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V. DÉMARGINALISATION DES RURAUX PAUVRES DANS LA RÉGION ASIE-PACIFIQUE


54. La Conférence a examiné les principaux éléments ayant une incidence sur la lutte contre la pauvreté et sur la sécurité alimentaire en insistant sur le rôle d'une croissance économique soutenue et à large assise4. La Conférence a reconnu que les pays ayant enregistré de bons résultats économiques et agricoles sur une longue période de temps avaient également fait reculer de façon impressionnante la pauvreté et l'insécurité alimentaire.

55. Les délégués ont noté que, malgré des décennies de croissance sans précédent, il restait des poches de pauvreté et d'insécurité alimentaire dramatiques. Près des trois quarts des pauvres de la planète résidaient dans la région. La Conférence s'est déclarée particulièrement préoccupée des effets délétères de la pauvreté et de l'insécurité alimentaire chez les femmes enceintes ou allaitantes, les nourrissons et les enfants.

56. Les délégués ont reconnu que la pauvreté et l'insécurité alimentaire sévissaient surtout en milieu rural et ont souligné que le développement agricole et rural constituait l'un des principaux moyens de réduire la pauvreté et d'assurer une sécurité alimentaire durable. Les expériences réussies des pays de la région dans ce domaine montraient l'intérêt d'une action axée sur les ruraux pauvres. Les délégués ont souligné que pour démarginaliser les ruraux pauvres, il fallait les aider à participer au développement et s'assurer qu'ils en tiraient profit. Les délégués ont également souligné la pertinence des objectifs de développement pour le Millénaire.

57. La Conférence a souscrit à l'idée que la lutte durable et rapide contre la pauvreté et le renforcement de l'insécurité alimentaire passait nécessairement par la démarginalisation des ruraux pauvres. Elle a estimé, en outre, que la dévolution du pouvoir de décision et des ressources de développement au niveau communautaire était un élément crucial du processus de démarginalisation.

58. La Conférence est convenue que les stratégies reposant sur diverses combinaisons d'éléments complémentaires nécessaires à la démarginalisation étaient beaucoup plus efficaces que celles qui tentaient de résoudre les problèmes un par un. À l'appui de cette approche, la Conférence a exhorté les pays à adopter des politiques et programmes publics facilitant l'accès des ruraux pauvres aux ressources productives comme la terre, l'eau et le capital ainsi qu'aux services de soutien comme la recherche, la vulgarisation, la commercialisation, le crédit, etc. Les délégués ont également souligné l'importance des aspects sociaux de la démarginalisation et d'une participation au processus de décision concernant les politiques et programmes.

59. La Conférence a demandé à la FAO de fournir un appui technique et de mobiliser des ressources pour aider à ses États Membres à réaliser des études sectorielles sur l'agriculture et le développement rural incluant une évaluation des questions et options en matière de sécurité alimentaire et de réduction de la pauvreté. La Conférence a noté, en particulier, que la FAO devrait aider les pays à analyser les différentes options face aux contraintes du marché, à éliminer les distorsions et les problèmes intérieurs, à corriger les imperfections du marché et à améliorer leur compétitivité tant sur le plan intérieur qu'au niveau international.

60. La Conférence a instamment invité la FAO à fournir une assistance et des avis techniques et à renforcer les capacités des pays en matière de développement de l'agroalimentaire et de vulgarisation en milieu rural.

61. Les délégués ont instamment prié la FAO et ses États Membres d'intégrer la parité hommes-femmes dans le processus de démarginalisation des ruraux pauvres et ont appelé l'attention sur le plan d'action de la FAO: parité hommes-femmes et développement adopté lors de la trente et unième Conférence de la FAO, en novembre 2001.

62. Les délégués ont noté avec préoccupation les risques associés à l'élargissement de la fracture entre les ruraux pauvres et le reste de la population en matière d'information et de technologies, fracture qui risquait de créer un cercle vicieux de la pauvreté et de générer davantage d'inégalités. La Conférence a encouragé la FAO et ses gouvernements membres à identifier des méthodes concrètes (inspirées à la fois des techniques modernes et traditionnelles) pour combler le fossé en matière d'information et de technologies au profit des ruraux pauvres.


4 APRC/02/4


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