11. Le Secrétariat a présenté le document CIFA/83/3. Le Comité a été informé que vingt pour cent au moins des captures de la pêche continentale africaine sont perdues par suite de carences au stade de la manutention, de la transformation, de l'entreposage et de la distribution. Cette estimation doit toutefois être considérée comme plutôt inférieure à la réalité, car on ne dispose pas de données sur les pertes globales. L'extrême diversité des causes de ces pertes et le fait qu'une grande partie du commerce du poisson s'effectue dans des zones éloignées font qu'il est difficile et compliqué de chiffrer les pertes avec précision.
12. Le Comité a noté que, bien que l'on connaisse des moyens de réduire les pertes et que, dans de nombreux cas, ils ne soient ni compliqués ni très onéreux, leur mise en oeuvre présente de graves difficultés. En effet, le faible niveau d'instruction des producteurs et des commerçants, l'extrême dispersion des producteurs, la médiocrité et souvent l'absence de services de vulgarisation, ainsi que le manque de motivation pour améliorer la qualité du produit sont les principaux obstacles au transfert des connaissances nécessaires à l'adoption de meilleures méthodes de manutention et de traitement.
13. Le Comité est convenu que prévenir ou diminuer les pertes après capture est une tâche difficile et de longue haleine. Toute stratégie visant à réduire les pertes devra absolument s'appuyer sur des services de vulgarisation bien dirigés, bien informés et bien organisés. Comme on ne peut pas toujours trouver de solution simple, les services de vulgarisation devraient coopérer étroitement avec les instituts chargés de la recherche appliquée en matière de technologie du poisson.
14. Le Comité a été informé que la FAO a mis en place le Programme de recherches en coopération sur la technologie du poisson en Afrique, destiné à renforcer la coordination et la coopération entre les instituts de la région et à effectuer des recherches sur la technologie du poisson. Les principaux points de ce programme présentant de l'intérêt pour le Comité sont les suivants: amélioration de la manutention du poisson frais; recherche appliquée sur l'utilisation d'Haplochromis du lac Victoria pour la consommation humaine; étude du problème de l'utilisation d'insecticides dans la lutte contre l'infestation par les insectes (là où cette pratique existe ou est autorisée par la loi), de l'efficacité desdits insecticides et des dangers éventuels qu'ils présentent pour la santé et mise en place de programmes de recherche sur la prévention des pertes de poisson traité.
15. Le Comité a reconnu que la recherche technique et les transferts de technologie par la vulgarisation seront difficiles à mettre en oeuvre à moins que des dispositions ne soient prises pour améliorer l'infrastructure, y compris: installations pour le débarquement et la manutention, marchés et entrepôts pour le poisson, approvisionnement approprié en matériel, etc. La construction de routes nouvelles et la réparation des routes existantes, ainsi que la fourniture de camions, pourraient sensiblement améliorer les systèmes de distribution du poisson et réduire d'autant les pertes après capture. Il faudrait pouvoir disposer d'installations d'entretien appropriées et des pièces de rechange nécessaires. A mesure qu'on se sert d'un matériel de plus en plus sophistiqué, un entretien adéquat devient indispensable.
16. Le Comité a recommandé que la FAO et les pays membres soient invités à appuyer pleinement et de façon continue le Programme de recherches en coopération sur la technologie du poisson en Afrique. Il faudrait axer ce programme sur la recherche appliquée en matière d'amélioration des méthodes de manutention et de traitement, la prévention des pertes et une meilleure utilisation des ressources existantes pour la consommation humaine directe. Pour éviter les doubles emplois, il faudrait assurer une coordination adéquate des recherches au sein de la région ainsi que la diffusion des résultats obtenus.
