Ebola et sécurité alimentaire et nutritionelle en Afrique de l’Ouest: faire face aux défis
La présente consultation en ligne est initiée par la Plateforme des Alliances contre la faim et la Malnutrition de l’Afrique de l’Ouest en lien avec le Forum FSN en Afrique de l’Ouest. Elle vise à lancer le débat sur Ebola et la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’Ouest pour recueillir des propositions de stratégies dans le but d’anticiper une crise alimentaire et nutritionnelle généralisées dans les prochains mois en Afrique de l’Ouest.
L'épidémie d'Ébola (cliquer ici pour en savoir plus) a été officiellement déclarée le 22 mars 2014 en Guinée, elle a atteint quatre autres pays (Liberia, Nigeria, Sierra Leone et Sénégal), a touché plus de 8.000 personnes et a causé plus de 4.000 décès.
La communauté internationale a sous-estimé l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest tant elle menace la sécurité et les bases fragiles de la société et de l’économie de toute une sous-région à cause de la porosité des frontières, des habitudes alimentaires, cultuelles et culturelles puis de l’intégration poussée des communautés dans l’espace.
Ebola en plus d’être un problème de santé et de société est devenu une menace à la sécurité alimentaire et à la croissance. L'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), alarme sur le risque de pénuries alimentaires au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée. La sécurité alimentaire de ces pays, selon la FAO, est menacée par le manque de main d'œuvre, l'arrêt du commerce transfrontalier et les pénuries dues à la maladie. Depuis que des zones de quarantaine ont été mises en place et que des restrictions aux déplacements ont été ordonnées dans ces pays, alerte Bukar Tijani, Représentant régional de FAO pour l’Afrique, « l’accès à la nourriture est devenu un grave problème pour beaucoup d’habitants des trois pays concernés et leurs voisins ».
Les pays touchés pâtissent déjà de pénuries de denrées alimentaires et d’eau potable et d’un effondrement de l’économie causé par l’interruption des échanges, des vols commerciaux et des travaux de récolte, en raison de l’épidémie. Les troubles sociaux, le chaos et les exodes engendrés entraînent une nouvelle propagation du virus.
Selon la FAO, Ebola menace sérieusement la récolte en Afrique de l'Ouest. L'agence spécialisée de l'ONU a lancé "l'alerte spéciale" pour la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, les trois pays les plus touchés par Ebola. Les campagnes agricoles du riz et du maïs seront particulièrement affectées. Les pénuries alimentaires et les flambées des prix seront à craindre dans les prochains mois. Dans un communiqué, la FAO indique que « les restrictions aux déplacements des personnes ont sérieusement limité le mouvement et la commercialisation des aliments ». Le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé une opération d'urgence à l'échelle régionale prévoyant quelque 65.000 tonnes de nourriture en faveur d'1,3 million de personnes.
« Même avant l'épidémie d'Ebola, les ménages de certaines zones touchées consacraient jusqu'à 80 pour cent de leurs revenus à la nourriture », a indiqué Vincent Martin, Chef du Réseau de résilience de la FAO basé à Dakar, qui coordonne l'intervention de l'Organisation. « Avec ces dernières flambées des prix, ils ne peuvent plus du tout se permettre d'acheter d'aliments. Cette situation pourrait avoir des retombées sociales susceptibles d'entraîner de fortes répercussions sur les mesures de confinement de la maladie ».
Selon la Banque mondiale, l'Afrique de l'Ouest battait tous les records des prévisions de croissance pour 2014 et 2015 hypothéqué dans les trois pays les plus touchés par le virus: le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée. Cela représente une perte de revenus de 359 millions de dollars. Pour la sous région, c'est beaucoup. « L'impact est déjà mesurable en terme de perte de production, de hausse du déficit fiscal, d'inflation en hausse, de baisse du revenu réel des ménages et de plus grande pauvreté », précisent les experts de la Banque mondiale.
Indirectement, c'est l'économie tout entière de ces pays qui est menacée. Le commerce, les transports, l'hôtellerie, la construction… sont touchés.Les experts de la Banque mondiale évoquent l'impact indirect lié aux réactions de peur, de panique ou du principe de précaution des agents économiques.
Des actions immédiates doivent également être mises en place pour éviter une potentielle crise alimentaire et nutritionnelle à court à moyen et à long terme dans la sous-région.
Questions aux participants :
- Quels sont les risques qu’encourent l’Afrique de l’Ouest en ce qui concerne l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et quelles catégories de personnes seront les plus touchées ? Justifier votre réponse.
- A cause d’Ebola, les populations ne peuvent plus prendre les viandes de brousse parce que ces animaux sont les vecteurs à risques et les habitudes nutritionnelles doivent changer pour fortement diminuer les risques de contamination. Actuellement, une rué et une forte pression sur le cheptel élevé rendent prohibitif l’accès à la viande. Il faut au plus vite proposer des voies pour accéder à la viande aux populations. Quelles propositions faites-vous ?
- Quelles conséquences le risque de contamination de la maladie peut avoir sur la chaîne de production agricole, d’élevage, de pêche, de transformation des produits agricoles, de transport des zones de production vers les grands centres de consommation que sont les villes ?
- Le chômage consécutif à la fermeture des entreprises pour cause d’Ebola ainsi que d’autres dommages collatéraux auront des effets sournois qui ne feront que ralentir les efforts et moyens de lutte mais aussi laisseront des traces sur l’économie. Du coup l’insécurité alimentaire et la malnutrition prendront une ampleur difficile à maîtriser dans la sous-région. Pouvez-vous recenser les dommages collatéraux que la fermeture des unités de production, des écoles et autres peuvent induire ? Y a-t-il possibilité dans ce cas de s’attendre à un accès facile à la nourriture dans les villes ? A quels risques peut-on s’attendre dans les prochains mois ? Que faire ?
- Quels rôles les acteurs (Etats, UEMOA, CEDEAO, UA, Organisations interétatiques de l’Afrique de l’Ouest, Organisations internationales, Coopération internationale, communauté internationale, les ONG, les OING) peuvent-ils jouer dans le but d’anticiper sur tous les causes de ces problèmes de sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que leurs conséquences ?
- Dans le contexte décrit, que peut faire la Plateforme des Alliances contre la faim et la Malnutrition de l’Afrique de l’Ouest pour insuffler un sursaut et une dynamique d’action au niveau des acteurs à tous les niveaux en vue de :
- Préserver les petits producteurs et les agriculteurs familiaux ?
- Faire intégrer la dimension Ebola et autres épidémies dans le droit à l’alimentation en Afrique de l’Ouest ?
- La mobilisation générale pour une vraie faim Zéro en Afrique de l’Ouest ?
F. Tékpon Gblotchaou
Président de la Plateforme des Alliances Contre la Faim et la Malnutrition de l'Afrique de l'Ouest, Benin
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Félix Tékpon Gblotchaou
Bonjour chers amis membres du forum FSN,
Le 20 octobre dernier, une discussion a été lancée sur le Forum FSN. Cette discussion a porté sur le thème « Ebola et sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’Ouest : faire face aux défis ». Elle était prévue prendre fin le 10 Novembre 2014. Mais à cause de la délicatesse du sujet, la fin de cette discussion a été prorogée jusqu’au 14 Novembre. A présent que la discussion, la discussion prend fin le virus continue ses ravages : 5177 morts. Je voudrais en guise de mot de clôture dire merci à vous qui y avez pris part et à tous ceux qui en ont pris connaissance et, pour une raison ou pour une autre n’ont pas pu contribuer.
Parler de l’épidémie à fièvre Ebola est d’autant compliqué qu’il serait difficile d’aborder ses impacts sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Les personnes qui ont pris part à cette discussion ont osé. Et par la présente, je leur dis toute la reconnaissance de la Plateforme des Alliances contre la faim et la malnutrition de l’Afrique de l’Ouest (PAAO) et celle du Forum FSN pour leurs contributions. Pour revenir aux contributions, je me suis rendu compte qu’elles ont été très riches et comblent les attentes. Pour faire un point très en surface, deux des pays les plus touchés ont contribué : Guinée et Sierra Léone (Alain GRAMON, Françis WEBBER et Mohamed Aruba SHERIFF). Loin du continent africain, trois contributions sont venues de l’Europe : Espagne (01 contribution) et Italie (03 contributions). Le reste provient du Bénin (01 contribution), du Burkina Faso (01 contribution), de la Côte d’Ivoire (01 contribution), du Niger (01 contribution), du Sénégal (01 contribution) et du Togo (03 contribution). Le Togo a battu le record en nombre de contributions. Pour ce qui concerne la qualité, toutes les contributions répondent à nos attentes. D’ici peu, nous allons partager avec vous le document final issu de cette consultation. Mille fois merci à vous tous.
Tékpon GBLOTCHAOU
Dear FSN Forum members,
Attached is the Sierra Leone Food Security Alert in the context of ebola outbreak
Kind regards
M A Sheriff.
Dear members of the FSN Forum in West Africa,
I would like to share with you the latest press release of Hilal Elver, Special Rapporteur on the Right to Food, on the threats caused by Ebola to food security. The message is also available online at: http://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=15276&LangID=E
Mauricio
[ENGLISH VERSION]
West Africa on the brink of a major food crisis as Ebola threatens food security
GENEVA (11 November 2014) – As Ebola continues to ravage West Africa, leaving more than 4000 people dead, the region is now on the brink of a major food crisis, the United Nations Special Rapporteur on the right to food, Hilal Elver, has warned today.
“While the countries hardest hit by the Ebola crisis struggle to contain the devastating virus, they now face a new challenge with experts predicting that over a million people in the region need food aid to allay shortages,” Ms. Elver said.
“Farmers in West Africa have been severely affected by this crisis, with fear and panic resulting in many having abandoned their farms, this in turn has led to a disruption in food production and a soaring rise in food prices,” she noted. “Staple crops such as rice and maize will reportedly be scaled back due to shortages in farm labour with potential catastrophic effect on food security.”
Agriculture is the main economic activity in West Africa with two thirds of the population dependent on farming. “The closure of border and sea crossings, a reduction in regional trade, along with a decline in foreign investment, and diminished purchasing power of tens of thousands of already vulnerable households, leaves these countries in a precarious situation in relation to food security and access to an adequate and nutritional diet,” the expert explained.
Ms. Elver also expressed her deep concern at reports suggesting that, in some cases, communities are facing food shortages due to poor road accessibility, while others have been threatening to evade quarantine because of lack of food supplies.
“In situations where Governments have imposed quarantine on communities or requested for self-quarantine, access to food should be strictly ensured,” urged the human rights expert.
The Special Rapporteur called on the international community to do everything in its power to ensure that the already existing food shortages in these countries, are mitigated, adding that measures must be taken, with immediate effect, to restore infrastructure and ensure food security to stricken communities.
***
Hilal Elver (Turkey) is a Research Professor at the University of California, Santa Barbara. She was appointed Special Rapporteur on the Right to Food by the Human Rights Council in 2014. The Special Rapporteurs are part of what is known as the Special Procedures of the Human Rights Council. Special Procedures, the largest body of independent experts in the UN Human Rights system, is the general name of the Council’s independent fact-finding and monitoring mechanisms that address either specific country situations or thematic issues in all parts of the world. Special Procedures’ experts work on a voluntary basis; they are not UN staff and do not receive a salary for their work. They are independent from any government or organization and serve in their individual capacity. Learn more: http://www.ohchr.org/EN/Issues/Food/Pages/FoodIndex.aspx
[TRADUCTION FRANCAISE]
L'Afrique occidentale est sur le point de connaître une crise alimentaire majeure en raison de la menace que représente le virus Ebola pour la sécurité alimentaire
GENÈVE (11 novembre 2014)-Dans le contexte des ravages causés par le virus Ebola en Afrique occidentale où plus de 4000 personnes ont déjà perdu la vie, la région est aujourd'hui à deux doigts de connaître une crise alimentaire majeure, comme l'a souligné aujourd'hui la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur le droit à l'alimentation, Hilal Elver.
Selon Mme Elver, « Alors que les pays les plus touchés par la crise l'Ebola continuent de lutter contre ce virus dévastateur, ils sont aujourd'hui confrontés à un nouveau défi ; en effet, selon les experts, plus d'un million de personnes vivant dans la région vont avoir besoin d'aide alimentaire pour faire face aux pénuries ».
Elle indique que « les agriculteurs d'Afrique occidentale ont été profondément touchés par cette crise et les sentiments de crainte et de panique ont poussé beaucoup à abandonner leurs fermes, ce qui se traduit par une interruption de la production et une flambée des prix des denrées alimentaires. » « Les rapports signalent que les cultures de produits de base comme le riz et le maïs seront réduites en raison de la pénurie de main-d’œuvre agricole, entraînant des effets potentiellement catastrophiques sur la sécurité alimentaire. »
L’agriculture est la principale activité économique d'Afrique occidentale et deux tiers de la population dépendent des activités agricoles. « La fermeture des passages frontaliers et maritimes, la réduction des échanges commerciaux régionaux, ainsi qu'un fléchissement de l'investissement étranger et une baisse du pouvoir d'achat de dizaines de milliers de ménages déjà vulnérables conduisent, dans ces pays, à une situation de précarité en matière de sécurité alimentaire et d'accès à un régime alimentaire adéquat et nutritif, » signale l'experte.
Mme Elver a également fait part de sa profonde préoccupation devant certains rapports selon lesquels, dans certains cas, les communautés connaissent des pénuries alimentaires en raison de problèmes d'accessibilité routière, et d'autres menacent de rompre la quarantaine en raison du manque d'approvisionnements alimentaires.
L’experte en droit humain insisté sur le fait que « là où les gouvernements ont imposé des quarantaines aux communautés ou ont demandé une mise en quarantaine volontaire, il est indispensable d'assurer l'accès aux aliments. »
La Rapporteuse spéciale lance un appel à la communauté internationale afin que celle-ci fasse tout ce qui est en son pouvoir pour garantir que les pénuries alimentaires existantes dans ces pays soient résorbées et que des mesures soient adoptées, avec un effet immédiat, pour rétablir l'infrastructure et assurer la sécurité alimentaire des communautés touchées.
***
Mme. Hilal Elver (Turquie) est une professeur de recherche à l'Université de Californie, Santa Barbara. La Rapporteuse spécial est une experte indépendante, nommé par le Conseil des droits de l’homme, chargé d’examiner la situation d’un pays ou un thème particulier lié aux droits de l’homme et d’en rendre compte. Il s’agit d’une fonction honoraire qui ne fait pas de l’expert un membre du personnel de l’ONU et pour laquelle il ne perçoit aucune rémunération. http://www.ohchr.org/FR/Issues/Food/Pages/FoodIndex.aspx
Réponse 1 : Si des mesures conséquentes ne sont pas prises pour freiner cette épidémie d Ebola et que par malheur le mal se repend sur les autres pays, les communautés mourront de faim et non d Ebola. Il faut tout faire pour contenir la maladie dans ces 3 pays et travailler d’arrache pied pour son éradication.
Réponse 2 : Vous annoncez que les viandes de brousses sont causes majeurs de contamination. Un intervenant que j ai lu a rétorqué qu’en Afrique de l’Ouest, même les animaux dits élevés vont pâturer dans les brousses. Mais alors ou se trouve le mal en brousse ? Je voudrai qu’on précise comment l’animal se contamine ? Cela permettra aux éleveurs d éviter la contamination du cheptel.
En attendant de voir clair, il faut privilégier les aliments riches en protide tel que le haricot, le Maringa et les viandes importées poule de race, poisson.
Reponse 3 : La maladie qui attaque toutes les couches sociales, va sans nul doute détruire les bras valides. Du fait que l agriculture est artisanale en Afrique de l Ouest, la production va baisser et la malnutrition généralisée va s’installer.
Réponse 4 : la fermeture des entreprises augmente de facto le nombre de bouches à nourrir au sein des ménages déjà surchargés des enfants.
Réponse 5 : Les acteurs doivent intensifier la sensibilisation auprès des communautés pour réduire le taux de contamination. Ebola n épargnant personne, les acteurs doivent être formés et protégés si non ils seront les premières victimes collatérales.
La CEDEAO, les Etats, l UEMOA, l UA…etc doivent s investir d avantage dans la lutte par le financement de la recherche des stratégies locales luttes contre Ebola. Je voudrai dire investiguer chez les guérisseurs traditionnels pour savoir s il n existe pas des remèdes locales à la maladie.
Réponse 6 : Il faut intensifier la sensibilisation de lutte contre la contamination chez les producteurs et les agriculteurs familiaux.
Avec Ebola devant les portes, le slogan « la faim zéro » est utopique. Il faut bouter Ebola et penser à ce joli slogan.
Sierra Leone Alliance Against Hunger and Malnutrition (SLAAHM) response.
Questions to participants:
- What are the risks incurred in West Africa concerning food and nutrition insecurity and what categories of people will be the most affected? Justify your answer.
- Risks of virus spill-over from wildlife to humans
- cost of food especially imported will be very high due to scarcity and access to domestic food
- increase in the population of bush animals in the forest will serve as a threat to the production of food and cash crops in the country
- continuous closure of community markets (Luma’s) may lead to destruction of perishable goods and hence leads to high rate of poverty among farmers
- Nutrition level of pregnant women, lactating mothers and children under five years of age will be drastically reduced.
Affected categories:
- Peasant farmers
- Pregnant women
- Lactating mothers
- Under five children
2. Due to Ebola, the population can no longer eat bush meat because these animals are the vectors of risk and the nutritional habits must change to substantially reduce the risks of contamination. Currently, a rush and huge demand for the livestock raised makes acquiring meat prohibitive. It is necessary to propose as soon as possible some means for the population to get meat. What do you propose to do?
- rearing of more domesticated animals at household level
- provide access to veterinary services
3. What consequences can the risk of catching the disease have for the agricultural production chain, cattle raising, fishing, agricultural products processing, transport from production areas to the major consumption centers represented by the cities?
- Lack access to some farming communities due to government restrictions on especially
entrance to some quarantine communities
- Increase in accidental cases
- High cost of transportation
- Mechanical breakdown of trucks entering those communities
4. Unemployment following the closing of businesses due to Ebola as well as other collateral damage will have less obvious effects which will not only slow down the efforts and means of fighting the disease but also will leave marks on the economy. All of a sudden food insecurity and malnutrition in the sub-region will assume proportions difficult to control.
Can you identify the collateral damage that the closing of production units, schools and others could cause? Is it possible that in this case there is an expectation of easy access to food in the cities? What are the risks foreseen in the next months? What is to be done?
DAMAGES
- The producers have been dislocated for fear of the disease
- Most of the indigenous master farmers have died
- There will be food insecurity
- Grain reserve has been utilized by farmers due to food scarcity
- Reserved budget meant for farm family sustainability has been consumed for upkeep
- Increase in wild life does resulting in damage of farming produce
ACCESS
No access.
RISK FORESEEN
- There will be acute food shortage with traders/commercial creating artificial scarcity
- There will increase malnutrition among pregnant women, lactating mothers and children below five years
5. What roles can the actors: States, WAEMU, ECOWAS, AU, Intergovernmental Organizations of West Africa, International Organizations, International Cooperation, International Community, NGOs and International NGOs play in anticipating all the causes of these problems of food and nutrition security as well as their consequences?
- Build the capacity of the Alliance at National level to coordinate the activities of its operations
- Collaborate with the Alliance in all it’s planning on issues relating to Food and Nutrition security in the country.
- Provide funding support to the Alliance
- Monitor and document activities implemented by the Alliance.
6. In the context described, what can the Platform of Alliances against Hunger and Malnutrition in West Africa do to galvanize actors at all levels into dynamic action with the objectives of :
- Saving the small producers and family farmers?
- Integrating the Ebola effect and other epidemics into the right to food in West Africa?
- A general mobilization to achieve a real Zero Hunger situation in West Africa?
- Support Smallholder Commercialization Programme (SCP) through awareness raising for restructuring of the Agricultural Business Units (ABCs) to improve on their productivity across the country.
- Assist the Ministry of Agriculture, Forestry and Food Security (MAFFS) in the dissemination and popularization of the findings of the assessment on the impact of Ebola outbreak on food production activities in farming communities in the country through radio and TV discussions and to also to be represented on the team in the planning meetings of this activity.
- Popularize improved Food production, storage and utilization for effective nutrition
- Conduct Awareness Raising, communication and sensitization activities on Ebola Virus Disease (EVD) with decentralized authorities and communities at risk (farmers, hunters) in partnership with key stakeholders (Government, UN organizations, INGOs and local NGOs).
- Collaborate with other CSOs that operate in the food security sector to come up with a position statement on the socio – economic impact of Ebola on farmers in the country.
- Engage Civil Society Organizations with interest in food and nutrition security to have a broad base support for the activities of the Alliance.
SLAAHM wants to see those most affected by hunger and malnutrition capacitated to take the lead in the planning and implementation of key activities on the initiative. Since the majority of women, children and men most affected by Hunger and Malnutrition fall within the poor sector of the population, strategies for the implementation of the Zero Hunger initiative must be responsive to the needs and concerns of the poor.
Toyèmè Ninon Edith HOUHA
Réponse 1 : L’Afrique de l’Ouest, à voir la psychose généralisée née du colportage d’information sur le virus, n’est pas à l’abri de risques.
D’abord, elle n’est plus fréquentable. Les visiteurs de l’espace CEDEAO, de peur d’être contaminés ne sont plus excités à y venir. Les quelques vaillants qui y sont venus dans le cadre humanitaire et qui sont contaminés sont les exemples qui font reculer les autres. Le secteur touristique en porte donc les séquelles. Ensuite les mouvements humains entre Etats sont restreints. Les grandes réunions interétatiques, sous régionales et régionales sont suspendues. C’est le cas du salon (SIAO) au Burkina, de la coupe d’Afrique des nations que le Maroc demande à annuler, etc. La PAAO a dû annuler un forum ouest africain sur la faim et la malnutrition qu’elle avait planifié pour la fin de septembre 2014.Les mouvements entre grandes villes et les campagnes sont très réduits rien que pour éviter les contacts. Les échanges entre villes et villages sont quasiment rompus. La circulation des personnes et des biens qui est un grand principe de l’intégration des peuples est mise à rude épreuve. Les revenues se raréfient du fait que certaines activités comme le tourisme est en difficultés, les produits vivriers ne peuvent plus couler des campagnes vers les centres urbains. Les denrées alimentaires prennent plus de la valeur dans les villes. Les produits manufacturés utiles dans les campagnes prennent également plus de la valeur. Qui va payer ces surcoûts ? Lesdits surcoûts détériorent les poches pendant que les revenus n’augmentent pas. La cure alimentaire a commencé dans les ménages à faibles revenus dans les villes comme dans les campagnes. Les produits vivriers pourrissent dans les champs. Le coût des denrées alimentaires se renchérissent. Les risques d’une famine sont incontournables. Des familles sont rasées par la maladie engendrant des orphelins et enfants vulnérables, des veuves et des vieillards sans soutiens et sans revenus. Le risque que les producteurs, à cause du non écoulement de leurs produits (restriction sur la circulation obligeant) ont eu assez de pertes, mieux, ils n’auront pas assez de courage à produire dans les saisons prochaines. Cela, ajouté au manque de ressources né du chômage technique des personnes dont les entreprises ont fermées pour cause d’Ebola, sans oublier les communautés de chasseurs mises en chômage prolongé, va à coup sûr provoquer une crise alimentaire et nutritionnelle dont on ne pourra pas maîtriser la durée dans le temps. Les enfants seront les premiers à en faire les frais. Il faut agir.
Réponse 2 : La viande apporte assez de protéine à l’organisme. La meilleure quantité de calorie utile à l’organisme peut provenir d’elle. Dans les Etats de l’Afrique de l’Ouest, la viande est une denrée utile prisée. Cette viande provient du cheptel élevé : volaille, caprin, bovin, cuniculture, aulacodiculture, etc. Elle provient en grande partie des produits de la chasse. Qui dit chasse dit viande de brousse. Aujourd’hui, une croix est mise sur les viandes brousse. L’autre analyse est de savoir quelle viande n’est pas de brousse en Afrique de l’ouest si nous savons que tous les animaux du cheptel élevé vivent de la brousse. Les bovins sont amenés au pâturage où ? La volaille se promène dans les champs pour se nourrir. Beaucoup de populations sont subitement mises devant le fait qu’elles ne peuvent plus manger leurs viandes de prédilections. Le changement d’habitude alimentaire ne sera pas si facile. Pour telle ou telle raison, telle communauté ne mange pas telle viande. Or aujourd’hui, la sagesse et le risque sanitaire les obligent à choisir entre ne plus manger la viande de brousse pour éviter Ebola et acheter la viande du cheptel élevé pour la protéine. Faire la dernière option est sage. Mais cela a un coût. D’ailleurs, les éleveurs n’ont pas été préparés à l’avènement d’une telle pression sur leurs produits. Comme dans l’économie de marché la forte demande implique nécessairement le renchérissement des prix. L’autre chose est que sous peu, il n’y aura plus de viande dans la sous région. Actions urgentes : il faut recenser les chasseurs et les reconvertir en éleveurs. Faire en sorte que les éleveurs, par souci de contamination de leurs animaux élèvent leurs animaux dans des enclos. Appuyer les éleveurs familiaux à adopter des techniques qui leur permettront de tirer profit. D’utiliser les réseaux d’organisations de la société civile de l’Afrique de l’Ouest pour communiquer et renforcer la capacité des acteurs locaux sur Ebola, l’élevage, les risques liés aux viandes de brousse, les risques liés aux animaux en vagabondage, la reconversion des chasseurs.
Réponse 3 : Qui parle de chaînes de production agricole, d’élevage, de pêche, de transformation des produits agricoles, de transport chaîne de production agricole, d’élevage, de pêche, de transformation des produits agricoles, de transport, parle avant tout des acteurs, c'est-à-dire des hommes, des femmes et des enfants qui travaillent sur chaque maillon. Le contact entre les hommes est avant tout le premier facteur favorisant la contamination. C’est d’ailleurs ce qui a fait que les écoles peinent à ouvrir leurs portes dans les Etats les plus touchés. En claire, toutes ces chaines sont brisées. Il faut de la méthode pour les reconstruire parce qu’aujourd’hui, chacun a peur de chacun. Qui n’est pas atteint du virus ? Qui na pas le virus en incubation ? Qui n’a pas quoi ? Toutes les distorsions née de la psychose d’Ebola fait que véritablement, les zones de production sont coupés des grands centres de consommation. Qui va se rendre dans tel village en quête de produits pour rentrer malade ? Qui va se rendre au marché pour en revenir malade d’Ebola ? Il y a un autre aspect du débat. Les acteurs de chacune de ces chaines sont en relation avec des banques, des structures de micro finance. Comment faire face au problème de remboursement des crédits de production, d’achat de matériels, d’achat de moyens de transports et de transformation ?
Réponse 4 : Des entreprises ont fermé leurs portes dans les Etats les plus touchés. Les établissements d’enseignements y ont également fermé leurs portes. La communauté des chasseurs est au chômage. Quand on parle de fermeture d’entreprises, il faut savoir que beaucoup de personnes sont concernées : la personne mise en chômage, sa famille, ses amis mais aussi et surtout ceux chez qui ils achètent. Un chasseur vend à des grossistes qui vont revendre à des détaillants. Tous ceux-là sont affectés par l’arrêt brutal des activités du premier. Si une école ferme, ne regardons pas encore les animateurs de ladite école. Il faut regarder les autres prestataires de l’école à savoir, les vendeurs d’aliments de la cantine, les livreurs de livres, de fournitures scolaires etc. Quand l’école est privée, les enseignants sont au chômage en même temps. Seuls ceux du secteur public peuvent continuer à percevoir leur salaire tans que l’Etat sera capable de le leur verser. Ebola cause plus de dommages que les gens le croient.
Réponse 5 : Le rôle des organisations étatiques et non étatiques est la concertation. Il faut des rencontres à plusieurs niveaux. Les chefs d’Etats et de gouvernement viennent de tenir une réunion à Accra à cet effet. Mais l’actualité politique du Burkina a pris le pas sur Ebola. Les médias ont montré que les dirigeants de l’Afrique de l’Ouest ont désigné le Président Sénégalais pour suivre la crise burkinabè. Qui est le Président désigné pour suivre la crise de la fièvre Ebola ? Quelle politique commune de riposte à Ebola est adoptée par les ministres de la santé de la CEDEAO, de l’UEMOA, de l’UA ? Et les ministres de l’agriculture ? Et les ministres du secteur de l’éducation ? Et la société civile ? Et les OING ? Et où sont les acteurs de la lutte contre la faim et la malnutrition de ces espaces ?
Pour ce qui nous concerne, il y a lieu d’anticiper sur toutes les causes et conséquences d’Ebola sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Si les organisations comme UEMOA, CEDEAO, UA, les organisations interétatiques de l’Afrique de l’Ouest, les organisations internationales, la coopération internationale, la communauté internationale, les ONG, les OING ne sont pas bien sensibilisées sur leurs rôles très salvateurs pour vaincre la crise alimentaire et nutritionnelle que Ebola peut engendrer, il faut le leur faire savoir. Aucune d’elles ne sera de trop.
Réponse 6 : Pour insuffler un sursaut et une dynamique d’action au niveau des acteurs à tous les niveaux il faut beaucoup communiquer et par tous les moyens. La PAAO doit actionner ses réseaux nationaux en vue de plaidoyers sur la production de viande, l’appui aux petits producteurs et les agriculteurs familiaux à cet effet. Le PAAO et les réseaux des alliances nationales avec les autres acteurs de la société civile doivent faire le plaidoyer en vue de l’intégration de la dimension Ebola et autres épidémies dans le droit à l’alimentation en Afrique de l’Ouest. Et dans le cadre de la faim Zéro en Afrique de l’Ouest, toutes les maladies endémiques doivent être prises en compte comme des risques à surmonter.
Toyèmè Ninon Edith HOUHA,
Présidente de la Coopérative d’Intermédiation
pour le financement bancaire du monde rural
(CIFR) membre de
l’Alliance du Bénin
Tél : 00229 90 98 23 64
Email : [email protected]
1ère Réponse : L’Afrique de l’Ouest reste ainsi désignée comme zone à gros risques de contamination et est placée sous haute surveillance. Sa destination n’étant plus favorable, il y ‘a forcément une répercussion fâcheuse dans son économie.
- Les communautés les plus touchées sont celles de l’intérieures des terres, elles sont les vulnérables. Elles restent inactives et ne pouvant plus travailler (petits producteurs…), le rendement agricole va ainsi diminuer. De 300 cas au début, nous en sommes à plus de 8.000 actuellement dans les 03 pays : la Guinée, la Sierra Leone et le Libéria sont les principaux États touchés par la fièvre hémorragique.
2ème Réponse : A situation nouvelle, il s’impose à nous autres un changement de comportement. Il me semble que c’est possible de faire de l’élevage de faune contrôlé, à l’image du Burkina Faso.
Ce qui permettrait aux communautés de disposer des protéines animales nécessaires à leur survie.
3ème Réponse : La première contamination d’un individu à l’autre est presque, celle qui alerte tout le monde.
Et pourtant, il faut penser à la contamination des aliments des autres secteurs de production agricole, d’élevage, de pêche et de transformation des produits agricoles mais, c’est le transport qui en souffrirait profondément.
4ème Réponse : Avec la fermeture des entreprises pour cause d’Ebola, il s’en suivra un fort taux de chômage, qui ne fera qu’affaiblir inéluctablement les populations déjà moribondes.
Et en plus des personnes malades, le chômage partiel ou définitif des travailleurs concernés ne fera qu’étendre le phénomène de pauvreté.
La fermeture des frontières, verra le transport affaibli des zones de production vers les grands centres de consommation que sont les villes. Il connaitra inévitablement de sérieuses perturbations au plan de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations (citadines et rurales) mais sur l’économie sera mis au genou.
5ème Réponse : Les acteurs (Etats, UEMOA, CEDEAO, UA, Organisations interétatiques de l’Afrique de l’Ouest, Organisations internationales, Coopération internationale, communauté internationale, les ONG locales et nationales, les ONG internationales) doivent travailler par anticipation.
6ème Réponse:
· Préserver les petits producteurs et les agriculteurs familiaux ?
Réponse : Faire de la résilience qui entend traiter la question de la sécurité alimentaire et nutritionnelle de manière plus intégrée et durable, notre cheval de bataille.
· Faire intégrer la dimension Ebola et autres épidémies dans le droit à l’alimentation en Afrique de l’Ouest ?
Réponse : Aujourd’hui, nous devons très certainement penser à inscrire le droit à l’alimentation dans nos constitutions et à les mettre en œuvre de manière effective; selon l’application des Directives volontaires de la FAO.
· La mobilisation générale pour une vraie faim Zéro en Afrique de l’Ouest ?
Réponse : Par la diversification agricole, la prévention et le traitement de la malnutrition mais aussi par le renforcement des capacités de nos gouvernements à exercer une veille sur la sécurité alimentaire dans nos pays.
Alliance Sénégalaise Contre la Faim et la Malnutrition (ASCFM)
Le Secrétaire Permanent
Cheikh Moussa CAMARA
L’isolement géographique et socio-culturel des populations contribue à la propagation du virus Ebola en Afrique Occidentale. Il se traduit par un accès très limité à l'information et à la communication et un manque de connaissance de la maladie et des modes de transmission. Preuve en est le fait que les populations les plus touchées sont celles qui vivent dans les zones rurales des trois pays les plus affectés.
En ce sens, la FAO a été en ligne de front pour faire face à l’émergence Ebola en utilisant une approche de mobilisation sociale ayant déjà obtenu de nombreux succès dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne, tels que le Niger, la RD Congo, le Burundi, etc. : il s’agit des clubs d’écoute communautaires Dimitra, une approche de communication participative sensible au genre. C’est dans le cadre d’un projet de la FAO mis en œuvre au Sénégal en alliance avec des clubs Dimitra qu’une sensibilisation sur Ebola a été faite pour la première fois avec des résultats prometteurs, non seulement pour lutter contre la maladie mais aussi pour améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition.
Dimitra est un projet d'information et de communication participative de la FAO qui encourage l'autonomisation individuelle et collective des populations rurales, femmes et jeunes en particulier. Ce projet met les populations rurales au centre de leur développement socio-économique, à travers les clubs d'écoute communautaires (CEC). Les Clubs Dimitra sont des groupes informels de femmes, d'hommes ou des groupes mixtes qui se réunissent régulièrement pour discuter de leurs priorités et des défis de développement, échanger leurs expériences avec d'autres clubs d’écoute communautaires, faire des choix éclairés en matière d'agriculture et d'autres questions et prendre des décisions collectives pour résoudre leurs problèmes par leurs propres moyens.
En termes d'impact, au cours des cinq dernières années l'approche des Clubs Dimitra a fait ses preuves dans l’amélioration de la productivité agricole, de l'accès à l'information, au marché, au crédit, aux services de vulgarisation et a également conduit à des changements clés dans les comportements individuels et collectifs. Les effets de ce processus de développement endogène sont visibles aussi dans les domaines de la nutrition et de la sécurité alimentaire.
Au Sénégal, quarante clubs d’écoute communautaires Dimitra se trouvent dans le département de Vélingara (région de Kolda), situé à 60 km de la frontière guinéenne. Leurs membres avaient déjà été avertis sur la question de la maladie à virus Ebola, grâce une campagne de sensibilisation menée sur les ondes de la radio locale Bamtaare Dowri.
Fin septembre 2014, la FAO a profité d’une formation menée à Vélingara, pour préparer les participants, notamment 40 leaders de clubs, 10 facilitateurs et un directeur de radio communautaire, à aborder la thématique d’Ebola au sein des clubs communautaires. Quatre agents de projet, dont deux co-formateurs venus de la région de la Vallée, où sont situés les 24 autres clubs, assistaient aussi à cette formation.
Dans le contexte actuel, il est en effet apparu nécessaire de mettre à profit les clubs d’écoute existants pour poser les bases d’une prévention communautaire, même s’il est vrai que la question des risques de transmission de la maladie était déjà très présente dans les débats et actions des clubs d'écoute, comme le rappelle Mamadou Samba Touré, facilitateur du club d’écoute communautaire de Ngoumbou (Vélingara, région de Kolda). Il raconte, par exemple, que le lavage systématique des mains a été mis en place très tôt par les clubs d’écoute communautaires.
Après avoir échangé sur la thématique de la MVE au cours de cette formation, les leaders des clubs, facilitateurs et autres participants se sont accordés sur la nécessité de mobiliser une personne ressource spécialiste de la question, avant ou après la première discussion du club d'écoute, afin de faciliter les échanges sur une thématique aussi sensible. Suivant cette logique, les organisateurs de la formation ont convié, à l’issue de la semaine, le chef service du district sanitaire, pour que celui-ci confirme et complète les informations retenues au cours des échanges.
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il ne s’agit pas seulement d’améliorer l’accès à l’information, mais surtout de faciliter un processus participatif par lequel les communautés ont la possibilité de parler ouvertement de leurs craintes, de mesures concrètes à prendre, d’améliorer leurs capacités de résilience face à des crises comme celle d’ebola. Ces espaces de discussion et d’action que les clubs Dimitra proposent facilitent aussi l’appropriation des messages au niveau local.
En outre, étant donné que ces clubs fonctionnent en réseaux, ils peuvent être utiles comme systèmes d’alerte précoce et donc pour mobiliser rapidement les acteurs communautaires dans toute activité de prévention de maladies ou de crises en général.
[traduction française ci-dessous]
Hello everyone,
The whole world is focused upon 20 million people in the three countries that make up the West African sub-region currently afflicted with the Ebola epidemic. If words could solve these issues, then we would already be half-way home - unfortunately they don’t. Words, however, help us to explore, exchange and develop ideas. Here’s my ten cents worth.
Parallel Challenges: Healthcare and Food Insecurity
Virus wars
With tragic events of this kind there are always the ‘Should do’s’, the ‘Should have done’s’ and, importantly, the ‘planners’ that already have food and economic security, national well-being, reconstruction and more in their sight; and if the latter does not always focus upon the immediate devastation and outcome that Ebola has brought to the three countries, then it will provide the basis for tackling the next outbreak. Like much of military planning – this is fighting the next war on the basis of the experience of the last one, and this brings risk, but this is usually what happens.
It’s just that Ebola has never struck with such devastation before; earlier isolated cases in Central and East Africa largely died out with relatively small numbers of people involved (and lost). Issues of economic collapse and hunger on national scale typically belong to the realm of civil war and/or natural disaster – but not always.
Coincidently, the current Ebola epidemic has come exactly 30 years after the infamous famine of the mid-1980s in northern Ethiopia (and what is now Eritrea), which affected around eight million people of which an estimated one million died. In that case it was caused largely by national mismanagement on a grotesque scale.
Immediate priorities
Watching events unfold from a distance is little help to the people affected (and infected) in the front-line of the war on Ebola. Issues of health and feeding people are immediate; they are also of medium- and long-term importance that communities and countries will eventually be able to rebuild their economies, industries and markets. Herein is the resilience of people coming to terms with adversity and, with help, meeting the challenges involved. There is no alternative; the virus and the epidemic that has resulted have to be fought and beaten in the three countries.
Outside looking in there are people – in the industrial countries and the international agencies and NGOs mainly – who have the resources, expertise and, importantly, the logistical capabilities to tackle the many complex issues involved, to bring immediate relief and to berate others to follow with the human and financial investments required – to help contain the disease.
Planning and delivering food supplies to those worst affected is described well, for example, at:
http://www.wfp.org/stories/wfp-response-ebola
Winning the battle; losing the war
Separating the serious health issues from the potentially more dangerous food insecurity, famine, social unrest and mass movements of peoples that may follow is a challenge that remains to be determined; and this in one of the poorest parts of the planet – with inadequate public services, insufficient resources, poor infrastructure and national management that is unable to cope. You only have to explore the insecurity of food supplies prior to the Ebola outbreak to appreciate the risks involved - >30% populations under-nourished, estimated 40% children stunted – statistics that have changed little during recent years of rapid population growth, civil wars, lack of agricultural investment and more.
Impossibility of priority questions
The six questions raised by the convenors are beyond the capacity of simple solutions – these are countries that have long been dependent upon imported foods notwithstanding the wealth of natural resources available. Subsistence farming based upon smallholders with limited education, traditional practices, small blocks of land and little or no external support cannot match the productivity required to feed urban populations; in many cases producers can barely feed themselves.
For want of a better approach my contribution then is focused upon question #3 and those production chains that link producers to markets. Where security of food supplies is concerned the question dominates the others – period. As markets become less effective – lack of supplies, lack of buying power, lack of traders and more - people will go hungry.
Mix of social and agribusiness investment
In the short-term then the requirements will be for external food supplies to be channelled into strategic food banks, reserves and similar that people can be fed; this will require management with all that this implies for donor provision, location, distribution and security. WFP already undertakes work of this kind.
Post crisis planning and investment will be required to stimulate agro-production; planning and then investing in the education, technologies, industries and markets that will encourage smallholders and large-scale producers alike to raise agricultural productivity. There is scope for sub-regional production – the three countries working in partnership to produce the crops, livestock and services that can be marketed.
Sea freight to the industrial markets of Europe can generally be shifted in less than a month. Air freight is over night. This is the realm of the agro-industrial companies working in partnership with governments, but also productive smallholders linked to strategic markets. You only have to explore the Liberian Government/Firestone/Bridgestone model to identify the opportunities and constraints involved with the former[1].
Private sector
Investment by the private sector overwhelms the national exchequer in Liberia, for example and, exemplifying minerals, forestry and plantation developments, has always done so. It is difficult to generalize private sector investment with limited information available, and to place this in context for current ramifications when government is desperate to channel resources and reconstruct, but a useful introduction is provided courtesy of the ‘Liberia Agriculture Sector Investment Programme (LASIP)[2].
In parallel there will be need for investment in social networks that will provide public sector support to people at risk - with all that this implies for access to food, cash, work and similar; all of which will depend upon government and its development partners. The majority people may have to be carried for a period whilst the three countries reconstruct, rebuild and move economically; with all that this implies for socio-economic infrastructure – housing, schools, roads, power utilities, health centres and more.
End note
The effects of Ebola in the three countries brings new challenges; and speculation over the course of the epidemic is frightening – numbers, places, costs, investment required and more. Without significant boost in international intervention, however, health issues will become more intractable; there are, however, indications that political decision-makers are on track to handle these challenges. Equal effort is required of the agro-industrial/economic decision-makers that the parallel food crisis can also be beaten – and quickly – with planning and investment.
[1] Industrial modelling. Firestone – latterly Bridgestone – operates the largest rubber plantation in the world in Liberia (>50,000 ha) that has dominated the Liberian economy since the early 20th century. Reports suggest US$28B invested in the country (which is of the order 35 times the value of annual national GDP). The relationship between country and company has been widely reported as one of exploitation with mixed management at plantation and national levels, and collusion on the part of government.
[2] LASIP. Published in 2010 the LASIP provides a quick over-view of the complexity of opportunities and challenges provided by encouraging concessionary owners to return and re-invest and, importantly, inviting newcomers to share in economic recovery; to exploit the extensive range of natural resources available within highly-friendly (and sometimes ‘one-stop’) investment routes.
[traduction française]
Bonjour à toutes et à tous,
Le monde entier a les yeux rivés sur les 20 millions de personnes qui vivent dans les trois pays de la sous-région d’Afrique occidentale actuellement frappés par l’épidémie d’ebola. Si les mots pouvaient résoudre le problème, celui-ci serait déjà à moitié résolu. Ce n’est malheureusement pas le cas. Les mots peuvent toutefois nous aider à analyser, à échanger et à trouver des idées. Voici mon humble opinion.
Défis parallèles: Les soins et l’insécurité alimentaire
Les guerres des virus
Dans le cadre d’événements aussi tragiques, il est toujours question de choses à faire et à ne pas faire, en particulier de la part des « planificateurs » soucieux de la sécurité alimentaire et économique, du bien-être national, de la reconstruction, etc.; si cette préoccupation n’est pas toujours centrée sur la dévastation et les effets immédiats provoqués par l'épidémie d’ebola dans les trois pays, elle permettra de jeter les bases de la lutte contre la prochaine épidémie. Un parallèle peut être établi avec la planification militaire: il s'agit de mener la prochaine guerre sur la base de l'expérience de l'antérieure, avec tous les risques que cela implique, mais qui n'empêchent pas cette guerre de se produire.
Le fait est que l'épidémie d'Ebola n'avait jamais été si dévastatrice; des foyers isolés observés dans le passé en Afrique centrale et de l'Est avaient pratiquement disparu sans trop de pertes humaines. Les problèmes liés à l'effondrement économique et la famine à l'échelle nationale sont généralement associés aux guerres civiles et/ou aux catastrophes naturelles, mais pas toujours.
Par ailleurs, l'épidémie actuelle d'Ebola se produit exactement trente ans après la cruelle famine qui a touché le nord de l'Éthiopie (et la région qui est aujourd'hui l'Érythrée) et a frappé quelque 8 millions de personnes dont 1 million environ est décédé. En l'occurrence, la tragédie a été essentiellement le résultat d'une mauvaise gestion flagrante à l'échelle nationale.
Priorités immédiates
Suivre le déroulement des événements à la distance n'est guère utile pour les personnes touchées (et infectées) en première ligne de la guerre contre l'Ebola. La santé et l'alimentation des populations constituent des problèmes immédiats qui présentent également une importance à moyen et à long terme afin que les communautés et les pays puissent reconstruire leurs économies, leurs industries et leurs marchés. C'est ici qu'intervient la résilience des personnes pour lutter contre l'adversité et, avec une certaine assistance, pour relever les défis en question. Nous n'avons pas le choix; il faut combattre et dérouter le virus et l'épidémie qui en résulte dans les trois pays.
La situation est suivie, à l'extérieur, par des acteurs, en particulier dans les pays industrialisés et les ONG et les institutions internationales, qui possèdent les ressources, les compétences spécialisées et, surtout, les capacités logistiques pour aborder les nombreux aspects complexes du problème, apporter des secours immédiats et exiger à d'autres de fournir les investissements humains et financiers requis pour freiner l'épidémie.
Des exemples de planification et de fourniture d’approvisionnements alimentaires aux victimes les plus touchées sont décrits sur les sites suivants:
http://www.wfp.org/stories/wfp-response-ebola
Gagner la bataille; perdre la guerre
Faire la part entre les graves problèmes de santé et des phénomènes potentiellement plus dangereux comme l'insécurité alimentaire, la famine, le malaise social et les déplacements massifs de population qui peuvent en dériver est un défi majeur à relever, et ce, dans l'une des régions les plus pauvres au monde, caractérisée par des services publics inadéquats, des ressources insuffisantes, une infrastructure lacunaire et une gestion à l'échelle nationale qui est incapable de faire face aux problèmes. Il suffit d'analyser la situation de la sécurité des approvisionnements alimentaires avant que n'apparaisse l'épidémie d'Ebola pour se rendre compte des risques préexistants: 30 % de la population souffraient de malnutrition, quelque 40 % des enfants présentaient un retard de croissance; les statistiques ont peu changé au cours des dernières années marquées par l'explosion démographique, la guerre civile, le manque d'investissement agricole et bien d'autres facteurs.
L’impossibilité des questions prioritaires
Il est impossible de trouver des solutions simples aux six questions posées par les organisateurs: il s’agit de pays qui dépendent depuis très longtemps des aliments importés, malgré la richesse en ressources naturelles dont ils disposent. L'agriculture de subsistance basée sur des petits exploitants peu scolarisés, sur des pratiques traditionnelles, des petites parcelles de terrain et un soutien extérieur rare voir nul est incapable de parvenir à la productivité requise pour alimenter les populations urbaines puisque les producteurs eux-mêmes ont à peine de quoi se nourrir.
Pour favoriser une meilleure approche, j'ai limité ma contribution à la question nº 3, sur les chaînes de production qui relient les producteurs au marché. La où il est question de sécurité des approvisionnements alimentaires, cette question est prédominante. Lorsque les marchés perdent de leur effectivité, par manque d'approvisionnement, perte du pouvoir d'achat, absence de commerçants et autres facteurs, les populations souffrent de la faim.
Dosage d’investissements dans le social et l’agro-industrie
À court terme, il faudra donc acheminer des approvisionnements alimentaires externes dans des banques alimentaires stratégiques, des réserves ou des dispositifs similaires de façon à assurer l'alimentation de la population, ce qui implique une gestion en termes de fourniture des donateurs, de localisation, de distribution et de sécurité. Le PAM entreprend déjà ce type d'action.
Une planification et des investissements seront également nécessaires après la crise pour promouvoir la production agricole; la planification puis l'investissement dans l'éducation, la technologie, les industries et les marchés qui encourageront les petits exploitants ainsi que les producteurs à grande échelle à accroître la productivité agricole. Il existe une marge pour la production sous régionale: les trois pays peuvent travailler en partenariat pour produire des denrées agricoles, du bétail et des services qui peuvent ensuite être commercialisés.
Le transport maritime vers les marchés industriels européens peut généralement se faire en moins d'un mois. Le transport aérien se fait d'un jour à l'autre. Ceci est le domaine d'activité des sociétés agro-industrielles qui travaillaient en partenariat avec les gouvernements, mais les petits producteurs liés au marché stratégique peuvent également y participer. Le modèle associant le gouvernement libérien et Firestone//Bridgestone illustre les les opportunités et les contraintes impliquées[1].
Secteur privé
L'investissement du secteur privé dépasse les capacités du trésor public au Libéria, notamment dans le secteur des minéraux, de la foresterie et des plantations, où cela a toujours été le cas. Il est difficile de généraliser la situation de l'investissement du secteur privé en raison du manque d'information et de situer celui-ci dans le contexte des ramifications actuelles à un moment où le gouvernement cherche désespérément à acheminer des ressources pour la reconstruction; une introduction à ce sujet est toutefois disponible dans le ‘Liberia Agriculture Sector Investment Programme (LASIP)[2].
Parallèlement, il faudra consentir des investissements dans les réseaux sociaux de façon à fournir un soutien du secteur public aux personnes menacées, avec tout ce que cela implique pour l'accès à l'alimentation, aux liquidités, etc. toutes ces mesures dépendront du gouvernement et de ses partenaires du développement. Une majorité de personnes devront être prises en charge pendant tout le processus de reconstruction, réhabilitation et développement économique des trois pays, avec une série de conséquences en termes d'infrastructures socio-économiques telles que les logements, les écoles, les routes, les centrales énergétiques, les centres de santé et autres.
Note finale
Les séquelles de l'Ebola dans les trois pays posent de nouveaux défis et toute spéculation sur l'évolution de l'épidémie donne des résultats inquiétants en termes de nombre, d'endroits, de coûts, d'investissement requis etc. Faute d'une intervention majeure de la communauté internationale, les questions de santé risquent toutefois de devenir insolubles; il semble néanmoins que les décideurs politiques soient sur la bonne voie pour affronter ces problèmes. Un effort d'une même ampleur est requis de la part des décideurs dans les secteurs agro-industriels/économiques afin de venir à bout le plus rapidement possible de la crise alimentaire concomitante par le biais de la planification et des investissements.
[1] Modèle industriel. Firestone – depuis peu Bridgestone – gère la plus grande plantation de caoutchouc du monde au Libéria (>50 000 ha), activité qui a dominé l’économie libérienne depuis le début du 20e siècle. Des rapports indiquent un investissement de US$28B dans le pays (de l’ordre de 35 fois la valeur du PIB national annuel. Le rapport existant entre le pays et la société en question a été décrit par beaucoup comme une situation d’exploitation et de gestion mixte à l’échelle nationale et de la plantation, et de collusion de la part du gouvernement.
[2] LASIP. Publié en 2010, le LASIP donne un aperçu de la complexité des opportunités et des défis qui se présentent lorsque les concessionnaires sont invités à réinvestir et, en particulier lorsque de nouveaux acteurs sont sont invités à participer à la reprise économique afin d’exploiter la vaste gamme de ressources naturelles disponibles dans le cadre de dispositifs d’investissements extrêmement respectueux (et parfois à guichet unique).
La meilleure solution c'est trouver et produire rapidement suffisamment pour vacciner tout le monde, c'est un fléau planétaire et seul l'immunisation peut rassurer les gens du moment où la propagation du virus sera incontrôlable avec la mondialisation des échanges. Donc les efforts doivent privilégier la mise au point d'un vaccin efficace.
Mes salutations à tous
Abdou Yahouza
Vétérinaire Agro environnementaliste
Niamey Niger
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