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4. CADRE INSTITUTIONNEL DE LA GESTION DES RESSOURCES GENETIQUES FORESTIERES

4.1. Les différents départements ministériels concernés

4.1.1. Ministère des eaux et forêts (MEF)

Devenu Ministère à part entière depuis 1997, il est chargé essentiellement de:

- la gestion des ressources forestières (hors aires protégées) représentant une vaste surface de plus de 12 000 000 hectares;

- l’application de la législation forestière et la mise en œuvre de la politique forestière à travers le territoire national;

- la contribution dans le programme environnemental;

- la représentation de l’organe CITES (Convention of International Trade of Endangered Species) à Madagascar.

Ainsi, face aux différents aspects des menaces sur les forêts et leurs ressources, les stratégies actuelles de l’administration forestière sont orientées notamment vers le transfert de gestion aux communautés de base et vers l’amélioration de la valorisation des produits forestiers non ligneux (le bois étant déjà surexploité). Des mesures d’accompagnement de ces stratégies consistent à concevoir et mettre en œuvre de meilleures méthodes pour la gestion durable des ressources par le biais de l’aménagement forestier et par le renforcement des actions en matière de contrôle forestier.

Le SNGF constitue un établissement public sous tutelle du Ministère des eaux et forêts. Il est officiellement chargé de la coordination du Programme sur les ressources phytogénétiques forestières délimité par le Plan national stratégique dont la mise en œuvre se répartit entre différentes institutions partenaires.

La mission principale de production et de distribution de semences forestières assumée par le SNGF se trouve donc élargie depuis l’an 2000 vers le développement du processus de gestion durable (conservation et valorisation) des ressources génétiques forestières sous différentes formes.

4.1.2. Ministère de l’environnement (MINENV)

Ce ministère se charge essentiellement:

- du patronage de l’exécution du Plan national d’action environnementale;

- de l’élaboration et de la soumission au gouvernement des programmes d’action à mettre en oeuvre;

- de la mise en œuvre de la politique de l’environnement;

- de l’intégration des actions environnementales dans la recherche du bien être de la population et de la mise en compatibilité des investissements à l’environnement;

- de favoriser la promotion d’une politique en faveur de l’environnement.

L’Office national pour l’environnement (ONE) est sous la tutelle du Ministère de l’environnement. Il a pour rôles de:

- coordonner la mise en place et l’exécution du PNAE (Plan national d’action environnementale);

- promouvoir la politique, les stratégies et la législation environnementales pour définir le cadre global de gestion de l’environnement;

- réaliser ou faire réaliser des études environnementales;

- coordonner les activités et les programmes de recherche sur l’environnement.

Le SAGE ou Service d’appui à la gestion de l’environnement, sous la tutelle du Ministère de l’environnement, a pour mission l’intégration de la dimension environnementale dans les processus de développement. Il a pour objectifs:

- d’appuyer les plans de développement régionaux, intercommunaux et communaux;

- de promouvoir la gestion durable des ressources naturelles notamment la biodiversité marine et terrestre;

- de renforcer les capacités locales en matière de gestion des ressources naturelles et de communication.

4.1.3. Ministère de la recherche scientifique pour le développement (MRSD)

Il assure le rôle de l’autorité scientifique dans la gestion des ressources. Ainsi, il lui appartient de trancher les questions concernant les effets du commerce sur la situation d’une espèce particulière. Concernant les ressources génétiques forestières, le Département des recherches forestières et piscicoles constitue un organe du Centre national de recherches appliquées au développement rural. Ce dernier est le partenaire du SNGF en ce qui concerne le Programme d’amélioration génétique des arbres forestiers (en amont de la production des semences).

4.2. Institutions de conservation

A part l’ANGAP (Association nationale pour la gestion des aires protégées), dont les actions de conservation des ressources in situ ont été développées auparavant, d’autres ONG internationales oeuvrent pour la conservation de la diversité biologique à Madagascar. Il s’agit entre autres du WWF (World Wide Fund for nature), du WCS (Wildlife Conservation Society) et du CI. Ces institutions mènent des recherches visant à l’amélioration des connaissances indispensables à la conservation des ressources biologiques.

4.3. Institutions de promotion de la valorisation

En matière de promotion et de valorisation des ressources génétiques forestières, une multitude d’acteurs et d’actions (privés et publics) est connue à Madagascar, du fait que le pays est riche en espèces végétales dotées de propriétés et caractéristiques permettant de les utiliser dans différents domaines. Loin d’être exhaustif, ce qui suit présente brièvement quelques institutions.

Le SNGF, avec son activité de production et de diffusion des semences, favorise l’utilisation des ressources génétiques moyennant la participation d’une diversité d’acteurs dans la plantation d’espèces forestières. Cette plantation pourrait avoir différents objectifs notamment sur le plan économique (reboisement de production), sur le plan social (reboisement de récréation) et sur le plan écologique (reboisement de régulation et de protection).

La Société Fanalamanga, qui a la charge de gérer les plantations industrielles de pins dans le Mangoro, est un organisme de promotion des bois exotiques à usages multiples. Cela constitue une certaine alternative à l’exploitation des essences autochtones dont les ressources génétiques sont frappées d’érosion.

L’ONE, dans l’élaboration récente de la stratégie nationale de gestion durable de la biodiversité (SNGDB), met en exergue la nécessité d’améliorer la valorisation des ressources biologiques. L’application de cette stratégie par le SAGE et d’autres organismes, vise l’amélioration de certaines filières et la promotion de nouvelles filières potentielles. L’écotourisme est aussi conçu comme étant un excellent moyen de valoriser la diversité biologique tout en présentant un important atout d’être une forme d’exploitation non extractive.

Le PNUD/ONUDI (Programme des Nations Unies pour le développement/Organisation des Nations Unies pour le développement industriel) encadre et assure la promotion des groupements et associations dans les filières de plantes médicinales et aromatiques. C’est ainsi que les opérateurs malgaches bénéficient des informations sur le marché extérieur de ces produits et agissent dans leurs activités en conformité avec les normes internationales.

4.4. Institutions de formation et de recherche

Des matières abordant directement l’aspect des ressources génétiques forestières sont enseignées auprès des trois principaux instituts de formation forestière à Madagascar: ESSA- Forêt (Ecole supérieure agronomique), EASTA Iboaka (Ecole de formation de techniciens forestiers) et CFPF Morondava (Centre de formation de contremaîtres forestiers). Néanmoins, d'autres institutions comme la Faculté des sciences (filière «sciences naturelles») ou l'Etablissement d'enseignement supérieur en droit, économie, gestion et sociologie (EESDEGS) ont aussi des modules de formation ayant trait à la connaissance et à la gestion des ressources naturelles dans lesquelles figurent les ressources forestières.

4.4.1. Formation universitaire

Les matières de formation à l'ESSA-Forêts ayant directement trait à la gestion des ressources génétiques forestières sont la génétique, la botanique, l'écologie, la valorisation des ressources, la biodiversité et la gestion des ressources naturelles. La formation aboutit au niveau du diplôme d’ingéniorat et se prolonge vers le 3ème cycle en foresterie.

A la Faculté des sciences, les disciplines dispensées par le laboratoire de botanique et le laboratoire d’écologie végétale concernent divers domaines que sont essentiellement la biologie, l’écologie, la physiologie, la biodiversité végétale, l’ethnobotanique, la production végétale, la génétique et l’amélioration des végétaux. Les laboratoires forment des étudiants pour le Diplôme universitaire d'étude supérieure (DUES), la licence, la maîtrise, le DEA (diplôme d’études approfondies) et le Doctorat.

A l'EESDEGS, des matières touchant la gestion de l'environnement concernent aussi les ressources naturelles dont les ressources forestières.

4.4.2. Autres formations

A l’EASTA Iboaka, école de formation d’adjoints techniques des eaux et forêts à Madagascar, les matières forestières principales suivantes sont enseignées: la biologie et l’écologie, les techniques d’afforestation et de reforestation, la gestion durable des ressources et l’exploitation forestière.

Le CFPF Morondava, assurant la formation de contremaîtres forestiers dispense essentiellement des matières relatives à l’exploitation forestière, aux techniques de reboisement et de reforestation et intègre également dans le cursus de formation la notion de gestion participative des forêts, la promotion de l’arbre en milieu rural et l’appui aux informations environnementales.

D'autres institutions répondent aux besoins en formation et en recyclage de personnes à différents niveaux (ingénieurs, techniciens, encadreurs paysans, opérateurs économiques et paysans) travaillant dans le domaine de la foresterie. Un projet de formulation d’une politique de formation forestière à Madagascar a été d'ailleurs récemment étudié à Madagascar. Il a pour finalité de renforcer la capacité des ressources humaines pour le développement du secteur forestier malgache. La réflexion est portée sur quatre axes stratégiques:

- l'adéquation quantitative de l’offre à la demande et aux besoins de formation;

- la structuration de la formation forestière suivant les différents niveaux de groupes cibles;

- la coordination des actions de formation forestière

- et la mise en place du système de financement pérenne pour la formation forestière.

4.4.3. Recherche

Toutes les formes de recherche pouvant toucher la gestion des ressources forestières végétales à Madagascar sont regroupées dans ce paragraphe.

Afin de renforcer les connaissances dans la gestion des ressources forestières, la plupart des institutions précitées et bien d'autres encore font de la recherche dans différents domaines. Au sein des organismes de conservation et de valorisation, les recherches sont axées sur les écosystèmes forestiers et sur les ressources biologiques qu'ils abritent. Au niveau des institutions universitaires, les programmes de recherche vont de pair avec ceux de formation, notamment dans le cadre de la préparation des travaux de diplômes. A l'intérieur du Ministère de la recherche scientifique, différents centres axent leurs travaux dans la gestion de l'environnement et des ressources forestières. Au DRFP/FOFIFA (Département de recherches forestières et piscicoles), par exemple, les programmes se répartissent comme suit: les feuillus, les résineux, la botanique forestière, la génétique forestière, la conservation et l’aménagement du sol, la technologie du bois et la pisciculture. Le FOFIFA dispose d’antennes régionales pour se rapprocher des utilisateurs et mieux maîtriser les problématiques spécifiques des différentes zones. Le domaine de la recherche est fortement appuyé par la Coopération internationale à Madagascar. Ainsi, par exemple, le CIRAD- Forêt appuie la recherche sur la biodiversité et les ressources génétiques forestières.

La coordination par le SNGF tente de regrouper ces multiples efforts épars, mais sûrement très complémentaires et exploitables, pour assurer, selon le cas dans le court, le moyen et le long termes, la gestion durable des ressources phytogénétiques forestières à Madagascar.

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