Foro Global sobre Seguridad Alimentaria y Nutrición (Foro FSN)

Convocatorias para la presentación de temas

Convocatoria de experiencias, mejores prácticas y soluciones ampliables para la integración de la biodiversidad en la agricultura

La diversidad biológica es la piedra angular de la producción sostenible y de la seguridad alimentaria. Contribuye a la salud de los ecosistemas, a la producción sostenible de alimentos y a la resiliencia de los medios de vida. El sector agrícola —producción vegetal y animal, pesca, acuicultura y silvicultura— depende de la biodiversidad y de los servicios ecosistémicos que presta, pero también es el sector que más influye sobre esta biodiversidad.

El Marco Mundial de Biodiversidad de Kunming-Montreal, adoptado en diciembre de 2022, marca el rumbo de la acción mundial en materia de biodiversidad para los próximos seis años y en adelante. Incluye 23 metas a alcanzar para 2030, varias de las cuales atañen de manera específica al sector agrícola. Su aplicación requerirá la participación de las partes interesadas del sector agrario. 

Este desafío será abordado en el Simposio internacional “Agricultura, biodiversidad y seguridad alimentaria: de los compromisos a la acción”, que se celebrará en la ciudad de Quebec (Canadá) del 30 de abril al 2 de mayo de 2024.[1] El Simposio debatirá recomendaciones técnicas para facilitar el compromiso del sector agrícola con la consecución de objetivos relevantes para el sector. Estas recomendaciones se basarán en los esfuerzos ya en marcha para integrar la biodiversidad en la agricultura, y tendrán en cuenta las oportunidades, limitaciones y desafíos —para los productores de alimentos y todas las demás partes interesadas— que deben abordarse para integrar mejor la biodiversidad en la agricultura.

A través de esta convocatoria de propuestas, el comité directivo del Simposio y sus copresidentes invitan a las partes interesadas a presentar contribuciones sobre experiencias y mejores prácticas, así como soluciones concretas y ampliables en materia de biodiversidad y agricultura, con el fin de fundamentar el Simposio y facilitar la elaboración de recomendaciones. 

Una primera versión de las recomendaciones (borrador cero) sirve de referencia para completar la plantilla de presentación de aportaciones.

La convocatoria estará vigente hasta el 18 de marzo de 2024.

Cómo participar en esta convocatoria de propuestas

Para participar en esta convocatoria de propuestas, regístrese en el Foro FSN, si aún no es miembro, o inicie sesión en su cuenta. Descargue la plantilla de presentación (inglés, francés, español) y suba el formulario cumplimentado a la casilla "Publique su contribución" de esta página web. Le rogamos que limite la extensión de sus contribuciones a 1 500 palabras y que adjunte el material de apoyo pertinente. Para cualquier asistencia técnica o la descarga o la carga de la plantilla de presentación, envíe un correo electrónico a [email protected].

Esperamos recibir sus contribuciones, que sin duda enriquecerán la Conferencia y sus resultados.
 

Cofacilitador:

Julie Bélanger, Oficial de Recursos Naturales (Biodiversidad), Oficina de Cambio Climático, Biodiversidad y Medio Ambiente, FAO


[1]El Simposio internacional “Agricultura, biodiversidad y seguridad alimentaria: de los compromisos a la acción” está organizado conjuntamente por la Universidad Laval (UL), la Organización de las Naciones Unidas para la Alimentación y la Agricultura (FAO), la Secretaría del Convenio sobre la Diversidad Biológica (CDB) y el Ministerio de Relaciones Internacionales y la Francofonía del Gobierno de Quebec.

Esta actividad ya ha concluido. Por favor, póngase en contacto con [email protected] para mayor información.

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Dr. SENY FAYE

MSDI Consulting (UDL-CCI, Lyon, France) and UGB (Senegal)
Senegal

Biodiversité, diversité biologique, agroécologie, agriculture biologique, agrobiologie, agriculture du vivant : de beaux concepts dans la théorie, mais leur opérationnalisation reste encore bloquée par un modèle agricole intensif. 
 

Nos recherches sur la délicate question de la relation entre l'agriculture et la biodiversité nous ont permis de découvrir des réalités pratiques relativement inquiétantes, au-delà des théories et des contre-vérités que nous entendons régulièrement. 

Une autre façon de dire qu'entre la théorie (conceptualisation) et la pratique (concrétisation), le chemin à parcourir est encore long et parsemé d’embûches pour sauver la biodiversité et en faire le soubassement de l'agriculture  durable de demain. 

*     « La biodiversité est aujourd'hui l'un des maîtres-mots de tout discours environnemental. Après une trentaine d'années de diffusion du terme, un examen attentif fait pourtant apparaître que son succès médiatique s'est accompagné d'un affaiblissement de sa validité scientifique. Ont surgi nombre d'arguments qui s'éloignent des faits avérés ou des analyses sérieuses, conduisant ainsi à un catastrophisme ambiant mal fondé. Loin de prendre le simple contre-pied des idées reçues et d'ouvrir la voie à un quelconque écoscepticisme, la prise en compte des réelles menaces qui pèsent sur le vivant demande une compréhension beaucoup plus fine de sa diversité et des mécanismes, évolutifs en particulier, qui la gouvernent et où l'aléatoire joue un rôle déterminant. Il s'agit ici rien moins que de proposer une refondation du concept de biodiversité, à la mesure de son importance et de l'intérêt qu'on doit y porter. La pensée écologique ne pourra que profiter de ce changement de perspective » selon Alain Pavé, 2019. Comprendre la biodiversité. Vrais problèmes et idées fausses, Éditions du Seuil, Collection Science Ouverte, CNL, Paris, p. 370 ;   

*     « Le système industrialisé de production d’aliments est un échec face à une crise mondiale telle que celle que nous traversons avec cette pandémie. Il faut un retour à une agriculture paysanne à dimension humaine et écologique. De la monoculture à l’usage massif de produits chimiques, de la déforestation au transport, à la transformation et à l’emballage des aliments, l’agriculture industrielle est responsable de 44% à 57% des émissions de GES. Ce modèle n’est pourtant pas aussi efficace qu’on le pense. La filière alimentaire industrielle pourvoit à l’alimentation de 30 % de la population mondiale en utilisant 75% des ressources agricoles, quand les agriculteurs de petite échelle nourrissent 70% de la population mondiale avec 25% de ces ressources » selon Aubron A., Carrard C., Dreyfus L., 2020. Courrier International (à la une), Numéro 1534, du 28 mai au 3 juin 2020, Éditions CI SA, Paris, p. 6-17 ;

*     « Peut-il exister une agriculture respectueuse de la nature ? Depuis l’alerte de la biologiste Rachel Carson prédisant dès 1962 des printemps silencieux, beaucoup d’efforts ont été accomplis pour réorienter les politiques agricoles. En vain. Si l’opinion publique est sensibilisée aux problèmes écologiques, le complexe agroalimentaire repousse la demande sociale. Tout comme l’agriculture industrielle est consubstantielle de la société industrielle, une agriculture écologique ne peut se développer en dehors d’une société écologique. Un changement de société de grande ampleur sera donc la condition de son avènement.  » selon Matthieu Calame, 2020. Enraciner l'agriculture. Société et systèmes agricoles, du Néolithique à l'Anthropocène, Éditions PUF, Collection ‘’L’écologie en Questions’’, Paris, p. 374 ;

*     « Longtemps considérée comme l'apanage d'une minorité d'originaux, l'agriculture biologique apparaît aujourd'hui comme une alternative de plus en plus crédible face à des modes de production intensifs, destructeurs et polluants. Ses défenseurs la décrivent comme une réponse efficace aux déséquilibres écologiques, économiques et sociaux induits par le système productiviste actuel. Ses opposants ne voient en elle qu'un refus systématique du progrès scientifique, et rappellent que des rendements élevés seront nécessaires pour nourrir une population mondiale en constante croissance. Quelle place pour l'agriculture biologique au XXIe siècle ? C'est à cette question cruciale que répond ce livre, en confrontant deux positions antagonistes, sous le regard impartial d’un spécialiste. À vous, ensuite, de vous forger votre propre opinion. » selon De Marc Dufumier, 2013. Agriculture biologique : espoir ou chimère ? Éditions Le Muscadier, Paris, p. 25 ; 

Après une lecture et analyse critiques de ces divers textes sur le développement durable, en général, et l'écologie en particulier, il est relativement simple de constater que l'agriculture biologique, au-delà de la simple théorie conceptuelle, est encore confronté à d'énormes difficultés pour sa réalisation concrète sur le terrain. 

En effet, dans notre monde davantage dominé par la globalisation capitaliste libérale, dont les corolaires sont le productivisme et le consumérisme, le modèle agricole intensif (agro-chimie, agrobusiness, ou agro-industrie), encore dominant, entrave fortement  la progression de  ce qui est appelé ''Agriculture du Vivant'' (Arnaud Daguin, Hervé Coves, Baptiste Maître, et al., 2020. Une agriculture du Vivant. Réconcilier la terre et les hommes, Éditions Libre et Solidaire, Collection Autonomia, Paris, p. 314).  

Dans cette économie de marché, orientée par la loi du ''Profit'', et avec une population mondiale en forte croissance, se pose alors la question de savoir comment ''Sortir du modèle intensif'' (Aubron A., Carrard C., Dreyfus L., 2020. Courrier International (à la une), Numéro 1534, du 28 mai au 3 juin 2020, Éditions CI SA, Paris, p. 6-17). 

En substance, le contexte de changements climatiques, de crise de la biodiversité et d’augmentation de la population , ainsi que des préoccupations de santé, nous amène à nous interroger : 

Comment les individus pourraient s'appuyer sur l'agriculture  pour construire leurs rapports aux autres, humains et non humains (la nature, la biodiversité) ? Comment l'agriculture pourrait-elle nourrir une humanité croissante et contribuer à la fois à la préservation d'une planète Terre déjà fragile ? Comment l'agriculture pourrait-elle continuer à contribuer à la croissance économique (richesse) par des exportations massives et être à la fois un instrument géopolitique et diplomatique à la solde des grandes puissances (États-Unis, Russie, Brésil, Canada, Argentine, etc.) ? Comment, dans un contexte de globalisation croissante des échanges commerciaux, l'agriculture pourrait-elle permettre  à des populations, notamment des sociétés en développement (Afrique, par exemple) de sauvegarder leurs patrimoines culturels immatériels ? Comment l'agriculture pourrait-elle garantir la sécurité alimentaire et lutter contre les concurrences déloyales (dumpings) au profit des pays en développement ? 

Une réponse cohérente à ces diverses interrogations pourrait créer une solide interconnexion entre biodiversité et agriculture et en faire un vrai facteur de développement durable en général (économique, sociétale et écologique). 



 



 



 


 

Dear FSN Forum, 

We are happy to share our contributions where we flag the importance of better accounting and considering agrobiodiversity (e.g., domesticated species). We share some insights from applying the Agrobiodiversity Index and our work on agricultural practices on biodiversity and other outcomes at the field and landscape level. 
We hope you will find our contributions useful and relevant to the symposium. 

All the best,

Natalia Estrada Carmona

Scientist 

Alliance of Bioversity and CIAT - CGIAR

Nous avons besoin d’un changement autant culturel que culturale.

Protection à perpétuité des milieux naturels par l’acquisition de terrains et par la négociation d’ententes de conservation avec des propriétaires privés. 

Conservation à perpétuité des terres agricoles hors de la spéculation (accessible à la relève), en production agricole durable, et en gestion collective.

Production agricole durable.

Dans ce document, le genre masculin est utilisé comme générique, dans le seul but de ne pas alourdir le texte.

L’Union des producteurs agricoles

L'Union des producteurs agricoles (UPA) représente 42 000 agriculteurs québécois qui exploitent 29 000 entreprises agricoles, ainsi que 30 000 producteurs forestiers. Regroupant 12 fédérations régionales et 25 groupes spécialisés, l’UPA a pour mission principale de promouvoir, de défendre et de développer les intérêts professionnels, économiques, sociaux et moraux des producteurs agricoles et forestiers du Québec.

Introduction

Offrir aux producteurs agricoles l'opportunité de partager leur expertise revêt une importance capitale dans tout processus décisionnel lié à l'agriculture et à la zone agricole. En l'absence d'implication des producteurs, des lacunes significatives dans les solutions envisagées peuvent survenir.

En premier lieu, l’UPA souhaite rappeler qu’à l’échelle mondiale, les producteurs agricoles devront répondre adéquatement aux besoins de presque neuf milliards d’humains, tout en valorisant et en conservant la nature. Ceci constitue un défi complexe que nous avons à relever et qui demandera que nous développions des approches et des outils nouveaux, notamment par une collaboration des producteurs et des chercheurs.

Importance de préservation de la zone agricole du Québec

Au Québec, la zone agricole cultivée ou en pâturage ne représente que 2 % du territoire total de la province, soit à peine 0,24 hectare par habitant. Cette proportion est six fois inférieure à celle de la moyenne canadienne, cinq fois moins élevée qu’aux États-Unis et deux fois moindre qu’en France.

Dans un contexte de croissance démographique tant au Québec qu'à l'échelle mondiale, associé à des défis économiques tels que l'inflation, des enjeux sociopolitiques comme les conflits internationaux, et une fragilité accrue dans la capacité de produire notre alimentation en raison des changements climatiques, il devient impératif de protéger et de garantir la capacité de production agricole, à la fois à l'échelle régionale, nationale et internationale.

Dans cette optique, il est crucial de préserver tant la zone agricole québécoise que mondiale, de toute conversion en zones urbaines (artificialisation) et de tout autre usage non productif afin de maintenir son usage pour la production d’aliments. L’UPA demande donc de respecter le principe de zéro perte nette pour la zone agricole et demande également le maintien et le développement des activités agricoles.

Contribution de la biodiversité agricole à la biodiversité du Québec

Les différents habitats de la zone agricole fournissent des ressources essentielles et diversifiées, comme la nourriture, l'eau et des sites de reproduction, à de nombreuses espèces. Par exemple, les champs cultivés peuvent être des aires d’alimentation pour les oiseaux granivores et insectivores, comme l’hirondelle rustique, tandis que les prairies sont favorables aux papillons et aux insectes pollinisateurs, comme les syrphes. Pour leur part, les coulées agricoles, les bandes riveraines, les fossés et les haies brise-vent jouent un rôle crucial, car ce sont des habitats pérennes aux espèces végétales plus diversifiées. Le sol héberge également de nombreuses espèces vivantes.

Notons qu’en cultivant les champs agricoles et en aménageant la forêt, les producteurs agricoles et forestiers ont agi comme des remparts contre l'artificialisation, démontrant ainsi leur contribution essentielle à la préservation de la biodiversité. Ils ont par ailleurs joué un rôle crucial dans la gestion des espèces exotiques envahissantes.

Implication des producteurs agricoles pour une meilleure cohabitation de leurs activités avec la biodiversité

Gestion durable des superficies consacrées à l’agriculture

Au Québec, des gestes concrets, comme les programmes gouvernementaux et les projets en agroenvironnement menés par des producteurs, sont posés depuis plus de 30 ans. L’engouement suscité par la récente Initiative ministérielle de rétribution des pratiques agroenvironnementales témoigne de l'engagement des producteurs agricoles envers la préservation de la biodiversité et de l'environnement. Cette Initiative, dirigée par le ministère de l'Agriculture, vise à reconnaître financièrement l'adoption par les agriculteurs de pratiques agroenvironnementales dépassant les exigences réglementaires et entraînant d'importants bénéfices environnementaux.

Depuis 1994, l’UPA et ses partenaires ont mis en œuvre diverses stratégies qui ont permis aux producteurs de se donner des outils collectifs et structurants qui sont, encore aujourd’hui, des piliers de l’action agroenvironnementale au Québec (ex. : développement d’un réseau de clubs-conseils en agroenvironnement, création de l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement). De plus, l'UPA s'engage activement, par sept projets provinciaux, aux côtés des producteurs agricoles pour promouvoir des pratiques bénéfiques pour l’environnement et la biodiversité. 

Réduction du risque des pesticides

Afin de réduire l’usage des pesticides en agriculture, des efforts sont investis en sensibilisation, en formation, en accompagnement et en recherche. Ainsi, les connaissances scientifiques et techniques s’approfondissent, que ce soit à propos de la réduction des risques liés à l’usage des pesticides ou de l’adoption de solutions de rechange.

Il faut savoir que le Québec utilise un indicateur de risque des pesticides, associant à chaque pesticide des indices de risque pour la santé et l'environnement. Les producteurs agricoles peuvent ainsi choisir leurs pesticides en fonction de ces risques. Cet outil a été développé par le ministère de l’Agriculture, le ministère de l'Environnement et l’Institut national de santé publique.

Par ailleurs, un bilan des ventes de pesticides est publié chaque année au Québec. Le bilan 2021 révèle une augmentation de 12 % de l’indicateur de risque pour l’environnement à l’hectare, par rapport à la période de référence de 2006 à 2008. Bien que le risque par hectare ait augmenté, la croissance du volume d'aliments produits sur cette surface a dépassé cette augmentation, ce qui a, en réalité, entraîné une diminution du risque par unité de volume. À titre d’exemple, la production de maïs a augmenté de 38 %, celle de pommes de 64 % et celle de petits fruits de 92 %.

De plus, on constate une augmentation des ventes de biopesticides et de pesticides à moindre risque au Québec, ce qui signifie que l’utilisation de ces produits est privilégiée par les producteurs agricoles par rapport à d’autres produits plus à risque.

Le dernier bilan des ventes indique aussi que, lorsque des solutions de rechange existent, les ventes de pesticides plus à risque diminuent rapidement (ex. : baisse de l’usage du chlorpyrifos grâce au développement de la méthode de lâchers de mouches stériles de l’oignon). 

Réduction de l’excès de nutriments perdus

Chaque année, les exploitations agricoles du Québec doivent démontrer qu’elles sont en mesure de gérer adéquatement les matières fertilisantes qu’elles produisent et utilisent. En effet, l’épandage de matières fertilisantes n’est permis que pour fertiliser le sol d’une parcelle en culture et doit être effectué en conformité avec un plan agroenvironnemental de fertilisation (PAEF) signé par un agronome. Le PAEF est un outil de gestion de la fertilisation dans l’entreprise réalisé annuellement qui vise à optimiser l’utilisation des fertilisants tout en réduisant les effets sur l’environnement. Il comprend une analyse des besoins en nutriments des cultures, l’évaluation des pratiques existantes et des recommandations personnalisées. 

Gestion durable des superficies consacrées à l’agriculture, une recette gagnante

Il incombe aux gouvernements d’affirmer leur rôle et d’assumer pleinement la responsabilité d’aller plus loin. Ils ont le devoir de soutenir et de pérenniser les efforts déployés en privilégiant une approche agroenvironnementale concertée, incitative et simplifiée sur le plan administratif, tout en assurant un financement adéquat et durable pour les prochaines décennies. Les investissements additionnels nécessaires doivent assurer, d’une part, la priorisation des actions les plus judicieuses sans compromettre la rentabilité de nos fermes et, d’autre part, le développement et le transfert de connaissances scientifiques permettant de faire des choix informés. Ces investissements doivent provenir en partie d’un financement du gouvernement du Québec, mais également de sources externes. En ce sens, nous demandons que les conditions et paramètres soient mis sur pied par le gouvernement pour faciliter des investissements justes et durables en agroenvironnement.

Nous recommandons également :

  • que l’implication et les bons coups des producteurs agricoles, depuis plusieurs années, soient reconnus et valorisés par les gouvernements et la société;
  • que les producteurs agricoles soient reconnus comme des acteurs incontournables et qu’ils participent à l’élaboration, à la mise en œuvre et à l’évaluation de tous les plans stratégiques à tous les paliers touchant la biodiversité;
  • que leur opinion soit prise en compte de manière prépondérante lorsque des mesures prennent effet sur leurs terres ou qu’elles puissent perturber leurs activités.

Afin d’améliorer la cohabitation entre les activités agricoles et la biodiversité, de nouveaux investissements issus d’une concertation avec le milieu agricole sont nécessaires pour :

  • conduire des recherches pour développer des solutions novatrices, augmentant la productivité agricole en contexte de changements climatiques tout en améliorant les habitats pour la biodiversité agricole. Une approche collaborative, inclusive et concertée telle que celle des laboratoires vivants pourrait être utilisée;
  • accroître les ressources dédiées aux programmes de reconnaissance des bonnes pratiques et de financement des pratiques agroenvironnementales pour couvrir la mise en place, l'entretien et les pertes financières éventuelles;
  • consolider le financement des ressources professionnelles pour l’accompagnement technique des producteurs agricoles tout au long de leur démarche d’adoption de bonnes pratiques pour la biodiversité;
  • sensibiliser et former les producteurs et les conseillers agricoles afin qu’ils connaissent mieux les pratiques favorables à la biodiversité.

La conservation et la gestion de la biodiversité des ressources génétiques pour adapter l’agriculture aux changements climatiques au Québec : vers une vision renouvelée ? 

Hugo Martorell, Coordinateur du programme régional au Québec | Sème l’avenir ____________________________________________________________________________

La mission de Sème l’avenir est de renforcer la souveraineté alimentaire en travaillant avec des partenaires pour améliorer la biodiversité et promouvoir des systèmes semenciers agro-écologiques et territorialisés. Sème l'avenir anime les réseaux de semenciers et d’agriculteurs, renforce leur capacité, offre des formations et coordonne des projets de recherche appliquée afin d'augmenter la qualité, la quantité et la diversité des semences au Québec et au Canada (L’Initiative de la famille Bauta sur la sécurité des semences). Sème l’avenir oeuvre aussi avec des organisations paysannes à l’international : en Afrique (Ethiopie, Kenya, Tanzania, Togo, Guinea-Bissau, Sénégal, Burkina Faso, Mali, Ghana), en Amérique du Sud (Honduras, Guatemala, Nicaragua, Bolivie et Cuba) et en Asie (Népal, Timor Leste).

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Les changements climatiques ont et continueront d’avoir des impacts majeurs sur la production agricole québécoise. Selon Ouranos, les températures annuelles dans le sud du Québec augmenteront de 2 à 4⁰C d’ici 2050, avec pour conséquences des extrêmes de température, des événements de pluie et des gels-dégels hivernaux. Ces conditions risquent d'endommager les cultures et de favoriser les ravageurs, ce qui pourrait avoir un impact sur le rendement et augmenter l'utilisation de pesticides et de fertilisants par les agriculteurs.

La perte de biodiversité est un problème majeur pour la pérennité du milieu agricole. Les semences sont la source de cette biodiversité. Sans semences, il n’y a pas de végétaux, pas d’agriculture, et pas de nourriture. Assurer la diversité génétique garantit notre sécurité alimentaire et notre résilience. On observe une diminution marquée de la diversité génétique des cultures, due entre autres à l’agriculture industrielle, l'uniformisation des cultures et la consolidation de l'industrie des semences.La FAO estime que 75 % de la diversité des ressources génétiques végétales a été perdue entre 1900 et 2000 (2). Aux États-Unis et au Canada, le déclin de la diversité végétale touche toutes les espèces à des niveaux variables. (3)(4) Selon Semences du patrimoine, la proportion des cultivars commercialisés au Canada équivaut à seulement 10% des ressources conservées dans les banques de gènes.

Le secteur agricole a besoin des capacités et ressources pour cultiver et reproduire efficacement une grande variété de semences et cultivars résilients aux changements climatiques. Faute de marchés, de ressources et de formation, les fermes québécoises s’approvisionnent presque exclusivement auprès de fournisseurs d’intrants et du marché de l’importation plutôt que de cultiver eux-mêmes leurs semences. Cette dépendance aux sources externes entraîne plusieurs inconvénients: homogénéité génétique, vulnérabilité des cultures, dépendance aux intrants chimiques, et restrictions à la reproduction des semences; des tendances qui représentent une problématique majeure pour s’adapter aux changements climatiques. 

La conservation et la gestion de la biodiversité des ressources génétiques est une stratégie incontournable pour l'adaptation aux changements climatiques. Depuis les années 1980, il y a eu des mutations importantes dans la recherche et développement en génétique végétale. La principale tendance est celle du désengagement gouvernemental et un délaissement de la recherche au secteur privé. Il reste à savoir si ces programmes répondent aujourd'hui aux besoins de la société et des agriculteurs en matière de biodiversité, de santé publique et des écosystèmes, d’adaptation aux changements climatiques et de vitalité socio-économique locale. En effet, les programmes privés ont plutôt tendance à se concentrer sur des cultures de commodité en production conventionnelle destinées au marché animal ou de l’exportation. 

Aujourd'hui, le cas québécois de la conservation et la recherche phytogénétique pour l’agriculture est décentralisé et  complexe. Les avantages d’avoir des programmes publics ou semi-publics sont nombreux car la sélection se fait pour les conditions pédoclimatiques et les marchés locaux avec un potentiel pour des espèces végétales moins communes. L’accent est aussi mis sur des gains génétiques sur le long terme, plutôt que sur la commercialisation de variétés sur le court terme. Les programmes publics ou semi-publics sont davantage redevables aux parties prenantes sur le territoire et les améliorateurs génétiques sont plus accessibles pour transmettre leurs connaissances. Enfin, les objectifs économiques peuvent être contrebalancés avec les préoccupations sociales et environnementales contemporaines. 

On compte une dizaine de programmes de sélection végétale au Québec entièrement ou partiellement dans le secteur public.  

  • Les centres de recherche conventionnés :  le Consortium de recherche sur la pomme de terre du Québec (CRPTQ), le Centre de recherche sur les grains (CEROM) et le Centre d'expérimentation et de développement en forêt boréale (CEDFOB)
  • Les universités ou cégep : le McGill Pulse Breeding and Genetics Lab, l’Institut national d’agriculture biologique (INAB) et le Centre de recherche et d'innovation sur les végétaux (CRIV) de l’Université Laval.
  • Des organismes à but non lucratif : REAP-Canada, qui améliore le panic érigé, et Sème l’avenir, qui œuvre sur une dizaine de cultures avec les agriculteurs agroécologiques.
  • Des organismes publics : Agriculture et Agroalimentaire Canada, qui travaille sur la luzerne.

Le secteur privé est aussi dynamique. 

  • Des regroupements d’agriculteurs se sont créés pour gérer leurs propres programmes de développement de variétés : la Pomme de demain, la Fondation Laitue, la Coop Agrobio du Québec, Patate Lac St Jean et Solio (Coop Fédéré).
  • Les programmes exclusivement privés sont spécialisés dans les grandes cultures : Semican, Céréla, le centre de recherche Nevico inc. et Prograin. 

Le nombre et la diversité des programmes de recherche en phytogénétique est un atout pour le Québec. Cet écosystème gagnerait à être davantage étudié considérant que les objectifs, méthodes, ressources et besoins de chaque programme varient. Contribuent-ils à l'adaptation aux changements climatiques et à la diffusion des pratiques agro-écologiques ? Favorisent-ils l’autonomie et le renforcement des capacités des agriculteurs ? Une concertation et coordination accrue, le partage de bonnes pratiques et une mutualisation des forces vives à l'instar de la Organic Seed Alliance aux États-Unis et du consortium Live Seeding en Europe est une piste prometteuse pour ces programmes. Enfin, l’accès à des investissements ciblés sur le long terme est un ingrédient clé, tout particulièrement pour les programmes d’intérêt public.

Sème l’avenir travaille de façon transversale aux programmes de gestion et de conservation des ressources génétiques en mettant l’accent sur la recherche participative menée par les fermes agroécologiques. Les axes de travail incluent la formation des agriculteurs, la recherche appliquée à la ferme et le réseautage des acteurs. Pour Sème l’avenir, la gestion de la biodiversité des ressources génétiques prend de l’intérêt lorsque les semences et le matériel de propagation sont : 

  • Reproduits selon des pratiques agro-écologiques;
  • Développés et reproduits au Québec; 
  • Reproductibles (à pollinisation libre) et sans biotechnologies 
  • Reproductibles librement sans restrictions de propriété intellectuelle;
  • Hétérogènes et diversifiés sur le plan génétique;
  • Développés directement par les agriculteurs ou par des améliorateurs génétiques publics en collaboration avec les agriculteurs.

Ces principes sont à contre-courant du modèle commercial au Québec et au Canada. C’est pourquoi, en pratique, Sème l’avenir travaille avec des partenaires en espérant maximiser la combinaison des éléments cités.  Dans ce contexte, l’organisme compte une centaine d’expériences menées par les agriculteurs et des conseillers pour maintenir et adapter des ressources génétiques, ainsi que de nombreuses initiatives citoyennes (47 bibliothèques de semences et 18 Fêtes de semences recensées au Québec).

La conservation et la gestion de la biodiversité des ressources génétiques est une stratégie incontournable pour répondre aux objectifs d'adapter l’agriculture aux changements climatiques, réduire ses émissions de gaz à effets de serre et favoriser la sécurité alimentaire du Québec. Pour cela, les organisations et les différents paliers de gouvernement devront se doter d’une vision renouvelée à la hauteur des enjeux. 

Références : 

  1. https://www.ouranos.ca/fr/agriculture-impacts
  2. https://www.fao.org/news/story/en/item/46803/icode/
  3. https://link.springer.com/chapter/10.1007/978-3-319-25637-5_4
  4. https://www.fao.org/3/w7324e/w7324e.pdf

The widespread adoption of biodiverse, agroecological agroforestry systems is a viable and effective way of integrating biodiversity into agriculture, recuperating degraded land and natural water sources, diversifying farmers' sources of income and diets, and addressing climate change. Small farmers in all biomes of Brazil are on the leading edge of the development of agroforestry systems, inspired by indigenous knowledge and practices, which emulate, accelerate and optimize the natural processes and cycles of forests and produce a wide range of foods (fruit, vegetables, grains, cereals, nuts, etc.), future sources of timber and medical plants, all in abundance. These systems are already being adapted to the climates and growing conditions of other parts of the world, including North and Central America, other countries in South America, Africa, and Australia. 

It is important to note that since these AFSs are inserted in the cycles present in all living systems, they help restore the natural processes that ensure the continuity of life in the system, such as natural regeneration, seed dispersal, pollination (i.e., the natural processes that maintain and expand forests), food chain complexification, and the increase in the population of microorganisms, etc. This all leads to a greater diversity of not only plant, tree and animal species, but also of natural processes.

As modern, industrial agriculture is designed to produce short-cycle edible plants in monocultures and animal protein in open areas or clearings, while preventing the natural succession of species and the return of forests, it is, in fact, incompatible with the goal of increasing biodiversity. Minor changes to this model will not be enough to alter its general tendency to further the degradation of land and the depletion natural resources. Other more effective systems based on a vision in which humans actually see themselves as one part of nature and are aware that they can and must use their intelligence and physical labour to work in harmony with people and nature, particularly trees and forests, to produce our food and regenerate the planet exist and are the most effective way of integrating biodiversity into agriculture.  

Mr Guillermo Spika

Representation of the Argentine Republic to FAO/IFAD/WFP
Italy
Esteemed FSN Secretariat,
 
I hope this email finds you well and safe.
 
To begin with, Argentina would like to express its gratitude for the invitation to participate in the process of the “call for experiences, best practices and scalable solutions for the integration of biodiversity into agriculture” in the frame of the International Symposium “Agriculture, Biodiversity and Food Security”.
 
In this vein, Argentina would like to submit the following documents and inputs to contribute to this crucial process:
 
a.- Template for submissions completed by the Under-secretariat of Environment of Argentina.
b.- Comments on the Zero Draft version of the recommendations under the track-change modality.
c.- General information on Argentina’s public policies to combat soil degradation and desertification elaborated by the National Directorate of Planning and Environmental Management of Territory.
 
It is important to note that the aforementioned documents are provided in Spanish.
 
Finally, in case you require additional clarifications, please, do not hesitate to contact our Mission.
 
Best regards,
 
Guillermo Spika
Alternate Permanent Representative
Representation of the Argentine Republic to FAO/IFAD/WFP

Introducing salt tolerant crops to the coastal Lebanese area

Seawater intrusion into coastal areas threaten agricultural biodiversity and reduces the selection of cultivable cash crops. The Lebanese coastal area is affected by groundwater salinity resulting from the reduction of surrounding recharge zone caused by urban expansion and seawater intrusion into coastal aquifer largely used for irrigation of greenhouse and open field vegetable and fruit crops. To overcome this situation and fill the gaps in food production, salt tolerant millet (Pennisetum Glaucum) and okra (Abelmoschus esculentus) were introduced for the first time in 2016-2017 and 2018-2019 by the IAEA-FAO joint project: RAS-5072- Developing Effective Practices to Combat Desertification. We tested the performance of these crops for biomass production using different level of saline irrigation water (2-4-8-12 dSm-1 for forage millet and 6, 9, 12 and 15 dSm-1 for okra). Results showed the possibility of irrigating both crops on the widely spread sandy loam soil without economic and environmental losses using water with ECw equivalent to 8 and 12 dS m-1, respectively. Millet provided higher dry matter and showed good ability for N recovery and applied fertilizers N uptake irrespective of the level of salinity. Okra provided high yield under high water salinity level reaching 12 dS m-1 while maintaining optimal canopy temperature and chlorophyll content. He paper on okra performance under salinity stress is under review. We attached the published article on millet. Results indicate good potential for disseminating the cropping of forage millet and okra on the salinity affected coastal areas of drylands to secure a cover summer crop, support food production and biodiversity, provide additional source of feed crops and reduce the import of forage and meat in the country. 

Greeting 
 
Creation of useful lines of plants and accurate recognition of their germplasms and implementing full diallele crossing among useful lines will provide fast access to the new cultivars with new and more useful characteristics such as earliness, resistance to salinity, drought and more carbon absorption in the environment. This method is extremely fast in comparison with natural biodiversity.
 
Thanks