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RAPPORT DE LA CONSULTATION


ORGANISATION

1. La septième Consultation d'experts FAO sur la technologie du poisson en Afrique a été organisée par le Service de la commercialisation et de l'utilisation du poisson de la Division des industries de la pêche de la FAO, en collaboration avec l'Institut de technologie alimentaire (ITA) et avec le Bureau régional de la FAO pour l'Afrique (Accra, Ghana). Les précédentes consultations se sont tenues à Dar-es-Salaam (1980), Casablanca (1982), Lusaka (1985), Abidjan (1988), Accra (1991) et Kisumu (1996).

OUVERTURE

2. La Consultation s'est tenue à l'Hôtel «Les Bougainvilliers», Saly-Mbour, Sénégal, du 10 au 13 décembre 2001.

3. Madame Marie Ba, Assistante au Programme à la Représentation de la FAO au Sénégal s'est adressée à la Consultation au nom du Directeur Général de la FAO. Elle a remercié le Gouvernement du Sénégal d'avoir accueilli la réunion et a félicité les experts pour avoir été sélectionnés. Elle a rappelé l'assistance passée et présente de la FAO au développement du secteur de la pêche, y compris à travers le projet sous-régional financé par le Luxembourg sur le suivi, le contrôle et la surveillance des activités de pêche, le projet régional financé par le Royaume Uni sur les Moyens d'existence améliorés en pêche et divers projets Telefood.

4. Monsieur A. Guiro, Directeur général de l'ITA s'est ensuite adressé à la Consultation. Il a exprimé sa gratitude à la FAO pour avoir sélectionné l'ITA comme partenaire dans l'organisation de la consultation et a fait mention de la longue expérience de l'ITA dans le secteur post-capture de la pêche au Sénégal et en Afrique de l'Ouest à travers la collaboration avec des institutions nationales et internationales, y compris la FAO. La section des produits de la pêche de l'ITA est l'un de ses importants piliers et il y a en projet de renforcer dans un futur proche son rôle national et international en développement.

5. Le Ministre des pêches du Sénégal, M. Cheick Saadibou, s'est ensuite adressé à la Consultation. Il a exprimé avec honneur la gratitude du Gouvernement du Sénégal d'avoir été proposé pour abriter la Consultation. La pêche est un important secteur dans l'économie sénégalaise, employant 30 pour cent de la population active, dont la plupart dans le secteur artisanal et plus de la moitié représente les femmes. Il a dit que quoique appelé «artisanal» le volume et la valeur des produits de pêche prennent pourtant une dimension industrielle. Il a ensuite formellement déclaré l'ouverture de la réunion.

6. Le Programme de la réunion se trouve à l'annexe A.

PARTICIPANTS

7. Ont participé à la Consultation 18 experts du Cameroun, de la Côte d'Ivoire, de l'Egypte, du Ghana, du Kenya, de la Mauritanie, du Nigéria, de l'Ouganda, de la République-Unie de Tanzanie, du Sénégal, de l'Association ouest-africaine pour le développement de la pêche artisanale (PPAO), de l'Organisation intergouvernementale d'information et de coopération pour la commercialisation des produits de la pêche en Afrique (INFOPECHE) et de la FAO. La liste des experts se trouve à l'annexe B.

DÉSIGNATION DES MEMBRES DU BUREAU

8. Monsieur Boubacar Diakité de l'ITA était le Président de la Consultation; Mme Yvette Diéi, M. Gbola Akande et M. Paul Anoh ont été élus Rapporteurs et M. Frans Teutscher assurait le Secrétariat technique de la Consultation.

PROGRAMME

9. Les experts ont passé en revue les progrès et problèmes dans le domaine de l'utilisation post-capture du poisson, notamment dans le secteur de la pêche artisanale, et ont fait une série de recommandations. L'accent était mis sur l'utilisation du poisson frais, la transformation du poisson, l'assurance qualité, la commercialisation et les aspects socio-économiques. Ces aspects étaient présentés à travers:

- la présentation par le secrétariat du rapport sur les progrès et événements depuis la précédente Consultation qui s'est tenue en 1996;

- la présentation de 20 communications;

- des extraits de 10 contributions supplémentaires qui n'ont pas été présentées;

- une visite de terrain sur des sites de débarquement et de transformation du poisson à Mbour et Joal.

10. Les contributions ont été éditées et reproduites à l'annexe C.

11. Sur la base des présentations et des débats un projet de recommandations a été préparé par le secrétariat; celles-ci ont été discutées, amendées et adoptées par les experts dans la session finale de la Consultation.

RECOMMANDATIONS

Les experts ont adopté les recommandations suivantes à l'attention de la FAO, de ses pays membres africains, et de tous les instituts, institutions et personnes impliqués ou intéressés par l'utilisation du poisson en Afrique.

Poisson frais

1)Les normes devraient être développées et disséminées pour la conception, les matériaux, la construction l'utilisation et la maintenance des conteneurs isothermes pour le stockage du poisson frais sous glace dans différents types de navires et de pirogues, y compris les plus petits.

2) Des infrastructures appropriées devraient être conçues et construites pour le débarquement et le transfert du poisson. Les facilités devraient inclure un approvisionnement suffisant en eau propre et gérées par des comités d'usagers formés comme les unités de gestion des plages.

3) La transformation artisanale ne devrait pas se dérouler sur le site de débarquement mais à une distance adéquate pour éviter la contamination croisée du poisson.

4) Reconnaissant l'importance du poisson frais de bonne qualité pour la génération de revenus, il est nécessaire d'assurer que la glace soit amenée vers le poisson au lieu que le poisson amené vers la glace. Le ravitaillement en glace des zones éloignées devrait être stimulé à travers des unités de production, transport et stockage appropriées. La production de glace devrait inclure la glace en barre pour faciliter le transport, le stockage et l'utilisation. Les magasins ou silos devraient être isolés thermiquement, surélevés du sol, avec un bon écoulement et drainage de l'eau de fusion et un espace suffisant pour la manutention de la glace. En raison du vif intérêt exprimé par les participants au concept de silo à glace sénégalais, il y a un besoin de recherche appliquée collaborative pour l'amélioration et la dissémination de la technologie.

5) Les chercheurs devraient avoir une complète connaissance des espèces commerciales halieutiques de la capture à la consommation, et aux marchés d'exportation. Plus d'études sont requises sur toutes les caractéristiques de l'espèce, y compris l'eau dans laquelle elle vit, ses caractéristiques de capture organoleptiques, chimiques, biologiques, microbiologiques et saisonnières, de même que tous les aspects socioéconomiques de l'industrie.

6) Les modalités de détérioration du poisson d'eaux chaudes sont différentes de celles des eaux tempérées ou froides; les réglementations d'importation devraient en tenir compte et si faisable, ces réglementations devraient être spécifiques à l'espèce.

7) Des systèmes appropriés de manutention devraient être promus pour contenir et transporter les produits de pêche vivants, y compris les langoustes et certaines espèces d'eau douce.

Transformation

8) Il y a un besoin de développer des normes pour les produits de pêche traditionnels, non seulement pour le produit lui-même incluant les aspects de qualité et de sécurité sanitaire, mais aussi pour la matière première et autres ingrédients, les facilités et équipement de transformation, les paramètres du process, l'emballage, le stockage, le transport et la commercialisation. Il y a un besoin urgent de ces normes là où les produits traditionnels sont exportés, en particulier sur les marchés «ethniques» comme en Europe, aux Etats-Unis, Canada, Japon, etc.

9) Des usines pilotes devraient être établies en collaboration avec des instituts de recherche et développement et les opérateurs économiques pour assister dans le développement des normes et servir de modèle pour les opérateurs.

10) Les experts soutiennent l'initiative de la FAO d'établir une base de données sur les produits de pêche traditionnels et se proposent de l'enrichir avec les descriptions et les caractéristiques des produits typiquement africains comme le fessiek et le Guedj mais aussi les produits fumés et séchés. Ils salueraient la publication de l'information y compris sur internet.

11) Les produits à valeur ajoutée devraient être promus à partir du poisson à faible valeur, comme les captures accessoires de crevettes, les petits pélagiques et aussi les sous-produits des usines de transformation. Des produits prometteurs comprennent les croquettes, hamburger de poisson et aussi le poisson fermenté comme le nuoc-mam. Des produits semi-finis présentent un potentiel, comme les filets de sardinelles hachés produits sur les plages locales et les marchés au Sénégal et en Mauritanie. Un accent spécial doit être mis sur la promotion de la commercialisation de ces produits après que la recherche et le développement aient confirmé leur potentiel de marché. La recherche et le développement devraient inclure tous les acteurs, y compris les pêcheurs, transformateurs, commerçants et consommateurs, tout au long de la conception à la commercialisation des résultats. Ces derniers devraient inclure le développement des normes de sécurité, recherche de marché, études de faisabilité, promotion de la consommation, l'éducation du consommateur, etc. La recherche devrait être simple et devrait prendre en compte les habitudes alimentaires traditionnelles.

12) L'évaluation des pertes après capture devrait être conduite sur toute la chaîne post-capture des pêcheurs aux détaillants en utilisant les trois méthodes développées et validées: la méthode informelle d'évaluation de perte du poisson, la méthode de suivi des cargaisons, et la méthode du questionnaire. Pour avoir des données fiables sur les pertes physiques et qualitatives la méthode de suivi des cargaisons est recommandée mais elle doit être combinée avec les éléments de la méthode informelle participative d'évaluation. Les données des pertes servent à identifier des points de contrôle dans la chaîne, concevoir et vérifier les interventions appropriées. De plus elles peuvent être utilisées pour développer des normes de transformation, d'emballage, de stockage et commercialisation des produits de pêche. Le manuel développé pour la mise en œuvre des méthodologies par les agents des pêches et les chercheurs devrait être disséminé largement et son utilisation promue.

13) Des lignes directrices devraient être aussi développées et disséminées pour faciliter l'évaluation des pertes physiques et qualitatives par le «faire soi-même» des opérateurs économiques. Les lignes directrices devraient permettre d'obtenir des données fiables sur leurs pertes. Les interventions d'amélioration devraient tenir compte non seulement du revenu perdu à travers les pertes physiques et qualitatives, mais aussi du coût de l'intervention proposée.

14) Les rejets et captures accessoires devraient être considérés comme des pertes post-capture, en particulier quand le poisson est mort. Tout en reconnaissant le besoin d'éviter les captures accessoires des juvéniles, les pêcheries tropicales ont des difficultés à effectuer une sélectivité des captures accessoires. Ces captures accessoires inévitables devraient être utilisées. L'expérience en Royaume Uni de Tanzanie et dans de nombreux autres pays a montré que la plupart des captures accessoires est bien commercialisable. Les programmes d'utilisation devraient inclure les consultations d'acteurs de producteurs, commerçants, consommateurs, Gouvernement et chercheurs; en outre une législation de soutien est requise, de même que l'innovation technologique en terme de manutention, transfert, transformation et commercialisation des captures accessoires. Aussi la conception des bateaux chalutiers et navires collecteurs peuvent nécessiter d'être revue.

15) Des normes et lignes directrices devraient être développées et des campagnes de sensibilisation menées sur les risques des produits chimiques et le correct usage des produits chimiques autorisés dans la lutte contre l'infestation par les insectes.

16) L'usage du sel comme milieu de contrôle des insectes devrait continuer à être promu dans les zones où les produits salés ne sont pas traditionnels. Une teneur de 8-10% de sel dans le produit (w/w) est recommandée. Des tests d'acceptabilité, des activités d'éducation du consommateur et de promotion de la consommation doivent être conduites. Aussi les tests de l'effet répulsif et insecticide des herbes et épices devraient continuer.

Assurance qualité

17) Les experts ont pris note du programme d'assistance de l'Union européenne (EU) dans le domaine de l'assurance qualité des produits de pêche et ont suggéré que des accords de partenariat soient développés pour pérenniser cette collaboration

18) Les experts ont aussi pris note de l'initiative de la création d'un Panel Régional de Sécurité Sanitaire du poisson en Afrique qui assurerait l'amélioration de la qualité et de la sécurité sanitaire du poisson venant d'Afrique de sorte à obtenir et pérenniser un plus vaste marché d'exportation. Il a été suggéré que cette initiative soit peut-être soutenue sous le programme UE mentionné plus haut.

19) La collaboration régionale devrait être promue en analyse laboratorielle en vue de la normalisation. Les chercheurs devraient disséminer les informations de leurs résultats à l'industrie.

Commercialisation et questions socioéconomiques

20) L'exportation du poisson devrait être promue et pérennisée du fait de ses effets positifs sur la durabilité et l'amélioration des moyens d'existence des communautés de pêche, y compris les pauvres. Ceci a été clairement démontré par les effets des interruptions de vente du poisson du Lac Victoria du fait des interdictions des importations de l'UE.

21) Les effets socioéconomiques et échanges du développement des produits orientés vers l'exportation devraient être rigoureusement revus et régulièrement contrôlés pour assurer que la durabilité des moyens d'existence de tous les acteurs est prise en compte et que le développement et les politiques de développement sont équilibrés d'un point de vue socioéconomique.

22) Il a été reconnu que les Gouvernements ont une responsabilité à promouvoir la durabilité de la commercialisation et du commerce à travers l'élaboration d'une législation efficace et le soutien des Autorités Compétentes, des services d'information, la formation, les facilités de laboratoire, la recherche et développement collaboratifs entre les chercheurs, les gestionnaires des pêches, les communautés et tous les autres acteurs.

23) Les taxes sur le poisson devraient être introduites et re-investies dans l'amélioration d'infrastructure, de même que pour la recherche, les services d'information et de conseils à l'industrie, aux niveaux national et (sous)régional.

CLÔTURE DE LA CONSULTATION

13. La septième Consultation d'experts FAO sur la technologie du poisson en Afrique a été officiellement déclarée close le 13 décembre 2001 par M. Boubacar Diakité, Chef de la Section des produits de pêche de l'Institut de Technologie Alimentaire ITA.


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