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2. PRESENTATION DE L'ETUDE

Le temps imparti à ce travail de recherche est de cinq mois, d'avril à août 1992. Cette durée incluait la documentation, la pré-enquête (visant à tester les canevas d'enquête et à acquérir des éléments de comparaison dans un autre milieu rural) effectuée à Soavinandriana1, et le travail de terrain proprement dit.

Le travail de terrain, fondement de l'étude, a duré deux mois.

2.1. Objectifs

Les conclusions de la première étude effectuée ainsi qu'une réunion préparatoire ayant rassemblé les principaux techniciens concernés ont permis d'esquisser les objectifs et la méthodologie de la présente étude.

Les objectifs peuvent être résumés en deux points :

Ces analyses doivent impérativement aboutir à des résultats pouvant soutenir, d'une façon ou d'une autre, l'effort des techniciens encadreurs, en premier lieu ceux du projet et des CIRRH du Vakinankaratra et de Fianarantsoa. En effet, la présente étude ne constitue pas un travail de recherche fondamentale mais vise avant tout à fournir aux agents de développement rural concernés un document technique.

2.2. Méthodologie

Ces objectifs exigent une assez longue immersion au milieu rural : pour s'imprégner de l'ambiance sociale, observer les pratiques sociales et économiques de l'exploitant visité, discuter avec celui-ci mais aussi avec son entourage (épouse, enfants, parents, voisins, acheteurs d'alevins), connaître les non-dits, … Nous avons ainsi dû séjourner trois jours chez chaque producteur privé visité.

Cet impératif a impliqué :

1 Localité du Moyen-Ouest malgache qui compte également des producteurs privés d'alevins.

Cinq critères ont été retenus pour cet échantillonnage :

  1. la disponibilité des producteurs : dans le jargon du projet, les producteurs privés d'alevins sont classés en “Artisanal” (ceux qui ont de bonnes dispositions à réussir, car ayant la conviction, les moyens matériels et financiers optimaux) et en “Familial” (ceux moins convaincus et qui sont par ailleurs limités par des problèmes matériels et financiers). Pour cette étude, nous avons prélevé l'échantillon uniquement parmi les vingt (20) producteurs “artisanaux”, c'est-à-dire ceux sur lesquels la zone doit compter dans l'avenir ;

  2. la répartition géographique : nous avons tenu à enquêter au moins un producteur privé dans chacun des six (06) secteurs piscicoles du projet, sachant que la diversité de la topographie et de la composition sociale existant dans le Vakinankaratra est parfois facteur de modifications dans les systèmes de production paysanne ;

  3. le nombre de campagnes d'alevinage à l'actif de chaque producteur ;

  4. la superficie totale des étangs utilisés par chaque producteur ;

  5. les observations des agents de terrain qu'elles soient positives ou négatives (manque de motivation, erreurs techniques, problèmes sociaux…).

Des critères secondaires ont été également adoptés pour affiner l'échantillon issu de cette première solution : l'isolement ou non du site de production (la proximité d'un axe routier influe sur les comportements sociaux et économiques d'une communauté), la franchise de l'intéressé, la particularité du chef d'exploitation (nous avons tenu à inclure dans l'échantillon un ancien vulgarisateur piscicole, une veuve, un illettré et un exploitant ayant un haut niveau d'instruction).

De ces sélections ont émergé dix (10) exploitants qui constituent l'échantillon sur lequel est basée cette étude. Cet échantillon représente le tiers (⅓) des producteurs opérationnels au cours de la campagne 1991–1992.

Etant donné que certains des renseignements collectés peuvent revêtir un caractère confidentiel, les producteurs enquêtés seront désignés dans ce document uniquement par des codes.

2.3. Appréciations

L'accueil a été bon aussi bien chez les producteurs d'alevins que chez les autres personnes visitées : (rizi)pisciculteurs, voisins, producteurs d'alevins non encadrés. Effectivement, une fois la barrière de la réticence écartée, les paysans ont manifesté de l'empressement à converser avec l'enquêteur, ce qui démontre encore la soif d'innovations techniques chez la population rurale de la zone.

Deux ou trois producteurs ont bien montré une certaine appréhension devant la longueur du séjour de l'enquêteur, compte tenu du nombre de leurs propres occupations. Mais nous avons toujours essayé de converser avec eux de façon discontinue selon les temps libres.

Quelques-unes des personnes visitées ont également manifesté de la réticence devant le nombre et la précision des questions posées (cf. Annexe I.), en particulier en ce qui concerne les ressources financières. Et ce, en dépit des mises au point préalables. Cette réaction n'a toutefois rien d'étonnant en milieu rural. Aussi, pour avoir tout de même les réponses requises, avons-nous dû poser les questions délicates de diverses manières et à différentes personnes ; les réponses ont ensuite été completées et recoupées par des observations directes. Les données paraissant peu véridiques ont alors été éliminées. Ceci fait que même si l'échantillon des producteurs d'alevins étudié est de dix (10) exploitations, ce nombre diminue, dans certaines analyses ponctuelles, à neuf (9) ou même à huit (8).

Au bout du compte, les données chiffrées contenues dans ce document reflètent assez bien les réalités.

Pour finir, il convient de souligner qu'afin d'avoir une analyse cohérente, nous avons limité les données économiques collectées à la seule campagne agricole de 1991–1992. Quoi qu'il en soit, transposée dans les campagnes futures, l'analyse globale restera suffisamment valable sauf si un changement notable des facteurs de production (main-d'oeuvre, terres, matériel ou ressources financières) intervient.


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