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9. EVALUATION DES STOCKS


9.1 Les effets apparents de la pêche sur l’abondance des stocks
9.2 Autres méthodes d’évaluation

9.1 Les effets apparents de la pêche sur l’abondance des stocks


9.1.1 Sardinelles
9.1.2 Maquereau
9.1.3 Chinchards

Les données sur la capture et l’effort furent examinées pour savoir jusqu’à quel point des changements dans la pue pouvaient être lies à des changements dans l’effort de pêche total. On espérait pouvoir établir une courbe de production de type Shaefer, mais en fait les données n’étaient pas assez détaillées pour faire davantage que présenter des estimations qualitatives des stocks.

9.1.1 Sardinelles

Le seul bon indice d’abondance est celui des jeunes poissons dans la pêcherie sénégalaise (sardiniers de moyen tonnage).

Puisque ces poissons n’ont pas encore été recrutes dans la pêcherie hauturière, leur abondance ne sera pas directement affectée par cette pêche et tout changement ne reflètera directement que les effets de la pêche locale qui constitue environ un quart de la capture totale de sardinelles dans la zone sénégalo-mauritanienne. Ces tendances peuvent cependant englober les effets indirects de la grande pêche au large si celle-ci atteint un niveau tel que le recrutement en est affecte. A cet égard, le déclin récent de la pue est inquiétant, spécialement si l’on pense aux effondrements qu’ont connu d’autres stocks de clupéidés qui ont été exploites massivement. L’opinion du groupe est que le recrutement doit être contrôle soigneusement et, si possible, que des informations doivent être recueillies en routine sur le recrutement dans la nurserie du nord.

Les données permettent effectivement d’entreprendre une analyse de la capture et de l’effort propres à la seule pêche sénégalaise. A titre d’exemple, pour la pêche sardinière dakaroise dont les données statistiques sont complètes, les relations entre pue et effort, et entre capture et effort sont représentés sur la Fig. 3 pour S. aurita. Il en ressort que la pêche a un effet très appréciable sur la fraction du stock exploité par cette flottille. Pour ce qui est de S. maderensis, les données de la pêche sardinière dakaroise prises isolément (Fig. 4), sont difficilement utilisables en raison des interactions entre les divers segments de la pêcherie (Fréon et al., 1978).

9.1.2 Maquereau

Différentes estimations de l’effort de pêche total furent obtenues en divisant la capture totale par des pue propres à des flottes particulières, ou par des indices moyens pour l’ensemble des flottilles documentées. Les relations entre pue et effort furent ensuite examinées (Tableau 11, Fig. 6A et 7A). Celles-ci montrent une diminution très marquée de la pue lorsque l’effort augmente (Fig. 3). Il fut cependant reconnu que cette relation apparente entre pue et indice d’effort la même année, pouvait être un artefact du à la méthode de calcul de l’indice d’effort total (la relation est essentielle entre x et 1/x). En conséquence on a examiné également la relation entre l’indice d’effort d’une année et l’indice de pue l’année suivante. Ces chiffres sont calculés tout à fait indépendemment de sorte que toute relation apparente ne devrait pas être produite par la méthode de calcul. Aussi, pour des poissons vivant dans la pêcherie pendant plus d’un an, on peut s’attendre à ce que l’effort de pêche en un an ait un effet sur l’abondance du stock l’année suivante. Cette relation pour différents indices de pue est indiquée (Tableau 11, Fig. 6B). On y trouve à nouveau une relation évidente entre la diminution de la pue et l’augmentation de l’effort.

9.1.3 Chinchards

La relation entre les indices de pue et d’effort total fut examinée de la même manière que pour le maquereau. Les résultats sont donnes dans le Tableau 12 et la Fig. 8. Ces chiffres suggèrent qu’un accroissement de l’effort de pêche est suivi d’un accroissement de la pue et de l’abondance du stock. En fait les évolutions propres au maquereau et aux chinchards doivent être étudiés simultanément et il doit être tenu compte d’un changement d’objectif de la part des flottes du maquereau vers le chinchard. Pour ces raisons la diminution du maquereau doit être surestimée. Ce stock n’est probablement pas aussi massivement exploite que les chiffres ne l’indiquent. De même la pêche fait sans doute sentir son effet sur les stocks de chinchard. Malheureusement jusqu’à ce que de meilleurs indices d’abondance soient obtenus pour chaque espèce, il n’est pas possible de fournir d’estimations chiffrées de ces effets.

9.2 Autres méthodes d’évaluation

Les données couramment disponibles n’étaient pas suffisantes pour appliquer d’autres méthodes d’évaluation des ressources, par exemple le calcul de la production par recrue en utilisant le modèle de Beverton et Holt. Une estimation de la mortalité par pêche (F) fut obtenue à partir des valeurs de biomasse issues des campagnes d’évaluation acoustique, en utilisant la relation:

L’application de celle-ci aux estimations disponibles pour le chinchard en intégrant les données des deux espèces a conduit à un chiffre de F = 0,11. Pour des poissons à vie modérément longue, c’est une valeur basse, mais non pas insignifiante, suggérant que les stocks sont légèrement à modérément exploites.


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