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AVANT-PROPOS

1. La biotélémétrie - mesure à distance de variables biologiques - est un outil crucial pour l’obtention rapide d’informations sur la biologie des poissons en milieu naturel, ainsi que l’atteste le nombre croissant d’études et de monitoring utilisant ces techniques en Europe et en Amérique du Nord. Son application aux espèces de poissons dulçaquicoles tropicaux est nettement plus réduite, essentiellement en raison d’une méconnaissance des potentialités de cet outil et de l’absence de formation spécialisée en la matière. Dès les premières discussions en 1997 entre Vincent Bénech (IRD) et Gerd Marmulla (FAO) a germé l’idée d’une dissémination d’informations sur la biotélémétrie aquatique à l’intention des chercheurs ichtyologues et gestionnaires de pêcheries en régions tropicales. Cette idée a été relayée à la communauté des biotélémétristes européens lors d’une communication présentée pendant la troisième Fish Telemetry Conference à Norwich en juin 1999, et qui s’est prolongée par un mini-atelier auquel ont participé E. Baras (ULg, Belgique), V. Bénech (IRD, France), M. Gerlier (Association Saumon Rhin, France), T.G. Heggberget (NINA-Trondheim), G. Marmulla (FAO) et V. Thorsteinsson (HAFRO, Islande). Au cours de ce mini-atelier a été évoquée la nécessité de relayer l’information sur la biotélémétrie de façon plus détaillée et concrète, joignant la théorie à la pratique dans le cadre d’une formation plus structurée.

2. Ainsi naissait l’idée de cet atelier-pilote de biotélémétrie aquatique appliquée à la gestion des pêcheries en régions tropicales. L’importance des pêcheries continentales en Afrique de l’Ouest et l’expérience de l’IRD en matière d’ichtyologie tropicale et de radio-pistage de poissons dans cette région, offraient les critères d’intérêt halieutique et de logistique indispensable à l’organisation de cet atelier-pilote. Le bassin du Fleuve Niger, et plus particulièrement la partie malienne du bassin, se présentait donc comme un hôte idéal. Les contacts IRD-ODRS-IER ont permis de concrétiser davantage cette idée en proposant le site de Sélingué, un des principaux lacs de retenue et sites halieutiques du Mali comme hôte de l’atelier, choix d’autant plus judicieux que le site offrait toutes les facilités pour l’organisation de conférences, la réalisation d’expériences sur des poissons de pisciculture et l’hébergement des participants.

3. À la suite de ces contacts et au cours de la visite de G. Marmulla au Mali en mars 2000, la structure prévisionnelle de l’atelier se précisait, et fut structurée, en termes scientifiques, logistiques et budgétaires lors de la réunion du 19 avril 2000 au siège de l’IRD à Paris, entre E. Baras, V. Bénech et G. Marmulla. Au cours des mois qui suivirent, des contacts informels étaient pris avec des participants potentiels à l’atelier, tandis que chaque organisateur œuvrait à la préparation des tâches lui incombant. La dernière réunion de coordination s’est tenue à la Station d’Aquaculture de l’Université de Liège à Tihange en novembre 2000, réunion au cours de laquelle a émergé l’utilité de rendre accessible aux participants, de façon plus structurée et surtout plus permanente, l’information dispensée au cours de l’atelier. Cette idée s’est concrétisée par un manuel de biotélémétrie aquatique, rédigé en langue française pour ce premier atelier. Trois ans de gestation et dix mois de préparation intensive pour cet atelier-pilote dont ce rapport se fait l’écho.


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