Département économique et social

 système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture

 perspectives alimentaires
No. 2 Rome, juin 2004

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faits saillants

DONNÉES DE BASE SUR LA SITUATION CÉRÉALIÈRE MONDIALE

Situation de l’offre et de la demande des céréales

La Chine mettra-t-elle en péril les marchés céréaliers mondiaux en 2004/05?

Blé

L'élargissement de l'UE et les estimations de la FAO concernant le commerce de céréales

Céréales secondaires

Riz

Taux de fret maritime

Manioc

Viande et produits carnés

Lait et produits laitiers

Graines oléagineuses, huiles et tourteaux

Légumineuses

ANNEXE STATISTIQUE

NOTE SUR LES STATISTIQUES

Manioc

Les perspectives de production sont bonnes pour 2004

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Les perspectives concernant la production de manioc en 2004 sont bonnes et les résultats devraient être proches du niveau record de l'an dernier, à savoir 192 millions de tonnes. En Afrique, principale région productrice, où cette culture joue un rôle capital dans la sécurité alimentaire, les estimations préliminaires de la récolte dans certains grands pays producteurs indiquent des résultats généralement satisfaisants, proches du niveau de 2003, qui était de 103 millions de tonnes. En Angola, la production de manioc de 2004 devrait augmenter de 16 pour cent par rapport à l'année dernière grâce à l'accroissement des superficies ensemencées et aux conditions météorologiques généralement bonnes pendant la campagne de croissance principale. Des inondations ont peut-être entravé la culture du manioc dans l'ouest de la Zambie, mais la production s'annonce satisfaisante dans l'ensemble. Les perspectives sont aussi globalement favorables en Tanzanie, où le gouvernement a annoncé des plans visant à développer les cultures pour augmenter les exportations de fécule et de farine.

Les initiatives de la FAO, à savoir la distribution au Rwanda et en République centrafricaine de boutures à croissance rapide et résistantes aux maladies, pourraient entraîner un accroissement de la production en 2004. Un groupement d'organismes internationaux a annoncé un don de 11 millions de dollars E.-U en faveur du Nigéria, à l'appui de son programme visant à développer la production destinée à la filière commerciale. De même, la production pourrait augmenter au Ghana et en Ouganda, à la suite d'investissements de grande ampleur dans l'infrastructure du manioc, notamment dans des installations de transformation. Au Mozambique et au Malawi, le temps sec qui a sévi pendant la première moitié de la saison des pluies n'a pas touché les cultures de manioc. Cela, associé à la promotion de la culture de manioc par le gouvernement et les organisations internationales, a entraîné une augmentation des superficies consacrées à cette culture en 2004 dans ces pays, de 4 et 22 pour cent respectivement.

En Asie, où l'essentiel de la croissance de la production mondiale a eu lieu l'an dernier, la production de manioc devrait encore augmenter en raison du niveau élevé des prix intérieurs et des prix à l'exportation, notamment en Thaïlande et en Indonésie. La production de 2004 en Amérique latine et dans les Caraïbes s'annonce bonne, du fait des perspectives satisfaisantes au Brésil. Suite à une augmentation de 50 pour cent des prix de soutien du manioc, la production de ce pays devrait progresser de 8 pour cent, pour s'établir à 23,9 millions de tonnes.

Le commerce mondial du manioc devrait augmenter en 2004

Les échanges internationaux des produits dérivés du manioc devraient, selon les prévisions actuelles, se renforcer en 2004, à en juger par les expéditions de la Thaïlande à ce jour. Au cours des quatre premiers mois de l'année, les exportations thaïlandaises de granulés et de cossettes ont augmenté de plus de 50 pour cent par rapport à la même époque l'année dernière. Le gros des expéditions était destiné à l'UE qui a émis des certificats d'importation pour environ 1,15 million de tonnes de granulés de manioc entre janvier et la première semaine de mai 2004, soit près de 600 000 tonnes de plus que durant la période correspondante de 2002. Toutefois, la perspective d'une reprise de la production céréalière de l'UE pendant la campagne en cours, associée à la flambée des prix du soja ces derniers mois, pourraient mettre un frein à ce démarrage exceptionnel.

Les cours internationaux des produits dérivés du manioc ont poursuivi en 2004 la progression amorcée à la fin de l'année dernière. Pour la période janvier-avril 2004, les cours des granulés de manioc exportés vers l'UE ont augmenté en moyenne de 36 pour cent par rapport à la période correspondante en 2003, tandis que ceux des cossettes destinées à l'Extrême-Orient ont augmenté de 5 pour cent environ. Les cours de la farine et de la fécule, bien qu'inférieurs à ceux de la période correspondante l'an dernier, ont progressé de 10 pour cent au cours des 6 derniers mois.

Un ralentissement des importations de l'UE étant prévu, les perspectives concernant les cours du manioc pendant le reste de l'année dépendront largement du maintien, par les pays de l'Extrême-Orient et en particulier la Chine, d'importants achats à l'échelle internationale. Les prévisions actuelles concernant les disponibilités céréalières intérieures de la Chine indiquent un fort recul, ce qui pourrait inciter ce pays à augmenter ses importations de produits non céréaliers destinés à l'alimentation animale, tels que le manioc.

perspectives alimentaires

L'utilisation mondiale de manioc a légèrement augmenté l'an dernier

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Les disponibilités mondiales de manioc en 2003 sont estimées à environ 32,2 kg (équivalent racine) par habitant, chiffre pratiquement inchangé par rapport à 2002.

L'utilisation mondiale de manioc comme denrée alimentaire (la majeure partie étant consommée en Afrique subsaharienne sous forme de racines fraîches et de produits transformés) a été estimée à 104 millions de tonnes en 2003, soit environ 2 millions de tonnes de plus qu'en 2002. Malgré des gains de production en Afrique subsaharienne, l'augmentation n'a pas suivi la croissance démographique, ce qui a entraîné une légère contraction des disponibilités alimentaires par habitant en 2003.

L'utilisation de manioc pour l'alimentation animale, sous forme de cossettes et de granulés secs, concerne essentiellement l'Amérique latine et les Caraïbes, le Nigéria en Afrique, la Chine en Asie et l'UE. Pour 2003, l'utilisation mondiale de manioc dans l'alimentation animale est établie à 54,5 millions de tonnes, soit environ 4 pour cent de plus que l'année précédente. Cette augmentation s'explique par l'évolution de la situation dans l'UE, en Chine et dans d'autres pays asiatiques, notamment le Viet Nam et la Malaisie, où le resserrement des disponibilités de céréales fourragères et la hausse consécutive des prix par rapport aux produits de remplacement ont entraîné une utilisation accrue du manioc dans l'alimentation du bétail.

Les utilisations industrielles du manioc ont aussi enregistré une progression en 2003. La production d'alcool et de fécule s'est développée au Viet Nam, grâce à une forte augmentation de la production et à une croissance économique rapide. De même, on signale une augmentation de l'utilisation industrielle non seulement au Ghana mais aussi dans des pays fortement tributaires des importations, à savoir la République de Corée, Singapour, Hong-kong, les Philippines et la Chine.

Le commerce mondial de manioc a progressé en 2003

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Les échanges internationaux portant sur l'ensemble des produits du manioc séché (tapioca) se sont redressés en 2003, augmentant de 17 pour cent pour s'établir à un peu moins de 7 millions de tonnes, en manioc équivalent granulés. Les échanges de cossettes et de granulés ont augmenté de près de 1 million de tonnes, passant à 5,3 millions de tonnes, tandis que le volume échangé sous forme de farine et de fécule est resté pratiquement inchangé par rapport à l'année précédente, atteignant 2,6 millions de tonnes (1,3 million de tonnes en poids de produit).

Commerce mondial du manioc 1/

 200120022003
prévis.
 (millions de tonnes)
Exportations   
mondiales 6,1 4,7 5,9
Thaïlande5,84,45,6
Indonésie0,10,10,1
Autres pays0,20,20,2
Importations   
mondiales 6,1 4,7 5,9
UE (15) 2 /2,61,52,0
Chine 3 /2,62,12,5
Indonésie0,10,10,3
Japon0,40,30,3
Corée. Rép. de0,20,10,1
Malaisie0,10,10,1
États-Unis0,10,10,0
Autres pays0,40,40,5
Source: FAO
1/ En poids de copeaux et granulés, y compris fécule et farine, du produit.
2/ Non compris les échanges entre les pays membres de la UE.
3/ Y compris la province de Taïwan.

Les pays de l'Extrême-Orient ont de nouveau été la destination principale des flux internationaux de manioc, avec un volume global d’importations dépassant 4 millions de tonnes. Ces dernières années, la Chine est devenue le principal importateur de manioc, avec une part de 43 pour cent du marché mondial en 2003; elle a acheté près de 3 millions de tonnes (principalement sous forme d'ingrédients d'aliments pour animaux), soit 0,5 million de tonne de plus que le volume de l'année précédente. En revanche, les importations de manioc, sous forme de cossettes et de granulés, de la République de Corée se sont effondrées en 2003, par suite des mesures prises par le gouvernement pour réduire les réserves céréalières en remplaçant les aliments pour animaux importés, tels que le manioc, par du riz; toutefois, les importations de fécule et de farine de ce pays ont considérablement augmenté. En 2003, les achats de fécule et de farine sur le marché international par les Philippines et Hong-kong ont augmenté, tandis que ceux de l'Indonésie ont chuté.

Le reste de l'expansion du commerce mondial de manioc s’est focalisée sur l’UE, qui a importé principalement des granulés destinés au secteur de l'alimentation animale au titre d'un contingent tarifaire préférentiel. Les importations de l'UE ont augmenté de 32 pour cent en 2003, pour s’établir à environ 2 millions de tonnes, sous l’effet du regain de compétitivité des produits d’alimentation animale à base de manioc par rapport aux céréales de production intérieure, dont les disponibilités étaient limitées, comme cela a été le cas en Chine.

perspectives alimentaires

S'agissant des exportations, la Thaïlande a conservé sa position dominante, avec environ 95 pour cent des exportations mondiales. La chute des cours des granulés de manioc survenue dans l'UE depuis la réforme de la PAC en 1992 a fortement incité les exportateurs thaïlandais à diversifier leurs débouchés, notamment en direction de l'Asie. En 2003, les exportations thaïlandaises de produits dérivés du manioc sont remontées de 22 pour cent, pour s’établir à 6,6 millions de tonnes, essentiellement du fait d'une augmentation des disponibilités exportables. Les expéditions de la Thaïlande vers les États Membres de l'UE ont représenté environ 2 millions de tonnes, soit nettement moins que l'accès préférentiel de 5,25 millions de tonnes alloué par l'UE à la Thaïlande, même si ce volume a été facilement compensé par la demande vigoureuse émanant de l'Extrême-Orient, notamment de la Chine. La création d'une zone de libre échange entre la Thaïlande et la Chine en octobre 2003, qui a permis l'élimination d'un droit de 6 pour cent sur les produits dérivés du manioc en provenance de la Thaïlande, a stimulé encore davantage les échanges.

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©FAO, 2004