les zones de montagne, la Conférence a exhorté les États Membres et la FAO à faire davantage pour la sécurité alimentaire des zones de montagne. Elle a demandé notamment à la FAO de renforcer ses programmes de nutrition communautaires en faveur des zones de montagne.

39. Les hauts fonctionnaires ont reconnu que le tourisme, et notamment l'écotourisme, constituait une source croissante de revenus et de moyens de subsistance dans les zones de montagne, mais risquait néanmoins de mettre en danger des écosystèmes montagneux fragiles si certaines précautions n'étaient pas prises. La Conférence a recommandé que la FAO, le Centre international de mise en valeur intégrée des montagnes (ICIMOD), le Centre régional de formation à la foresterie communautaire (RECOFTC) et d'autres organisations internationales appuient davantage la recherche-développement, la promotion et le renforcement des capacités en matière d'écotourisme en se fixant des objectifs écologiques, sociaux et économiques raisonnables.

40. Les délégués ont souligné que la mise en valeur durable des montagnes se heurtait à des obstacles importants, tels que l'isolement et l'éloignement des communautés montagnardes. La Conférence a invité les gouvernements des États Membres à privilégier la création de liens et de services en matière de transport, d'énergie et de communication, ou à améliorer ceux-ci lorsqu'ils existent, en faveur desdites communautés. La FAO a été invitée à appuyer la création de réseaux et à assurer une diffusion efficace de l'information relative au développement dans les zones de montagne, grâce à des mécanismes modernes ou traditionnels, en collaboration avec des organisations partenaires et les gouvernements.

41. La Conférence s'est félicitée des succès obtenus dans certains pays de la région en matière de décentralisation et de transfert des responsabilités et des avantages liés à la gestion des ressources naturelles aux communautés et organisations locales. Toutefois, elle a aussi reconnu les risques de la décentralisation et de la dévolution de pouvoirs lorsque les autorités et communautés locales ne sont pas prêtes à assumer de nouvelles responsabilités en matière de gestion. La Conférence a donc recommandé à la FAO d'identifier et d'appuyer des approches efficaces en matière de décentralisation et de dévolution de responsabilités pour la gestion des ressources naturelles, d'aider les gouvernements et les communautés locales à renforcer leurs capacités de gestion des ressources locales et de contribuer à la définition des droits et obligations attachés à cette gestion.

42. Les délégués ont noté la nécessité d'ajouter d'autres moyens de subsistance à l'agriculture traditionnelle dans les régions de montagne. La Conférence a encouragé les gouvernements à appuyer la création de sources de revenus et d'emplois de substitution viables dans les régions de montagne, telles que la sous-traitance grâce aux systèmes électroniques modernes.

43. La Conférence a reconnu que certaines zones de montagne et certaines populations y résidant étaient particulièrement désavantagées lorsqu'elles ne disposaient pas d'avantages comparatifs ou compétitifs exploitables. La Conférence a recommandé que, dans de telles circonstances, les gouvernements et les organisations non gouvernementales, nationales ou locales prévoient des «filets de sécurité» et des programmes sociaux ciblés visant à réduire la faim, à créer des emplois et à renforcer la confiance en soi des groupes vulnérables, notamment des femmes et des enfants.


2 APRC/02/2


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