Previous Page Table of Contents Next Page


OUVERTURE DE LA SESSION

1. Le Sous-Comité pour la protection et le développement des pêches dans la zone sahélienne du Comité des pêches continentales pour 1'Afrique (CPCA) a tenu sa troisiéme session du 6 au 9 octobre 1986 á 1'Hôtel Continental, Accra, Ghana. Y ont assisté des représentants de cinq pays membres du Sous-Comité et des observateurs du Bénin, du Ghana, de la Communauté économique de 1'Afrique de 1'Ouest (CEAO) et de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT). La liste des délégués et observateurs figure à 1'Annexe C.

2. La session a été ouverte par M. E.M. Commodore-Mensah, Sous-Secrétaire d'Etat á l'agriculture, qui a souhaité la bienvenue aux participants et noté que le Ghana avait accepté d'accueillir la troisiéme session du Sous-Comité, dont il n'est pourtant pas membre, en raison de son intérêt et de sa préoccupation pour les problémes des pays frères de la zone sahélienne. La sécheresse a aussi beaucoup nui á la production agricole, y compris l'élevage et la pêche, dans le nord du pays. Le Ghana tirera donc profit de sa participation á la session et suivra de très près ses travaux et recommandations afin de se prémunir contre toute catastrophe écologique comparable á la sécheresse de 1983.

3. Monsieur Nadir Doumandji, Représentant régional adjoint de la FAO pour l'Afrique, s'est adressé aux participants au nom du Directeur général de la FAO, M. Edouard Saouma et du Sous-Directeur général par intérim (Pêches) M. Armin Lindquist. Il a remercié le Gouvernement ghanéen de son accueil alors que le Ghana n'est pas membre du Sous-Comité, et de la chaleureuse hospitalité offerte aux participants.

4. Rappelant la grave crise économique et les difficultés subies par les pays sahéliens en raison de la sécheresse prolongée, M. Doumandji a noté que la session se tenait en un moment décisif de l'histoire du Sahel. Il a remercié la communauté internationale de son aide généreuse qui a permis d'atténuer la crise alimentaire dans la région, mais il a conseillé aux gouvernements de la sous-région de réévaluer et d'ajuster leurs priorités et leurs politiques de développement, de manière à ne pas se trouver totalement démunis si une catastrophe venait á se reproduire. Il a noté l'importance de la coopération régionale, notamment dans la coordonnation des efforts et la canalisation de l'assistance technique extérieure, et il a souligné que le Sous-Comité devait jouer un rôle de chef de file en la matière, en liaison avec des groupements régionaux et sous-régionaux tels que le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), la Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest (CEAO), la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et l'Organisation de l'Unité africaine (OUA). Il a rappelé que la FAO était disposée á aider les pays sahéliens à remettre en état leurs pêcheries, presque entièrement détruites. Enfin, il a exprimé l'espoir que les travaux du Sous-Comité fourniraient un cadre approprié pour la formulation de politiques et de stratégies nationales permettant d'améliorer la production du secteur halieutique dans la zone sahélienne.

ELECTION DU PRESIDENT ET DES VICE-PRESIDENTS

5. Le Sous-Comité a élu à l'unanimité M. Moriba Koné (Mali) Président et MM. Momar Diagne (Sénégal) et O.K.L. Drammeh (Gambie) Vice-Présidents.

ADOPTION DE L'ORDRE DU JOUR ET ORGANISATION DE LA SESSION

6. L'ordre du jour a été adopté (Annexe A). La liste des document présentés á la session figure á l'Annexe B.

EXAMEN DE LA SITUATION ACTUELLE DU DEVELOPPEMENT ET DE L'AMENAGEMENT DES PECHES DANS LA ZONE SAHELIENNE

7. Monsieur Moriba Koné, consultant pour la FAO, a résumé les conclusions de sa mission chargée d'examiner la situation des pêches continentales dans les pays sahéliens. Les pêcheries de la région se sont considérablement dégradées depuis que la sécheresse, au début des années 70 a commencée parce que le régime hydrologique s'est modifié sous l'effet de l'assechèment partiel du lac Tchad, que les crues n'ont plus recouvert la totalité des plaines d'inondation et que les cours d'eau tarissent périodiquement. L'aménuisement des stocks de poissons a incité de nombreux pêcheurs á abandonner leur activité ou á partir, entraînant une baisse du niveau de vie des populations riveraines et un manque de protéines animales d'origine aquatique. Les pêches ont réagi rapidement á l'amélioration du régime des pluies et des crues ces deux dernières années (1985–86), ce qui indique la résilience des stocks de poissions. L'amélioration des conditions climatiques signifie peut-être que la sécheresse de ces 12 dernières années est sur le point de se terminer, ce dont les planificateurs devront tenir compte.

8. Les délégués ont exposé la situation de la pêche dans leurs pays.

9. Bien que le Burkina Faso ne soit pas traditionnellement un pays qui s'adonne á la pêche, ses pêches artisanales sont maintenant très développées. La production repose sur les affluents de la Volta et leurs plaines d'inondation, ainsi que sur les petits barrages et lacs disséminés dans le pays. La sécheresse a nettement réduit la production de poisson qui est tombée d'environ 7 000 tonnes par an dans des conditions pluviométriques normales á environ 3 500 tonnes par an en 1985. Le Burkina Faso accorde beaucoup d'importance au développement de l'aquaculture, en particulier dans les villages. Il veille á planifier la protection du bassin hydrographique et á harmoniser les réglementations des pays partageant des ressources communes.

10. En Gambie, la pêche continentale se pratique sur le fleuve Gambie, dans le cours supérieur - zone d'eau douce uniquement qui subit des crues saisonnières - et le cours inférieur, zone d'eau saumâtre á cartéristique d'estuaire soumise á l'influence des marées. Ce système risque d'être modifié par un barrage qui doit être construit pour l'irrigation. La pêche est peu développée et le gouvernement s'efforce d'améliorer les pirogues, les engins et les méthodes de pêche et de créer l'infrastructure de base pour le débarquement du poisson, en vue d'accroître la production destinée á la consommation locale et á l'exportation.

11. Au Sénégal, il existe diverses pêcheries continentales mais les plus importantes sont situées sur le fleuve Sénégal et dans sa plaine d'inondation. La production de poissons d'eau douce est tombée d'environ 48 000 tonnes avant la sécheresse, á 36 000 tonnes en 1985. Le fleuve Sénégal a été particulièrement touché, la production étant passée de 27 000 tonnes avant la sécheresse á 13 000 tonnes en 1985. Le Sénégal considère que la méconnaissance de ses ressources d'eau douce limite sa capacité d'aménager ses pêches; c'est pourquoi il accorde beaucoup d'importance á la recherche, à l'éducation et á l'adaptation de la législation et de la réglementation en la matière. Il estime aussi qu'il devra développer l'aquaculture pour compenser les pertes de production dues à la modification du régime du fleuve Sénégal, suite á la fermeture du barrage de Manantali.

12. Au Mali, la pêche se pratique surtout dans le delta central du Niger, mais aussi sur le fleuve Sénégal, dans le barrage de Sélingué et éventuellement dans les petits barrages et retenues de la zone du Dogon. Les captures ont considérablement fluctué ces 15 dernières années en fonction du niveau des crues, mais la tendance générale a été à la baisse, la production étant tombée d'environ 93 000 tonnes en 1972 á 55 000 tonnes en 1985. Ces fluctuations ont entraîné des changements sociaux, de nombreux pêcheurs émigrant ou quittant la pêcherie. Le Mali met l'accent sur la planification et la recherche pour reconstituer les stocks et construire des barrages, avec le retour á un régime hydrologique plus normal. Le délégué du Mali a aussi souligné que les pêcheurs eux-mêmes devaient participer á l'aménagement.

13. Les pêches du Niger ont été étudiées en détail ces dernières années dans le cadre des projets de la FAO, NER/79/018 et GCP/NER/027/USA. Les captures sont tombées d'environ 11 000 tonnes par an en 1978 à 3 000 tonnes par an en 1984 et de nombreux pêcheurs s'en sont ressentis. La reconstitution des pêches dépend d'une gestion correcte et le gouvernement espère intéresser des groupes socioprofessionnels de pêcheurs á cette entreprise. Cela suppose un retour au pratiques traditionnelles de gestion, mais la Division pêche et pisciculture devra aider les pêcheurs á améliorer leurs compétences de gestionnaires et leur fournir un cadre dans lequel ils puissents opérer.

14. La situation des pêcheries du lac Tchad a été examinée par un consultant de la FAO, M. V.O. Sagua. La superficie du lac est passée d'environ 25 000 km2 en 1962–65 à un minimum de 4 000 km2 seulement en 1984. Les captures qui étaient montées d'environ 65 000 tonnes par an en 1970 à plus de 200 000 tonnes par an en 1974 ont régulièrement fléchi pour tomber à leur niveau le plus bas en 1982: 22 000 tonnes. Par la suite, grâce à l'amélioration des conditions hydrologiques, le niveau du lac s'est légèrement relevé et la production a atteint quelque 30 000 tonnes. La pluviosité plus favorable laisse espérer que le lac retournera á la normale dans les années à venir, ce qui posera un certain nombre de problèmes. Peu d'études ont été réalisées sur le lac tel qu'il est actuellement, et il n'y a pas de contrôle effectif de la pêche; un accord international sur la législation et le commerce sera donc nécessaire.

15. Sur la base de l'étude de M. Moriba Koné, des exposés nationaux et des débats, le Sous-Comité a défini quatre thèmes principaux à examiner:

  1. l'aquaculture;
  2. l'aménagement des petits plans d'eau et barrages en vue de la pêche;
  3. les pêches du lac Tchad;
  4. les pêches des grands systèmes fluviaux.

Il a été reconnu que chacun de ces secteurs nécessitait des méthodes d'aménagement et de développement différentes.

16. Les activités suivantes ont été jugées importantes pour l'aménagement des pêches sahéliennes:

Court terme

  1. Inventaire des plans d'eau permettant de se faire une idée de l'ampleur et de l'emplacement des ressources aquatiques de chaque pays.

  2. Détermination de la productivité potentielle des divers types d'eau.

  3. Création ou reconstitution d'associations de pêcheurs.

  4. Examen des règlements de pêche en vue de déterminer leur pertinence actuelle.

  5. Amélioration de l'infrastructure administrative et de recherche en vue d'améliorer les services de conseil et d'aide.

Moyen à long terme

  1. Formation d'administrateurs des pêches (niveaux supérieurs et moyen).

  2. Création d'infrastructure de recherche sur les pêcheries d'eau douce et sur l'aquaculture ou amélioration de la capacité existante.

  3. Développement et expansion de l'aquaculture.

  4. Intégration de l'aquaculture dans les systèmes d'irrigation et les plaines d'inondation bonifiées.

  5. Mise au point de techniques d'aménagement des petits barrages et des lacs.

  6. Inclusion des pêcheries dans la planification des bassins fluviaux aux niveaux national et international.

  7. Normalisation des pratiques d'aménagement dans un même bassin.

  8. Collecte et échange d'informations sur les pêcheries sahéliennes au moyen d'un mécanisme établi (bulletin, revue scientifique) et de voyages d'étude dans des zones spécialisées, éventuellement par l'intermédiaire de la coopération technique entre pays en développement (CTPD).

Mesures de gestion

17. Plusieurs stratégies ont été examinées et les mesures suivantes ont été proposées:

  1. limitation de l'accès aux ressources;

  2. fermeture saisonnière de la pêche;

  3. création de réserves permanentes;

  4. contrôle de l'importation des engins de pêche;

  5. amélioration des techniques de pêche et interdiction des méthodes dommageables.

18. Afin de mieux formuler ces mesures et de les appliquer, il convient de bien connaître les pêcheries, ce qui suppose une connaissance et une surveillance plus précises des ressources ainsi que des études socio-économiques sur les pêcheurs et les communautés. Les associations de pêcheurs et autres parties intéressées devraient être consultées pour l'établissement des réglementations.

PRIORITES FUTURES ET PLANS DE DEVELOPPEMENT D'AMENAGEMENT DES PECHES

Politiques, plans et stratégies de développement sectoriel

19. Ce point de l'ordre du jour a été examiné sur la base du document CIFA/PD:S/86/4 présenté par le Secrétariat et des débats sur le point précédent (situation des pêches continentales de la zone sahélienne). Le Sous-Comité est convenu que l'aménagement des pêches continentales devrait servir à maintenir un niveau de production constant, afin de permettre à un nombre maximum de pêcheurs de tirer le meilleur profit social et économique des ressources halieutiques.

20. Le Sous-Comité a aussi reconnu que pour atteindre ces objectifs et appliquer les mesures recommandées ci-dessus, il fallait d'abord élaborer une politique et des plans nationaux de développement des pêches. Une telle politique reposera sur certaines conditions et, notamment, sur une bonne connaissance des stocks, du potentiel de pêche et de la situation socio-économique des pêcheurs. Une politique nationale suppose un choix en matière d'allocation des ressources. Elle doit être formulée en étroite consultation avec les communautés de pêcheurs et toutes les personnes intéressées.

21. Dans certains pays africains, un consensus national s'est dégagé à la suite de débats où tous les intérêts - gouvernementaux, commerciaux, régionaux et locaux - étaient représentés. D'autres pays, notamment le Burkina Faso, ont exécuté eux-mêmes des plans de développement sectoriel avec l'aide de consultants dont les services ont été fournis par les organismes donateurs à la demande des gouvernements.

22. Le Sous-Comité a noté que certains Etats Membres n'avaient pas de politique de pêche spécifique et il les a encouragé à en formuler. Une fois qu'un gouvernement a établi une politique nationale avec la participation des communautés des pêcheurs, il doit passer à l'étape suivante et arrêter un plan de développement et d'aménagement sectoriel, qui fait généralement partie intégrante du plan de développement national. Le plan sectoriel définit des stratégies d'aménagement et de développement des pêches à trois niveaux: national, régional et international (dans le cas des bassins communs).

23. La participation de représentants de la communauté internationale à la formulation des plans sectoriels et des stratégies facilitera l'identification de domaines pouvant intéresser les donateurs et la mise en oeuvre rapide de stratégies nationales.

24. Les Etats Membres partageant un même bassin et les organisations chargées d'aménager ces bassins sont engagés à inclure les pêches dans leurs plans de développement et d'aménagement régionaux. Il convient donc que ces Etats communiquent leurs politiques nationales et leurs plans sectoriels aux organisations en vue de faciliter l'harmonisation des politiques et de la législation.

25. Pour définir des politiques et plans sectoriels clairs, les Etats Membres auront souvent besoin de conseils en matière de planification. A cette fin, ils sont priés de s'adresser aux organisations internationales spécialisées. Le Sous-Comité a été informé que la FAO et le PNUD mettaient au point un projet régional visant à aider les pays d'Afrique de l'Ouest dans ce domaine. Toutefois, la formulation de politiques et de plans demeure la responsabilité propre des Etats Membres et l'assistance extérieure ne devrait être que complémentaire.

26. Une fois que les politiques régionales et les législations ont été harmonisées dans un grand bassin fluvial, les Etats Membres pourront formuler des stratégies communes au sein de l'organisation régional compétente avec l'aide d'organismes spécialisés dans l'aménagement et le développement des pêches.

27. Lorsque les politiques nationales ont été clairement définies et intégrées dans un plan sectoriel assorti de stratégies et de projets précis, le financement des projets, qu'ils soient nationaux ou internationaux, est grandement facilité. Encore faut-il faire des études de faisabilité des projets. Lorsque des donateurs interviennent, par exemple au stade avancé de la planification, toute démonstration d'intérêt accélère le financement. Certains organismes donateurs exigent, avant de fournir une assistance á des conditions de faveur, un plan sectoriel détaillé.

28. En conclusion, il a été recommandé aux pays n'ayant pas de politique, de plan ou de stratégie de développement établis, de commencer immédiatement à en formuler. La FAO a été engagée à fournir une assistance dans ce domaine aux pays qui en font la demande, en organisant des missions de planification ou d'élaboration de politiques de haut niveau ou des séminaires nationaux de planification.

29. Dans de nombreux cas, les pays auront besoin d'une assistance technique à long terme pour évaluer leur potentiel et entreprendre des études socio-économiques. Une intervention du PNUD ou du Programme de coopération technique (PCT) de la FAO - comme ce fut le cas au Niger - peut alors s'avérer nécessaire.

PROGRES REALISES DANS LA MISE EN OEUVRE DE LA STRATEGIE ET DES PROGRAMMES D'ACTION DE LA CONFERENCE MONDIALE DE LA FAO SUR L'AMENAGEMENT ET LE DEVELOPPEMENT DES PECHES

30. Le Secrétariat a présenté ce point de l'ordre du jour sur la base du document CIFA/PD:S/86/5 complété par CIFA/PD:S/86/Inf.9.

31. La Conférence mondiale sur l'aménagement et le développement des pêches, qui s'est tenue à Rome du 27 juin au 6 juillet 1984, a adopté une stratégie d'aménagement et de développement des pêches, et invité les Etats et les organisations internationales à tenir compte des principes et des directives qu'elle énonce lorsqu'ils planifient leurs interventions dans ce domaine. La Conférence mondiale a aussi approuvé un ensemble intégré de cinq Programmes d'action visant à aider les pays en développement à accroître leur production halieutique et à renforcer leur autonomie individuelle et collective dans ce secteur. Par ailleurs, un certain nombre de résolutions ont été adoptées.

32. Dans la résolution No. 3, la Conférence a demandé au Directeur général de la FAO de prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre en oeuvre les Programmes d'action et de fournir périodiquement au Comité des pêches (COFI) et aux organes directeurs de l'Organisation des rapports sur les progrès accomplis dans la mise en oeuvre de la Stratégie et des Programmes d'action. La résolution encourage les Etats, les organisations régionales et internationales à collaborer avec le Directeur gémnéral pour la préparation de ces rapports.

33. A sa seizième session, en avril 1985, le Comité des pêches a demandé à la FAO de lui soumettre un rapport d'activité préliminaire à sa dix-septième session, en mai 1987, ce que lui permettrait de présenter un document plus complet à la Conférence de la FAO (vingt-quatrième session) en novembre de la même année.

34. Pour simplifier la préparation de ces rapports, la FAO a établi un modèle qu'elle a envoyé à tous les pays présents au Conférence mondiale sur l'aménagement et le développement des pêches. Les pays devaient remplir ce modèle ainsi qu'une fiche de données complémentaires sur les principaux indicateurs de références et les soumettre à la FAO avant la fin d'août 1986, afin de permettre au Secrétariat de s'en servir pour préparer le rapport approfondi et analytique dont il saisira le Comité des pêches à sa dix-septième session.

35. Pour donner une idée du rôle joué par la FAO dans l'exécution des Programmes d'action, une liste des projets de la FAO en matière d'aquaculture et de pêche continentale intéressant directement la zone sahélienne a été soumise aux pays (CIFA/PD:S/86/Inf.9) pour information et commentaires.

36. Dans les débats qui ont suivi, le Sous-Comité a remercié la FAO de l'assistance qu'elle a déjà fournie pour la mise en oeuvre de la Stratégie et des programmes d'actions dans la zone sahélienne. Des délégués ont décrite la des Programmes d'action dans la zone sahélienne. Des délégués ont décrit la situation de certains projets dans leurs pays, notant que les contraintes financières étaient la principale raison pour laquelle certains projets n'arrivaient pas à démarrer.

37. En ce qui concerne le recrutement de consultants pour les projets, le Sous-Comité a souligné que pour des raisons à la fois psychologiques et pratiques il convenait à l'avenir de faire appel à des experts nationaux et régionaux.

QUESTIONS DIVERSES

Elargissement du Sous-Comité

38. La question de l'élargissement de la composition du Sous-Comité a été soulevée. C'est un fait que plusieurs pays partagent un même bassin versant et sont donc intéressés par les travaux du Sous-Comité. Néanmoins, il incombe aux pays de décider de devenir membres du Sous-Comité et d'en faire la demande auprès du Directeur général de la FAO.

Centre régional africain d'aquaculture (ARAC)

39. En ce qui concerne les stagiaires du Centre régional africain d'aquaculture, le Sous-Comité a indiqué que la FAO ne prévoyait pas de crédits à leur intention. Il avait été prévu, quand le Centre a été créé, que les pays membres parraineraient eux-mêmes leurs stagiaires. Néanmoins, dans certains cas, les projets nationaux d'aquaculture et de pêche continentale FAO/PNUD pourront éventuellement parrainer la formation de ressortissants faisant partie du personnel des projets.

Conservation des ressources génétiques

40. Le Sous-Comité a recommandé qu'un projet de conservation des ressources génétiques des poissons de la région soit formulé en vue de l'aquaculture. Ainsi, en ce qui concerne Tilapia, les croisements entre espèces et l'hybridation spontanée sont en train de faire disparaître les races pures à tel point qu'il sera bientôt impossible de les trouver dans la région pour l'amélioration génétique.

Soutien du Bureau régional au Sous-Comité

41. Le Sous-Comité a exprimé sa satisfaction de l'aide fournie par la FAO et son Bureau régional pour l'Afrique au développement des pêches en Afrique. Toutefois, compte tenu du nouvel engagement international en faveur du développement et de l'aménagement des pêches pris à la Conférence mondiale des pêches, le Sous-Comité a exprimé l'espoir que la FAO renforcerait son aide technique au Comité des pêches continentales pour l'Afrique (CPCA) et à son Sous-Comité pour la protection et le développement des pêches dans la zone sahélienne, afin que la pêche puisse jouer le rôle qui lui a été assigné par la Conférence mondiale des pêches dans le développement socio-économique global de l'Afrique. A cet égard, le Bureau régional de la FAO a été prié de maintenir activement son aide.

Groupe de travail sur les lacs artificiels du Nigéria, de Côte d'Ivoire et du Ghana

42. Le Ghana, pays observateur, a proposé qu'un Groupe informel de travail comprenant la Nigéria, la côte d'Ivoire et le Ghana, pays de l'Afrique de l'Ouest ayant de grands lacs artificiels, se réunisse officieusement pendant la prochaine session du CPCA afin d'établir des plans d'action pour la recherche et le développement sur la pêche dans ces lacs.

ECHANGE REGIONAL D'INFORMATIONS

43. Le Sous-Comité a examiné en détail la question de l'échange d'informations au niveau régional l'estimant de la plus haute importance, et il a défini cinq domaines d'action (Voir paragraphes 44 à 48).

44. Il a insisté sur la nécessité de passer en revue la documentation scientifique existante et la recherche sur la zone sahélienne afin d'éviter de gaspiller des ressources en refaisant les mêmes travaux. Aucun inventaire n'existant sur la question, le Sous-Comité a recommandé la préparation d'une bibliographie annotée pour chaque bassin.

45. Le Sous-Comité a noté que chercheurs et techniciens ne disposaient d'aucun cadre pour échanger des informations utiles et il a donc recommandé la création d'un bulletin régional consacré aux pêches sahéliennes.

46. On a reconnu qu'un bulletin seul ne pourrait pas répondre aux besoins de collaboration technique approfondie entre professionnels, notamment en ce qui concerne la recherche coopérative, la normalisation des méthodes de collecte et d'interprétation des données, l'harmonisation des réglementations de pêche et l'introduction de novelles espèces. Pour ces questions, des contacts personnels et réguliers sont nécessaires. Le Sous-Comité a donc recommandé la création d'un Group de correspondance informel entre chercheurs et techniciens qui aurait les objectifs suivants:

  1. Faire connaître les travaux scientifiques et socio-économiques menés dans différents pays;

  2. susciter des commentaires sur les projets d'aménagement de portée internationale (construction de barrages, introduction de nouvelles espèces);

  3. établir une base pour une méthode commune de collecte et d'interprétation de données;

  4. créer un cadre général de collaboration pour la recherche scientifique et socio-économique dans la région.

47. L'échange d'informations par la presse et la correspondance ne permet pas d'établir le dialogue ni de transmettre l'expérience de terrain indispensable pour évaluer la recherche et ses applications. Le Sous-Comité a donc souligné la nécessité d'encourager les professionnels de la pêche à faire des voyages d'étude dans des Etats Membres spécialisés dans certains domaines.

48. On a indiqué qu'il existait déjà des organisations régionales qui collectent et analysent l'information indispensable à tous les Etats Membres. Ces organisations doivent être dynamisées. Dans la région du lac Tchad par exemple, une imagerie par satellite sur la Chari et le Logone fournirait aux Etats Membres de la Commission du bassin du lac Tchad des informations essentielles leur permettant de mieux planifier leurs programmes nationaux. Le Sous-Comité a été informé que le Systême mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation, l'agriculture et la pêche était une source utile de renseignements sur la zone sahélienne. D'autres organisations telles qu'AGRHYMET (Programme visant à renforcer les services agrométéorologiques et hydrologiques des pays sahéliens et à établir un centre de formation et d'application de l'hydrologie opérationnelle/agro-météorologique de l'OMS) et l'Autorité du bassin du Niger mettent aussi des ressources importantes au service des Etats Membres. Le Sous-Comité a recommandé au Secrétariat de la FAO de contacter ces organisations afin de concevoir des mécanismes permettant de faire circuler l'information intéressant la région.

DATE ET LIEU DE LA PROCHAINE SESSION

49. Le Sous-Comité a proposé de tenir sa prochaine session pendant la septième session du CPCA, qui devrait avoir lieu en novembre 1987 à Dakar, mais il a noté que le Mali et le Niger avaient aussi offert d'accueillir sa quatrième session, sous réserve de l'autorisation officielle de leurs gouvernements, qui serait communiquée au Directeur général de la FAO.

ADOPTION DU RAPPORT

50. Le rapport a été adopté le 9 octobre 1986. Le Président et les participants ont adressé un vote de remerciements au Gouvernement du Ghana pour avoir acueilli la session et à la presse ghanéenne qui a couvert les travaux de la session de façon excellente.


Previous Page Top of Page Next Page