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1. CONTEXTE ECOLOGIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE

1.1. Situation géographique du pays

Située entre 12°00’ et 25°30’ de latitude Sud et entre 43°15’ et 50°30’ de longitude Est et séparée de l’Afrique par le Canal de Mozambique, Madagascar est la quatrième île du monde de par sa superficie de 588 000 km2(1 580 km du Nord au Sud et 450-570 km de l’Est à l’Ouest). Madagascar possède une flore et une faune très particulières du fait de sa séparation du vaste continent du Gondwana au Crétacé. Mis à part son appartenance au Continent africain malgré son insularité, Madagascar se situe dans l’Océan indien et connaît certaines similarités écologiques avec les îles avoisinantes.

1.2. Données écologiques

1.2.1. Le climat

Le climat de Madagascar est de type tropical. Le pays connaît deux grandes saisons: l’hiver froid et sec (mai-septembre) et l’été chaud et humide (octobre-avril). Des saisons transitoires entre les deux existent mais sont de très courte durée. L’étendue du pays et son positionnement géographique lui confèrent une variation bioclimatique importante:

- La région orientale reçoit en permanence l’influence du vent humide d’Alizé et connaît une pluviosité quasiment permanente pendant toute l’année (3 000-4 000 mm/an). La température annuelle varie peu au cours des mois (20 à 25°C).

- La région occidentale est sous l’influence du vent chaud de Mousson apportant des pluies abondantes en été. Par contre en hiver il fait sec. La précipitation annuelle est alors moins élevée qu’à l’Est et diminue du Nord au Sud (1 500-2 000 mm/an dans le Nord-Ouest jusqu’à 400 mm/an dans le Sud-Ouest). La température moyenne annuelle est aussi plus variable qu’à l’Est.

- La région centrale reçoit l’influence simultanée des deux vents, c’est pourquoi la partie Est se trouve plus arrosée et la partie Ouest plus sèche. La température moyenne annuelle varie entre 15 et 20°C et la précipitation se situe autour de 2 000 mm/an. Les points culminants (le plus haut est de 2 876 m à Tsaratanana) ont un climat tempéré.

Du fait de son insularité, le pays connaît un passage presque régulier de cyclones. Les côtes Nord-Ouest et Nord-Est sont les plus fréquemment touchées.

1.2.2. Le réseau hydrographique

Le réseau hydrographique de l’île est assez important depuis les petites rivières jusqu’aux grands fleuves à la fois très larges et très longs (surtout dans la falaise occidentale). On note également la présence d’une multitude de lacs à travers le pays.

1.2.3. Les sols

Trois grands types pédologiques sont connus à Madagascar. Le premier, qui est le plus représenté, concerne les sols ferrallitiques caractéristiques des terrains appauvris sur les hautes terres frappées par l’érosion. Le second correspond à des sols sableux notamment le long des zones côtières et le troisième est formé par les sols volcaniques et limoneux relativement fertiles.

1.2.4. Le relief

Le relief du pays est très marqué par les hautes terres centrales allant du Nord au Sud. Les points culminants atteignent jusqu’à près de 3 000 mètres. La falaise orientale est abrupte, tandis que celle occidentale est plus douce. Concernant les plaines côtières, celles de l’Est sont relativement étroites. A l’Ouest, elles s’étendent sur de plus vastes superficies.

1.2.5. La diversité biologique

Le positionnement géographique et l’origine de la formation de l’île ainsi que ses différentes caractéristiques écologiques abritées par une vaste superficie font que Madagascar se range parmi les pays disposant d’une méga diversité biologique au niveau de la planète. Cette richesse se manifeste par une diversité et un degré d’endémisme élevés. Ainsi, pour ne citer que les espèces végétales, le taux d’endémisme est estimé à plus de 80 pour cent. A cela s’ajoute la persistance d’angiospermes très primitifs du Crétacé à Madagascar à l’exemple du Takhtajania perrieri (Cap.) Baran & Leroy (Winteraceae) et de Cinnamosma spp. (Cannellaceae). Cette flore et faune particulières sont abritées par une grande variété d’écosystèmes forestiers.

1.3. Données socio-économiques

1.3.1. La population

La population malgache a été estimée à 15 051 109 habitants en 2001 avec un taux de croissance annuel de 2,8 pour cent par an. La population rurale représente 78 pour cent de la population totale. La plus grande partie de cette population est concentrée sur les hautes terres centrales.

1.3.2. L’économie

Madagascar est classé parmi les pays les moins avancés (PMA) à faible revenu et à déficit vivrier. Environ 75 pour cent de la population tirent leurs moyens d'existence de l'agriculture dans un pays dont la croissance en 2001 a été estimée à 6,7 pour cent. Malheureusement, la grande majorité de la population ne bénéficie pas encore de cette croissance puisque les ruraux représentent 80 pour cent des pauvres. L'apport de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche, des produits forestiers et de l'agro-industrie au produit national brut (PNB) était de 43 pour cent en 2000. Ces secteurs assurent près de 80 pour cent des recettes d'exportation.

1.3.3. L’agriculture

L'agriculture est caractérisée par une production assez diversifiée de paddy, de maïs, de manioc, de patate douce et de culture de rente (café, cacao, girofle, vanille). Le pourcentage de terre arable par rapport à la surface émergée est estimé à 4,86 pour cent.

Madagascar est caractérisé par une baisse de la production alimentaire par habitant et une baisse de productivité par hectare. Les rendements céréaliers sont passés de 1 940 kilogrammes par hectare en 1990 à 1 900 kilogrammes par hectare en 2000. Du fait de ces déficits, Madagascar est obligé de procéder à une importation commerciale croissante évaluée entre 79 000 tonnes (1994) et 270 000 tonnes (2000) et une aide alimentaire de l'ordre de 5 à 7 000 tonnes par an. La part de l'alimentation dans les dépenses des ménages les plus pauvres, est évaluée à 81,4 pour cent à cause essentiellement de la pauvreté mais aussi de l'enclavement des zones rurales.

1.3.4. Le secteur forestier

Les ressources forestières couvrent 22,6 pour cent du territoire national dont 3 pour cent dans les aires protégées. Le secteur forestier générerait, selon les sources officielles, près de 478 milliards de fmg (francs malgaches) par an, soit 20,51 pour cent du produit intérieur brut (PIB). Dans les chiffres officiels, la part du secteur forestier est bien en deçà de ces évaluations qui ressortent d'études plus récentes sur les filières commerciales très développées et échappant souvent aux statistiques officielles.

En plus de l'habitat procuré par la forêt pour la biodiversité floristique et faunistique et des différents produits qu'elle procure (bois d'œuvre et de service, bois d'énergie, plantes alimentaires, plantes médicinales, matériaux de construction, plantes appétées, etc.), la forêt possède également un rôle de service essentiel pour la stabilisation du sol et des bassins versants, l'équilibre du cycle de l'eau, le captage de carbone et l'aménité.

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