FAO/SMIAR - Perspectives alimentaire No.3 - juillet 2002 p.3

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Céréales

Situation de l’offre et de la demande

PERSPECTIVES MONDIALES1

Blé2001/022002/03
Production
Commerce
Stocks
Prix
Céréales secondaires2001/022002/03
Production
Commerce
Stocks
Prix
Riz20012002
Production
Commerce
Stocks
Prix
stable
augmentation
diminution
1 Les signes indiquent uniquement le sens de la variation par rapport à l’année précédente.

Les disponibilités mondiales de céréales, notamment de blé, diminueront

Selon les dernières informations, la production céréalière mondiale devrait se chiffrer à 1 878 millions de tonnes (riz usiné compris) en 2002, ce qui représente un volume nettement inférieur aux prévisions avancées en mai et un léger recul par rapport à l’an dernier. Cette révision à la baisse s’explique surtout par une dégradation des perspectives concernant les principales récoltes de blé mondiales, touchées par le mauvais temps. Compte tenu du niveau moins élevé des stocks par rapport à la campagne précédente, du ralentissement de la production mais aussi d’une augmentation de la consommation, la nouvelle campagne de commercialisation 2002/03 risque de marquer le début d’une situation plus difficile que celle des dernières années en matière de l’offre et de la demande de céréales. La diminution de la demande d’importations mondiales, associée à l’ampleur des disponibilités de plusieurs pays qui ne font pas partie des exportateurs traditionnels, devrait permettre d’atténuer, dans une certaine mesure, les conséquences négatives d’une réduction des approvisionnements dans certains grands pays exportateurs et de la baisse des stocks mondiaux que l’on prévoit être considérable.

La production de blé et de céréales secondaires fléchira en 2002

L’estimation de la production mondiale de blé en 2002 a été fortement abaissée depuis le rapport précédent pour s’établir à 578 millions de tonnes, soit 3 millions de tonnes de moins que l’année précédente. Ce résultat constitue une baisse annuelle pour la cinquième fois consécutive et le volume le plus faible enregistré depuis 1995. Depuis le dernier rapport, en mai, les perspectives de production se sont assombries dans la quasi-totalité des régions, du fait essentiellement du temps sec qui a été préjudiciable aux cultures en croissance dans certaines des principales zones de production de l’hémisphère Nord (nord de la Chine, plusieurs pays de l’Europe de l’Est et plaines centrales des États-Unis, par exemple) ou qui a sévi à l’époque des semis dans l’hémisphère Sud (en Australie notamment). En Amérique du Sud, les problèmes financiers en Argentine ont été le principal facteur de réduction des semis. Au cours des deux derniers mois, l’estimation de la production n’a été revue à la hausse que pour l’Afrique du Nord, en raison principalement de l’arrivée tardive des pluies au Maroc, qui a succédé à une période de sécheresse. Les perspectives n’ont guère changé pour l’Amérique centrale où l’on prévoit une production supérieure à la moyenne.

L’estimation pour la production de céréales secondaires en 2002 a également donné lieu à une révision à la baisse de 6 millions de tonnes depuis le rapport précédent pour être ramenée à 903 millions de tonnes, volume inférieur de 3 millions de tonnes par rapport à l’an dernier, mais, toutefois, supérieur à la moyenne quinquennale. La dernière révision concerne surtout la Fédération de Russie, où les perspectives encourageantes résultant d’une augmentation des superficies sous céréales d’hiver ont été compromises par un temps sec, et les prévisions actuelles laissent envisager une production plus faible que l’an dernier. Le ralentissement de production que l’on prévoit dans certains pays de l’Europe de l’Est et dans la CE contribue également au repli général anticipé dans la région européenne. Par ailleurs, en Afrique, en Amérique centrale, en Amérique du Sud et en Océanie, la production de céréales secondaires devrait diminuer par rapport à l’année précédente. Les dernières prévisions pour 2002, concernant l’Amérique du Nord et l’Asie, indiquent un essor de la production mais le résultat définitif dépendra des conditions météorologiques dans les mois en venir, le blé d’été venant seulement d’être semé dans certaines zones.

Les semis de paddy de la campagne principale de 2002 sont presque terminés dans l’hémisphère Nord tandis que la campagne principale est pour ainsi dire achevée dans les pays situés le long de l’équateur et dans l’hémisphère Sud. D’après les estimations actuelles, la production totale de paddy devrait atteindre 593 millions de tonnes en 2002 (397 millions de tonnes en équivalent riz usiné), soit près de 6 millions de tonnes de plus que l’estimation précédente, et un volume à peine inférieur à la prévision de production pour 2001. La dernière révision traduit les perspectives plus optimistes concernant certains pays asiatiques car l’on prévoit maintenant que la mousson se déroulera normalement et qu’un phénomène atmosphérique similaire à El Niño, s’il devait se produire plus tard dans l’année, n’aurait pas de graves retombées sur la campagne principale en cours.

Production, disponibilités, commerce et stocks céréaliers mondiaux

 2000/012001/02
estim.
2002/03
prévis.
 (.......millions de tonnes.......)
Production 1/1 8621 8851 878
Blé585581578
Céréales secondaires876907903
Riz (usiné)400397397
Disponibilités 2/2 5342 5122 448
Utilisations1 9111 9381 951
Commerce 3/233236235
Stocks de clôture 4/627570498
Source: FAO
1/  Les données se réfèrent à l’année civile, première année mentionnée. Y compris le riz usiné.
2/  Production, plus stocks d'ouverture.
3/  Base juillet/juin pour le blé et les céréales secondaires et année civile pour le riz.
4/ Ne correspond pas exactement à la différence entre les disponibilités et les utilisations du fait de campagnes commerciales couvrant des périodes différentes selon les pays.

Le volume des importations n’augmentera que dans les pays en développement

Les échanges mondiaux de céréales en 2002/03 devraient s’établir à 235 millions de tonnes, ce qui représente un recul d'un million de tonnes par rapport au volume estimatif de 2001/02. La majeure partie de ce fléchissement anticipé provient de la diminution des importations de blé et de riz; en revanche, le commerce des céréales secondaires devrait enregistrer une légère augmentation. Le volume des échanges mondiaux prévu masque toutefois une redistribution marquée du commerce céréalier en 2002/03. En effet, les pays développés devraient réduire sensiblement les importations dont le niveau ne représenterait que 57 millions de tonnes, alors que les pays en développement, pris globalement, devraient les augmenter d’un volume presque aussi important, qui pourrait atteindre le niveau record de 178 millions de tonnes.

L’utilisation de céréales devrait ralentir en 2002/03

Après une hausse relativement substantielle en 2001/02, l’utilisation mondiale de céréales devrait baisser de moitié, pour s’établir à 0,7 pour cent. D’après les prévisions, l’utilisation totale en 2002/03 s’élèverait à 1 951 millions de tonnes, soit une augmentation de 13 millions de tonnes par rapport au volume estimatif de l’an dernier, mais un résultat à peine inférieur à la valeur tendancielle sur dix ans. En 2002/03, l’utilisation de céréales pour la consommation alimentaire devrait atteindre 984 millions de tonnes, la consommation par habitant restant par conséquent inchangée. L’utilisation mondiale des aliments pour le bétail pourrait légèrement diminuer par rapport à 2001/02 et se situer à 704 millions de tonnes, tandis que d’autres utilisations pourraient progresser.

Les stocks céréaliers seront sensiblement réduits à nouveau

Selon les prévisions actuelles, les stocks céréaliers mondiaux à la fin des campagnes agricoles de 2003 fléchiront pour s’établir à 498 millions de tonnes, soit une diminution de 72 millions de tonnes par rapport au niveau d’ouverture, déjà peu élevé. Une forte révision à la baisse a été effectuée depuis mai, le volume estimatif de production pour 2002 ayant été fortement abaissé. Au niveau mondial, la contraction des réserves de blé devrait être considérable, mais l’on s’attend également à une nette diminution des stocks de céréales secondaires et de riz. L’amenuisement des stocks mondiaux au cours des dernières années continue à s’expliquer en premier lieu par les changements opérés en Chine, dont le gouvernement, après avoir constitué des stocks nationaux volumineux, cherche à les réduire.

Les prix des céréales augmentent

Les cours internationaux de blé ont considérablement augmenté par rapport aux derniers mois et à la même époque l’an dernier, sous l’effet surtout de perspectives de récoltes moins encourageantes dans plusieurs grands pays exportateurs. Cependant, compte tenu des récoltes engagées dans la plupart des pays producteurs de blé de l’hémisphère Nord, des facteurs saisonniers pourraient exercer une nouvelle pression à la baisse dans les prochaines semaines. Les perspectives à plus long terme indiquent toutefois que les prix se consolideront de manière plus régulière dans les mois à venir, les disponibilités de blé des principaux pays exportateurs étant en général moins importantes. Les cours internationaux du maïs se sont également raffermis dans les deux derniers mois et par rapport à l’année précédente, ce qui résulte notamment de l'accélération des achats d’importation enregistrée au cours des dernières semaines, mais les perspectives sont incertaines. La demande d’importations mondiales risque d’augmenter par rapport à l’an dernier, mais il est difficile de mesurer le volume des excédents exportables de maïs dont disposent certains pays, et l’abondance des disponibilités de blé pour l'alimentation du bétail pourrait limiter la demande de maïs sur certains marchés. Les prix internationaux de riz ont légèrement progressé depuis le dernier rapport, du fait de la diminution des disponibilités dans certains pays exportateurs et de décisions politiques dans d’autres. L’indice FAO des prix du riz à l’exportation (1982-84 = 100) a augmenté d’un point depuis avril. Les cours du riz devraient continuer à être modérés dans les quelques mois à venir, les perspectives de production dans l’hémisphère Nord s’étant un peu améliorées, et la demande mondiale d’importation pourrait ralentir.


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