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VI. PREPARATION DU SMA: cinq ans après--DIMENSIONS RÉGIONALES


63. La Conférence a examiné les incidences et les dimensions régionales du prochain Sommet mondial de l'alimentation: cinq ans après5.

64. Les délégués ont noté avec préoccupation que même si le nombre total de personnes sous-alimentées avait baissé depuis le Sommet mondial de l'alimentation (SMA), la diminution n'avait été que de 6 millions de personnes par an, soit moins d'un tiers du nombre requis pour réaliser l'objectif du SMA de réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées pour 2015 au plus tard.

65. La Conférence a noté que le taux de réduction pour la région Asie-Pacifique, à savoir 10 millions par an, était inférieur à l'objectif de 13 millions par an. Une personne sur six, soit seize pour cent environ de la population de la région, était encore sous-alimentée, ce qui représentait près des deux tiers du total mondial.

66. La Conférence a examiné l'expérience des pays de la région en matière de lutte contre l'insécurité alimentaire, ainsi que les principaux facteurs auxquels les divers degrés de succès étaient liés. Les délégués ont reconnu que le résultat obtenu s'améliorait lorsqu'étaient réunies les conditions suivantes: croissance économique et agricole et répartition de cette croissance, stabilité macroéconomique, réduction de la pauvreté, maîtrise de l'accroissement de la population, meilleur accès à la nourriture, amélioration des conditions sanitaires et d'hygiène, politiques publiques favorables et état de droit. La Conférence a reconnu que nombre de ces facteurs étaient fortement influencés par les catastrophes naturelles ou causées par l'homme, ainsi que par les circonstances économiques et politiques tant intérieures qu'extérieures.

67. Les délégués ont reconnu la nécessité d'intensifier les efforts visant à réduire le nombre de personnes sous-alimentées et se sont demandés, comment renforcer les plans d'action mis en œuvre pour atteindre les objectifs du Sommet mondial de l'alimentation. La Conférence a exhorté les États Membres à accorder la priorité à la croissance durable de l'agriculture sur une large base (y compris au renforcement de la productivité) ainsi qu'au développement rural en tant que pierre angulaire de toute action visant à réduire la sous-alimentation. Elle a encouragé tous les pays n'ayant pas encore mis au point de plan d'action national de le faire dans les plus brefs délais et d'appuyer la mise en œuvre effective de ces plans.

68. La Conférence a recommandé que les pays accordent une attention particulière au rôle des femmes dans l'agriculture et utilise toutes les possibilités de partenariat entre les communautés et les autorités nationales pour lutter contre la faim. Les délégués ont souligné les avantages importants que l'on pouvait attendre d'une collaboration entre les gouvernements et les organisations non gouvernementales ou de la société civile pour mobiliser les énergies au niveau communautaire et défendre la cause du développement agricole et rural.

69. Les délégués ont souligné l'importance de la bonne gouvernance et d'une participation accrue des pauvres à la prise de décisions et à l'exécution des programmes de lutte contre la faim. La Conférence a également reconnu que la stabilité politique et la paix étaient indispensables pour que l'investissement privé dans la production alimentaire augmente.

70. Les délégués ont noté avec préoccupation le déclin des ressources financières allouées au secteur agricole. La Conférence a réclamé une hausse sensible des investissements à l'appui du développement agricole et rural. À cet égard, elle s'est déclarée encouragée par les résultats de la Conférence internationale sur le financement du développement tenue à Monterrey (Mexique) et a demandé instamment que des mesures soient prises pour accroître les ressources financières allouées au développement agricole et rural.

71. Les délégués se sont félicités des résultats positifs de la quatrième Conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce, tenue à Doha (Qatar), qui était prononcée en faveur de régimes commerciaux justes et équitables pour les produits agricoles, et ont exhorté les pays de la région à veiller à la mise en œuvre des principes importants adoptés à Doha. Plusieurs délégués ont suggéré d'axer les futures négociations commerciales et leur suivi sur l'amélioration de l'accès au marché, le traitement spécial et différentiel appliqué aux pays en développement et la réduction des subventions et d'autres mesures ayant un effet de distorsion sur les échanges.

72. Compte tenu de l'impact important des échanges internationaux sur la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance en milieu rural, les États Membres ont été instamment invités à participer à prendre une part active au prochain cycle de négociations sur l'agriculture pour promouvoir des accords justes et équitables. À cet effet, la Conférence a demandé à la FAO d'aider les pays à analyser les questions commerciales, à formuler et à mettre à jour leur législation commerciale et à faciliter le partage de l'information sur les négociations commerciales aux niveaux régional et sous-régional.

73. Reconnaissant la gravité de l'impact éventuel du changement climatique sur l'agriculture et la sécurité alimentaire, la Conférence a instamment prié les organisations nationales et internationales d'intensifier leurs efforts de recherche pour identifier des moyens rationnels d'adapter l'agriculture aux changements climatiques.

74. Les délégués ont rappelé l'utilité des systèmes d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité (SICIAV) pour identifier et éradiquer l'insécurité alimentaire chronique. La Conférence a encouragé les États Membres à appuyer pleinement la mise en place des SICIAV. La FAO a été invitée à fournir un appui à ses États Membres pour la mise en place et le renforcement des SICIAV nationaux.

75. Les délégués ont reconnu les efforts faits par la FAO pour améliorer la sécurité alimentaire au niveau national, grâce à son soutien technique multidisciplinaire au Programme spécial pour la sécurité alimentaire.

76. La Conférence a examiné l'idée d'une “Coalition mondiale contre la faim” et a noté qu'une telle coalition pourrait raffermir la volonté politique de lutter contre la faim6. Les délégués ont reconnu la nécessité d'un engagement politique plus ferme, de ressources supplémentaires et d'une action déterminée pour réduire la faim, ainsi que les avantages découlant d'une meilleure coordination de l'effort. Certains délégués ont demandé des renseignements supplémentaires sur les modalités et les fonctions d'une éventuelle coalition mondiale et des précisions sur ses liens avec les efforts en cours. D'autres ont fortement appuyé l'idée d'une “Coalition mondiale contre la faim”, estimant cette initiative particulièrement opportune pour accélérer la réduction de moitié du nombre de personnes sous-alimentées prévue pour 2015 au plus tard. À cet égard, la Conférence a déclaré attendre avec intérêt la poursuite des débats sur cette initiative à la prochaine session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) et lors du SMA: cinq ans après.


5 APRC/02/6
6 APRC/02/6/Sup. 1


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