Département économique et social

 système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture

 perspectives alimentaires
No. 2 Rome, juin 2004

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faits saillants

DONNÉES DE BASE SUR LA SITUATION CÉRÉALIÈRE MONDIALE

Situation de l’offre et de la demande des céréales

La Chine mettra-t-elle en péril les marchés céréaliers mondiaux en 2004/05?

Blé

L'élargissement de l'UE et les estimations de la FAO concernant le commerce de céréales

Céréales secondaires

Riz

Taux de fret maritime

Manioc

Viande et produits carnés

Lait et produits laitiers

Graines oléagineuses, huiles et tourteaux

Légumineuses

ANNEXE STATISTIQUE

NOTE SUR LES STATISTIQUES

Légumineuses 1/

Une production mondiale record est prévue en 2004

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Compte tenu de l’état actuel des cultures et à supposer que le temps soit normal pendant tout le reste de la campagne, la production mondiale de légumineuses devrait, selon les premières prévisions de la FAO, s’établir à un niveau record de 60 millions de tonnes, soit 6 pour cent de plus que l’an dernier.

Production mondiale de légumineuses

 2001200220032004
prévis.
 (millions de tonnes)
Afrique9,49,69,39,8
Asie23,226,925,229,0
Europe8,08,07,87,9
Amérique latine et Caraïbes5,66,66,46,6
Amérique du Nord4,64,04,54,9
Océanie2,61,12,02,1
     
Monde 53,3 56,2 55,2 60,3
Pays développés37,942,740,545,3
Pays en
développement
15,413,514,615,0

En Afrique, la production totale de légumineuses de 2004 devrait enregistrer une hausse de 6 pour cent, pour s’établir à 9,8 millions de tonnes. En Éthiopie, la production s’est améliorée après la sécheresse de l’an dernier, augmentant de 59 pour cent pour atteindre 1,2 million de tonnes. Une reprise devrait également être enregistrée en Tanzanie en raison de pluies dans l’ensemble suffisantes pendant la campagne principale. Au Burundi et au Rwanda, pays où la consommation de légumineuses par habitant est très élevée, la récolte de la campagne principale, qui est rentrée en janvier, a été médiocre en raison de pluies insuffisantes, tandis que les perspectives pour les cultures de la deuxième campagne, sur le point d’être rentrées, sont incertaines après la vague de sécheresse qui a sévi fin avril/début mai. Au Mozambique, la production devrait rester inchangée par rapport aux niveaux normaux de l’an dernier. Les perspectives en ce qui concerne les légumineuses sont meilleures en Afrique du Nord, témoignant de conditions d’humidité adéquates dans la sous-région.

En Asie, la production de légumineuses devrait augmenter de 15 pour cent en 2004 pour s’établir à 29 millions de tonnes, ce mouvement étant principalement lié à une expansion en Inde et en Chine. L’Inde, principal producteur mondial, pourrait voir sa production augmenter de 30 pour cent et passer à 15 millions de tonnes, du fait d’une mousson normale et d’une hausse des prix de soutien du gouvernement visant à encourager la production. En Chine, la production de légumineuses pourrait enregistrer une forte hausse et atteindre 6 millions de tonnes environ, les augmentations des prix ces derniers mois devant favoriser une expansion des semis. Ailleurs en Asie, la production de la Thaïlande devrait légèrement augmenter par suite d’un petit accroissement des superficies ensemencées, tandis qu’en Syrie et en Turquie, grands producteurs de pois chiches et de lentilles, des conditions météorologiques favorables indiquent que les cultures seront probablement bonnes.

En Amérique latine et dans les Caraïbes, la production de 2004 du Brésil, qui consiste pratiquement entièrement en haricots secs, devrait légèrement fléchir par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 3,26 millions de tonnes. Au Mexique, la production de haricots secs restera probablement inchangée (1,3 million de tonnes), tandis que la production de pois chiches pourrait chuter compte tenu d’une demande à l’exportation peu soutenue. De bonnes récoltes de légumineuses sont aussi prévues au Honduras, en El Salvador et au Guatemala. Au Nicaragua, la culture de la campagne principale récemment rentrée devrait s’établir, selon les estimations préliminaires, à un niveau record de 210 000 tonnes. En revanche, il est probable qu’elle chutera en Argentine, du fait d’une réduction des superficies ensemencées.

En Amérique du Nord, la production de légumineuses au Canada devrait progresser de 13 pour cent cette année pour s’établir à 3,5 millions de tonnes, mais aux États-Unis, elle ne devrait que légèrement augmenter par rapport à l’année précédente et devrait tout juste dépasser 1,4 millions de tonnes. On prévoit que les cultivateurs réduiront la superficie sous haricots secs compte tenu du marché languissant face à la faiblesse des approvisionnements en haricots secs, ainsi que de prix plus attrayants pour d’autres cultures, notamment le soja. En Océanie, la production de légumineuses de l’Australie pourrait augmenter de 7 pour cent pour s’établir à près de 2,1 millions de tonnes en 2004.

En Europe, la production de légumineuses des 25 pays membres de l’UE devrait atteindre 5 millions de tonnes environ. En France, la superficie sous pois secs pourrait légèrement augmenter, tandis que celle sous fèves devrait croître de 5 à 10 pour cent du fait des prix attrayants. Parmi les pays européens de la CEI, la production de pois secs de l’Ukraine devrait enregistrer une reprise au vu de l’amélioration des rendements après la sécheresse de l’an dernier. En revanche, la production de la Fédération de Russie pourrait être compromise par les disponibilités limitées d’intrants et une conversion des superficies à la culture céréalière.

L'amélioration des approvisionnements relance la consommation

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Le volume de légumineuses stockées étant relativement limité, l’augmentation prévue de la production en 2004 devrait entraîner également une augmentation de l’utilisation, qui s’établirait à près de 59 millions de tonnes, tant pour l’alimentation humaine qu’animale. L’utilisation mondiale de légumineuses destinée à la consommation alimentaire, qui représente en moyenne les deux tiers de l’utilisation totale, devrait s’établir à 39 millions de tonnes, tandis que l’utilisation pour l’alimentation animale pourrait atteindre 13 millions de tonnes.

En Inde, premier consommateur mondial de légumineuses, l’utilisation totale devrait progresser en raison de la production record prévue et d’importations importantes. En Chine, l’utilisation des pois secs devrait enregistrer une hausse, cette légumineuse devenant de plus en plus populaire dans l’industrie des nouilles. En revanche, la consommation de haricots secs pourrait baisser au Japon, du fait d’une diminution de la demande de l’industrie de la confiserie. Dans plusieurs pays africains, notamment l’Égypte, l’Éthiopie, le Maroc et la Tunisie, l’utilisation de légumineuses, destinée essentiellement à la consommation alimentaire, devrait augmenter.

Au Mexique, on prévoit une hausse de la consommation de haricots secs, reflétant la chute du pouvoir d’achat des consommateurs à revenus intermédiaires qui, selon les rapports, remplaceraient la viande par les haricots secs, autre source de protéines. En Australie, au Canada et aux États-Unis, l’utilisation de légumineuses à des fins de consommation alimentaire restera probablement pratiquement inchangée par rapport aux niveaux de l’an dernier mais l’utilisation pour l’alimentation animale pourrait augmenter. Dans l’UE, des pénuries en céréales fourragères devraient encourager un accroissement de l’utilisation des légumineuses dans l’alimentation animale, pois secs notamment.

Les échanges mondiaux de légumineuses devraient augmenter dans l'ensemble

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Les échanges mondiaux de légumineuses devraient augmenter de 9 pour cent par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 10 millions de tonnes environ en 2004, reflétant un accroissement des approvisionnements dans les grands pays exportateurs, associé à une forte demande d'importation en Asie du Sud, au Proche-Orient et en Afrique du Nord. Sur le plan des produits de base, les exportations de pois secs et de lentilles augmenteront probablement, alors que celles de haricots secs et de pois chiches pourraient reculer.

Au Canada et aux États-Unis, les exportations de haricots secs chuteront probablement par rapport à l’an dernier, par suite d’une contraction de la production dans ces deux pays. En revanche, les ventes de pois secs et de lentilles devraient augmenter, soutenues par l’accroissement des livraisons d’aide alimentaire dans le cas des États-Unis.

De même, les exportations de pois secs et de lentilles de l’Australie devraient enregistrer une hausse, tandis que les exportations de pois chiches pourraient baisser, les cultures s’annonçant moins bonnes et les stocks étant peu élevés. Dans l’UE, les exportations de pois secs de la France seront probablement réduites, en raison d’une forte demande en aliments pour animaux dans d’autres pays de l’UE, alors que les exportations de fèves sèches en provenance de la France et du Royaume-Uni devraient augmenter compte tenu des meilleures perspectives de récolte. En Ukraine, la reprise de la production de pois secs devrait entraîner un accroissement des exportations. Les ventes de pois secs en Chine et au Myanmar devraient continuer de croître en 2004, étant donné la proximité géographique de ces deux pays par rapport aux principaux importateurs, à savoir, le Japon, la République de Corée et l’Inde. En revanche, les exportations de pois chiches en provenance du Mexique et de pois secs en provenance de l’Argentine devraient subir une contraction, parallèlement au recul des disponibilités intérieures.

En ce qui concerne les importations, en Inde, le niveau des achats devrait se maintenir au niveau de l’an dernier (1,8 million de tonnes), malgré la relance prévue de la production locale, l’augmentation des revenus disponibles stimulant la demande. En Chine, les importations de pois secs connaîtront probablement une hausse, par suite de l’accroissement des besoins intérieurs. En République de Corée, les importations de pois secs devraient être stimulées par la décision prise récemment de réduire significativement le droit d’importation sur les pois destinés à la consommation animale, qui passera de 30 pour cent à 2 pour cent dans le cadre d’un contingent tarifaire de 450 000 tonnes.

Les importations de légumineuses de plusieurs pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, destinées pratiquement exclusivement à la consommation humaine, devraient rester élevées cette année, reflétant la croissance soutenue de la demande intérieure. En Égypte, le gouvernement vient de décider d’inclure les lentilles et les fèves dans la liste des produits alimentaires subventionnés, ce qui entraînera probablement un accroissement des achats. En Amérique latine et aux Caraïbes, l’accroissement des besoins intérieurs devrait encourager une augmentation des importations cubaines de haricots secs, tandis qu’au Mexique, ces importations se maintiendront vraisemblablement au niveau de l’an dernier, à savoir, 50 000 tonnes, en raison de l’importance relative des stocks et d’une contraction de l’offre en Amérique du Nord. Dans le cadre de l’ALENA, le volume exempt de droits d’entrée du contingent tarifaire de haricots secs s’élève à 67 196 tonnes pour les États-Unis et 2 016 tonnes pour le Canada.

Des prévisions mitigées en ce qui concerne les prix en raison des conditions du marché

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Les cours de plusieurs types de légumineuses ont suivi une tendance à la hausse au cours des quelques derniers mois. Aux États-Unis, les cours des pois secs et des lentilles se raffermissent depuis octobre 2003, tandis que ceux des haricots secs stagnent. En Chine, les données douanières indiquent une tendance à la hausse des cours des légumineuses. Les prix FOB à l’exportation des haricots adzuki ont grimpé en flèche, de 85 pour cent depuis novembre, pour atteindre 760 dollars E.-U. la tonne en février. Au cours de la même période, les prix des haricots mungo et rouges, de même que celui des lentilles ont augmenté, atteignant respectivement, 80 dollars E.-U. et 50 dollars E.-U. la tonne. Les prix à l’importation des pois secs ont enregistré une hausse et sont passés de 70 dollars E.-U. à 280 dollars E.-U. la tonne en février.

perspectives alimentaires

Selon les indications actuelles, les cours des haricots secs seront vraisemblablement plus vigoureux au second semestre 2004, en raison d’une révision à la baisse des perspectives de production aux États-Unis et au Canada, ainsi que de stocks généraux peu élevés. En revanche, les cours des pois secs pourraient subir une pression à la baisse, témoignant d’un accroissement des disponibilités dans plusieurs grands pays exportateurs, à savoir, le Canada, l’Australie, l’UE (France) et les États-Unis. Toutefois, les mouvements des cours des pois secs, en particulier ceux destinés à la consommation animale, sont également influencés par l’évolution des prix sur les marchés des farines d’oléagineux et du bétail. En ce qui concerne les lentilles, les cours devraient faiblir au cours des quelques prochains mois par suite d’un accroissement des disponibilités exportables, alors que les prix des pois chiches pourraient augmenter, reflétant à la fois une contraction de l'offre dans certains grands pays exportateurs et une augmentation de la part des pois chiches de type kabuli (plus gros calibre), plus chers que le type desi, dans la production .


1.  Les légumineuses comprennent les haricots secs, les pois secs, les pois chiches, les fèves sèches, les lentilles, les pois cajans, les pois à vache, les lupins, les vesces et autres petites légumineuses.

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