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Annexe 2
FICHE DE PROJET No 2

A. TITRE DU PROJET

Développement de la pêche semi-industrielle dans les eaux profondes et amélioration du traitement au lac Mobutu.

B. LOCALISATION

Le projet sera réalisé dans la partie zaïroise du lac Mobutu.

C. SIEGE

Le siège du projet sera à Kasenyi.

D. DUREE

Le projet aura une durée de 2 ans.

E. OBJECTIFS

E1. Objectifs à long terme:

E2. Objectifs immédiats

F. JUSTIFICATION

Actuellement la pêche au lac Mobutu est concentrée dans les zones près des berges et de centres de commercialisation.

Il en résulte que:

La détérioration progressive des pistes d'accès au lac Mobutu a pratiquement enclavé les pêcheries du lac; par conséquent la plupart des captures sont actuellement traitées. Le traitement se réalise de façon rudimentaire; ceci nuit à la valeur marchande du produit, ainsi qu'à sa valeur nutritionnelle.

G. STRATEGIE ET DESCRIPTION SOMMAIRE DU PROJET

En ce qui concerne l'augmentation de la production, la stratégie du projet est de parvenir à une meilleure répartition de l'effort de pêche sur l'étendue du lac en utilisant des engins sélectifs, avec un maillage adapté aux grandes espèces qui se trouvent dans les eaux profondes; ces ressources ne sont pas exploitées par les pêcheurs artisanaux à cause des frais élevés pour l'achat du carburant et le manque de sécurité des embarcations. Il faudra donc relancer la pêche semi-industrielle qui utilisait des bateaux de 12–15m (“baleinières”) traînant au large de 6 à 10 barques.

Les avantages de cette technique sont évidents:

L'amélioration des techniques de traitement se fera par l'introduction du salage en saumure, des fours de type “Chorkor” et “Altona”.

Ce dernier four est idéal pour fumer les espèces de grande taille qui seront pêchées par le projet; il produit du poisson traité de bonne qualité qui pourrait être vendu à un prix élevé.

Les baleinières et les grands fours sont des engins qui se prêtent à une utilisation collective; ils servent donc pour relancer les “propêches”, groupements pré-coopératifs créés dans le cadre du projet de coopération française “lac Mobutu”. Le projet pilote proposé devra compléter les infrastructures réalisées par le programme français pour l'étude sur le potentiel halieutique envisagée pour l'ensemble du lac.

Il faudra parvenir aussi au renforcement institutionnel en équipant et en formant les agents du DAFECN. Les détails de ce programme sont donnés aux annexes I, II, III et IV.

H. RESULTATS ATTENDUS

Les principaux résultats attendus sont les suivants:

I. ACTIVITES DU PROJET

Le projet assurera aux pêcheurs les services suivants:

J. RESSOURCES DU PROJET

1. Ressources du Gouvernement

2. Ressources extérieures

Personnel :

• un expert en techniques de pêche artisanale continentale, CTP du projet. Il devra avoir le profil suivant: plusieurs années d'expérience dans le domaine des techniques de pêche et une bonne expérience dans le domaine de la formation et de la vulgarisation. Sa tâche principale sera d'organiser les activités de pêche semi-industrielle et de perfectionner la technique, tout en formant les pêcheurs: en particulier, il devra les former en entretien des moteurs diesel.

Durée du séjour: 2 ans

• un expert en traitement, ayant plusieurs années d'expérience dans le domaine du traitement au niveau artisanal en Afrique.

Durée du séjour: 8 mois

• un socio-économiste, avec une expérience solide dans le domaine des coopératives des pêcheurs.

Durée du séjour: 8 mois

• consultants divers: le projet fera appel à des consultant's pour des problèmes spécifiques qui pourront se poser au cours de son exécution.

Equipement

- baleinière construite sur place, en tôle de 4 mm,
longueur 15 m, moteur diesel 100 CV + pièces détachées;
coût estimatif:
US$ 35 000
- 8 barges bâties sur place; coût estimatif:20 000
- 4 fours Altona:10 000
- un canot pneumatique avec moteur:10 000
- 2 véhicules 4 × 4 (pick-up) + pièces détachées:50 000
- 2 véhicules (types R4) + pièces détachées:30 000
- 8 motocyclettes 125 + pièces détachées:30 000
- 10 pirogues pour les moniteurs:4 000
- 10 moteurs hors-bord:10 000
- 10 bascules CAP 50 kg:8 000
- 30 gilets de sauvetage:5 000
- 30 bouées de sauvetage:3 000
- 2 groupes électrogènes:40 000
- 2 pompes électriques:10 000
- 3 machines à écrire:1 000
- 1 photocopieuse:1 500
- 1 micro-ordinateur:3 000
- autre matériel et équipement bureau:10 000
- 2 radios:2 000
- 4 radios portatives motorola:1 000
- 4 climatiseurs:3 000
- 2 machines pour emballage sous vide:16 000
- 2 trancheuses:6 000
- 3 tables de tranchage (formica):2 000
- 1 frigidaire (cap. 350 litres):1 000
- 1 congélateur (cap. 500 litres):4 000
- matériel divers pour trav. poisson:5 000
- 1 camionnette isotherme cap. 500 kg:40 000
- équipement maisons:30 000
- équipement pour la formation:15 000

Rééquipement de l'atelier mécanique

- 2 caisses de clés complètes contenant:
- 1 jeu de clés mixte
- 1 jeu de clés à douille de No 10 à 36
- 1 jeu de tournevis plats et philips
- des grattoirs et brosses métalliques
- 2 crics
- des limes de différentes formes (plates, carrées, triangulaires et rondes)
- 4 fers à souder
- 1 chargeuse de batterie
- 1 compresseur à air
- 2 pompes à air
- 1 poste à souder solide
- des baguettes
- des arraches-volant pour moteur hors-bord
- des arraches rotule
- des scies à métaux
- des batteries
- des pneux/16
- des chambres à air/16
- des pompes à graisse
- 1 marteau de 5 kg
- 1 marteau de 3,5 kg
- 1 barque d'essai pour le tarage des injecteurs
- 1 foreuse fixe et portative
- 1 pressomètre
- 1 disqueuse
- 1 torche à arc pour la soudure à chalumeau
   TOTAL: US$ 12 000

Infrastructure

- 1 bureau, dimensions: 100 m2 à US$ 100 par m2: US$ 10 000

- 3 maisons, 300 m2 à US$ 100 par m2: US$ 30 000

- 1 station de mazout avec réservoir de 20 000 litres: US$ 20 000

- 1 entrepôt de stockage de l'équipement pour la pêche 120 m2 à US$ 60 par m2: US$ 7 200

- 1 entrepôt de stockage du poisson traité par le projet 120 m2: US$ 7 200

Matériel consommable

- filets et accessoires: US$ 50 000

- sachets en plastiques (20 000): US$ 30 000

- matériel pour la construction des fours et bacs: US$ 20 000

- carburant, huile, essence: US$ 200 000

BUDGET CONCERNANT LA CONTRIBUTION DU GOUVERNEMENT (EN ZAIRES)

 Total19901991
 MHZMHZMHZ
Personnel      
Directeur national  24   465 960  12  232 980  12  232 980
3 cadres moyens  72    938 520  36  469 260  36  469 260
8 agents de pêche192 1 362 240  96  681 120  96  681 120
3 personnel appui ad.  72    471 240  36  235 620  36  235 620
2 secrétaires  48    274 560  24  137 280  24  137 280
4 chauffeurs  96    491 040  48  245 520  48  245 520
1 huissier 24    108 240  12    54 120  12    54 120
TOTAL PARTIEL528  4 111 8002642 055 9002642 055 900
Frais missions internes  4 800 000 2 400 000 2 400 000
TOTAL ELEMENT  8 911 800 4 455 900 4 455 900
Fonctionnement      
Frais médicaux     220 000    110 000   110 000
Honoraires et cachets     900 000    450 000   450 000
Carburant  2 000 000 1 000 000 1 000 000
TOTAL ELEMENT  3 120 000 1 560 000 1 560 000
TOTAL GENERAL 12 031 800 6 015 900 6 015 900

BUDGET CONCERNANT LA CONTRIBUTION INTERNATIONALE (en US$)

 Total19901991
 MHUS$MHUS$MHUS$
Personnel      
Maître pêcheur24 179 34012  89 67012 89 670
Expert traitement  8    59 776  4  29 888 4  29 888
Socio-économiste  8    59 776  4  29 888 4  29 888
Consultants 4    48 000  2 24 000  2 24 000
TOTAL PARTIEL44  346 87222173 43622173 436
Appui administratif     10 000    5 000    5 000
Voyages     40 000   20 000  20 000
Formation     20 000  10 000  10 000
TOTAL ELEMENT   416 872 208 436 208 436
Equipement durable   422 500 422 500  
Infrastructures     74 400   74 400  
Matières consommables   273 000 163 000 110 000
TOTAL ELEMENT   769 900 659 900 110 000
Imprévus (10 % total)   120 000  80 000  40 000
TOTAL GENERAL 1 306 772 948 336 358 436

ANNEXE 1

Activités d'expérimentation

Les domaines d'expérimentation seront les suivants:

ANNEXE 2

Techniques améliorées de pêche

L'amélioration des techniques de pêche sera basée sur les principes suivants:

A. RELANCE DE LA PECHE SEMI-INDUSTRIELLE AVEC LES BALEINIERES TRAINANT DES BARQUES

La baleinière aura les caractéristiques suivantes:

longueur: 15 m, coque en tôle métallique (4 mm); moteur diesel 100/120 CV.

Les barques-traînes seront 8–10; elles seront en tôle; longueur 5–6 m.

Baleinières et barques seront bâties sur place par un artisan grec sous la supervision du technologiste de pêche.

Les engins de pêche utilisés seront les filets maillants de profondeur (mailles de 7–10–13 cm de côté) et les palangres.

Le nombre de filets sera de 10 et la longueur de 1 km/filet/barque.

Ces engins de pêche seront utilisés par les membres des 5 “propêches”.

Les captures seront vendues (en priorité aux “propêches” pour le traitement amélioré) et le produit des ventes utilisé pour fabriquer des nouvelles unités (ou bien pour remettre en état les anciennes baleinières).

On peut donc envisager qu'à la fin du projet il y aura plusieurs unités de pêche semi-industrielle.

Le technologiste de pêche veillera à former des membres des “propêches” en entretien des moteurs et en gestion élémentaire.

B. AMELIORATION DES METHODES EXISTANTES

L'effort principal sera concentré sur le montage des filets qui pourrait être amélioré. Il s'agira de concentrer la vulgarisation sur les filets les plus diffusés, à savoir: filets maillants de surface et de profondeur.

C. AMELIORATION DES TECHNIQUES D'ENTRETIEN DES FILETS

Le projet devra sensibiliser les pêcheurs aux principes d'entretien suivant:

ANNEXE 3

Techniques améliorées de traitement

A. Au niveau des pêcheurs artisanaux le projet vulgarisera les méthodes de traitement suivantes:

B. Au niveau des “propêches” on envisage de lancer une production de Lates fumés en tranches.

Il s'agira d'une production limitée, mais qui servira de test afin de savoir si une production artisanale semi-industrielle de Lates fumé est envisageable. Dans ses grandes lignes ce test sera réalisé de la façon suivante: le projet cédera aux “propêches” une partie de sa production. Les Lates resteront dans le congélateur (12 h) et, par la suite, seront coupés en tranches.

Les tranches seront fumées dans le four Altona ainsi que dans les fours conçus par B. Raugel (technologiste du projet FAO à Kinshasa), dont les caractéristiques sont décrites au point C. L'Altona est un four en métal dont la capacité de fumage est de 70 kg/jour. La qualité du poisson traité est très bonne. L'inconvénient de ce four est son coût relativement élevé.

Le four proposé par M. Raugel a une capacité de traitement plus réduite, mais son avantage est qu'il ne coûte virtuellement rien. La qualité du produit est également très bonne. Le produit traité sera par la suite mis en sachets plastique, sous vide et envoyé par camionnette frigorifique à Bunia et de Bunia par avion à Kinshasa.

Un des avantages du système proposé est la réduction des frais et du volume à transporter. Sur la base des résultats obtenus, on pourra songer à une deuxième phase de cette activité. Les quantités importantes de Lates déjà produits par la pêche artisanale (2.600 t) et les résultats espérés de la pêche semi-industrielle permettent d'envisager plusieurs possibilités pour la valorisation de ce produit du lac Mobutu.

C. FUMOIR AMELIORE A TUNNEL (par M.B. Raugel) (voir schéma p.51)

Le fumoir se compose de quatre murs en brique de “poto poto”, de latérite ou en parpaing.

Sur un côté de la largeur est aménagé un tunnel se terminant par une partie plus large constituant le foyer. Le tunnel est orienté dans la direction du vent dominant, on pourrait aménager un deuxième tunnel qui sera utilisé en cas de changement de la direction du vent en cours d'année.

La partie supérieure du fumoir est recouverte par un toit amovible confectionné en tôle ondulée fixée sur deux chevrons. Une légère pente est donnée à la partie supérieure de la construction supportant le toit, assurant ainsi l'écoulement des eaux de pluie.

A l'intérieur du fumoir trois claies amovibles reposent sur quatre fers en béton traversant le fumoir dans la largeur.

Ces claies sont constituées par un cadre en bois sur lequel est fixé un grillage à mailles renforcées soutenu par trois fers en béton.

Au fond du fumoir une poche constituée d'un grillage est fixée sur deux fers en béton. Cette poche sert au stockage du poisson dont le fumage n'est pas terminé, libérant ainsi les claies devant recevoir du poisson frais.

Ce modèle de fumoir côté sur le plat peut fumer 45 kg de poisson par 12 heures (suivant l'entretien du feu) réalisant une économie de bois d'environ 30 à 40 % par rapport à d'autres modèles.

On obtient un produit séché fumé à basse température réduisant la possibilité de brisure.

ANNEXE 4

Propositions pour une deuxième phase du projet lac Mobutu

La mission a souligné dans son rapport que la contrainte la plus grave pour le développement des pêcheries du lac Mobutu est représentée par l'état “désastreux” de la piste qui relie Kasenyi à Bunia (55 km), ce qui se traduit par un véritable enclavement des pêcheries. On s'adresse au Gouvernement et aux bailleurs de fonds intéressés à l'amélioration des axes routiers du pays: la production du lac Mobutu est élevée (13 000 t) et la valeur marchande des captures pourrait doubler si elle était commercialisée à l'état frais.

Les effets socio-économiques sont également très importants: le nombre de personnes qui vivent des revenus directs et indirects (production et commercialisation) de la pêche du lac est estimé à 100 000 habitants. Dans l'hypothèse où la piste serait aménagée, on peut envisager une deuxième phase du projet qui sera basée sur la commercialisation du poisson frais (machine à glace; chambres froides; camions frigorifiques) ainsi que sur la création d'infrastructures indispensables pour la pêche (exemple: pompes à essence et réservoirs). Si le développement du traitement semi-industriel du Lates se concrétise, le projet proposé devrait représenter un test très important: les quantités élevées de Lates capturés dans ce lac devraient être valorisées en créant de nouveaux emplois.


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