2.1 Mécanisme de l'upwelling dans les eaux côtières
2.2 Conditions océanographiques relevées depuis 1975
L'importance des stocks de S. aurita disponibles est régie par le phénomène d'upwelling (thermoconvection) des eaux côtières (Mensah, 1973; ORSTOM, 1976) au large du Ghana et de la Côte-d'Ivoire. Ce phénomène saisonnier s'observe chaque année de juillet à octobre et avec une moindre intensité de janvier à mars; ce dernier upwelling dure de deux à cinq semaines et la température de l'eau en surface varie alors entre 25 et 27° C.
Les données recueillies depuis 1976 dans le cadre d'études océanographiques sur le plateau continental du Ghana confirment la théorie actuelle selon laquelle la thermoconvection des eaux côtières de la région est due à des facteurs qui ne sont pas propres à la région (ORSTOM, 1976).
Bien que le mécanisme de la thermoconvection des eaux côtières n'ait pu encore être déterminé, les travaux de Houghton (1974), Houghton et Mensah (1978) et Moore et al. (1979) confirment que le phénomène d'upwelling ainsi que les modifications d'ordre hydrographique et les changements dans la circulation des courants sont indépendants des changements dans la circulation des vents. Le régime auquel sont soumises les eaux côtières du Ghana diffère considérablement de celui observé dans d'autres régions qui subissent l'upwelling, et le phénomène ne peut s'expliquer par un mécanisme moteur qui n'est nulle part apparent. Les modèles théoriques disponibles ne peuvent être appliqués ici. Il a été avancé que des ondes d'origine océanique pourraient jouer un rôle important dans l'évolution de l'hydrographie des zones côtières.
Les données recueillies sur les courants de surface et sur l'hydrographie laissent supposer un déplacement de la couche superficielle au large, mais sans qu'il y ait, entre ce mouvement et les fluctuations du niveau de l'eau, de corrélation avec les vents de surface. Les changements de circulation observés au-dessus du plateau continental ne semblent provoquer aucune thermoconvection. Néanmoins, les observations faites sur les ondes de basse fréquence qui sont enregistrées au-dessus du plateau continental et à hauteur de l'équateur dans le golfe de Guinée suggèrent qu'il pourrait s'agir d'un mécanisme moteur non local provoquant l'upwelling des eaux côtières du Ghana. Les changements soudains affectant l'hydrographie des eaux côtières au moment de l'upwelling pourraient être dus à l'effet de ces ondes, s'ajoutant à celui de l'évolution saisonnière graduelle de la structure hydrographique du golfe de Guinée. Ces ondes n'étant pas d'origine locale, cela expliquerait l'absence de corrélation entre la thermoconvection des eaux et les vents locaux. Les importants travaux de recherche menés actuellement dans l'Atlantique équatorial devraient bientôt pouvoir contribuer à l'explication de ce phénomène.
La série d'indices d'upwelling obtenue lors du précédent Groupe de travail (ORSTOM, 1976) a été complétée en utilisant les températures de surface relevées à Abidjan et Tema de 1976 à 1978 (tableau 1, figure 1). L'examen des résultats indique que l'upwelling est resté à un niveau relativement constant et élevé depuis 1975. Toutefois les premières données de 1979 indiquent un niveau très bas, probablement comparable à celui de 1968.
Les données de la station côtière d'Abidjan, de 1966 à 1978 (Prive et Corre, 1979) ont permis de calculer les anomalies de salinité moyenne annuelle durant cette période (figure 2). Le schéma indique une période de faibles salinités avant 1970 alors qu'elles sont plus élevées après cette date, particulièrement de 1971 à 1974. On notera toutefois que l'amplitude des variations est modérée, tout au moins au niveau des moyennes annuelle, et que de telles variations n'ont pas nécessairement d'influence directe sur la biologie de S. aurita.
